Cannes 2016: les 10 phrases à retenir

Posté par cynthia, le 22 mai 2016

Cannes et sa Croisette ce n'est pas que le glamour, les strass et les films mais c'est aussi les célébrités et leur franc parlé. Ne dit-on pas que les paroles s'envole et les écrits restent? Que nenni les cinéphiles! À Cannes toute parole est éternelle et si vous avez fait les sourds d'oreilles, voici le top 10 des phrases à retenir...

10) Elle de Paul Verhoeven

Anne Consigny citant Virginie Efira: "Ah mais moi Isabelle [Huppert] elle peut me demander ce qu'elle veut!" (Qui a dit qu'il n'y a que le bleu qui est une couleur chaude? Le rouge aussi...)

9) The Last Face de Sean Penn

Sean Penn : "Je pense que ce film avait tous les ingrédients nécessaires…"  (La confiance en soi...voilà la clef du succès!)

8) Mal de Pierres de Nicole Garcia

Marion Cotillard: "J'ai mis deux mois avant de dire Oui [à Nicole Garcia]. J'avais pas envie de dire Non mais j'avais pas envie de lui dire Oui." (Ou Marion Cotillard l'indécise... si vous avez prévu de l'inviter en soirée, la prévenir deux mois à l'avance...).

7) Café Society de Woody Allen

Woody Allen: "Pourquoi je ne suis jamais en compétition? Parce que je ne crois pas à la compétition dans le domaine artistique!" (C'est vrai Woody les Oscars, les Golden Globes, tout ça on s'en fiche...).

6) The Nice Guys de Shane Black

Ryan Gosling: "Je suis Batman et [en regardant Russell Crowe] il est Robin!"

5) Personal Shopper d'Olivier Assayas

Kristen Stewart: "Ce serait plus facile pour moi de vous écrire un mail pour expliquer ce que je suis en train de vous dire!" (On te comprend Kristen, les conférences de presse sont souvent effrayantes! Trop de monde, trop de question!)

4) Money Monster de Jodie Foster

Jodie Foster: "Le choix du casting est la chose la plus importante pour un film!" (Au vu du casting de ton film on peut te dire Jodie que tu as fait du bon travail!)

3) Paterson de Jim Jarmusch

Golshifteh Farahani: "Je disais à chaque fois à Jim [Jarmusch] mais pourquoi tu m'as choisie? Il y a des milliers d'actrices formidables..." (Ah magnifique et talentueuse Golshifteh! Toi, tu as fais l'école de la vie *private joke*)

2) Ma loute de Bruno Dumont

Fabrice Luchini et sa voix haut perchée: "Il [Bruno Dumont] m'a même demandé d'être heureux face à l'apéritif... JE HAIS les apéritifs! Moi ça me fout le bourdon les apéros! Je déteste les apéritifs car ça déplace le moment du dîner! Moi j'aime bien dîner direct!!" (Fabrice va au McDo tu manges "direct"!)

1) The Nice Guys de Shane Black

Ryan Gosling, Russell Crowe et Joel Silver à propos des questions légèrement idiotes de certains journalistes:

Russell Crowe: - "Nous ne sommes pas vraiment des policiers!

Ryan Gosling: - Vous êtes au courant que c'est un film?

Joel Silver: - Je crois que la Police est différente dans ce pays!"

Cannes 2016: Un film finlandais remporte le Grand Prix Un Certain Regard

Posté par vincy, le 21 mai 2016

La diversité du palmarès ne cache pas aussi une étonnante année mineure pour la section Un Certain Regard. Le jury présidé par Marthe Keller, a réparti les prix entre différents films radicalement différents, provenant d'Amérique, d'Europe et d'Asie. L'animation n'est pas oubliée. On peut regretter quelques oublis, des films qui, nous, nous ont plus marqués.

Le Grand prix est revenu à un cinéaste finlandais, qui concoure aussi à la Caméra d'or puisqu'il s'agit de son premier long métrage (en noir et blanc). L'action de The happiest day in the Life of Olli Mäki, se déroule durant l'été 1962, quand Olli Mäki prétend au titre de champion du monde poids plume de boxe.  De la campagne finlandaise aux lumières d’Helsinki, on lui prédit un avenir radieux. Pour cela, il ne lui reste plus qu’à perdre du poids et à se concentrer. Mais il y a un problème - Olli est tombé amoureux de Raija. Le film est distribué en France par Les films du Losange.

