De Rome à Paris, un rendez-vous qui se confirme avec le cinéma italien

Posté par petsss, le 11 décembre 2012

20 films italiens ont été distribués dans les salles françaises en 2011. Si vous tenez à ménager votre quota de cinéma transalpin cette année encore, le bon plan consiste à vous tourner du 14 au 17 décembre du côté du cinéma parisien le Balzac qui programmera 9 films inédits en France en entrée libre (dans la mesure des places disponibles)

VENDREDI 14
15h00 Il comandante e la cicogna (Le commandant et la cigogne) de Silvio Soldini,
108 min
17h00 Tutti i santi giorni (Tous les jours que Dieu fait) de Paolo Virzì, 102 min
19h00 Il rosso e il blu (Le rouge et le bleu) de Giuseppe Piccioni, 98 min
21h00 La citta’ ideale (La ville idéale) de Luigi Lo Cascio, 105 min

SAMEDI 15
14h30 Padroni di casa (Patrons de la maison) de Edoardo Gabbriellini, 90 min
16h30 Gladiatori di Roma (Gladiateurs de Rome) de Iginio Straffi, 95 min
18h30 Isole (Îles) de Stefano Chiantini, 92 min
20h30Il Pasticciere (Le pâtissier) de Luigi Sardiello, 97 min

DIMANCHE 16
14h30 Gladiatori di Roma (Gladiateurs de Rome) de Iginio Straffi, 95 min
16h30 Il pasticciere (Le pâtissier) de Luigi Sardiello, 97 min
18h30Il rosso e il blu (Le rouge et le bleu) Giuseppe Piccioni, 98 min
20h30 Padroni di casa (Patrons de la maison) de Edoardo Gabbriellini, 90 min

LUNDI 17
14h30 La citta' ideale (La ville idéale) de Luigi Lo Cascio, 105 min
16h30 Il comandante e la cicogna (Le commandant et la cigogne) de Silvio Soldini,
108 min
18h30 Tutti i santi giorni (Tous les jours que Dieu fait) de Paolo Virzì, 102 min
20h30 Workers. Pronti a tutto (Travailleurs. Prêts à tout) de Lorenzo Vignolo, 105 min

Le Balzac

Rencontres Henri Langlois 2012 : un palmarès qui fait la part belle à l’humour

Posté par MpM, le 10 décembre 2012

Il faut croire que le bon air pictave rend d'humeur légère, puisque les 35e rencontres Henri Langlois ont vu pour la 2e année consécutive le couronnement d'une pure comédie.

En chemin (Doroga na) de Taisia Igumentseva, sur un employé assez terne qui occupe ses soirées à insulter des inconnus dans la rue, a en effet remporté le grand prix du jury professionnel composé d'Alice Burdeau, Afarin Eghbal, Christine Gozlan, Samir Guesmi et Julien Sarfati.

Jury qui a par ailleurs distingué le scénario d'une comédie finlandaise à l'humour plus que noir, So it goes d'Anti Heikki Pesonen. Une anti-comédie romantique qui raconte l'amour à sens unique entre un adolescent mélancolique et la collègue cynique et vénale de son père.

Au contraire du film russe, inabouti et peu subtil, So it goes est un échantillon intéressant d'humour noir scandinave. Dommage qu'il n'aille pas plus loin dans la noirceur et souffre de quelques longueurs.

Dans un registre moins léger, le prix de la mise en scène est logiquement revenu à l'un des films le plus intéressant de la compétition, l'envoûtant Pude ver un puma d'Eduardo Williams (également mention spéciale du jury de la critique). Cet ovni cinématographique d'une très grande rigueur nous embarque dans l'univers personnel du cinéaste argentin, un monde apparemment dévasté, où des adolescents bondissants partent en quête d'une plante mystérieuse. Une œuvre formellement époustouflante qu'il est difficile de résumer en quelques phrases.

On notera, pour l'anecdote, que présenté à Cannes dans le cadre de la Cinéfondation, Pude ver un puma s'était déjà vu préférer En chemin de Taisia Igumentseva qui y avait remporté le premier prix.

Le jury professionnel a enfin décerné son prix spécial à une œuvre plus mineure, Meurtre à Junin d'Andrew Sala, pur exercice de style tourné en un seul plan, et une mention spéciale à Volume de Mahalia Belo, chronique adolescente sensible et maîtrisée dans une banlieue où tout est trop lisse et tranquille pour être parfaitement honnête.

