Agnès Varda va signer un documentaire avec l’artiste JR

Posté par vincy, le 3 mars 2016

agnès varda

Arte a annoncé aujourd'hui qu'elle coproduirait avec la maison de production d'Agnès Varda, Ciné Tamaris, et Social Animals, le documentaire Visages Visages que la réalisatrice cosignera avec l'artiste et photographe JR.

Le tournage débutera fin mars.

Le projet est annoncé tel que: "Il a 33 ans, elle en a presque 88. ensemble, ils s’apprêtent à partir sur les routes de France, en voiture et dans le camion spécial de Jr, loin des grandes villes où il a travaillé. Hasard des rencontres ou projets préparés, ils vont combiner leurs deux façons d’aller vers les autres et leur demander de participer à leurs projets : Agnès Varda en s’approchant d’eux, Jr en agrandissant leurs portraits en énormes fresques. Agnès Varda voudrait capter encore des images de visages avant que sa mémoire ne les oublie. Voyager un peu, s’arrêter comme des forains, rencontrer des villageois, des bergers, des ouvriers, les mettre en valeur en affichant - avec leur accord – leurs portraits sur les murs."

8 ans après Les Plages d'Agnès, la cinéaste et documentariste revient donc derrière la caméra, même si elle a, entre temps, réalisé des courts ou des séries documentaires pour la télévision. Reconnue mondialement, elle avait reçu une Palme d'or d'honneur l'an dernier au Festival de Cannes. JR, l'un des artistes français les plus exposés dans le monde, n'a fait l'objet de queqlues films documentaires sur son travail, dont Faces de Gérard Maximin.

Edito: éperdument, passionnément, à la folie…

Posté par redaction, le 3 mars 2016

Les César et les Oscars sont passés. L'année 2015 est (presque) soldée. Il reste bien quelques films américains comme Room et Brooklyn qui attendent leur sortie en salles en France. Mais désormais on peut complètement se projeter sur l'année 2016. Sundance et Berlin avaient lancé les premiers films marquants. Les Tuche 2 et Pattaya ont déjà rempli leur contrat au box office. Disney et son Zootopie a prouvé que l'animation était une valeur sûre. Mais le plus gros reste à venir: les blockbusters d'Hollywood, dès mars avec Batman v Superman, et puis bien sûr les films qui seront au Festival de Cannes. Nombreux cannois de 2015 ont été césarisés et oscarisés le week-end dernier.

On s'impatiente des retours de Almodovar, Loach, Kusturica, Hong-jin Na, Tran Anh Hung, Dolan, Jodie Foster, Scorsese, Sean Penn, Winding Refn, Mungiu, Abel et Gordon, etc... Bien sûr il y aura des déceptions, mais, on en est certain, il y aura aussi des élans fougueux qui nous feront aimer des films venus de nulle part ou confirmant un(e) cinéaste émergent(e).

2016 a commencé sur les chapeaux de roue avec une fréquentation à la hausse en France. Le cinéma reste un art populaire, alors que tout, désormais, incite à rester chez soi. Après tout on peut se connecter du monde entier pour voir un film assis sur son canapé ou allongé dans son lit. Mais l'expérience de sortir seul ou accompagné et de partager au même moment des émotions (rires, larmes, peurs) avec un public anonyme reste unique. Rien à voir avec le partage de gifs sur les réseaux sociaux. Rien à voir avec une vidéo de chatons. Allez voir un film, ou un concert, une expo, un spectacle, échanger un livre ou même boire un verre de bon vin peu importe, s'avère encore enrichissant et attirant. Comme le dit un proverbe africain, "un homme sans culture ressemble à un zèbre sans rayures.” Et on a besoin de rayures. Et comme pour le zèbre, chaque humain a des rayures différentes.

Miles Teller et Josh Brolin dans le feu d’une histoire vraie et tragique

Posté par vincy, le 3 mars 2016

Duo de choc pour le film d'action No Exit avec Josh Brolin (Everest, Sicario, Ave Cesar) et Miles Teller (Whiplash, Les 4 Fantastiques, Divergente 3) en pompiers.

Joseph Kosinski (Tron: L'Héritage, Oblivion) réalisera cette histoire inspirée de faits réels: un groupe de combattants du feu de Granite Mountain qui a du faire face à un l'un des plus meurtriers feu de forêt de l'histoire afin de sauver une ville de l'Arizona et qui s'est acehvé avec la mort tragique de 19 membres de l'équipe. Un feu de forêt n'avait pas été aussi meurtrier depuis 1991 et n'avait pas tué autant de pompiers depuis 1933. L'événement a eu lieu à Yarnell en Arizona au début de l'été 2013. Un seul membre de l'équipe des pompiers a survécu, le jeune Brendan McDonough, sauvé par Brian Frisby, chef d'une autre équipe de pompiers qui faisait le lien entre les différentes patrouilles chargées d'éteindre l'incendie.

