Pour sauver son cinéma, le Maroc va construire plus de salles

Posté par vincy, le 14 janvier 2011

Le Maroc a décidé de faire son bond en avant en augmentant de 50% le nombre d'écrans d'ici à 2012. La nouvelle loi permettant d'obtenir des exonérations fiscales pour la construction de cinémas a déjà permis à deux multiplexes d'être en chantier et à plusieurs cinémas des six principales villes de s'équiper en projection numérique.

Avec seulement 72 écrans, dont 15 dans le multiplexe de Casablanca et 10 dans celui de Marrakech (tous deux gérés par la société française Megarama), le retard était indispensable à combler. Les deux multiplexes représentent 54% des recettes annuelles et 36% des entrées : il était urgent de mieux répartir l'attraction cinématographique.

Megarama construit donc un complexe de 9 écrans dans la capitale Rabat et un autre de 10 écrans dans la ville portuaire de Tanger. À chaque fois, sur le modèle existant en Occident, ils sont intégrés dans des centres commerciaux sortant de terre.

D'autres centres commerciaux devraient appliquer la règle à Fez, Agadir et Meknes. Des villes comme Ouarzazate et Sale songent à reconvertir des salles en cinémas numériques de un ou deux écrans.

Au total, 250 écrans devraient être répartis dans le Royaume d'ici 2015, dont la moitié équipés en numérique. Ces nouveaux équipements sont très attendus par les producteurs nationaux. Avec 30% de part de marché, le cinéma marocain est l'un des plus dynamiques d'Afrique. Hassan Benjelloun, qui vient de remporter le prix du meilleur scénario au Festival d'Oran pour son film Les oubliés de l'histoire, un film controversé à cause de ses nombreuses scène de sexe, a déclaré mardi au journal Le Matin : "Le cinéma marocain, selon moi, est en effervescence. En effet, actuellement on a plus de salles de projections, plus de festivals de renommée internationale. Également, on peut voir l'ouverture de plusieurs écoles de cinéma, de théâtre et ce à travers tout le Royaume."

Le Maroc est considéré comme un partenaire international fiable pour le 7e art international, avec des studios et des professionnels ayant une longue expérience dans le domaine, et un Festival (Marrakech) qui gagne en respect chaque année.

Pour le Maroc il s'agit surtout de ne pas se faire doubler par les aspirations de l'Algérie, qui monte en puissance : Festival d'Oran, nouvelles lois favorisant la production, nouvelles salles...

Après des années de disette, où les salles disparaissaient les unes après les autres (357 dans les années 90, 104 en 2007) et une baisse du nombre d'entrées qui accompagnait ce fléchissement (37 millions d'entrées en 1987, moins de 3 millions en 2009), , il fallait réagir avant que le piratage et la vidéo ne prennent l'ascendant dans les habitudes (voir aussi notre actualité du 23 novembre 2008).

Par conséquent, pour sauver des salles de cinéma au Maroc, une association (« Save Cinemas In Marocco »), présidée par le jeune comédien Tarik Mounim (photo), a lancé le SCIM Tour 2011. "À travers les écoles privées et publiques du Maroc, l'association Save Cinemas In Marocco lance une série de débat accompagnée d'exposition sur le thème de l'histoire du cinéma. Les étudiants participants pourront profiter d'une journée découverte à travers le SCIM Ciné Tour."  Visites guidées des cinémas  de studio de production, rencontres avec des professionnels de l'industrie du cinéma au Maroc, le SCIM Tour 2011 a été reçu à l'école HEM de Casablanca mercredi dernier.

Jeu concours Les chemins de la liberté (au cinéma le 26 janvier) : des places et des livres à gagner

Posté par MpM, le 14 janvier 2011

les chemins de la libertéLibrement adapté du livre À marche forcée écrit par Slavomir Rawicz, un ancien soldat polonais envoyé aux goulags sous le régime stalinien, Les chemins de la liberté raconte comment, en 1940, une petite troupe de prisonniers s’évade d’un camp de travail sibérien et se lance dans un périple de plus de 10 000 kilomètres pour rallier l'Inde, alors sous contrôle anglais. Une épopée humaine telle que les affectionne Peter Weir !

