Deadpool, l’anti-héros à suivre

Posté par cynthia, le 6 août 2015

deadpoolImpossible de passer à côté du trailer de Deadpool, sauf si vous vivez dans une grotte au fin fond d'une forêt abandonnée et dans ce cas... on est vraiment navré pour vous.

Deadpool, c'est le prochain Marvel (plus qu'attendu) de la Fox. Apparu dans le film Wolverine: Origins pour la première fois, ce personnage, totalement barré, était déjà interprété par Ryan Reynolds. Ici, si nous retrouvons le même acteur, il ne s'agit pas de la même histoire.

Un héros condamné

Wade, atteint d'une maladie incurable, accepte en échange de bons et loyaux services de suivre un traitement spécial afin de guérir. Il obtient des pouvoirs incroyables dont celui de se régénérer (comme Wolverine), saute sa femme contre une armoire pour fêter ça et devient un super-héros à l'humour décalé et aussi gras que des pancakes (pancakes auxquels il voue un culte dans le comics).

Après un pré-trailer drôle et décalé, la Fox nous a mis l'eau (même l'océan) à la bouche avec ce trailer explosif agrémenté de répliques déjà cultes ("Ce soir, branlette" ou plus poétiquement en vo "Oh I'm touching myself tonight").

Si l'attente de la sortie du film risque d'être interminable après cette bande annonce, autant apprendre à faire un peu connaissance avec ce nouveau personnage de la galaxie Marvel !

Deadpool qui es-tu?

Deadpool c'est le seul super-héros à avoir conscience qu'il est un dessin de comics (oui, ce n'est pas triste). Du coup, ce petit coquin n'hésite pas à embêter ses collègues comme Spider-man, avec qui on le compare souvent (costumes rouges, taquins et espiègles), ou encore Les 4 Fantastiques, d’où son apparition (squat ?) à la fin de la bande-annonce finale du nouveau volet. Dommage qu'il n'ait pas carrément squatté leur film, cela lui aurait sûrement donné un peu plus de piquant !

Deadpool, c'est aussi un anti-héros par excellence qui avant de massacrer tout le monde sort toujours une bonne vanne ou une insulte. Entre Kick-ass et Tony Stark, il pourrait bien devenir le nouveau super héros à la mode, pour le plus grand plaisir (sonnant et trébuchant) de la Fox. Et le nôtre ?

Love de Gaspar Noé finalement interdit aux moins de 18 ans

Posté par MpM, le 5 août 2015

loveLa justice a tranché : le film Love de Gaspar Noé doit donc être interdit aux moins de 18 ans en raison de ses scènes de sexe non simulées.

Cette décision du tribunal administratif de Paris fait suite à sa saisie par l'association Promouvoir qui vise "la promotion des valeurs judéo-chrétiennes dans tous les domaines de la vie sociale" (!) et qui avait déjà obtenu le 1er juin dernier, devant le Conseil d'Etat, l'annulation du visa d'exploitation du film d'horreur américain Saw 3 D Chapitre final après plusieurs années de procédure.

La même organisation s'était déjà battue (en vain) pour obtenir l'interdiction d'Antichrist de Lars von Trier aux moins de 18 ans.

Logiquement, Gaspar Noé a qualifié cette décision d'"aberration", attaquant ouvertement l'avocat de Promouvoir, Patrice André : "On est clairement face à quelqu'un qui est proche de Bruno Mégret, de la Manif pour tous, et qui est dans une stratégie d'autopromotion", a-t-il en effet déclaré au journal Libération. "Mon film est inoffensif, mais il semble déranger. Ce qui m'angoisse, c'est que, à cause de ce genre de choses, des réalisateurs ou producteurs peuvent se mettre à avoir peur. Il y a un risque que les cinéastes ou scénaristes s'autocensurent."

Avant la sortie du film le 15 juillet dernier, la commission de classification des oeuvres du Centre national du cinéma (CNC) avait recommandé par deux fois une interdiction aux moins de 16 ans seulement, avis qui avait finalement été suivi par la ministre de la Culture au moment de délivrer le visa début juillet. Le ministère avait justifié ainsi sa position : "L’évolution des mœurs de la société impose à la Ministre d’arbitrer entre liberté d’expression et mesure de police restrictive, dans un sens par principe favorable à la liberté."

