Sorti le 20 décembre aux Etats-Unis (où il a déjà récolté plus de 115M$), The Greatest Showman débarque enfin dans les cinémas français. L'occasion de se passionner pour les péripéties de PT Barnum et de découvrir le talent de Michael Gracey.
1. L'histoire est captivante. Les plus critiques d'entre nous se sont certainement arrêtés aux réécritures de la vie de PT Barnum mais ce n'est pas notre cas. Centré sur le quotidien de cet entrepreneur américain du 19ème siècle qui a fait fortune dans les freakshows avant de lancer son propre crique, The Greatest Showman traite des choix ambitieux qu'il faits, de sa démesure et de sa vie sentimentale mouvementée. Très lisse, le scénario convainc difficilement au niveau des dialogues mais se rattrape grâce à des numéros dignes des meilleures comédies musicales (Roméo + Juliette, Moulin Rouge, etc.) Et ce sont ces séquences techniques absolument parfaites qui font tout l'intérêt de ce film. Lors des rares temps morts, Michael Arndt réussit même l'exploit de faire durer le plaisir tout en posant les bases du star-system et des télé-réalités (oui, oui).
2. Hugh Jackman est au sommet de son art. Après nous avoir surpris dans Logan l'an dernier, l'interprète de Wolverine et acteur principal de The Greatest Showman impressionne de nouveau. Sa performance en PT Barnum est d'une force telle qu'elle finit rapidement par éclipser le reste du casting. A ses côtés, Zendaya Coleman, Michelle Williams et Zac Efron font d'excellents seconds rôles, porteurs de sens et toujours là pour alimenter le jeu de l'Australien de 49 ans. Si ses performances de chanteur et de danseur dans Australia et Les Misérables laissaient vite place à des critiques, il est ici incroyablement bon. En plus de porter (et de sauver par moments) cette comédie musicale, il offre à cette dernière tout son savoir-faire d'entertainer d'exception. Plus sexy que jamais, on espère secrètement qu'il s'intéressera davantage à ce sous-genre à l'avenir.
3. C'est un feel-good movie indispensable. En pleine awards season, nous pourrions avoir tendance à oublier la puissance des comédies musicales pour ne privilégier que les drames. Or, The Greatest Showman est l'énième preuve qu'un feel-good movie est la meilleure chose à voir pour bien débuter l'année, après avoir survécu aux fêtes. Dansant et intriguant, le film de Michael Gracey peut se targuer d'avoir une bande originale de grande qualité qui fait oublier le ridicule de certaines transitions musicales. Nommée aux Oscars, "This Is Me" devrait vite intégrer vos playlists quotidiennes. Parce que tendre, divertissant et amusant, on vous recommande de foncer voir The Greatest Showman pour mettre de la couleur dans votre hiver.
En attendant de le voir dans Logan (sortie le 1er mars prochain) et The Greatest Showman (en salles dans un an), Hugh Jackman va produire avec Fox 2000 l'adaptation du roman jeunesse de Sherman Alexie, The Absolutely True Diary of a Part-Time Indian, traduit en France sous le titre Le premier qui pleure a perdu.
Il s'agit de l'histoire d'Alexis, un jeune Indien Spokane né dans une réserve, qui a survécu par miracle à un accident alors qu'il n'était qu'un bébé. Pestiféré au sein de sa communiste mais optimiste invétéré, il réalise durant son adolescence qu'il doit quitter la réserve.
Il est admis à Reardan, une école prestigieuse fréquentée par des Blancs... Il y est le seul amérindien.
Le livre a été très controversé lors de sa sortie. Traitant d'alcoolisme, de pauvreté, de violence et de sexualité, en plus d'évoquer la mort, le suicide, l'homosexualité et le handicap mental. Certaines écoles ont préféré tout simplement le retirer de leurs bibliothèques. Néanmoins, il a reçu le National Book Award en littérature jeunesse.