Le scénariste de Transformers 5 et de La chute du faucon noir Ken Nolan est en charge du scénario. Le film est coproduit par Black Label Media à qui l'on doit Sicario et le prochain film avec Jake Gyllenhaal, Demolition.

Stéphane Bak héros de l’adaptation de la BD « Seuls »

Posté par vincy, le 3 mars 2016

Seuls est en tournage depuis lundi. David Moreau (20 ans d'écart) adapte la série de BD de Fabien Vehlmann et Bruno Gazzotti, dont le dernier tome (le neuvième) s'est vendu à plus de 100000 exemplaires.

Le premier tome avait reçu le prix jeunesse 9-12 ans du Festival d'Angoulême en 2007 et le cinquième volume le même prix jeunesse 9-12 ans au Festival d'Angoulême 2010.

Le tournage doit durer plus de deux mois pour une sortie programmée l'année prochaine chez Studiocanal.

L'histoire se déroule après la disparition soudaine et inexpliquée des habitants de Fortville. Cinq adolescents se retrouvent seuls dans la ville. Ils devront apprendre à survivre dans un monde sans adultes à la fois familier, mais aussi énigmatique, voire hostile… Cette série fantastique révèle aux ados qu'ils sont dans une réplique du monde réel nommée « le monde des limbes » et qu'ils y sont la proie de mystérieuses « 15 familles ». Les enfants de Fortville seraient-ils différents des autres ? Et si l'un d'eux était ce que la 15e famille appelle « L'enfant Minuit » ?

Le jeune acteur et humoriste Stéphane Bak, entraperçu dans Les Profs, Les Gamins et Les Héritiers et qui sera à l'affiche de Elle de Paul Verhoeven et de L'Esprit d'Équipe de Christophe Barratier, sera entouré de Sofia Lesaffre (Amira, Les trois frères le retour), Kim Lochhart, Jean-Stan du Pac (La volante) et Thomas Doret (qui sera dans La Fille inconnue des Frères Dardenne).

Brad Pitt et Disney s’associent pour Dr. Q

Posté par vincy, le 2 mars 2016

Disney et la société de Brad Pitt, Plan B, développent ensemble un biopic autour du Docteur Quinones-Hinojosa. Dr. Q racontera l'histoire de cet immigrant illégal qui est devenu un neurologue, chirurgien et oncologue à l'hôpital Johns Hopkins.

Ce projet est dans les cartons depuis 2007. Le scénario sera écrit par Matt Lopez. Le Docteur Quinones-Hinojosa a traversé la frontière mexicano-américaine de manière illégale à la fin des années 1980. Il avait 19 ans. Il a commencé à travailler dans les fermes californiennes. Après des études à Berkeley et Harvard, le sur-diplômé est devenu citoyen américain. Il est désormais directeur du programme sur les tumeurs cérébrales dans son hôpital. Il a publié plusieurs ouvrages sur sa spécialité.

Plan B, qui a été oscarisé avec 12 Years a Slave, a sorti récemment The Big Short.

César 2016: Fatima dans 98 salles cette semaine

Posté par vincy, le 2 mars 2016

fatimaCésar du meilleur film, du meilleur scénario dans la catégorie adaptation et du meilleur espoir féminin, Fatima va bénéficier de 77 copies supplémentaires ce mercredi 2 mars. Au total le film de Philippe Faucon sera projeté dans 98 salles, soit presque autant que lors de sa sortie en octobre dernier. Le film a déjà attiré 310 000 spectateurs en France.

Pyramide, qui distribue le film, prend le risque de fragiliser sa grosse sortie de la semaine, Belgica. Mais un effet César n'est pas impossible, même si le film sort en DVD/Blu-Ray/VàD cette semaine.

Par ailleurs, le réalisateur a offert son César à Soria Zeroual, nommée dans la catégorie meilleure actrice. Cette femme de ménage franco-algérienne de 45 ans n'avait jamais été comédienne avant ce film.

Fatima a aussi obtenu le Prix Louis Delluc en décembre dernier. Il avait fait son avant-première mondiale à la Quinzaine des réalisateurs en mai dernier.

