David Cronenberg expose ses délires à Amsterdam (et sur Internet)

Posté par cynthia, le 22 juin 2014

Du 22 juin (aujourd'hui, donc) au 14 septembre, ceux qui passeront par Amsterdam pourront se régaler en passant par l'étrange et futuriste bâtiment abritant le musée du cinéma, nommé Eye, qui organise une exposition consacrée au réalisateur David Cronenberg.

L'exposition David Cronenberg - The Exhibition retrace le travail du célèbre réalisateur en se concentrant sur l'image du corps, de l'esprit, de la technologie et des médias de masse dans ses films. Elle explore ainsi le thème clé de ses films: la transformation physique et psychologique de ses personnages. On y retrouve également des objets des effets spéciaux et ceux ayant servi sur les tournages tels que des croquis, des photos, des extraits audiovisuels, des accessoires (le casque de Vidéodrome, les consoles de jeu de eXistenZ, les appareils orthopédiques de Crash, la machine à écrire du Festin nu, le Télépod de La mouche) et même des costumes.

Imaginée par Festival International du Film de Toronto, elle sera agrémentée de petits films retraçant le travail du cinéaste canadien. C'est la première fois que l'exposition, d'abord organisée à Toronto, se déplace à l'étranger.

Pendant toute la durée de l’exposition, les dix-huit long-métrages de Cronenberg ainsi que ses courts-métrages seront projetés, en trois thématiques. Du 22 juin au 20 juillet, des scientifiques qui sortent des sentiers battus avec des théories peu orthodoxes ; du 20 juillet au 17 août, l’humanité forcée de reconnaître l’aspect matériel du corps humain ; et du 17 août au 14 septembre, la technologie qui change notre physique et notre mental.

Imaginée par Festival International du Film de Toronto, elle sera agrémentée de petits films retraçant le travail du cinéaste canadien. C'est la première fois que l'exposition, d'abord organisée à Toronto, se déplace à l'étranger. Pour tous renseignements, vous pouvez aller sur le site internet du musée.

Et pour ceux qui n'iraient pas à Amsterdam, le Festival de Toronto propose une exposition virtuelle sur Internet, David Cronenberg, Evolution.

Larry Clark vend ses photos à bas prix

Posté par cynthia, le 22 juin 2014

larry clark

Partant du constat que les jeunes ne peuvent s'offrir de l'art - il est clair qu'un étudiant aura du mal à se payer une oeuvre d'art comme il peut s'offrir un McFlurry à 16h30 -, Larry Clark a décidé de brader ses photographies. "Le jeune n’aura jamais les moyens de s’offrir «des œuvres d’art à 10 000 dollars", explique Larry Clark dans un communiqué de presse.

Lorsqu'il est retombé sur des milliers de tirages originaux de ses photos, sur des matériaux de travail préparatoires à ses longs-métrages et sur des portraits de sa jeunesse, Clark a donc décidé de les vendre au lieu de les laisser prendre la poussière dans une malle ou de finir dans un musée (on se souvient de l'exposition au Musée d'art moderne de Paris en 2010).

Larry Clark, 71 ans, va vendre ces tirages (des 10x15 cm et 13x18 cm pris entre 1992 et 2000) à des prix "dérisoires" (125 euros) pour permettre à son public de les acquérir certains. Il s'agit de document retraçant ses films les plus remarquables comme : Kids (1995), Bully (2001) et le sulfureux Ken Park (2002).

Il s’adresse à "tous les jeunes qui viennent voir (s)es films par milliers et qui ne pourront jamais se permettre de mettre 10 ou 15 000 dollars pour un tirage… C’est un retour à l’envoyeur pour tous les skateurs et collectionneurs qui voudraient garder un souvenir, comme ça, je pourrais mourir heureux", a-t-il écrit.

La vente aura lieu du 1er au 6 juillet à la Galerie Simon Lee de Londres. Les photographies y seront exposées.

Parallèlement, Larry Clark vient de lancer une boutique en ligne (livres, tee shirts, disques, photos).

