Birdman sacré par la Producers Guild of America

Posté par vincy, le 25 janvier 2015

michael keaton birdman

Birdman a gagné le Prix Darryl F. Zanuck de la Producers Guild of America samedi 24 janvier. Elu meilleur film, il reste le concurrent le plus sérieux aux Oscars face au favori Boyhood. Les deux films se partagent l'essentiel des prix depuis novembre.
Le prix a été décerné à Alejandro Gonzales Inarritu, John Lesher et James W. Skotchdopole. Birdman succède à Gravity et 12 Years a Slave, vainqueurs ex-aequo l'an dernier (une première dans l'histoire du prix). C'est donc la seconde fois consécutive qu'un film réalisé par un cinéaste mexicain remporte ce prix.

Inarritu a avoué, en recevant son prix, que "notre seule ambition était de fait une exploration du langage cinématographique risquée et expérimentale autour de la complexité d'un artiste joué par l'incroyable Michael Keaton." Il a ajouté: "Je me sens humble. Tous les films nominés portaient une telle voix individuelle, une expression propre à eux, que seuls les gens qui les ont fait pouvaient les faire".

Birdman était en compétition avec American Sniper, champion du box office américain depuis 10 jours, Boyhood, Foxcatcher, Gone Girl, Grand Budapest Hotel, Nightcrawler, Une merveilleuse histoire du temps et Whiplash.

Pour le film d'Inarritu, c'est un sérieux avantage dans la course aux Oscars où il est nominé 9 fois: en 25 ans, 18 des films récompensés par la PGA ont reçu la statuette suprême un mois après. C'est le cas des sept derniers films oscarisés. La dernière fois qu'il n'y a pas eu consensus entre la PGA et les Oscars datent de 2006 (Little Miss Sunshine pour la PGA, Les Infiltrés pour les Oscars). Les producteurs représentent environ 8% des votants aux Oscars.

Le film cubain de Laurent Cantet primé à Biarritz

Posté par vincy, le 5 octobre 2014

retour à ithaqueLe Festival du film d’Amérique latine de Biarritz (29 septembre - 5 octobre), a fêté sa 23e édition avec un record de records de fréquentation (35 000 entrées).

Le Jury, présidé par Atiq Rahimi, entouré de María Kodama, Miguel Courtois Paternina, Catherine Dussart et Joan Aguilar, a décerné son grand prix au nouveau film de Laurent Cantet, déjà primé à Venise. Retour à Itahque se déroule sur une terrasse qui domine la Havane, au coucher du soleil. Cinq amis sont réunis pour fêter le retour d'Amadeo après 16 ans d'exil. Durant toute la nuit, ils évoquent leur jeunesse, la bande qu'ils formaient alors, les 400 coups qu'ils ont vécus à l'époque et la foi dans l'avenir qui les animait...

Le prix du jury a récompensé Las Búsquedas du mexicain José Luis Valle. Le film suit les traces d'Ulysse qui veut assassiner l’homme qui lui a volé son portefeuille, dans lequel il gardait l’unique photo de sa fille disparue.

Les nouveaux sauvages, en compétition à Cannes et récemment choisi comme représentant du cinéma argentin pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère, a reçu le prix d'interprétation féminine en plus de celui du public.

Le Syndicat français de la critique a élu La salada de Juan Martín Hsu, un premier film: Mosaïque de l’expérience vécue par les nouveaux immigrants, à leur arrivée en Argentine, La Salada raconte les histoires de 4 personnages qui font face à la nostalgie de leur pays
et à la solitude.