Vincent Maraval, co-producteur du film, a laissé entendre sur Twitter qu'il allait faire appel du jugement, faisant de Love un symbole du retour de bâton moral actuellement observé en France :"La décision est maintenant dans les mains du Conseil d'Etat. On devrait en savoir plus sur la France très bientôt."

Tout en lui laissant la responsabilité de ses paroles, force est de constater que la question va bien au-delà du cas de Love. Il faut en effet rappeler que contrairement à ce que pourrait laisser penser la croisade de l'association Promouvoir, le film était jusqu'à présent interdit aux moins de 16 ans. Aucune chance, donc, qu'un jeune public non averti ne tombe devant des scènes de fellations ou de sexes en érection. Et si l'on considère que le web regorge de contenus pornographiques, on peut quelque peu s'amuser de cette hypocrisie consistant à "protéger" les 16-18 ans qui n'ont pas vraiment attendu Gaspar Noé pour découvrir, en gros plans et en détails, les pratiques sexuelles les plus diverses.

On a clairement le sentiment que derrière la prétendue volonté de "protéger" l’innocence de la jeunesse se dissimule surtout un rejet haineux de tout ce qui touche à la sexualité ainsi que le désir secret de la faire disparaître de la sphère publique. Car entre pudeur et puritanisme, il y a un fossé que franchit allègrement l'association pour laquelle la moindre représentation sexuelle est synonyme de vice. Ces personnes semblent ne toujours pas avoir compris que rien ne les oblige à aller voir un film qui ne leur plaît pas.

Quant à la justice, si elle a suivi le mouvement, c'est probablement parce déterminer si une oeuvre est pornographique, ou pas, demeure relativement subjectif... mais surtout parce que l'attirail juridique à sa disposition est terriblement daté. De nos jours, une interdiction aux moins de 18 ans (verdict légal en cas de "pornographie") n'a plus ni le même sens, ni la même nature qu'autrefois. En revanche, pour les films qui en sont victimes, cela constitue toujours un handicap économique (refus de programmation de certaines salles, contraintes de diffusion télévisée) dont il est difficile de se relever.

Sur le web, les réactions ne manquent pas, la plupart indignées, quelques-unes plus mesurées. Certains font en effet remarquer qu'un sexe en érection est interdit aux moins de dix-huit ans mais que la violence la plus brute n'est presque jamais touchée par ce type d'interdiction. D'autres crient tout simplement à la censure ou au puritanisme. Mais la meilleure réponse est probablement la nouvelle affiche du film, diffusée sur Twitter par Vincent Maraval, et sur laquelle on peut lire : en France, l'amour est désormais interdit aux moins de 18 ans.

Venise 2015 : Julie Delpy rejoint la compétition des Venice Days avec « Lolo »

Posté par MpM, le 5 août 2015

loloLe nouveau film de Julie Delpy, Lolo, sera présenté en avant-première mondiale et en compétition lors des Venice Days qui se dérouleront dans le cadre du 72e festival de Venise. Il sera ainsi le 11e film en compétition dans cette section indépendante jugée par Laurent Cantet et son jury.

Le film, qui réunit Dany Boon, Vincent Lacoste et la réalisatrice elle-même, sera également présenté en séance de gala à Toronto la semaine suivant Venise. Il raconte la rencontre entre un informaticien fraîchement divorcé et une quadra parisienne travaillant dans le milieu de la mode, dont l'histoire d'amour naissante est mise à mal par le fils adolescent de la jeune femme.

On pourra découvrir Lolo sur les écrans français le 28 octobre prochain.

Deauville 2015 : Everest en ouverture et Sicario en clôture

Posté par kristofy, le 5 août 2015

affiche deauvilleLe Festival Américain de Deauville se prépare à passer le cap de son 41e anniversaire, le rendez-vous est pris du 4 au 13 septembre.

L’année dernière étaient venus sur les planches deauvillaises John McTiernan, Jessica Chastain, Will Ferrell, Ray Liotta, Brian Grazer avec Mick Jagger, Abel Ferrara, Gregg Araki, David Robert Mitchel, Helen Mirren avec Charlotte Le Bon, Anton Corbijn, Mike Cahill avec Astrid Bergès-Frisbey, Frank Miller... ou encore Damien Chazelle avec Miles Teller qui étaient repartis avec le Grand Prix du Jury et le Prix du Public pour Whiplash.

