Box office Chine : Le show de Stephen Chow

Posté par vincy, le 14 février 2013

En lançant son nouveau film durant la semaine fériée de la nouvelle année chinoise, Stephen Chow a célébré l'année du Serpent avec fastes. Journey to the West : Conquering the Demons a fracassé le record chinois détenu par Painted Skin : The Resurrection, de Wuershan, sorti en juin dernier. Painted Skin avait récolé 70 millions de Yuans (8,3 M€) lors de son premier jour d'exploitation ; Journey to the West a rapporté 78 millions de Yuans (9,3 M€) dès son jour de sortie, soit 1,9 million d'entrées le 10 février. Les leaders de ce début d'année 2013, Skyfall (10 millions d'entrées, 57,2 M$) et The Grandmaster (7,5 millions d'entrées, 45 m$), peuvent frémir. Toutes nationalités confondues, jusque-là, seul Transformers : Dark of the Moon avait fait mieux avec 102 millions de Yuans le jour de sa sortie, en juillet 2011.

Stephen Chow reconquiert ainsi son statut de star après une absence de 5 ans. Suite à ses cartons de Shaolin Soccer et Crazy Kung-fu, qui ont détenu jusqu'en 2011 les records de recettes à Hong Kong, il restait à transformer l'essai en Chine, où ses films ont souvent été censurés, piratés, ou vendus sous le manteau. De plus, son dernier film, CJ-7 n'avait pas rencontré le même succès que ce soit en Asie ou à l'étranger. La déception était d'autant plus grande que Crazy Kung-fu avait gagné les principaux prix aux Hong Film Awards et aux Golden Horse Film Festival Award.

Journey to the West est l'adaptation du célèbre roman Le Voyage en occident (connu aussi sous le titre du Singe Pèlerin), transposé dans les années 90. Les Shaw Brothers avaient déjà adapté ce livre, qui a inspiré de nombreux films, séries TV dessins animés et spectacles vivants. Notons que Chow avait joué le personnage principal de l'une de ses adaptations, Le Roi singe, de Jeffrey Lau, en 1994.

Le film, mélangeant comédie, aventures et action, est sorti dans une large combinaison de salles, occupant 2 écrans sur 5. Stephen Chow, cette fois-ci, n'apparaît pas à l'écran. On y retrouve Huang Bo, star de l'énorme hit local Lost in Thailand, Shu Qi, la plus sexy des actrices d'Hou Hsiao-Hsien, vue également dans The Transporter, et la star pop Show Luo.

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Lire aussi : 2012 : Et la Chine devînt le deuxième marché mondial du cinéma…

La production en France en 2012 : autant de films, moins d’investissements et davantage de délocalisations

Posté par vincy, le 4 février 2013

Selon les premiers chiffres du CNC, le nombre de films d’initiative française est stable en 2012, même si les montants investis diminuent. 209 films d’initiative française ont été agréés, contre 207 films l’année précédente. En revanche, les investissements consentis pour la production de ces films passent de 1,13 milliard d’euros en 2011 à 1,07 milliard d’euros en 2012 (-63 Millions €, soit -5,5 %).

La production de films agréés (films d’initiative française ou films coproduits avec des partenaires étrangers) s’établit à 279 films, soit une croissance de 7 films par rapport à l’année 2011. 1,34 milliard d’euros sont investis dans la production de films agrées en 2012, soit 47 M€ de moins que l’année précédente (-3,4 %).

Le nombre de films intégralement français passent de 152 en 2011 à 150 en 2012. En 2012, le devis moyen des films d’initiative française recule, il en se situant à 5,10 Millions €, contre 5,45 Million € en 2011 (-6,5 %). Le devis médian des films d’initiative française est aussi en baisse à 3,22 Millions € en 2012, contre 3,73 Millions € en 2011 (-13,8 %).

Ce sont les films à petits budgets qui progressent le plus (58 films à moins de 1 Million €, contre 47 films en 2011 et 40 films en 2010). De même 71 films présentent un devis compris entre 1 Million € et 4 Millions € en 2012, contre 70 en 2011 et 65 en 2010.

Cela n'empêche pas les gros budgets d'être plus nombreux également : 55 films d’initiative française affichent un devis supérieur à 7 Millions € en 2012, contre 52 en 2011 et en 2010.

Finalement ce sont les "films du milieu", entre 4 Millions € et 7 Millions €, qui baissent dangereusement : 25 films d’initiative française sont agréés en 2012 (contre 38 en 2011 et 46 en 2010).

Le nombre de jours de tournages chute dangereusement : en 2012 on parvient au total de 6 004 jours de tournage, soit 875 jours de moins (-12,7 %) que les fictions agréées en 2011. Cette baisse affecte notamment le nombre de jours de tournage en France, qui passe de 5 002 en 2011 à 4 243 en 2012 (-15,2 %).

Ainsi, les films à majorité étrangère atteignent un niveau historique avec 70 films (contre 65 en 2011) et des investissements mobilisés qui augmentent de 16 Millions € (+6,1 %), passant de 261 Millions € en 2011 à 277 Millions € en 2012.