Les autres jurys ont récompensé un documentaire sur des balayeurs de nuit à Kaboul (Dusty nights d'Ali Hazara, prix Amnesty international - photo de gauche), le seul long métrage de la compétition (Entre la noche y el día de Bernardo Arellano, conte inégal sur la libération d'un adulte autiste du joug autoritaire de sa famille, couronné du prix étudiant), une comédie allemande sur la fin du monde (Armadingen de Philipp Kässbohrer, prix du public), une comédie douce-amère sur trois amies réunies avant le mariage de l'une d'entre elles (Yeguas y cotorras de Natalia Garagiola, Prix Wallpaper Post) et un vrai-faux documentaire bourré de fantaisie et d'inventivité sur le seul poisson asymétrique, la sole (La Sole, entre l'eau et le sable d'Angèle Chiodo, Prix Découverte de la Critique Française).

C'est donc un triomphe pour le cinéma latino-américain (quatre prix et une mention, dont une écrasante majorité pour des œuvres argentines), doublé d'une nette préférence des jurés pour les films de fiction. L'animation reste la grande perdante avec un seul film récompensé, La Sole, entre l'eau et le sable d'Angèle Chiodo (photo de droite), qui mêle prises de vue réelle et animation simple.

Pour juger des choix des différents jurys, le grand public peut découvrir la plupart des films primés lors d'une séance exceptionnelle proposée à la Cinémathèque de Paris ce 10 décembre à 20h30.

_____________

Tout le palmarès

Grand prix du jury
En chemin (Doroga na) de Taisia Igumentseva

Prix de la mise en scène
Pude ver un puma d'Eduardo Williams

Prix du scénario
So it goes d'Anti Heikki Pesonen

Prix spécial du jury
Meurtre à Junin d'Andrew Sala

Mention spéciale du jury
Volume de Mahalia Belo

Prix Amnesty international
Dusty nights d'Ali Hazara

Prix du jury étudiant
Entre la noche y el día de Bernardo Arellano

Prix du public
Armadingen de Philipp Kässbohrer

Prix Wallpaper Post
Yeguas y cotorras de Natalia Garagiola

Prix Découverte de la Critique Française
La Sole, entre l'eau et le sable d'Angèle Chiodo

Mention spéciale de la Critique Française
Pude ver un puma d'Eduardo Williams

Prix Côté courts français
Trois secondes et demie d'Édouard Beaucamp

Sony et Denzel Washington choisissent Nicolas Winding Refn pour The Equalizer

Posté par vincy, le 10 décembre 2012

Sony a-t-il enfin trouvé son réalisateur pour la version cinématographique de The Equalizer, avec Denzel Washington en vedette? Le studio a proposé à Nicolas Winding Refn de prendre les rênes de l'adaptation de cette série TV des années 80.

Selon Variety, le cinéaste n'a pour l'instant reçu qu'une offre, qui doit encore être discutée et négociée.

Le film est l'un des projets les plus importants du studio qui pense détenir avec ce sujet une nouvelle franchise. Richard Wenk a rédigé le scénario. Le studio aimerait lancer la production en mai/juin 2013 pour une sortie au printemps 2014.

Oscarisé, constant au box office, Denzel Washington a retardé la mise en route du projet en refusant de nombreux cinéastes-candidats. Pour lui l'enjeu n'est pas banal puisque, en cas de succès du film, il serait le héros des suites éventuelles. Dans sa carrière, Washington n'a jamais été la star d'une franchise.

Refn semble le candidat idéal : Drive a rapporté près de 5 fois son budget. Sony ne souhaite investir que 60 millions de $ sur le film : le réalisateur, selon le studio, a prouvé qu'il savait tenir un budget, les délais, et insuffler un style et une maîtrise cinématographique. Son prochain film, Only God Forgives, avec Ryan Gosling, pourrait être sélectionné à Berlin ou Cannes l'an prochain.

The Equalizer a duré 4 saisons (88 épisodes) entre 1985 et 1989. La série a été diffusée en France à partir de 1991. L'acteur principal, Edward Woodward, a reçu un Golden Globe en 1987 pour son interprétation.