SI l'on ne connaît pas encore les films qui seront en compétition (ils seront annoncés fin août), on sait déjà que  le réalisateur Benoit Jacquot sera le président du jury. Par ailleurs, le film d’ouverture est lui-aussi désormais connu. Il s’agit de Everest de Baltasar Kormakur avec un casting très prestigieux : Jake Gyllenhaal, Keira Knightley, Robin Wright, Josh Brolin, Jason Clarke, Sam Worthington, Emily Watson, John Hawkes…

Une partie de l’équipe du film viendra à Deauville, quelques jours seulement après avoir fait également l'ouverture du festival de Venise. Jake Gyllenhaal sera donc de retour en France quelques mois après avoir été membre du jury de Cannes. On pourra lui souhaiter bonne chance pour les Oscars pour son rôle physique dans La Rage au ventre au cinéma depuis le 22 juillet ! Quant à Everest, il sera en salles le 23 septembre.

Autre annonce de la part du festival, le film de clôture sera Sicario de Denis Villeneuve (avec Emily Blunt, Benicio Del Toro, Josh Brolin) que l'on avait découvert en compétition à Cannes. Il sortira pour sa part le 7 octobre.

Enfin, un regard sur les films de la rentrée laisse deviner quelles avant-premières pourraient se tenir à Deauville : Life de Anton Corbijn (avec Robert Pattinson), Prémonitions (avec Anthony Hopkins, Colin Farrell), Queen of Earth de Alex Ross Perry (avec Elisabeth Moss), Knock Knock de Eli Roth (avec Keanu Reeves), le documentaire N.W.A - Straight Outta Compton… Et pourquoi pas aussi Anomalisa de Charlie Kaufman et Duke Johnson et Equals de Drake Doremus (avec Kristen Stewart, Nicholas Hoult et Guy Pearce) ?

On peut en tout cas déjà révéler qu’il y aura bien en compétition Les Chansons que mes frères m'ont apprises de Chloé Zhao (déjà à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, et sortie le 9 septembre), et aussi une avant-première de la comédie Jamais entre amis (avec Jason Sudeikis et Alison Brie, sortie aussi le 9 septembre).

La bande-annonce d'Everest, présenté en ouverture :

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41e Festival du Cinéma Américain de Deauville
Du 4 au 13 septembre.
Renseignements sur le site de la manifestation

Le convoi de la peur: un tournage d’enfer et une restauration éclatante

Posté par vincy, le 4 août 2015

La sortie de la reprise restaurée de Sorcerer aka Le Convoi de la peur mérite d'être soulignée. Ce film de William Friedkin, méconnu, pour ne pas dire oublié, est un bijou dans son genre. Adaptation du roman de Georges Arnaud, Le salaire de la peur, qui a donné l'excellent film d'Henri-Georges Clouzot (Palme d'or ET Ours d'or en 1953), Le Convoi de la peur est une oeuvre scindé en trois parties presque distinctes: la présentation de quatre "criminels" au Mexique, à Jérusalem, à Paris et dans le New Jersey que rien ne relie a priori ; le quotidien de ces quatre hommes dans un pays d'Amérique latine où la dictature militaire et l'exploitation des gisements de pétrole par une compagnie étrangère dictent leur loi ; le périple dangereux des quatre hommes à bord de deux camions pour transporter de la nitroglycérine sur 300 kilomètres.

Le Convoi de la peur c'est donc l'itinéraire de quatre "mercenaires" prêts à tout pour se casser du trou paumé où ils ont fuit leur passé: Roy Scheider, Bruno Cremer, Francisco Rabal et Amidou. Le premier a participé à un braquage qui a mal tourné et devient la cible de la mafia new yorkaise, à ses trousses. Le deuxième a ruiné son entreprise et ne peut pas échappé aux poursuites pénales. Le troisième a tué de sang froid un homme. Le quatrième est responsable d'un attentat meurtrier. Cremer et Amidou d'un côté, Scheider et Rabal de l'autre vont rivaliser pour amener la matière explosive et instable à travers une jungle hostile, avec en récompense un paquet de cash qui peut les amener vers la liberté.

