Mad Men, Hunger Games et John Wick en plein cœur de New York

Posté par vincy, le 29 septembre 2017

Lionsgate a décidé de trouver des recettes dérivées en investissant dans un centre d'attraction en plein cœur de New York, près de Times Square: un restaurant Mad Men, un simulateur de vol Hunger Games et un face-à-face avec des assaillants issus de l'univers de John Wick sont prévus. Un cinéma 4D ainsi qu'une salle de spectacle, et une salle de réalité virtuelle sont également planifiés. A cela s'ajouteront un Lionsgate Café, une boulangerie Peeta (Hunger Games) et un magasin de produits dérivés des films du studio.

Ce lieu "indoor" devrait être ouvert en 2019. Le studio américain prévoit de décliner le concept ailleurs aux Etats-Unis et en Europe mais aussi en Asie et au Moyen-Orient. Lionsgate Entertainment City se distingue des autres parcs d'attraction de studios (Disney, Warner, Universal en tête) en étant situé dans les centres-villes ou des centres commerciaux.

Le studio avait déjà annoncé la construction de cinq "parcs" similaires il y a un an. Au total, il y en aurait une vingtaine dans les prochaines années. D'ici là, Lionsgate prévoit d'ouvrir trois parcs d'attractions à Jeju en Corée du sud, Hengqin en Chine et Dubai.

J.J. Abrams veut adapter le film d’animation japonais Your name

Posté par vincy, le 29 septembre 2017

Paramount Pictures et la société de prod de J.J. Abrams Bad Robot ont acquis les droits pour adapter le film animé japonais Your Name. Dans la veine de Ghost in the Shell, et dans l'attente d'un Akira qui se laisse désirer, le film serait une version en prises de vues réelles du film-phénomène de Makoto Shinkai.

Your Name a rapporté 355M$ dans le monde, dont 5M$ sur le territoire nord-américain. Il est le 4e film le plus vu au Japon, après Le voyage de Chihiro, Titanic et La Reine des neiges. C'est aussi le film japonais le plus vu en Chine. En France, le film a attiré 250000 spectateurs.

Le scénario de cette version américaine sera écrite par Eric Heisserer, nommé à l'Oscar en février pour Premier contact. Aucune date de production n'a encore été mentionné.Enregistrer

[Hommage à Dinard 2017] 3 questions à Christopher Smith

Posté par kristofy, le 28 septembre 2017

Le Festival du film britannique de Dinard avait plusieurs fois invité le réalisateur Christopher Smith à présenter ses films: une chance puisque puisqu'il s'agit souvent de la seule occasion de les voir dans une salle de cinéma en France.

Cette année le Festival lui rend un hommage, offrant ainsi l'opportunité de voir les différentes facettes de son travail. Une femme enfermée la nuit dans les couloirs du métro qui va découvrir qu'il y aurait une sorte de monstre (Creep), les employés d'une entreprise en week-end d'intégration qui vont être désintégrés les uns après les autres dans une comédie à l'humour noir sanglant (Severance), une naufragée en pleine mer sauvée par l'apparition d'un paquebot où apparemment il n'y a personne mais pas totalement (Triangle), dans l'Angleterre du 14ème siècle ravagée par une peste mortelle il y aurait un petit village où des gens survivraient (Black Death), un petit garçon et ses parents qui vont devoir aider le Père Noël à s'évader d'une prison (Get Santa) [par ailleurs Jim Broadbent joue dans ce film et il sera aussi honoré à Dinard] ou encore un jeune homme engageant un couple de voyous pour tuer son beau-père mais (Detour)... autant de personnages, de genres (de la comédie familiale au road-movie sanglant), de contre-point au formatage cinématographique qui font de ce cinéaste méconnu un auteur à découvrir.

L'occasion pour Ecran Noir de lui poser trois questions.