César / Oscar 2016 : le match en 5 rounds

Posté par kristofy, le 1 mars 2016

Les patients: Vincent Lindon, Leonardo DiCaprio, et Ennio Morricone !

Florence Foresti avait souligné que Vincent Lindon était un peu notre Leonardo à nous, plusieurs fois nominé mais pas encore Césarisé et que cette fois ça serait la bonne (Flo : merci du spoiler), et en effet César pour Lindon et Oscar pour DiCaprio. Mais c’était aussi la même situation pour une personnalité plus discrète, le compositeur italien Ennio Morricone, qui décroche enfin un Oscar pour une musique de film à 87 ans !

Vincent Lindon a été nommé 5 fois : meilleur acteur La Crise 1993, Ma petite entreprise 2000, Ceux qui restent 2008, Welcome 2010, Quelques heures de printemps 2013… avant d’obtenir enfin un César la 6ème fois pour La loi du marché.

Leonardo DiCaprio a été nommé 4 fois : meilleur second rôle Gilbert Grape 1994, meilleur acteur pour Aviator 2005, Blood Diamond 2007, Le Loup de Wall Street 2014 (ainsi que comme producteur)… avant d’obtenir enfin un Oscar la 5ème fois pour The Revenant.

Ennio Morricone a été nommé 5 fois sans Oscar (et pas pour ses célèbres musiques de western) : meilleure musique originale pour Les Moissons du ciel de Terrence Malick 1979, Mission de Roland Joffé 1986, Les Incorruptibles de Brian De Palma 1987, Bugsy de Barry Levinson 1991, Malena de Giuseppe Tornatore 2000. Il a tout de même reçu un Oscar honorifique pour l'ensemble de sa carrière en 2007, et cette année, il reçoit l'Oscar de la meilleure musique originale pour Les Huit Salopards (il était d’ailleurs en même temps nominé au César de la meilleure musique originale pour En mai, fais ce qu'il te plaît, 3 fois au César sans aucune récompense…).

Avantage : Oscar

Des seconds rôles nordiques de première catégorie

César : Karin Viard (21 nuits avec Pattie), Agnès Jaoui (Comme un avion), Noémie Lvovsky (La belle saison), Sara Forestier (La tête haute), Sidse Babett Knudsen (L'hermine). C’est Sidse Babett Knudsen qui a gagné, mais dans le film L'hermine c’est elle le premier rôle féminin ! Pourquoi elle n’était pas dans la catégorie meilleure actrice ? Parce que cette catégorie principale est devenu au fil du temps un concours entre les monstres sacrés - 13 nominations pour Catherine Deneuve, 15 nominations pour Isabelle Huppert - et les comédiennes qui portent un film sur leurs épaules.

Oscar : Jennifer Jason Leigh (Les 8 Salopards) ; Rooney Mara (Carol) ; Rachel McAdams (Spotlight) ; Alicia Vikander (The Danish Girl) ; Kate Winslet (Steve Jobs). C’est Alicia Vikander qui a gagné, mais dans le film The Danish Girl c’est aussi elle le premier rôle féminin ! Pourquoi elle n’était pas en catégorie meilleure actrice ? Parce que cette catégorie principale n’est plus pour une meilleure interprétation mais pour un choix stratégique pour obtenir l'Oscar, et les producteurs-distributeurs veulent multiplier le nombre de nominations et les chances de gagner. Ainsi Juliette Binoche, rôle central du Patient anglais avait davantage de chance de l'avoir en second-rôle que si elle avait été "actrice principale" où sa collègue Kristin Scott Thomas avait ses chances. Ce calcul fait que pour le film Carol le duo d’égale importance est partagé entre catégorie meilleure actrice pour Cate Blanchett et catégorie second rôle pour Rooney Mara (bien que elle seule ait eu le prix d’interprétation à Cannes…). Donc face aux favorites (Charlotte Rampling, Saoirse Ronan, Brie Larson oscarisée) il était plus prudent de ‘placer’ Alicia Vikander en catégorie second rôle féminin…