Top of the Lake de Jane Campion : une série TV diffusée au cinéma

Posté par vincy, le 21 juin 2014

Trois cinémas de Seine-Saint-Denis - le Cinéma Jacques Tati à Tremblay-en-France, L'Ecran à Saint-Denis et le Trianon à Romainville, vont diffusés durant deux soirs les 6 épisodes de la série télévisée Top of the Lake réalisée par Jane Campion et Garth Davis.

Le samedi 28 juin, la présentation aura lieu au Jacques Tati, qui sera connecté aux deux autres. Le dimanche 29 juin, la présentation et le débat post-projection auront lieu au Trianon, qui sera connecté aux deux autres.

L'expérience se tiendra dans le cadre de l'événement 9-3 Cinés connectés. L'entrée est libre.

Top of the Lake avait été diffusé sur Arte l'automne dernier. L'histoire est celle de Tui, une enfant de 12 ans enceinte qui disparaît près d’un lac aux eaux gelées. Robin Griffin, une enquêtrice spécialisée dans les crimes sur mineurs, revient alors dans sa ville natale sur les traces de son passé pour sauver la jeune fille, avec l’aide de l’inspecteur Al Parker. Cette disparition va faire resurgir dans la vie de Robin son ancien petit ami Johnno et la confronter au père de ce dernier et de Tui : Matt Mitcham, un baron local de la drogue. L’enquête se dirige rapidement vers un campement à « Paradise », où vit une tribu de femmes revenues de tout et délaissées de tous. Leur gourou GJ est une sexagénaire à la longue chevelure argentée qui dégage d’étranges ondes.

La série a reçu plusieurs prix : Meilleur mini-série, meilleure actrice et meilleur acteur au Festival de la télévision de Monte-Carlo, Golden Globes de la meilleure actrice dans une mini-série ou un téléfilm, Meilleure mini-série, meilleure photographie et meilleur son aux AACTA Awards (Oscars australiens). Elle a été projetée au Festival de Sundance et en séances spéciales à Berlin et à la Quinzaine des réalisateurs en 2013.

Cabourg 2014 : Rencontre avec Paul Hamy, lauréat du Prix « premiers rendez-vous »

Posté par kristofy, le 20 juin 2014

Paul HamyPour soutenir l’émergence de jeunes talents cinématographiques, le Festival de Cabourg a créé en 2008 le Prix "premiers rendez-vous" : il récompense la première apparition d’une actrice ou d’un acteur dans un rôle de premier plan. Les lauréats précédents comptent Emile Berling, Jérémie Duvall  ou François Civil. Cette année, la récompense est allée à Paul Hamy pour Suzanne de Katel Quillévéré :

EcranNoir : A la cérémonie des Césars, le film Suzanne a eu des nominations pour presque tout le casting : Sara Forestier, Adèle Haenel, François Damiens, et vous. Comment la réalisatrice est-elle parvenue à tous vous diriger vers le haut ?
Paul Hamy : Toutes ces nominations, c’est nous qui avons été mis en valeur grâce à Katel Quillévéré. C’est son écriture, c’est sa sensibilité. Avec son langage, elle nous a tous guidés. Tourner avec Katel a été une expérience formidable, elle m’a donné une voix et une humanité à puiser dans le personnage. Il y avait beaucoup de sens à éveiller pour jouer, comme la compassion et l’empathie. Quand tu débutes comme moi, avoir déjà ce genre de reconnaissance du métier c’est un encouragement incroyable.

EN : Ce Prix "premiers rendez-vous" du Festival de Cabourg reconnaît un talent qu’on veut retrouver, est-ce que ça vous conforte dans votre envie de continuer comme acteur devant une caméra de cinéma ?
Paul Hamy : J’ai déjà beaucoup de propositions depuis quelques temps. Je rencontre des gens avec qui je m’entends bien, je vois que c’est vraiment un métier que j’aime et que j’y ai ma place. Avoir ce prix à Cabourg, c’est aussi découvrir cette partie-là du cinéma, le côté festival avec les différentes familles comédiens, réalisateurs, chef op’, musiciens... C’est des gens que j’aimais bien déjà qui sont là à Cabourg, j’ai rencontré des gens avec qui j’ai des affinités. C’est un festival qui est tourné vers le romantisme, c’est agréable.