Grand prix Un Certain Regard : The happiest day in The Life of Olli Mäki de Juho Kuosmanen

Prix du jury : Harmonium de Koji Fukada

Prix du meilleur réalisateur : Matt Ross pour Captain Fantastic

Prix du meilleur scénario : Voir du pays de Delphine et Muriel Coulin

Prix spécial Un Certain Regard : le film d'animation La tortue rouge de Michael Dudok de Wit

Cannes 2016: Cinema Novo remporte le Prix de L’Oeil d’or du meilleur documentaire

Posté par vincy, le 21 mai 2016

Le 2e prix de l'Œil d’or, qui récompense le meilleur documentaire toutes sélections confondues, a été décerné à Cinema Novo du brésilien Eryk Rocha. Présenté à Cannes Classics, ce film-essai explore poétiquement le mouvement le plus important de l'Amérique latine au cinéma, à travers les pensées de ses principaux auteurs: Nelson Pereira dos Santos, Glauber Rocha, Leon Hirszman, Joaquim Pedro de Andrade, Ruy Guerra, Walter Lima Jr., Paulo César Saraceni, entre autres. L'an dernier, c'était un film chilien, Allende, mi abuelo Allende (Au-delà d'Allende, mon grand-père), qui avait remporté le prix. 17 documentaires étaient sélectionnés cette année.

L'Œil d’or a aussi décerné une mention spéciale à The Cinema Travelers (Inde), de Shirley Abraham et Amit Madheshiya, et également présenté à Cannes Classic. Une fois par an, les cinémas itinérants apportent la magie des films jusque dans les villages reculés de l’Inde. Sept décennies plus tard, tandis que leurs camions et leurs projecteurs tombent en ruine et que les bobines de films se font rare, leur public a été détourné par une technologie numérique enjôleuse. Filmé sur cinq années, Les Cinémas voyageurs accompagnent un exploitant astucieux, un forain bienfaisant et un réparateur de projecteurs non-conformiste, qui portent un magnifique fardeau – continuer de faire marcher les derniers cinémas itinérants au monde.

L’Œil d’or - Le Prix du documentaire a été créé en 2015 par la Scam avec la complicité du Festival de Cannes et en partenariat avec l’Ina.

[20 ans de festival] Cannes 2016 : 2013 – déferlement de cinéma sensuel et hypnotique

Posté par MpM, le 21 mai 2016

On s’en souvient bien, de cette édition 2013, parce qu’elle avait très mal commencé. Des films moyens, des sensations mitigées. "Mauvaise année" déclaraient déjà les festivaliers défaitistes. Il faut reconnaître que les films attendus comme c’est parfois le cas, faisaient pschiiiit les uns après les autres : Jeune et jolie de François Ozon, Le passé d'Asghar Farhadi, Jimmy P. d'Arnaud Desplechin, The immigrant de James Gray, Tel père, tel fils de Kore-Eda Hirokazu…

Mais au fond, peut-être était-ce pour mieux nous submerger d’œuvres fortes et puissantes car on est finalement reparti de Cannes cette année-là avec une impression de dynamisme exceptionnel, presque KO devant la diversité et la qualité des propositions. Des films qui non seulement allaient marquer l'année cinématographique, mais aussi leur époque. A commencer par La vie d'Adèle d'Abdellatif Kéchiche, très sensible histoire d'amour lesbienne qui fait chavirer le jury de Steven Spielberg. On y retrouve condensé, et dans une forme enfin captivante, tout le cinéma du réalisateur, de l'observation sociale à la mise en scène clinique, en passant par le portrait fulgurant d'une génération.

En parallèle, Alain Guiraudie présente en section Un certain regard un film qui restera pour toujours dans les esprits comme le pendant masculin de La vie d'Adèle, L'inconnu du lac, polar ironique et sombre sur fond de communauté homosexuelle naturiste. C'est le triomphe d'un cinéma sensuel, libéré et non normatif qui prend pour acquis les avancées de la société, et valide la loi sur le mariage pour tous qui vient d'être votée dans le plus grand chaos. On se souvient d'ailleurs que l'affiche de L'inconnu du lac sera censurée à Versailles et Saint-Cloud tandis que la tristement célèbre association promouvoir s'en prendra elle au visa de censure de La vie d'Adèle (interdit aux moins de 12 ans).

