Cannes 2016 – Télex du marché: Helen Mirren, Halle Berry, Nadine Labaki, Laurent Cantet et Boris Vian

Posté par vincy, le 20 mai 2016

- Paolo Virzi, en sélection à la Quinzaine avec Folles de joie, va réaliser son premier film en langue anglaise avec The Leisure Seeker. Cette comédie dramatique réunira l'oscarisée Helen Mirren et le membre du jury Donald Sutherland, qui seront un couple de retraités dont les jours sont comptés et qui décident de partir en voyage à travers les Etats-Unis. Le tournage est prévu pour cet été et la sortie au printemps 2017.

- Deniz Gamze Ergüven, la réalisatrice de Mustang prépare son prochain film qui sera aussi tourné en anglais aux États-Unis. Kings se déroulera à Los Angeles lors des émeutes de South Central, en 1992. Halle Berry y jouera une mère de famille vivant dans ce quartier.

- Après Caramel et Et maintenant, on va où?, la cinéaste libanaise Nadine Labaki réalisera Capharnaüm, fable documentaire sur un enfant qui porte plainte contre ses géniteurs pour l'avoir mis au monde. Le tournage devrait commencer cet automne.

- Laurent Cantet, Palme d'or pour Entre les murs, va tourner cet été L'atelier, et revient au huis-clos pédagogique. Des jeunes, lors d'un atelier d'écriture, doivent écrire un roman policier dans un temps limité. Portrait de jeunesse, le film confrontera le passé de La Ciotat et la vie présente de cette génération.

- On avait eu L'Ecume des jours par Michel Gondry. On va avoir J'irai cracher sur vos tombes de l'espagnol Santiago Zannou (Alacrán enamorado). Boris Vian is hype. L'adaptation sera signée Cyril Gely à qui l'on doit Chocolat. Ce sera la deuxième fois que ce roman connaîtra une déclinaison cinématographique.

Cannes 2016: le palmarès de la Cinéfondation

Posté par vincy, le 20 mai 2016

Le Jury de la Cinéfondation et des courts métrages - cette année présidé par Naomi Kawase, entouré de Marie-Josée Croze, Jean-Marie Larrieu, Radu Muntean et Santiago Loza - a décerné les prix de la Cinéfondation, lors d’une cérémonie salle Buñuel, suivie de la projection des films primés.

Le Premier Prix récompense le film israélien de Or Sinai (The Sam Spiegel Film & TV School), Anna. Il est doté de 15000€ et reçoit un ticket pour un prochain festival de Cannes dès son premier long métrage.
Le Deuxième Prix est remis au britannique Hamid Ahmadi (The London Film School), In The Hills. Il est doté de 11250€.
Le Troisième Prix est ex aequo entre le film hongrois de Nadja Andrasev (Moholy-Nagy University of Art and Design), A Nyalitas Nesze, et le vénézuélien Michael Labarca (Universidad de Los Andes), La Culpa, probablemente. Ils reçoivent 7500€.

La Cinéfondation accorde aux trois lauréats la même dotation – 15 000 € pour le premier, 11 250 € pour le deuxième et 7 500 € pour les troisièmes – sur présentation d’un traitement de long métrage dans les 2 ans qui suivent ce palmarès.

