Pas de favoris du côté de la National Society of Film Critics. Mais un bon indicateur en pleine période "électorale" des Oscars. Spotlight et Carol se disputent toujours les meilleures places. Charlotte Rampling dans un film anglais et Kristen Stewart dans un film français prennent l'ascendant côté actrices. Même si Timbuktu a déjà été nommé aux Oscars en février dernier, il remporte un prix supplémentaire en bout de course, avec le prix du meilleur film en langue étrangère.
Spotlight a gagné le prix du meilleur film et celui du meilleur scénario tandis que Carol a décroché ceux du meilleur réalisateur (pour Todd Haynes) et de la meilleure photo. Mark Rylance (dans Le pont des espions) et Kristen Stewart (dans Sils Maria, d'Olivier Assayas) ont été distingués dans la catégorie meilleurs seconds-rôles masculin/féminin. Michael B. Jordan (dans Creed) et Charlotte Rampling (dans 45 Years) ont été récompensés dans la catégorie meilleur acteur/actrice.
Todd Haynes réussit à faire presque aussi bien qu'en 2002 avec Loin du Paradis quand il avait emporté 5 prix à l'issue des votes du cercle des critiques de New York (film, réalisateur, scénario, image - déjà Edward Lachman - et les deux seconds rôles). Cette année, avec Carol, il obtient l'image, le scénario, la réalisation et surtout le titre de meilleur film. Carré d'as. Autant dire qu'il rafle l'essentiel et que Carol est définitivement dans les starting blocks pour les Oscars (l'an dernier Boyhood avait raflé trois prix dont film et réalisateur avant de devenir l'un des films les plus primés de la saison).
Notons aussi une sorte de razzia franco-cannoise (Le fils de Saul, Timbuktu et Sils Maria, tous produits en France), qui, avec Vice-Versa, donne ainsi 8 prix, indirectement aux sélections de Thierry Frémaux.
Meilleur film:Carol Meilleur réalisateur:Todd Haynes (Carol) Meilleur acteur:Michael Keaton (Spotlight) Meilleure actrice:Saoirse Ronan (Brooklyn) Meilleur film d'animation:Vice-Versa Meilleur documentaire:In Jackson Heights Meilleur scénario: Phyllis Nagy (Carol) Meilleure image: Edward Lachman (Carol) Meilleur second-rôle masculin: Mark Rylance (Le Pont des espions) Meilleur second-rôle féminin:Kristen Stewart (Sils Maria) Meilleur film étranger:Timbuktu Meilleur premier film:Le fils de Saul Prix spécial: William J. Becker (1927-2015), patron du distributeur Janus Films Prix spécial:Ennio Morricone (pour la musique de The Hateful Eight)
A la première place, on retrouve assez logiquement Jennifer Lawrence, vue dans deux cartons de l'année écoulée : Hunger games : la révolte (1e partie) et X-Men : days of future past. A noter qu'avec ses 52 millions de dollars, elle se situerait en 2e position (derrière Robert Downey jr et devant Jackie Chan) dans un classement qui réunirait acteurs et actrices du monde entier.
Deuxième actrice la mieux payée, Scarlett Johansson s'affiche à 35,5 millions (soit à la 8e place du classement mixte). Grâce à Lucy et Avengers : l'ère d'Ultron, l'actrice gagne cinq places par rapport à l'an dernier.
Juste derrière elle, on trouve une nouvelle venue, Melissa McCarthy (Spy, St Vincent et Tammy) avec 23M$ cette année. A titre de comparaison, avec cette somme, elle est à égalité avec le 21e acteur le mieux payé (Hugh Jackman).
Autre nouvelle venue, l'actrice chinoise Fan BingBing qui arrive directement en 4e position. Elle aussi a bénéficié de l'effet X-Men : days of future past.
Enfin, Sandra Bullock s'avère la grande perdante de la période : elle qui était en tête l'an passé est tombée à la 13e place, ex-aequo avec Amanda Seyfried et Meryl Streep. Il n'y a aucune actrice française dans le top qui s'arrête à la 18e place (Natalie Portman, 6 millions).
Les 10 des actrices les mieux payées de l'exercice 2014 / 2015
Jesse Eisenberg , Kristen Stewart, Blake Lively ou encore Bruce Willis : Woody Allen s'est entouré des acteurs les plus en vogue pour son prochain long-métrage !
Alors que son Homme irrationnel a brillé à Cannes dernier, Woody Allen s'apprête à débuter le tournage de son prochain film à New-York, sa ville de prédilection. Devant la caméra du réalisateur nous retrouverons Kristen Stewart, récemment césarisée et prochainement à l'affiche de American Ultra aux côtés de Jesse Eisenberg, recruté pour la seconde fois, après To Rome with love, par Woody Allen.