Une explosion des délocalisations selon la Ficam

L’Observatoire « Métiers et Marchés » de la Ficam , qui ne couvre pas le même périmètre que le CNC, constate aussi la stagnation du nombre de films de fiction et une légère baisse du nombre de semaines de tournage (-3%), hors documentaire et animation. Pour la Ficam,  les films de plus de 10 M€ sont en hausse de 30%  tandis que "les films du milieu" (entre 4 et 7 M€) sont en baisse de 22%

La baisse du nombre de semaines de tournage est aussi en baisse de 3%. La Fiam précise que le nombre de semaines de tournage à l’étranger (+32%) suit une évolution opposée à la localisation des tournages en France (-13%). "Cette évolution inquiète les Industries techniques, d’autant plus que les films à gros budgets sont beaucoup plus sujets à la délocalisation" explique le communiqué. Ainsi elle constate que le taux de délocalisation des FIF  est de 31% (23% en 2011) en 2012 et concerne même 54% pour les films à plus de 10 M € soit un manque à gagner pour les Industries Techniques de 21,6 Millions €.

Bilan 2012 : Le court métrage de plus en plus aidé par l’argent public

Posté par vincy, le 4 février 2013

Depuis vendredi et jusqu'à la fin de la semaine, le 35ème festival international du film court de Clermont-Ferrand bat son plein (ainsi que le 28e Marché international du court-métrage).

En 2012, le court s'est plutôt bien porté en France, malgré, toujours et encore, une diffusion toujours rare.

Selon le CNC, 639 films français de format court ont obtenu un visa d’exploitation. 85 % des tournages des films des courts métrages ont été faits en numérique (77 % en 2011, 70 % en 2010, 55 % en 2009). Globalement un chiffre équivalent à celui des longs métrages (84% selon la Ficam).

Le soutien du CNC a augmenté de 6,9 % pour atteindre pratiquement 12 Millions € (contre 6 M€ en 2005 et 11 M€ en 2011), soit 53,5 % des aides à la production du secteur. "L’ensemble des financements consacrés par les autres partenaires (collectivités territoriales, chaînes de télévision,…) à la production des courts métrages progresse également et s’élève à plus de 10 M€ (7,5 M€ en 2005, 9,8 M€ en 2011)" explique le Centre National du Cinéma et de l'Image Animée.

Des aides en hausse (22 Millions € qui ont été mobilisés par l’ensemble des partenaires sur le secteur en 2012 contre 14 M€ en 2005 et 21 M€ en 2011) mais une distribution toujours anémique.

Heureusement, il y a Le Jour le plus Court, manifestation créée en 2011 par le CNC  qui a lieu le 21 décembre. Le succès de l'événement permet de sortir de l'ombre tous ces films ignorés du grand public. Le web servira sans doute de nouvelle fenêtre pour ces créations puisque les salles et la télévision restent réticentes à projeter ces formats.

Le CNC lancera également à l’occasion du festival "une nouvelle opération destinée à aider les jeunes auteurs et producteurs à mieux appréhender le milieu professionnel, et plus particulièrement les aides du CNC". Cette opération nommée Parcours d’un court proposera une matière à réflexion sur le processus de création grâce à la scénariothèque des courts métrages aidés disponible sur le site du CNC, avec à l’occasion du festival, une sélection de scénarios de films aidés et sélectionnés lors de cette édition.

Record d’entrées dans le monde pour le cinéma français grâce à Taken 2 et Intouchables

Posté par vincy, le 20 janvier 2013

Unifrance va ajouter des arguments à ceux qui expliquent les vertus du financement actuel du cinéma français. 2012 a en effet été une année record en nombre d'entrées, à l'étranger. 140 millions de spectateurs (le double de l'année précédente) ont vu une production française dans les salles. Ce sont donc 875 millions d'euros de recettes qui ont été encaissées!

On pourra toujours expliquer que le score phénoménal sera difficile à répéter en 2013. On peut aussi toujours s'inquiéter des difficultés structurelles que connaît le cinéma hexagonal : accès aux salles compliqué, budgets marketing de plus en plus élevés, manque de notoriété de nos stars...

Cependant, 2012, malgré ces écueils, fut faste. 455 films français (contre 507 en 2011) ont réalisé 1 650 sorties en salles dans le monde. 48% d'entre eux sont en langue française, soit un cumul de 66 millions d'entrées. "Not bad". 3 titres ont évidemment dominé le box office international : Taken 2, Intouchables et The Artist. Mix étrange d'un film en anglais, un film en français et un autre muet. Ces trois films représentent 65% de la fréquentation globale à l'international. Au niveau box office mondial, Intouchables se situe à la 14e place et Taken 2 à la 17e : du jamais vu là où d'habitude les films américains dominent le Top 50 mondial année après année.

Par conséquent, toutes les zones territoriales sont en hausse. Ainsi, le cinéma français enregistre un record de fréquentation depuis le début des années 2000 en Europe occidentale tandis quel la plus forte hausse de fréquentation en 2012 par rapport à l’an passé a été enregistrée en Asie.

Enfin, on remarquera que la plupart de ces films font bien mieux au box office international qu'en France, doublant parfois leur nombre d'entrées.

Top 15 en 2012 (certains films sont également sortis en 2011 et d'autres sont toujours en exploitation en 2013)

1. Taken 2 (46 460 000 entrées, 77 pays)
2. Intouchables (30 460 000 e., 57 p.)
3. The Artist (13 260 000 e, 49 p.)
4. Carnage (3 650 000 e., 38 p.)
5. Astérix et Obélix : au service de Sa Majesté (3 190 000 e, 27 p.)
6. Un monstre à Paris (1 360 000 e., 24 p.)
7. Les femmes du 6e étage (1 280 000 e., 27 p.)
8. Amour (980 000 e., 18 p)
9. Sur la piste du Marsupilami (920 000 e., 8 p.)
10. Sur la route (850 000 e., 20 p.)
11. Le prénom (800 000 e., 14 p.)
12. Et si on vivait tous ensemble ? (780 000 e., 15 p.)
13. Les infidèles (770 000 e., 16 p.)
14. The Lady (760 000 e., 30 p.)
15. La délicatesse (750 000 e., 27 p.)