Un casting démissionnaire

Nous sommes en 1975 quand William Friedkin songe à ce film. Il vient d'enchaîner deux énormes succès, French Connection et L'Exorciste. Il a deux films en tête: Le Triangle des Bermudes et Le convoi de la peur, dont le scénario sera écrit en quatre mois. Avec le scénariste Walon Green (La horde sauvage), il cherche à se détacher du roman, en mélangeant le film de genre avec un style littéraire proprement sud-américain, le réalisme magique (Cent ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez est alors l'un des livres les plus lus dans le monde depuis sa parution en 1967). Clouzot a accepté, sans enthousiasme, de lui céder les droits cinématographiques.

Le film coute cher (tournage en Israël, à Paris, à New York et en Equateur), il faut donc des stars. Friedkin veut Steve McQueen, Lino Ventura, Marcello Mastroianni et Amidou. Le script est écrit pour eux. Rien ne va se passer comme il le faut. McQueen finalement se rétracte.  Il vient d'épouser Ali MacGraw et ne souhaite pas passer des mois à l'étranger, à moins qu'elle n'ait un rôle dans le film. .

La production craint un tournage coûteux, avec ses prologues aux quatre coins de la terre et son action principale perdue en Equateur, mais aussi dangereux : « Tu te feras assassiner, ton équipe se fera assassiner, et personne ne voudra assurer ton film », le prévient Lew Wasserman, exécutif d’Universal alors qu’une guerre civile éclate dans le pays. Friedkin refuse, et avouera plus tard qu'il avait tort. Suite à cette désaffection, Ventura commence à émettre quelques doutes. Ils seront renforcés quand Marcello Mastroianni décline finalement l'offre. Catherine Deneuve, alors compagne de l'acteur italien, vient de mettre au monde leur fille Chiara. Hors de question que la famille aille vivre en Equateur, alors que le pays plonge dans une guerre civile sous l'emprise d'une dictature militaire. Le château de carte s'écroule. Robert Mitchum ne veut pas plus aller se morfondre dans la jungle équatoriale.

Apocalypse Now aux Antilles

Mais pour 12 millions de $ de l'époque, il faut de la star. Et un partenaire. Le Convoi de la peur va ainsi être coproduit par Universal et Paramount, un premier cas exceptionnel dans l'Histoire (et qui sera un modèle pour les années 2000). Petite ironie de l'histoire, la Paramount appartient alors à un énorme conglomérat pétro-chimique, Gulf+Western, qui a des sites en République dominicaine. Et voilà que le dangereux Equateur disparaît de la production pour être remplacé par une île des Antilles.

Roy Scheider est alors proposé par Universal. Mais l'acteur se souvient que Friedkin ne l'avait pas enrôlé pour L'Exorciste. Il accepte sans joie. Lino Ventura abandonne alors le navire, remplacé par Cremer, totalement inconnu hors de France.  Et Rabal complète alors l'affiche.

Sorcerer, titre original du film, est finalement une prophétie qui s'annonce juste. Un sale sortilège.  Le cinéaste est réputé colérique et perfectionniste. l'ambiance est insupportable. De nombreux producteurs exécutifs et collaborateurs sont évincés ou se cassent du tournage: épuisement, malaria, drogue, etc.... La lumière changeante des tropiques rallongent les jours de productions pour que le cinéaste obtienne une continuité lumineuse. Rien que la scène sur le pont branlant au dessus des rapides demande trois mois de prises de vue chaque matin avec des camions qui ne cessent de tomber à chaque prise. Et finalement, elle sera faite au Mexique. Le budget double quasiment: 22,5 millions de $ au final.

Star Wars l'éclipse

« Ce film devait être mon chef-d’œuvre. J’avais l’impression que tous mes autres films n’avaient été qu’une préparation de celui-ci » confie Friedkin dans ses mémoires. « J’étais devenu comme Fitzcarraldo, l’homme qui veut construire un opéra dans la jungle brésilienne », résume-t-il. La folie emporte ceux qui reste. Friedkin, au passage, perd 25 kilos, atteint de malaria et sombre en dépression.