Blake Lively, l'actrice emblématique de la série Gossip Girl, sera également de la partie tout comme Bruce Willis, pour qui c'est une grande première dans l'univers allenien. Ils seront accompagnés de Corey Stoll (Ant-Man, House of cards), Parker Posey (déjà à l'affiche d'Un homme irrationnel), Anna Camp (La couleur des sentiments), Stephen Kunken (Le Loup de Wall Street), Jeannie Berlin (Inherent Vice), Ken Stott (Le hobbit), Sari Lennick (A serious man) et Paul Schneider (Bright star).
Le synopsis de ce nouveau long-métrage n'a pas été révélé, et l'on ne connaît pas encore son titre, mais la sortie est tout de même prévue pour 2016 afin de permettre à Woody Allen de tenir son rythme désormais bien rôdé d'un film par an.
- Kristen Stewart avait annoncé qu'elle retournerait un film en France. C'est confirmé. L'actrice, césarisée cette année pour son second-rôle dans Sils Maria (Cannes 2014), retrouvera son réalisateur Olivier Assayas pour Personal Shopper. Après l'annulation de son projet américain, Assayas a décidé de se lancer rapidement dans un autre film. Personal Shopper est une histoire de fantômes qui se déroule dans le monde de la mode à Paris. Le tournage est prévu pour la fin de l'année.
- La Tête haute a déjà attiré 70000 spectateurs sur Paris et Périphérie, deux jours après avoir fait l'ouverture du 68e Festival de Cannes. Mais la cinéaste Emmanuelle Bercot a déjà la tête ailleurs, dans son prochain film. Elle adaptera le best-seller d'Irène Frachon, Mediator 150 Mg, qui a révélé le scandale du Mediator et s'est battue contre les laboratoires Servier. La fille de Brest, un "Erin Brokovitch à la française", sera incarné par Sidse Babbet Knudsen (After the Wedding et surtout Borgen). La comédienne danoise vient de jouer avec Fabrice Luchini dans L’hermine de Christian Vincent.
- Après son premier film, nominé aux César, Qu'Allah bénisse la France, l'écrivain-musicien-chanteur et réalisateur Abd Al Malik finalise le montage financier de son deuxième long métrage. Et ce sera un changement de style radical puisque Déshabillez-moi est l'histoire de la relation amoureuse entre la chanteuse Juliette Gréco, qui fait actuellement ses adieux à la scène en tournée, et le musicien Miles Davis. Le récit se déroule dans les années 50 à Paris et sera narrée par un rappeur noir américain d'aujourd'hui.
- Le réalisateur italien Paolo Virzi, tourne actuellement avec la star de son film les OpportunistesValeria Bruni-Tedeschi et celle de La prima cosa bella, Micaela Ramazzotti. La Pazza Gioia (Like Crazy) suit deux patientes qui se rencontrent dans un hôpital alors qu'elles sont traitées pour des problèmes psychiatriques. Elles décident de s'évader et vont commencer un drôle de voyage qui les mènera à Rome. Le film est prévu dans les salles l'année prochaine. Les Opportunistes avaient récolté 7 prix David di Donatello, dont ceux du meilleur film, meilleur scénario et de la meilleure actrice.
Le 50e film de Woody Allen démontre une fois de plus un certain sens du casting: Bruce Willis, Kristen Stewart et Jesse Einsenberg (qui a déjà tourné avec le cinéaste dans To Rome With Love) seront au générique. Pour Willis et Stewart, ce sera une première expérience avec le réalisateur. L'information est parue sur Deadline.
Le tournage de ce film dont on ne sait encore rien est prévu dans le courant de l'année. Après le relatif échec de Magic in the Moonlight, Allen s'est lancé dans la préparation d'une série TV pour Amazon et s'apprête à sortir son prochain long métrageIrrational Man, avec Joaquin Phoenix, Emma Stone et Parker Posey, tourné dans le Rhode Island au nord de New York.
Selon Deadline, la réalisatrice de Night Moves et de Wendy & Lucy, le film est une série de portraits d'une ville rurale américaine. La cinéaste aurait écrit son film à partir d'un recueil de nouvelles (Both Ways is the Only Way I Want It) de Maile Meloy, écrivain née à Helena, la capitale du Montana.
Kristen Stewart interprètera une avocate de Boise, dans l'Idaho, qui part enseigner à des heures de route de chez elle. Une amitié se créé avec une de ses élèves (Michelle Williams, dont c'est le troisième film avec la cinéaste), qui habite dans ce trou paumé.
Michelle Williams sera dans les cinémas en avril avec Suite Française. Elle vient de confirmer sa participation au film de Kenneth Lonergan, Manchester-by-the-Sea, avec Casey Affleck.
César du meilleur second-rôle féminin il y a une semaine pour Sils Maria, Kristen Stewart a terminé les tournages de Anesthesia de Tim Blake Nelson, Equals de Drake Doremus et American Ultra de Nima Nourizadeh. Elle sera à l'affiche prochainement de Still Alice, qui a valu un Oscar à Julianne Moore dimanche dernier. Camp X-Ray n'est toujours pas programmé en France.
