Le 70e Festival de Cannes choisit Pedro Almodóvar comme Président du jury

Posté par vincy, le 31 janvier 2017

pedro almodovar

Le cinéaste, scénariste et producteur espagnol Pedro Almodovar, emblème de la renaissance du cinéma de son pays, depuis la fin des années 1970, sera président du jury du 70e Festival de Cannes (17-28 mai 2017), 25 ans après avoir été "simple" membre du jury.

C'est évidemment un habitué de la Croisette, même s'il a fallu attendre 1999 pour e voir monter les marches avec un de ses films. Tout sur ma mère (Prix de la Mise en scène), Volver (Prix du Scénario et Prix collectif d’Interprétation féminine), Étreintes brisées, La Piel que Habito et Julieta l'an dernier ont été sélectionnés en Compétition. La Mauvaise Éducation a fait l’ouverture du Festival en 2004 tandis que le réalisateur avait figuré sur l’affiche officielle de la 60e édition.

"J'ai le trac!"

Pedro Almodovar s'est déclaré "très heureux de fêter le 70e anniversaire du Festival du Film de Cannes dans cette fonction si privilégiée." "Je suis reconnaissant et honoré et j’ai le trac ! Être Président du Jury est une lourde responsabilité et j’espère être à la hauteur des circonstances. Je peux vous dire que je vais me dévouer corps et âme à cette tâche, qui est à la fois un plaisir et un privilège" précise-t-il.

Avec vingt longs métrages à son actif, Almodovar, l'Homme de La Mancha, a accompagné la "movida", ce mouvement artistique post-dictature qui a réveillé l'Espagne. Du Polar au mélo en passant par la comédie et le fantastique, son cinéma a puisé dans les grands films noirs comme dans les récits passionnels, en trouvant sa cohérence à travers une direction artistique identifiable dès la première image. "La passion, la filiation, le destin, la culpabilité ou les secrets enfouis" sont ses thèmes de prédilection indique le communiqué

"Un artiste unique qui jouit d’une immense popularité"

"Pour sa 70e édition, le Festival de Cannes est heureux d’accueillir un artiste unique qui jouit d’une immense popularité. Son œuvre s’est déjà inscrite pour toujours dans l’histoire du cinéma. Une longue fidélité unit Pedro Almodóvar au Festival, dont il a été membre du Jury en 1992 sous la présidence de Gérard Depardieu", déclarent Pierre Lescure, Président du Festival, et Thierry Frémaux, Délégué général.

Pedro Almodovar a été récompensé dans le monde entier. Femmes au bord de la crise de nerfs a reçu le Prix du meilleur scénario à la Mostra de Venise, le Goya du meilleur film et du meilleur scénario original; Talons aiguilles a obtenu le César du meilleur film étranger ; le cinéaste a été distingué par un César d'honneur pour l'ensemble de sa carrière en 1999; la même année, avec Tout sur ma mère, il est sacré aux Oscars et aux Golden Globes (meilleure film en langue étrangère), et se voit décerné un deuxième César du meilleur film étranger, en plus des Goya du meilleur film et du meilleur réalisateur; en 2003, Parle avec elle est oscarisé pour son scénario, et primé par un Golden Globe du meilleur film étranger et un César du meilleur film de l'Union européenne ; avec Volver en 2007, il réalise de nouveau le doublé Goya du meilleur film et du meilleur réalisateur ; en fin en 2013, il reçoit le Prix du cinéma européen et en 2014 le Prix Lumière du Festival de Lyon.

"À travers la présence de ce cinéphile passionné qui ne cesse de célébrer les pouvoirs magiques du cinéma et de rendre hommage aux maîtres Sirk, Franju, Hitchcock ou Buñuel, le Festival de Cannes fête un grand auteur international et une Espagne moderne et libre" explique le Festival.

Le Festival Télérama fête ses 20 ans

Posté par vincy, le 18 janvier 2017

Le 20e Festival Cinéma Télérama commence aujourd'hui, pour une semaine. 15 films de 2016, sélectionnés par l'équipe cinéma du magazine, seront "rattrapables" en salles pour ceux qui les ont manqués. L'an dernier, l'opération avait séduit 315000 spectateurs. La séance est à 3€50 dans 322 salles de France.

