La belle jeunesse de Jaime Rosales clot le 7e festival Différent

Posté par MpM, le 27 juin 2014

different 2014Après une semaine placée sous le signe du cinéma espagnol indépendant et singulier, le Festival Différent s'est achevé le 24 juin avec une soirée parcourue par la thématique des nouvelles technologies et de la place qu'elles ont désormais dans notre vie quotidienne.

Dans 10 000 km de Carlos Marques-Marcet, un jeune couple doit vivre les affres de la séparation géographique. Elle part travailler en Californie tandis que lui reste travailler à Barcelone. Le film raconte la relation houleuse qu'ils entretiennent à distance à travers l'écran de leurs ordinateur et smartphone.

Hormis l'originalité formelle de proposer des images filmées à la webcam (mais on a depuis découvert la séquence époustouflante de rupture par Skype filmée par Pascale Ferran dans Bird people, qui fait un usage encore plus âpre de l'interface informatique dans la communication de couple), le film aligne sur un ton de comédie insouciante les passages obligés de la comédie romantique : conversations enjouées et drôles, puis disputes, tentation de séparation, infidélité, réconciliation... Rien de révolutionnaire, mais un regard léger et tendre sur notre époque et ses petits travers.

Dans Hermosa juventud (La belle jeunesse), Jaime Rosales suit quant à lui un couple de jeunes Espagnols pris dans les filets terribles de la crise économique. S'ils sont au départ insouciants et joyeux, la naissance de leur fille les amène peu à peu à repenser leurs priorités. Ils s'aperçoivent alors que quelle que soit leur bonne volonté, il n'existe pour eux aucun moyen de s'en sortir.

Le film mêle prises de vue en 16mm et images numériques prises sur le vif par les protagonistes avec leurs téléphones portables. Plusieurs ellipses temporelles (notamment la grossesse de la jeune femme) sont ainsi représentées par le défilement de photos et de messages sur un écran de smartphone. Une manière pour Jaime Rosales de porter un regard critique sur la perte de repères des jeunes générations, qui ne sont plus capables selon lui de faire la différence entre ce qui est important et ce qui ne l'est pas, puisque tout figure sur le même plan dans leurs téléphones.

A l'exception de cette théorie étonnamment simpliste, le film est un portrait convaincant et saisissant d'une Espagne en proie au chômage et à une violence sociale qui se répercute dans toutes les couches de la société.

"Le point de départ du film", explique le réalisateur, révélé dans les années 2000 par Las horas del dias et La soledad,  "c'est mon besoin de comprendre les jeunes qui vivent en Espagne. J'avais envie de faire un portrait de cette jeunesse actuelle. Par ailleurs, j'avais envie de changer de direction dans mon œuvre, de faire quelque chose avec un langage plus ouvert, plus dirigé vers les autres et moins vers-moi-même. " Pour cela, il a créé une équipe de jeunes techniciens et de jeunes comédiens, et c'est à partir de leurs témoignages et propositions qu'il a écrit une partie du contenu du film.

Les conversations entre amis (où il est question des centaines de CV déposés sans succès, ou des rêves simples d'avoir sa petite camionnette à soi ou de passer son permis) ont également été improvisées. Cela donne un aperçu glaçant de la réalité espagnole contemporaine, sans jamais tomber dans le film purement social ou misérabiliste. Ceux que montre Jaime Rosales ne sont pas les enfants des familles les plus défavorisées, mais la jeunesse d'une classe moyenne en pleine paupérisation. Lorsque l'on voit Natalia envisager d'aller travailler en Allemagne (Eldorado européen à ses yeux), quitte à laisser sa fille en arrière, on ne peut s'empêcher de songer aux jeunes femmes d'Asie du Sud-Est qui viennent en France pour garder les enfants des autres pour pouvoir nourrir les leurs, restés dans leur pays.