Laura Dern, récemment vue dans Nos étoiles contraires et Wild (pour lequel elle a obtenu une nomination à l'Oscar du meilleur second rôle féminin), vient de finir Strings de Daniel Duran.
La 40e cérémonie des César (voir Le palmarès intégral), orchestrée laborieusement par Edouard Baer et présidée par Dany Boon, a attiré 2,4 millions de téléspectateurs (+ 100000 par rapport à 2013) avec une bonne part d'audience de 13,6% (+2,4 points par rapport à l'an dernier). C'est un score médiocre qui confirme année après année que les César ont besoin d'un coup de fouet dans leur manière de faire la fête. On est loin des audiences de 2005 et 2012, quand l'émission dépassait les 3 millions de téléspectateurs, même si le score d'hier est dans la moyenne de ces dix dernières années.
Si le reboot de la cérémonie nous paraît de plus en plus urgent - du Tapis rouge aux sketches en passant par des discours interminables -, les César ont quand même, entre quelques grands moments de malaise (à la limite du bide et même du mauvais goût, réussi, parfois, à nous toucher: les discours humbles, posés, généreux d'Abderrahmane Sissakko, les larmes de Sabine Azéma lors de l'hommage à Alain Resnais, la sincérité d'Adèle Haenel, César de la meilleure actrice pour Les combattants, qui n'oublie pas de remercier André Téchiné, Reda Kateb qui n'oublie pas ceux qui lui ont rempli son frigo durant ses années de dèche, le discours humaniste et très pro-culture de Sean Penn, la belle liberté de parole de Joann Sfar, la chanson de Timbuktu sur scène...
"Il n'y a pas de choc de civilisations, il y a une rencontre de civilisations." - Abderrahmane Sissako
Mais ce que nous retiendrons de cette 40e cérémonie, outre la robe "volant de badminton" conçue par Dior de Marion Cotillard et le dialogue méchamment drôle entre Zabou Breitman et Pierre Deladonchamps (avec le summum: "En attendant, moi je me fais pas bronzer la bite dans un film de pédé" ose Zabou en évoquant L'Inconnu du lac dans lequel jouait Pierre), c'est le palmarès.
Timbuktu, oublié injustement par le jury cannois, est reparti avec 7 trophées dont celui du meilleur film, du meilleur réalisateur, et du meilleur scénario. Les sept récompenses ont sacré Abderrahmane Sissako, ses techniciens, de France ou de Tunisie, mais surtout un film poétique, drôle par l'absurde, engagé, qui dénonce l'horreur de l'intégrisme et l'impasse de l'obscurantisme. Quelques semaines après l'attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo, Timbuktu résonne comme la plus belle des réponses. Et ces sept César comme l'affirmation d'une résistance artistique à cette violence (qui nous fait oublier le désastre de l'an dernier avec Les garçons et Guillaume à table!). Comme l'a dit Abderrahmane Sissako, admirable de sagesse, en recevant le César du meilleur réalisateur: "Il n'y a pas de choc de civilisations, il y a une rencontre de civilisations."
La jeunesse prend le pouvoir
Premier César du meilleur réalisateur pour un cinéaste africain, mais aussi premier César du meilleur film étranger pour un film canadien (Mommy de Xavier Dolan) et premier César d'interprétation pour une actrice américaine (Kristen Stewart, meilleure actrice dans un second-rôle), les 40e César ont opté pour la nouveauté et surtout le renouvellement. 5 des 6 prix d'interprétation ont consacré des comédiens nés entre 1989 et 1996. Reda Kateb (meilleur acteur dans un second-rôle), né en 1977, ce qui n'est pas très vieux en soi, est l'exception. Ainsi Pierre Niney à 25 ans est le plus jeune César du meilleur acteur (pour Yves Saint Laurent). Si on ajoute Xavier Dolan (né en 1989 aussi, devenant le seul réalisateur en dessous de 30 ans à recevoir un César du meilleur film étranger), la jeunesse était au pouvoir dans les catégories artistiques.
L'autre fait marquant c'est évidemment le poids du Festival de Cannes. Toutes sélections confondues, 7 films cannois ont glané 15 César (sur 22). Pas étonnant alors que Sissako comme Dolan ont tenu à remercier le Festival pour avoir "mis dans la lumière" Timbuktu ou "donner confiance" au réalisateur québécois. Depuis 2010, tous les César du meilleur film ont été décerné à un film présenté à Cannes.
A l'occasion de la 3e édition du Jour le plus court, la grande fête du court métrage (avec des séances gratuites dans les cinémas) qui a lieu cette année sur plusieurs jours du 19 au 21 décembre, Ecran Noir a choisi une collection produite par le New York Times Magazine, avec des duos de stars hollywoodiennes. Variations autour du baiser.