Palmarès de la compétition

  • Abrazo du meilleur film : Retour à Ithaque de Laurent Cantet (Cuba)
  • Prix du Jury : Las Búsquedas de José Luis Valle (Mexique)
  • Prix d’interprétation féminine : Erica Rivas pour Les nouveaux sauvages (Relatos Salvajes) (Argentine)
  • Prix d’interprétation masculine : Héctor Noguera et Néstor Guzzini pour Mr Kaplan(Uruguay)
  • Ont également été attribués :
  • Prix du public : Les nouveaux sauvages (Relatos salvajes) de Damián Szifron (Argentine)
  • Prix du Syndicat français de la critique de cinéma : La salada de Juan Martín Hsu
  • Gabriel Garcia Marquez, scénariste, cinéphile et critique de cinéma

    Posté par vincy, le 18 avril 2014

    gabriel garcia marquez

    Gabriel Garcia Marquez est mort hier à Mexico, à l'âge de 87 ans. Deuil national en Colombie : il fallait bien cela pour cet immense conteur. Le prix Nobel de littérature colombien (en 1982) écrivait avec une style très visuel et un imaginaire très cinématographique. Aucune surprise de ce côté là pour l'auteur de Cent ans de solitude. Il expliquait que ses histoires, flamboyantes et mélancoliques, comme ces putes tristes qu'il affectionnait tant, étaient toujours inspirés par l'image.

    "Gabo" était également journaliste et critique de cinéma (notamment pour le journal de Bogota, El Espectador). Il a fondé la prestigieuse École Internationale de Cinéma et de Télévision (EICTV) de Cuba, et il y animait de nombreux ateliers d'écriture. Dans ses nombreux articles de presse, il défendait la culture caribéenne. Il a aussi présidé la Fondation pour un nouveau cinéma latino-américain. Il fut même membre du jury du Festival de Cannes en 1982, cinq mois avant d'être nobélisé.

    Et puis Gabriel Garcia Marquez a écrit quelques scénarios, originaux ou adaptés de ses propres ouvrages: El gallo de oro de Roberto Gavaldón (1964), Lola de mi vida de Miguel Barbachano-Ponce (1965), Tiempo de morir d'Arturo Ripstein (1966), meilleur film mexicain cette année-là, et son remake de Jorge Alí Triana (1986), 4 contra el crimen de Sergio Véjar (1968), Presagio de Luis Alcoriza (1975), primé à San Sebastian, María de mi corazón de Jaime Humberto Hermosillo (1979), El año de la peste de Felipe Cazals (1979), qui valu le prix du meilleur scénario à l'écrivain aux Césars mexicains, Eréndira de Ruy Guerra (1983), en compétition à Cannes, Un señor muy viejo con unas alas enormes de Fernando Birri (1988), en compétition à Venise, Fábula de la Bella Palomera de Ruy Guerra (1988), Milagro en Roma de Lisandro Duque Naranjo (1989), Cartas del Parque de Tomás Gutiérrez Alea (1989) et Los ninos invisibles de Lisandro Duque Naranjo (2001), primé à Montréal.

    chronique d'une mort annoncée

    Evidemment, son oeuvre a surtout inspiré de nombreux réalisateurs pour le petit comme pour le grand écran: En este pueblo no hay ladrones d'Alberto Isaac (1965) est primé à Locarno, La viuda de Montiel de Miguel Littin (1979), en compétition à Berlin, Adieu l'arche de Shûji Terayama (1984), d'après Cent ans de solitude, en compétition à Cannes, Chronique d'une mort annoncée de Francesco Rosi (1987), en compétition à Cannes, Oedipo alcalde de Jorge Alí Triana (1996), Pas de lettre pour le Colonel de Arturo Ripstein (1999), primé à Sundance et en compétition à Cannes, O Veneno da Madrugada de Ruy Guerra (2006), L'amour au temps du choléra de Mike Newell (2007), avec Javier Bardem, Del amor y otros demonios d'Hilda Gidalgo (2009) et Memoria de mis putas tristes de Henning Carlsen (2011), scénarisé par Jean-Claude Carrière, d'après son dernier roman "Mémoire de mes putains tristes" (paru en 2004).

    Cannes 2014 – les prétendants : un contingent nord-américain catégorie poids lourds

    Posté par vincy, le 28 mars 2014

    david cronenberg robert pattinson maps to the stars

    Thierry Frémaux prépare sa sélection officielle du 67e Festival de Cannes. Il ne s'agit pas de faire des pronostics - vains - mais plutôt de repérer les films potentiels. Certains seront en compétition, d'autres recalés, d'autres encore à Un certain regard, et parfois dans les sélections parallèles. Passage en revue. Avec la possibilité de croire à des avant-premières mondiales de Transformers 4 ou Dragons 2.

