Retour sur Cabourg : les films de l’été s’invitent avec un peu d’avance

Posté par kristofy, le 18 juin 2010

Sara ForestierAprès la frénésie de Cannes, les quelques jours de Cabourg représentent pour certains professionnels l’occasion idéale de se retrouver une dernière fois avant les vacances d’été. La convivialité de ce festival romantique est propice aux rencontres et à la détente. Ainsi, Frédérique Bel en plus d’être une jurée vraiment cinéphile (elle a défendue le film Air Doll de Kore-Eda Hirokazu) n’hésite pas à danser la samba ou à pousser la chansonnette, tandis qu'au piano-bar de l’hôtel Julie Ferrier se souvient qu’elle a été danseuse pour improviser une chorégraphie autour de Virginie Elfira qui chante mieux qu’une nouvelle star.

Les acteurs débattent également en toute décontraction avec le public ravi de les rencontrer à l'occasion de ces avant-premières prestigieuses pour certaines tout droit venues de Cannes :  Lio était là pour soutenir Un poison violent (4 août), Sara Forestier Le nom des gens (notre photo), Ludivine Sagnier Pieds nus sur les limaces. Mais aussi Vahina Giocante avec le réalisateur Manuel Pradal pour la première projection publique de La blonde aux seins nus (21 juillet) ou encore le film italien Encore un baiser de Gabriele Muccino (la suite du succès Juste un baiser avec Stefano Accorsi), d'ailleurs l'un des préférés des festivaliers.

Le public de Cabourg représente alors une sorte de baromètre de l’accueil que recevra un film au moment de sa sortie. Par exemple le réalisateur Gabriel Le Bomin est venu équipeavec l’acteur Marc-André Grondin pour Insoupçonnable (4 août), un film de suspense ambitieux avec au générique également Laura Smet, Charles Berling et Grégori Derangère. Or la salle n’est pas vraiment conquise : "ça fait comme un mauvais Chabrol", entend-on. Au contraire, la comédie pour ado Je vous aime très beaucoup avec Firmine Richard (notre photo) a été vraiment appréciée pour sa bonne humeur communicative. Peut-être un succès potentiel à partir du 7 juillet ?

Mais le vrai coup de cœur a été pour D’amour et d’eau fraîche de la réalisatrice Isabelle Czajka venue avec Anaïs Demoustier (qu’elle retrouve après L’année suivante) et Pio Marmaï. Après la projection, le trio est resté un long moment pour les réactions du public, qu’il s’agisse de détails ou des questions soulevées par l’histoire.

Isabelle Czajka : "la jeune fille prend le temps de tomber amoureuse et de faire un écart de jeunesse. Ces moments en dehors de la loi c’est peut-être ça la vraie jeunesse, quel que soit l’âge qu’on a d’ailleurs".

Pio Marmaï : "je suis pour ce côté hors la loi, ce qui m’a intéressé dans le scénario c’est des jeunes qui prennent le contre-pied d’une sorte de chemin tracé obligé. Cette tentative d’un autre type de vie c’est peut-être un peu désespéré, mais on peut en parler dans le cinéma".

La discussion a été un vrai partage : l’équipe s’est rendu compte que le film a bien été compris et a fait forte impression auprès de ses premiers spectateurs. Cette fois, l’actrice Anaïs Demoustier devient plus qu’une révélation (et Pio Marmaï a été sollicité par toutes les dames pour une photo). Rendez-vous en salles pour vérifier la tendance le 18 août.

Crédit photo : Christophe Maulavé

Le Festival de Cabourg couronne Air Doll et Ce que je veux de plus

Posté par kristofy, le 14 juin 2010

Swan d’Or des longs-métrages en compétition :Christophe Lambert & Sophie Marceau

- Grand Prix : ex æcquo Air Doll de Hirokazu Kore-eda et Ce que je veux de plus de Silvio Soldini

- Prix du Public : Le nom des gens de Michel Leclerc

- Prix de la Jeunesse 2010 : Yo, También de Álvaro Pastor et Antonio Naharro

- Coup de coeur 2010 : Christophe Lambert (notre photo avec Sophie Marceau) dans La Disparue de Deauville de Sophie Marceau, L'Homme de chevet d'Alain Monne et White Material de Claire Denis.

- Coup de foudre 2010 : Benoît Delépine et Gustave Kervern pour Mammuth

Swan d’Or 2010 :

- Meilleure comédie romantique : L'arnacoeur de Pascal Chaumeil.

- Meilleure réalisatrice : Julie Delpy pour La comtesse.

- Meilleur acteur : Eric Elmosnino (notre photo, avec Dinara Droukarova) pour Gainsbourg (vie héroïque).

- Meilleure actrice : Marina Hands (notre photo, avec Guillaume Galienne) pour Ensemble, nous allons vivre une très très grande histoire d'amour.

- Révélation masculine : Vincent Rottiers pour Qu'un seul tienne et les autres suivront.

- Révélation féminine : Leila Bekhti pour Tout ce qui brille.

