Meryl Streep et Carey Mulligan vont jouer les suffragettes

Posté par vincy, le 20 février 2014

Le magazine professionnel anglais Screen a annoncé hier que Meryl Streep rejoignait Carey Mulligan dans Suffragette. Streep devrait y incarner l'activiste et icône féministe Emmeline Pankhurst. Le tournage débute ce lundi 24 février.

L'actrice aura un second-rôle dans ce drame historique écrit par Abi Morgan, déjà scénariste de La dame de fer qui avait valu à Streep son troisième Oscar. Screen croit savoir qu'elle aura à jouer une séquence cruciale du film, avec un discours mémorable lors d'une manifestation politique.

Carey Mulligan interprétera le rôle principal Maude, militante de base des premières années du mouvement féministe, qui radicalisera son action jusqu'à la violence. Elle aussi a déjà eu l'occasion de jouer dans un film scénarisé par Abi Morgan, Shame.

D'autres actrices ont été approchées mais n'ont pas été confirmées à date, notamment Helena Bonham Carter et Romola Garai.

Le film sera réalisé par Sarah Gavron (Rendez-vous à Brick Lane). Il prend place au début du XXe siècle au Royaume Uni avec la création de groupes par Pankhurst comme la Women’s Franchise League et la Women’s Social and Political Union, qui ont protesté contre l'inégalité des sexes. Les membres de ces groupes furent arrêtées et condamnées. Elles ont alors entamé des grèves de la faim pour obtenir de meilleures conditions.

Oscars 2014 : les nominations, les gagnants et les perdants

Posté par vincy, le 16 janvier 2014

poster oscars 2014American Bluff et Gravity récoltent 10 nominations, 12 Years a Slave en reçoit 9 : la course est lancée pour les prochains Oscars (qui se tiendront le 2 mars) et la concurrence est serrée pour ne pas dire ouverte.

Toutes les nominations

Les 10 snobés

Le majordome et Rush complètement zappés, Emma Thompson (Dans l'ombre de Mary) et Kate Winslet (Labor Day) oubliées, Robert Redford (All is lost) et Tom Hanks (Capitaine Phillips) perdus en pleine mer, James Gandolfini (All about Albert) même pas honoré, Pixar hors-service et plus grave Epic hors concours, et La vie d'Adèle même pas cité... Les Oscars ont déjoué certaines prévisions et déclassé des films primés par des palmarès respectés.

Les 3 méprisés

Inside Llewin Davis (cité juste pour l'image et le mixage), Her (ni réalisateur, ni acteur), August : Osage county (ni meilleur film, ni meilleure adaptation) sauvent leur honneur mais doivent se contenter d'une place d'outsider dans chacune des catégories où ils sont cités.

Les 7 exploits

American Bluff réitère l'exploit d'Happiness Therapy l'an dernier avec un acteur nommé dans chacune des quatre catégories d'interprétation. C'est le 15e film de l'histoire des Oscars à réitérer cet exploit. Le film reçoit un total de 10 nominations

Leonardo DiCaprio n'a pas été oublié : c'est sa quatrième nomination, alors qu'il aurait pu au moins être cité huit autres fois.

Philomena (4 nominations) sera le Weinstein à battre dans une compétition où il n'y a pas vraiment de favoris. Depuis 2008, Harvey Weinstein a toujours eu un film nominé dans la catégorie du meilleur film.

Gravity est le seul film du Top 10 mondial (en recettes) à être nominé dans la catégrie meilleur film : il est aussi l'un des trois favoris avec 10 nominations.

Meryl Streep augmente son record de nominations, désormais porté à 18. Woody Allen fait de même dans la catégorie scénario avec 15 nominations.

Deux films d'animation sur les cinq nommés dans la catégorie du meilleur long métrage animé ne sont pas hollywoodiens : le français Ernest & Célestine et le japonais Le vent se lève, de Hayao Miyazaki. Rappelons que Miyazaki a été le seul réalisateur étranger primé dans cette catégorie (Le voyage de Chihiro en 2003).

Avec La grande bellezza, le cinéma italien se rapproche de la France qui a le record de nominations dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère. 28 pour l'Italie, 36 pour la France. Le Cambodge enregistre sa première nomination, la Palestine sa deuxième, la Belgique sa septième, le Danemark sa dixième.