Les Critiques de Los Angeles sacrent Haneke et Carax

Posté par vincy, le 10 décembre 2012

amour haneke riva trintignantCe n'est pas la première fois que les critiques de Los Angeles décernent leur prix du meilleur film à un cinéaste étranger. Mais la Los Angeles Film Critics Association a frappé fort en mettant à quasi égalité trois films dans son palmarès : la Palme d'or cannoise Amour de Michael Haneke (meilleur film, meilleure actrice), Holy Motors, le film de Leos Carax, lui aussi en compétition à Cannes (meilleur film étranger, finaliste meilleur acteur) et The Master (meilleur réalisateur, meilleur acteur, meilleur second rôle féminin, meilleur décor, finaliste pour l'image et la musique).

Haneke rejoint ainsi Milos Forman, Louis Malle, John Boorman, Christine Edzard, Mike Figgis, Mike Leigh et Ang Lee parmi les non-américains à remporter le prix du meilleur film. C'est cependant la première fois qu'un film francophone est ainsi récompensé. Haneke avait déjà reçu le prix du meilleur film étranger en 2005 pour Caché. Cette année, dans cette catégorie, Leos Carax a été distingué. Il est le 9e cinéaste français à recevoir cet honneur.

Les critiques angelinos ont privilégié les films d'auteur. Lincoln est complètement absent. Bigelow est tout juste finaliste en tant que cinéaste. Hathaway et Waltz sont également finalistes pour des productions plus hollywoodiennes. Le cinéma indépendant est largement favorisé.

Ceci dit, les Critiques de L.A. ont rarement récompensé les futurs gagnants des Oscars. Ils restent une excellente indication pour les futures nominations.

Le palmarès :
Meilleur film : Amour, de Michael Haneke ; Finaliste : The Master, de Paul Thomas Anderson
Meilleur réalisateur : Paul Thomas Anderson (The Master) ; Finaliste : Kathryn Bigelow (Zero Dark Thirty)
Meilleur acteur : Joaquin Phoenix (The Master) ; Finaliste : Denis Lavant (Holy Motors)
Meilleure actrice ex-aequo : Jennifer Lawrence (Happiness Therapy) et Emmanuelle Riva (Amour)
Meilleur second rôle féminin : Amy Adams (The Master) ; Finaliste : Anne Hathaway (The Dark Knight Rises et Les Miserables)
Meilleur second rôle masculin : Dwight Henry (Les bêtes du sud sauvage) ; Finaliste : Christoph Waltz (Django Unchained)
Meilleur scénario : Chris Terrio (Argo) ; Finaliste : David O. Russell (Happiness Therapy)
Meilleur film en langue étrangère : Holy Motors ; Finaliste : Footnote
Meilleur documentaire : The Gatekeepers ; Finaliste : Searching for Sugar Man
Meilleur film d'animation : Frankenweenie ; Finaliste : It's Such a Beautiful Day (court métrage)
Meilleure image : Roger Deakins (Skyfall) ; Finaliste : Mihai Malaimare Jr. (The Master)
Meilleur montage : Dylan Tichenor et William Goldenberg (Zero Dark Thirty) ; Finaliste : William Goldenberg (Argo)
Meilleurs décors : Jack Fisk et David Crank (The Master) ; Finaliste : Adam Stockhausen (Moonrise Kingdom)
Meilleure musique : Dan Romer et Benh Zeitlin (Les bêtes du sud sauvage) ; Finaliste : Jonny Greenwood (The Master)
Prix Douglas Edwards pour le film/vidéo indépendant ou expérimental : Leviathan

Alejandro Gonzalez Inarritu reprend son vol avec une comédie

Posté par vincy, le 9 décembre 2012

S'il y a bien un genre où l'on n'attendait pas le réalisateur d'Amours chiennes, Babel et 21 grammes c'est la comédie. Pourtant, deux ans après Biutiful, le cinéaste mexicain Alejandro Gonzalez Iñárritu s'apprête à en tourner une. The Birdman sera son cinquième long métrage.

Le film raconte l'histoire d'un comédien à quelques jours d'une première sur les planches de Broadway. Très populaire grâce à un rôle de superhéros au cinéma, il doit faire face à une crise individuelle, où se confrontent son égo surdimensionné et sa tentative de retrouver l'équilibre, notamment en se réinvestissant dans sa famille et en souhaitant donner un autre angle à sa carrière. Le scénario, écrit par Iñárritu, Nicolas Giacobone, Alexander Dinelaris et Armando Bo. se concentre sur quelques jours et dans un seul lieu.