Cannes 2016: Nos retrouvailles avec Nicolas Cage

Posté par vincy, le 20 mai 2016

Il est loin le temps où Nicolas Cage nous emballait en amoureux passionné dans Sailor & Lula (Palme d'or), enchaînant les rôles romantiques et un peu déjantés chez tonton Coppola (Peggy Sue s'est mariée), les Coen (Arizona Junior), Norman Jewison (Eclair de lune), Mike Figgis (Leaving Las Vegas). Il y a 20 ans, l'acteur égérie d'un certain cinéma américain, pas forcément propre sur lui, a fait le choix de se compromettre dans des blockbusters hollywoodiens. Sexe, drogue, belle bagnole. La tentation du fric était grande. Le flambeur Cage, pas forcément belle gueule, mais acteur attachant a donc musclé ses biceps pour des films d'action de Michael Bay, Simon West, John Woo (le bon Volte/Face), Brian De Palma (le bon Snake Eyes), Joel Schumacher, Dominic Sena, Ridley Scott... On est évidemment un peu injuste car l'acteur a quand même fait un tour de New York chez Martin Scorsese et s'est dédoublé chez Spike Jonze. Mais depuis les années 2000, les navets deviennent plus importants que les bijoux (Lord of War faisant exception en 2005). De Benjamin Gates au remake de Bad Lieutenant, de Bangkok Dangerous à World Trade Center en passant par L'Apprenti sorcier et un nombre incroyable de séries B de type Ghost Rider, on l'avait perdu.

De temps en temps, il revient avec un beau rôle (Joe, de David Gordon Green, 2013). Et le plus souvent ses films sortent directement en vidé. pas un seul hit depuis 2007. Pas un seul démarrage honnête depuis 2012. Pourtant, ce lecteur de Jules Verne et de comics assume ses choix cinématographiques -) SF, fantasy, horreur, polars...-, ces "merdes" et n'a jamais arrêté de tourner. Il a même réussi à trouver quelques beaux personnages à défendre. On le croit toujours à terre et on salue à chaque fois une forme de rédemption. "Je me demande si le tournant n'a pas été Ghost Rider, un motard vendant son âme au diable. Une merde encore, qui avait le mérite de dire quelque chose de moi, avant que je traverse, plus tard, ma propre filmographie en fantôme" expliquait-il dans une interview il y a deux ans.

Consommateur compulsif qui s'achetait yachts, châteaux et belles voitures, collectionneur dans l'âme, il a été ruiné par le fisc américain. De quoi là aussi produire un déclic. Il a cherché de nouveaux projets, des films dignes. Le voici en clôture de la Quinzaine des réalisateurs avec Dog Eat Dog de Paul Schrader. Un film noir qui le remet dans la lumière avant qu'on ne le (re)découvre dans Snowden d'Oliver Stone et quelques autres films divers (comédie, guerre, thriller). A 52 ans, Nicolas Cage se dit qu'il a encore quelques bons films à faire, entre deux "merdes".

Cannes 2016: Le quintet féminin de The Neon Demon

Posté par kristofy, le 20 mai 2016

The Neon Demon est l’un des films les plus attendus du Festival. Survendu? En tout cas, il est loin des éléments de langage qui ont alimenté ses teasers. Ce Black Swan dans le milieu de la mode est plus stylisé qu'horrifique. Only fan forgives.

Nicolas Winding Refn a su imposer sa marque (les initiales NWR sont devenues le logo de sa signature) et son style (l'art est un acte de violence). Après des films aussi différents que Bronson, Valhalla Rising remarqués dans le circuit des festivals et sortis en salles de cinéma il devient un nouveau familier du Festival de Cannes avec Drive (palme du meilleur réalisateur en 2011), Only God Forgives (en compétition officielle en 2013), il y est aussi membre du jury en 2013. Nicolas Winding Refn est aussi devenu un supporter VIP pour le ‘film de genre’ à Cannes : il est présent aux séances du 40ème anniversaire de Massacre à la tronçonneuse, aux nouveaux films de Alejandro Jodorowsky, et il présentera en sélection Cannes Classics La Planète des vampires de Mario Bava en version restaurée ...

The Neon Demon sera son premier film où des femmes seront les personnages principaux : une jeune mannequin devient l'objet de désir et de jalousie d’autres femmes prêtes à tout pour 'prendre' sa beauté et sa fraicheur naturelles.

Elle Fanning a grandi devant les cameras. Elle est actrice depuis ses 3 ans et, une fois adolescente, elle fait merveille dans Somewhere, Twixt, Super 8. La jeune fille a maintenant 18 ans mais elle s’est déjà transformée en jeune femme troublante : son physique de lolita blonde ne s’accorde plus bien avec la détermination sévère de son regard bleu. Elle Fanning est devenue une sylphide aussi belle que redoutable, l’héroïne idéale pour ce film.

