Une nouvelle étoile aux Lilas

Posté par redaction, le 27 octobre 2012

cinéma étoile lilas © antoine pétinAprès La Pagode, Le Saint-Germain-des-Prés, Le Balzac, Le Cosmos et Le Palace, c’est au tour des Lilas de rentrer dans la famille Etoile. C’est le premier multiplexe indépendant de Paris. Il a été construit à deux pas du métro de la porte des Lilas, et d'une future station de Tramway, dans l’est parisien, et a été inauguré en beauté le mardi 23 octobre 2012. C'est la première ouverture d'un cinéma depuis 10 ans sur le territoire parisien. Entre 350 000 et 450 000 spectateurs sont attendus chaque année.

Etoile Lilas comprend 7 salles, soit 1 500 fauteuils : 1 grande salle de 458 fauteuils; 3 salles de taille moyennes de 272, 263, et 189 fauteuils; et 3 petites salles de 2x99 et 93 fauteuils. Point positif, des sièges pour deux sont installés à chaque rangée de fauteuils dans chaque salle, voilà qui devrait faire plaisir au amoureux à deux (à trois cela risque d’être un peu inconfortable, tant pis pour les polyamoureux!). A l’intérieur du cinéma, la moquette est rouge, et de grandes baies vitrées permettent une grande luminosité le jour et aussi une jolie vue sur Paris de jour comme de nuit. Les salles sont grises foncées, fauteuils compris, décorées de quelques étoiles. Simple et efficace.

Côté programmation, assurée par Alexandra Henochsberg, c’est un mélange de films Art & Essais et de films grands publics (comme en ce moment Skyfall par exemple) qui sera proposé. Etoile Lilas compte se classer comme cinéma Art & Essais. Il est aussi prévu qu’il y ait des avant-premières (dont certaines en présence des équipes des films), des concerts, des animations pour jeune public, des master-class, des festivals).

Vous pourrez également profitez de la terrasse, arborée de petits arbustes (dont un lilas des Indes, bien évidemment), toute l’année au deuxième étage, ainsi que d’un restaurant situé au même niveau. Il y a également deux restaurants au rez de chaussée donnant sur le parvis, une brasserie et un restaurant japonais.

cinéma étoile lilas © antoine pétinLe pari semble réussi et l’Est de Paris a désormais un complexe de cinéma séduisant, qui  s’intègre parfaitement dans l’architecture environnante. Reste à savoir s’ils arriveront à obtenir, et à conserver, le classement Cinéma Art & Essai... On l'a vu avec certaines salles MK2 : les blockbusters y deviennent vite majoritaires.

Il n'empêche : du 9 au 11 novembre aura lieu une avant première de 7 films par ARTE précédent la deuxième édition de son Festival Cinéma (du 11 au 23 novembre). De quoi réjouir les cinéphiles des environs et aller chercher un public qui, jusque là, devait aller aux MK2 des Quais de Seine et de Loire, au Méliès de Montreuil ou dans le Centre de Paris.

En 2015, la Ville de Paris comptera 62 salles de cinéma de plus qu'en 2000, "si tous les projets annoncés voient le jour (un grand nombre d'entre eux sont en cours" indique la ville de Paris. La capitale disposera de 88 établissements cinématographiques et 431 écrans contre 89 établissements et 369 écrans en 2000. 11 salles ont fermé depuis 2000 mais neuf établissements naîtront en 3 ans. Les salles parisiennes attirent actuellement 27 millions de spectateurs et devraient en séduire 3,5 millions de plus d'ici 3 ans, principalement dans les 13e, 19e et 20e arrondissements. A cela il faut ajouter la rénovation du Louxor (10e arrondissement), dont l'ouverture est prévue au printemps prochain.

Antoine

Un cinéma européen qui a du mal à s’exporter hors de son continent

Posté par vincy, le 15 octobre 2012

L'observatoire européen audiovisuel vient de publier un nouveau rapport sur l'exportation en salles des films européens. Dix marchés ont été étudiés : US/Canada, Australie, Argentine, Brésil, Chili, Colombie, Corée du Sud (en photo, Isabelle Huppert et Luc Besson au Festival de Busan 2012), Mexique, Nouvelle-Zélande et Venezuela. Les données sont harmonisées et comparées avec les données compilées par l'Observatoire pour les 27 territoires européens dans sa base de données Lumière. Evidemment, il manque des marchés majeurs comme le Japon, la Chine et Hong Kong ou Israël. Mais l'étude montre bien que le cinéma européen n'a pas la visibilité des films américains ailleurs que sur son continent.

