Les Arcs 2017 : le cinéma allemand à l’honneur

Posté par MpM, le 19 décembre 2017

Pour sa 9e édition, le festival des Arcs, qui a ouvert ses portes le 16 décembre, consacre un focus au cinéma allemand. Cela se traduit par un panorama des réalisateurs allemands contemporains des plus emblématiques aux plus prometteurs avec une sélection de dix films parmi lesquels Barbara de Christian Petzold, Everyone Else de Maren Ade, L’amour et rien d’autre de Jan Schomburg, L’étrange petit chat de Ramon Zürcher, ou encore Victoria de Sebastian Schipper. L'occasion de (re)découvrir ce que le cinéma allemand a proposé de plus excitant ces dernières années.

C'est également la première fois que les Rendez-vous franco-allemands du cinéma, organisés par UniFrance et German Films dans le but de favoriser les coproductions entre les deux pays ainsi que la distribution de leurs films respectifs, se tiennent aux Arcs, dans le cadre du festival. Au programme, de nombreuses rencontres, débats et tables rondes qui permettent d'aborder des questions liées aux enjeux comparés du numérique ou de la chronologie des médias, et de réfléchir à des cas concrets de co-productions réussies.

On en a bien entendu profiter pour découvrir en avant-première le seul film allemand de la compétition, Le capitaine de Robert Schwentke (Flight plan, Divergente 2 et 3...) qui sortira en France le 21 mars. Une fresque historique décapante, inspirée de faits réels, qui se déroule en avril 1945, dans une Allemagne au bord de la défaite. Alors que le chaos se répand dans le pays et que l'armée se fracture entre commandos punitifs zélés et déserteurs aux abois, un jeune soldat usurpe l'identité d'un capitaine. Ce qui était au départ une manière de survivre devient un jeu dangereux lorsqu'il réunit autour de lui une troupe de déserteurs qu'il embarque dans une mission spéciale dont lui seul connaît les limites.

Dans un noir et blanc impeccable, servi par une mise en scène ample et inspirée, le film s'offre des fulgurances esthétiques lorsque la caméra semble flotter au-dessus d'une scène pour nous en faire lentement découvrir tous les détails, ou quand elle pivote soudainement pour révéler le contre-champ signifiant d'un plan déjà glaçant. Avec Le capitaine, on est un peu dans les montagnes russes du genre cinématographique comme de l'émotion. Par moments, le film a presque des accents de comédie : le faux capitaine se délecte de son pouvoir tout neuf, ce qui donne quelques scènes humoristiques assez réussies. On se réjouit d'ailleurs de le voir se jouer de ceux qui auraient dû être ses supérieurs, et se moquer de l'absurdité du monde militaire comme de celle de la guerre tout en les portant à leur paroxysme.

Le drame et l'horreur la plus abjecte sont pourtant eux-aussi au rendez-vous, lorsque le faux capitaine perd tout contrôle de son personnage. On ne sait s'il est contaminé par une époque qui vante la loi du plus fort, grisé par sa propre puissance, ou entraîné malgré lui toujours plus loin dans un rôle dont il ne peut plus se défaire et qui l'emporte aux confins de la folie, mais la deuxième partie est le récit sans fard d'une perte d'humanité froide et terrifiante. Robert Schwenkte ne filme pas les états d'âme du personnage (un seul plan très bref nous livre son sentiment intérieur) mais plutôt le mécanisme très bureaucratique qui lui permet de perpétrer ses crimes. C'est cela qui est probablement le plus frappant : un être tel que le capitaine ne peut exister que parce que le contexte le permet, les individus autour de lui étant au mieux passifs, au pire enthousiastes. Toute l'ironie (violente) de la chose étant renforcée par le simulacre de procès qui est relaté dans la dernière partie du film.