Jena Malone a elle aussi passé son adolescence sur les plateaux, dans des films comme Donnie Darko, The United state of Leland, Sucker Punch et enfin Hunger games. Cette brune devenue blonde (et rousse dans le film de NWR), actrice devenue chanteuse (avec son groupe The Shoe) fait toujours preuve d’une dualité étonnante avec ses fêlures dissimulées ou son caractère de manipulatrice dangereuse : c'est elle qui désire le personnage de Jesse interprété par Elle Fanning, par elle que tout va déraper. Dominatrice, nécrophile, lesbienne,... Elle ose tout.

Malgré un rôle plus secondaire, il y a aussi Christina Hendricks, qui sera pour toujours la divine secrétaire de la série Mad men, avec ses tailleurs ajustés mettant en valeur ses formes voluptueuses proches de Jessica Rabbit. La jolie rousse est cependant bien plus qu’une pin-up, elle ne demande qu’à le prouver avec d’autres rôles comme celui que lui avait déjà offert Nicolas Winding Refn dans Drive . Elle a retrouvé Ryan Gosling dans Lost river et a également tourné Detachment avec Adrien Brody et Dark places avec Charlize Theron.

En plus de ce trio deux autres blondes mannequins seront bien présentes à l’image : Abbey Lee Kershaw et Bella Heathcote, toutes deux australiennes nées en 1987.

Abbey Lee Kershaw est une top-model overbookée entre ses 19 et 24 ans pour les plus grandes marques, ensuite son physique à la fois glam et punk lui ouvre les portes du cinéma : Mad Max fury road déjà à Cannes, Gods of Egypt sorti il y a quelques semaines, et donc The Neon Demon. C'est ironiquement celle qui est trop vieille pour le métier, mais aussi celle qui a la peau la plus dure quand il faut triompher.

Bella Heathcote avec son visage de poupée à qui on aurait insufflée la vie, joue souvent avec cette apparence de femme-enfant: Time out de Andrew Niccol, Dark shadows de Tim Burton, Cogan de Andrew Dominik à Cannes, Orgueil et Préjugés et Zombies et le prochain Cinquante nuances plus sombres… Ici, elle incarne la jalousie et la mesquinerie. La végétarienne qui a un peu de mal à digérer de la viande. Celle qui balance: « Ça fait quel effet de marcher dans une pièce comme si au milieu de l’hiver tu étais le soleil ? »

[20 ans de festival] Cannes 2016 : 2011 – Radicalité et esthétisme

Posté par vincy, le 20 mai 2016

Alors bien sûr, en 2011, il y a Dominique Strauss-Kahn. Une pipe forcée dans un hôtel avale toute l'actualité. Et puis après c'est Lars von Trier qui fait des siennes avec un point Godwin qui l'éjectera de la Croisette. En 2011, on a, pour la première fois, été rattrapé par le reste du monde. D'habitude, nous sommes dans notre bulle cannoise, coupés des informations, indifférents aux affres de la planète. Tout n'est que cinéma.

Cette année là, l'info en continu ne parlait pas de 7e art, même sur la Croisette. On dissertait sur un patron du FMI déchu et un cinéaste palmé dépressif.

Pourtant, on a vu de beaux films. L'Apollonide : Souvenirs de la maison close, Polisse, La piel que habito, Pater, We Need to Talk About Kevin, Habemus Papam et notre chouchou Le Havre. On se souvient alors des putes sublimées de Bonello, de Joey Starr dansant et pleurant, de la noirceur ambivalente d'Almodovar, de Vincent Lindon au naturel, du visage effaré de Tilda Swinton, l'errance amusante de Michel Piccoli et de ce film humaniste de Kaurismäki. C'est aussi là que commencera le destin incroyable de The Artist, ajouté à la compétition en dernière minute.