Depuis 2012, le site américain Vulture établit chaque année le classement des 100 acteurs qui ont le plus de valeur à Hollywood mais également dans le monde. Véritable indicateur de la popularité et de la crédibilité d'une star, le classement est réalisé grâce à divers paramètres plus pertinents les uns que les autres : l'argent rapporté au box office américain et mondial, l'intérêt porté par les studios et les paparazzis, la cote de popularité auprès du grand public, le nombre d'Oscars et de nominations, l'avis des critiques et enfin le nombre de mentions sur Twitter. Le classement de cette année a été dévoilé plus tôt dans la semaine et le haut du panier n'a pas changé !
Sans surprise et parce que tout le monde aime la voir tomber en robe de soirée, Jennifer Lawrence trône fièrement, dans son indestructible bulle de coolitude. Adorée par les critiques et les patrons de studios, l'actrice de 25 ans est "la plus grande star de ciné de sa génération" pour reprendre les termes de Vulture. Alors que le dernier volet de Hunger Games est sorti hier en France, nous avons tous hâte de voir pour quel film elle recevra une quatrième nomination aux Oscars.
Bien qu'il n'ait toujours pas reçu d'Oscar - et bien que l'on doute qu'il en reçoive un prochainement -, Robert Downey Jr. continue d'être le principal atout de l'écurie Disney, avant la (re)mise à flot de la saga Star Wars. Cette année, sa seule participation à Avengers : L'ère d'Ultron (1,4 milliards de dollars de recette aux box office mondial) lui aura permis de toucher 40 millions de dollars. Qu'on l'aime ou pas, le cinquantenaire mène Marvel par le bout du nez. Et cela ne devrait pas changer de si tôt puisqu'il sera présent au casting de Captain America : Civil War (sortie prévue le 27 avril 2016).
En troisième position, le chouchou de la planète entière, j'ai nommé Leonardo DiCaprio, est toujours en attente de son Oscar du meilleur acteur. Après 4 nominations, celui que l'on retrouvera le 24 février prochain dans The Revenant de Alejandro González Iñárritu pourrait bien toucher le jackpot. A moins que le sort ne s'abatte encore sur lui… En attendant, la presse à scandale l'adore (d'ailleurs, il sort avec quelle mannequin cette semaine ?) et le public continue d'être réceptif à ses films. A l'exception de J. Edgar, les six derniers longs dans lesquels il a joué ont tous rapporté plus de 290 millions de dollars au box office mondial. Bien joué Leo !
Dans le reste du top 20, on notera la présence de stars à l'aura plus que conséquente - malgré des projets pas forcément aboutis ou rentables : Tom Cruise (#6), Hugh Jackman (#7), Sandra Bullock (#8), Scarlett Johansson (#10), Tom Hanks (#12), George Clooney (#15), Brad Pitt (#16) et Angelina Jolie (#17). Trusté par des hommes de plus de 30 ans, ce top 20 ne compte que 4 femmes - dont la plus jeune est bien évidemment Jennifer Lawrence !
Prochainement à l'affiche de la nouvelle adaptation de Peter Pan, Pan, Rooney Mara (Tiger Lily, la princesse indienne) et Hugh Jackman (Blackbeard) reformeront leur duo dans le prochain film de Alfonso Gomez-Rejon (assistant réal sur Babel et Argo, réalisateur d'épsiodes d'American Horror Story et de Glee) intitulé Collateral Beauty.
D'après Variety, le film, écrit par Allan Loeb (Wall Street: l'argent ne dort jamais) et produit par Michael Sugar et Bard Dorros, retrace la dépression dont souffre un publicitaire de New York après une tragédie.
En attendant de découvrir ce drame indie, il faut savoir qu'Alfonso Gomez-Rejon a fait sensation cet été au dernier festival de Sundance avec Me and Earl and the Dying Girl.
Outre Pan cet automne, Hugh Jackman est attendu en 2016 dans Eddie the Eagle, un biopic sportif, et un remake de The Greatest Showman on Earth.
Quant à Rooney Mara, elle s'apprête à fouler les marches de Cannes aux côtés de Cate Blanchett pour le drame lesbien Carol de Todd Haynes. Elle sera aussi à l'affiche de The Secret Scripture de Jim Sheridan, LIon de Garth Davis et Weightless de Terrence Malick.