    Woody AllenMagic in the Moonlight. Avec Emma Stone, Colin Firth, Hamish Linklater, Eileen Atkins, Marcia Gay Harden. Le retour de Woody à Cannes? Hors-compétition nécessairement. Une palme d'or d'honneur, forcément. Une comédie romantique, séduisant.

    Paul Thomas AndersonInherent Vice. Avec Jena Malone, Joaquin Phoenix, Reese Witherspoon, Josh Brolin, Benicio Del Toro. Le film sera-t-il prêt? Cette adaptation d'un roman de Thomas Pynchon pourrait opter pour une avant-première à Venise ou Toronto.

    - Gregg Araki, White bird in a blizzard. Avec Shailene Woodley et Eva Green. Dans les années 80, l'histoire, adaptée d'un roman de Laura Kasischke, est celle d'une fille qui sombre dnas un chaos psychologique lorsque sa mère disparaît.

    - Ramin Bahrani, 99 Homes. Avec Andrew Garfield, Michael Shannon, Laura Dern. Une famille est délogée par un promoteur immobilier : le père ne cherche qu'une seule chose, retourner dans leur foyer.

    Tim BurtonBig Eyes. Avec Amy Adams, Christoph Waltz, Terence Stamp, Jason Schwartzman, Krysten Ritter. Comme pour P.T. Anderson, la question est d'ordre marketing : s'il est prêt, le studio veut-il lancer ce film de fin d'année si tôt à Cannes?  Ce biopic sur les peintres Margaret et Walter Keane serait le premier film de Burton en compétition...

    - Damien Chazelle, Whiplash. Avec Miles Teller, J.K. Simmons. Grand prix à Sundance, cette histoire de batteur de jazz qui va jusqu'au bout de ses limites physiques et psychologiques devraient être l'un des événements d'Un certain regard.

    Larry Clark The Smell of Us. PAvec Michael Pitt, Lukas Ionesco, Niseema Theillaud. Tourné à Paris, dans l'environnement des skateboarders, on imagine mal que ce film soit absent dans une sélection ou une autre.

    David CronenbergMaps to the Stars. Avec Julianne Moore, Robert Pattinson, Mia Wasikowska, John Cusack. Un chouchou de la Croisette avec un scénario satirique sur Hollywood : on a déjà vu ça en clôture.

    - Gabrielle Demeestere, Yosemite. Avec James Franco. Adapté des nouvelles autobiographiques de Franco, il s'agit de l'un des trois films réalisés par de jeunes réalisateurs qu'il a lui-même recruté.

    Xavier DolanMommy. Avec Suzanne Clément, Anne Dorval, Antoine-Olivier Pilon. Ses trois premiers films étaient sur la Croisette. Et Dolan fit la tête parce que Laurence Anyways n'était pas en compétition. Fâcherie. Son dernier, qui va sortir en France, partit donc à Venise. Mommy sera-t-il le signe d'une réconciliation? Il y a déjà beaucoup de prétendants canadiens...

    Clint EastwoodJersey Boys. Avec Christopher Walken, Freua Tingley. 6 ans que Eastwood n'est pas venu à Cannes. Sera-t-il de retour avec ce biopic musical autour du groupe The Four Seasons, adaptation d'une pièce de Broadway?

    Atom EgoyanThe Captive. Avec Ryan Reynolds, Scott Speedman, Rosario Dawson. Autrefois sélectionné quasiment à chacun de ses films, Egoyan est devenu rare à Cannes. Ce thriller psychologique sera peut-être l'occasion de l'y revoir, 6 ans après Adoration.

    Abel FerraraWelcome to New York. Avec Gérard Depardieu, Jacqueline Bisset. L'histoire inspirée de l'affaire DSK dans son Sofitel de New York. L'événement avait parasité le Festival de Cannes. Sans rancune?

    - James Franco, Bukowski. Avec Alex Kingston, Josh Peck, Shannen Doherty. Biopic autour du célèbre écrivain.

    Alejandro Gonzalez InarrituBirdman. Avec Emma Stone, Michael Keaton, Naomi Watts, Edward Norton. Une comédie pour cet habitué cannois. S'il vient, ce sera forcément en compétition.