On sent bien toute l'ambiguïté que cherche à instiller le réalisateur, montrant à la fois la facilité avec laquelle son personnage, pur produit d'un système déshumanisé, bascule dans le mal absolu, et l'ambivalence compassionnelle qui anime le spectateur malgré lui. En effet, la séquence d'ouverture nous place d'emblée du côté du personnage, proie pitoyable d'une chasse à l'homme cruelle. On a peur pour lui, on se réjouit quand il trouve un moyen de sauver sa peau, et c'est seulement lorsqu'on réalise l'horreur dans laquelle il se jette à corps perdu que le piège se referme. Car on a beau être horrifié par son comportement, on voit toujours en lui la victime aux abois prête à tout pour survivre.

Ce regard ambivalent n'est évidemment pas une manière d'excuser le personnage, ou de justifier ses actes, mais plutôt de couper court à la théorie du "monstre inné" pour obliger le spectateur à réfléchir sur la fabrique du monstrueux et la responsabilité d'une société toute entière dans les pires exactions qui sont commises en son sein. Il n'est d'ailleurs guère difficile de trouver des exemples actuels, bien éloignés de la deuxième guerre mondiale, mais qui interrogent tout aussi crûment cette responsabilité collective, ainsi que la facilité de se retrancher derrière le "droit" et le danger d'une indifférence docile. C'est ce qui distingue Le capitaine d'un énième film sur la deuxième guerre mondiale, lui apportant non seulement une puissance d'évocation singulière, mais également une modernité cruciale.

Belmondo de nouveau sur un plateau?

Posté par vincy, le 19 décembre 2017


16 ans après son grave accident vasculaire cérébral, 8 ans après son dernier film - Un homme et son chien de Francis Huster (un échec total au box office en plus d'une critique stupéfaite du ratage) -, Jean-Paul Belmondo pourrait de nouveau revenir sur les plateaux de cinéma.

La star (160 millions d'entrées en France, 58 films millionnaires) aurait accepté de de tenir le premier rôle dans le prochain film de Fabien Onteniente, selon Antoine Duléry, un proche de l'acteur, qui a révélé l'information dans le journal La Meuse. Oui, nous savons: il faut que ce soit un acteur de la trempe de Belmondo pour que Ecran Noir parle d'Onteniente et d'un journal belge. Snobisme cinéphile...

Mais l'information est essentielle pour quiconque apprécie l'acteur de 84 ans, qui a débuté au cinéma il y a plus de 60 ans. Le réalisateur de Camping prépare un "road-movie" qui sera un hommage au comédien. Le projet a été initié par Antoine Duléry lui-même et Pathé aurait donné son accord pour la production. Même si le comédien reste handicapé par les séquelles de son AVC, il parvient, avec un effort palpable, à parler et à marcher.

Pluie d'honneurs

Il a reçu de nombreux hommages ces dernières années, dont une Palme d'honneur à Cannes en 2011, un Prix Lumière en 2013, et un Lion d'or d'honneur à Venise en 2016. En février, il a reçu un Hommage de l'Académie des César pour l'ensemble de sa carrière. La dernière fois qu'un projet autour de "Bébel" avait circulé c'était au début des années 2010. Claude Lelouch préparait un film, intitulé Les bandits manchots, qui ne s'était jamais fait.

Berlin 2018: les premiers films annoncés

Posté par vincy, le 18 décembre 2017

La Berlinale annonce ses premières couleurs. Van Sant et Jacquot auront le droit à la compétition, Kurosawa au Panorama, Coixet à une soirée de gala hors compétition, qui s'ajoutent tous au film de Wes Anderson déjà officialisé pour l'ouverture du Festival de Berlin 2018 le 15 février. Toutes sélections confondues, les vedettes seront au rendez-vous avec Huppert, Ulliel, Phoenix, Mara, Golino, Mortimer... Et ce n'est que la première fournée.