Il y a aussi une histoire d'amour hors normes et ô combien sensuelle dans le dernier opus de Jim Jarmusch, Only lovers left alive, qui met en scène deux vampires esthètes et centenaires traînant leur spleen dans notre monde obscurantiste. Une fable ultra chic et terriblement romantique qui illumine la compétition et repart injustement bredouille. Même chose pour La grande Bellezza de Paolo Sorrentino, autre hymne à la vie et à la beauté, qui ne séduit pas le jury, mais nous laisse hypnotisés et ravis, sous son charme brillant et ironique, magnifié par une mise en scène tourbillonnante.

On aime aussi l'univers romanesque et tragique de Michael Kohlhaas d'Arnaud des Pallières, perpétuelle recherche de vérité où tout est affaire de justice et de pardon ; le très explosif Touch of sin de Jia Zhang-ke qui livre des relations sociales en Chine une vision au vitriol ; l'épopée loufoque et touchante de Nebraska d'Alexander Payne ; le film noir inondé de rouge, à la beauté vénéneuse, d'Only God forgives de Nicolas Winding Refn... ou encore Inside Llewyn Davis, nouvelle comédie farfelue, absurde et facétieuse des frères Coen.

Peut-être la plus belle édition de notre (courte) histoire de festivaliers, qui rappelle à la fois pourquoi on aime inconditionnellement le cinéma, et pourquoi Cannes restera toujours notre festival de cœur.

[L'instant Glam'] Cannes 2016 – Jour 10: Les feux de l’amour

Posté par cynthia, le 21 mai 2016

Oyé oyé cinéphiles, dixième jour sur la Croisette, le temps passe aussi vite que la langue de Miley Cyrus sur son marteau dans le clip Wrecking ball, les films s'enchaînent et nous déchaînent, et le tapis rouge continue de nous faire rêver.

Hier soir on a aperçu Juliette Binoche avec un livre ouvert sur la tête (casquette originale), Milla Jovovich et ses yeux revolver, Vanessa Paradis tout de blanc vêtu, Lambert Wilson classe et surtout l'équipe de The Last Face de Sean Penn.

Imaginez, vous sortez avec votre collègue de travail... Au début entre les mots d'amour en cachette et les parties de jambes en l'air à côté de la photocopieuse, c'est génial, mais après... Si vous vous séparez... Quel genre d'ambiance il y aurait au bureau? Et bien c'est exactement ce qu'a dû ressentir le (feu) couple Sean Penn/Charlize Theron sur les marches.

Venus présenter The Last Face, les deux compères étaient bien éloignés l'un de l'autre durant le photoshoot, la pauvre Adèle Exarchopoulos se retrouvant souvent au milieu. Je dis la pauvre car j'ai déjà été à sa place et ce n'est jamais joyeux de faire bonne figure au milieu d'un couple séparé. Et dire que l'année dernière encore ils s'aimaient à la folie sur la Croisette... Rien n'est éternel. Ce qui l'est en revanche, c'est leur beauté : Charlize Theron a mis le paquet avec son smoking et sa chemise ouverte laissant place à l'imagination (voulait-elle dégoûter le petit Sean) montrant ainsi qu'elle mérite sa place dans le classement des plus belles femmes du monde. Comme Dior, on l'adore. Sortir avec Charlize Theron doit faire ressentir le même sentiment qu'a eu Leonardo Dicaprio en tenant son Oscar dans les mains pour la première fois. Le Saint Graal, bordel ! Autre beauté, moins flamboyante, de la Croisette, Adèle Exarchopoulos avec son top crop et un jupe longue blanche : sexy, elle a agité les organes reproducteurs de ses fans, fixés sur son nombril exhibé. N'oublions pas Javier Bardem, plutôt cravate que nœud pap, qui respire le sexe à chacun de ses mouvements (le mâle...le vrai) et Jean Reno qui représente le swagg à la Française. Ou pas.

Plus tard dans la soirée pour la projection de l'étrange The Neon Demon de Nicolas Winding Refn, on a croisé Mads Mikkelsen et sa beauté vampirique aux côtés de la douce Kirsten Dunst avant de perdre notre âme devant la sublime Elle Fanning. Il n'est pas étonnant que la jeune actrice ait incarné la Belle au bois dormant... Elle a l'air d'une princesse tout droit sorti d'un conte de fées Disney. Aux côtés de la belle, Nicolas Winding Refn en smoking est monté tel un guerrier viking prêt au combat, afin de supporter les critiques négatives sur son film (un peu comme tous les ans à Cannes). Nous avons aussi été subjugués par Bella Heathcote, la partenaire d'Elle Fanning, qui a montré son penchant pour le sang (demi-spoiler) avec une robe rouge qui, de loin, faisait penser à la texture d'un oiseau effrayé (Black Swan is back?).