Avantage : nul

Un meilleur film en langue étrangère toujours suspect

César : Birdman (USA), Le Fils de Saul (Hongrie), Taxi Teheran (Iran), Mia Madre (Italie), Youth (Italie), Le tout nouveau testament (franco-Belgique), Je suis mort mais j’ai des amis (franco-Belgique). Avec 2 films italiens et 2 films franco-Belges (car une règle qu’il faudrait supprimer oblige d’inclure dans cette catégorie des films francophones-, les César peuvent tout se permettre (y compris oublier les films asiatiques ou latino-américains), en mélangeant exercice de style, comédie, mélodrame... Et donc aucune nomination pour Mad Max Fury Road qui a gagné 6 Oscars (sur 10 nominations) ? Le Fils de Saul était évidement le favori, et bizarrement le César a été attribué à Birdman… Pour mémoire déjà en 1995 le César du meilleur film étranger avait récompensé la comédie culte Quatre mariages et un enterrement face à Pulp Fiction de Quentin Tarantino (Palme d’or à Cannes et Oscar du meilleur scénario) et La Liste de Schindler de Steven Spielberg (7 Oscars dont meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario…). C’est quoi le problème avec cette catégorie pour les votants des Césars ?

Oscar : L'étreinte du Serpent (Colombie) ; Mustang (France); Le Fils de Saul (Hongrie), Theeb (Jordanie); A War (Danemark). On note une moins grande variété de genre mais une vraie diversité de styles cinématographiques et un penchant pour des films d'auteurs assez pointus. Pourtant, la manière de sélectionner les films (quasiment soviétique), et le fait de mettre le Népal à égalité avec l'Italie ou la Chine pose toujours problème. Trois de ces films étaient à Cannes (2 à la Quinzaine des réalisateurs, et Le Fils de Saul récompensé du Grand prix du jury du festival de Cannes, donc le prix le plus important après la Palme d’or). Le Fils de Saul était donc évidement le favori, et logiquement il a reçu l’Oscar du Meilleur film en langue étrangère.

Avantage : Oscar

Aimés en mai, rejetés en février

César : Dheepan de Jacques Audiard, c’est la Palme d’or du Festival de Cannes (avec dans le jury tout de même Ethan et Joel Coen, Guillermo del Toro, Xavier Dolan…), et 9 nominations aux Césars… Jacques Audiard est adoré par les professionnels avec à son compte 3 Césars pour De battre mon cœur s'est arrêté, 3 Césars pour Un prophète, 1 César pour De rouille et d'os…, mais cette année il y a eu comme un Audiard-bashing… Le film a divisé la critique et surtout ce fut le plus gros échec public de Audiard depuis 20 ans. Résultat aucun César !

Oscar : Sicario de Denis Villeneuve, en compétition à Cannes, 30 millions de budget et environ 90 millions de recettes, 3 nominations techniques (meilleure photographie pour Roger Deakins, sa 13e infructueuse, meilleure musique, meilleur montage de son) mais aucune nomination pour le scénario, le réalisateur, ou le film… C’est le film qui aurait dû faire concurrence à Mad Max Fury Road et à The Revenant, mais il en a été décidé autrement. On pourrait dire la même chose de Carol, grand favori jusqu'aux Golden Globes, et qui repart bredouille. Résultat aucun Oscar !

Avantage : nul

Les minorités, véritables gagnantes des deux cérémonies

Zabou et Pierre Deladonchamps : «Dans notre milieu d’artistes de toutes origines pas le place pour la xénophobie, pas de place pour la misogynie, pas de place non plus pour l’homophobie, pas de place non plus pour l’antisémitisme [lol]… Il y a ici ce soir des gens de grand talent, et des gens qui n’en n’ont pas du tout…et des pourritures humaines qui vendraient leur mère pour une paire de Louboutin… Je connais des votants qui ne sont pas sympas et qui eux-mêmes insultent les gens…»
Voila une pique pour ‘la grande famille du cinéma français’ qui aussi doit se pencher sur une meilleure représentation des minorités devant comme derrière la caméra. En France, on se donne bonne conscience en votant pour Fatima, c'est bien, mais on est aussi obligé de rappeler que Loubna Abidar est sans papiers et menacée dans son pays.

Côté Oscar une polémique ‘OscarSoWhite’ enflait sur l’absence de personnalités Noires (ni interprétation, ni réalisation…) avec des votants en majorité Blancs et âgés. Des mesures ont été prises pour un renouvellement des votants avec plus de diversité, et aussi plus de femmes.
Chris Rock : « Pensez-y : il n'y a aucune véritable raison d’avoir une catégorie pour les hommes et une autre pour les femmes pour un prix d’interprétation. Si vous voulez des gens Noirs chaque année à cette cérémonie des Oscars, il faudrait alors juste une nouvelle catégorie meilleure interprétation black, comme quand un Blanc dit ‘mon meilleur ami noir’… En fait, nous voulons avoir l'opportunité d'avoir de bons rôles. Nous voulons que des acteurs Noirs aient les mêmes opportunités que les acteurs Blancs… »
La polémique n’est donc tant du côté des nominations mais plus du côté des producteurs et distributeurs de films…

Avantage : Oscar

César / Oscar 2016, le match en 5 rounds : La cérémonie des Oscars remporte 3 rounds contre celle des Césars, les deux organisations et leurs membres votants vont devoir faire mieux pour l'année prochaine... Ou pas.