Le réalisateur, à qui l'on doit entre autres Le cercle des poètes disparus, The truman show ou encore Master & commander, considère d'ailleurs Les chemins de la liberté comme une expérience unique dans sa carrière. "Le tournage de ce film fut une aventure en soi. J’ai l’impression que tout ce que j’ai pu faire avant n’a fait que me préparer à cette histoire et à cette fresque humaine inspirée d’une histoire vraie", déclare-t-il.

Dans cette véritable aventure qui l'a conduit de la Bulgarie au Maroc, il s'est entouré de trois acteurs qu'on ne présente plus : Ed Harris, qu'il avait dirigé dans The truman show, Colin Farrell (Alexandre, Le nouveau monde) et Jim Sturgess (Las Vegas 21, Accross the universe).

A l'occasion de la sortie du film le 26 janvier prochain, Ecran Noir vous propose de gagner dix places de cinéma valables pour deux personnes ainsi que dix exemplaires du livre qui a inspiré le film (aux éditions Phébus). Pour participer au tirage au sort, il suffit de répondre à la question suivante :

Quelle chaîne de montagnes abritant les plus hauts sommets du monde les fugitifs doivent-ils franchir pour rallier l'Inde ?

Votre réponse et vos coordonnées postales sont à envoyer par courriel avant le 26 janvier 2011.

Besoin d'un indice ? Découvrez la bande annonce du film et trouvez la réponse !

_________________

Les chemins de la liberté de Peter Weir
Avec Ed Harris, Jim Sturgess, Saoirse Ronan, Colin Farrell...
Sortie le 26 janvier 2011
Découvrez le site officiel du film

Les Archives d’Eric Rohmer remises à l’Imec

Posté par vincy, le 13 janvier 2011

"Conformément à la volonté du cinéaste, les archives d'Éric Rohmer ont rejoint les collections de l'Imec", a annoncé aujourd'hui l'institut Mémoires de l'édition contemporain. Tout juste un an après sa mort.

Créé en 1988, l'institut rassemble les fonds d'archives et d'études consacrés aux principales maisons d'édition, aux revues et aux différents acteurs de la vie du livre et de la création.

L'établissement situé à Caen en Normandie a reçu aujourd'hui "plus de 140 boîtes de documentaires et près de 20 000 pièces d'archives qui viennent éclairer la généalogie du cinéma rohmérien, et révèlent notamment l'importance de son activité littéraire dès les années 1940".

Il ne reste plus qu'à traiter les archives et classer le fonds.  «Ce fonds d’une exceptionnelle richesse permet de retracer l’ensemble de la carrière cinématographique et critique » indique le communiqué. Il comprend notamment une importante quantité d'écrits (récits, nouvelles, romans, théâtre, correspondance d’Eric Rohmer avec, notamment, François Truffaut, Jean Cocteau, Jean-Luc Godard ou André Bazin) mais surtout des témoignages «de ses talents de metteur en scène, de photographe, de dessinateur, de concepteur de costumes et de décors, de compositeur de chansons et de musiques.»

L’Imec fait aussi savoir qu’Antoine de Baecque, qui vient de sortir le documentaire sur Truffaut et Godard Deux de la vague,  et Noël Herpe travaillent à une biographie d’Eric Rohmer pour l'éditeur Grasset.

Bilan 2010 – Croissance à deux chiffres pour les B.O. Chinois et Russes

Posté par vincy, le 13 janvier 2011

Voilà deux puissances émergentes dans la planète cinéma. La Chine a franchit le cap des 10 milliards de Yuan (1 milliard d'euros) de recettes en 2010, grâce à des films nationaux très performants, soit 60% de croissance par 2009. Les autorités chinoises espèrent doubler les recettes en 2012.

Parmi les clés du succès, les triomphes des 24 films étrangers autorisés qui représentent 1/3 du B.O. total, avec en tête Avatar (50% de part de marché parmi les films étrangers, 15% tous films confondus), Inception et Harry Potter 7, qui ont tous dépassé les 50 millions de $..