Car le bilan est difficile à digérer alors que ce rapport montre l'enjeu économique que peut représenter le cinéma (en plus d'un enjeu culturel et politique que les USA, la Chine et le Japon ont compris depuis longtemps en l'inscrivant à leur stratégie diplomatique).

En 2010, seulement 103 films européens sont sortis en salles en dehors de l'Europe. Pire, la part  de marché des films européens ne représente que 3% des entrées totales générées par tous les films sortis en salles (quand elle s'accapare 26% des entrées en Europe).

Les principales conclusions de ce rapport sont les suivantes :

  • En 2010, 1 281 films européens sont sortis en exclusivité en salles sur au moins l'un des 27 marchés de l'UE ou des 10 marchés non européens couverts par le rapport. Plus de 90 % de ces films sont sortis en Europe et à peine 103 d’entre eux (8 %) ont été projetés dans des cinémas hors Europe.
  • Sur les 37 (27 + 10) marchés de l’échantillon, plus de 378 millions de billets ont été vendus pour les films européens, dont environ 70,4 millions hors Europe. Autrement dit, environ 19 % des entrées des films européens ont été générées hors Europe. En 2009, les films européens avaient vendu presque 84 millions de billets sur les mêmes 10 marchés non européens. D’une année à l’autre, les entrées des films européens hors Europe ont ainsi reculé de 16 %.
  • En appliquant le prix moyen du billet dans chaque marché, les recettes brutes des salles pour les films européens sont estimées à plus de 2,35 Mds € dans le monde, dont 376 M€ hors Europe. Autrement dit, globalement les films européens ont généré au moins 16 % de leurs recettes au guichet hors Europe.

Le rapport révèle que la France comptait, en 2010, le plus grand nombre de films sortis hors UE. Cependant, pour les entrées, le Royaume-Uni occupe la première place avec un total de 25 millions de billets vendus dans les 10 pays, soit 36 % des entrées réalisées par les films européens dans les 10 pays de l'échantillon en 2010.

150 millions d’euros en moins pour le CNC : la numérisation des films menacée

Posté par vincy, le 29 septembre 2012

L'Etat va ponctionner 150 millions d'euros dans les caisses du CNC (voir notre actualité d'hier). Et cela pourrait avoir un impact sur le chantier de la numérisation des oeuvres du patrimoine, qui vient de commencer.

Eric Garandeau, président de l'institution, a déclaré au Monde : "Ces 150 millions d'euros, c'est justement la réserve dont nous disposons pour dresser l'inventaire des oeuvres, les restaurer et les numériser. Cette enveloppe sert aussi à soutenir le passage au numérique des petites salles de cinéma, et des circuits itinérants. Ces chantiers risquent de passer à la trappe, ou bien il va falloir ralentir le calendrier, et rééchelonner les contrats." La cinémathèque en ligne, qui est un outil d'éducation artistique, ne semble pas menacée.

Deux formes d'aides existent pour la numérisation des films. Le grand emprunt et le dispositif du CNC pour les films dont la rentabilité n'est pas assurée (voir notre actualité du 21 mars dernier). A en croire le CNC, cette aide aux films vulnérables pourraient faire les frais de la baisse du budget du CNC.

Il faut compter en moyenne 100 000 euros pour restaurer et numériser un film (les aides s'étalent entre 40 et 90 milles euros). En juillet, des films comme Le Joli Mai de Chris Marker, Jour de fête, Playtime et Mon oncle de Jacques Tati, Avoir vingt ans dans les Aurès de René Vautier, Peau d'âne de Jacques Demy ou encore Jacquot de Nantes d'Agnès Varda avaient été retenus lors de la première session.

Cette semaine, la deuxième session vient de rendre son verdict. Le groupe d'experts d'aide à la numérisation des œuvres du CNC a décidé d'aider 16 longs métrages, de 45 000 euros à 150 000 euros : L'homme de Rio et Les tribulations d'un chinois en Chine de Philippe de Broca, Le carrosse d'or de Jean Renoir, Hiroshima mon amour d'Alain Resnais, Shoah de Claude Lanzmann (le plus cher), L'assassin musicien et em>Les enfants du placard de Benoît Jacquot, et 9 films de Robert Guédiguian (dont Marius et Jeannette). Six courts métrages sont également concernés (dont certains signés d'Alain Cavalier ou Cyril Collard).