Cher Leonardo DiCaprio…

Posté par cynthia, le 1 mars 2016

Cher Leonardo DiCaprio,

Tout juste croisé à l'avant-première du Loup de Wall Street sur le tapis rouge, on ne se connaît pas très bien tous les deux... pourtant je devais t'écrire cette lettre.

Voilà, ça y est, tu l'a enfin cette maudite statuette qui te faisait de l’œil depuis si longtemps. Oui... Cela fait bien longtemps que tu convoitais et devais l'avoir cet Oscar. Pour le film Gilbert Grape, déjà, ) peine pubère, où tu incarnais le rôle d'un enfant atteint de trisomie, les gens s'arrêtaient en pleine rue afin de te donner de l'argent tant ta prestation était authentique: ça méritait pas un Oscar ça? Pour Blood Diamond où tu avais pris l'accent sud-africain et défendu tes premières valeurs écolo,  pour Aviator où tu t'es donné corps et âme jusqu'à la transe et la folie, pour Le loup de Wall Street où tu explorais ton aptitude à l'excès et aux personnages mi-fascinant, mi-répugnant! Il a fallu attendre 2016 et un méchant câlin avec un ours pour que l'Académie ouvre leurs yeux sur ton immensité cinématographique et oublie ton sex-appeal et ton box office (monstrueux). Oui Leonardo n'est pas uniquement ce héros d'adolescence qui nous fait faire des ronds avec le bassin, même si je te l'accorde, Leonardo, que ce muscle est ultra-développé grâce à tes yeux bleus dans lesquels je me suis si souvent noyée et ton sourire jamais carnassier. Non, Leo (je peux t'appeler Leo?), tu n'es pas qu'un aphrodisiaque sur patte!

Ah ton sex-appeal... Il t'en aura causé du tort! Je me souviens encore de la vague "Leomania". Contrairement à toutes les femmes de mon âge je n'ai pas fondu en te voyant dans Titanic mais dans Roméo + Juliet. Je me souviens de cette nuit d'hiver où  le film était diffusé à la télévision. Je me rappelle m'être retournée vers ma mère pour lui dire "c'est mon acteur favori à moi... et plus tard ce sera mon mari!" 19 ans plus tard tu es toujours "mon acteur favori " mais je me suis résigné: on n'est pas marié. Tu les préfères longues et blondes.

Récemment célibataire (tu fricoterais avec une jeune journaliste rencontrée aux Baftas... j'aurais dû faire une demande d'accréditation cette année), proche de ta maman, bourré de talent, fantasme de toute une génération, écologiste en béton: tu es l'homme parfait... l'Oscar ce n'était que pour clouer le bec des "haters" et du net, qui s'en donnait à cœur joie pour te taquiner là-dessus. Les Oscars pour toi c'est comme le permis pour le commun des mortels... à un moment tu finis par l'avoir!

Et après...

Je me demande bien ce que tu as pu faire en rentrant chez toi avec? Tu savais qu'un acteur porno avait anticipé ta victoire et tourné un film où tu te faisais l'amour avec? Je te vois plutôt le serrer dans tes bras tel un doudou et t'endormir paisiblement. Ou alors lui faire voir tous tes films en lui répétant "là j'aurais dû t'avoir...là aussi...et là aussi!..."? Ou peut-être que tu l'as posé à côté de toutes tes récompenses, l'air de rien, car après tout tu n'en avais pas besoin, soyons réaliste! Ce sont les Oscars qui avaient besoin de toi comme un jour ils ont eu besoin de récompenser Scorsese ou Newman, pour éviter l'humiliation d'avoir oublié Kubrick ou Grant!

Maintenant que tu as tout, quelle est ta motivation qui va te pousser à te lever le matin? Un prix à Cannes? Je parierai plutôt sur  l'écologie. Car, si tu as remercié Scorsese lors de ton discours, tu aussi rappeler que notre maison brûle et d'ailleurs l'ONU a salué ton intervention. Tous tes discours sont orientés vers ce sujet épineux qui "ne faut pas remettre à plus tard". Moi qui m'attendais à te voir pleurer avec ton Oscar, tu as montré que tu savait jouer l'humilité, presque blasé et heureux en même temps.