Les 15 films retenus, avec leur box office (en gras, les 5 films que l'on vous conseille de découvrir absolument). On y retrouve des habitués du festival (et donc chouchous des lecteurs de l'hebdomadaire), Woody Allen, Pedro Almodovar et Xavier Dolan. Mais cette année, ni Coen, ni Fontaine, ni Dumont, ni même Divines, The Assassin, Carol ou Spotlight, ne sont dans la liste qui ne comprend aucun film de genre (hormis peut-être le Nichols), ni aucun documentaire. En tout cas, on remarque que 12 des 16 films (avec le film "jeune public") ont été présentés au Festival de Cannes.

Juste la fin du monde – Xavier Dolan - 1,03 million d'entrées **/****
Café Society – Woody Allen - 0,95 million d'entrées **
Moi, Daniel Blake - Ken Loach - 0,91 million d'entrées **
Julieta – Pedro Almodovar - 0,77 million d'entrées **
Victoria - Justine Triet - 0,64 million d'entrées ***
Frantz - François Ozon - 0,61 million d'entrées ****
Elle - Paul Verhoeven - 0,56 million d'entrées ***
La Tortue rouge – Michael Dudok de Wit - 0,34 million d'entrées ***
Toni Erdmann – Maren Ade - 0,34 million d'entrées ***
Paterson - Jim Jarmusch - 0,29 million d'entrées ***
Midnight Special - Jeff Nichols - 0,26 million d'entrées **
L’économie du couple - Joachim Lafosse - 0,19 million d'entrées ***
Aquarius – Kleber Mendonça Filho - 0,16 million d'entrées ****
Les Ogres - Léa Fehner - 0,1 million d'entrées *
Nocturama – Bertrand Bonello - 0,05 million d'entrées ***

Un film « Jeune public» s'ajoute à la sélection, l'incontournable Ma vie de courgette de Claude Barras (680 000 entrées).

A cela s'ajoute, pour le 20e anniversaire, des séances événements avec 20 films de 20 ans choisis par les lecteurs (dont deux Woody Allen et seulement cinq films français).

1. Mommy, de Xavier Dolan
2. Mulholland Drive, de David Lynch
3. Little Miss Sunshine, de Jonathan Dayton et Valérie Faris
4. Match Point, de Woody Allen
5. De battre mon coeur s’est arrêté, de Jacques Audiard
6. Mustang, de Deniz Gamze Erguven
7. Le Voyage de Chihiro, de Hayao Miyazaki
8. Des hommes et des dieux, de Xavier Beauvois
9. The Big Lebowski, de Joel et Ethan Coen
10. Eternal Sunshine of the spotless mind, de Michel Gondry
11. Drive, de Nicolas Winding Refn
12. Tout sur ma mère, de Pedro Almodovar
13. Blue Jasmine, de Woody Allen
14. Une séparation, d’Asghar Farhadi
15. Ida, de Pawel Pawlikowski
16. Valse avec Bachir, d’Ari Folman
17. Dans ses yeux, de Juan José Campanella
18. Camille redouble, de Noémie Lvovsky
19. The Grand Budapest Hotel, de Wes Anderson
20. L’Exercice de l’Etat, de Pierre Schoeller

Quatre films de la compétition cannoise en tête des nominations des European Film Awards 2016

Posté par vincy, le 5 novembre 2016

Le 29e European Film Awards ont révélé leurs nominations au Festival du film européen de Séville en Espagne. Notons que l'écrivain et scénariste français Jean-Claude Carrière recevra un prix en l'honneur de toute sa carrière et que l'acteur et producteur Pierce Brosnan sera distingué par un prix honorifique européen pour sa contribution au cinéma mondial.

La cérémonie aura le 10 décembre à Wroclaw en Pologne, capitale européenne de la Culture, dans un pays qui, néanmoins, n'est pas un modèle concernant la liberté d'expression des médias et le soutien à son cinéma.

Le film allemand Toni Erdmann, en compétition à Cannes, domine la liste des nominations avec 5 citations, suivi de la Palme d'or britannique, Moi, Daniel Blake, de Ken Loach (4 nominations), l'espagnol Julieta, de Pedro Almodovar et le français Elle de Paul Verhoeven, tous deux également en compétition à Cannes (3 nominations).

Le Festival de Cannes fait d'ailleurs une razzia sur cette liste avec des films venus d'Un Certain regard et de la Quinzaine des réalisateurs dans différentes catégories.