Même s'il s'en défend, le propos de Jaime Rosales semblent ainsi au final bien pessimiste, montrant une génération sacrifiée et une société où l'absence d'espoir conduit à un déchainement de violence symbolique mais aussi physique et sexuelle. Un tableau d'autant plus sombre qu'il est filmé avec une grande douceur, presque sans à-coup et même parfois avec légèreté. A l'image des personnages du film qui semblaient avoir toute la vie devant eux, le spectateur ne peut alors qu'être saisi par l'inexorable chute qui les entraîne au fond du gouffre.

Sarah Polley va adapter John Green (Nos étoiles contraires)

Posté par vincy, le 27 juin 2014
sarah polley venise 2012

Sarah Polley à Venise en 2012

A 37 ans, l'écrivain John Green semble parti pour être la nouvelle coqueluche des studios américains. L'adaptation de son dernier roman, Nos étoiles contraires (The Fault in Our Stars), paru en 2012 aux Etats-Unis et en 2013 en France chez Nathan, vient de franchir le cap des 100 millions de $ aux Etats-Unis, après s'être classé premier du box office lors de son week-end de sortie. Le film sera dans les salles françaises le 20 août.

Pas étonnant que les producteurs veuillent puiser dans son oeuvre : il a écrit cinq autre romans. Paramount vient de donner son feu vert pour l'adaptation du premier livre de Green, Qui es-tu Alaska ? (Looking for Alaska) publié en France chez Gallimard en 2007 (l'éditeur prépare une nouvelle édition fin août). Le studio avait acquis les droits du livre dès sa sortie en librairie aux Etats-Unis, en 2005. L'actrice/réalisatrice canadienne Sarah Polley devrait le réaliser.

L'histoire de Qui es-tu Alaska tourne autour du jeune Miles Halter. Le jeune homme s'ennuie en Floride et choisit d'aller en pensionnat en Alabama. Il s'initie enfin à la vie : des amis, l'amour, la soif de connaissance, la cigarette, l'alcool... il transgresse un à un tous les interdits. Dans cette bande, il y a Alaska Young, la "chef" du groupe. Troublante, insoumise, mystérieuse, sexy. Elle se tue accidentellement voiture. Essayant de trouver un sens à sa vie, Miles découvre alors la valeur de l'existence, de l'amour inconditionnel et du pardon. Et il doit gérer la culpabilité qui le ronge...

Sarah Polley, la comédienne, est absente des plateaux depuis 2010, mais Sarah Polley, la cinéaste, avait récolté de nombreux lauriers avec son documentaire Stories We Tell, sorti il y a deux ans : prix du meilleur documentaire à la Directors Guild of Canada, aux Genie Awards, à la Los Angeles Film Critics Association et à la New York Film Critics Circle... Elle avait aussi été nominée à l'Oscar du meilleur scénario pour son film Loin d'elle (Away from Her).

Robert De Niro stagiaire pour Anne Hathaway

Posté par vincy, le 26 juin 2014

anne hathaway aux oscars en 2013Depuis lundi, le tournage de The Intern a commencé à New York. Écrit et réalisé par Nancy Meyers (Ce que veulent les femmes, Pas si simple, Tout peut arriver, Private Benjamin), le film réunit Robert De Niro, Anne Hathaway et Rene Russo (L'arme fatale, Thor), entourés d'Andrew Rannels (Sex and the City 2, "Girls"), Adam DeVine ("Workaholics"), Nat Wolff (Nos étoiles contraires, Palo Alto), Anders Holm (scénariste et interprète de la série "Workaholics"), Linda Lavin ("Alice"), Zack Pearlman ("The Inbetweeners") et Reid Scott (la série "Veep").

De Niro interprète Ben Whittaker, un veuf de 70 ans, qui s'aperçoit que la retraite ne correspond pas vraiment à l'idée qu'il s'en faisait. Dès que l'occasion se présente de reprendre du service, il accepte un poste de stagiaire sur un site Internet de mode, créé et dirigé par Jules Ostin, incarnée par Anne Hathaway.