"Soyons tous conscients que cette planète n’est pas un acquis. Je ne prends pas cette soirée pour un acquis" as-tu déclaré avant de t'en aller avec ta statuette, pour la faire graver, et de faire la fête avec ton pote Tobey Maguire.

Leo, en espérant que tu continueras à me faire rêver du cerveau et remuer du bassin, que tu continueras à choisir des projets ambitieux et que tu accepteras, un jour, enfin un entretien (professionnel promis) avec moi.

Le rapport Mary préconise une nouvelle classification des films

Posté par vincy, le 29 février 2016

loveAudrey Azoulay a hérité d'une patate chaude quand elle a succédé à Fleur Pellerin au ministre de la Culture et de la Communication. Ce lundi 29 février, elle a reçu le rapport commandé par Pellerin, et signé Jean-François Mary, Président de la Commission de classification des œuvres cinématographiques.

Ce rapport sur les conditions d'interdiction des œuvres de cinéma aux moins de 18 ans, dans le cadre de la procédure de délivrance des visas accordés aux œuvres cinématographiques, fait suite a plusieurs décisions judiciaires qui annulaient les visas émis pour des oeuvres violentes ou des oeuvres qui montraient des scènes de sexe explicite. L'Association Promouvoir a gagné presque toutes ses batailles, malgré deux récentes déconvenues pour Bang Gang et Les Huit salopards.

"Cette réflexion a porté sur l'automaticité de cette interdiction et sur la durée des procédures applicables" explique le ministère qui a "décidé d’engager une réforme des textes en vigueur afin d’assurer la meilleure protection possible du jeune public.

Deux axes sont retenus:

- adapter les critères qui encadrent actuellement l’interdiction aux mineurs de -18 ans pour conforter le rôle et élargir le pouvoir d’appréciation de la Commission de classification, qui représente l’ensemble des composantes de la société.

- engager une réflexion visant à simplifier les voies de recours pour réduire les délais de la procédure devant la justice administrative pour assurer la détermination de la classification d’un film.

Préalables

Le rapport de Jean-François Mary a prix en compte que "la classe d'âge entre seize et dix huit ans correspond à une étape importante du développement de l'individu sur le plan de l’autonomie personnelle et psychologique, et la classification appliquée doit respecter un équilibre entre la maturité et la fragilité des individus à cet âge de la vie."

Il considère que "les mesures de classification les plus restrictives déterminent toute l’échelle des mesures de classification en aval" et que "le choix d’une classification à seize ans ou à dix-huit ans par le ministre chargé de la culture a des effets sur la projection du film en salles bien au-delà du public des mineurs." En effet, "nombre de distributeurs et d’exploitants renoncent purement et simplement à projeter le film dans leurs salles", ce qui "tue" le film commercialement. Enfin "le choix de la classification à seize ans ou à dix-huit ans étend ses effets sur la diffusion des films à la télévision et sur la sortie des films en DVD et sur les autres supports numériques ou analogiques", ce qui a un impact considérable aussi bien sur le financement que sur l'audience du film.

Le cinéma, un "objet" pas comme les autres

Le rapport conserve l'idée que les oeuvres cinématographiques doivent bénéficier "d'un régime d'exception" en matière de censure. Il propose l'ajout d'un alinéa: "(...) il est tenu compte de l’intention ou de la démarche artistiques de son auteur, ainsi que des éventuel les mesures administratives délivrées en vue ou à l’occasion de sa diffusion."

"Cette formulation serait donc le rappel utile d’une vérité qui est déjà acquise en jurisprudence. Elle aurait le mérite de consolider l’attitude du juge
en faveur du respect de la liberté de création
."

Les mineurs majeurs sexuellement

Personne n'a réclamé la suppression de la classification X  mais le rapport souligne que "la suppression de l’interdiction aux moins de dix-huit ans peut
s’autoriser des évolutions du droit pénal lui-même en ce qui concerne ce que l’on appelle d’une expression impropre la « majorité sexuelle ».
"

Sachant que l’évolution du droit pénal ne remet certes pas en question le principe de la protection des adolescents face à certaines images, une "solution pourrait être la réécriture de l’article R. 211-12", notamment, "en tenant compte de la récente jurisprudence du Conseil d’État sur les films Love et Saw 3D."