Competition

  • Don't Worry, He Won't Get Far on Foot, de Gus Van Sant, avec Joaquin Phoenix, Jonah Hill, Rooney Mara, Jack Black, Udo Kier
  • Dovlatov d'Alexey German Jr., avec Milan Maric, Danila Kozlovsky, Helena Sujecka, Artur Beschastny, Elena Lyadova
  • Eva de Benoit Jacquot, avec Isabelle Huppert, Gaspard Ulliel, Julia Roy, Richard Berry
  • Figlia mia (Daughter of Mine) de Laura Bispuri, avec Valeria Golino, Alba Rohrwacher, Sara Casu, Udo Kier
  • In den Gängen (In the Aisles) de Thomas Stuber; avec Franz Rogowski, Sandra Hüller, Peter Kurth
  • Mein Bruder heißt Robert und ist ein Idiot de Philip Gröning, avec Josef Mattes, Julia Zange, Urs Jucker, Stefan Konarske, Zita Aretz, Karolina Porcari, Vitus Zeplichal
  • Twarz (Mug) de Malgorzata Szumowska, avec Mateusz Ko?ciukiewicz, Agnieszka Podsiadlik, Ma?gorzata Gorol, Roman Gancarczyk, Dariusz Chojnacki, Robert Talarczyk, Anna Tomaszewska, Martyna Krzysztofik

Berlinale Special Gala

  • The Bookshop d'Isabel Coixet, avec Emily Mortimer, Bill Nighy, Patricia Clarkson
  • Das schweigende Klassenzimmer (The Silent Revolution) de Lars Kraume, avec Leonard Scheicher, Tom Gramenz, Lena Klenke, Jonas Dassler, Florian Lukas, Jördis Triebel, Michael Gwisdek, Ronald Zehrfeld, Burghart Klaußner
  • World premiere

Panorama

  • L'Animale de Katharina Mückstein, avec Sophie Stockinger, Kathrin Resetarits, Dominik Warta, Julia Franz Richter, Jack Hofer, Dominic Marcus Singer, Simon Morzé
  • Bixa Travesty de Claudia Priscilla et Kiko Goifman, avec Linn da Quebrada, Jup do Bairro, Liniker
  • Ex Pajé , de Luiz Bolognesi
  • Malambo, el hombre bueno de Santiago Loza, avec Gaspar Jofre, Fernando Muñoz, Pablo Lugones, Nubecita Vargas, Gabriela Pastor, Carlos Defeo
  • Obscuro Barroco d'Evangelia Kranioti
  • La omisión de Sebastián Schjaer, avec Sofía Brito, Lisandro Rodriguez, Malena Hernández Díaz, Victoria Raposo, Pablo Sigal
  • Profile de Timur Bekmambetov, avec Valene Kane, Shazad Latif, Christine Adams, Morgan Watkins, Amir Rahimzadeh
  • River's Edge de Isao Yukisada, avecFumi Nikaidou, Ryo Yoshizawa, SUMIRE , Shiori Doi, Aoi Morikawa
  • That Summer de Göran Hugo Olsson, avec Peter Beard, Lee Radziwill, Edith Ewing Bouvier Beale, Edith Bouvier Beale, Andy Warhol
  • Yocho de Kiyoshi Kurosawa, avec Kaho, Shota Sometani, Masahiro Higashide
  • Zentralflughafen THF, de Karim Aïnouz

Fin de tournage pour « Continuer » de Joachim Lafosse

Posté par vincy, le 18 décembre 2017

Joachim Lafosse (L'économie du couple) vient tout juste de terminer le tournage de son 8e long métrage. Continuer met en scène Virginie Efira et Kacey Mottet Kelin.

Cette adaptation du roman de Laurent Mauvignier raconte l'histoire d'une femme promise à un avenir brillant et qui a vu sa vie se défaire sous ses yeux. Comment en est-elle arrivée là ? Comment a-t-elle pu laisser passer sa vie sans elle ? Si elle pense avoir tout raté jusqu’à aujourd’hui, elle est décidée à empêcher son fils, Samuel, de sombrer sans rien tenter. Elle a ce projet fou de partir plusieurs mois avec lui à cheval dans les montagnes du Kirghizistan, afin de sauver ce fils qu’elle perd chaque jour davantage, et pour retrouver, peut-être, le fil de sa propre histoire...

Le roman a été publié en 2016 et s'est vendu à 60000 exemplaires.

Cette coproduction entre la belge Versus production et la française Les Films du Worso (Sylvie Pialat) sera distribuée par Le Pacte. Le tournage avec débuté le 30 octobre. Il s'est déroulé entre le Kirghizistan et le Maroc.