La hiérarchie

10 nominations : American Hustle, Gravity

9 nominations : 12 Years a Slave

6 nominations : Capitaine Phillips, Dallas Buyers Club, Nebraska

5 nominations : Her, Le loup de Wall Street

4 nominations : Philomena

3 nominations : Blue Jasmine, Le hobbit : la désolation de Smaug

Screen Actors Guild Awards : 12 Years a Slave, August : Osage County et Le Majordome favoris

Posté par vincy, le 11 décembre 2013

12 Years A Slave

Les votants des Screen Actors Guild Awards, qui représentent le plus fort contingent de votants aux Oscars, ont réservé quelques surprises avec leur crû. Déjà notons l'absence de trois grands favoris : Le loup de Wall Street de Martin Scorsese, Inside Llewyn Davis des frères Coen et Her de Spike Jonze.

Le grand vainqueur des nominations est le film de Steve McQueen, 12 Years of Slave, nommé dans 4 catégories. August : Osage County marque aussi de nombreux points.

C'est aussi un match des multinominés. C'est la 9e nomination pour Meryl Streep dans la catégorie meilleure actrice, la 7e pour Cate Blanchett, la 6e pour Judi Dench, la 3e pour Jennifer Lawrence. Côté masculin, Tom Hanks reçoit sa 4e nomination.

Et puis l'arrivée de Daniel Brühl, ou la confirmation des comédiens du Majordome et de Nebraska, montrent à quel point cette année le jeu est très ouvert.

Un prix honorifique sera remis à Rita Moreno (West Side Story, Chantons sous la pluie, Le Roi et moi, The Ritz).

Meilleur acteur
Bruce Dern (Nebraska)
Chiwetel Ejiofor (12 Years of Slave)
Tom Hanks (Captain Phillips)
Matthew McConaughey (Dallas Buyers Club)
Forest Whitaker (Le Majordome)

Meilleure actrice
Cate Blanchett (Blue Jasmine)
Sandra Bullock (Gravity)
Judi Dench (Philomena)
Meryl Streep (August : Osage County)
Emma Thompson (Saving Mr. Banks)

Meilleur second-rôle masculin
Barkhad Abdi (Captain Phillips)
Daniel Brühl (Rush)
Michael Fassbender (12 Years a Slave)
James Gandolfini (All about Albert)
Jared Leto (Dallas Buyers Club)

Meilleur second-rôle féminin
Jennifer Lawrence (American Bluff)
Lupita Nyong'O (12 Years a Slave)
Julia Roberts (August : Osage County)
June Squibb (Nebraska)
Oprah Winfrey (Le Majordome)

Meilleur ensemble d'acteurs
12 Years a Slave
American Bluff
August : Osage County
Dallas Buyers Club
Le Majordome

Meryl Streep, Emily Blunt, Johnny Depp et Chris Pine tournent Into the Woods

Posté par vincy, le 27 septembre 2013

Depuis le 16 septembre, Emily Blunt, Johnny Depp, Meryl Streep, mais aussi Chris Pine, Anna Kendrick et Tracey Ullman tournent au Royaume Uni Into the Woods, le nouveau film de Rob Marshall (Chicago).

Produit par Disney, Into the Woods est l'adaptation de la comédie musicale de James Lapine et Stephen Sondheim. "À travers un regard résolument moderne et décalé, Into the Woods revisite les plus célèbres contes de fées des frères Grimm. Les intrigues de plusieurs histoires se croisent afin d’explorer les désirs, les rêves et les quêtes de tous les personnages. Cette comédie musicale aussi enjouée qu’émouvante suit Cendrillon, le Petit Chaperon Rouge, Jack et le haricot magique et Raiponce, tous réunis dans une histoire originale où interviennent également un boulanger et sa femme qui espèrent avoir un enfant, et une sorcière qui leur a jeté un mauvais sort…" selon le communiqué du groupe. Cendrillon croise ainsi le Petit Chaperon Rouge, Jack et le haricot géant et Raiponce.