Peter Pan, énième version. (Et on ne compte pas les spin-off animés autour de la Fée Clochette). Pour le reboot de 2015, sobrement intitulé Pan, Peter semble littéralement différent de ses prédécesseurs si on en croit le teaser de la Warner diffusé il y a trois mois.
L'histoire d'origine est sur un garçon qui refuse de grandir (non, nous ne parlons pas de Michael Jackson dont c'était le livre préféré) et qui vit au pays imaginaire (Neverland, comme la maison de Michael Jackson), royaume peuplé d'enfant et de fées (et d'un pirate). Un jour, il y emmène Wendy avec lui, une jeune Anglaise passionnée de pirates (ça tombe bien), ainsi que ses frères. De Disney (Peter Pan, 1953) à Spielberg (Hook, 1991), en passant par P.J. Hogan (Peter Pan, 2004), le personnage créé par J. M. Barrie est devenu une source d'inspiration, déclinée parfois à travers des histoires fantaisistes, loin de l'oeuvre originelle, mais il y avait toujours cette histoire romantique entre Peter et Wendy.
Dans cette version signée Joe Wright, plutôt habitué aux mélos dramatiques, on change de registre. En cela c'est bien un "reboot" et pas un "remake". Peter vit dans un orphelinat avec pour seul souvenir de sa mère une lettre lui expliquant à quel point il est extraordinaire. Un jour lui et ses camarades orphelins se font enlever par d'étranges créatures circassiennes, en direction du "fameux" pays imaginaire.
Beaucoup plus sombre en apparence, il paraît également plus proche d'un spectacle du Cirque du soleil que de Pirates des Caraïbes. Il semble que la Warner ait souhaité faire une version visant autant les adultes que les enfants. D'autant que le film ajoute un personnage, Blackbeard (Hugh Jackman, méconnaissable), sorte de Capitaine Crochet réactualisé. Et surtout, pour pimenter notre curiosité, le Capitaine Crochet (Hook) est incarné par le bellâtre Garrett Hedlund, qui, ici, joue le Prince charmant, sympa et héroïque.
Tout cela nous conduit à penser que la Warner a imaginé une franchise autour de Peter Pan. Avec un Hook qui va perdre sa main (vers la fin du premier épisode?) et changer de personnalité. Pan est un prequel complètement inventé. A découvrir le 15 juillet sur les écrans, avec à l'affiche Cara Delevingne en sirène, Rooney Mara en Tiger Lily, et Levi Miller dans le rôle du "chena-pan".
Le 61e Festival International de Cinéma de Saint-Sébastien a couronné un film vénézuélien, Pelo malo, qui critique l'homophobie et l'intolérance, avec pour héros un gamin qui pressent son homosexualité et sa mère. La réalisatrice avait déjà été remarquée avec Postales de Leningrado (2007).
Le palmarès fait la part belle aux productions latino-américaines (Mexique, Brésil, Argentine, ...) et espagnoles. Ainsi La herida, portrait d'une femme au bord du gouffre, a récolté le prix spécial du jury et le prix d'interprétation féminine.
Deux exceptions Jim Broadbent qui reçoit le prix d'interprétation masculine pour Le Week-end, le film favori des critiques présents au Festival. Et le film français Quai d'Orsay, d'après la bande dessinée primée à Angoulême, a été récompensé par le prix du scénario.
Cette année le festival de San Sebastian a manqué de glamour et de stars. La crise espagnole, les coûts de déplacement pour rejoindre la capitale basque et dans une moindre mesure son arrivée tardive dans le calendrier des Festivals n'aident pas la manifestation à retrouver sa croissance d'antan. Le Festival a même de plus en plus de mal à boucler une sélection officielle avec des films inédits, malgré quelques beaux coups comme le dernier film de Jean-Pierre Jeunet en clôture. Reste que la manifestation subit aussi un baisse de ses subventions et doit aller chercher de nouveaux revenus pour les années à venir.