Le tournage devrait débuter en mars.

Le réalisateur continue par ailleurs de développer The Revenant, un drame à base de vengeance, qui pourrait être interprété par Leonardo DiCaprio.

Un Hobbit en HFR chez Gaumont et Pathé

Posté par vincy, le 9 décembre 2012

the hobbit un voyage inattendu

Les cinémas Gaumont et Pathé vont proposer des projections de The Hobbit : un voyage inattendu en HFR (High Frame Rate) dès sa sortie en salles le 12 décembre prochain. Techniquement, le HFR multiplie par deux la vitesse de projection habituelle, passant de 24 images par seconde  à 48 images/seconde.

Si la presse n'a pas vu le film dans ce format là, jeudi matin, le procédé promet des sensations accrues d'ultra-réalisme et de fluidité. Le communiqué indique que "les mouvements de caméra paraissent moins saccadés, plus coulés, et les effets stroboscopiques et autres effets de scintillements disparaissant alors complètement." En plus de la 3D.

Voici la liste des cinémas qui projetteront le film avec cette technologie.

- Paris et region Ile-de-France : Gaumont Aquaboulevard , Gaumont Champs Elysées Marignan, Gaumont Opéra (côté Capucines), Gaumont Parnasse, Pathé Wepler, Gaumont Carré Sénart , Pathé Belle-Epine, Pathé Conflans, Pathé Ivry (en IMAX HFR)

- Province : Gaumont Amiens, Gaumont Angers Multiplexe, Gaumont Archamps, Pathé Avignon Cap Sud, Gaumont Talence Universités, Pathé Chambéry Les Halles, Pathé Chavant à Grenoble, Gaumont Docks Vauban Le Havre, Pathé Bellecour à Lyon, Pathé Vaise, Pathé Plan de Campagne, Gaumont Montpellier Multiplexe, Pathé Atlantis à Nantes, Pathé Lingostière à Nice, Gaumont Rennes, Pathé Docks 76 à Rouen, Pathé Brumath, Pathé Grand Ciel à Toulon, Gaumont Wilson à Toulouse, Gaumont Valenciennes

L’Assemblée nationale renforce le crédit d’impôt pour les productions françaises et étrangères

Posté par vincy, le 8 décembre 2012

leonardo dicaprio christopher nolan ellen page inception tournage paris

Il n'y a pas que des mauvaises nouvelles pour le financement du cinéma. Malgré la ponction par l'Etat d'un beau magot dans les caisses du CNC, malgré la hausse du taux de TVA sur les billets de cinéma programmée pour 2014, l'Assemblée nationale a approuvé hier le renforcement du crédit d'impôt pour les productions françaises (CICA). L'avantage fiscal pour les tournages étrangers est lui aussi amélioré.

Certes, les débats furent vifs. Il y a ceux qui veulent anéantir les niches fiscales, d'autres qui défendent la compétitivité française face aux pays concurrents, alliés aux éternels partisans de l'exception culturelle. Ce sont les défenseurs de l'avantage fiscal, notamment les députés PS Patrick Bloche et Pierre-Alain Muet qui ont gagné la manche. Il faut désormais gagné le match : le Parlement doit confirmer ce vote dans les prochaines semaines (navette Sénat-Assemblée nationale).

Aujourd'hui, le crédit d'impôt cinéma et audiovisuel représente 20 % des dépenses engagées avec un plafonnement à 1 million d'euros par production. Pour les tournages étrangers effectués en France, même partiellement, le crédit d'impôt est au même taux mais il est plafonné à 4 millions d'euros.

L'amendement qui a été adopté relève le plafond du crédit d'impôt pour les oeuvres françaises qui passerait ainsi de 1 à 4 millions d'euros. Le rapporteur du budget Christian Eckert (PS) avait suggéré un montant de 2 millions d'euros, mais cet amendement a été rejeté. Par ailleurs, le périmètre des dépenses éligibles, est élargit, comprenant désormais les figurants, le transport, la restauration, l'hébergement, les images d'archives... Cela devrait coûter 70 millions d'euros à l'Etat mais selon les défenseurs de l'amendement, cela générera environ 200 millions d'euros d'investissements supplémentaires.