Meilleur film: Elle, Moi Daniel Blake, Julieta, Room, Toni Erdmann
Meilleure comédie européenne: Mr. Ove, Look who's Back, La vache
Meilleur nouveau talent (Prix Fipresci): Dogs, Liebmann, Sand Storm, Olli Mäki, Thirst (Jajda)
Meilleur documentaire: 21 x New York, A Family Affair, Fuocoammare, Mr Gaga, S is For Stanley, Land of the Enlightened
Meilleur film d'animation: Ma vie de Courgette, Psiconautas los ninos olvidados, La tortue rouge

Meilleur réalisateur: Paul Verhoeven, Cristian Mungiu (Baccalauréat), Ken Loach, Pedro Almodovar, Maren Ade
Meilleure actrice: Isabelle Huppert, Emma Suarez & Adriana Ugarte, Valeria Bruni Tedeschi (Folles de joie), Trine Dyrholm (La Commune), Sandra Huller
Meilleur acteur: Rolf Lassgard, Hugh Grant (Florence Foster Jenkins), Dave Johns, Burghart Klaussner (Fritz Bauer, un héros allemand), Peter Simonischek, Javier Camara (Truman)
Meilleur scénario: Baccalauréat, Moi Daniel Blake, Room, Toni Erdmann, United States of Love

Penelope Cruz et Javier Bardem dans le prochain Asghar Farhadi ?

Posté par vincy, le 28 mai 2016

Penelope Cruz et Javier Bardem, couple à la ville, seraient en négociation pour être de nouveau un couple à l'écran devant la caméra d'Asghar Farhadi.

Depuis leur premier film ensemble, Jambon Jambon en 1992, les deux stars espagnoles ont collaboré à six films ensemble en tant que comédiens, dont Vicky Cristina Barcelona de Woody Allen et En chair et en os de Pedro Almodovar. Ils ont un autre projet ensemble, Escobar, réalisé par Fernando León de Aranoa.

Almodovar co-producteur

Le tournage du nouveau film de Farhadi est prévu pour la fin de l'été ou le début de l'automne 2017 et se déroulerait dans le sud de l'Espagne. Le projet est porté par le partenaire français du cinéaste iranien, Memento films, et la société de Pedro et Agustin Almodovar, El Deseo.

A l'origine, Asghar Farhadi devait tourner ce film à l'automne dernier mais, selon les propos de son producteurs rapportés par Variety, il avait le mal du pays et et un conflit de planning avec les acteurs ont retardé le projet. Un acteur américain doit rejoindre les deux comédiens espagnols au générique. Penelope Cruz avait initié le projet en déclarant son souhait de vouloir travailler avec le réalisateur d'Une séparation.

Cannes 2018 ?

Le scénario est presque finalisé et les repérages devraient commencer le mois prochain. Il s'agirait d'un thriller psychologique autour d'une famille de viticulteurs, dans une Espagne rurale.

Ce sera le deuxième film du réalisateur dans une langue autre que le perse, après Le passé, en français, en 2013.

Prix du meilleur scénario et prix d’interprétation masculine pour Shahab Hosseini au Festival de Cannes cette année, son dernier film Le client sortira le 9 novembre sur les écrans français.

Cannes 2016: Le quatuor féminin de Julieta

Posté par vincy, le 16 mai 2016

Dès qu'il s'agit d'un film de Pedro Almodovar, on évoque autant la mise en scène et le scénario que le choix de ses acteurs et actrices. Avec Julieta, en compétition à Cannes cette année, le réalisateur espagnol revient avec un film de femmes, dans la lignée des Tout sur ma mère et autres Volver. Mais là Pedro a été cherché ses femmes ailleurs que dans son cinéma, si l'on excepte la présence de Rossy di Palma dans le film.

Adriana Ugarte, 30 ans, incarne l'une des deux Julieta. C'est sa première collaboration avec le maître madrilène. Très populaire en Espagne pour ses nombreuses participations à des feuilletons comme La Senora, Hospital Central et El tiempo entre costuras, sa carrière cinématographique a commencé à décoller il y a dix ans avec Cabeza de pero, de Santi Amodeo, où elle nommée aux Goyas comme meilleur espoir. A l'affiche de nombreux films qui n'ont pas traversé les frontières, elle est souvent réduite à des rôles dramatiques pour lesquels elle a un talent inné et sa beauté, évidente. Thriller, mélos, comédies, action, Adriana Urgate se disperse dans tous les genres. Avec le téléfilm El Tiempo entre costuras, elle est vue par 5 millions de téléspectateurs. En Espagne, elle a été récemment à l'affiche de la fresque de près de trois heures, Palmeras en la nieve, de Fernando González Molina.