Nouveau système de classification

La nouvelle rédaction de l’article R. 211-12 pourrait donc être : "Le visa d'exploitation cinématographique s'accompagne de l'une des mesures
de classification suivantes, en fonction du trouble que l’oeuvre ou le document est de nature à produire sur la sensibilité des personnes mineures :

1° Autorisation de la représentation pour tous publics ;

2° Interdiction de la représentation aux mineurs de douze ans ;

3° Interdiction de la représentation aux mineurs de quatorze ans ;

4° Interdiction de la représentation aux mineurs de seize ans ;

5° Interdiction de la représentation aux mineurs de dix-huit ans, lorsque l'oeuvre ou le document comporte sans justification de caractère esthétique
des scènes de sexe ou grande violence qui sont de nature, en particulier par leur accumulation, à troubler gravement la sensibilité des mineurs, à
présenter la violence sous un jour favorable ou à la banaliser

6° Interdiction de la représentation aux mineurs de dix-huit ans avec inscription de l'oeuvre ou du document sur la liste prévue à l'article L. 311-2."

Il est donc envisagé "de créer une catégorie intermédiaire entre douze et seize ans. En effet, il est clair que les capacités de distance critique à douze ans sont inférieures à ce qu’elles peuvent être entre seize et dix-huit ans. L’introduction d’une restriction à quatorze ans permettrait d’introduire une plus grande liberté d’appréciation, car le choix est souvent délicat lorsque le risque est de viser trop bas à douze ans et trop haut à seize ans."

Trouble et sexe

Il appartiendrait toujours à la commission et au ministre chargé de la culture d’élaborer une doctrine pour les critères de classification des niveaux inférieurs, en "en fonction du trouble que l ’oeuvre ou le document est de nature à produire sur la sensibilité des personnes mineures."

On modifierait aussi l'intitulé définissant l'oeuvre: "Le remplacement du critère de « scènes de sexe non simulées » par celui de « scènes de sexe »: le critère de la « non simulation » des scènes de sexe a évidemment perdu son intérêt au cours des récentes années, avec le développement des techniques numériques de mise en scène. Une scène peut être tout à fait explicite à l’écran tout en ayant été simulée lors du tournage. Plus généralement, certains films justifient une interdiction aux moins de 18 ans quant à l’effet produit sur de jeunes spectateurs sans comporter de telles scènes, et le raisonnement inverse peut tout aussi bien être tenu dans le cas où un film comportant de telles scènes ne justifie qu’une interdiction de moindre sévérité. C’est d'ailleurs ce que le Conseil d'Etat avait relevé dans l’arrêt rendu à propos du film Le pornographe cité plus haut."

Incitation à la violence

Le rapport souhaite aussi modifier la définition de la "violence dans les oeuvres cinématographiques. "L'intégration de la prévention à « l'incitation » à la violence vient en en écho aux dispositions de l'article 227-24 du code pénal. Cet ajout vise à montrer qu’au regard de la psychologie des mineurs,
l’incitation à la violence est une question en elle-même qui revêt une importance particulière.
" Sans entrer "dans le débat controversé sur le
caractère addictif des images de violence extrême
," puisqu'il "est raisonnable de penser que la société souhaite à bon droit en prémunir les jeunes", le rapport constate "que dans la période actuelle, l’on prête à la fiction cinématographique plus de pouvoir sur les comportements individuels qu’elle n’en a sans doute et l’on entend proscrire dans les films toute incitation des mineurs à la drogue, à l’alcool, au tabac etc.."

Nouvelles voies judiciaires

Enfin, en cas de contestation, ce rapport suggère de "laisser le tribunal administratif de Paris juge en premier et dernier ressort de ces affaires et de supprimer la voie de l’appel pour n’ouvrir que la faculté de saisir le Conseil d’Etat, juge de cassation. Cette solution aurait l’avantage d’établir un parallélisme entre la procédure du référé suspension de l’article R. 521-1 du code de justice administrative et le règlement de l’affaire au fond. "

Oscars 2016: Sacres (attendus), belles surprises et beaucoup de politique!

Posté par wyzman, le 29 février 2016

La nuit dernière se tenait la 88ème cérémonie des Oscars. Et une chose est sûre, le grand rendez-vous des professionnels de l'industrie du cinéma était à ne pas manquer. Et cela, pour plusieurs raisons. La première et la plus évidente : après la polémique des #OscarsSoWhite, les discours de Chris Rock étaient incroyablement attendus. Et l'humoriste américain n'a pas manqué de faire part de son ressentiment face au manque de diversité parmi les nommés.