Toute une filière en danger

C'est autant de travail pour les laboratoires mentionnés dans les dossiers : Eclair, Digimage, Mikros et l'italien Immagine Ritrovata. Des industries techniques qui souffrent depuis quelques années (on se souvient du feuilleton autour de la faillite de Quinta Industries l'an dernier). La réduction du chantier de numérisation, lancé en grande pompe en mai au Festival de Cannes, aurait des conséquences sur l'emploi et la filière toute entière alors que la France dispose d'un véritable savoir-faire dans le domaine.

Surtout, alors que l'Hadopi est en voie de disparition (budget réduit pour l'an prochain, mission Lescure pour trouver d'autres solutions), c'est l'offre légale (et sa diversité) qui est menacée. Or, le gouvernement actuel a fait de cette offre légale un pilier essentiel de sa lutte contre le piratage.

Eric Garandeau, dans un récent discours, rappelait que "Le basculement dans le "tout numérique" est synonyme de mondialisation totale, immédiate : une simple vidéo postée sur un réseau social acquiert une audience potentiellement mondiale... ou peut rejoindre le cimetière des oeuvres jamais vues car jamais visibles sur les moteurs et les portails." Un film du patrimoine qui n'est pas numérisé est un film qui part au cimetière.

Cela n'empêchera pas le CNC de tenir sa prochaine session le 15 novembre. Les dossiers doivent être déposés au plus tard le 15 octobre. Mais combien de films seront retenus? Et en 2013, quel sera le programme...?

Venise 2012 : 18 cinéastes chassent le Lion d’or

Posté par kristofy, le 29 août 2012

Cette année les films en compétition au 69ème Festival de Venise sont au nombre de 18, avec des réalisateurs qui y ont déjà été sélectionnés et primés mais aussi des nouveaux venus. Ils concourent pour 8 prix du jury (Lion d'or, Lion d'argent de la mise en scène, Prix spécial du jury, Coupe Volpi du meilleur acteur, Coupe Volpi de la meilleure actrice, Prix Marcello Mastroianni pour un jeune talent, Prix du meilleur scénario, Prix de la meilleure contribution technique).

- 7 cinéastes parmi les 18 ont déjà été en compétition à Venise. Ce qui signifie que 11 réalisateurs participent pour la première fois à la Compétition.

- Les cinéastes déjà primés à Venise (toutes sélections confondues) :

Marco Bellocchio (Bella Addormentata) : Prix spécial du jury et Prix de la critique internationale (1967), Petit Lion d'or (2003), Prix Pietro Bianchi (2006), Lion d'or pour sa carrière (2011)

Francesca Comencini (Un Giorno speciale) : prix Pasinetti (2009)

Brian De Palma (Passion) : Lion d'argent de la mise en scène (2007)

Ki-duk Kim (Pieta) : Prix de la critique internationale et Petit Lion d'or (2004)

Takeshi Kitano (Outrage Beyond) : Lion d'or (1997), Prix spécial de la mise en scène (2003)

Harmony Korine (Spring Breakers) : Mention spéciale Prix de la critique internationale (1997)

Ulrich Seidl (Paradies : Glaube) : Grand prix spécial du jury (2001)

- 4 réalisatrices : Rama Burshtein (Fill the Void), Francesca  Comencini (Un giorno speciale), Valeria Sarmiento (Linhas de Wellington), Jessica Woodworth (co-réalisatrice en duo avec Peter Brosens de La Cinquième saison). 16 autres réalisatrices sont présentes dans les autres sélections.

- 2 premiers films

È Stato il Figlio de Daniele Cipri

Fill the Void de Rama Burshtein

- Ecart en longueur

Le film le plus court est Un giorno speciale de Francesca Comencini (89 minutes) ; le film le plus long est Linhas de Wellington de Valeria Sarmiento (151 minutes)

- Géographie

11 pays en compétition dont :

USA : 4 (5 si on considère le film franco-allemand du cinéaste américain Brian De Palma) ; Italie : 3 ; France : 2

Venise 2012 : le 69ème festival en chiffres

Posté par kristofy, le 29 août 2012

La 69ème édition de la Mostra Internazionale d’Arte Cinematografica di Venezia s’annonce comme un peu différentes des autres.