EN : L’année dernière à Cabourg étaient venues Catherine Deneuve et Emmanelle Bercot pour Elle s’en va où d’ailleurs vous avez un rôle que l’on a beaucoup remarqué. C’est comment de débuter au cinéma en commençant par jouer avec Catherine Deneuve nue dans son lit ?
Paul Hamy : C’est le meilleur départ, c’est un kick, c’est comme un décollage de fusée. Ce film Elle s’en va c’était mon premier tournage, et deux ou trois semaines après je tournais Suzanne. C’est incroyable de commencer avec comme partenaire Catherine Deneuve. Comme c’est une femme géniale, c’est incroyable de la rencontrer, ça donne du recul sur ce que c’est d’être acteur et d’être aussi un être humain et une personne. Catherine Deneuve, c’est quelqu’un qui est charmant, adorable, et qui discute avec son cœur. Elle n’est pas du tout quelqu’un qui prend de la distance avec les autres partenaires du fait de son statut de star, elle sait gérer ça, sur le plateau elle est très ouverte et elle donne.

EN : Quel genre de rôle rêveriez-vous de faire ?
Paul Hamy : Plein. Tous. Je suis partant pour un film d’action bourrin, j’aime bien les combats et les trucs physiques.

EN : Dans quels films on pourra vous revoir prochainement ?
Paul Hamy : J’ai un rôle dans le nouveau film de Maïwenn, c’est un rôle secondaire dans le scénario mais en fait je ne sais pas vraiment l’importance qu’il aura dans le film selon le montage qui sera fait. Je suis sur le tournage du prochain film de Diastème, pour un petit rôle. J’ai d’autres tournages déjà prévus pour la fin d’année et aussi début de l’année prochaine, des films différents vont se suivre.

L’instant Court : What’s up, réalisé par Gia Coppola

Posté par kristofy, le 20 juin 2014

Gia CoppolaComme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, voici l’instant Court n° 136.

Palo Alto réalisé par Gia Coppola est l'adaptation d'un recueil de nouvelles de James Franco. Sofia Coppola avait adapté un roman d’adolescence pour son premier film : pour son passage au grand-écran, Gia suit le même chemin que sa tante. Un œil attentif verra d’ailleurs dans le décor une affiche de Virgin Suicide...

Une séquence de Palo Alto montre le personnage d'April (Emma Roberts) chez elle seule dans sa chambre à rêvasser. Dans une autre, elle est presque ignorée par sa mère qui bavarde au téléphone. Il s’agit de deux moments déjà filmés sous un autre angle par Gia Coppola dans un court-métrage (en fait une publicité pour une marque de vêtements).

Voici donc What’s up réalisé par Gia Coppola :

Olé! Le Prix Lumière 2014 pour Pedro Almodovar

Posté par vincy, le 19 juin 2014

pedro almodovar

Le Prix Lumière 2014 sera décerné le 17 octobre au grandiose cinéaste espagnol Pedro Almodovar, "figure essentielle de la Movida", lors de la 6e édition du Festival Lumière à Lyon (13-19 octobre).

"Il a accepté vraiment très facilement au regard de son emploi du temps parce qu'il est en écriture et il est très heureux", a déclaré Thierry Frémaux ce jeudi lors d'une conférence de presse. Thierry Frémaux, directeur de l'Institut Lumière, a ajouté : "C'est un homme qui incarne une certaine idée de l'Espagne."

Pedro Almodovar, 64 ans, a commencé sa carrière à la fin des années 70 avec Salome, un court métrage amateur. Dix ans plus tard, il connaît un succès international avec Femmes au bord de la crise de nerfs. Il a réalisé 19 longs métrages et reçu une multitude de prix : Prix du meilleur scénario à Venise, Goya du meilleur film et du meilleur scénario original pour Femmes au bord de la crise de nerfs, Prix de la mise en scène au Festival de Cannes, European Award du meilleur film, Oscar du meilleur film étranger, Golden Globe du meilleur film étranger, César du meilleur film étranger, Goya du meilleur film et du meilleur réalisateur pour Tout sur ma mère, European Award du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur scénario, Oscar du meilleur scénario original, Golden Globe du meilleur film étranger pour Parle avec elle, Prix du scénario au Festival de Cannes, European Award du meilleur réalisateur, Goya du meilleur film et du meilleur réalisateur pour Volver...