Seulement 17 films français rentables dans les salles en 2012

Posté par kristofy, le 8 janvier 2013

Le cinéma français est en ébullition depuis la tribune de Vincent Maraval, producteur et distributeur de la société Wild Bunch : il pointe du doigt e les acteurs payés trop chers et le financement des télévisions qui alimentent des films qui perdent de l’argent : "L'année du cinéma français est un désastre, tous les films français de 2012 dits importants se sont plantés, perdant des millions d'euros". Et les réactions de se suivent pour préciser qu’il ne faut pas tout mélanger, chaque clocher (acteurs, réalisateurs, producteurs, CNC…) défendant sa position (voir les différentes réactions ici). Pourtant Vincent Maraval n’a pas tort quand il dénonce que "les films sont trop chers", beaucoup sont produits avec un budget beaucoup trop élevé par rapport au nombre de spectateurs potentiels… Maintenant leur rentabilité ne dépend pas que des salles : ventes internationales, vidéo, diffusions TV, vidéo à la demande, éventuelles licences... les revenus sont multiples et se répartissent sur des années.

Trop de films?

Reste qu'en salles, la vérité est cruelle :  seuls 17 films français de l'année 2012 auraient été rentables (dont 3 documentaires) soit seulement 14% de la production cinématographique française des douze derniers mois. D’un point de vue strictement financier c’est une catastrophe, cependant il y a des nuances d’interprétation de ces chiffres qu’il convient de prendre en compte. Déjà la concurrence est rude avec des sorties hebdomadaires encombrées d’une quinzaine de nouveaux titres : si la France peut s’enorgueillir de faire bénéficier sa production nationale de 40% des entrées, le fait qu’il y ait trop de films en même temps sur les écrans est un réel problème. Ainsi, plus de la moitié des films ne peut pas trouver son public… A noter que le fait n’est pas nouveau : déjà en 2010 seuls trois films auraient amorti leur coût de production directement avec leurs entrées dans les salles françaises : Des hommes et des dieux, film d'auteur primé à Cannes, L’Arnacoeur, avec deux acteurs réputés "non bankables" pour les chaînes de télévision qui n'avaient du coup pas financer le film, et Mammuth avec Gérard Depardieu, qui avait d’ailleurs tourné pour un cachet minimal. Globalement ces 14% de films rentables se situent dans la moyenne des dernières années. Pas de quoi paniquer.

Du Fils de l'autre au Prénom

Cette année, le top 10 des films bénéficiaires rassemble Les Kaïra, champion toute catégorie (1,015 M d'entrées, 4,4 M d'euros de budget), Adieu Berthe ou l'enterrement de mémé (700 000 spectateurs), Le Prénom (3,3 millions), Kirikou et les hommes et les femmes (1,08 M d'entrées), Et si on vivait tous ensemble? (520 000 entrées), Camille redouble (876 000 entrées), Le fils de l'autre (251 000 spectateurs), Les infidèles (2,3 M d'entrées), Du vent dans mes mollets (614 000 spectateurs), Mince alors! (1,45 M d'entrées), selon un ratio budget/nombre d’entrées en France.

Il s’agît d’un indicateur important à partir duquel il est possible de faire des prospectives pour de futures opérations de marketing (date de sortie idéales et médias et public-cible à privilégier), et surtout pour favoriser le financement d’autres histoires à priori pas forcément ‘bankable’. Ainsi,, hormis Kirikou, aucun de ces films n'est sorti durant le dernier trimestre. Contrairement aux préjugés, 4 films sont sortis durant l'été. Côté histoires, on retrouve deux films à sketches (dont une suite, qui plus est animée), une adaptation théâtrale, une adaptation d'un programme court... et six scénarios originaux. Trois de ces films sont signés par des réalisatrices. Et sinon, on compte malgré tout une grande part de comédies (avec des nuances : romantiques, dramatiques, ...). Ce sont tous des films "du milieu", disposant de budgets corrects mais pas ostentatoires.

On peut ajouter trois documentaires à la liste : Bovines ou la vraie vie des vaches, La vierge, les coptes et moi et Les invisibles (118%).

La vérité si je mens 3, Cherchez Hortense, Le grand soir et L'amour dure trois ans ont quasiment équilibré les comptes lors de leur exploitation.

Des films ciblant plusieurs publics

La liste des films les plus rentables depuis 2002 est bien plus éloquente, le podium revient à Intouchables, Bienvenue chez les Ch'tis et Les Choristes. Ensuite, on trouve Être et avoir, Mariage chez les Bodin's, Brice de Nice, Des hommes et des dieux, Les 11 commandements, La Marche de l'empereur, Entre les murs, Nos enfants chéris, Je vous trouve très beau, Neuilly sa mère!, L’auberge espagnole, et La Guerre est déclarée. Il est même possible d’en déduire (ainsi que pour 2012) que la majorité des tranches d’âges de spectateurs se dirigent d’abord vers des films plutôt étrangers, et que les films français les plus rentables sont ceux qui savent attirer le plus les deux tranches extrêmes de la population : les enfants (moins de 18 ans, les classes scolaires) et les seniors…

Les marchés internationaux, nouvel eldorado ?