Après tout, c'est ça la magie cannoise... Se fringuer en fonction du film que l'on présente intentionnellement.

Cannes 2016 : des collégiens sur le tapis rouge avec Cannes Ecrans Juniors

Posté par kristofy, le 20 mai 2016

Le Festival de Cannes attire tout les regards entre la montée des marches des films en Sélection officielle et à Un Certain Regard, les films de La Quinzaine des Réalisateurs, de La Semaine de la Critique et de l’ACID. D’autres programmations parallèles font aussi le plein de spectateurs avides de découvertes, comme par exemple Visions Sociales qui «vise à promouvoir un cinéma d’auteur et de qualité face à la grande distribution et à l’uniformisation des programmes» et dont cette année le parrain est Tony Gatlif revenu présenter ses films Geronimo et Swing.

Mais il y a aussi le cas particulier de la section Cannes Écrans Juniors : «neuf longs métrages internationaux qui présentent un intérêt particulier pour des jeunes de treize à quinze ans. Des films qui évoquent des civilisations, des modes de vie et des pays peu familiers aux jeunes Français, pour leur proposer sur “grand écran” des images qu’ils ne voient guère sur le “petit”», avec des débats après certaines séances et un jury de collégiens (du collège Gérard Philipe de Cannes) parrainé par l’acteur Jean-Luc Couchard.

Parmi les différents groupes de jeunes invités à découvrir pour la première fois ce 69e Festival de Cannes, il y avait 69 lycéens originaires du lycée Edouard Belin de Vesoul (dont certains sont déjà familiers de cinématographies "différentes" grâce au Festival international des Cinémas d'Asie de Vesoul), dont certains ont accepté de nous livrer leurs impressions juste avant une montée des marches.

Idilia : Moi j'ai vraiment bien aimé Jamais contente de Emilie Deleuze. On est les premiers à le voir puisque ça va sortir en octobre. C'était facile de s'identifier au personnage de Aurore qui a à peu près le même âge que nous dans l'histoire. Le film est très bien réalisé et une partie de l'équipe du film était là pour répondre à nos questions. On aimerait bien aussi voir quelques stars qu'on connaît...

Lois : Je trouve exceptionnel d'avoir la chance d'aller à Cannes ! Nous, on voit 2 films chaque jour, et parfois plus avec un film supplémentaire en début de soirée si on a une invitation pour monter les marches. Il faut s'habiller bien, en costume, ça fait bizarre, je n'ai pas l'habitude. Les marches, c'est quand-même impressionnant : j'ai pu monter pour voir le film La Fille Inconnue des frères Dardenne. Dans notre sélection jeunesse, j'aime beaucoup Land of mine réalisé par Martin Zandvliet (sortie en novembre). C'est un film vraiment très psychologique et à aucun moment on est lâché. Il y a du stress et on s’attend à chaque moment à ce qu’il se passe quelque chose : c'est avec une équipe de déminage durant la fin de la seconde guerre mondiale.

Joris : La ville de Cannes, ça me semble très luxueux et aussi très axé sur l'achat, surtout le long de la croisette avec les hôtels et les voitures. Mais voir des films dans le Festival de Cannes, c'est un expérience unique à faire au moins une fois dans notre vie. J'ai vu en séance spéciale Hissein Habré, une tragédie tchadienne de Mahamat-Saleh Haroun, c'est un documentaire sur l'histoire politique du Tchad. On ne connaissait rien du génocide qui s'est passé là-bas, avec la place du bourreau et des victimes. Il y a des soldats qui disent avoir suivi des ordres, ça aide à prendre conscience de l'enfer sur Terre...

Sarah : On a été vraiment très bien accueillis, et c'est la première fois que je voyais la mer ! J'ai beaucoup aimé Chouf réalisé par Karim Dridi. C'est l'histoire d'un jeune homme qui perd son frère à cause d'une embrouille de trafic de drogue. Il va découvrir ce milieu pour le venger et celui qui va l’aider cache quelque chose. Ca se passe à Marseille. On aime bien le cinéma, regarder des films et les analyser après. D'ailleurs pour le film roumain en compétition Baccalauréat de Cristian Mungiu, on sera beaucoup à l'avoir vu, on en parlera ensemble après.