Le déclassement du Festival est plus que jamais dangereux pour le cinéma espagnol, qui ne dispose d'aucune autre vitrine de dimension internationale.
Le palmarès :
- Coquillage d'or du meilleur film : Pelo malo (Bad Hair) de Mariana Rondón (Venezuela-Pérou-Allemagne)
- Prix spécial du jury : La herida (Wounded) de Fernando Franco (Espagne)
- Coquillage d'argent du meilleur réalisateur : Fernando Eimbcke pour Club sándwich (Méxique)
- Coquillage d'argent de la meilleure actrice : Marian Álvarez pour La herida (Espagne)
- Coquillage d'argent du meilleur acteur : Jim Broadbent pour Le Week-end (Royaume-Uni)
- Prix du jury pour le meilleur scénario : Antonin Baudry, Christophe Blain et Bertrand Tavernier pour Quai d'Orsay (France)
- Prix du jury pour la meilleure photographie : Pau Esteve Birba pour Caníbal (Espagne-Roumanie-Russie-France)
- Prix d'honneur Donostia: Carmen Maura (Espagne) et Hugh Jackman (Australie)
- Prix des jeunes réalisateurs : Benedikt Erlingsson pour Of Horses and Men (Islande-Allemagne)
- Prix Horizons Latins : O lobo atrás da porta de Fernando Coimbra (Brésil)
- Prix Cinéma en construction : La Salada de Juan Martín Hsu (Argentine)
- Prix du meilleur projet du Forum de coproduction Europe-Amérique Latine : El acompañante de Pavel Giroud (Cuba)
- Mention spéciale du Forum de coproduction : "La tierra y la sombra" de César Augusto Acevedo (Colombie)
Le cinéaste québécois Denis Villeneuve se paye Hugh Jackman, Jake Gyllenhaal et Paul Dano pour son prochain film, Prisoners. Dano est toujours en négociation, selon The Hollywood Reporter.
Le thriller réalisé par le cinéaste oscarisé d'Incendies se déroule dans une petite ville américaine. Une fille et son meilleur ami y sont enlevés. Le père de la fille, un charpentier, décide de prendre l'affaire en main après l'échec constaté des flics du coin. Il kidnappe un homme qu'il suspecte. Cependant, il commence à avoir des doutes quand il s'aperçoit que sa fille et son ami ne sont toujours pas revenus.
Jackman interprétera le charpentier, Dano serait un voisin aux capacités mentales diminuées et au comportement psychotique.
Le film se tournerait dans les environs d'Atlanta cet hiver. Prisoners est prévu pour une sortie en salles en 2014.
Le projet serpente depuis longtemps à Hollywood puisqu'il devait être réalisé par Bryan Singer, avec Mark Wahlberg et Christian Bale, puis par Antoine Fuqua, avec Jackman.
Depuis Incendies, Villeneuve a réalisé au printemps dernier An Enemy, adaptation du roman de José Saramago, L'autre comme moi, avec, déjà, Jake Gyllenhaal, et aussi Isabella Rossellini et Mélanie Laurent. A priori, il a de bonnes chances d'aller à Cannes.
La soirée des César 2010 n’a pas conquis les foules. L’audience, en chute libre, incite l’académie à revoir sa copie au plus vite.
Soutenir que la 35e cérémonie des César fut sage et sans surprise relève du doux euphémisme tant elle aura été soporifique comme laborieuse. Ce triste constat, n’en déplaise aux lauréats, démontre la difficulté des César à célébrer comme il se doit – c'est-à-dire au-delà de la simple récompense – l’ensemble des professionnels du cinéma français. Sans remettre en cause le cru 2010, dominé par Un Prophète de Jacques Audiard, la cérémonie tourna court en égrenant sans âme les prix les uns à la suite des autres.