    Ryan GoslingHow to Catch a Monster. Avec Saoirse Ronan, Christina Hendricks, Eva Mendes. Un thriller fantastique vers un monde souterrain et sous-marin.

    Tommy Lee JonesThe Homesman. Avec Hilary Swank, Miranda Otto, James Spader, Meryl Streep. Adaptation du roman de Glendon Swarthout, un western au féminin ou féministe, selon. Primé à Cannes pour son premier film, Trois enterrements, il n'y a pas de raison que ce film qui sort en mai ne soit pas quelque part dans la sélection officielle.

    - Terrence Malick, Knights of Cup. Avec Imogen Poots, Christian Bale, Natalie Portman. Ou Voyage of Time. Avec Brad Pitt, Emma Thompson. Mais les deux films sont-ils prêts? Knights of Cup, une histoire sur les excès d'Hollywood, semble le plus crédible en termes de calendrier.

    Bennett MillerFoxcatcher. Avec Channing Tatum, Steve Carell, Mark Ruffalo. Le film devait sortir à la fin de l'année dernière. Le réalisateur de Truman Capote s'intéresse à une histoire vraie, sur fond de catch.

    - Ryan Murphy, The Normal Heart. Avec Mark Ruffalo, Matt Bomer, Taylor Kitsch, Jim Parson, Julia Roberts, Alfred Molina. Un film HBO comme Elephant ou Ma vie avec Liberace. Ici l'adaptation de la pièce de Larry Kramer (Glee), autour du SIDA et l'occasion pour Gilles Jacob d'accueillir l'une de ses stars préférées, Julia Roberts.

    Jeff NicholsMidnight special. Avec Kirsten Dunst, Michael Shannon, Joel Edgerton, Adam Driver. Et de trois? Les deux premiers films de Nicholas sont venus à Cannes. Ce film dans la veine de ceux de John Carpenter des années 80, entre drame père/fils et science-fiction, pourrait définitivement le consacrer.

    - Alex Ross Perry, Listen Up Philip. Avec Krysten Ritter, Elisabeth Moss, Jason Schwartzman. Un favori venu de Sundance. L'histoire d'un écrivain qui a du mal à gérer le stress lié à son métier et ne cherche qu'à être en paix avec lui-même.

    - Bryan SingerX-Men: Days of Future Past. Avec tous les X-Men habituels. Sans aucun doute le cast le plus difficile à caser dans les hôtels. Mais ce serait la première fois qu'une franchise hollywoodienne aurait été sélectionnée deux fois à Cannes, 8 ans après L'affrontement final.

    Robert StrombergMaleficent. Avec Angelina Jolie, Elle Fanning, Juno Temple. Le film sort juste après Cannes dans les salles occidentales. De quoi lui assurer la promo mondiale nécessaire. Et Angelina Jolie est une fidèle du festival.

    Le fils d’Alfonso Cuaron enrôle Gael Garcia Bernal

    Posté par vincy, le 28 août 2013

    Jonas Cuaron va revenir derrière la caméra pour Desierto. 6 ans après Año uña, sélectionné à Venise et San Sebastian, le fils d'Alfonso Cuaron a écrit avec Mateo Garcia une histoire d'immigrants qui passent clandestinement la frontière mexicano-américaine. Malheureusement, un citoyen américain, ivrogne, ayant la main mise sur les patrouilles policières chargées de surveiller cette frontière, les traque.

    Gael Garcia Bernal, qui sera le prochain Zorro, a été choisi pour être l'un des immigrants du film, qui se tournera en octobre en Basse-Californie.

    Jonas Cuaron a coécrit avec son père Gravity, qui ouvre le 70e Festival de Venise ce soir, et A Boy in His Shoe.

    Festival Lumière 2013 : Tarantino, Mexico, Bergman et Pierre Richard au menu

    Posté par Morgane, le 20 juin 2013

    tarantino prix lumiere 2013

    Aujourd'hui se tenait à Lyon, dans le Hangar du Premier Film de l'Institut Lumière, la présentation de la 5e édition du Festival Lumière (Grand Lyon Film Festival) qui aura lieu du 14 au 20 octobre. Thierry Frémaux a donc fait un grand nombre d'annonces pour aiguiser nos appétits en vue de la future orgie.