EcranNoir : On vous a découvert avec Creep il y a une dizaine d’années : au fil du temps, qu’est-ce qui est devenu plus facile ou plus compliqué pour faire un film ?
Christopher Smith : On pourrait croire qu’avoir un nom de réalisateur un peu connu dans la profession c’est plus facile, oui bien sûr, mais pas vraiment. Il y a l’idée générale dans la vie de gagner plus d’argent et d’en dépenser moins pour ça : la production d’un film c’est un peu pareil. Parfois pour tourner un film je dispose d’un budget confortable pour ce que je veux faire, comme par exemple le dernier Detour (photo) que j’ai pu faire comme il fallait. Pour d’autres films précédents, j’avais une très grande ambition qui devait s’arranger d’un budget un peu insuffisant. Je suis en train d’écrire un scénario qui devrait être un film à gros budget, je ne sais pas ce qui arrivera...

C’est naturel de vouloir se dépasser et d’avoir des ambitions créatives plus fortes. Après avoir fait Get Santa, on aurait pu penser que c’était le genre de "film de noël commercial" qui aurait du succès, et en fait il n'en a pas eu pas tellement à l’international, donc ça n’est pas plus facile ensuite. Pour le film Triangle, à priori plus bizarre, ça a pris beaucoup de temps pour pouvoir le faire (ndlr : voir ce qu'il nous en disait ici). Et pendant que j’étais sur ce projet de Triangle j’ai eu la proposition de réaliser Black Death juste après. j'ai donc enchaîné deux films à la suite mais après; j'ai dû attendre quatre ans pour revenir au cinéma. Ce que j’essaye de dire c’est qu’il faut un certain temps et un certain budget pour réaliser un film en respectant son imagination et ses ambitions. Woody Allen a fait des dizaines de films avec un petit budget avec lequel il peut contenir son monde, son imaginaire. J’écris des films pour lesquels souvent le budget ne peut pas contenir mon monde, alors ça prend plus de temps de pouvoir les faire.

EN : En France vos deux premiers films Creep et Severance sont sortis dans les salles de cinéma, mais pour les suivants Triangle, Black Death et Get Santa ça n’a pas été le cas et ils sont arrivés directement en dvd…
Christopher Smith : Je sais que je ne devrais pas dire ça comme ça, mais je ne veux pas y accorder une trop grande importance car ce qui compte vraiment c’est que les films circulent et qu’ils puissent être vus. Par exemple le cas de Get Santa est révélateur de ce genre de chose. On a découvert que, à moins d’être un très gros film de studio qui sort partout, en fait chaque pays semble sortir son propre film de Noël local quand il y en a un, mais pas un film venu d’ailleurs aussi bon soit-il. Pour Triangle c’est probable que Melissa George n’était pas considérée suffisamment comme une grande tête d'affiche. Black Death est sorti aux Etats-Unis dans un petit réseau de salles et son distributeur a pu gagner pas mal d’argent; j’aurais parié que ça arrive en France mais ça n’a pas été le cas, alors qu'il est sorti au cinéma en Allemagne. On ne sait jamais comment le film sera distribué. Pour le dernier Detour il y aurait une date de sortie en salles (ndr : en fait il est arrivé en dvd). C’est vraiment dommage parce que Black Death est un grand film qui mérite un grand écran dans une salle, je considère que c’est mon meilleur film (ndr : revoir ce qu'il nous en disait là).

EN : Avec ce dernier film Detour pour la première fois le décor n’est plus britannique, il a été tourné aux Etats-Unis : est-ce que faire un film là-bas, où il est plus naturel de voir des armes à feu, a une influence sur l’histoire qu’on écrit ?
Christopher Smith :
Il y a eu dans le passé, dans les années 50, plein de polars qu’on relie au genre film noir américain. J’adore ce type de film noir et aussi plein de thrillers américains du débuts des années 80. En fait j’aime particulièrement ce que j’appelle les ‘thrillers imaginatifs’, comme par exemple L'Inconnu du Nord-Express de Hitchcock. J’ai eu l’idée de l’histoire de Detour il y a longtemps en 2007, pendant que je cherchais le financement de Triangle. A cette époque j’étais beaucoup focalisé sur les structures d’un récit. Et pour cette histoire particulière il fallait des personnages américains dans un décor américain. On a l’impression que certaines choses ne peuvent se passer qu’aux Etats-Unis et que ça ne serait peut-être pas logique ailleurs. J’avais d’ailleurs eu à l’époque un producteur exécutif américain qui était partant pour lancer une production mais le projet a été mis en parenthèse puisque j’ai pu faire Triangle puis Black Death. Ce n'est que plusieurs années plus tard que j’ai développé de nouveau l’idée de Detour.