Le président Paolo Baratta se félicite du début des travaux de rénovation du site et aussi, pour la première fois, d'un espace pour un marché du film (sur 5 jours) pour les distributeurs et acheteurs de films. Le nouveau directeur artistique Alberto Barbera a choisi de clarifier les différentes sections et aussi de resserrer le nombre de films en compétition.

- 3 231 films ont été vus par le comité de sélection, soit 1 459 longs métrages et 1 772 courts métrages

- Compétition : 18 films

- Hors Compétition : 15 films, et 9 documentaires, et quelques projections spéciales.

- Section Orizzonti: 18 films, et 15 courts métrages

- Rétrospectives : 29 films restaurés, et 9 documentaires

- 50 films seront découverts à Venise en avant-première mondiale.

- Au total, 41 pays sont représentés dans les différentes sélections vénitiennes.

- 12 euros la place la moins chère pour le public qui veut assister à une projection (tarif réduit à 8 euros sous certaines conditions) ; le pass de 11 jours est à 180 euros ; le pass pour les projections officielles en première partie de soirée varie entre 500 et 1 600 euros.

Légère hausse de la fréquentation au Festival de Locarno

Posté par vincy, le 13 août 2012

Le 65e Festival du film de Locarno s'achève sur une légère hausse de sa fréquentation avec 161 680 spectateurs durant les 11 jours du Festival (contre 159 500 l'an dernier).

Le nombre d'accréditations reste stable (3 950), sans doute à cause des capacités limitées d'hébergement dans la cité lacustre helvétique. 900 journalistes de 45 pays ont couvert l'événement. Mais c'est surtout le marché qui a vu une forte progression du nombre de professionnels (970 contre 900 l'en dernier) : la stratégie  d'ouverture vers l'industrie, et notamment avec une importante sélection de projets à financer ou de films sans distributeurs s'avère payante.

Le 66e Festival de Locarno se tiendra du 7 au 17 août 2013. Son président Marco Solari a rappelé que, "parmi les priorités fixées", la manifestation souhaite "une augmentation du marketing mondial du Festival ainsi que le soutien aux efforts de la Ville de Locarno dans la réalisation du Palazzo del cinema, avec pour objectif d’en faire un centre de compétence de l’audiovisuel”.

Record pour l’exposition Tim Burton

Posté par vincy, le 6 août 2012

Le record était annoncé par Serge Toubiana lui-même puisque le 19 juillet dernier, le directeur général de la Cinémathèque affirmait : "Aucune de nos expositions, depuis l’installation à Bercy en 2005, n’avait accueilli autant de monde. Ce qui frappe, c’est la jeunesse et l’enthousiasme des visiteurs venus de Paris, mais aussi de toute la France et de l’étranger. Parmi ces milliers de visiteurs, nombre d’entre eux ont découvert la Cinémathèque à cette occasion."

L'Exposition Tim Burton, qui fermé ses portes dimanche 5 août, a attiré 352 371 visiteurs depuis le 7 mars. Par comparaison, La Cinémathèque française avait été fréquentée par 518 000 spectateurs et visiteurs durant toute l'année 2011. L'exposition consacrée à Stanley Kubrick l'an dernier, qui était déjà considérée comme un succès, avait séduit 140 000 cinéphiles.

Tim Burton aura donc été presqu'aussi populaire que l'exposition autour de la "Sainte-Anne" fraîchement restaurée de Léonard de Vinci au Louvre (305 000 visiteurs en 3 mois). L'exposition a flirté également avec les grandes expos parisiennes (pour exemple, la récente expo Matisse au Centre Pompidou a atteint les 495 000 visiteurs).

Pour le mois de juillet, la Cinémathèque avait organisé des nocturnes jusqu'à 22 heures les jeudi et vendredi, contre une fermeture à 20h00 les autres jours, et même une nuit exceptionnelle le samedi 21, avec des entrées ouvertes jusqu'à minuit et un tarif spécial pour les visiteurs déguisés qui se verront offrir un "cocktail Tim Burton".

La Cinémathèque prépare ses deux grandes expositions annuelles : Les Enfants du Paradis (24 octobre 2012 – 27 janvier 2013) et Jacques Demy (10 avril- 2013 - 4 août 2013).