Emma Suarez, 51 ans, est l'autre Julieta. Sa carrière est évidemment plus fournie depuis ses débuts en 1980. Quatre fois nommée aux Goyas espagnols pour La mosquitera, Bajo las estrellas, La ardilla roja et Le chien du jardinier (pour lequel elle est récompensée en 1996), elle a tourné avec des cinéastes aussi différents que Miguel Hermoso, Isabel Coixet, Pedro Costa, Julio Medem, qui en fait sa muse, Mario Camus, Agustí Vila,... C'est aussi sa première fois avec Pedro. Actrice culte qui n'hésite pas à s'embarquer dans des films étranges avec des réalisateurs marginaux ou peu connus, elle est devenue très rapidement une comédienne incarnant des personnages tourmentés et turbulents. Elle aime se mettre en danger et a trouvé ces dernières années plus de plaisir au théâtre avec Genet, O'Neill et Tchekhov. 13 ans après Sansa, la voici de retour sur la Croisette.

Inma Cuesta, 35 ans, incarne Ava. Sublime et voluptueuse, la comédienne a d'abord séduit les foules sur le petit écran, avant d'être convoitée par le grand il y a quelques années. Elle enchaîne une comédie (Primos), un film d'aventures (Le Royaume de sang), un film de guerre multi-nominé aux Goyas (La voz dormida), un thriller populaire là encore multi-nominé aux Goyas (Groupe d'élite), et arrive en 2012 avec le superbe Blancanieves, film en noir et blanc de Pablo Berger où elle tient l'un des rôles féminins de cette oeuvre dix fois récompensée aux Goyas, mais aussi à San Sebastian, aux Arcs et même nommé aux César. De ce moment là, Inma Cuesta devient l'une des actrices espagnoles à suivre. Après sa nomination pour La voz dormida en 2012 comme meilleure actrice, elle les cumule: en 2014 avec son rôle comique dans Tres bodas de mas et en 2015, avec un personnage plus dramatique dans La novia.

Michelle Jenner, 29 ans, est l'autre nouvelle venue dans l'univers d'Almodovar. Depuis ses débuts en 2000, elle n'arrête pas. Comme toutes les actrices de sa génération, c'est par la télévision, dans des rôles récurrents de séries, qu'elle se fait découvrir. Côté cinéma, il faut attendre 2011, avec N'aie pas peur (No tengas miedo) de Montxo Armendáriz (et une nomination aux Goyas pour elle) pour qu'elle s'impose. En 2013, elle reprend son rôle de la série qui l'a fait connaître, Todas las mujeres, pour la version cinéma, qui remporte un joli succès. Mais c'est avec une autre série, Isabel, durant trois saisons, qu'elle va devenir une star espagnole. L'histoire d'Isabelle la Catholique est un événement tout autant qu'un phénomène dans le pays. Elle gagne une dizaine de prix d'interprétation dans le monde. Depuis, elle est l'une des comédiennes espagnoles les plus sollicitées...

Almodovar: les malheurs de Julieta

Posté par vincy, le 12 avril 2016

Pauvre Pedro Almodovar. Cette semaine sera sans doute la pire de sa carrière. Outre que son nom apparaît dans les #PanamaPapers, son vingtième film, Julieta, a fait un bide au box office espagnol ce week-end lors de sa sortie. Selon Rentrak Spain, le film a récolté 585 000 € pour son premier week-end (79 000 entrées) et se fait même battre par Kiki, el amor se hace, qui est sorti la semaine précédente.

Il est ainsi loin des Amants passagers (1,9M€), des Etreintes brisées (912K€), de Volver (1,8M€), de Parle avec elle (1,74M€) et de La piel que habito (1,2M€). Certes la plupart de ces film a eu le droit à une distribution un peu plus massives. Julieta n'est sorti que dans 185 salles quand les autres films cités avaient eu accès à plus de 220 écrans. Paradoxalement, cela lui permet d'avoir la meilleure moyenne par copie de la semaine. Mais au final, Almodovar ne battra pas son trio de tête (Femmes au bord de la crise de nerfs, 3,3M d'entrées, Tout sur ma mère, 2,6M d'entrées et Talons Aiguilles, 2M d'entrées).