Si j’avais fait Detour en Angleterre ça aurait été à propos de l’Angleterre ou ici en France ça aurait été à propos de la France, le film aurait eu la couleur du pays. Faire ce film aux Etats-Unis , ce n'est pas à propos du pays mais c’est tout de suite directement en rapport avec les films américains, avec une certaine mythologie de codes du cinéma américain que, bien entendu, j’ai manipulé à ma façon. J’ai commencé avec l’idée d’un jeune qui voudrait tuer son beau-père et que son destin serait différent selon s'il le tuait ou pas. Detour est un jeu de structure avec des twists que le spectateur doit lui reconstruire, il fallait quelques balises. Pour revenir à ce qu’on disait, le processus de faire un film c’est comme l’expression 'man plans, God laughs', il y a tellement de paramètres incontrôlables…

Ce 28ème Festival du Film britannique de Dinard a programmé des projections de Severance, Triangle, Black Death . Une rencontre avec le public est également prévue.

Edito: To be (british) or not to be

Posté par redaction, le 28 septembre 2017

Le Festival du cinéma britannique à Dinard commence aujourd'hui. L'an dernier, tout le monde était sous le choc du Brexit. Depuis de l'eau a coulé dans la Manche, et les hésitations de la Première ministre, la détermination des négociateurs européens, les inquiétudes et incertitudes sur l'avenir du Royaume-Uni ont donné plutôt raison à ceux qui prônaient le maintien dans l'Europe.

Pendant ce temps là, le cinéma britannique continue d'être l'un des plus appréciés et respectés, dans les festivals et dans les salles. Bien sûr, il n'a pas forcément le succès des années 1990 quand les comédies sociales et drames d'époque envahissaient les palmarès et remplissaient les fauteuils. L'humour et l'élégance british n'ont pourtant pas disparu. Mais la nouvelle génération de cinéastes a plus de mal à s'imposer, toujours dans l'ombre des vétérans (Loach, Frears, Leigh, Boyle...). Il faut dire que le cinéma britannique est devenu presque schizophrénique pour ne pas dire tripolaire. Il y a un cinéma dramatique, plutôt d'auteur, souvent social. Des films coproduits avec la France ou les studios américains qui valorisent le patrimoine littéraire ou théâtral britannique. Et des grosses productions américano-anglaises destinées aux multiplexes.

Ce qui est intéressant à travers ces trois "familles" de film, c'est qu'il traduit l'esprit britannique du moment. Le regard juste sur une société morcelée, dure, précaire, à l'écart de la mondialisation. L'envie de retrouver une gloire culturelle perdue, tels la série The Crown par exemple entre perte de l'Empire et élan vers une société moderne, ou des films comme Le discours d'un Roi et Le Vice-Roi des Indes (et d'une certaine manière Dunkerque). Le fantasme d'être encore une puissance qui sauve le monde avec des super-agents comme James Bond ou ceux de Kingsman (au passage, ils collaborent toujours avec "l'ami américain" et jamais avec Interpol, Europol et les Européens, notamment parce que ces films sont davantage américains qu'anglais).