Le jury a préféré la radicalité d'Il était une fois en Anatolie, la luminosité du Gamin au vélo, et l'esthétisme de The Tree of Life. Ceylan, Dardenne, Malick. Un cinéma d'auteur pointu, où l'humain est piégé par ses émotions, ses sentiments, son conditionnement. Les trois films ont divisé, certains les adorant, d'autres les trouvant un peu trop évidents, déjà vus.

Un seul film finalement fera l'unanimité. Etrangement, il réconcilie tout le monde: les amateurs de genre et les nostalgiques du film noir, les esprits radicaux qui louent son aspect sans concession et les esthètes qui saluent son image, sa musique, son style. En 2011, il y avait DSK, LVT et Ryan Gosling dans Drive.

Cannes 2016 : Qui est Laura Poitras ?

Posté par wyzman, le 20 mai 2016

Qu'on se le dise, Laura Poitras est officiellement trop connue pour figurer sur la liste des réalisateurs à suivre. Née en 1964 à Boston, la réalisatrice de Citizenfour se destinait à l'origine à la cuisine. Elle voulait devenir chef et était bien partie pour. Seulement voilà, après avoir terminé son cursus à la Sudbury Valley School, elle déménage à San Francisco et change du tout au tout. La cuisine c'était bien, mais le cinéma c'est peut-être mieux. Une fois à la San Francisco Art Institute, elle se lance dans des projets expérimentaux et s'y épanouit. C'est donc décidé, elle sera réalisatrice ! Bien qu'elle a déménagé à New York en 1992, ce n'est qu'en 2003 qu'elle commencera véritablement son ascension.

Le documentaire Flag Wars remporte un Peabody Award en 2003. Et comme si cela ne suffisait pas, elle repart du festival South by Southwest (SXSW) et du Seattle Lesbian & Gay Film Festival avec le prix du meilleur documentaire. Si elle excelle derrière la caméra, ses talents organisationnels en font une excellente productrice. Et puisqu'on n'est jamais mieux servie que par soi-même, elle se dit qu'il est toujours bon de produire ses propres films. Une nomination aux Oscars 2007 pour My Country, My Country sur la vie des Irakiens sous l'occupation américaine. Un prix d'excellence à Sundance 2010 pour The Oath sur deux yéménites liés à Oussama Ben Laden. Et le Saint Graal vient avec Citizenfour, un autre documentaire d'actualité puisqu'il suit le quotidien d'Edward Snowden et les écoutes de la NSA. Produit entre autre Steven Soderbergh et HBO, le film de 2 heures et quelques a remporté l'Oscar 2015 du meilleur documentaire et permis à la réalisatrice de ne plus se soucier de ses projets futurs pendant un moment.

Cette année, Laura Poitras débarque à Cannes pour la première fois. Son nouveau film, Risk, fait partie des long métrages de la Quinzaine des réalisateurs. Et comme à son habitude, Risk a tout de l'œuvre politique et d'intérêt général puisque le film suit les péripéties de Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks. Produit par le réalisateur de Mr. Robot, Sam Esmail, Risk ne va pas rabibocher la réalisatrice de 52 ans et le gouvernement américain. En choisissant coup sur coup deux lanceurs d'alerte, la documentariste se place du côté des résistantes à un système, en toute indépendance. On a hâte !

[L'instant Glam'] Cannes 2016 – Jour 9: le bleu est toujours une couleur chaude…

Posté par cynthia, le 19 mai 2016

Oyé oyé cinéphiles, neuvième jour des hostilités cannoises: on n'est toujours pas fatigué (on frime), on enchaîne les films avec fougue ou désarroi, on mange des sandwichs (si on a le temps), on squatte les soirées mondaines et on croise (et décroise) les peoples... bref la routine à Ecran Noir! Le plus dur c'est de se réveiller à 7 heures du mat.