    Il faut tout d'abord souligner que l'Institut Lumière fête cette année ses 30 ans! Pour célébrer cet anniversaire, le cinéma re-tournera la Sortie des usines Lumière, rue du Premier film. C'est aussi l'occasion pour l'Institut de restaurer les films Lumières en 4K.

    Concernant le Festival en lui-même voici quelques annonces pêle-mêle qui mettent l'eau à la bouche.

    Côté rétrospectives, l'une sera consacrée à Ingmar Bergman avec ses films en copies restaurées et l'autre, Noir & Blanc, à Henri Verneuil.

    Le Festival est aussi un temps des hommages. L'édition 2013 ne coupera pas à la règle et rendra hommage à Christine Pascal, actrice, réalisatrice et scénariste lyonnaise, au producteur Daniel Toscan du Plantier, à Charles Vanel, réalisateur du dernier film français muet, Dans la nuit, et acteur dans plus de 170 films (!), à James B. Harris, en sa présence, réalisateur, acteur mais aussi producteur de trois films de Stanley Kubrick, L'ultime razzia, Les sentiers de la gloire et Lolita ainsi qu'à Pierre Richard qui sera également présent pour l'occasion. Un hommage lui sera également rendu à la Cinémathèque française.

    Les Grandes Projections, qui avaient vues le jour en 2012, reviennent cette année avec Les Dix commandements (de Cecil B. DeMille), Fanny et Alexandre (d'Ingmar Bergman), Le dernier empereur (de Bernardo Bertolucci, en 3D) et Exodus (d'Otto Preminger).

    Cette année, on pourra aussi découvrir un cycle "Mexico années 50", assister à un ciné-concert accompagné par l'Orchestre National de Lyon mais dont le film n'a pas encore dévoilé et voir ou revoir les hilarants films des Monty Python lors de la nuit qui leur sera consacrée à la Halle Tony Garnier. Dans son cadre consacré à l'histoire des femmes au cinéma, Germaine Dulac, réalisatrice française, sera mise en lumière. L'édition 2013 verra aussi la création du Premier Marché du film classique mondial.

    Et, comme on dit, the las but ont least, la cerise sur le gâteau, Thierry Frémaux a révélé le nom de celui qui recevra cette année le Prix Lumière. Après Clint Eastwood, Milos Forman, Gérard Depardieu et Ken Loach, c'est au tour du culte Quentin Tarantino d'être à l'honneur de ce Festival! Ce qui ravira certainement un très grand nombre de festivaliers...

    Cannes 2013 : Qui est Amat Escalante ?

    Posté par MpM, le 18 mai 2013

    amat escalante

    Jusqu’à présent, la carrière d’Amat Escalante ressemble à un sans-faute. A moins de 35 ans, le cinéaste mexicain rencontre le succès partout où il passe et contribue largement au dynamisme et au renouveau du cinéma de son pays.

    Il faut remonter à 2003 pour retrouver une première trace de son nom dans les registres internationaux. Il n’a pas 25 ans et présente à Berlin son premier court métrage, Amarrados, où un ado sans domicile fixe sniffe de la colle et tombe dans un cercle vicieux d’abus sexuels. Le film est récompensé et lance la carrière du jeune cinéaste.

    Deux ans plus tard, il est doublement présent à Cannes. En compétition, à travers Bataille dans le ciel, le deuxième film de Carlos Reygadas dont il est l’ami et l’assistant réalisateur, et à Un certain regard, avec son propre long métrage (Sangre), justement produit par Reygadas.

    Les deux films frappent les esprits et le sien repart avec le Prix de la critique internationale. Sa manière de filmer (tout en plans séquences), ses personnages (un couple au bord de l’implosion, perclus de jalousie et d’incompréhension), son regard sans fard (notamment sur les scènes de sexe) suggèrent immédiatement l’émergence d’un cinéaste atypique, dans la lignée de la nouvelle « nouvelle vague » mexicaine portée par Carlos Reygadas et Julián Hernández, soucieuse de montrer le Mexique dans toute sa complexité.