Almodovar a aussi été distingué par un César d'honneur pour l'ensemble de sa carrière en 1999 et un Prix du cinéma européen en 2013 pour sa contribution européenne au cinéma mondial. Cinéaste engagé, il est également producteur pour de jeunes cinéastes comme Damian Szifron dont Les nouveaux sauvages était en compétition à Cannes cette année ou Diego Galán dont le documentaire Con la pata quebrada est actuellement à l'affiche en France.

Le Prix Lumière a déjà honoré Quentin Tarantino, Ken Loach, Gérard Depardieu, Milos Forman et Clint Eastwood.

Catherine Frot en concert, Alien toute une nuit...

Pedro Almodovar préparera une programmation spéciale pour le Festival Lumirèe, "Almodovar : Mi historia del cine". La manifestation a également prévu plusieurs focus : "Coluche dans le cinéma français", "Catherine Frot chante Boby Lapointe", des rétrospectives comme "Le temps de Claude Sautet (1960-1995)", "Directed by Frank Capra", "1964 : un certain Bob Robertson" (ou l’invention du western italien), "Ida Lupino (1918-1995), réalisatrice, actrice, scénariste, productrice" ou encore "Mon voyage dans le cinéma français : projections, documents et master class" par Bertrand Tavernier.

Le marché du film classique lancera sa 2e édition. Michel Legrand sera l'invité d'honneur, Henri Langlois projettera son ombre sur l'événement et le Festival rendra un hommage à Isabella Rossellini et Ted Kotcheff. Enfin une « Nuit Alien » - avec les films de Ridley Scott, James Cameron, David Fincher et Jean-Pierre Jeunet - comblera la Halle Garnier.

L'an dernier, le festival a accueilli 135 000 festivaliers sur 58 sites différents pour 272 séances de cinéma et 130 films.

Qunetin Tarantino, Ken Loach, Gérard depardieu, Milos Forman, Clint Eastwood

Cri d’alarme de 194 professionnels du cinéma français

Posté par vincy, le 19 juin 2014

92 auteurs (dont Pascale Ferran, Cédric Klapisch, Sébastien Lifshitz, Michel Ocelot, Rithy Panh, Bertrand Tavernier...), 20 distributeurs (Le Pacte, Memento, Diaphana...), 26 exploitants, 33 producteurs, 16 politiques et parlementaires (presque tous à gauche et plutôt à la gauche du gouvernement), 7 professionnels et personnalités (dont Gilles Jacob et Pierre Lescure) estiment que le financement des films est aujourd’hui en danger. À l’approche des arbitrages budgétaires qui pourraient se traduire par de nouvelles ponctions sur le budget du CNC, ils ont signé un cri d'alarme collectif dans le Huffington Post.

Politiquement, le plus amusant est qu'on y retrouve de nombreux soutiens à François Hollande, et même des proches de membres du gouvernement actuel. Leur appel surgit au bon moment puisque les derniers chiffres sur le nombre de tournages en France est en chute libre depuis janvier : 51 longs métrages ont été recensés entre janvier et mai contre 72 à la même période l'an dernier. La baisse est de 32%. Elle est pire si on prend en compte le volume des budgets : -33%. Certains accusent déjà la nouvelle convention collective qui a alourdi les coûts du travail et d'autres s'inquiètent de la nouvelle convention chômage pour les intermittents.

"On ne le sait pas assez mais de 2011 à aujourd'hui, ce ne sont pas moins de 310 millions d'euros qui ont été soustraits au financement du cinéma et de l'audiovisuel" expliquent-ils en préambule. Car tout a commencé en 2011 avec 20M€ en moins, aggravé en 2012 avec 50M€, empiré en 2013 avec 150M€ et un peu calmé cette année avec "seulement" 90 M€.