Meryl Streep y sera la Sorcière qui espère lever une malédiction et retrouver sa beauté. Emily Blunt jouera l’épouse du boulanger, une femme qui rêve d’avoir un enfant. Johnny Depp incarnera le Loup, qui s’intéresse de très près au Petit Chaperon Rouge. Chris Pine interprètera le charmant et très beau Prince de Cendrillon, qui cherche la femme de sa vie. On retrouvera sinon Anna Kendrick en Cendrillon, James Corden en boulanger, Lilla Crawford dans son premier rôle au cinéma dans le costume du Petit Chaperon Rouge, Frances de la Tour en géante, Daniel Huttlestone en jeune étourdi qui a échangé sa vache contre cinq haricots magiques, Christine Baranski en belle-mère cupide et arriviste, MacKenzie Mauzy qui sera la belle Raiponce, Billy Magnussen jouera le Prince courtisant Raiponce et Tracey Ullman qui endossera le rôle de la mère du jeune étourdi.

La comédie musicale a été jouée pour la première fois à Broadway le 5 novembre 1987 durant 764 représentations et a remporté les Tony Awards de la meilleure musique, du meilleur livret et de la meilleure comédienne dans une comédie musicale. Depuis elle a été remontée à Broadway au début des années 2000 (remportant deux nouveaux Tony Awards : meilleur revival et meilleures lumières), et elle a tourné à Londres (qui a valu à Imelda Staunton un prix Laurence Olivier de la meilleure comédienne dans une comédie musicale), en Australie, en Espagne, à Singapour

Le film sortira en salles le 25 décembre 2014 aux Etats-Unis et le 7 janvier 2015 en France.

2013 : 13 événements que l’on attend…

Posté par vincy, le 29 décembre 2012

Ils changent de registre. Ou reviennent, après une longue absence, à leurs origines. Ils excitent nos désirs cinéphiles. Ou prennent des risques. 12 films ou/et stars, et un Festival sont déjà inscrits à notre agenda parce qu'ils stimulent notre curiosité. De quoi voir venir 2013 avec le sourire. En espérant du plaisir.

Wong Kar-wai. Trois ans de retard et quelques semaines. Le perfectionnisme du Maître de Hong Kong a atteint des niveaux qu'on croyait indépassables. 6 ans après My Blueberry Nights, Il retrouve son acteur fétiche Tony Leung. Zhang Ziyi revient également dans un rôle qui rappellera celui de Tigre et Dragon qui la révéla.

WKW revient avec un film où les Arts martiaux prennent le pas sur le mélo. Changement de genre pour l'esthète. Le cinéaste présentera The Grandmasters en ouverture à Berlin, où il présidera le jury.

Le film sortira le 17 avril en France.

Ryan Gosling. Culte, vénéré, adulé, bandant. Il est incontestablement l'acteur dont on attend le plus les trois films dans lesquels il va jouer.

The Place Beyond the Pines, prévu en mars (sûrement à Berlin pour l'avant-première) de Derek Cianfrance (Blue Valentine) ; The Gangster Squad, au milieu d'un casting 4 étoiles, blockbuster hivernal ; et Only God Survives, où il retrouve le cinéaste de Drive, Nicolas Winding Refn.

On le verra donc tour à tour papa poule cascadeur et braqueur, flic intègre des années 30 et boxeur trafiquant de drogue à Bangkok. En moto, avec un flingue ou avec ses poings, Gosling a décidé de parvenir à ses fins par tous les moyens.

Pedro Almodovar. Il boudera Cannes cette année. En pleine crise économique et culturelle en Espagne, il a décidé de sortir une comédie légère et délurée, gay-friendly et "planante".

A bord d'un avion en folie, Les amants passagers sera une histoire de "famille" avec les retours de Cecilia Roth, Javier Camera, Penelope Cruz, Antonio Banderas, Paz Vega et Lola Duenas. Ce sera sa première comédie (hystérique) depuis Attache-moi en 1989. Un véritable retour aux sources, ou une envie de ne pas se répéter.

Comme s'il voulait hisser les couleurs arc-en-ciel dans un monde si grisâtre, voire un peu orageux...

L'Ecume des jours. Boris Vian. Michel Gondry. Un roman culte et un cinéaste qui ne cesse de surprendre. C'est sans doute le pari le plus insensé de l'année.

Prévu pour sortir avant Cannes, fin avril, on imagine mal, s'il est réussit, ne pas voir sa sortie décalée. Romain Duris, Audrey Tautou (le couple sera aussi à l'affiche du nouveau Klapisch), Omar Sy et Gad Elmaleh auront la responsabilité d'incarner à la fois la poésie, la mélancolie et le romantisme dans un film où les objets et inventions ont autant d'importance que les êtres.

