Taïwan night : bain de minuit avec Shu Qi

Posté par MpM, le 20 mai 2009

shuqi.jpgMalgré ses responsabilités de membre du grand jury, l'actrice Shu Qi n'a pas fait faux bond à la Taïwan Night, soirée extrêmement prisée où se retrouvent tous les professionnels liés de près ou de loin à la cinématographie de l'île. Elle est même restée assez tard sur la plage du Carlton où se déroulait l'événement, répondant avec énormément de gentillesse à toutes les sollicitations.

A ses côtés, on pouvait croiser la star internationale Michelle Yeoh, l'acteur Lee Kang-sheng et son mentor Tsai Ming-liang ou encore l'Oscarisé Ang Lee... Même le Hongkongais Anthony Wong, présent au générique de Vengeance, était de la partie, sans doute au nom du rapprochement entre les "trois royaumes". Cette concentration de stars d'envergure internationale au mètre carré confirme la place désormais prédominante de Taïwan dans le paysage cinématographique mondial.

Un succès qui n'a toutefois pas empêché tout ce petit monde de rester extrêmement simple et disponible. A minuit, alors que la soirée s'achevait, Shu Qi était encore pieds nus au bord de l'eau, un sourire radieux et presque enfantin sur le visage. Sans façons, juste heureuse d'être à Cannes, et de profiter de l'énergie qui s'en dégage.

Cannes 2009 : Trois questions à Simon Yam

Posté par MpM, le 19 mai 2009

Qu'est ce que cela vous fait de travailler avec Johnnie To une fois de plus ?

C'est merveilleux. A chaque fois, ça l'est. C'est une telle source d'inspiration ! J'aime Johnnie To car ce n'est pas un garçon traditionnel et aussi parce qu'il ne me donne jamais le script avant le tournage... Chaque film est basé sur un nouveau concept. En tant qu'ami de Johnnie To, je suis très fier de lui.

Vous ne saviez vraiment pas quel rôle vous alliez jouer ?

Johnnie To m'a dit quatre mots : "you are the boss" (c'est toi le chef) et pour le reste, il m'a laissé faire.  J'ai dû réfléchir par moi-même à ce que cela signifie : donner des ordres, être imprévisible... Si quelqu'un me trahit, le tuer. J'ai aussi pensé que je devais être relativement seul et avoir développé une sorte d'humour très personnel.

Que préférez-vous entre les rôles de héros positif et ceux d'hommes vraiment mauvais ?

Cela m'a égal. On ne sait jamais si quelqu'un est bon ou mauvais. Prenez le personnage interprété par Johnny Halliday : est-il bon ou mauvais ? Après tout, c'est un tueur... Qui sait ?! Il y a beaucoup d'arguments pour et contre. Moi, j'ai suffisament de passion dans mon coeur pour être capable de jouer les deux. Je peux créer n'importe quel personnage. Je peux être policier, gangster, dictateur... C'est pour ça que j'aime jouer : je peux être qui je veux.

Le nombre d’or de Cannes : 100

Posté par vincy, le 17 mai 2009

Le cinéma de Hong Kong a 100 ans cette année. Le premier film, Voler un canard roti, a été réalisé en 1909 par Leung Siu-po et produit par un entrepreneur russo-américain, Benjamin Brodsky. Pour célébrer l'anniversaire, Cannes projette en compétition, Vengeance, de Johnnie To, qui, ironiquement se déroule essentiellement à Macau.

Cannes 2009 : Qui est Simon Yam ?

Posté par MpM, le 17 mai 2009

cnz_simonyam.jpgComme nombre d'acteurs hongkongais , Simon Yam a commencé sa carrière dans des films de catégorie 3 (en général classifiés ainsi pour cause de violence, d’érotisme, d’humour douteux… ou encore d'un mélange des trois) où sa classe et son élégance naturelles étaient sérieusement mises à mal. Heureusement, en 1990, il joue dans Une balle dans la tête de John Woo, et c’est la révélation. Le film, d’une violence sidérante, devient culte. Lui enchaîne les rôles dans des polars poisseux et ultra-violents parmi lesquels on peut citer un remake du Point de non-retour de John Boorman (Full contact de Ringo Lam) et Xiang Gang qi an zhi qiang jian d’Andrew Lau, "l’odyssée d’un serial violeur".