Aujourd'hui notre bassin a fait des pirouettes (oui les ronds ce n'étaient pas assez). L'équipe de Juste la fin du monde a embrasé le tapis rouge par sa beauté et son glamour. Tout d'abord Marion Cotillard qui, grâce à son magnifique make up, a pu camoufler ses valises en dessous des yeux. La môme à la mort cinématographique si gracieuse remporte le prix de la prestance dans sa robe mi-cuir, mi-tissu noire qui nous a bien tapé dans l’œil. On lui demanderait bien de nous la prêter pour notre prochaine soirée vip! Autre classe à la Française Léa Seydoux en princesse des mille et une nuits avec sa robe argentée. La belle blonde qui aurait grandi à "l'école de la vie" (on ne rigole pas) a brillé par sa beauté et ses yeux bleus pénétrants.

Parce que le bleu est une couleur chaude, on a eu un arrêt cardiaque devant le regard de Gaspard Ulliel. Non sans blague.. Il y avait les chutes du Niagara dans notre pantalon, on tremblait des pieds à la tête et nos neurones matérialisaient un scénario à faire pâlir de honte les fans de Cinquante nuances de Grey. L'acteur nous a envoyés au Valhalla en un battement de cils!

Alors qu'on essayait de reprendre nos esprits, Vincent Cassel est arrivé avec sa belle gueule et son regard glacial/sexuel... on était foutu! Même sa barbe hirsute était séduisante. En parlant de séduisante, Nathalie Baye a su capter notre esprit par sa robe blanche et son incroyable sourire. Xavier Dolan, quant à lui, le réalisateur de ce film qui a divisé les journalistes, était éblouissant et mimi à souhait avec son costume couleur bordeaux, aux côtés de son équipe. Le jeune homme a émoustillé notre âme de son sex-appeal... On l'aurait bien croqué tel un Magnum au chocolat.

On a aperçu aussi Emmanuelle Béart (dans la série que sont-ils devenus) toute en volant, avec sa robe fluide noire et aussi Valeria Golino avec son décolleté plongeant sans vulgarité (dans tes dents Kim KardaCHIANTE).

Enfin, notons que Marina Fois, saucissonnée dans une robe noire tressée, et Guillaume Canet beau comme tout en smoking, sont passés par là. Ce neuvième jour nous a bien mis en bouche pour la fin du festival... On a hâte!

Cannes 2016: Mimosas et Albüm couronnés à la Semaine de Critique

Posté par vincy, le 19 mai 2016

Premier palmarès remis à Cannes, celui  de la Semaine de la Critique, 55e édition, dont le jury était présidé par Valérie Donzelli, entourée d'Alice Winocour, Nadav Lapid, David Robert Mitchell et Santiago Mitre.

Grand Prix Nespresso : Mimosas de Oliver Laxe. Ce film du cinéaste espagnol de Vous êtes tous des capitaines a été tourné en arabe. Il raconte l'histoire d'une caravane qui accompagne un Cheikh mourant à travers le Haut Atlas marocain. Sa dernière volonté est d'être enterré près des siens. Mais la mort n'attend pas… Craignant la montagne, les caravaniers refusent de transporter le corps. Saïd et Ahmed, deux vauriens voyageant avec la caravane, promettent de porter la dépouille à destination. Mais connaissent-ils le chemin ?  Dans un monde parallèle, Shakib est désigné pour partir dans la montagne avec une mission : aider ces caravaniers de fortune. Le film est distribué par UFO.

Prix Révélation France 4 : Albüm de Mehmet Can Mertoglu. Premier long de ce jeune réalisateur turc, le film suit un couple marié, approchant la quarantaine, qui met en scène dans un album photo une fausse grossesse pour dissimuler à son entourage qu’ils adoptent un enfant. Le film est diffusé par Le Pacte.

Prix Découverte Leica Cine du court métrage : Prenjak de Wregas Bhanuteja.

Fondation Gan pour le cinéma - Prix d'aide à la diffusion: Sophie Dulac, pour la distribution du film One week and a day (Shavua ve yom) de Asaph Polonsky.
Prix SACD : Davy Chou et Claire Maugendre, co-auteurs de Diamond island.
Prix Canal+ du court métrage: L'enfance d'un chef de Antoine de Bary.

