Le scénariste, réalisateur et producteur néerlandais Paul Verhoeven sera le Président du jury de la 67e Berlinale qui se déroulera du 9 au 19 février 2017. Son dernier film, Elle, sortira sur les écrans allemands le 2 février 2017.
"Avec Paul Verhoeven comme Président du jury, nous avons un cinéaste qui a travaillé dans différents genres, aussi bien en Europe qu'aux Etats-Unis. La palette de son travail cinématographique reflète sa créativité, la diversité, l'audace ainsi que sa volonté d'expérimenter", a déclaré le directeur de la Berlinale, Dieter Kosslick dans un communiqué du Festival.
Verhoeven avait notamment participé au Berlinale Talent Campus de 2013 où il avait exposé et partagé ses méthodes de travail et sa vision de la production des deux côtés de l'Atlantique. Aucun film de Paul Verhoeven n'a été présenté à la Berlinale.
Avec Turkish Delight en 1973, il reçoit une nomination aux Oscars dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère. Quatre ans plus tard, avec Soldier of Orange, il obtient une nomination aux Golden Globes. L'appel d'Hollywood l'amène à réaliser trois gros hits consécutifs : Robocop, Total Recall et Basic Instinct (deux fois nommé aux Oscars, hors-compétition à Cannes). Malgré l'échec de Showgirls, devenu culte avec le temps, il reste à Los Angeles et réalise Starship Troopers et Hollow Man. Entre science-fiction, thriller et érotisme, le réalisateur a toujours aimé flirter avec les tabous et la transgression.
Il revient en Europe et sort le très bon drame de guerre Black Book en 2006, sélectionné à Venise. Les spectateurs attendront dix ans pour revoir un film signé Verhoeven: Elle, en compétition à Cannes, tourné en français, représente la France aux Oscars et reçoit de multiples distinctions, pour le film comme pour son actrice principale Isabelle Huppert.
Du 10 au 17 décembre, le Festival de cinéma européen des Arcs célèbrera sa 8e et ambitieuse édition sous le signe des femmes. Cette année le festival a décidé de célébrer la jeune génération de femmes réalisatrices européennes à travers un programme "Nouvelles Femmes de cinéma". Outre la sélection de 10 réalisatrices qui viendront présenter leur film, la manifestation publiera une étude sur le thème, organisera deux tables rondes et une masterclass de la compositrice Béatrice Thiriet en plus d'ateliers "boîte à idées" et de la venue de Valéria Golino, invitée d'honneur du Festival. De plus la moitié des films en compétition sont l'œuvre d'une cinéaste.
Les 10 "Nouvelles Femmes de cinéma":
Houda Benyamina (Divines) ; Rebecca Daly (Mamal) ; Laura Bispuri (Vierge sous serment) ; Veronika Franz (Goodnight Mommy) ; Jessica Hausner (Lourdes) ; Agnes Kocsis (Fresh Air) ; Alanté Kavaïté (The Summer of Sangaile) ; Rachel Lang (Baden Baden) ; Nanouk Leopold (Brownian Movement) ; et Pia Marais (Layla Fourie)
EVENEMENTS
Ouverture: Patients, de Grand Corps Malade et concert du groupe La Femme. Clôture: La communauté de Thomas Vinterberg et concert de The Pirouettes Masterclass: Bertrand Bonello, invité d'honneur, qui accompagnera trois films dans le cadre sa carte blanche - Scum d'Alan Clarke, Deep End de Jerzy Skolimowski et Le braqueur de Benjamin Heisenberg
BUSINESS
Les Arcs c'est aussi un rendez-vous B2B avec le village des coproductions Arc 1950 du 10 au 13 décembre avec 20 projets en développement et notamment trois projets québécois en plus d'une conférence "Coproduire avec le Québec" ; Work in Progress avec 15 projets de films européens en post-production en quête de financements complémentaires et/ou de distributeurs ; Le sommet des Arcs, du 13 au 17 décembre, rencontre s professionnelles pour les distributeurs et les exploitants avec en parallèle le Laboratoire des initiatives, L'atelier des sorties et Les ateliers di Sommet (dont l'un consacré à l'utilisation des réseaux sociaux)
FUN
Le festival a d'autres atouts:
- Du futurisme avec Drive Test 360° ; Everest VR ; Drone l'Expérience ; Le Village VR
- Du son avec un quiz cinéma-musique le dimanche, des concerts, des DJ sets
- De la glisse avec l'Igloo Party (non non non ce n'est pas ce que vous pensez)
- Des cocktails.