La France n'attire que 3% des tournages internationaux en Europe

Pour les oeuvres étrangères, Patrick Bloche a argumenté qu'il fallait lier ce crédit d'impôt à la volonté gouvernementale, dans le cadre du Pacte de compétitivité, de rendre la France plus attractive. D'Astérix au remake de Angélique marquise des anges, les grosses productions françaises se tournent à l'étranger, souvent pour des raisons de coûts. Et même si le crédit d'impôt sur les oeuvres étrangères a permis à Scorsese, Allen, Nolan et d'autres de profiter de Paris pour les décors de leurs films, la France ne capte que 3% des tournages internationaux en Europe (soit 60 millions d'euros sur 2 milliards selon Patrick Bloche). La concurrence est rude en Europe. Pas seulement pour les coûts de la main d'oeuvre, mais également parce que de nombreux pays proposent des dispositifs financiers plus favorables.

Face à Bloche, le ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, a proposé de plafonner le crédit à 20 millions. L'opposition s'est étranglée. Cela signifiait que la France était prête à subventionner 20 millions d'euros d'un blockbuster américain à 100 millions d'euros. Gilles Carrez (UMP), président de la commission des Finances, a ironiquement souligné : « Une telle générosité de la part du ministre du Budget me surprend ». Cahuzac n'est en effet pas réputé pour sa générosité à l'égard du secteur culturel.

Cet amendement de Christian Eckert a été finalement adopté, plafonnant le crédit d'impôt international à 10 millions (autrement dit subventionnant un tournage à 50 millions d'euros). Patrick Bloche de son côté n'en démord pas : « Il faut relocaliser les tournages. A 10 millions d'euros de plafond, la France ne sera pas attractive. »

Les hôtels de luxe dans les dépenses éligibles

Dans le détail, le périmètre des dépenses éligibles a également été mouvementé. Eckert voulait plafonner les dépenses d'hébergement à 200 euros la nuitée et 270 euros à Paris et en petite couronne (celles de restauration ne sont pas plafonnées). C'est évidemment une fourchette haute. Et rien n'empêche une production de choisir un Ibis à 90 euros à Paris plutôt qu'un 4 étoiles. Mais Carrez a rappelé, trouvant le montant élevé : « Quand Alfred Hitchcock a tourné La main au collet, il n'y avait pas de crédit d'impôt et toute l'équipe de tournage était hébergée au Carlton. Et pourtant, cet excellent film a été tourné en France. »

Cela coûtera malgré tout la bagatelle de 150 millions d'euros à l'Etat, sans qu'une économie équivalente n'ait été votée, contrairement aux engagements du gouvernement. Malgré tout ces dépenses publiques devraient avoir de bonnes retombées économiques dans les zones de tournage.

7 films cultes avec Tom Cruise au MK2 Bibliothèque

Posté par vincy, le 8 décembre 2012

top gun tom cruiseUne rétrospective Tom Cruise ? C'est ce que propose le mK2 Bibliothèque (Paris 13e) tous les matins du 12 au 25 décembre, à l'occasion de la sortie du prochain film mettant en vedette la star, Jack Reacher. Le thriller de Christopher McQuarrie sera dans les salles le 26 décembre.

Sept films cultes, pas forcément ses meilleurs mais parmi les plus populaires, qui nous font remonter le temps.

On pourra ainsi voir Cruise en pilote sexy dans Top Gun (samedi 15 et samedi 22 décembre à 11h00), en frère exaspéré dans Rain Man (mercredi 12 et mercredi 19 décembre à 11h00), en ancien combattant handicapé dans Né un 4 juillet (jeudi 13 et jeudi 20 décembre à 11h00), en avocat ambitieux dans La Firme (lundi 17 et lundi 24 décembre à 11h00), en agent sportif dans Jerry Maguire (vendredi 14 et vendredi 21 décembre à 11h00), en tueur à gage dans Collateral (dimanche 16 et dimanche 23 décembre à 11h00) ou encore en espion cascadeur dans Mission Impossible - Protocole Fantôme (mardi 18 et mardi 25 décembre à 11h00).

TVA sur les billets de cinéma et les droits d’auteurs à 10% : la profession en colère

Posté par vincy, le 7 décembre 2012

ticket de cinéma revenus répartitionEn France, l'Assemblée nationale a voté mercredi la refonte des taux de TVA dont l'application est prévue en 2014 (voir aussi notre actualité du 6 novembre). Ainsi la TVA sur les billets de cinéma passera de 7 à 10%. Cela reste très loin des taux récemment augmentés en Espagne et au Portugal. Mais, comparé aux livres et au spectacle vivant, le 7e art peut s'estimer maltraité puisque ces secteurs, eux, passeront d'une TVA de 5,5% à 5%.