De Niro a été à l'affiche de Malavita, Last Vegas, American Bluff et Match retour. On le verra prochainement dans Hands of Stone de Jonathan Jakubowicz. Il s'est aussi engagé dans le nouveau film d'Olivier Assayas, Idol's Eye, avec Robert Pattinson et Rachel Weisz.

Hathaway a tourné récemment Song One, présenté à Sundance, Interstellar, le nouveau Christopher Nolan, en salles cet automne, et prêté sa voix à Rio 2. Elle a été oscarisée l'an dernier pour Les Misérables.

Meyers est une réalisatrice à succès. Son plus gros succès, Ce que veulent les femmes, a rapporté 183M$ aux Etats Unis tandis que son plus gros "échec", The Holiday, a quand même récolté 76M$.

The Intern, distribué par Warner Bros, sortira en septembre 2015 aux Etats-Unis.

Les frères Coen complètent le casting d’Hail Caesar!

Posté par vincy, le 25 juin 2014

channing tatum tilda swinton ralph fiennes

Ils avaient déjà enrôlé George Clooney et Josh Brolin pour leur prochain film Hail Caesar!. Les Frères Coen ont recruté également Channing Tatum, Ralph Fiennes et Tilda Swinton!

La comédie "hollywoodienne" d'Ethan et Joel Coen s'offre ainsi l'un des castings les plus prestigieux de l'année. Tatum interprétera une star aux airs de Gene Kelly, Fiennes un directeur de studio et Swinton une puissante journaliste à ragots. Ces deux derniers étaient également à l'affiche de The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson.

Tilda Swinton retrouve George Clooney et les Coen 6 ans après Burn After Reading. elle avait déjà joué avec Clooney en 2007 dans Michael Clayton. En revanche pour Tatum et Fiennes, ce sera une première incursion dans l'univers des deux frères.

Hail Caesar! est l'histoire d'un agent artistique dans le Hollywood des années 50 chargé de sauver la réputation des stars.

Le musée d’art de George Lucas s’installera à Chicago

Posté par vincy, le 25 juin 2014

Malgré son histoire professionnelle et personnelle avec San Francisco, le lobbying de Los Angeles (lire notre actualité du 16 juin), la ville de ses études et de ses débuts, c'est bien Chicago qui a emporté le morceau : le musée d'art de George Lucas - 700 millions de $ d'investissement. Sans doute peut-on y voir une déclaration d'amour déguisée à sa femme, Mellody Hobson, native de la métropole du Midwest. Depuis leur mariage l'an dernier, Lucas et elle partagent leur vie entre San Francisco et Chicago.

Le Lucas Museum of Narrative Art devrait ouvrir en 2018. Il sera érigé sur les bords du Lac Michigan, entre le stade de Soldier Field et le sanctuaire ornithologique de MacCormick, en plein "Museum Campus" (regroupent de plusieurs lieux dédiés aux arts et aux sciences). Il remplacera un affreux parking à ciel ouvert qui fait face à une marina de plaisance.

Le visiteur y découvrira aussi bien des peintures de Norman Rockwell ou de Maxwell Parrish que des objets des films du réalisateur et des des expositions sur le cinéma et les arts numériques.

Eli Wallach (1915-2014) : le Roi de Brooklyn est mort

Posté par vincy, le 25 juin 2014

eli wallach

Eli Wallach, né à Brooklyn le 7 décembre 1915, est mort mardi 24 juin, à l'âge de 98 ans, selon une information du New York Times. Wallach est devenu célèbre pour avoir incarné Tuco dans le western spaghetti de Sergio Leone, Le Bon, la Brute et le Truand (il était le truand).

Wallach fait partie de la génération d'acteurs à avoir appliqué la fameuse "méthode" de l'Actor's Studio, dont il fut l'un des pionniers, en contact direct avec Lee Strasberg. Il fait ses débuts au théâtre, à la sortie de la seconde guerre mondiale, gagnant même un Tony Award du meilleur acteur pour une pièce de Tennessee Williams, La rose tatouée, en 1961.