Eric Elmosnino, Dinara Droukarova, Marina Hands, Guillaume Galienne

Section Courts Métrages 2010

- Meilleur Réalisateur : Amal Kateb pour On ne mourra pas

- Meilleure Actrice  : Yelle pour Une pute et un poussin de Clément Michel

- Meilleur Acteur  :  Joseph Malerba pour Le Cygne de Emma Perret

Crédit photos : Christophe Maulavé

Cannes : la belle carte à jouer de l’Asie

Posté par MpM, le 8 mars 2009

ThirstEnfant chéri de Cannes ces dernières années, l’Asie pourrait à nouveau arriver en force sur la Croisette. Ainsi, si l’on en croit la rumeur, Johnnie To aurait déjà son ticket pour le tapis rouge. En tant que réalisateur, pour Vengeance, où il dirige Johnny Hallyday, et/ou en tant que producteur avec Accident de Pou Soi Cheang, à qui l’on doit notamment Dog bite dog. A moins qu’il ne s’agisse encore d’un de ces buzz purement gratuits qui amusent tant le délégué général Thierry Frémaux …

La concurrence est en effet rude du côté de Hong Kong et de la Chine continentale. Lou Ye, qui concourait pour la palme d’or en 2006 avec Une jeunesse chinoise, met la dernière main à Spring fever. Wang Chao, sélectionné à Un certain regard la même année avec Voiture de luxe, est lui en train d’achever Starting over. Enfin, la réalisatrice Yimeng Jin a en stock Sophie’s revenge avec Zhang Ziyi, l’ancienne assistante de Jia Zhang-ke, Carol Lai, a terminé Shuffle et Tian Zhuangzhuang est de retour avec The warrior and the wolf.

Par ailleurs, du côté coréen, trois cinéastes qui ont déjà eu les honneurs de la croisette sont sur les rangs  : Park Chan-wook (Thirst), Bong Joon-ho (Mother) et Hong Sang-soo ; tandis qu’au Japon, on table sur un ancien lauréat, Hirokazu Kore-eda (Air doll), et sur un "petit nouveau", Hideo Nakata (Gensenkan), qui est le candidat idéal pour une séance de minuit à forte teneur horrifique.

On attend aussi beaucoup de la Thaïlande, qui est en train de s’imposer comme le nouvel Eldorado des cinéphiles. Wisit Sasanatieng, qui fut le premier réalisateur thaïlandais présenté en Sélection officielle (en 2001, avec Les larmes du tigre noir, dans la section Un certain regard), travaille à Red eagle. Son compatriote et complice Pen-ek Ratanaruang (venu présenter Ploy à la Quinzaine des Réalisateurs en 2007) a également un projet en cours : Nymph.

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Cannes : les films européens qui pourraient monter les marches

Posté par MpM, le 27 février 2009

Berlin terminé, les Oscars décernés… pour s’occuper, la profession n’a plus qu’à lorgner du côté de Cannes et des films qui, s’ils étaient prêts à temps, pourraient faire sensation sur le tapis rouge. La liste est longue et parfois fantasque, mais certains noms reviennent avec une vraie constance. Sûrement de quoi amuser Thierry Frémaux qui, comme chaque année, va au cours des deux mois qui viennent découvrir au fil des articles de journaux ce qu’il est censé aimer ou détester.

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Aux réalisateurs français déjà cités (voir notre article du 18 janvier), se sont peu à peu ajoutés l’incontournable Bruno Dumont (Hadewijch), Marina de Van (Ne te retourne pas, déjà pressenti en 2008) et Gaspar Noe (Soudain le vide), trois réalisateurs susceptibles de susciter une vraie bonne polémique comme la Croisette en est friande. Dans un genre très différent, certains parlent du documentaire de Nicolas Hulot, The titanic Syndrome tandis qu'en outsiders, on voit bien Stéphane Brizé (Mademoiselle Chambon, adapté d'un roman de Eric Holder) ainsi qu' Albert Pereira Lazaro et son complice Emmanuel Klotz pour le film d'animation Les lascars.

Déjà venus, Tony Gatlif (Liberté), Alain Resnais (Les herbes folles) et Cédric Kahn (Les regrets) pourraient enfin faire également partie des prétendants présentés aux sélectionneurs du Festival. On l'a compris, le choix final risque d'être particulièrement complexe... d'autant que, traditionnellement, seuls trois ou quatre films français figurent en compétition.  Même avec la possibilité d'un "repêchage" en "séance spéciale" ou dans le cadre de la section "Un certain regard", la majorité des longs métrages envisagés ne fera pas le voyage, et cela indépendamment de toute considération artistique.

Almodovar, Loach, Von Trier, Mungiu...

Il ne faut pas croire que la sélection s'annonce plus facile dans le reste de l'Europe. Même parmi les "fidèles", voire les déjà palmés, un tri drastique va s'imposer. De Pedro Almodovar (Los abrazios rotos, avec Peneloppe Cruz) dont on ne compte plus les tentatives de remporter la Palme à Ken Loach (Looking for Eric, sur et avec Eric Cantonna) qui l'a reçue en 2006, ils sont tous prêts : Lars von Trier (Antichrist avec Willem Dafoe et Charlotte Gainsbourg), Fatih Atkin (Soul kitchen, une comédie avec Morritz Bleibtreu), Michael Haneke (Le ruban blanc), Cristian Mungiu (Palme d’or 2007 pour 4 mois, 3 semaines, 2 jours qui revient avec Tales from the golden age, sur la Roumanie communiste), Marco Belloccio (Vincere), Bela Tarr (The Turin horse), Andreas Arnold (Fish tank), Danis Tanovic (Triage)...

Toutefois, la surprise pourrait aussi venir de ceux qui n'ont jamais connu les honneurs de la compétition ou même du Festival : l'Italien Michele Placido (Il grande sogno), l'Autrichienne Jessica Hausner (Lourdes), l'Islandais Dagur Kari (The good heart), l'Allemand Matthias Glasner (This is love, sur la prostitution enfantine en Thaïlande) ou encore le film d'animation nordique, Metropia, dirigé par Tarik Saleh.

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A suivre : les films nord-américains attendus sur la Croisette