Keira Knightley chante « Le tourbillon de la vie » de Jeanne Moreau

Posté par vincy, le 17 décembre 2017

Pour Chanel et sa marque de joaillerie Coco Crush, la maison de luxe a fait appel à l'une de ses égéries, l'actrice Keira Knightley. Et en guise de pub virale, ils ont décidé de reprendre une chanson mythique, Le tourbillon de la vie, avec une simple guitare, la voix de la comédienne et des sous-titres pour l'international. So frenchy.

Ecrite par Serge Rezvani en 1957 pour Jeanne Moreau (disparue en août dernier), Le tourbillon a acquis le statut de chanson culte quand elle est chantée par Jeanne Moreau dans Jules et Jim de François Truffaut. En 1995, Renaud, Patricia Kaas et Alain Souchon font un trio sur cette chanson pour Les Enfoirés. Deux mois plus tard, elle est chantée par Vanessa Paradis, ancienne muse de Chanel par ailleurs, lors de la cérémonie d'ouverture du Festival de Cannes devant la présidente du jury, Jeanne Moreau, qui, émue, termine le titre avec elle. La séquence devient mémorable. Six ans plus tard, Paradis la reprend dans une compilation. Tal, qui invite Alizée pour la chanter en duo sur son album, la reprend en 2013.

Valérie Lemercier ira chercher le cœur de Céline Dion

Posté par vincy, le 16 décembre 2017

Il y a bien sûr un vague air de ressemblance. Côté humour, ce n'est par contre pas du tout la même ligne. Et pour le vocal, la voix fluette de Valérie Lemercier n'a rien à voir avec les variations coffrées de Céline Dion.

En juin, lors de la sortie de Marie-Francine (890000 spectateurs), Lemercier avait déjà émis l'idée de faire un film sur la diva québécoise. Alors qu'elle fait la promo de son film désormais disponible en vidéo et VàD, elle a confié à TV Magazine: "J'écris le scénario d'un biopic sur Céline Dion. Je ressens une vraie fascination pour son destin. Je réaliserai ce film et j'incarnerai l'héroïne de 5 à 50 ans." Céline Dion aura 50 ans l'année prochaine.

On imagine le biopic un peu décalé. Après tout Palais Royal! était une comédie satirique sur la famille royale d'Angleterre, avec Lemercier en "Lady Di" brune.

Dis-moi Céline avance vite: le tournage est calé pour la fin 2018. Mentor, impressario, producteur, époux et père de ses enfants, René Angélil, décédé en 2016, sera incarné par Jérôme Commandeur.

Au Parisien, la comédienne française avoue: "Je suis fascinée par sa voix, mais aussi par son destin, le fait qu'elle soit la dernière de 14 enfants, son rapport avec sa mère, son histoire d'amour avec René...".

Cette comédie biographique (en même temps Céline Dion n'est-elle pas la meilleure comique parmi les chanteuses célèbres vivantes, parodiée et moquée un peu partout?) devrait sortir fin 2019.

Révélée au public anglo-saxon avec la chanson du dessin animée La belle et la bête, sacrée mondialement avec la chanson du génrique de Titanic, Céline Dion n'a jamais fait de cinéma, hormis une séquence comme "guest" de Muppets Most Wanted. Même si ses chansons ont inspiré deux scènes cultes ces dernières années: dans Mommy de Xavier Dolan et dans le Marsupilami d'Alain Chabat.

Les Prix Louis-Delluc 2017 pour Barbara et Grave

Posté par vincy, le 15 décembre 2017

Mauvaise journée pour 120 Battements par minute: évincé des Oscars, il a été snobé par le Delluc. Le Prix Louis-Delluc 2017 a récompensé Barbara de Mathieu Amalric, à la fois docu-fiction, poème expérimental et biopic.

"C'est un film qui nous a beaucoup touchés par sa justesse", a déclaré Gilles Jacob, président du prix, ajoutant que le réalisateur  "est arrivé à quelque chose de très difficile: reconstituer l'univers d'une chanteuse et à l'incarner".