A l'exception des Bridget Jones (avec une actrice américaine pour incarner la plus célèbre des célibataires londonniennes), les comédies british, mixant drame, social et comédie, ont disparu de nos grands écrans. Certes, il reste de la fantaisie (Wallace & Grommit, Paddington) dans l'animation. Mais les Full Monty, Quatre mariages et un enterrement, Billy Elliot, Petits meurtres entre amis et autres The Snapper semblent loin.
Confident Royal (Victoria and Abdul), qui fait l'ouverture du Festival de Dinard, est presque une exception. Et une belle synthèse du cinéma britannique, alliant le rire, la fracture sociale (et "raciale"), l'Histoire et l'impérialisme. Le film de Stephen Frears, Le Vice-Roi des Indes, T2: Trainspotting et Kingsman 2 sont les quatre seuls longs métrages à se classer dans le les 50 premiers du box office anglais cette année. C'est dire l'effondrement du cinéma national. Il faut remonter à 2014 pour trouver deux cartons locaux dans le Top 10 (Paddington, The Inbetweeners 2).

Colonisé par le cinéma hollywoodien, le cinéma britannique ne peut compter que sur sa langue (qui lui facilite l'accès au marché nord-américain), la notoriété de ses acteurs (qui bénéficient de leurs rôles à Hollywood), de ses grands auteurs, et sur les festivals pour exister.

Au Festival de Karlovy Vary, Ken Loach a même prédit la fin du cinéma britannique: "Nous allons sortir de l’UE d’une façon ou d’une autre. Nos contrats de coproductions dépendent des travailleurs d’autres pays venant collaborer sur nos films au Royaume-Uni. Si ça devient très bureaucratique et compliqué, si nous quittons l’UE, ça rendra ce processus très difficile et il y a de bonnes chances que ça se produise." "Cela va freiner ces coproductions car elles deviendront trop lourdes" affirme-t-il.

Mais ne soyons pas aussi pessimiste que Loach. Malgré le Brexit, l'Europe cinématographique n'est pas prête à lâcher ses liens avec la patrie de Shakespeare, Hitchcock et des Beatles. Le Festival du cinéma européen des Arcs a ainsi choisi Andrea Arnold, trois fois Prix du jury à Cannes, comme présidente cette année. Le Festival des films d'histoire de Pessac sera sur le thème "So British !", avec une édition entièrement consacrée au Royaume-Uni.

En tant que Festival du cinéma britannique, Dinard va avoir le devoir d'être le village gaulois breton qui vient en aide aux "Bretons" pour résister à l'envahisseur américain et assurer la diversité cinématographique. Car en trente ans, derrière les Palmes d'or, Oscars et blockbusters, on voit bien que le cinéma venu d'Outre-Manche a perdu de sa "hype". "La nation britannique est unique à cet égard. Ils sont les seuls à aimer qu'on leur dise combien les choses sont mauvaises, à qui on aime se dire le pire" disait Churchill. Et si on regardait ce qu'il y avait de meilleur?

Le cinéma « La Pagode » passe sous pavillon américain

Posté par vincy, le 27 septembre 2017

Charles Cohen a racheté La Pagode, le cinéma d'art et essai situé dans le 7e arrondissement de Paris et fermé en 2015.

Classée Monument historique depuis 1990, La Pagode est protégée. L'inquiétude venait plutôt de son devenir, à l'époque.

Le groupe de Charles Cohen, Cohen Media Group, affirme que le bâtiment "fera l'objet d'une restauration minutieuse et approfondie". Quand? Ce n'est pas précisé.

Le groupe de Charles Cohen est connu aux Etats-Unis pour distribuer des films art et essai (les plus récents: Une journée à travers le cinéma français, Visages, Villages, Le client, Les Cowboys, Journal d'une femme de chambre, Mustang et Marguerite). La société, qui assure à la fois la production, la distribution et même l'exploitation (à New York et Los Angeles), a été crée en 2008.

Charles Cohen, milliardaire qui pèse environ 2,65 milliards de $, passionné par le cinéma européen et notamment français, est l'un des plus gros promoteurs immobilier aux Etats-Unis.