Agustin protège Pedro

Julieta a sans doute souffert du souvenir mitigé des Amants passagers et de critiques divisées à son encontre. Mais c'est surtout les révélations autour de la présence de son nom dans les Panama Papers qui ont perturbé le marketing du film. Suite à cette révélation, le cinéaste a annulé sa présence à l'avant-première du film, à la conférence de presse et à ses interviews promotionnelles. Pedro et son frère Agustin, qui gère leur société de production, El Deseo (El Clan, Les nouveaux sauvages), sont en effet mentionnés parmi les noms de possesseurs de comptes offshore gérés par la firme panaméenne Mossack Fonseca. Durant trois ans, entre 1911 et 1994, alors que les films de Pedro Almodovar ont commencé à avoir un succès mondial, El Deseo détenait ne société offshore domiciliée dans les îles Vierges britanniques et gérée par Mossack Fonseca, Glen Valley Corporation. Ça la fout mal pour un cinéaste de gauche qui a toujours vilipendé la corruption et le manque d'argent dans la culture.

On ne sait pas combien d'argent a transité par cette société échappant aux impôts, ni à quoi a pu servir ces sommes. Agustin Almodovar a compris l'impact de ces révélations sur l'image de son frère, la carrière de son film et bien sûr la psychologie du cinéaste, atteint de plein fouet. Après un premier communiqué laconique et clinique, à la manière d'un David Cameron, Agustin a donc rédigé un second communiqué pour endosser toute la responsabilité de l'affaire: "Dès les premiers moments de la constitution d’El Deseo, (…) j’ai pris en charge la gestion de l’entreprise et lui s’est dédié aux aspects créatifs." En 1991, sous la recommandation de ses conseillers, "face à une possible expansion internationale de l’entreprise", il a créé cette société offshore. "Cependant, on a laissé mourir la société sans activité car elle ne collait pas avec notre manière de travailler", précise-t-il, en assurant être en règle "avec toutes les obligations fiscales."

Julieta sort en France le 18 mai. Mais le rayon de soleil pour Almodovar pourrait arriver dès jeudi, avec sa présence dans la compétition du Festival de Cannes.

6 films que l’on a hâte de voir en 2016

Posté par vincy, le 1 janvier 2016

Midnight Special de Jeff Nichols - MPM

"Le film que j’attends le plus en 2016 ? C’est un film dont je n’ai pas encore entendu parler, dont je n’attends rien, et que je reconnaîtrai le cœur battant en le voyant, parce qu’il me bousculera et me donnera la sensation que le cinéma a encore tout à dire et à inventer. S’il faut absolument citer un titre, ça pourrait être Midnight special de Jeff Nichols, parce qu’il a les capacités pour provoquer ce genre d’émotions."

Batman v Superman de Zach Snyder - Wyzman

"S'il y a bien un film que l'on est en droit d'attendre avec impatience, c'est sans conteste Batman v Superman : L'Aube de la Justice. Le film le plus cher de toute l'histoire réunira en effet les deux plus grands héros de bande dessinée qui soient, ou du moins mes préférés. Réalisé par Zack Snyder (le papa de 300 et Watchmen), ce Batman v Superman devrait être son Réveil de la Force… Ou ne sera pas !"

Carol de Todd Haynes - Cynthia

"Le cru 2016 semble alléchant et devant ces mets cinématographiques qui donnent l'eau à la bouche, mon choix s'est porté sur Carol de Todd Haynes. Comment ne pas être impatient face à un film qui met en scène l'iconique Cate Blanchett et l'étoile montante Rooney Mara et sa légèreté qui lui est propre dans des tenues sublimes des années 50. Ajoutons à cela une histoire d'amour qui fait triompher la différence dans un monde cruellement fermé d'esprit et cela donne un cocktail sulfureux que j'ai hâte de dévorer au cinéma en 2016."

The Neon Demon de Nicolas Winding Refn - Kristofy

"Nicolas Winding Refn a su imposer sa marque (NWR) et son style (l'art est un acte de violence). Après Drive, Only God Forgives et Bronson et la reconnaissance de ses pairs dans le circuit des festivals même si l’adhésion du public n’est pas toujours au rendez-vous, on attend vraiment The Neon Demon avec Elle Fanning, Keanu Reeves, Christina Hendricks, Jena Malone : une jeune mannequin qui sera l'objet de désirs d’autres femmes prêtes à tout pour 'prendre' sa beauté et sa vitalité... Comment sera racontée ce genre d'histoire dans le Los Angeles d'aujourd'hui avec le goût de Nicolas Winding Refn pour une sophistication très graphique ? The Neon Demon sera aussi son premier film où des femmes seront les personnages principaux. Grosse attente pour cette année 2016, avec une présence probable au prochain Festival de Cannes..."