Amendements rejetés

Sans surprise, tous les organismes professionnels ont protesté avec véhémence contre cette hausse. Plusieurs députés des différents groupes parlementaires (PS, UMP, groupe écologique, parti communiste) avaient déposé des sous-amendements pour ramener le cinéma dans la TVA à taux réduit à 5% : tous ont été rejetés. Le socialiste Patrick Bloche, président de la Commission de la Culture à l’Assemblée nationale, a défendu en séance la spécificité de la culture et, par conséquent, la nécessité de soumettre les secteurs culturels à un taux de TVA de 5%.

Déjà en juillet dernier, le cinéma, jusque là taxé à 5,5%, est passé au taux intermédiaire de 7%. Le cinéma, comme les billets de spectacles, n'est donc plus considéré comme un bien culturel à l'instar du livre et du théâtre, deux secteurs qui subissent une baisse de leurs ventes contrairement au cinéma qui a le vent en poupe. Les professionnels y voient aussi une double peine après la ponction de 150 millions d'euros dans la cagnotte du CNC par l'Etat (voir aussi notre actualité du 29 septembre).

Discrimination fiscale

La SACD et la SCAM explique leur incompréhension : "En soumettant à des taux de TVA distincts le livre et le spectacle vivant (5%) d’un côté, le cinéma et les droits perçus par les auteurs (10%) de l’autre, le projet de loi entérine une discrimination fiscale inexplicable et s’engage dans la voie d’une forte augmentation de la TVA prélevée sur les entrées en salle et les rémunérations des auteurs qui, en 2 ans, passerait de 5,5% à 10%".

Julie Lorimy (Blic, Bureau de Liaison des Industries Cinématographiques) explique à l'AFP la rancoeur à l'égard du gouvernement : "On nous a promis à l'époque que nous rejoindrions le taux réduit lors du projet de loi de finances rectificative". "Cela n'a pas été le cas, et le taux de 7% doit passer en janvier à 10% ce qui représente en deux ans un doublement de la taxation des billets, de 5% à 10%".

Le cinéma exclu de l'exception culturelle ?

Le Blic, le Bloc (Bureau de Liaison des Organisations du Cinéma), l'ARP (Société civile des Auteurs Réalisateurs Producteurs), l'UPF (Union des Producteurs de Films) et la SACD (Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques) ont immédiatement communiqué leur mécontentement, interpellant le pouvoir exécutif : "Le cinéma est-il toujours une pratique culturelle pour le Gouvernement français ?"

Le regroupement rappelle que "La sortie au cinéma est aujourd’hui la pratique culturelle la plus populaire, plébiscitée par tous nos concitoyens, y compris les plus modestes d’entre eux". "Le Gouvernement acte ainsi la sortie du cinéma, activité culturelle la plus accessible dans tous les sens du terme, du taux réduit (5%)  qui reste pourtant applicable aux autres spectacles : théâtre, ballets, opéra, etc., ainsi qu’au secteur de l’édition littéraire."

Le cinéma est ainsi exclu, selon eux, du champ culturel: "En surtaxant la création et le billet de cinéma, le Gouvernement lui confisque son statut culturel et ignore son rôle déterminant en matière d’animation et de lien social dans nos territoires." Même si on peut se permettre de nuancer leur propos, le cinéma reste en effet un bien culturel, qui impacte sur de nombreuses petites structures (exploitants, distributeurs, producteurs, ayant-droits...). Une hausse même légère du prix du billet a un impact sur la fréquentation, donc sur les recettes. Est-ce que cette hausse légère ne sera pas une opération financière neutre voire négative pour l'Etat si le nombre de billets vendus baisse?

De plus, le cinéma fait partie de cette exception culturelle que défend tant la France face à l'Union européenne et l'OMC. Contradiction majeure? En tout cas source de problèmes quand de nombreux dossiers politiques sur le financement du cinéma sont contestés ou étudiés à Bruxelles actuellement. Paradoxalement, au même moment, la France essaie de faire reconnaître cette exception culturelle auprès de l'Union européenne (voir aussi notre actualité du 21 octobre).