Mais au final, tout le monde est satisfait du résultat. Manque de chance, les critiques ne sont pas du même avis et le public ne suit pas. Il faut dire que depuis une semaine un certain Star Wars est sur les écrans.

Pour le réalisateur, point de doute: c'est son meilleur film. Et la version restaurée permet de revoir ou découvrir ce qui, en effet, est un grand film.

Hybride, audacieux: le film est un choc

Le Convoi de la peur est à la fois une oeuvre politique et un film sous haute tension, un récit humain désespéré et une aventure sans issue. Friedkin s'amuse aussi bien avec les genres qu'avec le rythme. La première partie est tournée comme un thriller d'espionnage international avec ses quatre séquences d'ouverture qui justifient l'exil des personnages. L'atmosphère est très "seventies" mais avec un attentat terroriste, une course poursuite qui finit mal, une meurtre de sang froid et un suicide brutal. L'ellipse est maligne. Sans transition, le scénario nous immerge directement, en deuxième partie, dans un pays sud-américain, pauvre. Peu importe comment ces quatre maudits sont arrivés là. Ils y (sur)vivent. Friedkin décrit alors la vie dans un bout du monde où militaires et polices font la Loi, où une multinationale exploite le pétrole et le peuple pour enrichir ses actionnaires et le régime. C'est une partie de transition qui est à la fois une critique virulente d'un nouveau colonialisme et d'un lien étroit et malsain entre le capitalisme et l'autorité. C'est aussi le prétexte de réunir les quatre hommes. Sans qu'il y ait beaucoup d'action, le cinéaste impose une sorte d'atmosphère pesante, où tous étouffent dans leur prison à ciel ouvert, loin de chez eux. On comprend alors très bien l'aspiration de chacun: se barrer de ce cloaque. Retrouver une forme de liberté, à défaut de retrouver leur honneur, leurs proches ou leur vie d'avant. Ils sont piégés.

Et s'ouvre alors le troisième chapitre, au petit matin, avec deux camions, Lazarus et Sorcerer. Jusque là le film était un brillant exercice de style, assez audacieux, avec une narration peu classique, se laissant le temps de présenter ses personnages, leurs motifs, et leur psychologie, et ce, sans trop de dialogues. A partir de là, on change de registre: 300 kilomètres sur des routes de montagnes périlleuses (avec éboulements et piste friable) et de jungle répulsive (arbre gigantesque en travers de la route, pont branlant tenant par quelques cordes). Le spectateur est rapidement scotché. Pas besoin d'effets numériques: le bon vieux cinéma est affaire de montage et de musique (ici, celle de Tangerine Dream, avec ses accentuations électro typiques de l'époque est angoissante à souhait). Nous sommes à leurs côtés, dans leur galère. Et la fameuse séquence du pont à cordes, sous des tornades de pluie (artificielle) est un monument en soi: Friedkin multiplie par deux la scène avec pour chacun des camions, leur enjeu dramatique et leur morceau de bravoure.

De manière sensationnelle, Le Convoi de la peur s'amène alors vers l'épilogue. Des quatre hommes, il n'en restera qu'un. Mort accidentelle, d'autant plus bête après ce qu'ils ont traversé, folie quasiment hallucinogène. Le dernier tronçon de route, dans un cadre lunaire et fantasmagorique, est saisissant. La traversée des enfers où les morts rodent tels des fantômes. Tous sont atteint. Et même le survivant n'aura que peu de répit. La conclusion est hors-champs. Mais on devine la cruauté de la situation. Sans issue.

Le Convoi de mort est arrivé à destination.

Un 6e Mission:Impossible en tournage en 2016: Tom Cruise a trouvé son 007

Posté par vincy, le 4 août 2015

Avec 56 millions de dollars en trois jours en Amérique du nord (et 65 millions de $ dans le monde), le cinquième épisode de Mission: Impossible a déjà rempli son contrat. C'est le dixième meilleur démarrage de l'année. Pas étonnant que la Paramount est confirmée dimanche soir qu'il y aurait un sixième opus. Tom Cruise l'avait déjà suggéré mardi dernier, lors de la tournée promotionnelle du film (qui sort le 12 août en France).