Cinespana 2017 invite à toutes les rencontres

Posté par MpM, le 27 septembre 2017

La 22e édition de Cinespana, qui commence ce vendredi 29 septembre, est placée sous le signe du renouveau. Après la baisse drastique des subventions accordées à la manifestation en 2016, l'équipe organisatrice a tout mis en oeuvre pour que le festival se maintienne au niveau qui est le sien depuis sa création, faisant notamment appel à des mécènes privés.

"Grâce à la collaboration d’importantes institutions culturelles toulousaines, mais aussi d’artistes, de professionnels, d’exploitants, de techniciens, d’enseignants et de bénévoles, Cinespaña peut proposer cette année une programmation qui déborde amplement les frontières du cinéma et invite à toutes les rencontres" soulignent ainsi Alba Paz Roig et Loïc Diaz-Ronda, les deux co-directeurs de la programmation qui succèdent à Patrick Bernabé, en préambule du dossier de presse.

Et que nous réserve concrètement cette nouvelle édition ? Sur la forme, rien n'a changé : quatre compétitions (longs métrages récents, documentaires, "nouveaux réalisateurs", courts métrages), un panorama d’œuvres inédites et distribuées, des avant-premières, des hommages... Seules deux nouvelles sections ont fait leur apparition, reprenant et clarifiant ce qui existait jusqu'alors : le Labo, qui réunit cinéma de genre, animation, détournements et expérimentations filmiques en tout genre, et Miradas, espace de réflexion sur les enjeux de la société espagnole contemporaine consacré au documentaire.

Sur le fond, les festivaliers auront comme toujours des choix à faire entre les nombreux films présentés. Parmi les temps forts, on retrouve notamment : María (y los demás) de Nely Reguera et La Chana de Lucija Stojevic (tous les deux en ouverture) ; Abracadabra de Pablo Berger (en clôture et en avant-première avant sa sortie le 3 janvier prochain) ; Vivir y otras ficciones de Jo Sol (en compétition et en avant-première avant sa sortie le 6 décembre) ; le merveilleux Psiconautas de Pedro Rivero & Alberto Vázquez (en panorama) ; Incierta gloria de Agustí Villaronga (en première française) ; El bar de Álex de la Iglesia (en panorama, alors que le film n'est distribué que via Netflix) ; les courts métrages Decorado de Alberto Vázquez (pré-sélectionné aux césar), Morning Cowboy de Fernando Pomares (sélectionné à Berlin) et Contact de Alessandro Novelli (sélectionné à Annecy)...

Sans oublier la séance monographique consacrée à l'artiste Maria Canas ("la Vierge terroriste des archives") ; le cycle sur le cinéma quiqui (genre né à la fin des années 1970, avec pour personnage principal le jeune délinquant de banlieue et pour modèle les films américains de gangs, qui trahit un climat d'urgence sociale) ; l'hommage (en sa présence) à Álex Brendemühl et de nombreux autres ateliers, rencontres et séances jeune public. De quoi séduire comme chaque année les nombreux festivaliers et professionnels pour qui Cinespana est synonyme de carrefour incontournable de tous les cinémas espagnols.

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22e édition de Cinespana
Du 29 septembre au 8 octobre 2017 à Toulouse
Informations et horaires sur le site de la manifestation
Cinespana sur Ecran Noir depuis 2007

Un autre film en projet pour DiCaprio et Scorsese

Posté par vincy, le 27 septembre 2017

martin scorsese leonardo dicaprioDepuis Gangs of New York en 2002, Leonardo DiCaprio et Martin Scorsese ont fait équipe dans 5 films. Pour mesurer l'impact de leur collaboration, quatre de ces films sont parmi les cinq plus gros succès au box office du réalisateur. Et les cinq films sont parmi les 11 plus gros succès de l'acteur.