Ce drame fantaisiste sera aussi la première fiction française depuis 7 ans.

Promised Land. C'est avant tout la réunion de Gus Van Sant et de Matt Damon, après Good Will Hunting et Gerry. C'était il y a une éternité. Tout comme pour Will Hunting, Van Sant a accepté de tourner un scénario coécrit par Damon.L'acteur devait passer à la réalisation avec ce film et a préféré passer la caméra à l'éclectique Gus.

C'est aussi un film engagé, écolo et politique. Après le combat d'Harvey Milk, ce sera celui d'un enseignant contre un groupe énergétique. Damon en Erin Brokovitch?

Le film fera sa première à Berlin et sortira dans la foulée en France.

Jean Dujardin à Hollywood. En février, l'Oscarisé français sera à l'affiche de Möbius, qui signera le grand retour d'Eric Rochant dans un genre qu'il avait abandonné, le thriller. Face à Cécile de France et Tim Roth, il sera pour la première fois un espion.

Mais c'est surtout de l'autre côté de l'Atlantique que nos yeux seront tournés. Martin Scorsese l'a enrôlé pour Wolf of Wall Street, où il est confronté à Leonardo DiCaprio, Jonah Hill et Matthew McConaughey.

Vers la fin de l'année, il sera aussi du casting du prochain film de George Clooney, The Monuments Men, où se côtoieront Daniel Craig, Cate Blanchett et Bill Murray. Chouchou dans les étoiles...

Stoker. Ou l'arrivée du sud-coréen Park Chan-wook aux Etats-Unis. L'invasion asiatique continue à Hollywood. Le réalisateur d'Oldboy débarque avec un thriller hitchcockien, à sa sauce.

Le casting est à la hauteur puisqu'on y verra Mia Wasikoswka, Matthew Goode et Nicole Kidman. Respectivement la fille, son oncle (mystérieux) et sa mère (instable), ils seront immergés dans un drame familial teinté d'horreur et de suspens psychologique. La manipulation, grand thème du cinéaste, sera au coeur de l'intrigue.

Le film sort en mars. Il fera son avant-première mondiale à Sundance en janvier. A noter que Spike Lee sortira le remake d'Oldboy à l'automne.

Jaoui / Bacri. Il aura fallu cinq ans pour se remettre du semi-échec d'Après la pluie. Premier faux pas dans la carrière triomphale du duo à la plume comme à l'écran. Bacri en a profité pour jouer ailleurs, Jaoui pour chanter et materner. Ils se sont remis au travail, se donnant rendez-vous dans un restaurant italien à Odéon régulièrement.

Au bout du conte est un retour au film choral pour les "Jabac". Un film sur les croyances, la foi, le doute, les incertitudes, avec, encore une fois, un sens du casting détonnant : Agathe Bonitzer, Arthur Dupont, Benjamin Biolay, Dominique Valadié, Clément Roussier.

Pas de stars mais beaucoup de curiosité. Réponse début mars.

Julia/Meryl. C'est le choc féminin de l'année. La reine de la comédie romantique et la reine des Oscars. Deux championnes du box office qui ont déjà tout obtenu (récompenses, dollars, grands films) et sont assurées de rester dans le panthéon hollywoodien. C'est un peu comme réunir les deux Hepburn.

Dans August : Osage County, de John Wells (The Company Men), adaptation d'une pièce de théâtre à succès,les deux monstres sacrés sont de la même famille dans une histoire qu'on promet hilarante, noire et émouvante. Des femmes fortes, pleines d'esprit, un peu névrosées pour un match au sommet.

Avec Weinstein en producteur, on peut imaginer les Oscars en 2014.

Marjane Satrapi. Elle fut auteure de BD reconnue. Persépolis l'a fit percer dans le cinéma (prix à Cannes, nomination aux Oscars). Poulet aux prunes a déçu mais montrait une véritable envie de cinéma. Elle revient avec un film bricolé avec un très très petit budget (même pas le prix d'un appartement), La bande des Jotas, comédie trash et saignante.

Un délire improvisé qui montre qu'on peut encore faire du cinéma juste pour le plaisir, entre potes. Satrapi ne change pas seulement de style cinématographique, en se détachant de son oeuvre BD, elle fera aussi son grand saut dans le monde de la peinture, où elle exposera ses toiles du 30 janvier au 23 mars à la galerie Jérôme de Noirmont.