A la fin des années 90, il commence une collaboration fructueuse avec Johnnie To qui lui offre un rôle dans The mission, l’un de ses films les plus aboutis de l’époque. Ce sera ensuite Fulltime killer, où il incarne un policier prêt à tout pour arrêter le tueur à gages interprété par Takashi Sorimachi. Entre deux films de genre à Hong Kong, l’acteur tourne également aux Etats-Unis (Lara Croft, le berceau de la vie, L’empreinte de la mort) mais il échoue à s’y faire un nom et rentre rapidement en Asie.

Toujours fidèle à Johnnie To, il se fait caméléon pour enchaîner les rôles et les films. Tantôt flic, tantôt voyou, on le voit coup sur coup dans PTU, Breaking news, Election 1 et 2, Exilé, Triangle et Sparrow. En parallèle, il tourne pour Wilson Yip (SPL et Ip Man) et Yau Nai Hoi, le scénariste de Johnnie To, qui réalise Filatures. C’est la tournée des festivals, de Berlin à Cannes en passant par Venise ou Deauville. Yam surfe sur la vague de renouveau du cinéma hongkongais et devient une star en Europe.

Logique : avec sa prestance et son physique avantageux mais discret, il est capable de tout jouer, inspirant aussi bien la sympathie et l’admiration que le dégoût ou la haine. Du coup, les fans du genre sont forcément ravis de le retrouver dans Vengeance, sa présence rassurant en partie ceux qui voient d’un mauvais œil Johnny Halliday s’inviter à l’affiche du nouveau film de leur idole…

Des images volées de Vengeance, le nouveau Johnnie To

Posté par MpM, le 20 avril 2009

Décidément, le nouveau thriller de Johnnie To, Vengeance, n'en finit plus de faire parler de lui. Après la publication du trailer, puis des photos et du site officiels, voilà que circulent depuis plusieurs jours de mystérieuses vidéos du tournage, prises en caméra cachée. On n'y voit certes pas grand chose (Johnny Hallyday dans la rue, une fusillade, le réalisateur en mode furtif...) mais cela suffit pour relancer le buzz autour du film et piquer une nouvelle fois la curiosité des fans. A regarder, donc, sur Youtube, en trois morceaux de moins d'une minute, avant d'enfin découvrir l'objet de tant de convoitise : (si tout va bien) à Cannes, puis en salles, dès le 20 mai. Une seule inconnue au tableau : le temps qu'il faudra aux réseaux de peer-to-peer habituels pour proposer le film dans son intégralité...

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Extrait n°1
Extrait n°2
Extrait n°3

Vengeance : le nouveau Johnnie To se dévoile sur la toile

Posté par MpM, le 6 avril 2009

Vengeance de Johnnie ToTiendra-t-on jusqu'au 20 mai ? Encore six semaines avant de découvrir Vengeance, le nouveau film du réalisateur hongkongais Johnnie To (Election 1 et 2, The mission, Fulltime killer...) qui se présente comme un hommage au Samouraï de Melville et met en scène, excusez du peu, notre Johnny Hallyday national.

Heureusement, un site entièrement dédié à ce qui s'annonce déjà comme le plus grand événement ciné-asiatique de l'année après la sortie des Trois royaumes est désormais disponible en ligne.

On y découvre notamment la bande-annonce et quelques photos qui donnent un avant-goût prometteur de la féérie visuelle que pourrait bien représenter ce nouveau polar explosif. Pas très étonnant, puisque c'est un habitué des films de To, Cheng Siu-Keung (directeur de la photographie entre autres sur PTU et Exilé) qui signe cette image à la fois crépusculaire et survitaminée. Aux côtés du chanteur et acteur Johnny Hallyday, on retrouvera une autre Française, Sylvie Testud, ainsi que des fidèles du réalisateur comme Anthony Wong, Lam Suet et Simon Yam. Au fil des semaines, le site devrait s'étoffer avec des interviews et des notes de production.

Il ne manque plus que la confirmation de sa sélection au Festival de Cannes après des mois  de rumeur persistante relayée au fil des semaines par des personnes proches de la production... Les producteurs rêvent d'une Sélection en compétition officielle. Les fans se régaleront même s'il est en séance de minuit!