Alors que les deux oscarisés sont déjà liés par deux projets - The Devil in the White City et Killers of the Flower Moon - ils sont en négociation pour un troisième film, Roosevelt. Il s'agit d'un biopic produit par Paramount sur Theodore Roosevelt, dit Teddy (qui donna le fameux Teddy Bear), dit Moustache (1858-1919), 26e Président des Etats Unis (1901-1909) et ancien gouverneur de New York. Teddy a eu une vie bien remplie. Elu à 42 ans, il a été Prix Nobel de la paix, il est l'un des quatre présidents sculptés sur le Mont Rushmore, avec George Washington, Thomas Jefferson et Abraham Lincoln. Il était aussi écrivain.

Scott Bloom sera chargé de "synthétiser" et "dramatiser" cette vie politique intense. Libéral et autoritaire, progressiste et pacifiste, stratège militaire et fondateur des parcs naturels nationaux, interventionniste et souverainiste, environnementaliste et anti-immigration, le personnage était complexe.

Matt Damon dans la peau d’un charlatan

Posté par vincy, le 26 septembre 2017

Matt Damon, qui sera bientôt à l'affiche de Downsizing de Alexander Payne et de Suburbicon de George Clooney, tous deux en compétition au dernier festival de Venise, va incarner John R. Brinkley dans un film inspiré d'une histoire vraie. Charlatan, est l'histoire d'un médecin qui escroquait ses patient en leur faisant croire qu'il avait trouvé un remède contre l'impuissance.

Le film sera produit par Matt Damon et Kimberly Steward, duo déjà derrière Manchester by the Sea.

Charlatan est l'adaptation d'une biographie parue en 2007, America’s Most Dangerous Huckster, the Man Who Pursued Him, and the Age of Flimflam, écrite par Pope Brock (inédit en France). Il raconte la vie du Dr. John Romulus Brinkley (1885-1942), qui s'est enrichi en insérant des testicules de boucs dans le scrotum (les bourses) d'hommes impuissants. Evidemment plusieurs patients sont morts de cette transplantation artisanale, ce qui lui valu des poursuites judiciaires. Une fois les autorités alertées, il s'est exilé au Mexique. Brinkley a aussi créé plusieurs stations de radio. Il s'essaya même à la politique, par deux fois. Mais c'est en s'exilant au Mexique qu'il réussira à relancer ses radios et ses cliniques. Sur la fin de sa vie, en pleine seconde guerre mondiale, il devra se déclarer en faillite et faire face à un procès. Il est mort quelques temps plus tard.

Brian Koppelman et David Levien (Ocean’s Thirteen) écriront le scénario.

Tour d’horizon des courts métrages présélectionnés pour les César 2018

Posté par MpM, le 25 septembre 2017

On connaît désormais les courts métrages pré-sélectionnés pour les César dans les catégories "meilleur court métrage" et "meilleur court-métrage d'animation". Ils sont au nombre de 36 (24 en prise de vue réelle et 12 en animation), tous choisis par des comités spécifiques constitués de spécialistes du domaine.

Un deuxième tour permettra dans un second temps de déterminer les œuvres véritablement nommées, cette fois par le cortège de votants qui aura la possibilité de les découvrir préalablement sur grand écran ou via les DVD fournis dans le coffret réunissant les nommés.

On retrouve assez logiquement dans les deux listes des films ayant eu une belle carrière en festival et parfois couronnés des prix les plus prestigieux. De manière assez incontournable, il y a par exemple d'anciens sélectionnés cannois (en 2016 ou en 2017, en fonction de leur date de visa) comme La laine sur le dos de Lotfi Achour, Le silence d'Ali Asgari et Farnoosh Samadi, Les enfants partent à l'aube de Manon Coubia, Decorado d'Alberto Vasquez et Pépé le morse de Lucrèce Andreae. Love de Réka Bucsi, lui,  était à Berlin. Le film de l'été d'Emmanuel Marre a reçu le Prix Jean Vigo. I want Pluto to be a planet again était à Clermont Ferrand et Annecy. L'ogre de Laurène Braibant a été récompensé à Annecy et Grenoble, et ainsi de suite. Tous ceux-là peuvent faire office de favoris, même si les critères de vote demeurent souvent assez obscurs.