JURYS
- longs métrages:Radu Mihaileanu (Président), Mélanie Doutey, Mélanie Bernier, Ólafur Darri Ólafsson, Sebastian Schipper, Catherine Corsini et Bruno Coulais. - courts métrages:Antonin Peretjatko (Président), Alice de Lencquesaing, Lola Bessis, Audrey Estrougo, Finnegan Oldfield, Grégory Audermatte et François Theurel.
FILMS
La compétition:
- Clair obscur de Yesim Ustaoglu (Turquie)
- Home de Fien Troch (Belgique)
- Glory de Kristina Grozeva et Petar Valchanov (Bulgarie)
- Layla M de Mijke De Jong (Pays-Bas) accompagné d'un ciné-débat avec le jeune publuc
- L'indomptée de Caroline Deruas (France)
- Miséricorde de Fulvio Bernasconi (Suisse)
- Lady Macbeth de William Oldroyd (Royaume Uni)
- Pyromaniac de Erik Skjoldbaerg (Norvège)
- The Fixer de Adrian Sitaru (Roumanie)
- Zoology d'Ivan Tverdovskiy (Russie)
Sélection Playtime:
- Indivisibili d'Edoardo de Angelis (Italie)
- King of Belgians de Jessica Woodworth et Peter Brosens (Belgique)
- Jamais contente d'Emilie Deleuze (France)
- Paris pieds nus de Fiona Gordon et Dominique Abel (Belgique)
- Primaire d'Hélène Angel (France)
- Une vie ailleurs d'Olivier Peyon (France)
- The Oath de Baltasar Kormakur (Islande)
Sélection Hauteur:
- Belle dormant d'Ado Arrietta (France)
- L'ami (François d'Assise et ses frères) de Renaud Fely et Arnaud Louvet (France)
- It's not the time of my life de Szabolcs Hajdu (Hongrie)
- Orpheline d'Arnaud Des Pallières (France)
- Quit staring at my plate de Hana Jusi (Croatie)
- The Last Family de Jan Matuszynski (Pologne)
Sessions frayeurs:
- Grave de Julia Ducounrau (France)
- Cave de Henrik Martin Dahlsbakken (Norvège)
- Dans la forêt de Gilles Marchand (France)
- Goodnight Mommy de Veronika Franz et Severin Fiala (Autriche)
La 39e édition du Poitiers film festival s’est traditionnellement achevée par la proclamation du palmarès. Mais comme toujours en festival, la liste des quelques films récompensés ne suffit pas à rendre hommage au très bon niveau de la compétition. Retour sur douze autres courts métrages sélectionnés qui ont attiré notre attention (par ordre alphabétique).
Ayaldama de Dias Kulmakov (Kazakhstan)
On reconnaît d’emblée les qualités cinématographiques des films venus des ex-pays soviétiques, comme le Kazakhstan ou l’Ukraine : des plans larges savamment composés, des éclairages intérieurs de toute beauté, une mise en scène ample et épurée. Même s’il y a comme ici quelques maladresses et autres affectations (notamment des ralentis appuyés sur les personnages et la tentation d’aller vers une imagerie de carte postale), le film parvient à créer une ambiance plutôt riche et envoûtante.
Entre la tierra de Sofía Quirós Ubeda (Argentine)
Du pur cinéma de sensations qui nous embarque avec l’héroïne, une femme solitaire vivant en harmonie avec la nature. Lorsque surgit une jeune fille (fantôme ? double ? réminiscence du passé ?), quelque chose se joue qui la transformera à jamais. On est happé par la beauté des plans et l’épure de la narration au service d’une réflexion métaphysique sur l’existence.