Les "194" rappellent que "les secteurs aidés par le CNC représentent plus de 16 milliards d'euros en valeur ajoutée et plus de 340 000 emplois."

"Avec le détournement programmé d'une partie du produit des taxes pour combler le budget de l'État, notre pays s'engagerait résolument dans la voie d'une politique dangereuse, déstabilisante et illégitime" considèrent les signataires, qui pensent que cette voie est un "pacte d'irresponsabilité". Au nom de l'exception et de la diversité culturelle, ils demandent que l'Etat ne désarme pas le CNC et les ambitions audiovisuelles du seul pays européen encore capable de résister à l'hégémonie américaine.

Ces 194 personnalités du cinéma signent un appel dont voici l'intégralité du texte.

Trop, c'est trop!

Depuis plusieurs années, notre pays s'est engagé dans un effort sans précédent de réduction de la dette et des déficits publics. Comme beaucoup d'autres, la politique de l'audiovisuel, du cinéma et le Centre National du Cinéma (CNC) ont été mis à contribution.

On ne le sait pas assez mais de 2011 à aujourd'hui, ce ne sont pas moins de 310 millions d'euros qui ont été soustraits au financement du cinéma et de l'audiovisuel.

L'effort était important, il participait d'une démarche de solidarité nationale contre laquelle personne ne s'est élevé en cette période de crise. Mais, il doit désormais aussi trouver une limite : la justice et l'efficacité.

Or, à l'heure des arbitrages pour la loi de finances pour 2015, nous poussons un cri d'alarme.

Nul autre pays en Europe n'a su développer une politique du cinéma et de l'audiovisuel aussi efficace que la France. Qu'on en juge : une fréquentation inégalée en salles de 200 millions de spectateurs chaque année, une création cinématographique supérieure à 200 films par an, une part de marché moyenne des films français de l'ordre de 40% (28% en Italie, 22% en Allemagne), une production audiovisuelle de plus de 5 000 heures par an et exportée à travers le monde entier (+14,8% en 2012), avec notamment une filière animation qui fait de la France le leader européen et la troisième puissance mondiale... Et l'impact économique est également important : les secteurs aidés par le CNC représentent plus de 16 milliards d'euros en valeur ajoutée et plus de 340.000 emplois.

Ces résultats reposent sur un financement public original pesant non pas sur le budget de l'État mais sur des taxes prélevées sur les recettes de tous les diffuseurs du cinéma et de l'audiovisuel. Affectées au CNC, et mutualisées au profit de la création française et européenne, ces taxes sont l'oxygène de la politique cinématographique et audiovisuelle.

L'an dernier, le gouvernement s'était engagé à ne plus ponctionner à l'avenir les ressources du CNC. Ces promesses sont en passe de s'envoler : avec le détournement programmé d'une partie du produit des taxes pour combler le budget de l'État, notre pays s'engagerait résolument dans la voie d'une politique dangereuse, déstabilisante et illégitime.

  • Dangereuse, l'initiative le serait assurément après déjà trois années de ponction conséquente des ressources du CNC. Les réserves, destinées à garantir les créances, ont progressivement disparu et le risque est maintenant réel de mettre en péril le soutien au cinéma et à l'audiovisuel.
  • Déstabilisante aussi car elle autoriserait chaque année l'État à fixer le niveau de ressources qui pourrait être soustrait au CNC, faisant planer de lourdes incertitudes sur une politique du cinéma et de l'audiovisuel, transformée en une simple trésorerie dans laquelle puiser.
  • Illégitime et confiscatoire même : comment justifier que des entreprises mises à contribution pour financer la création audiovisuelle et cinématographique voient finalement ces taxes utilisées pour boucher les trous du budget général ? Ce serait non seulement nier le principe d'affectation de ces taxes mais aussi instiller l'idée destructrice qu'il existe une sur-fiscalité culturelle.

Nous ne voulons pas croire que ce véritable pacte d'irresponsabilité pour notre cinéma et notre audiovisuel puisse dessiner demain les contours d'une politique. À l'heure de la multiplication des écrans et des canaux de diffusion et alors que le besoin d'images, d'œuvres cinématographiques et audiovisuelles continue de croître de façon exponentielle, ce serait un suicide politique et culturel que de désarmer le CNC et de mettre un terme à 70 ans d'ambitions pour le cinéma et l'audiovisuel avec des résultats uniques en Europe et dans le monde.