Avant de partir à Hollywood pour réaliser son premier film américain...

Saving Mr Banks. Ou la résurrection de Mary Poppins. Le grand classique de Disney sera sur les planches de Mogador à Paris, sous forme de "musical", si les producteurs parviennent à trouver la perle rare qui l'incarnera. Mais c'est surtout sur le grand écran qu'elle sera attendue. Ni en 3D, ni en remake. Juste avec l'histoire vraie des tractations qui ont permis à Walt Disney d'adapter le roman de Pamela Lyndon Travers. L'écrivain australienne, revêche, exigeante, en a fait baver au roi du dessin animé. Plus de 20 ans de négociations.

Un film sur les coulisses d'un des plus grands succès populaires de l'histoire du cinéma, avec Tom Hanks et Emma Thompson dans les rôles principaux. Réalisé par John Lee Hancock, le film s'annonce comme l'un des grands événements des fêtes de fin d'année.

Jacques Demy. La Cinémathèque française va rendre un hommage qui attirera des fans du monde entier : une exposition parmi les plus attendues, tous arts confondus, de la saison. Le prince de la comédie musicale français sera à l'honneur du 10 avril au 4 août. L'occasion de redécouvrir son univers : les villes portuaires, les chassés-croisés amoureux, les couleurs flamboyantes et pastels.

Ce sera pop, nostalgique, "en-chanté", féerique...

19 films qui seront reliés les uns aux autres, 23 après la mort du cinéaste, qui inspire les plus grands, de Kar-wai à Almodovar. On y découvrira aussi pour la première fois ses travaux photographiques et ses tableaux. L'occasion aussi de revoir ses films les plus cultes, avec Deneuve, Aimée, ... et de découvrir ses plus méconnus.

Et puis il y aura Cannes. On y attend Desplechin, Gray, Refn, Dahan, Von Trier, Luhrmann, Coppola (fille), Ferran, Sattouf, Kechiche, Jarmusch, Farhadi... Forcément c'est sur la Croisette que les événements se concentreront. Un treizième mois cinématographique à lui-seul, ce Festival.

Catherine Deneuve : Bette Davis, Jane Fonda, Meryl Streep, Danielle Darrieux et le temps qui passe

Posté par vincy, le 4 septembre 2012

Dans un grand entretien au Monde, Catherine Deneuve, égale à elle-même, mystérieuse et franche, évoque la vieillesse, et son dur impact sur les actrices.

"L'évolution ? A-t-elle seulement un modèle ? Une image d'actrice dont elle admirerait et envierait le parcours ?" s'interroge la journaliste Annick Cojean. A bientôt 69 ans, la comédienne qui a 55 ans de carrière derrière elle, répond "radicale" : « Non. Je ne vois pas dans le cinéma français d'actrices que j'ai pu connaître jeunes et qui auraient eu un itinéraire enviable. Elles ont toutes connu un passage à vide, un moment de disette où les rôles ont quasiment disparu. Et c'est bien pire en Amérique. Je me souviens que Bette Davis avait passé une annonce dans le journal professionnel Variety : actrice, tel âge, cherche rôles... Vous imaginez ? Le culte de la jeunesse est insensé aux Etats-Unis. Autant j'aime leur cinéma, autant il est nettement plus agréable d'être une Européenne !»

Danielle Darrieux, qui fut sa mère plusieurs fois au cinéma, chez Demy, Téchiné, Ozon ? « Ah Danielle ! Bien sûr, Danielle ! Géniale ! La seule à pouvoir vous empêcher d'avoir trop peur de vieillir. Mais elle a aussi connu des moments de creux... Non, des actrices de premiers plans continuant d'assurer des positions de vedette, je n'en vois pas. Il y a bien Meryl Streep, actrice et femme magnifique, avec un vrai caractère et qui, elle aussi, se protège. Mais elle est beaucoup plus jeune !»

Jane Fonda, qui lui succéda dans les bras de Roger Vadim ? « Alors elle, ce n'est vraiment pas un exemple qui me fait rêver ! C'est la caricature de l'Américaine tonique, bon chic bon genre. Pas du tout une image qui m'attire ! Absolument pas l'idée que je me fais d'une femme dans sa maturité.» Elle précise : « - Elle joue essentiellement, c'est vrai, des comédies, des rôles de belle-mère insupportable... Elle a évidemment une silhouette magnifique et un air pétulant. Mais elle est tellement l'archétype de ces grandes bourgeoises américaines que l'on croise à New York ou à Los Angeles, très minces, très actives, très bronzées, parlant excessivement vite avec un entrain effrayant... Le contraire de ce qui me séduit.»