Vous me rétorquerez qu’un prix se décerne, s’acclame, se siffle à l’occasion – rarement aux César je vous l’accorde – et se remercie. Difficile, en effet, de changer un modus operandi balisé depuis 35 ans. Cela veut-il dire que la manière de s’y prendre n’aurait plus aucune importance ? A entendre les « pitch » d’avant récompense, oui. Au fil des années ils deviennent de plus en plus sirupeux et « télévisuellement » très plats, à l’instar du traditionnel discours d’ouverture prononcé cette année par une Marion Cotillard sans conviction ni originalité.
Quelques mots mous et pompeux prononcés avec hésitation pour rappeler que nous avons la chance de "partager ici ce soir le même rêve de cinéma, la chance d'être dans un pays qui rend ce rêve possible, un cinéma d'une grande richesse". Une chance en effet de pouvoir "aimer, vivre, rire" puis "de nous battre, nous mettre en colère... de hurler même si ça nous chante..."
Comme de coutume, les invités discourent sans gêne à la recherche du plus bel aphorisme afin d’éviter l’errance du lieu commun. N’empêche qu’ils furent nombreux un peu à l’image d’une soirée lente, statique, verbeuse, déclarative à en perdre la tête et le fil. Pourquoi ne pas avoir lâché la bride sur la scène du Châtelet en proposant un spectacle fait de surprises et de rebondissements, de bonne humeur et de spontanéité ? Il semblerait, au grand dam des spectateurs, que cela ne soit pas le genre de la maison. Que voulez-vous, chez nous, on ne badine pas avec les César quitte à plomber sévèrement l’ambiance.
Conséquence : notre duo vedette Gad Elmaleh / Valérie Lemercier s’est laissé étouffer par le rythme de sénateur d’une cérémonie morne, sans vivacité ni liberté de ton. Trois heures à faire du surplace et à attendre que chaque lauréat termine son discours, faut quand même assumer. Dans ce registre ils ont été plutôt bons, comblant autant que faire se peut un vide artistique pour le moins troublant. La soirée, exceptés les grognements lyriques d’une Jeanne Balibar en transe n’ayant pas peur du ridicule, l’émotion vraie d’une Adjani en larmes, l’hommage « lucchinien » à l’immense Eric Rohmer et le César d’honneur rendu à la star hollywoodienne Harrison Ford fut, il faut le reconnaitre, d’une platitude rarement atteinte.
Sans forcément prendre en exemple la cérémonie des Oscars, rendons à César ce qui est aux Oscars : le souffle, le show, les paillettes, le rêve. Il suffit de voir ou revoir la « perf » d’un Hugh Jackman survolté en président de cérémonie des Oscars 2009 pour s’en convaincre. A côté d’un tel savoir-faire scénique, notre édition 2010 fait pâle figure. Résultat des courses, le programme diffusé en clair sur Canal+ a réuni 1,7 millions de téléspectateurs (9,1% de part d'audience, divisée de moitié depuis 2005).
Si les César 2010 auront plébiscité Un Prophète, récompensé par deux fois Tahar Rahim (une première un peu étrange faisant du jeune acteur aussi bien le meilleur espoir masculin que le meilleur acteur), mis un zéro pointé au Welcome de Lioret et récompensé une comédie comme meilleur premier film (Les Beaux Gosses), un dernier point s’impose. Il est navrant de constater qu’il n’y a toujours pas de César du meilleur film d’animation. Un comble pour le pays inventeur du dessin animé (Emile Cohl a projeté sa Fantasmagorie le 17 août 1908 à Paris).
Il serait judicieux de réparer cette injustice dès la revue 2011 qui, on l’espère, sera bien plus palpitante. Le maintient de sa diffusion sur une chaîne nationale en dépend.
La surenchère des effets visuels a obligé les studios à investir sur de jeunes acteurs (pas forcément mauvais) pour jouer les héros malgré eux. Les stars catégorie A sont devenues hors de prix pour de telles machineries. Et surtout, Depp, Pitt, Hanks et consors ont préféré jouer dans des films plus "personnels", avec un cinéaste de renom derrière la caméra. Cela ne leur a pas porté malheur puisque les films de Mann, Tarantino et Howard (cherchez l'intrus) ont tous encaissé de grosses recettes dans les salles.