La crise espagnole va faire mal au cinéma, qui se rebelle

Posté par vincy, le 24 juillet 2012

Déjà en 2011, ça n'allait pas très fort. Le marché cinématographique espagnol encaissait une baisse de 4,9% de ses recettes totales et de 5,9% de sa fréquentation. Dans le sixième marché européen, les salles n'en finissent plus de se vider (-12% depuis le début de l'année). Déjà en 2010, la chute de la fréquentation avait été alarmante (-7,6%). Désormais 96 millions d'espagnols ont été enregistrés à une caisse de cinéma. C'est 47 millions de moins qu'en 2004! Aucun film depuis 2010 n'a dépassé les 25 millions d'euros de recettes. Seule lueur dans ce marasme, la part de marché des films nationaux progressait de 12,7 à 15% entre 2010 et 2011.

Les nouvelles mesures du gouvernement, présentées il y a dix jours, ne vont pas arranger les choses. Afin de réduire les déficits et d'augmenter les recettes, le premier ministre Mariano Rajoy a décidé de faire passer la TVA sur la place de cinéma de 8 à 21%! Ce serait le taux le plus important en Europe pour un billet de cinéma. Les billets de théâtres et de concerts et ceux des musées sont également concernés. Mais les livres (sauf s'ils sont numériques à cause d'une aberration règlementaire européenne) restent taxés à 4%. Le gouvernement affirme qu'il n'a pas le choix pour satisfaire les exigences des marchés, de la Commission européenne et du FMI.

Les lobbies s'organisent pour lutter contre cette hausse. A l'origine, les salles de cinéma voulaient se mettre en grève en guise de protestation. Finalement, ils maintiennent la menace si la TVA à 21% est actée après le vote du parlement. Des discussions institutionnelles sont en cours. Parmi les arguments, ils expliquent que les espagnols préféreront télécharger illégalement des films plutôt que de payer un ticket devenu trop cher (6,6€ en moyenne en 2011). L'autre conséquence, toute aussi importante, est que ces mesures freineraient la production de films en Espagne, notamment à cause d'un fléchissement des investissements venus des télévisions publiques. Une étude de l'Université de Navarre a calculé qu'une telle hausse de la TVA allait faire chuter la fréquentation des salles de 25%!

Depuis quelques jours, les artistes se mobilisent aussi, Pedro Almodovar (ici sur le tournage de son nouveau film), Marisa Paredes, Javier Bardem et Carlos Bardem en tête. Pour eux, la démocratie et la culture ne font qu'un. Un mouvement s'est créé sur Twitter (#porlacultura) et les réseaux sociaux pour contrer ce projet de loi de finances.

Almodovar est particulièrement engagé, pour ne pas dire remonté contre le gouvernement. "Nous vivons dans la pire période pour la culture depuis le retour de la démocratie. Nous vivons dans une situation dangereuse, non seulement pour notre cinéma, mais pour l'ensemble du pays parce que la démocratie est devenue imparfaite et affecte tous les secteurs. "

Almodóvar est convaincu que des mesures supplémentaires n'auront pas l'effet désiré. "Ces mesures sont inutiles et cruelles", dit-il. "Les plus faibles sont au bord de la misère." Pour lui, cela menace tout le système...

Certains évoquent déjà une apocalypse culturelle voyant les salles de cinéma, et les lieux culturels en général, disparaître à moyen terme.

La Fémis 2012 : 52 nouveaux étudiants pour 1 168 candidats

Posté par cynthia, le 21 juillet 2012

Cette année, 1 168 candidats se sont présentés au concours de La Fémis. Il s'agit de l'admission au sein de La Fondation européenne de l'image et du son qui, fondée en 1986, propose un enseignement public aux élèves afin de les formés au métiers de l'audiovisuel. Beaucoup d'inscrits et peu d'élus. Malgré le nombre conséquent d'inscrits, seuls 120 candidats sont parvenus jusqu’à la dernière épreuve, qui consiste à un oral devant un jury de personnalités.

Le jury final était présidé par Pierre Schoeller (Zéro défaut, L'exercice de l'État). Le concours général a finalement admis 40 nouveaux étudiants qui ont été placé dans les 7 départements d’enseignement à savoir: 6 en réalisation, 6 en scénario, 6 en production, 6 en image, 6 en son, 6 en montage et enfin 4 en décor. Aux côtés de Pierre Schoeller nous retrouvons Bertrand Cocteau, directeur de la programmation d'UGC, chargé du jury final de la branche distribution-exploitation et qui a sélectionné cinq étudiants, en exploitation et trois en distribution. Egalement  au jury la réalisatrice Solveig Anspach (Haut les cœurs, Black Soon) et son jury final du concours de scripte ont retenu quatre étudiantes.