Fais le mort de William Laboury (France)
Un sujet générationnel, filmé de manière quasi documentaire et construit comme un thriller, qui mêle habilement harcèlement, pouvoir des réseaux sociaux et réflexion technologique. Sa force d’évocation et l’intelligence de son dénouement lui ont valu le Prix canal + lors du dernier festival de Clermont Ferrand. A noter que le réalisateur William Laboury avait un autre film en compétition à Clermont, Hotaru, récompensé par le prix spécial du jury. Indéniablement un nom à retenir.
Hausarrest de Matthias Sahli (Suisse)
Une dystopie absurde et trash dans laquelle un homme assigné à résidence subit, impuissant, le comportement de plus en plus autoritaire de son bracelet électronique. L’utilisation de larges plans fixes accentuent l’importance du hors champ qui permet d’aller assez loin à la fois dans l’horreur et l’humour noir.
Pour sa 39e édition, le Poitiers Film Festival proposait un programme riche et varié mêlant avant-premières, focus sur le cinéma danois, rencontre avec la comédienne Lola Créton, leçon de cinéma de la réalisatrice d’animation Florence Miailhe ou encore masterclass "musique et cinéma" avec Dominique Cabrera et Béatrice Thiriet. Mais c’est bien entendu la compétition internationale de courts métrages réalisés par des étudiants en cinéma qui constituait une fois encore le cœur de la manifestation.
Cette année, la sélection se composait de 49 films (sur 1452 inscrits), issus de 36 écoles et représentant 24 pays. Au risque de se répéter, ce qui frappe d’emblée à Poitiers, c’est la qualité générale des œuvres proposées. Fictions ou documentaires, live ou animées, gros budgets ou productions fauchées, toutes avaient leur place dans une compétition de fait assez homogène et plutôt réjouissante qui proposait à la fois sujets forts, matière à discussion et beaux moments de cinéma. De quoi composer un palmarès équilibré qui fait à la fois la part belle à la narration et aux propositions formelles.
Le jury international (composé de Natalia Chernysheva, Claire Diao, Olivier Gorce, Julien Lilti et Marie Madinier) a ainsi assez logiquement accordé son grand prix à Anna de Or Sinai, qui avait déjà reçu le Grand Prix de la Cinéfondation lors du dernier festival de Cannes. Le film dresse le portrait touchant d’Anna, une femme d’une quarantaine d’années qui se met en quête, le temps d’une soirée, d’un homme qui pourrait partager sa solitude. Jamais mièvre ni cruelle, la jeune réalisatrice filme son héroïne avec une bienveillance lumineuse qui lui redonne peu à peu confiance. En une nuit, sans éclats ni rebondissements spectaculaires, Anna passe d’une mélancolie amère à une forme d’autodérision et d’humour qui tirent le récit vers une légèreté joyeuse et presque décalée.
Prix spécial du jury, Valentina de Maximilian Feldmann reçoit également le prix Amnesty International et le prix du public. Une unanimité qui s’explique plus par son sujet que par ses réelles qualités cinématographiques. Il s’agit en effet d’un documentaire en noir et blanc sur le quotidien d’une famille tzigane de Macédoine, raconté à sa manière par une petite fille de dix ans. A la fois ultra-stylisé et souvent maladroit, le film tient le spectateur à distance par un esthétisme inutile et des choix de mise en scène dénués de subtilité (gros plans fixes sur les visages des différents membres de la famille, plan en plongée sur la famille au milieu des ruines qui lui servent de logement…) qui cherchent plus à déclencher l’émotion qu’à faire le récit précis du destin des personnages.
Alors que le Paris International Fantastic Film Festival occupe le Max Linder Panorama, l'une des plus belles salles de Paris, depuis mardi, le cinéma de genre continue de traverser une longue crise en France. Les films fantastiques, avec des zombies, des vampires, d'horreur etc... ne manquent pas dans la production mondiale. Régulièrement les productions hollywoodiennes arrivent dans les salles. Ceux là parviennent à dépasser les 300000 entrées (voir atteindre les 700000 spectateurs comme American Nightmare 3 ou 1,5 million de spectateurs comme Conjuring 2).