Il ne faut pas oublier que ce ratio budget/recettes en salles françaises est réducteur car il exclu injustement certains films français encore plus rentables : ceux exploités à l’international et qui ont du succès ailleurs dans le monde. En 2012, les productions françaises ont gagné 130 millions de spectateurs hors de nos frontières, proche du double de 2011 avec 74 millions de spectateurs dans d’autres pays. Ces bons chiffres sont emmenés par The Artist (13 millions de spectateurs à l'étranger), Intouchables (30 millions de spectateurs hors des frontières, le film en langue française le plus vu au monde), et surtout par Taken 2 (46 millions de spectateurs contre 38 millions de spectateurs étrangers pour le 1er Taken). La production française la plus vue au monde est donc une production de Luc Besson en langue anglaise et destinée dès l’origine au marché international : Taken 2 (dont une partie du tournage a eu lieu en France dans les studios de Bry-sur-Marne) disposait d'un budget élevé de 45 millions de dollars, mais a encaissé 365 millions de dollars de recettes.

Le scénario, talon d'Achille

A titre de comparaison le film Le Prénom, adaptation d'une pièce à succès, énième film  "théâtral" en huis-clos, avec Patrick Bruel , n'a coûté que 11,03 millions d’euros, soit environ le double du film Maniac tourné à Los Angeles avec Elijah Wood et destiné à être exploité à l’international (production française de La petite reine, Studio 37, Canal+…) dont le budget s'élève à 6,5 millions d’euros ! Entre 2011 et 2012 on observe une augmentation inquiétante des longs métrages au budget supérieur à 10 millions d’euros (+50%) tandis que le nombre de films dits "du milieu" avec des budgets entre 4 et 7 Millions d’euros diminue de 26% ! La part dédiée à l’écriture (droits d’adaptation, minimum garanti du scénariste, minimum garanti du réalisateur écrivant, consultants éventuels) tourne en moyenne à 3,3 % du budget du film, le plus souvent le minimum garanti du scénariste atteint que 1 % du budget, très très loin du salaire des acteurs !

Flop 10

Cela explique peut être quelques fiascos : le dessin animé Cendrillon au Far West (22 000 spectateurs, 11 millions d'euros de budget, La Traversée ( 64 000 spectateurs, avec Michaël Youn, Comme un homme (27 000 spectateurs) avec Charles Berling. Sans oublier des films à stars comme Confession d'un enfant du siècle avec Charlotte Gainsbourg, Dans la tourmente et Do Not Disturb, tous deux avec Yvan Attal, L'Homme qui rit avec Gérard Depardieu, Mais qui a re-tué Pamela Rose ? avec Kad Merad, Bye Bye Blondie, avec Emmanuelle Béart, La mer à boire et Le guetteur, tous deux avec Daniel Auteuil, ou encore David et Madame Hansen avec Isabelle Adjani.

Pour conclure avec les mots de Vincent Maraval "les films sont trop chers" : en fait ce sont les producteurs qui gonflent les devis à la hausse alors que bien évidement le nombre de spectateurs n’augmente pas, au contraire ils se divisent face au trop grand nombre de nouveautés chaque semaine. Le défi est peut-être de produire avec mois d’argent des films, mieux écrit et visant moins les Festivals que les spectateurs, tout en conservant un style cinématographique singulier, loin du moule imposé par les chaînes de télévision. Rude équation.

Box Office USA: l’année où James Bond se prend pour un super-héros…

Posté par geoffroy, le 6 janvier 2013

Avec 10,807 milliards de dollars de box office nord-américain (chiffre arrêté au 31 décembre 2012), l’année 2012 fait mieux que le dernier record établit en 2009 avec 10,595 milliards de dollars.

Si le nombre de films distribués (655 en 2012 contre 521 en 2009), le prix du billet (7,94$ en 2012 contre 7,50$ en 2009) ainsi que l’avènement de la 3D en salles pondèrent indiscutablement ce nouveau record, ils n’enlèvent rien quant à l’attractivité des films attendus pour la plupart déclinés sous la forme de suites, de reboots ou de nouvelles franchises en devenir.

Un podium surprise…

Sans forcément les comparer – surtout qualitativement –, notons que The Avengers aura servi de locomotive au B.O dans son ensemble à l’instar d’Avatar en 2009. Avec 623M$, le film demeure l’indiscutable carton de l’année, 3ème plus gros succès US hors inflation derrière Avatar et Titanic. Prenant à rebours tous les pronostics qui le plaçaient derrière le Batman de Nolan et le Hobbit de Jackson, le film de Joss Whedon est devenu un phénomène du box-office. Etonnant si l’on se réfère au genre ancré, certes, dans la culture pop américaine, mais disposant d’une base « public » a priori restreinte.

Après avoir effectué le meilleur démarrage de tous les temps (207M$ lors de son premier week-end d’exploitation), The Avengers a su se maintenir au fil des semaines, porté par de très bonnes critiques et un excellent bouche-à-oreille. Une nouvelle ère du box-office, amorcée depuis The Dark Knight (553M$ en 2008), semble se profiler. Cette tendance sera scrutée dès 2013 et la sortie très attendue du Superman (Man of Steel) de Zack Sydner (300, Watchmen…), produit par Christopher Nolan.