Jodorowsky's Dune d'Alejandro Jodorowsky - Geoffroy

"Puisqu'il est si difficile de ne citer qu'un seul film pour nommer le plus attendu de l'année 2016, celui qui m'inspire le plus, en dehors des quelques événements ciné incontournables, est un film qui ne s'est jamais fait. Ce paradoxe, non rédhibitoire, est l'occasion de visionner sous la forme documentaire la préparation de l'adaptation avortée du roman Dune de Frank Herbert par le réalisateur Chilien Alejandro Jodorowsky. Jodorowsky's Dune relate, bien avant le long-métrage culte de David Lynch, l'incroyable projet - fou dira t-on par la suite - aussi pharaonique que don quichottesque d'un artiste au service de son art."

Julieta de Pedro Almodovar - Vincy

"Trois ans que Pedro Almodovar n'a rien sorti. Après une série d'oeuvres majeures (et dramatiques) au début des années 2000, le cinéaste espagnol a moins convaincu avec successivement un film passionnel et tragique, un thriller glaçant et tendu et une comédie loufoque mais un peu ratée. C'est dire si l'attente est grande avec ce Julieta (anciennement Silencio) qui naviguera entre les années 80, qui lui furent si inspirantes, et aujourd'hui. En allant chercher de nouvelles têtes (muses), en retrouvant un récit mélodramatique et une histoire de femmes (ses deux marottes), on espère forcément voir un grand Almodovar sur les écrans, et sans doute sur les marches à Cannes. Le plus surprenant sera sans doute le style qu'il nous promet plus intime, plus sombre, moins drôle. Le rouge ferait place au vert et au brun. C'est tout ce qu'on souhaite d'un maître du cinéma: qu'il nous étonne encore et toujours."

Cinespana 2015 : Tout sur Marisa Paredes

Posté par MpM, le 15 octobre 2015

Marisa Paredes

Pour souffler sa 20e bougie, le festival Cinespana avait une invitée de choix, la comédienne Marisa Paredes, qui était présente à Toulouse pour la deuxième fois de sa carrière. Souriante, disponible et d'une grande simplicité, l'actrice fétiche de Pedro Almodovar a d'abord rencontré la presse lors d'une conférence décontractée avant de proposer une masterclass pleine d'émotion devant une salle comble. Florilège de ses propos.

Cinespana

Pour moi c'est le festival le plus chaleureux, surtout parce que c'est dédié au cinéma espagnol. Je crois qu'il y a peu d'argent mais que, par contre, il y a beaucoup d'âme. J'étais venue en 2007 et j'avais toujours eu envie de revenir. Toulouse, c'est pour nous les Espagnols un endroit qui est très important par rapport à tous les réfugiés qu'il y a pu avoir par le passé, tous les gens qui ont été accueillis si chaleureusement, pas comme maintenant où les réfugiés fuient et ne savent pas trop comment s'en sortir.

Film préféré

J'ai des scènes ou des moments préférés de différents films. Jamais un seul. Dans tous, je trouve qu'il y a quelque chose qui aurait pu être meilleur, qui aurait pu s'affiner. Je suis très critique dans mon travail. Et puis choisir, c'est comme répondre à la question "qui tu préfères, ton papa ou ta maman ?". Du point de vue de l'acteur, chaque film est la conséquence du précédent.

Personnages

Marisa ParedesJe crois que tous les personnages nous laissent quelque chose à l'intérieur. On l'oublie mais on le voit à l'écran ! Des choses bonnes, des choses mauvaises, et c'est un peu dans l'introspection, dans la recherche de ces personnages qu'on découvre des choses sur soi-même qui étaient cachées.

Beaucoup de personnages m'ont marqué. Certains sont plus connus que d'autres par le public. Evidemment, Talons aiguilles a été mon lancement au niveau mondial. La fleur de mon secret, qui va passer ce soir, n'est peut-être pas le plus connu du public mais c'est un de ceux qui m'a le plus marqué. Et il y en a d'autres, bien sûr.

Je ne sais pas pourquoi on me confie toujours des rôles de dure à cuire. Peut-être que je donne cette image... Le public comme les réalisateurs ont une vision des acteurs et des actrices qu'il est difficile de casser. Par exemple le dernier film de Cristina Comencini dans lequel j'ai joué, c'est une comédie, donc je n'ai pas vraiment le rôle d'une ingénue, mais pour le moins c'est un changement.