L'un des sept mercenaires

Cinq ans plus tard, il fait ses premiers pas au cinéma chez Elia Kazan (Baby Doll). Premier rôle, tête d'affiche et sans doute sa performance la plus mémorable en propriétaire de champs de coton essayant de séduire la fille convoitée par son concurrent. Il tourne alors avec quelques un des plus grands noms du cinéma : Don Siegel (The Lineup, 1958), Henry Hathaway (Les sept voleurs, 1960), John Huston (Les désaxés, 1961), Martin Ritt (Aventures de jeunesse, 1962). En 1962, il fait partie de l'aventure de La Conquête de l'Ouest d'Henry Hathaway, John Ford et George Marshall. Sans oublier Les sept mercenaires, où il était un mexicain assez retors, pour ne pas dire vicieux, dans le film de John Sturges (1960). Maintenant que Wallach est mort, il ne reste plus que Robert Vaughn (81 ans) en vie parmi tout le groupe.

S'il reste cantonné aux seconds-rôles, il ne cesse de tourner  : western, aventures, parfois quelques comédies, fresque historique (Genghis Khan). On le voit ainsi dans Lord Jim (Richard Brooks, 1965), Opération Opium (Terence Young, 1966), Comment voler un million de dollars (William Wyler, 1966) mais aussi avec Belmondo et David Niven dans Le cerveau (Gérard Oury, 1969).

Pourtant après les années 60, les personnages deviennent moins marquants, trop souvent choisi pour être le shérif, le détective, le général... Il est enfermé dans son image. Les films sont moins intéressants. Il y a quelques exceptions : Independence de John Huston (1976), Les grands fonds de Peter Yates (1977), La théorie des dominos de Stanley Kramer (1977).

oscars 2011 eli wallachUn final flamboyant

C'est vers la fin des années 80 qu'Hollywood se souvient de cet acteur culte des années 60. Martin Ritt lui donne un rôle de médecin dans Cinglée, face à Barbra Streisand. Jack Nicholson (The Two Jakes), Francis Ford Coppola (Le Parrain III, en accro aux bonbons), Irwin Winkler (La Loi de la nuit), Edward Norton (Au nom d'Anna, où il est pour la deuxième foi un rabbin) ressuscitent cet immense acteur, cette gueule d'un cinéma d'antan. En 2010, on l'aperçoit dans l'excellent The Ghost Writer de Roman Polanski et dans le raté Wall Street : L'argent ne dort jamais d'Oliver Stone.

Mais c'est en 2003 qu'Eli Wallach marquera les esprits. Il n'est pas crédité au générique de Mystic River. Mais le symbole est là: le bon, Clint Eastwood, dirige, enfin, le truand.

80 films au compteur. Souvent des rôles de salauds, de méchants, de vilains, avant qu'on ne lui propose des personnages plus empathiques. Une carrière théâtrale très dense et triomphale jusqu'aux années 60 (de George Bernard Shaw à Ionesco, dont il était un grand admirateur, en passant par Jean Anouilh). Une présence continuelle sur le petit écran. Il alternera des choix cinématographiques parfois médiocres avec des pièces de théâtre comme Le journal d'Anne Frank, qu'il joue avec sa femme Anne Jackson et leurs deux filles, et des téléfilms ou séries populaires (comme Urgences ou Nurse Jackie). Il avait raconté son parcours dans une autobiographie, Le bon, la brute et moi, publiée en 2005.

Le secret de sa longévité

Il n'a jamais eu de vocations particulières à devenir comédien. Mais il aimait jouer. Complexé par sa taille (1m70), mari fidèle (il venait de fêter ses 66 ans de mariage avec Anne Jackson!), homme discret, partenaire des plus grands (Brando, McQueen, Monroe, Pacino, Brynner, Fonda, Hepburn, Gable...)  il a été l'un des comédiens les plus respectés et reconnus de sa génération : Nommé Roi de Brooklyn au Welcome Back to Brooklyn Festival en 1998, Oscar d'honneur en 2011, British Award du meilleur espoir en 1957 , un Emmy Award en 1967...