Nous n'oublions pas qu'il y a un an, notre pays, réuni et rassemblé, défendait l'exception culturelle. Il le faisait avec vigueur et efficacité en obtenant l'exclusion de l'audiovisuel et du cinéma des négociations commerciales entre l'Europe et les États-Unis.

Nul ne comprendrait que la France renonce aujourd'hui à ce qu'elle a défendu avec tant de force et de justesse auprès de ses partenaires européens : sa conviction en une politique ambitieuse en faveur de la diversité culturelle, du cinéma et de l'audiovisuel.
Nul ne le comprendrait car ce serait proprement incompréhensible.

Cabourg 2014 : Rencontre avec Flore Bonaventura, lauréate du Prix « premiers rendez-vous »

Posté par kristofy, le 19 juin 2014

Flora BonaventuraPour soutenir l’émergence de jeunes talents cinématographiques, le Festival de Cabourg a créé en 2008 le Prix "premiers rendez-vous" : il récompense la première apparition d’une actrice ou d’un acteur dans un rôle de premier plan. Les lauréates des années précédentes comptent Astrid Bergès-Frisbey, Alice de Lencquesaing, Ana Girardot et Victoire Belezy. Cette année la récompense est allée à Flore Bonaventura pour Casse-tête chinois de Cédric Klapisch :

EcranNoir : Avant le film Casse-tête chinois, on vous a vu dans Comme des frères de Hugo Gélin, quelles différences entre cette expérience de tournage cinéma et les tournages de téléfilms que tu connaissais déjà ?
Flore Bonaventura : Quand on tourne pour le cinéma, on a plus de temps pour la recherche, ou pour l’improvisation parfois. Sur un plateau de téléfilm les choses doivent aller très vite, il faut que tout soit rôdé dès le départ. Il y a moins de liberté sur un unitaire télé qu’au cinéma.

EN : Comment est arrivé le rôle dans Casse-tête chinois de Cédric Klapisch ?
Flore Bonaventura : Pour ce rôle du personnage d'Isabelle, il y a eu un long processus de casting, avec trois tours durant lesquels ils ont réduit le nombre d’actrices possibles. Le premier tour c’était avec juste une directrice de casting, ensuite il y a eu une rencontre avec Cédric Klapisch et aussi Cécile de France, j’avais une scène à préparer. Les deux premiers films L’auberge espagnole et Les poupées russes, c’était comme des films cultes pour moi, je les ai énormément regardés quand j’étais ado. Me retrouver avec tous ces personnages-là et en plus aux Etats-Unis à New-York sur un plateau américain, c’est quelque chose, ça a été un moment super intense pour moi ce tournage.

EN : Ce Prix premiers rendez-vous du Festival de Cabourg reconnaît un talent qu’on veut retrouver, est-ce que ça vous conforte dans votre envie de continuer comme actrice devant une caméra de cinéma ?
Flore Bonaventura : Oui, bien évidement, je suis dans le bonne direction. Je suis très heureuse d’avoir eu ce prix, parce que ça prouve que des gens reconnaissent le travail que je fais. Moi j’essaie de ne pas trop mettre de barrière entre le cinéma, la télé et le théâtre.

EN : Votre visage est peut-être devenu Flora Bonaventura & Clotilde Courauplus connu depuis votre rôle dans la série télé La Source, avec Christophe Lambert et Clotilde Courau sur France2, est-ce que vous ne craignez pas une sorte d’étiquette "actrice de télévision" ?
Flore Bonaventura : Je fais des choix dans les propositions de téléfilms, j’ai refusé pas mal de choses. Il y a des très beaux téléfilms et il y a des films cinéma qui ne sont pas bons du tout. J’essaie de faire avant tout des projets vraiment intéressants avec un personnage à défendre. Je trouve ça un peu dommage cette barrière entre la télévision et le cinéma. On voit de plus en plus des comédiens de cinéma qui viennent faire de la télé, il y a eu Fanny Ardant dans Résistance il n’y a pas longtemps. Là j’ai un téléfilm dans lequel je vais tourner avec Emmanuelle Devos, c’est à propos de Simone Veil et de la loi sur l’avortement. Tans que les projets sont intéressants et bien filmés, moi j’y vais avec plaisir.