Le film avait fait l'ouverture d'Un Certain regard à Cannes, recevant du jury le Prix pour la poésie du cinéma. Il a aussi été le lauréat du Prix Jean Vigo.

Pour le Prix Louis-Delluc du premier film, le jury a aussi choisi un film cannois, sélectionné à la Semaine de la critique en 2016, Grave de Julia Ducourneau. Un film d'horreur qui a récolté plusieurs récompenses depuis sa présentation sur la Croisette. "C'est déjà une grande cinéaste, il n'y a pas un plan du film qui serait à retirer" a souligné Gilles Jacob. La réalisatrice "a une maîtrise de la mise en scène qui en fait pour un premier film quelque chose de tout à fait remarquable et dont nous sommes certains qu'il y aura une suite", a salué l'ancien Président du Festival de Cannes.

9 films en langue étrangère toujours en lice pour les Oscars 2018

Posté par vincy, le 15 décembre 2017

On n'est plus à une absurdité près dans cette catégorie des Oscars: le meilleur film en langue étrangère. Le film favori des critiques (cinq associations, dont celles de New York et de Los Angeles) avaient fait de 120 Battements par minute leur vainqueur.

Mais il semble que le film de Robin Campillo, qui a été un flop au box office nord-américain (86000$ seulement en 8 semaines), ne fasse pas la même unanimité qu'en France. Un lot de consolation aux European Film Awards (le montage) et zéro nomination aux Golden Globes démontrent que l'engouement des critiques et professionnels français n'est pas partagé ailleurs. Pour les Oscars, les votants ont préféré deux autres films Queer, Les initiés et Une femme fantastique.

La liste des demi-finalistes pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère colle à peu près à celle des Golden Globes, à une exception près: le film d'Angelina Jolie (First They Killed My Father) représentant le Cambodge. Hormis ça, l'Ours d'or, la Palme d'or, et et deux Grand prix du jury (Berlin, Venise, puisque celui de Cannes c'était 120 BPM) s'affronteront pour les 5 places finales révélées fin janvier. Sur les 9 films, trois étaient à Cannes, quatre à Berlin, deux à Venise.

Les 9 finalistes:

Les initiés (Afrique du sud), sélectionné à Berlin
In the Fade (Allemagne), prix d'interprétation féminine à Cannes
Une femme fantastique (Chili), prix du scénario et Teddy Award à Berlin
Corps et âme (Hongrie), Ours d'or à Berlin
Foxtrot (Israël), Grand prix du jury à Venise
L'insulte (Liban), prix d'interprétation masculine à Venise
Faute d'amour (Russie), prix du jury à Cannes
Félicité (Sénégal), Grand prix du jury à Berlin
The Square (Suède), Palme d'or à Cannes

Edito: mon biopic pour un César!

Posté par redaction, le 14 décembre 2017

Pour beaucoup, la mort de Johnny Hallyday a été une épreuve de saturation médiatique. Près de 15 millions de personnes ont quand même assisté à l'hommage populaire derrière leur petit écran. Sur France 2, Jean-Philippe, le film avec Johnny, a réalisé une belle performance lundi avec 3,7 millions de téléspectateurs. Arte a séduit 1,3 millions de téléspectateurs hier avec Conseil de famille de Costa Gavras.

L'autre grand défunt de la semaine, Jean d'Ormesson, qui a eu le droit à un hommage national, n'a pas démérité lui non plus offrant un record d'audience à La Grande librairie jeudi dernier sur France 5 (950000 téléspectateurs) et une jolie audience à France 3 avec Les saveurs du Palais où il incarne un Président de la république (2,3 millions de téléspectateurs).

Bref il y a eu overdose mais beaucoup réclamait leur piqûre. Il ne reste plus qu'à attendre les biopics sur le chanteur et l'écrivain. Le cinéma va forcément s'en emparer. Qui pour jouer Johnny et Jean? Ne vous moquez pas: ça doit trotter dans la tête des producteurs. On a bien eu Cloclo, Dalida, Cousteau, YSL, Coco Chanel... La tentation est trop grande et, comme le disait Oscar Wilde, il ne sert à rien d'y résister. Les deux ont des zones d'ombre, une grande gloire, une apothéose nationale...