"Nous sommes très heureux de développer ce nouveau film avec Tom" a ainsi déclaré à Variety le patron de la Paramount, Rob Moore. "Il est évident qu'Ethan Hunt mérite un autre film". Ce sera en tournage assez rapidement, d'ici un an, pour une sortie en 2017.

Paramount peut être satisfait: ils attendaient un démarrage autour de 40M$. C'est surtout la stratégie du studio qui a été bonne. Prévu fin 2015, le film a finalement été placé dans la liste des blockbusters estivaux. Pour une raison : le nouveau James Bond débarque cet automne. Or Ethan Hunt ressemble de plus en plus à des films de 007, avec ces scènes spectaculaires, son espion assez froid, ses voyages dans le monde entier ou encore sa "girl" (qui change à chaque film, comme le réalisateur). Plus que ça Tom Cruise se "jamesbondise" aussi.

Tom Cruise, "Ethan Hunt dépendant"

Autrement dit, la star dépend de plus en plus de cette franchise, qui devient la seule garantie de son statut "bankable" sur des films à gros budgets. Sur les 10 plus fortes recettes nord-américaine, quatre sont des M:I. C'est même une proportion de 3 sur les 5 premiers. En fait, hors Ethan Hunt, Tom Cruise n'a eu que deux films dépassant les 130M$ depuis le début des années 2000: La guerre des mondes et Minority Report, tous deux signés Steven Spielberg. Au niveau mondial, c'est un résultat équivalent: les 4 premiers M:I font partie du Top 7 de Cruise.

Si on prend en compte l'inflation (autrement dit un chiffre qui est plus proche de la fréquentation en salles), sur les 10 plus importantes recettes obtenues par l'acteur, seulement trois films des années 2000 sont dans le Top 10: Mission: Impossible II, La Guerre des mondes et Mission: Impossible - Ghost Protocol.

Autant dire que l'acteur est hyper-dépendant de ce personnage issu d'une série TV des années 60. Tout comme James Bond a emprisonné Roger Moore, Pierce Brosnan et Daniel Craig (même si les deux derniers ont réussi quelques films hors espion-de-sa-Majesté) et tué Timothy Dalton et George Lazenby. Seul Sean Connery a réussi à se débarrasser de son costard anglais.

La franchise, nirvana des stars

Cruise, en accélérant le tournage des épisodes de M:I (il faut dire qu'il prend un peu d'âge), accentue cette dépendance. Il pourrait s'amuser dans d'autres univers. Mais ses films de SF coûteux ou ses polars peu rentables l'attachent à un personnage d'espion populaire, dans des films hyper-codés.

Mais après tou, c'est la loi du business. Même Matt Damon reprend son rôle de Jason Bourne. Et Schwarzzy n'a pas eu le choix que de revenir en Terminator.

Avec un budget moyen de 150M$, la série M:I a jusque là rapporté 2,2 milliards de $ dans le monde.

Donjons et Dragons: L’adaptation ciné made in Warner est en marche

Posté par wyzman, le 3 août 2015

Après deux ans de procès, les sociétés Warner Bros, Hasbro et Sweetpea sont parvenus à un accord concernant la possession des droits du jeu Donjons et Dragons. C'est en tout cas qu'a révélé il y a quelques heures le site Variety. Véritable référence de la pop culture et jeu apprécié par des millions d'individus à travers le monde, ce n'était qu'une question de temps avant qu'une grosse société américaine d'entertainment ne mette la main dessus et n'en fasse une saga cinématographique. C'est en tout cas le pari fou dans lequel Warner Bros compte se lancer. D'ailleurs, le studio qui a produit Harry Potter, Le Seigneur des Anneaux et Le Hobbit est sur le coup depuis un moment. En effet, le scénario du futur film serait déjà écrit. Il émanerait de la main de David Leslie Johnson, le scénariste de La Colère des Titans, et Conjuring 2 (dont la sortie a été fixée au 10 juin 2016).