    Escalante dit lui–même à propos du film : "Les différences sociales et économiques dans mon pays ont créé un déséquilibre culturel et humain flagrant. Cela engendre le désenchantement et la frustration d'une population désormais incapable de prendre en charge son propre avenir. Ces gens ont perdu toute capacité et tout désir de communiquer rationnellement avec les autres et particulièrement avec leurs proches." Tout le ferment de son cinéma est là.

    Trois ans plus tard, après un passage par la résidence de la Cinéfondation du Festival de Cannes (dans la même promotion que les Argentins Pablo Aguero et Lucia Puenzo), le réalisateur récidive avec Los bastardos, également sélectionné à Un certain Regard. Le film prend en quelque sorte le contrepied de Sangre en s’intéressant à la misère des immigrés clandestins mexicains aux Etats-Unis. Pour survivre, ses deux personnages n’ont d’autre choix que d’accepter le "travail" qu’on leur propose : exécuter une femme.

    "Ce film, explique Amat Escalante, traite de la pire tragédie qui puisse arriver à un être humain ou à un pays, celle de devenir délibérément meurtrier. Je ne crois pas qu’il soit dans la nature humaine de commettre un meurtre de sang froid. Je suis persuadé que seule une dégénérescence de celle-ci peut conduire quelqu’un à cette extrémité. Je tiens absolument à différencier les meurtres de sang froid de l’auto-défense et/ou de la vengeance. Ces deux dernières formes ne sont pas les motivations premières des deux personnages du film..." Le regard qu'il porte sur notre époque, de même que son style sans concession, font une nouvelle fois froid dans le dos. Escalante, lui, creuse son sillon.

    Après avoir participé au film collectif Revolucion qui célèbre les 100 ans de la révolution mexicaine, il revient à un projet plus personnel, Heli, qu’il présente comme une synthèse de ses deux premiers longs métrages. Au cœur du récit, une famille prise dans un engrenage de violence…

    La sélection du film dans la course pour la Palme d’or 2013 coule plutôt de source : c’est à la fois une manière de saluer la vitalité époustouflante du jeune cinéma mexicain (doublement couronné en 2012 avec le prix de la mise en scène à Post tenebras lux de Carlos Reygadas et celui d’Un certain regard à Después de Lucia de Michel Franco) et une continuation logique pour Escalante, dont la carrière s’est jusqu’à présent jouée essentiellement sur la Croisette. S'il confirme l'essai, il pourrait bien devenir l'un de ces "habitués" de la compétition que les organisateurs du festival affectionnent tant.

    Locarno 2012 aux couleurs de l’Afrique et du Mexique

    Posté par cynthia, le 4 mai 2012

    Pour la 65e édition du festival de Locarno (1-11 août 2012), qui depuis soixante-cinq ans a su se forger une importante et singulière place dans le paysage cinématographique, la sélection s'annonce des plus prometteuses et audacieuses.

    L'Afrique subsaharienne francophone sera à l'honneur cette année. En effet, 12 projets ont été sélectionné par l'Open Doors, le laboratoire de coproduction du festival, qui consiste a mettre en lumière des films en provenance des pays dont le cinéma est en voie de développement.

    Martina Malacrida, la responsable de la section, se dit "particulièrement satisfaite de la variété et des projets proposés". Ces 12 projets ont été choisis parmi 213 candidatures de 17 pays différents. Jugés du 4 au 7 aout prochain, les réalisateurs et producteurs sélectionnés pourront avoir le privilège de participer au festival de Locarno où ils seront mis en contact avec des professionnels afin de financer leurs projets.

    Parmi les réalisateurs, citons les burkinabè Idrissa Ouédraogo, présent sur la Piazza Grande en 1989 avec Grand-mère (Yaaba), et Gaston Kaboré, César du meilleur film francophone en 1983 avec Wend Kuuni (Le don de Dieu). Deux autres figures de proue du cinéma africain, le malien Cheick Oumar Sissoko et le mauritanien Abderrahmane Sissako, respectivement réalisateurs de Guimba (sélectionné à Locarno en 1995) et de Bamako (sélectionné à Cannes en 2006), participeront aussi à Open Doors.