Si on regarde de près les Golden Globes, douze acteurs et actrices dans 4 catégories ont reçu une nomination grâce à un personnage ayant existé. On peut y rajouter les quelques nominations pour la télévision où des acteurs et actrices qui ont incarné des personnages réels sont aussi bien présents. Depuis 2006, Michel Bouquet, Mathieu Amalric, Vincent Cassel, Eric Emosnino, Omar Sy et Pierre Niney, Marion Cotillard, Yolande Moreau, Catherine Frot ont tous et toutes été césarisé(e)s grâce à un biopic ou un film centré sur une personnalité non fictive.

Le biopic ça paye. Et surtout ça fait entrer la célébrité dans une mythologie. Celle où l'on transforme une réalité banale en effet spécial, on l'on déforme des faits divers en fiction extraordinaire.

Disney avale la Fox: c’est la souris qui mange le renard

Posté par vincy, le 14 décembre 2017

C'est le dernier monstre hollywoodien. La souris de Disney, 18,5% des recettes nord-américaines en salles, pourraient gober la 20th Century Fox, 12% des recettes cette année. 30% de part de marché (soit 3,2 milliards de $ avant la sortie du nouveau Star Wars, depuis janvier), c'est largement plus que les 20% de la Warner, les 15% de Universal ou les 9% de la Sony. On insiste sur le conditionnel du verbe pouvoir. Car si Disney a bien racheté les actifs du groupe 21st Century Fox appartenant à la famille Murdoch (52,4 milliards de dollars en action, auxquels s'ajoutent 13,7 milliards de dollars de dettes), les autorités de la concurrence n'ont pas encore dit leur mot sur ce méga-deal. Rien de suppose que le gouvernement Trump fasse à un tel cadeau à l'empire Walt Disney : il a déjà bloqué une méga-acquisition plus tôt dans l'année (celle du groupe Time Warner, et donc CNN, par l'opérateur ATT).

Selon les termes de l’accord définitif, Disney acquiert les studios télé et cinéma de la Fox, y compris Fox Searchlight, qui ont dominé les nominations aux Golden Globes lundi dernier, les chaînes FX et National Geographic, la chaîne indienne Star, la part de  la Fox dans Sky (en Europe) et la plate-forme de streaming vidéo Hulu (dont Disney est déjà coactionnaire avec NBCUniversal). Les Murdoch garderont juste la chaîne TV Fox, les chaînes locales, les chaînes d'infos et les chaînes sportives.

Disney veut ainsi s'armer face à la concurrence des GAFAS (Google, Apple, Facebook, Amazon) et de Netflix, notamment en s'octroyant un accès direct aux foyers avec les chaînes dTV et la plateforme SVàD.

Déjà propriétaire de profitables marques comme Marvel, Star Wars, Indiana Jones, et leader dans l'animation, le groupe de Burbank agrandit sa famille avec d'autres héros Marvel comme Deadpool , les 4 Fantastiques et les X-Men ( de quoi faire de nouveaux crossovers), mais aussi la franchise Avatar et des films comme The Shape of Water, l'un des favoris pour les Oscars. Ironiquement, la Fox avait distribué les six premiers films de la saga Star Wars. Le studio a aussi de sacrés succès dans son catalogue comme Independance Day, Maman j'ai raté l'avion, Une nuit au musée, Seul sur Mars, Seul au monde, la récente trilogie de La Planète des singes, The Revenant, Gone Girl, les films de Wes Anderson, mais aussi des séries comme Les Simpsons ou This is Us. Dans les prochains mois, la Fox a programmé The Post de Steven Spielberg, le nouveau Labyrinthe, Deadpool 2 et le biopic sur Freddie Mercury.

Il y a fort à parier, si la transaction est autorisée, que la Fox devrait voir son territoire se réduire. Si on ignore ce que va devenir l'animation, les franchises autour des super-héros vont être rapatriées sous le label Marvel.