The Dark Knight Rises termine donc deuxième pour un total de 448M$. Soit 85M$ de moins que The Dark Knight sortit en 2008. Sans doute pénalisé par un méchant (Bane) beaucoup moins charismatique que le Joker (incarné à la perfection par le regretté Heath Ledger), le film de Nolan s’en sort plutôt bien, puisqu’il devient, hors inflation, le 7ème plus gros succès US de tous les temps. Pas mal pour un film en forme de requiem.

Nous retrouvons, sur la troisième marche du podium, Hunger Games, l’adaptation éponyme d’un roman d’anticipation en forme de dystopie sortit en 2008. Le buzz autour du film à quelques jours de la sortie officielle n’a laissé planer aucun doute quant au phénomène en marche. Premier week-end à 152M$ - 5ème meilleur démarrage de tous les temps – et prise des rennes du box-office jusqu’à l’arrivée de The Avengers. Avec 408M$ de recettes, le film relègue les succès des opus de Twilight à plusieurs encablures. Une saga est née. Encore une…

007 au top, une comédie qui trash, des vampires saignants et un Hobbit plutôt convaincant…

Mais la plus grande surprise de l’année 2012 ne vient pas de Pixar (Rebelle) ni du dernier opus de Twilight, du reboot de Spiderman, ou du Hobbit de Jackson, mais bien du dernier James Bond. Skyfall affole les compteurs et devrait terminer sa carrière au-delà de la marque ahurissante des 300 millions de dollars. Soit le meilleur score pour la franchise derrière les intouchables Goldfinger (1964) et Opération Tonnerre (1965), si l'on prend en compte l'inflation. Il aura fallu trois films à Daniel Craig pour que celui-ci s’impose définitivement comme le meilleur Bond au côté de Sean Connery. Il aurait d’ores et déjà signé pour deux autres épisodes…

Un peu comme Very Bad Trip en 2009, Ted, comédie décalée et irrévérencieuse, produite pour 50 millions de dollars, est venue se mêler à la lutte des gros bras du box-office. Un démarrage à 54M$ pour un final à 218M$. En plus de finir à la 9ème place de l’année, le film de Seth MacFarlane s’avère être l’un des plus rentables (501M$ dans le monde).

Le dernier opus de Twilight – Twilight : Révélation partie 2 – , a fait du Twilight. C'est-à-dire qu’il a réalisé un démarrage conséquent (141M$) représentant à lui seul la moitié des recettes finales. Les fans ont répondu présent avec une constance de métronome depuis le deuxième opus (New Moon). Il n’y aura pas eu, contrairement à l’épilogue de Harry Potter, une poussée hors fans dans les salles obscures. Le film achèvera sa carrière en dessous des 300 millions de dollars. Presque une déception.

Le Hobbit : un voyage inattendu, premier film de la nouvelle trilogie de Peter Jackson, ne rééditera pas les scores du premier triptyque, Le Seigneur des anneaux. Mais le film s’en sort bien puisqu’il cumule déjà à 238M$ en seulement trois semaines d’exploitation. Les 280-300 seront atteints et, pourquoi pas, une 4ème place derrière Hunger Games. Son score à l’international, déjà conséquent (464M$), fera le reste. La trilogie est, pour ainsi dire, lancée.

L’animation 2012 reprend des couleurs…

Après une année 2011 moribonde ou pas un seul des 5 films attendus n’avait pu franchir la barre des 200 millions de dollars, Rebelle (237M$), Madagascar 3 (216M$) et Le Lorax (214M$) ont remis les pendules à l’heure. Ce qui n’est pas le cas pour L’Age de glace : la dérive des continents et le Disney de Noël, Les mondes de Ralph, dont les scores à domicile sont décevants (161M$ et 175M$).

Mais ce n’est rien comparé au Dreamworks des fêtes, Les Cinq légendes, qui aura bien du mal à franchir la barre des 100 millions de dollars malgré la période de Noël. Pour un film d’un tel studio – entendez par là une firme qui enchaîne les hits – au budget conséquent (145M$) ça sent le bide. À force de tirer sur la corde elle finit toujours par se rompre…

Signalons, également, la bonne performance d’Hôtel Transylvania, la « moyenne production » Sony aux résultats rafraîchissants (85M$ de budget, 143M$ de recettes).

Amazing Spiderman, MI3, Jason Bourne et Expandables 2 au rayon des semi-déceptions…

« Rebooter » Spiderman cinq ans après le troisième épisode de la trilogie de Sam Raimi était un sacré pari (motivé, il est vrai, par l’obligation de réaliser un film pour que le personnage ne retombe pas dans l’escarcelle Marvel). Que les producteurs ont à moitié réussi. Car si le film n’est pas un naufrage au box-office USA (262M$), son utilité comme sa qualité cinématographique posent quelques problèmes. Une chose est sûre. L’attraction du personnage reste intacte. D’où la mise en chantier d’une suite prévue pour 2014.

Le retour des hommes en noir, les Men In Black pose la question, quinze ans après la sortie du premier film, de la pertinence d’un long-métrage (qui n’est pourtant pas si mauvais) incapable de proposer autre chose que les anciennes recettes. Au B.O pas vraiment de surprise avec 179M$ dans le tiroir-caisse. Pour Will Smith c’est juste correct mais tout de même un peu faible face aux mastodontes du billet vert.