Bien sûr, nous avons nous aussi nos chouchous, dont on espère qu'ils figureront dans les listes finales (5 courts métrages et 4 courts métrages d'animation). Ainsi, Noyade interdite de Mélanie Laleu, merveilleuse fable humoristique sur la monétisation à outrance de notre société, et l'ultra moderne solitude des êtres qui ne parviennent pas à y trouver leur place ; La convention de Genève de Benoit Martin, comédie très finement dialoguée qui oppose deux bandes rivales à la sortie du lycée, entre confrontation musclée et recherche de diplomatie (avec un casting de jeunes acteurs époustouflants, ce qui n'est pas peu dire quand on connaît la difficulté à trouver des adolescents qui sonnent juste dans le court métrage) ; Les enfants partent à l'aube de Manon Coubia, qui porte un regard sensible sur la relation complexe, ténue et intime, entre une mère et son fils devenu chasseur alpin, peut-être sur le point de partir au combat.

Ils pourraient néanmoins être battus sur le fil par des films "à sujet" comme Mare nostrum de Rana Kazhaz et Anas Khalaf (un père syrien prépare brutalement sa fille à la traversée de tous les dangers qui les attend) ou Le silence d'Ali Asgari et Farnoosh Samadi (une petite fille doit traduire les propos difficiles du médecin pour sa mère), sans oublier Le film de l'été d'Emmanuel Marre (déambulation estivale d'un homme paumé qui se prend d'amitié pour le fils d'un ami), ou encore le très classique Marlon de Jessica Palud sur une adolescente qui s'apprête à rendre visite à sa mère en prison.

Côté animation, impossible de passer à côté du nouveau film de Chloé Mazlo, Diamenteurs, qui utilise un matériau intime pour dresser un parallèle sidérant entre le processus qui transforme un diamant brut en pierre ultra formatée, et celui qui fait de même avec les êtres humains. De la même manière, on adore depuis le début l'insolent Decorado d'Alberto Vasquez, qui dévoile un monde effrayant, malsain et dysfonctionnel dans lequel tout n'est que décor et artifice. Sans oublier le très décalé Alphonse s'égare de Catherine Buffat et Jean-Luc Gréco sur un adolescent involontairement en roue libre, le puissant Negative space de Max Porter et Ru Kuwahata, une histoire très simple de connivence entre un père et son fils à travers la confection d'une valise, et Pépé le morse, premier film particulièrement maîtrisé de Lucrèce Andreae, sur une famille confrontée au deuil.

Mais quelles que soient les listes finales (elles seront annoncées le 31 janvier), c'est de toute façon une belle reconnaissance que de figurer dans cette première sélection, qui met la lumière sur le meilleur du court métrage français récent. On ne peut donc que conseiller aux cinéphiles impénitents, amateurs de courts métrages ou simples curieux de regarder les 36 films pour se faire leur propre opinion, et découvrir ainsi les réalisateurs sur lesquels il faut compter.

Les 12 courts métrages d'animation en lice

- A l'horizon d'Izabela Bartosik-Burkhardt
- Alphonse s'égare de Catherine Buffat et Jean-Luc Gréco
- Decorado d'Alberto Vázquez
- Diamenteurs de Chloé Mazlo
- I want Pluto to be a planet again de Marie Amachoukeli et Vladimir Mavounia-Kouka
- L'ogre de Laurène Braibant
- Le futur sera chauve de Paul Cabon
- Love de Réka Bucsi
- Le jardin de minuit de Benoît Chieux
- Mon homme (poulpe) de Stéphanie Cadoret
- Negative space de Ru Kuwahata et Max Porter
- Pépé le morse de Lucrèce Andreae