Pour les autres, c'est plus compliqué. Malgré leur excellente réputation et leur carton dans leur pays, les films coréens, espagnols ou japonais ont du mal à s'exporter et, au mieux, séduisent entre 100000 et 300000 curieux. Et ne parlons pas du cinéma français qui prend des pincettes à produire des films de ce genre et qui quittent rapidement l'affiche une fois sorti. Pas étonnant que la plupart des cinéastes friands de ce style s'exilent en Californie, lassés de devoir trouver des financements, de ne pas trouver leur public. Quand ils ont été distribués.
Car il y a de nombreux films vus dans les Festivals qui ne sortent pas en salles. Comme le souligne la réalisatrice Alice Lowe (Prevenge, un Rosemary's Baby coulant sous l'hémoglobine) dans un entretien à Ecran Noir: "Ça serait dommage que le film soit découvert sur Netflix et en vidéo à la demande, je sais que c’est une possibilité mais je veux qu’il soit vu dans une salle de cinéma. En tant que cinéaste la salle de cinéma c’est le but, on se souvient toujours de certaines expériences ou émotions ou rires lors dune projection dans une salle avec du public."
Un genre qui a mauvais genre
Malheureusement, nombreux sont les films vus aux festivals de Bruxelles, Montréal, Gérardmer ou même dans les séances spéciales de grands festivals internationaux qui ne trouvent pas le chemin des salles. Une fois de plus, les festivals deviennent alors un refuge pour films réclamant l'asile d'un multiplexe. Il va être intéressant de voir comment le film de Julia Ducournau, Grave, sera reçu le 15 mars. Auréolé d'un vrai gros buzz depuis la Semaine de la critique à Cannes, ce film d'épouvante est évidemment éprouvant (à Toronto, certains spectateurs sont sortis de la salle) sera un nouveau test pour le cinéma français, devenu plutôt avare en cinéma fantastique ou d'horreur.
Au PIFFF, sept des 16 longs métrages (compétition et hors compétition) n'ont pas de distributeurs français. Qu'on aime ou pas ce genre de films, il s'agit quand même d'une diversité qu'il faudrait mieux défendre, mieux préserver. Il a peut être mauvais genre mais, comme souvent, dans le fond, ce cinéma utilise des codes cinématographiques particuliers pour parler de la société ou de l'Homme de manière allégorique ou subversive. Ce n'est que du cinéma. Justement, c'est du cinéma. Il n'y a pas de raison qu'il soit un passager clandestin dans les salles ou un apatride squattant les ordinateurs, souvent en téléchargement illégal, ou la vidéo à la demande.
Sensation au dernier festival de Cannes (en séances de minuit), carton au box office coréen (80M$ de recettes, leader annuel toutes nationalités confondues), Dernier train pour Busan, qui a emballé la critique, n'a pas connu un énorme succès à l'international. Les fans ont adoré, certes, mais en France (275000 entrées) ou aux Etats-Unis (300000 entrées) le résultat final fut modeste. On peut le regretter.
Mercredi 7 décembre, la Gaumont a annoncé avoir acquis les droits pour des remakes en langue anglaise et en langue française. La Gaumont n'envisage aucun film en français mais a bien l'intention de faire une version américaine du thriller de zombies. Selon Variety, Europacorp, Studiocanal, Sony et la Fox étaient sur les rangs. On peut saluer le beau coup du studio français qui a été conquis par le film dès sa présentation cannoise.
Pour le distributeur et producteur coréen Next Entertainment World, il s'agit de donner au cinéma coréen l'opportunité d'être vu par un plus grand nombre et un public plus élargit, soulignant en creux que l'hyper violence du film avait sans doute limité sa capacité à attirer du public à l'étranger.
Premier film de Yeon Sang-ho, allégorie d'une Corée corrompue, Dernier train pour Busan aura donc une seconde vie hollywoodienne comme de nombreux thrillers latino américains, scandinaves ou asiatiques. Il s'agira aussi de la première production cinématographique américaine en langue anglaise pour la Gaumont, qui pilotera le projet à partir de son bureau de Los Angeles, qui travaille déjà pour des séries TV à dimension internationale.
Tu ne tueras point a tué la concurrence. Le film de Mel Gibson, qui connaît un beau succès en salles aux Etats-Unis comme en France, a remporté neuf prix aux Australian Academy of Cinema and Television Arts Awards, les Oscars australiens: meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur (Andrew Garfield), meilleur second-rôle masculin (Hugo Weaving, pour la seconde année consécutive), meilleur scénario, meilleure image, meilleur montage, meilleur son et meilleur montage. Une razzia pour un film que personne n'a vu venir.