Avec Jason Bourne : L'héritage, exit Matt Damon, bonjour Jérémie Renner. Exit aussi Paul Greengrass. Tony Gilroy (Michael Clayton, Duplicity) reprend les rennes d’une franchise sacrément bien foutue. Le résultat, honnête d’un point de vue pellicule, n’aura pas su intriguer les spectateurs potentiels. 113M$ face aux 227M$ de The Bourne Ultimatum sortit en 2007, ça fait mal. D’autant que le film de Gilroy se comprend comme une histoire parallèle directement impactée par les événements déclenchés par Bourne. Les résultats à l’international sauvent le film de l’échec mais n’augure rien de bon quant à une suite probable.

Sinon, la bande à Stallone était de retour. Et ils voulaient tout casser. Côté pyrotechnie Expendables 2 est une réussite. Côté tiroir-caisse un peu moins. Alors que le premier opus avait terminé sa carrière au-delà des 100 millions de dollars, le 2 ne fait pas mieux que 85M$. Pour ce type de production c’est plutôt pas mal. Même très bien. Mais nous sommes déçus surtout que son petit concurrent, Taken 2, lui a chipé la première place avec 139M$. C’est Besson qui doit être content…

Les outsiders attendus...

Les résultats sont, comme souvent, en dents de scie. Si l’adaptation héroïque de Blanche-neige et le chasseur se montre assez vigoureuse (155M$), la vraie-fausse préquelle d’Alien, Prometheus, déçoit. 126M$ pour un démarrage à 51M$,  c’est le signe d’un mauvais bouche-à-oreille. L’effroi revendiqué et quasi affiché dans les différentes bandes-annonces n’a pas été au rendez-vous. D’une beauté plastique indéniable, le film de Ridley Scott est chiant, pompeux, passant à côté d’un sujet ambitieux même si casse-gueule.

L’adaptation ciné de la série 21 Jump Street a cartonné. Tout simplement. 138M$ pour 42M$ de budget. Qui dit mieux ? Personne en 2012 pour ce type de sortie.

Le retour de Zemeckis dans un film live était attendu. Flight, avec Denzel Washington, ne démérite pas et termine paisiblement sa carrière au-delà des 90M$. Peu importe si le film n’atteint pas les 100 millions pour Washington. Pour preuve son Sécurité rapproché, sortie en début d’année, a totalisé 126M$ sur le sol américain. Pas mal pour un acteur de 58 ans.

La suite improbable de l’improbable Voyage au centre de la terre, L’Ile mystérieuse, a séduit en début d’année un public familial. Cette aventure gentillette portée par The Rock a, elle aussi, dépassé les 100M$.

Si Moi, Député, comédie politique satirique réussit avec Will Ferrel, déçoit quelque peu (86M$), la Colère des Titans, suite calamiteuse du Choc des Titans de Leterrier, se prend les pieds dans le tapis (83M$ pour un budget de 150M$).

L’extraordinaire spectacle du dernier Ang Lee, l’Odyssée de Pi est une merveille narrative à l’imagerie fabuleuse. Son score, pas déshonorant pour autant, ne reflète pas le potentiel d’un film grand public aussi réjouissant. Les fêtes de fin d’année dynamisent ses entrées et vont lui permettre de se rapprocher des 100M$. Est-ce pour autant satisfaisant ?

Cette marque, symbolique, sera une nouvelle fois dominée par Tarantino. Django Unchained, le western du cinéaste avec sa brochette de stars (DiCaprio, Jamie Foxx, Samuel L. Jackson et Christoph Waltz) totalise 78M$ en huit jours. Les 120M$ de Inglourious Basterds sont accessibles et plus encore si le bouche-à-oreille s’en mêle.

Le Jack Reacher de Tom Cruise ne réalisera sans doute pas 100M$. Un semi-échec pour notre Ethan Hunt préféré. Mais attendons la fin de carrière d’un film bien ficelé sans trop de concurrence jusqu’au 5ème opus de Piège de Cristal prévu pour le 14 février 2013.

Reste Les Misérables. La comédie musicale de Tom Hooper (le Discours d’un roi) tirée de l’œuvre de Victor Hugo dure 2h37. Ses 80 millions de dollars en une semaine sont remarquables. D’autant que le film attend beaucoup de l’international. Son coût de production (61M$) fera du film une œuvre rentable. Peut-être pas un méga hit – même si les 100M$ seront franchis sans coup férir – mais à coup sûr un succès.

Les échecs patents…

Commençons, si vous le voulez bien, par the Dark Shadows de Tim Burton. Le retour du réalisateur d’Edward aux mains d’argent à ses premières amours en a ravi plus d’un. Mais pas le public en demande d’autre chose, hélas. Ainsi, ses 79M$ de recettes finales sonnent comme une injustice. Le temps pour ce genre d’histoire serait-il révolu ? Frankenweenie, le petit bijou d’animation du même Burton, n’a pas, lui non plus, remporté le succès escompté. 34 petits millions de dollars. C’est moins bien que les Noces funèbres (2005) et l’Etrange Noël de Monsieur Jack (1996). La déception est, là aussi, de taille. Pourvu que Burton continue sur cette lancée et ne retombe dans ses travers synonyme d’Alice au pays des merveilles ou Charlie et la chocolaterie.