Il aura tourné durant plus de 60 ans. Lors d'une avant-première hollywoodienne, pour un film où il avait comme partenaire Kate Winslet (The Holiday), son épouse ne voyait toujours pas ce ces jeunes et belles femmes lui trouvaient.

Un mélange de charisme, de dérision, d'humilité sans doute. L'Académie des Oscars, en lui décernant une statuette honorifique, soulignait son aspect caméléon, sa capacité à incarner des personnages radicalement différents sans effort, tout en marquant chacune de ses interprétations d'une empreinte marquante.

C'est plutôt dans sa dualité qu'il faut trouver le secret de son jeu. Juif ayant grandit dans un quartier italien (au point de jouer essentiellement des latins au cinéma), époux qui ne jouait jamais les maris de sa femme quand ils étaient partenaires sur les planches, il incarnait au théâtre des petits hommes, "irrités" et "incompris", tandis qu'au cinéma, il appréciait les rôles de "bad guy", pour leur complexité. Truand à vie, mais pas trop.

A Uzès, l’un des plus vieux cinémas de France est menacé financièrement

Posté par vincy, le 24 juin 2014

le capitole uzèsUn cinéma menacé, ce n'est jamais une bonne nouvelle. C'est le cas du Capitole, dans la petite ville d'Uzès dans le Gard (le canton compte 20 000 habitants). La municipalité (qui n'a pourtant pas changé de maire depuis plus de 20 ans) a décidé de baisser de 10 000 € la subvention allouée au cinéma. Jusque là, Le Capitole bénéficiait d'une aide municipale annuelle de 45 000 €.

L'un des plus vieux cinémas de France

Le cinéma a ouvert en 1911 et n'a jamais fermé depuis. C'est l'un des plus vieux cinéma français encore en activité. Il possède 3 salles, soit 560 fauteuils et attire 72000 spectateurs par an.

Le Capitole diffuse en alternance des films art et essai et des oeuvres grand public. Il s'est diversifié en diffusant des opéras et des ballets en direct. Le cinéma a aussi noué des partenariats avec la Médiathèque d’Uzès, la librairie Le Parefeuille et le Festival International du Conte en Uzège.

La directrice du cinéma Michèle Berrebi, 71 ans, a décidé d'entrer en résistance, interpellant les milieux professionnels jusqu'à Paris. L'association Les amis du cinéma s'est remise en marche pour l'aider. Le 29 avril, à l’annonce de la baisse des subventions de nombreux uzégeois ont envahit le conseil municipal pour montrer leur opposition au maire d’Uzès en brandissant des pancartes de soutien au cinéma.

"Les Uzétiens sont en droit de s'inquiéter d'une aide conséquente à une entreprise privée"

Le maire UMP-UDI, Jean-Luc Chapon, argue que le cinéma se porte bien financièrement. Hier, dans une interview au Midi-Libre, il s'est engagé ''à revoir la situation si ce bilan en 2013 était négatif, mais également à poursuivre la baisse si la situation bénéficiaire se confirmait''. "Nous avons toujours soutenu Mme Berrebi, en réalisant notamment une sortie de secours qui a coûté 300 000€ à la ville. Mais maintenant je m'interroge sur le bar à soupes créé dans le cinéma, qui est devenu un restaurant avec plats à emporter et qui génère un chiffre d'affaire confortable et en progression. Les Uzétiens sont en droit de s'inquiéter d'une aide conséquente à une entreprise privée. La conjoncture économique est difficile pour tout le monde. Pourquoi personne ne parle de l'importante diminution de la subvention du Conseil général qui est passée de 28 000€ en 2011 à 8 000€ en 2013? " rappelle-t-il.