[69, année érotique] Cannes 2016 : Kids en 1995

Posté par wyzman, le 19 mai 2016


La sexualité adolescente. Plus sérieux qu'American Pie et moins stylisé que Kaboom, Kids de Larry Clark est une œuvre puissante et intemporelle sur la naissance du désir sexuel chez les jeunes. Ça tâtonne, ça se vante à outrance et ça fait des erreurs. Bref, c'est un film sur des ados qui découvrent leur corps, le rapport à l'autre et surtout l'envie de l'autre. Véritable révélation du Festival de Cannes 1995, Kids est produit par Gus Van Sant (Elephant) et co-écrit par Harmony Korine (Spring Breakers).

Pas étonnant dès lors qu'ils aient mis en scène une œuvre que l'on rapproche sans cesse des livres (les bons) de Bret Easton Ellis et qui dépeint avec une subtilité effarante toute une génération d'adolescents. Celle qui a conscience du danger que représente le sida mais qui refuse tout de même de se protéger. Persuadée que cela touche davantage les homosexuels, cette génération pense sincèrement que lors du premier rapport sexuel, seule une grossesse non désirée est à craindre...

Audit Festival de Cannes, le film n'a pas manqué de marquer les esprits car au lieu d'aller chercher des acteurs au visage juvénile, Larry Clark a préféré caster de jeunes inconnus dénichés dans la rue. Dès lors, la gêne était totale sur la Croisette. Le langage est cru - mais authentique. Les scènes de sexe sont dérangeantes - car réalistes. Les transgressions sont nombreuses - et tellement faciles. Sans le savoir, Larry Clark a filmé avec Kids, le film qui deviendra rapidement la référence en termes de teen movie trash. Voilà sans doute pourquoi, deux décennies plus tard, The Smell Of Us fait mal au cœur quand Bang Gang (Une histoire d'amour moderne) agace par son manque d'originalité !

[20 ans de festival] Cannes 2016 : 2010 – Année mineure et féérie thaïlandaise

Posté par MpM, le 19 mai 2016

Dans une édition mineure où même les plus grands déçoivent (Ken Loach, Bertrand Tavernier, Nikita Mikhalkov, Abbas Kiarostami, Takeshi Kitano…), le grand bonheur cinématographique est venu du côté d’un film OVNI, envoûtant et mystérieux, fantastique et poétique, romantique et mystique, mêlant fantômes, vies antérieures et singes aux yeux rouges errant dans la nuit pleine de promesses. C‘est le coup de cœur d’Ecran Noir et, une fois n’est pas coutume, du grand jury présidé par Tim Burton.

Oncle Bonme d’Apichatpong Weerasethakul, puisque c’est bien de lui qu’il s’agit, offre ainsi la première Palme à la Thaïlande et plonge les spectateurs peu familiers avec l’univers du cinéaste-conteur dans des abîmes de perplexité, mais aussi de félicité et de rêverie. Cela faisait longtemps, peut-être depuis Pulp Fiction, qu’une Palme d’or n’avait eu autant d’audace et d’élégance mêlées.

On en oublierait presque les autres beaux films découverts en parallèle, à commencer par l’humaniste Des hommes et des Dieux de Xavier Beauvois, hymne à la tolérance et à la fraternité qui part d’un fait divers bien connu pour lancer une captivante réflexion sur la résistance à l’oppression et l’amitié entre les peuples. Dans un autre style, on est séduit par la mise en scène précise et pleine d’aisance de Mon bonheur de Sergei Loznitsa et emporté par la bonne humeur communicative des danseuses de Tournée de Mathieu Amalric. Sans oublier les surprises les plus durables, venues comme c’est de plus en plus souvent le cas de la section Un certain regard : Les amours imaginaires de Xavier Dolan qui fait exploser le talent multiple du cinéaste, Ha ha ha, bon cru du facétieux Hong Sang-soo, ou encore Simon Werner a disparu qui révèle Fabrice Gobert.

Pourtant, c’est comme si seul le conte spirituel d’Apichatpong Weerasethakul avait su réellement imprimer nos rétines cette année-là, et, au fond, c’est son souvenir qui recouvre tout le reste.