Cannes : la belle carte à jouer de l’Asie

Posté par MpM, le 8 mars 2009

ThirstEnfant chéri de Cannes ces dernières années, l’Asie pourrait à nouveau arriver en force sur la Croisette. Ainsi, si l’on en croit la rumeur, Johnnie To aurait déjà son ticket pour le tapis rouge. En tant que réalisateur, pour Vengeance, où il dirige Johnny Hallyday, et/ou en tant que producteur avec Accident de Pou Soi Cheang, à qui l’on doit notamment Dog bite dog. A moins qu’il ne s’agisse encore d’un de ces buzz purement gratuits qui amusent tant le délégué général Thierry Frémaux …

La concurrence est en effet rude du côté de Hong Kong et de la Chine continentale. Lou Ye, qui concourait pour la palme d’or en 2006 avec Une jeunesse chinoise, met la dernière main à Spring fever. Wang Chao, sélectionné à Un certain regard la même année avec Voiture de luxe, est lui en train d’achever Starting over. Enfin, la réalisatrice Yimeng Jin a en stock Sophie’s revenge avec Zhang Ziyi, l’ancienne assistante de Jia Zhang-ke, Carol Lai, a terminé Shuffle et Tian Zhuangzhuang est de retour avec The warrior and the wolf.

Par ailleurs, du côté coréen, trois cinéastes qui ont déjà eu les honneurs de la croisette sont sur les rangs  : Park Chan-wook (Thirst), Bong Joon-ho (Mother) et Hong Sang-soo ; tandis qu’au Japon, on table sur un ancien lauréat, Hirokazu Kore-eda (Air doll), et sur un "petit nouveau", Hideo Nakata (Gensenkan), qui est le candidat idéal pour une séance de minuit à forte teneur horrifique.

On attend aussi beaucoup de la Thaïlande, qui est en train de s’imposer comme le nouvel Eldorado des cinéphiles. Wisit Sasanatieng, qui fut le premier réalisateur thaïlandais présenté en Sélection officielle (en 2001, avec Les larmes du tigre noir, dans la section Un certain regard), travaille à Red eagle. Son compatriote et complice Pen-ek Ratanaruang (venu présenter Ploy à la Quinzaine des Réalisateurs en 2007) a également un projet en cours : Nymph.

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Largo Winch : Hong Kong Star

Posté par vincy, le 7 octobre 2008

blog_largowinch.jpgLa première projection presse du film Largo Winch avait lieu ce matin sur les Champs-Elysées. Le dossier de presse tenait dans une clé USB à l'effigie du héros de la BD. L'histoire reprend principalement la trame des deux premiers volumes de la série de Van Hamme et Francq, scénarisé par le réalisateur Jérôme Salle (Anthony Zimmer) et Julien Rappeneau (le fils de Jean-Paul), tout en se délocalisant à Hong Kong. Question de coûts sans doute : new york aurait fait exploser le budget vu le nombre d'extérieurs...

Alors ce Largo Winch version cinéma? Tel que prévu : classe, efficace, rythmé, dans l'air du temps. Ce n'est pas Jason Bourne, c'est presque James Bond, avec moins de sang et plus de dollars. Difficile d'installer une franchise. Mais en restant fidèle à l'esprit de la BD, tout en transformant ou créant de nombreux personnages, Jérôme Salle se sort bien d'un pari risqué : un script polyglotte, un tournage international, des scènes d'action en centre-ville et une histoire d'OPA économique, ce qui n'est pas le plus simple des enjeux pour un film de ce genre.

Bizarrement, la véritable audace tient au casting du héros. Dans la BD, chevelure blonde et ondulée, la machoire carrée, un physique de footballer américain. Ici, Tomer Sisley. Si le comédien est moins convaincant dans les rares scènes d'émotion, il est étonnament crédible dans les combats. Pour le reste, séduisant, charmeur, "métèque" comme il le dit lui même, il est presque plus authentique dans ce rôle d'orphelin yougoslave, plus méditerranéen que slave. Il va devoir prendre des épaules pour porter les éventuelles suites. Pour ce qui est de l'humour et de la drague, il a, en revanche, beaucoup plus de présence que le Winch sur papier.