"c'est le bar à soupes qui subventionne le cinéma et non l'inverse"

Mais la directrice, qui a repris ce cinéma il y a 7 ans, ne voit pas la situation ainsi. "650 000 € ont été versés par le CNC (Centre national du cinéma et de l'image animée) et 180 000 € sur mes fonds propres" explique-t-elle dans Le Républicain d'Uzès et du Gard. Elle s'est engagée sur trois prêts et ne se verse aucun salaire : sa situation personnelle est précaire. De plus, les deux emplois aidés dont elle bénéficiait par le biais de la mairie ont été supprimés. Elle a donc du financer ces deux emplois. Le Capitole a donc investit dans un bar à soupes pour se financer : "c'est le bar à soupes qui subventionne le cinéma et non l'inverse. Les bénéfices réalisés ne sortent pas du cinéma" rappelle-t-elle. Le Capitole dispose également d'un bar à sushis.

En jeu : la reprise du cinéma quand elle prendra sa retraite. Si l'établissement n'est pas en bonne santé financière, personne ne le reprendra. Le maintien de l'activité du cinéma dans une zone urbaine de faible densité est donc en péril.

La Pastorale américaine de Philip Roth sur grand écran

Posté par vincy, le 24 juin 2014

ewan mcgregorPastorale américaine (American Pastoral), le best-seller de Philip Roth, l'un des plus grands écrivains américains contemporains, va enfin être adapté au cinéma. Phillip Noyce réalisera le film, avec Ewan McGregor dans le rôle principal.

Le tournage commencera en mars 2015, à Pittsburgh (Pennsylvanie). Le scénario de ce roman, qui avait reçu le Prix Pulitzer, a été écrit par John Romano (La défense Lincoln).

Cela fait 10 ans que les producteurs de Lakeshore tentent de porter le livre à l'écran. Il y a deux ans, le projet était relancé, en vain, avec Fisher Stevens pour le réaliser.

American Pastoral, paru en 1997, est le premier tome d'une trilogie qui comporte également J'ai épousé une communiste et La tache. Plus globalement, il s'agit d'un des neuf livres où apparaît son personnage fétiche, Nathan Zuckerman.

Dans ce roman, l'écrivain Zuckerman retrouve 36 ans plus tard, Seymour Levov dit "le Suédois" , l'athlète fétiche de son lycée de Newark. Levov l'invincible, le généreux, l'idole des années de guerre, le petit-fils d'émigrés juifs devenu un Américain plus vrai que nature... Sa vie semble parfaite, marié à une ancienne reine de beauté, héritier d'un commerce florissant. Mais Zuckerman va découvrir la face sombre du personnage. L'Américain parfait vit en fait dans une illusion, avec des zones d'ombres qui le hante. Roth dresse le portrait d'une gauche américaine en faillite, d'une guerre de Vietnam qui a massacré le paradis américain et du déracinement des Juifs originaires d'Europe de l'Est.

Philip Roth, inadaptable?

Malgré leur notoriété, les romans de Philip Roth ont rarement été transposés sur grand écran. En 2003, La couleur du mensonge (The Human Stain), adapté de La Tache, de Robert Benton et avec Anthony Hopkins et Nicole Kidman avait déçu et en 2008 Elegy d'Isabel Coixet, avec Penelope Cruz et Ben Kingsley, adaptation du roman La bête qui meurt, avaient peu convaincu. Oubliées les adaptations de Goodbye Columbus (1969) et Portnoy et son complexe (1972). Cependant l'écrivain redevient à la mode. Barry Levinson vient de finir l'adaptation de The Humbling (Le rabaissement), avec Al Pacino et Greta Gerwig.