Cannes 2016: Le dernier film de Solveig Anspach primé à la Quinzaine des réalisateurs

Posté par vincy, le 20 mai 2016

La Quinzaine des réalisateurs est une sélection non compétitive du Festival de Cannes, mais ses partenaires distribuent chaque année quelques prix.

L’effet aquatique, dernier film de feu Sólveig Anspach, est distingué par le Prix SACD, aux côtés de son co-scénariste Jean-Luc Gaget. Le film sort en salles le 29 juin distribué par Le Pacte. L'histoire est celle de Samir, la quarantaine, grutier à Montreuil, tombe raide dingue d’Agathe. Comme elle est maître-nageuse, il décide, pour s’en approcher, de prendre des leçons de natation avec elle, alors qu’il sait parfaitement nager. Son mensonge ne tient pas trois leçons – or Agathe déteste les menteurs ! Choisie pour représenter la Seine-Saint-Denis, Agathe s’envole pour l’Islande où se tient le 10e Congrès International des Maîtres-Nageurs. Morsure d’amour oblige, Samir n’a d’autre choix que de s’envoler à son tour…

Notons que Divines de Houda Benyamina a obtenu une mention.

L’Art Cinema Award revient à Wolf & Sheep, premier film afghan présenté à Cannes. Réalisé par Shahrbanoo Sadat, le film sera distribué par Pretty Pictures. Dans une région éloignée d’Afghanistan, les gens croient dur comme fer aux histoires qu’ils inventent pour expliquer les mystères du monde. La montagne appartient aux enfants bergers. Bien que les adultes ne les surveillent pas, ils suivent les règles, la principale étant que garçons et filles ne doivent pas être ensemble. Les garçons s’entraînent à la fronde avec l’espoir d’effrayer les loups, les filles fument en secret et jouent à se marier. Elles se moquent et tiennent à l’écart Sediqa, 11 ans, qu’elles tiennent pour maudite. Qodrat, 11 ans, devient lui aussi le sujet des commérages quand sa mère se remarie avec un homme âgé qui a déjà deux épouses. Et un jour, il rencontre Sediqa…

Le Label Europa Cinemas est décerné à Mercenaire, premier film de Sacha Wolff (la sortie est prévue chez Ad Vitam). Il s'agit de l'histoire de Soane, jeune Wallisien, brave l’autorité de son père pour partir jouer au rugby en métropole. Livré à lui-même à l’autre bout du monde, son odyssée le conduit à devenir un homme dans un univers qui n’offre pas de réussite sans compromission.

Enfin, dans la catégorie court-métrage, le prix Illy récompense Chasse royale de Lise Akoka et Romane Gueret et une mention a été remise à Zvir (The Beast) de Miroslav Sikavica.

[69, année érotique] Cannes 2016: Shortbus en 2006

Posté par MpM, le 20 mai 2016

A Cannes, qui dit sexe cru dit presque toujours polémique, huées et sifflements, sans oublier l’inévitable parfum de scandale potentiel qui envahit la Croisette avant même la projection du film. Dans le cas de Shortbus de John Cameron Mitchell, pourtant, rien de tout ça. Oh, bien sûr, quelques esprits chagrins n’auront pu s’empêcher de qualifier le film de "sulfureux", de "transgressif", voire de "pornographique", sous prétexte de relations sexuelles non simulées.

Mais il fallait assister à la projection officielle du film, une séance de minuit joyeuse et pleine à craquer de ce mois de mai 2006, pour mesurer le degré d’enthousiasme générés par cette œuvre audacieuse et émouvante. Face à l’ovation qui a suivi le générique de fin, pendant plusieurs longues minutes, à une heure déjà très avancée de la nuit, le réalisateur a d’ailleurs eu bien du mal à retenir ses larmes.

Pas si étonnant si l’on considère que Shortbus parle avant tout… d’amour, réconciliant un cinéma cru, c’est-à-dire pas hypocrite dans sa manière d’aborder la sexualité, et un cinéma d’auteur intelligent et sensible capable de capter l’essence d’une époque. Les couples et les personnages au cœur du film sont tous en quête d’un accomplissement, personnel ou sentimental, fait de désirs assouvis, de plaisirs assumés et d’émotions véritables. Cela passe, évidemment, par la recherche d’une sexualité désinhibée et épanouissante, ou plutôt, il faudrait dire de sexualités au pluriel, tant Shortbus réunit sans les opposer, ni bien sûr les juger, toutes les sexualités : féminines comme masculines, gays et hétéros, en couple, en trio ou en groupe… à partir du moment où elles sont libres et consenties, tout est possible.