Impossible, ici, de ne pas mentionner John Carter. La superproduction Disney est devenue le bide US de l’année. Budgété à 250M$, il totalise en fin de carrière un tout petit 73M$. Bel échec pour Disney auteur d’une promotion coupable et d’une stratégie de sortie maladroite. Le Space Opéra méritait mieux et surtout autre chose que Star Wars. Le troisième film des Chroniques de Riddick sort cette année. Chouette !

Total Recall 2012 n’a pas créé la surprise. 58M$ pour un remake à 125M$. Chercher l’erreur. De casting tout d’abord avec un Colin Farrell aux oubliés absents. De réalisation avec Len Wiseman en mauvais yes man. Paul Verhoeven peut se marrer…

L’adaptation du jeu Touché-Coulé, Battleship, n’a jamais existé. Coulé, l’insubmersible blockbuster. Et pas qu’un peu. 65 à 209. Universal s’est pris pour la Paramount avec son Transformers. Faut vraiment qu’ils arrêtent de prendre les spectateurs pour des nouilles.

Pour finir autour des échecs, citons Mirror Mirror, le dernier et inutile American Pie, Ghost Rider des réalisateurs fous Mark Neveldine et Brian Taylor, Red Tails du producteur George Lucas, Rocks of Ages (avec un certain Tom Cruise), la bouse numérique Abraham Lincoln : chasseur de vampires et The Watch avec Ben Stiller et Vince Vaughn. Hollywood aime les recettes, mais elles ne font pas toujours recettes.

Les belles et très belles surprises…

La plus belle est l’œuvre de Spielberg. Son Lincoln fait sensation. Il ne cesse de se maintenir sur un nombre d’écrans tout à fait raisonnable garant d’une moyenne par copie remarquable. Les critiques sont dithyrambiques, le bouche-à-oreille également. Le film, après 8 semaines d'exploitation, vient de franchir les 135M$. Avec l’annonce des films nommés aux Oscars (avancée au 10 janvier 2013), le film à toutes les chances, sauf s’il est snobé, de dépasser les 150 voire les 170M$. Après les relatives déceptions qu’ont été Tintin et le Cheval de guerre, Spielberg revient plus fort que jamais.

Dans des registres différents suivent Magic Mike et Argo. 113M$ pour le premier. 109M$ pour le deuxième, toujours en exploitation. Magic Mike de Soderbergh n’a rien coûté. 7M$. Dérisoire. L’effet Channing Tatum (grand vainqueur de l’acteur le plus rentable de l’année avec Magic Mike, 21 Jump Street et the Vow) a joué à fond pour ce « petit » film sexy et divertissant. Argo confirme le talent de Ben Affleck à la réalisation. Pour son troisième long il frappe fort, ne tombe jamais dans le piège de la caricature, assure le spectacle de bout en bout.

Looper, film d’anticipation ambitieux n’a pas loupé sa sortie. Si ses 66M$ ne sont pas mirobolants, son budget (30M$) compense ce score a priori médiocre. Idem pour The Chronicle, premier film remplit d’énergie communicative. 12M$ de budget, 64M$ de recettes. Quand l’originalité, la rigueur de l’écriture et l’inventivité de la mise en scène payent, ça fait plaisir.

Geoffroy

2012 : Et la Chine devînt le deuxième marché mondial du cinéma…

Posté par vincy, le 5 janvier 2013

Petit séisme dans la planète cinéma. le Japon n'est plus le marché international (comprendre hors USA) le plus important. En 2012, il a été dépassé par la Chine, qui continue sa progression avec un dynamisme à faire pâlir les pays occidentaux.

Avec 2,69 milliards de dollars de recettes, la Chine dépasse son voisin nippon de très loin (2,25 milliards de dollars) quand en 2011 c'était l'inverse (2,03 milliards pour la chine contre 2,27 milliards pour le Japon).

Dorénavant, la part de marché des films locaux est minoritaire dans l'Empire du milieu avec 48% des recettes. Cela s'explique par l'élargissement des quotas permettant de diffuser non plus 20 mais 34 films étrangers par an. Cependant, le film le plus vu reste chinois. Lost in Thailand, de Xu Zheng, a encaissé 160 millions de $. En 21 jours, 300 millions de personnes avaient vu le film , une comédie au budget relativement modeste, qui raconte les aventures en Thaïlande de deux hommes d'affaires rivaux et d'un crêpier simple d'esprit.

Painted Skin : The Resurrection et Chinese Zodiac 12 sont également dans le Top 10 annuel.

Côté films étrangers, c'est un film de 1997 qui domine le box office puisque la version 3D de Titanic a rapporté 150 millions de $. James Cameron continue de détenir le record du film ayant rapporté le plus d'argent : Avatar avait récolté 220 millions de $.

Au total ce sont 303 films qui sont sortis en Chine, dont 227 chinois et 76 films importés. Quatre cinquième des films locaux ont perdu de l'argent et très peu se sont exportés.

Les magasins Virgin s’apprêtent à baisser le rideau

Posté par vincy, le 4 janvier 2013

L'un des cinq gros distributeurs de produits culturels, Virgin, est en passe de mettre la clé sous la porte. Propriété de Butler Capital Partners, la chaîne, détenue à 20% par Lagardère, n'est plus en mesure de payer ses créanciers. Ce sont 26 magasins, 1000 employés qui sont ainsi menacés. Parmi eux, le navire amiral des Champs Elysées, véritable symbole de la plus belle avenue du monde. Sans ce "paquebot culturel", la chaîne était condamnée. Le Megastore représente 20% du chiffre d'affaire de Virgin Stores. Or, l'immeuble a été repris plus tôt en 2012 par un fonds qatari et le loyer, exhorbitant, poussait l'enseigne à partir, au profit, selon les dernières informations, du groupe automobile Volkswagen.