    Par ailleurs, pour l’édition 2012, le Festival se prévaut également de la contribution d’Alex Moussa Sawadogo, expert du cinéma africain et directeur du festival Afrikamera de Berlin.

    Cet été la ville Suisse italienne fera sans aucun doute grimper la température... D'autant que la Carte blanche cette année sera donnée au Mexique. Cette nouvelle proposition du Festival, lancée l'an dernier avec la Colombie, permet d’offrir chaque année à un pays d’Asie, d’Afrique, d’Amérique latine ou d’Europe du Sud-Est une visibilité sur des films en post-production. "Carte Blanche se déroulera le dimanche 5 août et, au terme de la journée, un jury composé de trois professionnels du secteur sera appelé à attribuer au meilleur projet un prix de 10’000 CHF, lui permettant ainsi d’achever sa production" explique le Festival. La sélection sera révélée en juillet.

    La sélection Open Doors

    Ailleurs (Away) de Leslie Tô (Burkina Faso)
    Black Sunshine d’Akosua Adoma Owusu (Sénégal/Ghana)
    De la rue à l'école (From Street to School) de Pape Tall (Sénégal)
    Faso Fani, la fin du rêve (Faso Fani, the End of the Dream) de Michel K. Zongo (Burkina Faso)
    Fragments de vies (Pieces of Lives) de Laza (Madagascar)
    Il Faut Quitter Bamako (We've Got to Leave Bamako) d’Aïssa Maïga (Mali)
    La prochaine fois, le Feu (Fire Next Time) de Mati Diop (Sénégal)
    Le Président (The President) de Jean-Pierre Bekolo (Cameroun)
    Lombraz Kan (Shadows of the Sugarcane) de David Constantin (île Maurice)
    Nyè (The Eye) de Daouda Coulibaly (Mali)
    Pakitalaki, portrait d’une famille (Pakitalaki, Portrait of a Family) d’Adama Sallé (Burkina Faso)
    Toutes voiles dehors (Secret Faces) de Jean-Marie Teno (Cameroun)

    Linda Christian (1923-2011) : de Tarzan à James Bond, en passant par Tyrone Power

    Posté par vincy, le 23 juillet 2011

    Linda Christian, ex-vedette d'Hollywood des années 1940, surnommée "la bombe anatomique" par le magazine Life, est décédée à l'âge de 87 ans à Palm Springs, près de Los Angeles. D'origine mexicaine, née en 1923, Linda Christian était née sous le très long nom de Blanca Rosa Henrietta Stella Welter Vorhauer. Elle était la soeur de Ariadna Gloria Welter, connue pour son rôle dans La Vie criminelle d'Archibald de la Cruz, de Luis Bunuel.

    Outre ses formes avantageuses et un magnifique sourire, elle avait frappé les esprits (et mis en ébullition les hormones) dans des films comme Le pays du dauphin vert (1947, avec Lana Turner), Tarzan et les sirènes (1948, avec Johnny Wessmuller), Sacré printemps (1952, de Richard Fleischer, avec Charles Boyer et Louis Jourdan), La maison des sept faucons (1959, de Richard Thorpe, avec Robert Taylor), Hôtel international (1965, avec le couple infernal Elisabeth Taylor et Richard Burton)... Elle fut aussi la première James Bond Girl historique avec Casino Royale en 1964. Linda Christian a eu le mérite de tourner à travers les époques (1943-1987) et des deux côtés de l'Atlantique, notamment dans Le moment de la vérité, de Francesco Rosi en 1965, qui fut sélectionné au Festival de Cannes.

    Sa carrière débuta par une rencontre hasardeuse avec Errol Flynn qui la persuada d'abandonner son métier pour faire carrière à Hollywood, où elle fut vite repérée par la secrétaire de Louis B. Mayer lors d'un défilé de mode. La MGM lui signa alors un contrat.