Si le film multiplie les scènes crues (autofellation, simili-orgies…), elles ne sont jamais filmées de manière glauque ou provocante, mais au contraire toujours montrées avec sensualité et bienveillance. Et parfois avec humour, car rire de nos fantasmes et de nos frustrations est déjà un premier pas dans cet accomplissement qui a besoin d’être individuel avant de pouvoir devenir collectif. Les trentenaires de Shortbus ont peut-être du mal à jouir, au sens propre comme au sens figuré, mais personne ne le leur interdit. Et cette liberté contamine joyeusement un film coloré, festif, charnel et électrique qui fait un bien fou. Malgré son constat doux-amer, si ce n’est désenchanté, il incarne le feel-good movie par excellence, de ceux qui réveillent tous les appétits du spectateur.

Cannes 2016 – Télex du marché: Helen Mirren, Halle Berry, Nadine Labaki, Laurent Cantet et Boris Vian

Posté par vincy, le 20 mai 2016

- Paolo Virzi, en sélection à la Quinzaine avec Folles de joie, va réaliser son premier film en langue anglaise avec The Leisure Seeker. Cette comédie dramatique réunira l'oscarisée Helen Mirren et le membre du jury Donald Sutherland, qui seront un couple de retraités dont les jours sont comptés et qui décident de partir en voyage à travers les Etats-Unis. Le tournage est prévu pour cet été et la sortie au printemps 2017.

- Deniz Gamze Ergüven, la réalisatrice de Mustang prépare son prochain film qui sera aussi tourné en anglais aux États-Unis. Kings se déroulera à Los Angeles lors des émeutes de South Central, en 1992. Halle Berry y jouera une mère de famille vivant dans ce quartier.

- Après Caramel et Et maintenant, on va où?, la cinéaste libanaise Nadine Labaki réalisera Capharnaüm, fable documentaire sur un enfant qui porte plainte contre ses géniteurs pour l'avoir mis au monde. Le tournage devrait commencer cet automne.

- Laurent Cantet, Palme d'or pour Entre les murs, va tourner cet été L'atelier, et revient au huis-clos pédagogique. Des jeunes, lors d'un atelier d'écriture, doivent écrire un roman policier dans un temps limité. Portrait de jeunesse, le film confrontera le passé de La Ciotat et la vie présente de cette génération.

- On avait eu L'Ecume des jours par Michel Gondry. On va avoir J'irai cracher sur vos tombes de l'espagnol Santiago Zannou (Alacrán enamorado). Boris Vian is hype. L'adaptation sera signée Cyril Gely à qui l'on doit Chocolat. Ce sera la deuxième fois que ce roman connaîtra une déclinaison cinématographique.

Cannes 2016: le palmarès de la Cinéfondation

Posté par vincy, le 20 mai 2016

Le Jury de la Cinéfondation et des courts métrages - cette année présidé par Naomi Kawase, entouré de Marie-Josée Croze, Jean-Marie Larrieu, Radu Muntean et Santiago Loza - a décerné les prix de la Cinéfondation, lors d’une cérémonie salle Buñuel, suivie de la projection des films primés.

Le Premier Prix récompense le film israélien de Or Sinai (The Sam Spiegel Film & TV School), Anna. Il est doté de 15000€ et reçoit un ticket pour un prochain festival de Cannes dès son premier long métrage.
Le Deuxième Prix est remis au britannique Hamid Ahmadi (The London Film School), In The Hills. Il est doté de 11250€.
Le Troisième Prix est ex aequo entre le film hongrois de Nadja Andrasev (Moholy-Nagy University of Art and Design), A Nyalitas Nesze, et le vénézuélien Michael Labarca (Universidad de Los Andes), La Culpa, probablemente. Ils reçoivent 7500€.

La Cinéfondation accorde aux trois lauréats la même dotation – 15 000 € pour le premier, 11 250 € pour le deuxième et 7 500 € pour les troisièmes – sur présentation d’un traitement de long métrage dans les 2 ans qui suivent ce palmarès.