Au total, 52 étudiants ont été admis, soit 32 femmes et 20 hommes issus de quatre nationalités différentes -  trois d’entre eux sont issus du programme Égalité des chances, organisé par La fémis en partenariat avec la Fondation culture & diversité, qui a pour objectif de renforcer la diversité sociale dans l’école.

Âgés d'environ 23 ans, ces futurs étudiants feront peut-être partie du visage cinématographique de demain. En une vingtaine d'année, La Fémis a formé plus de 600 professionnels du cinéma et de l'audiovisuel.

Le marché du documentaire en 2011 : dynamique, sauf en salles

Posté par vincy, le 2 juillet 2012

??Le Sunny Side of the Doc de La Rochelle s'est achevé vendredi avec 1 755 participants, 286 décideurs et acheteurs et 1 450 spectateurs. Le prix du meilleur long métrage ?documentaire a été décerné au canadien Songbird SOS.

Une production dynamique en 2011

A l'occasion de cette manifestation, le CNC a publié son étude annuelle sur le marché du documentaire en 2011. Au total 2 649 heures de documentaires ont été produites (+7,7%) pour un total des devis de 387,3 millions d'euros. Les chaînes de télévision nationales gratuites représentent encore l'essentiel du volume des commandes (61,1%) même si leur part diminue fortement.

Le long métrage documentaire, renforcé par ses sélections dans les festivals et l'intérêt des spectateurs, poursuit sa dynamique avec 37 films agréés dans le genre (pour 34,1 millions d'euros de devis), soit dix de plus qu'en 2010. Le record de 2008 (année hors norme dans le genre) a été battu. Le devis moyen est aussi en hausse, passant de 670 000 euros en 2010 à 920 000 euros en 2011. Les subventions versées par le CNC aux producteurs français de documentaire s’élèvent à 79,4 millions d'euros en 2011, soit une augmentation de 7,9 % par rapport à 2010.

En 2011, ce sont Amazonia et Terre des Ours qui ont été les documentaires les plus chers, coûtant respectivement 9,5 millions d'euros et 5 millions d'euros.

Une année 2011 sans hit malgré l'offre abondante

"L’offre de films documentaires dans les salles est abondante avec 90 longs métrages inédits en 2011, dont 54 films français, 10 films américains et 20 films européens" précise le rapport. Il s'agit d'un record depuis 10 ans. Mais le CNC souligne qu'un film documentaire, en 2011, ne sort, en moyenne, que sur 15 copies (contre 137 pour l'ensemble des films). Quelques grands noms (Herzog, Wenders, ...) ont permit de donner une large exposition à certains docus. Reste que la fréquentation est la plus faible depuis 10 ans si l'on excepte l'année 2003 : 1,33 million d'entrées l'an dernier contre 4,5 millions en 2010 grâce à Océans et 6,45 millions en 2004 (Fahrenheit 9/11). Seuls 4 des 90 documentaires diffusés en salles ont dépassé le cap des 100 000 spectateurs. Depuis 2002, 10 documentaires seulement ont séduit plus de 500 000 cinéphiles. Mais aucun en 2011. Pina (347 000 entrées) est le champion de l'année, et le seul à se classer dans le Top 20 de ces 5 dernières années.

On constate par ailleurs que les films documentaires axent leur campagne promotionnelle essentiellement sur la presse écrite et accuse un retard dans les investissements marketing sur Internet. Par conséquent, le docu attire un public majoritairement adulte (69% de plus de 25%, et même un tiers de plus de 50 ans).

Prochaine étape en septembre : les propositions pour l'avenir du documentaire

Enfin, suite à la publication du rapport intitulé « Le documentaire dans tous ses états », remis par Serge Gordey, Catherine Lamour, Jacques Perrin et Carlos Pinsky au Ministre de la Culture et de la Communication en avril dernier, le CNC formulera des propositions en septembre. L'un des enjeux principaux reste ka définition du documentaire de création : "Il ressort notamment de ces premiers échanges un souhait partagé de mieux prendre en compte les différents types d’écritures documentaires dans les modalités de calcul du soutien automatique - sans modifier les fondamentaux de ce dernier - notamment en favorisant les démarches d'écriture et de production les plus exigeantes" explique le communiqué du CNC.