Phillip Noyce a réalisé entre autres Calme blanc, deux Jack Ryan, Le Saint, Bone Collector, Les chemins de la liberté, Un Américain bien tranquille et Salt.
Ewan McGregor sera à l'affiche en France le 2 juillet avec Albert à l'Ouest. Il a terminé un western de Gavin O'Connor, Jane Got a Gun, un polar de Julius Avery, Son of a Gun, un drame de Rodrigo García, Last Days in the Desert, et une comédie de David Koepp, Mordecai. Il termine le tournage de Our Kind of Traitor, adaptation du roman d'espionnage de John Le Carre.

L’adaptation d’un manga comme prochain film de Hirokazu Kore-eda

Posté par vincy, le 23 juin 2014

catsing de kamakura diaryHirokazu Kore-eda a bouclé le casting de son prochain film, Kamakura Diary (ou Umimachi Diary).

Masama Nagasawa, connue pour ses participations dans deux Godzilla locaux et son rôle dans Crying Out Love in the Center of the World de Isao Yukisada, Haruka Ayase, également chanteuse et récemment vue dans Real et aussi remarquée dans Crying Out Love in the Center of the World, Kaho, mannequin et actrice vue dans les adaptations d'Otomen et de Sand Chronicles, et l'adolescente Suzu Hirose, dont l'adaptation du manga Crows Explode vient de sortir sur les écrans japonais, formeront le quatuor de jeunes filles.

Le film est l'adaptation du manga éponyme d'Akimi Yoshida (2007), paru en France chez Kana depuis l'an dernier. Le 5è tome sera en librairie en septembre. Il a reçu plusieurs prix au Japon.

L'histoire est celle de trois soeurs qui n’ont pas vu leur père depuis 15 ans, quand il a divorcé de leur mère. Quand elles apprennent sa mort, elles se rendent aux funérailles, où elles font connaissance d'une demi-soeur, désormais orpheline. Réunies sous le même toit, à Kamakura, ville maritime au sud de Tokyo, elles apprendront à faire connaissance.

Le film sortira durant l'été 2015 au Japon. C'est le premier projet du réalisateur Kore-eda depuis le succès de Tel père, tel fils, Prix du jury au Festival de Cannes en 2013 et beau succès au box office japonais (31M$, 10e film de l'année) lors de sa sortie.

Alexandre Desplat présidera le jury du 71e Festival de Venise

Posté par vincy, le 23 juin 2014

alexandre desplat

C'est une première parmi les trois grands festivals de cinéma de la planète. La 71e Mostra de Venise innove en nommant comme président du jury un compositeur de musique de films. En l'occurrence, le français Alexandre Desplat.

A 53 ans, il est l'un des musiciens les plus récompensés de l'industrie du cinéma. Ours d'argent de la meilleure musique de film à Berlin et César de la meilleure musique du film pur De battre mon coeur s'est arrêté, Golden Globe pour Le Voile des illusions, César encore pour The Ghost Writer et De Rouille et d'os, Grammy Award et British Award pour Le discours d'un roi, European Film Award pour The Queen... Sans oublier 6 nominations aux Oscars (The Queen, Benjamin Button, Fantastic Mr. Fox, Le discours d'un roi, Argo, Philomena).

Desplat a travaillé avec Wes Anderson, Roman Polanski, Stephen Frears, Kathryn Bigelow, Ang lee, Terrence Malick, David Fincher, Patrice Leconte, Lasse Hallström, Xavier Giannoli, Jérôme Salle, Robert Guédiguian, George Clooney, Angelina Jolie, Chris Weitz...

Pour le directeur du Festival italien, Alberto Barbera, Alexandre Desplat "n'est pas seulement l'un des plus grands compositeurs de musiques de films aujourd'hui, c'est également un ardent cinéphile, dont l'extraordinaire sensibilité artistique est soutenue par une profonde connaissance du cinéma, de son histoire, de son langage".

Desplat a communiqué qu'ils s'agissait pour lui d'un "grand honneur et une responsabilité ardue". Ajoutant que "le cinéma italien a influencé autant mes goûts que ma musique, plus que n'importe quel autre."

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Lire aussi notre entrevue avec Alexandre Desplat