Les films chinois s'en sortent aussi très bien, avec en tête Let the Bullets Fly, If You are the One 2, Sacrifice (le nouveau Chen Kaige) et surtout Aftershock (100 millions de $, plus gros succès de l'année pour un film chinois, mais deux fois moins qu'Avatar). La Chine a décidé de poursuivre son soutien à l'industrie cinématographique en investissant lourdement sur des productions à gros budgets et surtout, exportables.

Du côté du voisin russe, la progression du B.O. n'est "que" de 43%. Mais avec un Box office total de 804 millions d'euros, il s'agit d'un record historique. La Russie passe ainsi devant l'Australie et se classe sixième mondialement. Là encore Avatar, mais aussi les films en 3D, ont déclenché la dynamique. En revanche, le désinvestissement public dans le cinéma a porté atteinte aux productions nationales dont la part de marché chute de 24% en 2009 à 15% en 2009.

Avatar a quand même rapporté 117 millions de $ (soit environ 10% du B.O. total), devant Shrek 4 (52 millions de $) et Alice au pays des merveilles (43 millions de $).

Bertrand Tavernier au Salon Studyrama des Formations Artistiques & Culturelles

Posté par Claire Fayau, le 13 janvier 2011

A l'occasion du Salon Studyrama des Formations Artistiques & Culturelles, Bertrand Tavernier - réalisateur, scénariste, producteur et président de l'Institut Lumière - participera à une rencontre avec les jeunes le vendredi 14 janvier 2011 à 15 heures.

Le réalisateur évoquera son dernier film La Princesse de Montpensier et échangera avec le public sur les métiers du cinéma et son parcours professionnel.

______
Informations sur le Salon : Entrée gratuite - Lieu : Espace Champerret - Paris 17e - Invitations et renseignements sur www.studyrama.com

Benoît Delépine et Gustave Kervern, prix Henri-Jeanson 2010

Posté par vincy, le 13 janvier 2011

Mammuth est clairement l'un des films français les plus singuliers, drôles, touchants et réussis de l'année qui vient de passer. Il est donc logique que les cinéastes et scénaristes Benoît Delépine et Gustave Kervern soient couronnés par la SACD du prix Henri-Jeanson 2010, qui récompense des auteurs pour leur insolence et leur humour.

"Benoît Delépine et Gustave Kervern ont été choisis pour leur singularité et la générosité qu'ils portent à travers leurs films. La SACD salue, par ce prix, le regard aigu sur la société ainsi que la vision personnelle, originale et salutaire sur le monde de ces deux cinéastes" explique la société des auteurs.

Le prix leur sera remis le 17 janvier.

On doit à Henri Jeanson des scénarios légendaires comme Hôtel du nord, Pot Bouille, La Tulipe noire mais aussi les dialogues de Pépé le Moko et Fanfan la tulipe.

Le prix a récompensé Radu Mihaileanu (2009), Cédric Klapisch (2008), Marjane Satrapi (2007), Rachid Bouchareb (2006), Francis Veber (2005), Jean-Loup Dabadie (2004),  Denys Arcand (2003), Michel Blanc (2002), Bertrand Blier (2001), Dominik Moll et Gilles Marchand (2000), Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri (1999), Pascal Bonitzer (1998), et Robert Guédiguian et Jean-Louis Milési (1997).

La plus ancienne société de production française change de mains

Posté par vincy, le 13 janvier 2011

La Compagnie lyonnaise de cinéma, considérée comme l'une des plus anciennes sociétés de production cinématographique française, a changé de propriétaire. Fondée en 1936, la famille Charrier avait décidé de la céder à la mort de Daniel Charrier, son directeur, il y a quelques mois. Reprise par la nouvelle société Tangaro (Sabrina Azoulay, ancienne directrice de Paris Première, et Jean-François Boyer, producteur essentiellement de téléfilms comme Un village français), la CLC produit principalement des films pour la télévision (1 million d'euros de chiffre d'affaires) mais aussi des courts-métrages, des documentaires et des captations de spectacle vivants. Le catalogue comprend 10 longs (notamment un Jean-Pierre Améris et deux Georges Lautner), 29 courts et 425 docus.