EN : Quel rôle, qu’on ne vous  pas encore proposé, rêveriez-vous de faire ?
Flore Bonaventura : Un jour j’aimerais bien peut-être faire un biopic, pour tout le travail sur la gestuelle, les mimiques, la voix où il faut se rapprocher le plus possible d’une personne qui a vraiment existé, ça m’intéresserait beaucoup d’explorer cette dimension.

EN : Que pouvez-vous nous dire de votre prochain film Les souvenirs sous la direction de Jean-Paul Rouve ?
Flore Bonaventura : C’est une adaptation d’un roman de David Foenkinos, c’est une jolie comédie familiale. On y retrouve Michel Blanc, Chantal Lauby, et Annie Cordy, et Mathieu Spinosi. C’est l’histoire d’une relation assez fusionnelle entre une grand-mère et son petit-fils, et moi je joue la fille dont le personnage principal va tomber amoureux.

Un air de Cannes au festival du film de Sydney

Posté par vincy, le 18 juin 2014

Deux films présentés en compétition au dernier festival de cannes ont été récompensés dimanche au Festival du Film de Sydney en Australie.

Deux jours, une nuit de Jean-Pierre et Luc Dardenne, avec Marion Cotillard, a reçu le prix du meilleur film. Le jury - Rachel Perkin, Khalo Matabane, Oh Jung-wan, Shelly Kraicer et Rachael Blake - a notamment distingué la célébration de la puissance et de la vitalité d'une femme à travers une histoire élégante et maîtrisée, un propos humaniste, une vision réaliste et un engagement essentiel d'une communauté solidaire.

Deux jours, une nuit succède à Only God Forgives (Cannes 2013), Alps (Cannes 2012) et Une séparation.

Le prix du public a été décerné à la palme d'or cannoise de cette année : Winter Sleep de Nuri Bilge Ceylan. Côté documentaire, le public a choisi Love Marriage in Kabul d'Amin Palangi.

Le premier Prix de la Fondation australienne pour le documentaire a récompensé 35 Letters de Janine Hosking.

Le 61e Festival du film de Sydney se tenait du 4 au 15 juin. Outre les Dardenne, la compétition regroupait quelques uns des films sélectionnés à Cannes comme à Berlin - Boyhood, Black Coal, L'enlèvement de Michel Houellebecq, The Rover - mais aussi Snowpiercer, Locke avec Tom Hardy et 20 000 days on Earth. Dans les séances spéciales, hormis le Ceylan, le Festival a présenté Mommy, Le sel de la terre, Dragons 2 et Timbuktu tous projetés à Cannes il y a un mois.

Véronique Cayla annonce le lancement en septembre d’Arte Cinema

Posté par vincy, le 18 juin 2014

logo arte cinémaDans un entretien au journal Les Echos, Véronique Cayla, présidente d'Arte, annonce le lancement en septembre d'un chaîne web, Arte Cinéma. Cette nouvelle Web TV complète le bouquet composé de Arte concert, Arte Creative, Arte Future et Arte Info. "Avec ces cinq thématiques, nous aurons décliné l'essentiel de ce qui fait le coeur d'Arte" explique Cayla.

"Les chaînes linéaires classiques sont de plus en plus des vitrines qui donnent accès à Internet" explique-t-elle. "On en a pour quelques décennies encore sur ce sujet, en suivant les habitudes du public et la technologie. Nous sommes contents de la stratégie mise en place avec des équipes fusionnées entre l'antenne et le numérique. Toute la section numérique est passée sous la direction des programmes classiques. Sur Internet, on a un public plus jeune, de l'ordre de 40 ans contre 60 sur l'antenne, pour les mêmes programmes" poursuit la présidente de la chaîne franco-allemande.