Je ne veux pas savoir si j'ai des limites et je ne le sais pas. Je crois que si on se met des limites, on ne peut pas passer au-delà. Moi je suis contre les limites.

Le cinéma et son évolution

Le cinéma est le reflet de la société et la société de maintenant n'est pas la même que lorsque j'ai commencé ma carrière il y a 50 ans. Je dis toujours que Pedro Almodovar n'aurait pas pu exister dans la dictature. Moi j'ai commencé mon travail avant, mais c'est avec lui que j'ai commencé à être connue.

Aujourd'hui, le cinéma se fait d'une manière plus libre, avec moins d'argent, mais aussi avec moins de limites. J'ai lu une interview de Dustin Hoffman dans laquelle il dit que le cinéma n'est déjà plus ce qu'il était avant. Il disait ça avec une sorte de reproche et d'amertume. Je ne suis pas Dustin Hoffman, mais je n'ai pas cette nostalgie. Je crois que la société évolue, que les choses évoluent avec des bons et des mauvais moments, et qu'il faut continuer à vivre sans nostalgie.

Le cinéma espagnol n'a jamais eu d'époque dorée. Il y a eu des personnalités fortes mais jamais de moments de gloire. On peut parler de Saura, bien sûr et c'est le roi de tous, de Bunuel... Ce qui est important, ce sont les moments sociaux que traversent les pays. C'est ce que reflète le cinéma.

Le théâtre

Pour moi, le théâtre, c'est la base de l'art. J'ai commencé comme ça ! C'est quelque chose que je n'oublie jamais car ça fait partie de mon âme. L'année passée, j'ai joué au théâtre dans la pièce The Crippled of Inishman. Mais le théâtre c'est tellement fatigant... Surtout la tournée ! J'aime beaucoup le théâtre, je le garde comme une sorte de sanctuaire doré, mais je n'en fais que de temps en temps car c'est trop fatigant.

Madame la Présidente

Quand j'étais présidente de l'Académie du cinéma espagnol [entre 1999 et 2002], le moment dont je suis la plus fière, c'est à la fin du gala, quand tout le monde est venu avec un panneau pour dire "non à la guerre". Ca a été comme une explosion ! Comme si on avait oublié qu'on était en démocratie et qu'on pouvait dire non à la guerre. Bon, après, il y en a qui auraient voulu me couper la tête. C'est après ça que je me suis sentie fière d'être présidente de l'académie. Le parti populaire a puni le cinéma après. Pas seulement le cinéma, d'ailleurs, mais toute la culture. Nous étions l'ennemi. Ils auraient voulu que la culture disparaisse, cela ne les intéressait pas.

Pedro Almodovar

La movida, c'était pour les rebelles ! Comme une tribu dont les membres se reconnaissent entre eux. Mais une tribu spéciale, car on était tous singuliers. On avait envie de s'amuser, d'écrire... Pedro [Almodovar] était l'un de ces rebelles. On était de la même génération, on avait la même énergie. Il était très amusant.

On se passait ses films en super 8, entre amis.On voyait déjà à quel point son cinéma pouvait être irrévérenscieux, fou, profane, baroque... Comme le super 8 n'avait pas de son, il faisait lui-même la voix des personnages, et il était très drôle !

Avec Pedro, soit tu vas jusqu'au bout, soit ça ne fonctionne pas. Et quand on rentre dans son travail, c'est très attractif.

Au début, avec lui, tout était plus festif. Mais plus il devenait important, plus il a dû envisager son travail avec exigence. Il étend cette exigence aux acteurs car c'est aux personnages qu'il accorde le plus d'importance. Travailler avec lui, c'est rencontrer les émotions les plus fortes, douloureuses ou très douloureuses, amusantes ou très amusantes. C'est comme s'il te déshabillait complètement pour que tu ailles vers lui totalement dénudée. Plus ou moins...

Pedro n'aime pas l'improvisation car pour lui ce qu'il veut de ses personnages est très clair. Parfois, mais très rarement, il te laisse jouer autre chose...

Pour lui, les femmes sont plus riches, plus complexes. Elles osent montrer leurs sentiments d'une manière plus claire. Pour Pedro, les hommes ne donnent pas autant de couleurs à son monde. Son monde est plutôt féminin.