A ce coup de massue s'ajoutent des ventes de livres en baisse, un marché de la vidéo sinistré, sans oublier le déclin inexorable de la musique sous forme de produit matériel. En quatre ans les ventes de DVD ont baissé de 15%! Les pertes s'accumulent, les magasins ferment, les plans sociaux s'enchaînent... Le numérique aurait donc tué Virgin.

Lundi 7 janvier, devrait-être déclaré la cessation de paiement de la société, 25 ans après l'inauguration du magasin des Champs-Elysées, à l'époque le plus grand magasin culturel du monde. S'ensuivra certainement une procédure de redressement ou une liquidation judiciaire

L'entreprise avait réalisé un chiffre d'affaires de 286 millions d'euros en 2011 (contre 400 millions il y a quelques années). Mais la dette grossit. On l'estime entre 22 et 40 millions d'euros. Malgré l'arrivée d'une nouvelle équipe en 2012, rien n'y aura fait. Les loyers en centre-ville, où la chaîne est très présente, explosent : le site de téléchargement de la chaîne Virgin Mega ne suffit pas à compenser l'inflation des coûts. Que pèse Virgin face à Amazon, Apple, Google et même la Fnac? Pas grand chose...  Même la Fnac, d'ailleurs, affront de grosses difficultés, contrainte de se diversifier, de réduire les espaces de ventes de produits culturels.

Ainsi l'Empire Virgin se disloque. En 2008, c'était la branche britannique des magasins qui avait disparu.

Record de fréquentation en 2012 pour la Cinémathèque française

Posté par vincy, le 3 janvier 2013

La Cinémathèque française a atteint un niveau record de fréquentation en 2012 : avec 720 000 spectateurs ou/et visiteurs, l'institution devient l'un des lieux culturels les plus fréquentés de France. Il s'agit d'une spectaculaire augmentation de 40% par rapport à 2011!

L'Exposition Tim Burton a largement contribué à ce succès puisque l'événement a attiré la moitié de cette fréquentation avec 352 000 visiteurs. Un record pour la Cinémathèque. L'autre exposition annuelle, Les Enfants du Paradis, accompagnée de la rétrospective intégrale des films de Marcel Carné, n'a reçu que 34 000 visiteurs/spectateurs depuis son ouverture en octobre. Il faut dire que le contexte muséal est complexe avec une forte concurrence cet automne à Paris, notamment dû à des expositions au succès phénoménal comme Dali à Pompidou ou Hopper au Grand Palais.

De plus, on note que ce sont les cinéastes cultes comme Burton mais aussi Kubrick l'année d'avant qui séduisent le plus grand nombre de visiteurs. La diversité de l'offre doit cependant être maintenue, en alternant ces grands noms fédérateurs et des expositions plus pointues, souvent liées au patrimoine. Cette année, la Cinémathèque a prévu une expositions "Maurice Pialat, Peintre & Cinéaste" (18 février - 7 juillet 2013), la très attendue "Le monde enchanté de Jacques Demy" (10 avril - 4 août 2013) et celle à l'automne de "Pasolini Roma" (automne 2013).

Par ailleurs, ses activités proposées par le service pédagogique - enfants, groupes scolaires, étudiants et adultes - ont accueilli 60 000 participants (+ 15 % par rapport à 2011).

A cela s'est ajouté la première édition du Festival International du film restauré, "Toute la mémoire du monde". La 2ème édition aura lieu en novembre 2013.

James Bond est devenu deux fois plus violent depuis Dr.No

Posté par vincy, le 11 décembre 2012

james bond sean connery dr no daniel craig quantum of solaceSelon une étude de l'université d'Otago (la plus ancienne Nouvelle Zélande), des chercheurs ont constaté que la violence des James Bond a plus que doublé entre Dr No (1962) et Quantum of Solace (2008).

Dans le premier film, 109 actes violents légers ou sérieux (voire mortels) ont été répertoriés. Dans l'avant-dernier film de la série, les chercheurs en ont comptabilisé 250. Entre temps, le système de censure n'a jamais varié : 007 est vu par des enfants comme des adolescents. Car il s'agissait bien de l'objectif des chercheurs : rendre James Bond moins accessibles aux mineurs, ou en tout cas, alerter les parents que 007 n'est pas un héros plus familial que les Rambo et autres Batman.

L'étude démontre d'ailleurs que les violences légères sont stables tandis que les violences sérieuses (attaques armées, coups et blessures, mors) ont triplé. Selon le graphique publié, le film le moins violent de la série est Live and let die (Vivre et laisser mourir), qui date de 1973. C'était le premier film avec Roger Moore dans le rôle de James Bond. Et le plus violent est Tomorrow never dies (Demain ne meurt jamais) en 1997, avec Pierce Brosnan. L'acteur n'a pas ménagé sa peine, puisque le 2e du classement est Die Another day (Meurs un autre jour).

Globalement, si l'on suit la courbe, la tendance est à la hausse. Sean Connery avait atteint un pic en 1969, qui fut la "norme" de 1974 à 1989. Avec Brosnan, ce fut l'inflation. Les films avec Craig se situent dans la moyenne mais les actes très violents continuent d'être en hausse.

graphique statistiques violence james bond