Grandir toujours, vieillir, moins. Indiscipliné demoiselle, mais lucide. « Je ne suis pas obsédée par ça. Je suis même assez fataliste. Le temps passe, OK, je le sais, je le vois. Et les rôles évoluent normalement. Il m'arrive de lire un scénario en pensant : eh bien oui, c'est désormais en phase avec mon âge... Il m'arrive aussi de refuser un film où je me sens trop âgée pour le personnage : non, vraiment, ce ne serait pas crédible. Et je peux repousser un rôle en disant : non, franchement, j'ai encore le temps... Ce n'est pas tant une question d'âge que de comportement. Il y a des rôles de femmes de mon âge qui ne m'intéresseraient pas du tout. Aucune envie de jouer une grand-mère modèle qui va chercher sa petite-fille à l'école ! J'adore ça dans la vie, mais je ne souhaite pas me voir comme ça au cinéma.»

Comme le disait François Truffaut, « la crainte de Catherine Deneuve n'est pas de se laisser regarder,mais de se laisser deviner... »

Grande prêtresse de la « romcom », Nora Ephron (1941-2012) raccroche…

Posté par vincy, le 27 juin 2012

Nora Ephron, ancienne journaliste avant d'être l'une des reines de la comédie romantique à Hollywood, est décédée d'une pneumonie consécutive à une leucémie, hier à New York à l'âge de 71 ans. Elle était mariée à Nicholas Pileggi, auteur des livres et scénariste des films Les affranchis et Casino de Martin Scorsese.

Journaliste, essayiste, écrivain, scénariste, productrice et réalisatrice, Nora Ephron, femme de tête, avait écrit et réalisé en 2009 son dernier film, Julie et Julia, avec Meryl Streep, qui réunissait tout ce qu'aimait cette femme au large sourire et au grand sens de l'humour: le cinéma, l'écriture et la bonne chère. Ce sera son requiem, un joli testament qui aura été un beau succès public.

On l'ignore mais Streep était l'une de ses muses. En 1983, Nora Ephron avait proposé à Mike Nichols son premier scénario, Le mystère Silkwood (le film vaudra à la scénariste sa première nomination à l'Oscar). Le trio Ephron-Streep-Nichols se reformait deux ans plus tard pour La brûlure, adaptation pour le cinéma du livre écrit par Nora Ephron elle-même. Le livre racontait le mariage tumultueux d'Ephron avec son deuxième époux, Carl Bernstein, l'un des deux journalistes qui révélèrent le scandale du Watergate.

Elle a travaillé au New York Post, New York Magazine, Esquire, New York Times Magazine, doté d'une des plumes humoristiques les plus en vogue des années 60 et 70. Elle collaborait régulièrement, récemment, au Huffington Post.

C'est en 1989 qu'elle devient l'une des championnes du box office grâce aux comédies romantiques. Quand Harry rencontre Sally, réalisé par Rob Reiner, est sans aucun doute son meilleur scénario (le plus singulier et le plus original). Il rapporte à Nora Ephron sa deuxième nomination à l'Oscar. Meg Ryan passe en catégorie A des stars à Hollywood. Les deux femmes se retrouvent quatre ans plus tard pour Nuits blanches à Seattle, inspiré par Elle et Lui, que Nora Ephron écrit et réalise. Gros succès international, il sacralise le couple Meg Ryan-Tom Hanks sur grand écran et vaut à son auteur sa troisième nomination à l'Oscar. Les deux comédiens et la réalisatrice-scénariste se réunissent de nouveau en 1998 avec Vous avez un message, remake d'une comédie de Lubitsch (The Shop around the Corner).

Elle a aussi la main moins heureuse avec le remake du Père Noël est une ordure (Joyeux Noël), des films avec John Travolta (Michael, Le bon numéro) et l'adaptation de Ma sorcière bien-aimée. Elle touche même le fond avec le scénario de Raccroche!, qu'elle écrit avec sa soeur Delia Ephron pour Diane Keaton, réalisatrice et actrice du film. Ephron était irrégulière ces dernières années et ses films n'ont jamais dépassé le stade du bon scénario, hormis le film de Reiner, de loin le meilleur de toute sa filmographie.