Tu ne tueras point, histoire imaginée au début des années 200, premier film du réalisateur Gibson depuis 2006, a une autre particularité. Tous les personnages sont américains mais un seul acteur est du casting est américain, le rôle principal est interprété par un britannique tandis que le reste des comédiens sont tous australiens.
Le film avait reçu une longue standing ovation au dernier festival de Venise et a été cité parmi les dix meilleurs films de l'année du National Board of Review.
Autant dire qu'il ne restait que quelques prix à distribuer cette nuit à Sydney: Odessa Young, meilleur actrice et Miranda Otto, meilleur second rôle féminin , toutes deux pour The Daughter, également récompensé pour son scénario adapté ; le prix de la meilleure musique est revenu à Tanna et celui des costumes a été décerné à Girl Asleep.
Un prix pour l'ensemble de sa carrière à distingué Paul Hogan, aka Crocodile Dundee.
Paolo Sorrentino (La grande bellezza, "The Young Pope") abandonne Loro. Ce devait être son prochain film. Loro était consacré à Silvio Berlusconi, en évoquant son ascension vers le pouvoir.
Or, le réalisateur vient de révéler à Cinecitta News que "c'était une histoire compliquée et qu'il n'est pas toujours possible de faire le film que vous avez envie de faire."
Loro devait se tourner l'année prochaine. Le cinéma italien spéculait même sur l'acteur qui devait incarner Berlusconi: Massimo Boldi semblait bien parti. Sans s'attarder sur les raisons de cet abandon, le cinéaste a du se résigner face aux nombreux obstacles qui l'attendaient. P
Pour les Italiens, Berlusconi est une figure du passé, qui ne les intéressent plus. Par ailleurs, dans le climat politique actuel, le financement de films italiens devient de plus en plus compliqué. Malgré la notoriété du cinéaste et sa capacité à attirer des coproducteurs étrangers, Sorrentino, en s'attaquant à un sujet aussi politique, ne pouvait peut-être pas réunir le budget nécessaire.
Surtout, comme nous l'avions dit lors de l'annonce du projet, les films de Sorrentino ont été récemment co-financés et distribués par Medusa, une société de Berlusconi. Et à part la puissante Medusa, peu de sociétés en Italie peuvent produire les films de Sorrentino, parmi les plus chers du cinéma local (entre 10 et 13M d'euros).
Cependant, rassurons nous, enthousiasmé par son travail pour la télévision avec The Young Pope, Paolo Sorrentino a annoncé qu'il écrivait une deuxième saison.
Le film Prevenge a été présenté en compétition durant le 27e édition du Festival de Dinard en octobre. Ce premier long métrage avec un humour noir particulièrement féroce montre une femme enceinte qui suit les conseils de son fœtus pour aller tuer différentes personnes sont elle veut se venger...
On croise les doigts pour une sortie du film prochainement en France, mais déjà pour les parisiens une bonne nouvelle : Prevenge est en compétition au PIFFF, le Paris International Fantastic Film Festival qui commence aujourd'hui (pour s'achever le 11 décembre) septembre au Max Linder Panorama : rendez-vous à la projection samedi 10 décembre à 19h30.