Les 24 courts métrages en lice

- 1992 Anthony Doncque
- A Brief history of Princess X de Gabriel Abrantes
- Blind sex de Sarah Santamaria-Mertens
- Debout Kinshasa ! de Sébastien Maitre
- Et toujours nous marcherons de Jonathan Millet
- Féfé limbé de Julien Silloray
- Goliath de Loïc Barché
- Goût bacon d'Emma Benestan
- Guillaume à la dérive de Sylvain Dieuaide
- Je les aime tous de Guillaume Kozakiewiez
- La convention de Genève de Benoît Martin
- La laine sur le dos de Lotfi Achour
- Le bleu blanc rouge de mes cheveux de Josza Anjembre
- Le film de l'été d'Emmanuel Marre
- Le silence d'Ali Asgari et Farnoosh Samadi
- Les bigorneaux d'Alice Vial
- Les enfants partent à l'aube de Manon Coubia
- Les misérables de Ladj Ly
- Mare nostrum de Rana Kazhaz et Anas Khalaf
- Marlon de Jessica Palud
- Noyade interdite de Mélanie Laleu
- Panthéon discount de Stéphan Castang
- Pas comme des loups de Vincent Pouplard
- Tangente de Julie Jouve et Rida Belghiat

Gisèle Casadesus (1914-2017), la doyenne des comédiennes s’en va en silence

Posté par vincy, le 25 septembre 2017

La doyenne du cinéma français Gisèle Casadesus "s'est éteinte paisiblement" le 24 septembre a déclaré son fils, le chef d'orchestre Jean-Claude Casadesus à l'AFP. Née le 14 juin 1914, elle avait 103 ans. Elle venait d'être élevée au grade de grand-croix de l'ordre de la Légion d'honneur.

Après un premier prix de comédie au Conservatoire national supérieur d'art dramatique à l'âge de vingt ans,elle était entrée à la Comédie-française à l'âge de 20 en 1934. Elle y resta durant 28 ans et devint la 400e Sociétaire de l'institution. Cette grande dame du théâtre (un Molière d'honneur, deux Molière du meilleur second-rôle) avait joué aussi bien les auteurs que classiques que Pirandello, Ionesco ou Duras. Elle a été sur les planches quasiment sans interruption jusqu'en 2014, soit 80 ans de scène!

Sa carrière au cinéma n'a pas été aussi impressionnante, même si, en vieillissant, on continuait de lui confier des rôles secondaires. C'est, paradoxalement, après ses 70 ans, qu'elle trouva sa place au cinéma. Gisèle Casadesus avait débuté en 1934 dans L'Aventurier de Marcel L'Herbier. On la retrouve dans Les Aventures de Casanova de Jean Boyer (1947), Le Mouton enragé de Michel Deville et Verdict d'André Cayatte, en épouse de Jean Gabin (1974), Hommes, femmes, mode d'emploi de Claude Lelouch (1996), Post coïtum animal triste de Brigitte Roüan (1997), Les Enfants du marais de Jean Becker et La Dilettante de Pascal Thomas (1999). Dans les années 2000, elle fut davantage sollicitée: par Guillaume Canet (Deux vieilles dames et l'accordeur, court métrage), Jeanne Labrune (C'est le bouquet !), Robert Guédiguian (Le Promeneur du Champ-de-Mars), Valérie Lemercier (Palais royal, en Reine-mère), Gilles Paquet-Brenner (Elle s'appelait Sarah). Mais c'est surtout Jean Becker qui lui offre son plus joli rôle au cinéma, celui de Margueritte dans La tête en friche en 2010, où elle incarne une vieille dame, autrefois voyageuse et fervente lectrice, qui lit des romans à haute voix pour Germain, quasi illettré (Gérard Depardieu).

Née dans le 18e arrondissement de Paris, Gisèle Casadesus est la fille du compositeur et chef d'orchestre d'origine espagnole Henri Casadesus et de la harpiste Marie-Louise Beetz. En 1934, ella épousé le comédien Lucien Probst (dit Lucien Pascal). Ils ont eu quatre enfants: Jean-Claude Casadesus, de la comédienne Martine Pascal, le compositeur Dominique Probst et l'artiste plasticienne Béatrice Casadesus.