A un journaliste du journal en ligne Salon, qui lui demandait à cette occasion si elle avait un regret dans la vie, Nora Ephron avait répondu: "Je pense juste que j'aurais pu être plus gentille". Avant de relativiser, avec une pirouette: "La belle affaire !"

Spécialiste des névroses féminines et combattante insatiable de la misogynie, Ephron n'était pas fasciné par la beauté ou la normalité. "Les gens dérangés sont toujours persuadés qu'ils vont bien. Si seulement les gens sains pouvaient admettre qu'ils sont fous" disait-elle. On comprend mieux comment elle peut écrire une scène d'orgasme simulé dans un restaurant, désormais anthologique dans l'histoire du 7e art.

Le Cirque du Soleil et Hugo Cabret, grands vainqueurs des Oscars sur Twitter

Posté par vincy, le 28 février 2012

Twitter devient le média le plus suivi lors d'événements (culturels, sportifs, politiques). Les Oscars n'ont pas manqué à l'appel avec des centaines de comptes, y compris celui d'Ecran Noir,  effectuant un "Live Tweet", c'est-à-dire un suivi en direct.

TweetReach a analysé les 2 millions de tweets (18 718 par minute) qui concernaient uniquement les six catégories principales : film, réalisateur et les quatre prix d'interprétation. Par rapport à l'an dernier, c'est une nette progression (1,27 millions de tweets).

D'un point de vue général, un top 10 des tweets les plus positifs a donné le résultat suivant :

1 - La performance du Cirque du Soleil surclasse l'ensemble des commentaires sur la cérémonie.
2 - La standing ovation pour Octavia Spencer, meilleur second rôle féminin.
3 - Le film Hugo Cabret, notamment lors de son prix pour les effets visuels. A l'inverse les fans d'Harry Potter ont aussi crié au scandale.
4 - Meryl Streep recevant son Oscar face à Viola Davis, autre favorite.
5 - The Artist. Le manque de surprise lui a sans doute coûté une place plus haute dans ce classement. Quelques tweets rendaient hommage à Uggie, le chien du film, injustement oublié des nominations.
6 - L'intervention de Zach Galifianakis (Very Bad Trip) et Will Ferrell pour la présentation de l'Oscar de la meilleure chanson.
7 - Christopher Plummer, meilleur second rôle masculin et premier Oscar à 82 ans. Le syndrôme Jack Palance.
8 -Le décolleté plongeant, volontaire ou involontaire, de Jennifer Lopez qui a affolé la planète Twitter : une ombre, un téton? Le mystère reste entier.
9 - Jean Dujardin, qui a souffert d'un discours partiellement en français, et, là aussi, d'un manque de suspens dans la catégorie du meilleur acteur.
10 - Angelina Jolie et sa pose provocatrice (une jambe quasi dénudée) en présentant l'oscar du meilleur scénario.

Au total, Hugo (110 179 tweets) domine The Artist (78 509) et La couleur des sentiments (23 585) ; Jean Dujardin (23 614) devance Brad Pitt (18 702) et George Clooney (13 252) ; Meryl Streep (74 793) écrase Rooney Mara (23 233) et Viola Davis (17 651) ; Christopher Plummer (41 107) ne laisse aucune chance à Nick Nolte (7 934) et Jonah Hill (5 703) ; Octavia Spencer (59 957) s'impose sans souci face à Melissa McCarthy (5 750) et Jessica Chastain (1 864) ; enfin, pour les réalisateurs, Woody Allen (14 280) fait mieux que Martin Scorsese (11 328) et Michel Hazanavicius (8 769).

Globalement, Hugo, The Artist, Meryl Streep, Octavia Spencer et Christopher Plummer ont été les sujets les plus tweetés.

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L'ensemble des résultats

5 Oscars pour The Artist et Jean Dujardin lâche un « putain » à la TV américaine!

Posté par vincy, le 27 février 2012

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Tout le palmarès des Oscars
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Jean Dujardin a lâché la phrase juste : "Ouah! Putain! Merci! Formidable!" Normalement "fuck" est bippé aux USA mais les censeurs n'ont pas du comprendre le mot "Putain". Pourtant ça résumait bien la soirée vécue par The Artist. 5 Oscars au compteur, en plus de ses 6 Césars de vendredi soir, et sans oublier un prix à Cannes, les Golden Globes, les Spirit Awards, les British Awards... C'est la première fois qu'un film non anglophone reçoit l'honneur de l'Oscar du meilleur film.