Une faible hausse au final

Cependant tout n'est pas décidé : le Sénat a encore son mot à dire. Et le Ministre de l'économie et des finances a rappelé que pour certains secteurs (notamment les transports publics et le logement social) les taux pouvaient s'adapter en vue d'une politique fiscale plus juste. Tout au long de 2013, les secteurs seront étudiés au cas par cas.

Bien sûr, le prix du billet peut rester inchangé : il suffit que les salles de cinéma réduisent leur marge. Les réseaux les plus solides et les multiplexes peuvent se le permettre, mais quid des petites salles, qui elles, font un véritable travail d'animation culturelle et de lien social avec leur public.

Fondamentalement, le prix du billet de cinéma ne sera modifié que marginalement. Si on prend en compte le prix moyen d'une place de cinéma de 6€ (selon le CNC) : 2€56 partent dans les caisses du cinéma, 2€30 vont au distributeur du film, 0,64€ enrichissent le CNC pour alimenter le compte de soutien au cinéma, 8 centimes alimentent la trésorerie de la SACEM pour les droits musicaux et 42 centimes reviennent à l'Etat avec la TVA. Avec une TVA à 10%, le billet serait augmenté d'environ 18 centimes.

On le voit bien : le combat est avant tout symbolique et politique.

Le Hobbit : un voyage finalement très convenu

Posté par vincy, le 6 décembre 2012

bilbo le hobbit

Sans aucun doute le film le plus attendu de cette fin d'année 2012, Le Hobbit : Un voyage inattendu a été présenté à la presse française ce jeudi matin. 2h45 en 3D.

En quelques mots, avant de lire notre critique argumentée, voici ce que nous avons pensé de ce premier volet de la nouvelle trilogie de Peter Jackson/J.R.R. Tolkien.

Le prologue, d'une bonne durée, nous immerge dans un territoire très bien connu : la Comté des Hobbits. Elijah Wood et Ian Holm font le lien avec la trilogie du Seigneur des Anneaux. Le Hobbit n'est finalement qu'un long flash-back. Jackson tisse des liens, insèrent des éléments, invitent des personnages qu'on retrouvera dans Le Seigneur. Il a clairement conçu son projet pour donner une unité à l'ensemble des six films.

Si on est surpris d'être immédiatement aussi familier avec l'univers, comme si Le Retour du roi était sorti il y a un an, c'est sans aucun doute grâce à une narration maîtrisée, fluide, qui laisse peu de temps morts, tout en prenant son temps pour raconter cette Quête. Le spectacle n'est pas absent. Les cadrages vont à l'essentiel et décrivent parfaitement les actions ou les espaces.

Mais voilà. Si Jackson n'a rien à envier de ce côté là à un James Cameron ou un Steven Spielberg, deux références outrageusement visibles dans ce film (notamment son dernier plan très "Jurrasic Park"), force est de constater que le cinéaste néo-zélandais échoue à atteindre le niveau du premier (Avatar demeure largement supérieur) en matière d'effets visuels et de qualité numérique et la légèreté du second.

Le numérique gâche l'essentiel du visionnage. Au mieux certains décors deviennent kitsch ou complètement irréalistes. Au pire, on regrette l'analogique et les accessoiristes. Des effets parfois si visibles que c'en est gênant. Sans parler de certaines invraisemblances (quelques os cassés auraient donné un minimum de crédibilité).

Et puis, contrairement au livre, ce Hobbit a perdu son humour, sa joyeuseté. Jackson a préféré tout noircir. Il a, en fait, répliqué exactement la construction de sa première trilogie. Avec l'absence de vrais méchants, un monstre encore masqué, et une Quête peu fédératrice, difficile d'être autant captivé qu'une guerre globale contre le Mal. Pour le reste, les arbres géants sont remplacés par des montagnes qui se combattent, Gandalf nous refait le coup du lever de soleil qui tue, les Orques sont de retour, l'anneau est déjà là, les invités vedettes font un passage remarqué (comme on retrouve des amis perdus depuis 10 ans)...

Mais cette histoire de Hobbit et ses 13 nains ne produit rien d'original et s'annonce plus plat dramatiquement. Si le spectacle divertit efficacement, si l'ambition est bien présente, il est reste loin du choc du premier épisode du Seigneur des Anneaux. Là, pour le coup, ce serait davantage Star Wars la référence, avec une deuxième trilogie loin d'être convaincante. Mais attendons les suites pour juger de l'ensemble.