Sans surprise, l'univers de Donjons et Dragons est déjà pensé en terme de saga. Très impatient à l'idée d'amener à la vie un tel monument de la culture geek, le président du développement créatif de Warner Bros, Greg Silverman, s'est exprimé : "Donjons et Dragons permet une créativité sans limite, donnant à nos réalisateurs d'immenses opportunités de ravir à la fois les fans et les cinéphiles qui ne connaissent pas cet univers." Bien évidemment, le réalisateur qui sera en charge de ce qui devrait être un premier volet aura beaucoup à faire. Les fans du jeu n'ont en effet toujours pas oublié les trois horribles adaptations ciné (2000, 2006, 2012) qui ont été tournées. Cela dit, les plus attentifs auront tout de même noté que co-produit par Hasbro, les papas de Transformers, le film sera sans aucun doute l'un des blockbusters de l'année. Allez, combien de temps avant que Michael Bay ne soit annoncé comme réalisateur ?

L’instant Zappette: Kristoffer Nyholm monte sur le Taboo de Tom Hardy

Posté par wyzman, le 3 août 2015

L'info est tombée il y a quelques jours sur le site Deadline. La série Taboo a enfin trouvé un réalisateur en la personne de Kristoffer Nyholm. Principalement connu pour la série The Killing (la version danoise), le réalisateur et producteur de 64 ans va réaliser 4 des 8 épisodes que comptera Taboo. Et c'est une excellente nouvelle ! En effet, alors que la chaîne américaine FX a commandé la série en novembre dernier, nous n'avions plus aucune nouvelle. Produite par Tom Hardy (Mad Max : Fury Road, The Dark Knight Rises), Steven Knight (Locke, Crazy Joe) et Ridley Scott (Prometheus, Exodus: Gods & Kings), Taboo pourrait très vite devenir le projet le plus intéressant de la première partie de 2016. Très enthousiaste à l'idée de bosser sur un tel projet, Kristoffer Nyholm déclare : "Pour moi, [Taboo] est comme la suite logique de mon travail sur The Following et The Enfield Haunting. Nous avons une équipe incroyable pour amener à la vie ce projet et il me tarde de le découvrir pleinement."

Au cas où vous n'auriez pas entendu parler de Taboo, le pitch est assez simple. Tom Hardy incarne James Keziah Delaney, un homme qui rentre à Londres dans les années 1810 après avoir passé une décennie en Afrique et découvre alors que son père lui a laissé un héritage conséquent. Delaney tente de corriger les erreurs du passé mais se retrouve malgré lui coincé dans une guerre qui oppose deux nations : le Royaume britannique et les Etats-Unis. Outre son impressionnant casting de producteurs, tout l'intérêt de Taboo réside dans son écriture. C'est Tom Hardy et son père, Chips Hardy, qui sont à l'écriture. Ce dernier a par ailleurs endossé a casquette de producteur exécutif pour l'occasion. Pensée comme une mini-série dès l'origine, Taboo sera un drame anglais destiné à la nouvelle générations de téléspectateurs mais rempli de personnages sombres et complexes. Si le tournage devait débuter en janvier dernier, cela ne se fera finalement qu'en novembre prochain au Royaume-Uni. Wait and see !

Locarno 2015: Office Kitano, producteur de l’année

Posté par vincy, le 2 août 2015

Le Festival de Locarno commence mercredi et lance la saison d'automne du 7e art. On connait la sélection, les prix honorifiques, les hommages. Un autre prix sera décerné à une société et non pas à une personnalité, même si, pour l'occasion, les deux sont liés.

La société japonaise Office Kitano recevra le Prix Raimondo Rezzonico, qui rend hommage aux personnalités les plus significatives de la production indépendante internationale.

Fondé en 1988 en tant qu’agence d’acteurs, Office Kitano est né de la nécessité de gérer les émissions télévisée de Takeshi Kitano et d’une bande d’amis acteurs. Trois ans plus tard, Office Kitano devient une société de production avec A Scene at the Sea, le troisième long métrage de Takeshi Kitano, qui, dès lors, produira tous les films de l’acteur-réalisateur.

Mais pas seulement. Office Kitano produit (et distribue au Japon) d'autres films japonais et étrangers, en commençant avec em>Ikinai de Hiroshi Shimizu (1998). Shôzô Ichiyama, Jia Zhang-ke, Abolfazl Jalili, Atsushi Funahashi, Takashi Miike, Dankan, Makoto Shinozaki, sont tous des auteurs de la maison.