______________________

«Marisa Paredes Crown Plaza-0057 05» par Pablo Tupin-NoriegaTravail personnel. Sous licence CC BY-SA 4.0 via Wikimedia Commons.

Autres photos : MpM

Pedro Almodovar dévoile le casting et des détails de Julieta

Posté par vincy, le 27 mars 2015

Pedro Almodovar s'apprête à tourner son 20e long métrage, Silencio, en mai. la sortie est prévue pour le premier semestre 2016, trois ans après sa comédie Les Amants passagers, son premier "échec" relatif en en 15 ans.

La presse espagnole a révélé le casting de son film: Emma Suarez, 50 ans, Prix Goya de la meilleure actrice en 1996, et Adriana Ugarte, 30 ans, très populaire depuis ses séries "El tiempo entre costuras" et "La senora", interpréteront Julieta, l'héroïne de ce drame "très sombre", à deux âges différents. Il explique de double choix ainsi dans El Pais: "Je n'aime pas tout ce travail excessif sur le maquillage pour rajeunir des acteurs vieillissants. Je préférais deux interprètes différents et ainsi jouer avec l'imagination du spectateur."

Silencio raconte l'histoire d'une femme depuis les années 80 jusqu'à aujourd'hui. Les deux comédiennes seront accompagnées de Inma Cuesta (Blancanieves), Nathalie Poza (Malas temporadas), Pilar Castro (Volver), Michelle Jenner (Isabelle de Castille dans la série de 39 épisodes éponyme), Blanca Parés (la série El secreto de Puento Viejo), Joaquín Notario (également au casting d'Isabelle de Castille, dans le rôle du Duc de Bragance), Daniel Grao (Les yeux de Julia), Rossy de Palma (Femmes au bord de la crise de nerf) et Dario Grandinetti (Les nouveaux sauvages, Parle avec elle).

Almodovar tournera ce film de "femmes" durant 3 mois en Galice, près de Séville (dans la Sierra de Huelva), dans les Pyrénées (du côté de l'Aragon) et à Madrid. Il explique que "les paysages sont comme une métaphore des personnages: les distances sont importantes". "Ce n'est peut-être pas le meilleur moment pour faire un films qui nécessite beaucoup de déplacements. Peut-être qu'il aurait mieux fallu faire un film de studio." Mais le cinéaste a cette histoire dans "le tiroir" depuis 2011 et depuis, elle n'a cessé de prospérer dans sa tête. Silence, il va tourner.

Affleck, Almodovar et Anderson récompensés aux Writers Guild of America Awards

Posté par vincy, le 15 février 2015

pedro almodovar

Dernière grande guilde à décerner ses prix avant les Oscars, celle des scénaristes, la Writers Guild of America (WGA) a révélé son palmarès samedi 14 février.

Le prix du meilleur scénario original a distingué Wes Anderson pour The Grand Budapest Hotel. C'est la première fois qu'Anderson remporte ce prix. Le prix du meilleur scénario adapté a récompensé Graham Moore pour The Imitation Game, écrit à partir du livre Alan Turing: The Enigma d'Andrew Hodges. Le scénario a longtemps été dans la "Black List" hollywoodienne des scripts à fort potentiel sans producteurs.

La WGA prime des auteurs dans de nombreuses catégories, de la télévision aux jeux vidéos, et distribue également des prix honorifiques. Ainsi Ben Affleck a reçu le Valentine Davies Award pour son appel à l'activisme et ses activités philanthropiques. De manière posture, Harold Ramis a reçu le Screen Laurel Award pour l'ensemble de sa carrière de scénariste.

Le plus prestigieux prix d'honneur, le Prix Jean Renoir, a été décerné à Pedro Almodovar, pour son art de la narration et l'ensemble de ses scénarios. Cette récompense est attribuée à un scénariste qui a œuvré à enrichir la littérature cinématographique.

Almodovar a révélé début janvier au Financial Times que son 20e long métrage, intitulé Silencio, était en préparation: "Le scénario est terminé et nous commencerons probablement le tournage en avril. Le casting est en cours de développement à l’heure actuelle, il est d’ailleurs compliqué parce que ce que j’ai écrit ne marche pas tout à fait avec mes acteurs “amigos”. C’est un retour à un cinéma de femmes, à de grands personnages féminins dans un drame très fort. Le titre du film est Silencio parce que c’est l’élément principal qui est à l’origine des pires choses qui arrivent à l’héroïne du film” expliquait-il au journal britannique.