Dujardin est le premier acteur français à recevoir un Oscar dans un rôle principal. Chapeau l'artiste. Avec le César d'Omar Sy vendredi soir, ce sont deux enfants de la télé, deux princes de comédie qui ont gagné. Car c'est aussi cela qu'il faut noter : en ces temps de crise, c'est la comédie qui a été couronnée.

The Artist c'est évidemment la victoire de Thomas Langmann, producteur. Mais c'est aussi le come-back d'Harvey Weinstein, grand monopolisateur d'Oscars dans les années 90, qui a fait un travail de lobbying et une campagne de marketing impeccables. Weinstein est le grand vainqueur hollywoodien de la soirée.

Bien sûr il ne faut pas s'étonner que ce soit ce film français, qui devait être hors-compétition à Cannes, avant de rentrer in extremis dans la liste des films du jury de la compétition, qui réussisse cet exploit : une oeuvre hommage à Hollywood et ses origines muettes, en noir et blanc mais consensuel, tournée à Los Angeles avec une partie de son équipe artistique et technique américaine.

Mais The Artist montre aussi que rien n'est impossible pour un film français : Michel Hazanavicius est le premier français (hormis Polanski) à gagner l'Oscar du meilleur réalisateur, et l'un des rares étrangers de l'histoire de la cérémonie. Ludovic Bource rejoint la longue liste des compositeurs français primés, mais le dernier en date était Gabriel Yared en 1996!

The Artist finit donc ex-aequo avec Hugo Cabret, qui a aussi remporté cinq Oscars, dans les catégories techniques, faisant entrer la 3D au tableau d'honneur.

Pour le reste la soirée a oscillé comme une montagne russe, avec quelques très bonnes idées visuelles, des présentations parfois inspirées (le casting de Mes meilleures amies, les déclarations d'amour de Natalie Portman et Colin Firth aux acteurs et aux actrices nommés) ou pas (qu'Angelina Jolie était froide), des séquences impressionnantes (le spectacle du Cirque du soleil sur la musique de Danny Elfman) et des moments un peu plus plats. Il y a eu peu de surprises au final. Harvey Weinstein a confirmé son rôle de faiseurs de rois, entre The Artist et La dame de fer, qui a valu un troisième Oscar à Meryl Streep, 20 ans après le dernier (Le choix de Sophie), et avec un record de 17 nominations.

Une séparation, récompensé comme on s'en doutait de l'Oscar du meilleur film en langue étrangère, permet à l'Iran de gagner son premier Oscar.

Christopher Plummer, avec sa statuette de meilleur second rôle masculin, devient le plus vieux gagnant pour un Oscar d'interprétation. A 82 ans, il a tout juste deux ans de moins qu'Oscar.

On ne portera, pour une fois aucun jugement. Le palmarès était sans doute plus prévisible qu'on ne voulait l'anticiper. Reste la débauche de moyens pour glorifier le 7e Art hollywoodien, qui cette année avait une "french flavor" inhabituelle.

Meryl Streep et Julia Roberts, mère et fille à l’écran

Posté par vincy, le 16 février 2012

Dans le rôle de la mère, l'une des actrices les plus titrées de l'histoire : Meryl Streep. Dans le rôle de la fille, l'actrice la plus bankable depuis 20 ans : Julia Roberts. Oscarisées l'une et l'autre, elles viennent d'accepter de jouer ensemble dans August : Osage County, adaptation d'une pièce de théâtre de Tracy Letts qui avait reçu le prix Pulitzer et quelques Tony Awards.  Le film sera réalisé par John Wells (The Company Men) et produit par les Frères Weinstein. Ça sent l'Oscar 2014.

Cela fait un an que les deux comédiennes sont en discussion pour ce projet qui confronte une mère accro aux pilules et très matriarcale à sa fille compliquée et forte tête. Les deux femmes avaient été interprétées sur scène par Deanne Dunagan et Amy Morton. La pièce, qui se déroule dans le Midwest américain, est une comédie à l'humour noir et a été à l'affiche durant un an et demi sur Broadway.

Le tournage débutera cet automne pour une sortie prévue fin 2013.