Office Kitano a également lancé en 2000 FILMEX, un festival de cinéma dédié aux productions indépendantes.

Une reconnaissance et un encouragement

Pour le directeur artistique du Festival de Locarno, Carlo Chatrian, "le choix de primer Office Kitano, une société riche de plus de vingt ans d’activité", c'est rendre "hommage aujourd’hui à un territoire et une compagnie pour lesquels il nourrit un intérêt tout particulier. Non seulement pour témoigner de l’amour que nous portons au réalisateur et acteur japonais mais aussi pour récompenser un studio qui soutient de jeunes réalisateurs nippons et noue des collaborations prestigieuses, comme celle avec Jia Zhang-ke. Un prix est à la fois une reconnaissance pour le travail accompli mais aussi un encouragement à continuer le chemin: ces deux facettes s’adaptent parfaitement à Office Kitano à qui nous souhaitons un futur radieux."

Masayuki Mori, président d’Office Kitano, et le producteur Shôzô Ichiyama seront à Locarno pour recevoir le prix et rencontrer le public lors d’un débat. Trois films seront projetés au Festival à l’occasion de cet hommage: Hana-bi (1997) et Dolls (2002) de Takeshi Kitano, ainsi que Plaisirs inconnus de Jia Zhang-ke.

Le Premio Raimondo Rezzonico a été créé en 2002 et a déjà récompensé Paulo Branco, Ruth Waldburger, le collectif Agat Films & Cie, Martine Marignac, Menahem Golan, Arnon Milchan, Margaret Ménégoz et, en 2014, Nansun Shi.

Léon l’Africain, Les échelles du levant: deux livres d’Amin Maalouf en cours d’adaptation

Posté par vincy, le 1 août 2015

A quelques jours d'écart, deux livres de l'écrivain Amin Maalouf sont arrivés dans le fil d'actualités cinéma. Deux adaptations, l'une en préparation, encore à l'état de projet, l'autre dont le tournage est déjà prévu.

Debbouze chez Sissako?

Jamel Debbouze aurait ainsi accepté d'être Léon l'Africain, selon Deadline. Le best-seller de Maalouf, paru en 1986, est l'autobiographie imaginaire inspirée d'une histoire vraie. Le livre débite au Maroc, dans la ville sainte de Fez où Hassan al-Wazzan a grandit avant de fuir l'Inquisition espagnole. En 1518, un ambassadeur maghrébin, revenant d'un pèlerinage à la Mecque, fut capturé par des pirates siciliens qui l'offrent en cadeau au pape Léon X. Hassan al-Wazzan va alors devenir le géographe du pape sous le nom de Jean-Léon de Médicis dit Léon l'Africain, écrivant des traités de géographie et enseignant l'arabe. Apr!s son hajj à La Mecque, il se convertit à la chrétienté avant de retrouver la foi musulmane à la fin de sa vie. Le livre traverse la méditerranée, de Grenade à l'Egypte, en passant par la Rome des Medicis.

Jamel Debbouze est tellement fan du roman qu'il aurait nommé son fils Léon en hommage à ce personnage. On ne sait toujours pas qui sera le réalisateur de cette production franco-libanaise (avec Rachid Bouchraeb parmi les producteurs) mais Screen International a révélé en mars dernier qu'Abderrahmane Sissako (Timbuktu) voulait adapter l'histoire de Maalouf au cinéma.

Farahani, Niney et Garrel chez Rahimi

Atiq Rahimi s'attaquera cet hiver à l'adaptation d'un autre roman d'Amin Maalouf, Les échelles du Levant. Le Film Français indique que le film s'intitulera Ports of Call. Au générique on retrouvera Golshifteh Farahani, Pierre Niney et Louis Garrel. Farahani était déjà l'actrice principal du précédent film de Rahimi, Syngué Sabour - Pierre de patiences, adapté de son propre roman éponyme, Prix Goncourt en 2008.

Les échelles du Levant, autre best-seller de Maalouf, publié en 1996, raconte une histoire qui traverse le XXe siècle. Un Libanais et sa femme, une jeune juive expatriée de Vienne ont combattu le nazisme durant la seconde guerre mondiale. Mais le conflit israélo-arabe en 1948 va les séparer...

Le tournage est prévu en janvier 2016.