Mais moins que les petits jeunes. Shia LaBeouf domine insolemment le box office cette année avec le plus gros succès de l'année, l'un des plus importants de la décennie, Transformers 2. Il s'agit de son quatrième blockbuster consécutif et de la troisième année de suite où il est en tête d'affiche d'un film finissant sur le podium annuel. Un exploit. A 23 ans, il est clairement au dessus de la mêlée et le représentant idéal de sa génération.
La question reste la même : de toute cette pépinière, qui restera-t-il dans cinq ans, Que deviendra Daniel Radcliffe après les Harry Potter? Robert Pattinson après les Twilight? Chris Pine et Zachary Quinto après les Star Trek? Sans oublier Zac Efron dont le phénomène surpasse largement ses résultats réels au B.O. Certes ce sont les plus populaires sur le web, dans les magazines, et les plus sollicités. Mais il est toujours difficile de se sortir d'une franchise. Et leur avenir n'est pour l'instant pas assuré. Ils dominent le box office, ils sont au top de leur sex appeal, ils sont les Princes des villes, mais Hollywood en a brisé plus d'un...
C'est la différence avec les autres "héros". Les Sam Worthington (Avatar, Terminator Salvation), Hugh Jackman (X-Men), John Cusack (2012), Robert Downey Jr (Sherlock Holmes) ou encore Liam Neeson (Taken). Nés avant 1980, venant des planches ou ayant vadrouillé dans le cinéma indépendant, ils ont croisé le destin d'un personnage par lequel ils se révèlent, se transforment, renaissent, ou encore surprennent. Plus âgés, plus denses, ils s'amusent dans des genres éloignés de leurs débuts. Et le public suit. Tout comme il apprécie George Clooney (In the Air), Christoph Waltz (Inglourious), Christian Bale (Terminator, Public enemies) ou Eric Bana (Hors du temps, Star Trek).
Enfin, il y a les autres : les comédiens qui ont opté pour la comédie. Et cette année, le rire n'a pas été payant. De nombreuses vedettes se sont ramassées. Il y a des exceptions comme Ben Stiller (La nuit au musée 2), qui confirme sa place de leader dans le genre. Ryan Reynolds (La proposition) a plus fait figure de second-rôle appliqué. Rien à voir avec Joseph Gordon-Levitt ((500) jours ensemble) qui fait succomber les spectateurs. Kevin James (Paul Blart) et Vince Vaughn (Couples retreat) ont assuré le minimum vital pour conserver leurs gros cachets. Mais le trio de mecs bourrés dans Very bad trip l'emporte haut la main. De loin la comédie la plus populaire de l'année. Bradley Cooper place d'ailleurs une autre comédie (romantique) dans les cinq comédies les plus vues dans le monde avec Ce que pensent les hommes.
Hugh Jackman avait dit non. Il ne reprendrait pas son rôle, pourtant délicieux, de Maître de Cérémonie des Oscars. Problème d'agenda de toute façon : actuellement au théâtre à Broadway ("A Steady Rain", avec Daniel Craig), il doit enchaîner Unbound Captives, avec Robert Pattinson, et Drive. Dommage car Jackman, incontestablement, avait été bon. Les Oscars de la télévision, les Emmy Awards, avaient donné 4 prix (sur dix nominations) : meilleure chorégraphie (les comédies musicales), meilleure musique (le numéro d'ouverture), meilleure montage d'un programme court, meilleur son.
Aussi les producteurs ont cherché la bonne martingale pour cette 82e cérémonie. Ils ont mis peu de temps puisque cette nuit Bill Mechanic et Adam Shankman ont annoncé que le Maître de Cérémonie serait... deux. Les comédiens Steve Martin (64 ans) et Alec Baldwin (51 ans, une fois nommé pour l'Oscar du meilleur second-rôle), aussi connu sur le petit écran que sur le grand, coanimeront la soirée. Les deux font la paire. Martin est un habitué puisqu'il a déjà présenté les Oscars en 2001 et 2003.
La 82e cérémonie des Oscars se déroulera le 7 mars 2010.