En attendant, nous avions rencontré sa réalisatrice et actrice Alice Lowe à Dinard avec son bébé dans les bras :
Ecran Noir : Après le film Touristes ou vous étiez à la fois scénariste et actrice, pour Prevenge vous êtes à la fois scénariste actrice et aussi la réalisatrice, qu’est ce qui vous a inciter à passer derrière la caméra cette fois ? Alice Lowe : Après la belle expérience qu'a été Touristes j'ai eu envie de réaliser moi-même un film, mettre en scène c’est en fait un désir que j’avais au fond de moi depuis longtemps. Après Touristes j’avais un projet de film que je voulais faire mais ça prenait beaucoup trop de temps à se mettre en place niveau production, c’était un gros projet et donc ce n'était pas facile de trouver le budget vu que je n’avais pas vraiment d’expérience significative comme réalisatrice, à part un court-métrage. Alors il y a eu un autre projet plus simple et moins risqué au niveau du financement où j’ai pu disposer d’un petit budget avec lequel je pouvais faire ce que je voulais : et c’est devenu Prevenge. J’ai voulu proposer le scénario à un autre réalisateur qui m’a répondu que c’était trop sombre pour lui qui faisait plutôt des comédies romantiques. Il a adoré le script mais il m’a dit qu’il ne saurait pas le mettre en image et qu’il fallait que ça soit moi qui le réalise, que j’étais la meilleure personne pour en faire un bon film. A ce moment-là ce n’était pas mon projet de le réaliser parce que j’étais enceinte, j’avais beaucoup de choses à gérer et je pensais que c’était idiot de me rajouter ça en plus. C’était pourtant évident que le réaliser était la bonne décision. J’étais tellement prête depuis longtemps à réaliser un film que je pouvais faire n’importe quel film, et surtout celui-là vu le contenu de l’histoire. Comme c’était un petit budget on pouvait éventuellement se permettre de stopper le tournage une journée si j’étais malade, ou on pouvait reporter si mon bébé arrivait plus tôt que prévu. Finalement le tournage a été prévu au moment vers mon septième mois de grossesse, j’ai tourné le film en 11 jours et tout c’est très bien passé.
"Il va y avoir du sang!"
EN : Il y a plusieurs scènes de violence graphique dans le film : comment trouver l’équilibre entre montrer un peu de sang, beaucoup de sang, vraiment beaucoup de sang, est-ce que vous vous êtes fixé des limites pour les images violentes ? Alice Lowe : Comme c’était un petit budget j’avais une complète liberté, et donc aucune limite au niveau de la violence. J’aurais voulu encore plus de scènes sanglantes d’une certaines manière mais on n’avait pas le temps. Préparer le sang et les blessures ça prend environ 2 heures, tout a été fait pour de vrai devant la caméra avec quelques pompes de faux sang et du maquillage, bref les effets spéciaux sanglants on les a fait en direct. Pour certains plans j’ai trouvé que ça ne faisait pas assez et pour que ça fasse plus il y a eu après un petit peu de post-production avec des effets numériques, mais très peu. Je ne me suis fixée aucune limite, d’ailleurs être enceinte c’est aussi à propos de ça : il va y avoir du sang! Souvent au cinéma un accouchement c’est quelqu’un qui attend dans une autre pièce et on entend des cris mais on ne voit rien, je voulais qu’on voit du sang pour ce moment. Le film se devait presque de montrer du sang pour les différentes victimes, il s’agit d’exprimer qu’une grossesse est quelque chose de dangereux. Une grossesse ce n’est pas quelque chose de doux et mignon avec des fleurs, c’est quelque chose qui transforme le corps. La grossesse c’est la destruction d’une identité et en même temps la création d’une nouvelle identité, et c'est ça que je voulais montrer de manière drôle et à la fois effrayante.
EN : Prevenge a été sélectionné à Dinard parmi les films en compétition, alors que ce type de film est souvent catalogué en séance spéciale ou en séance de minuit ? Alice Lowe : C’est un formidable honneur d’être en compétition à Dinard, c’est valorisant d’être pris au sérieux. J'adore les films de genre comme l'horreur ou le fantastique et ça ne me dérange pas d’être programmée en séance nocturne, mais c'est bien aussi d'être en compétition avec des films qui n'ont rien à voir. Déjà Prevenge avait été choisi par la Semaine de la Critique à Venise. Nous étions ravis. Je crois que le festival de Dinard est très ouvert à promouvoir autant des comédies que des nouveau auteurs. Dinard semble très en avant-garde d’une certaine manière. Je suis très surprise des réactions des festivaliers : ici le public est très curieux et avide de nouvelles expériences cinématographiques. Quand j'ai appris que j'étais dans la compétition, ça a été: 'ouah vraiment ? oh, c'est fabuleux'. Vous savez c’est un premier film fait en onze jours avec un petit budget, alors on n’imagine pas être en compétition avec d’autres projets qui ont eu des budgets bien plus gros et des acteurs plus connus. C’est très flatteur pour ma première réalisation, une belle surprise.