    Elle fut un modèle pour de nombreuses couvertures des plus grands magazines, grâce à une plastique sublime. Mais Linda Christian était surtout connue pour sa vie privée. Elle se maria, très médiatiquement, à la star Tyrone Power en 1949, avec qui elle eut deux enfants, Taryn et Romina - qui devint une star de la chanson italienne, en duo avec Al Bano (qui ne connait pas le tube "Félicita"?). Tyrone et elle ne tournèrent jamais ensemble malgré les nombreuses propositions de studios.

    Ils divorcèrent en 1956. L'actrice eut une liaison avec le sportif Alfonso de Portago, alors marié. Puis elle épousa brièvement avec l'acteur britannique Edmund Purdom, qui faisait, à l'époque, craquer les adolescentes.

    Les 39 marches du Festival International du Film de La Rochelle

    Posté par vincy, le 1 juillet 2011

    Le 39e Festival International du Film de La Rochelle s'ouvre aujourd'hui et se terminera le 10 juillet. L'un des plus importants festivals de cinéma en France va ainsi occuper 14 écrans (deux de plus que l'an denier) pour présenter 250 films (courts et longs métrages). En 2010, la manifestation avait attiré plus de 78 000 spectateurs.

    Cette année La Rochelle met l'imagination au pouvoir. Du muet à l'animé, du docu mexicain au cinéma québécois ou tchadien, de David Lean à Bertrand Bonello.

    Une rétrospective quasi complète de Buster Keaton, 13 longs métrage (dont Le mécano de la générale), un documentaire et 16 courts métrages, permettra de redécouvrir le génie visuel et l'humour généreux du plus humaniste des acteurs burlesques.

    Autre grande rétrospective, celle de David Lean, à qui l'on doit des fresques magistrales comme Le pont de la rivière Kwai, Lawrence d'Arabie, Docteur Jivago ou encore La Fille de Ryan. Ses 16 longs métrages révéleront une oeuvre plus riche, plus variée que celle qui a (parfois) été décriée par le snobisme français. Carlotta réédite en DVD ses six premiers films (1942-1948) par la même occasion.

    La Rochelle rendra aussi hommage à Bertrand Bonello, cinéaste du huis-clos et de l'enfermement, des univers communautaires et des corps abîmés. Réalisateur rock, Bonnello présentera en avant-première L'Apollonide, en compétition officielle au dernier festival de Cannes. Tous ses films, depuis 1996, seront projetés. Une rencontre avec le public aura lieu le 5 juillet.

    Autre hommage, celui à Jean-Claude Carrière (voir notre interview, homme des mots et d'esprit. Ce polyvalent de l'écriture, précis et érudit, sera la grande vedette du premier week-end, avec une rencontre en compagnie de Jean-Paul Rappeneau (avec qui il a écrit le majestueux Cyrano de Bergerac) et Michel Piccoli (qui a joué dans Belle de Jour). Ce sera aussi l'opportunité de découvrir Le Soupirant de Pierre Etaix, La Pince à ongles, son seul film en tant que réalisateur, de revoir Le Voleur, les Bunuel, Le Tambour ou Birth. Un documentaire de Danielle Jaeggi accompagnera l'ensemble de cette sélection qui fera voyager de la France de Danton au Mahabharata. Une exposition, comprenant ses dessins, illustrera cette fascination pour l'évasion et le monde.

    Autres hommages, plus singuliers : Denis Côté, réalisateur québécois qui viendra présenté Curling en avant-première. Ce film multiprimé (notamment à Locarno avec deux Léopards) sortira en France cet automne chez Capricci Films. Mahamat-Saleh Haroun, primé à Cannes l'an dernier avec Un homme qui crie, viendra présenter l'ensemble de sa filmographie. Et Koji Yamamura, maître du cinéma d'animation japonais, préférant l'expérimentation et l'indépendance au formatage industriel.

    La Rochelle offrira aussi aux spectateur le Nouveau documentaire Mexicain dans le cadre de sa section Découverte et une Leçon de musique autour de Maurice Jarre.

    Et enfin, quelques soirées exceptionnelles, avec Habemus Papam en ouverture, Les Bien-aimés en présence de Christophe Honoré, une nuit blanche le samedi 9 juillet et Le sauvage (avec Deneuve et Montand) en séance en plein air, complètent les événements du Festival.

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    Site internet du festival