En pleine crise financière, il est ironique de constater que Winch peut devenir un héros du cinéma moderne. On verra, qui de XIII (une BD de Van Hamme là encore), diffusé sur Canal + depuis hier, ou de Largo, les dévoreurs d'image préférreront...

Vas-y, Johnnie, fais-nous des films !

Posté par MpM, le 5 mars 2008

Johnnie ToLors de l’avant-première de son film Mad detective, qui donnait le coup d’envoi à la rétrospective que lui consacre la Cinémathèque française, le réalisateur hongkongais Johnnie To a été accueilli par des tonnerres d’applaudissement, preuve s’il en était besoin de la réputation qu’il s’est taillée auprès des cinéphiles français. On est bien loin de l’époque où le polar made in Hong Kong était traité comme du cinéma de seconde zone, à peine bon pour des sorties vidéo réservées à un public pas spécialement réputé pour son bon goût...

Aujourd'hui, la virtuosité, l'esthétique et le goût de l'artisanat propres à une certaine branche du cinéma hongkongais sont même à la mode, copiés partout et par tout le monde. A Hollywood, bien sûr, qui s'est adjoint les services de John Woo avant de s'offrir le remake d'Infernal affairs par Scorsese, mais également en France, où Alain Corneau a donné à son remake du Deuxième souffle des accents purement hongkongais. Sans oublier le plus célèbre recycleur du monde, Tarantino, qui s’est nourri de ce type de films pour réaliser Kill Bill ou Reservoir dogs...

D’où l’importance que revêt le travail de Johnnie To, principalementt depuis le milieu des années 90 et la création avec son complice Wa Ka Fai de sa propre maison de production, la MilkyWay Image Ltd. Depuis plus de dix ans, il donne en effet une véritable impulsion à la production de la région, réalisant des films toujours plus personnels, et produisant dans le même temps les œuvres de jeunes cinéastes. "Le premier film produit par la MilkyWay image s’appelait Too many ways to be number one, de Wa Ka fai, avec Lau Ching-Wan", a ainsi rappelé le réalisateur lors de son intervention devant une salle comble. "Dix ans plus tard, nous sous sommes retrouvés tous les trois pour réaliser Mad detective, le film du 10e anniversaire de la société. Ce film symbolise donc une nouvelle étape dans notre travail."

Si les dix prochaines années sont aussi prolifiques et talentueuses que les précédentes, la Cinémathèque peut d’ores et déjà préparer un deuxième hommage aux alentours de 2018. Partis comme ils sont, Johnnie To et sa bande auront bien une trentaine de films supplémentaires à présenter…

Le maître du polar hongkongais investit la Cinémathèque

Posté par MpM, le 28 février 2008

Heroic trioJohnnie To est partout. En l'espace d'à peine deux mois, il a réussi à sortir deux films en salle (Triangle en janvier, Mad detective le 5 mars, et l'on ne parle pas de Filatures, qu'il a simplement produit), en présenter un troisième en compétition à Berlin (Sparrow) et s'offrir une étonnante rétrospective dans le temple de la cinématographie française. Vue l'étendue de son oeuvre (près de 50 films en moins de 30 ans, bien plus si l'on considère son activité de producteur), les programmateurs de la Cinémathèque ont dû faire un choix, au détriment de ses films les plus anciens, souvent jugés comme les moins intéressants.

On verra malgré tout les inénarrables Heroic trio1 et 2 (1993), actionners musclés mettant en scène trois héroïnes sexys incarnées par Michelle Yeoh, Anita Mui et Maggie Cheung, tout de cuir vêtue. Pas franchement des chefs d'oeuvre, mais plutôt sympathiques et agréables à regarder. Pour le reste, aucune titre remontant à plus de 15 ans, et une concentration assez importante de films ultra-connus. Incontournables, ses trois oeuvres cultes : Fulltime killer (1995) , The mission (1999) et PTU (2003) ainsi que tout ce qu'il a réalisé ou produit depuis Breaking news, sélectionné à Cannes en 2004 (Election 1 et 2, Exilé, Triangle, Filatures) . Sans oublier quelques films secondaires qui permettent de l'appréhender sous un jour différent comme la vraiment charmante comédie romantique Needing you (2000) ou le parfaitement délirant Running on Karma (2003). En tout, une trentaine de longs métrages à (re)découvrir du 5 mars au 11 avril.