Dès l'introduction, l'acteur de 51 ans n'a pas mâché ses mots : "Dans les années 60, ça a dû arriver et on n'a pas manifesté. Pourquoi ? Parce qu'on avait des vrais problèmes à résoudre ! Si les votants nommaient les maîtres de cérémonie, je ne serais même pas là. Tout le monde m'a dit de boycotter les Oscars. Mais il n'y a que les gens au chômage qui te disent de démissionner ! Jada Pinkett Smith a dit qu'elle boycottait les Oscars. Mais c'est comme si moi je boycottais les sous-vêtements de Rihanna : je n'y ai pas été invité !" Voilà qui était dit. Pendant 3 heures, les références au manque de diversité n'ont fait que s'enchaîner pour le bonheur de certains - mais pas de tous. En effet, en faisant chacun de ses discours sur le ton de l'humour, il se pourrait bien que Chris Rock soit passé à côté du propos. La présidente de l'Académie, Cheryl Boone Isaacs, en a profité pour venir sur scène rappeler à tous que "Les Oscars célèbrent les conteurs qui ont la chance travailler sur ce médium puissant qu'est le film" avant d'évoquer les réformes déjà entreprises.

Grâce aux apparitions de Stacey Dash, Kevin Hart, Kerry Washington, Priyanka Chopra ou encore Michael B. Jordan, la cérémonie a fait son possible pour montrer qu'elle allait de l'avant, se parant de couleur parmi les présentateurs à défaut de le faire du côté des nommés. Malheureusement, on passera difficilement outre certaines vannes de Chris Rock un peu trop osées pour l'assistance. On pense notamment à la vente de cookies pour l'association de sa fille qui lui ont surtout permis de balancer à Leonardo Dicaprio : "Allez, t'as gagné 30 millions !" rappelant ainsi les inégalités salariales qui touchent le secteur. Déplacés, culottés ou juste couillus, les efforts de celui qui a joué dans Two Days in New York n'ont pas éclipsé la talent de Neil Patrick Harris et Ellen DeGeneres, ses deux prédécesseurs. Dommage.

A côté, bien qu'elle n'ait pas remporté l'Oscar de la meilleure chanson originale avec "Till It Happens To You", Lady Gaga a tout de même livré un live digne de ce nom ! Introduite par Joe Biden, l'actuel vice-président des Etats-Unis, la chanteuse révélée par "Just Dance" était accompagnée de "survivants" de viols et a dédié sa prestation à Kesha Rose. Oscarisé pour "Writing's On the Wall", Sam Smith a dédié son prix à la communauté LGBT. On vous l'a dit, il y avait beaucoup de politique lors de ces Oscars ! D'ailleurs, nous serions tentés de dire que choisir Spotlight comme Meilleur film n'est pas anodin… Venu chercher son prix, le réalisateur Adam McKay a déclaré : "Cet Oscar est un mégaphone, j'espère que notre message résonnera jusqu'au Vatican : il faut protéger les enfants !"

Mais bien évidemment, tout ce qu'il faut retenir de ces Oscars, c'est le sacre de Leonardo DiCaprio. Annoncé comme grand favori, l'interprète de Hugh Glass dans The Revenant a enfin pu rentrer chez lui avec la fameuse statuette dorée qu'on lui promet depuis deux décennies ! D'ailleurs, il n'a pas hésité à remercier Martin Scorsese "qui [lui a] appris tant de choses sur le septième art" lors de son discours de remerciements. Vous noterez qu'après Le Loup de Wall Street, les deux hommes se retrouveront en 2017 pour The Devil in the White City, leur sixième collaboration.

Pour le reste, il convient d'évoquer les 6 prix techniques décernés à Mad Max : Fury Road qui n'ont fait que rappeler le génie de George Miller, à qui les votants ont préféré Alejandro G. Inarritu. Face à Mustang, Le Fils de Saul a su se montrer à la hauteur, confirmant ainsi les pronostics de la presse spécialisée. Enfin, et parce qu'il est toujours bon de finir sur un peu d'optimisme, félicitons Brie Larson et Alicia Vikander. Dans Room, le nouveau film de Lenny Abrahamson, la première excelle et s'est vue attribuer l'Oscar de la Meilleure actrice, coiffant Cate Blanchett et Carol au poteau. La seconde, très appréciée outre-Atlantique, est repartie avec l'Oscar du Meilleur second rôle féminin. Et parce qu'elle sauve complètement The Danish Girl, il va sans dire que c'était amplement mérité !

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