"Ça serait dommage que le film soit découvert sur Netflix et en vidéo à la demande, je sais que c’est une possibilité mais je veux qu’il soit vu dans une salle de cinéma."
EN : Si quelqu’un vous dit que Prevenge est un des films favoris pour une récompense ? Alice Lowe : C’est très gentil ça. On a une expression en Angleterre qui dit 'don't count your chickens before they're hatch' (ndr équivalent chez nous de 'ne pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué'). Tout ce qui se passe depuis que ce film est terminé est une surprise, chaque fois que l’on reçoit une bonne nouvelle de ce genre on est étonné. C’est un film qui m’est très personnel à propos de ma grossesse. Comment l’esprit d’une femme vit cette expérience, et je ne m’attend pas à ce que quelqu’un comprenne ça. Que beaucoup de gens apprécie et aime mon film c’est vraiment une agréable surprise. Tout ce qui arrive au film c’est comme avoir du sucre glace en plus sur le gâteau, si on gagnait un prix ça serait une cerise sur le gâteau mais on est déjà très content avec le gâteau.
EN : Quelque chose est prévu pour une distribution en France ? Alice Lowe : Pas encore, on est toujours en discussion avancées avec des distributeurs anglais et des distributeurs américains qui sont très intéressés, on va voir pour la France et d’autres pays aussi. Quand le festival de Venise a annoncé avoir sélectionné notre film pour septembre, il était tout juste terminé. En fait il n’y a pas encore grand-monde qui a vu le film pour le moment, les gens du business en Angleterre ne l’ont pas encore vu ni même d'ailleurs certaines personnes de l’équipe (le film sortira le 10 février 2017 au Royaume Uni, ndlr). On est plutôt optimiste pour qu’il y ait une sortie en France. Ce que je veux dire c’est qu’on a vraiment fait ce film pour qu’il soit vu dans une salle de cinéma, en post-production avec le montage on a apporté un grand soin au sound-design pour un public de cinéma. Ça serait dommage que le film soit découvert sur Netflix et en vidéo à la demande, je sais que c’est une possibilité mais je veux qu’il soit vu dans une salle de cinéma. En tant que cinéaste la salle de cinéma c’est le but, on se souvient toujours de certaines expériences ou émotions ou rires lors dune projection dans une salle avec du public.
EN : Au Festival Britannique de Dinard on peut vous voir participer à deux autres films comme comme actrice : Chubby funny et Adult life skills qui sont aussi des premiers longs-métrages ? Alice Lowe : Après avoir joué dans Touristes il y a beaucoup de gens dans l’industrie du cinéma qui ont vu et adoré ce film, et qui ont su que j’étais ouverte à participer à d’autres projets équivalents. J'étais amie avec Rachel Tunnard, je savais qu’elle était talentueuse, et quand elle a réalisé donc Adult life skills j’y ai fait un petit rôle dedans avec plaisir. Pour Chubby funny je connaissais un peu le producteur avant, le cinéma indépendant anglais est un petit monde. C’est un peu une coïncidence que je sois dans ses deux films et qu’ils soient là à Dinard en même temps que mon film Prevenge. Je me sens chanceuse que le public de Dinard puisse les voir en même temps, mais pour ce qui me concerne c’est des petits rôles où on ne me reconnait pas forcément.
Jimmy Kimmel sera l'animateur des 89e Oscars 2017, le 26 février prochain selon le magazine Variety. L'animateur du “Jimmy Kimmel Live” a déjà présenté les Emmy Awards et les American Music Awards.
C'est la première fois qu'il animera les Oscars. L'humoriste de 49 ans tient l'antenne depuis 2003 avec son show. Il est souvent apparu dans des productions hollywoodiennes dans son propre rôle (Projet X, Ted 2, Pitch Perfect 2) quand il ne fait pas des voix pour des films d'animation (Garfield, Les schtroumpfs 2).
L'an dernier, il avait présenté une émission spéciale après les Oscars, Jimmy Kimmel Live! for "After the Oscars", qui a été récompensée par la Writers Guild of America Award.
Jimmy Kimmel succède à Ellen DeGeneres, Neil Patrick Harris et Chris Rock.