Bilan 2010 – L’industrie Hollywoodienne est en panne de créativité

Posté par geoffroy, le 12 janvier 2011

L’année 2010 vient de s’achever. Elle fut en demi-teinte et peu d’outsiders ont réussi, au final, à tirer leur épingle du jeu. Malgré la 3D et les nombreuses suites ou autres remakes programmés par les studios, le total des entrées est en recul de 5,4 % par rapport à l’exercice 2009. Rien n’y fait et surtout pas cette politique absurde de la franchise, politique que l’on retrouvera malheureusement en 2011. Dans cette optique, point de salut. En effet, quelques films surnagent, laissent penser que tout va bien, alors que l’apport créatif s’effrite inéluctablement. A tel point que les studios hollywoodiens se tournent désormais vers l’international pour conquérir de nouveaux marchés, avec en priorité la Chine comme nouvel eldorado.

Cette stratégie est risquée car elle ne s’appuie pas sur une refonte, pourtant indispensable, du cinéma de divertissement et préfère, au contraire, miser sur l’élargissement de spectateurs potentiels à travers le monde afin de rentabiliser les sommes astronomiques investies. Conséquence : les films se ressemblent de plus en plus à tel point qu’ils deviennent interchangeables. La mondialisation du marché appauvri structurellement la qualité d’un cinéma grand public devenu insipide, sans prise de risque, "ultra-marketé" et assujetti depuis peu à la « révolution » d’une 3D décevante, elle-même emprisonnée dans une logique de rentabilité folle. Pour l’instant elle ne sauve rien ni personne, hormis le volume des recettes (stagnantes malgré tout en 2010), et s’adapte au marché en ne proposant presque jamais l’exclusive tant promis à des millions de spectateurs déjà blasés et de moins en moins crédules. En somme, Avatar aura été l’exception. Exception que les sieurs Spielberg et Jackson tenteront de rééditer avec un Tintin en Motion Capture tout beau, tout neuf prévu pour octobre 2011 partout dans le monde puisque Tron l’Héritage n’aura pas été à la hauteur des attentes numériques.

Osons la prise de risque

L’aspect créatif doit pouvoir dépasser le cadre restreint d’un retour sur investissement, certes primordial, mais en aucun cas suffisant. Non pas qu’il faille  financer du divertissement à perte pour retrouver un semblant de qualité. Ce serait, par ailleurs, aussi absurde qu’inutile. Mais quels risques prendraient les studios à demeurer plus à l’écoute d’un public en demande d’originalité ? A priori, aucun. L’exemple d’Inception, malgré son budget pharaonique avoisinant les 160M$, devrait donner des idées. A l’instar des Matrix, Avatar, Le seigneur des Anneaux ou encore The Dark Knight, le cinéma de divertissement est capable de proposer des œuvres denses, brillamment réalisées tout en sortant de l’ordinaire mou des sempiternelles blockbusters programmés chaque année.

Un tel constat serait-il exagéré ? Nous ne le pensons pas. Depuis la crise mondiale, la politique du « risque limite » est devenue le maître mot d’une industrie frileuse se réfugiant quasi systématiquement dans les suites, les remakes et autres adaptations de circonstance. Plus grave encore, les grands studios façonnent la grande majorité de leurs films comme de véritables marques ou l’originalité, la réalisation et le nom du cinéaste importe peu, à quelques exceptions près. L’objectif, plutôt basique, consiste à réutiliser le même personnage et l’univers qui l’accompagne afin de proposer de nouvelles aventures synonyme de nouveaux succès potentiels. En effet, si le « film/marque » originel fonctionne, il sera exploité jusqu’à la lie, une suite étant, selon les dires des majors, plus facile à monter puis à vendre qu’une histoire originale.

La franchise a tué Hollywood

Dans ce grand huit de la franchise institutionnalisée seuls quelques films attendus en 2010 auront été plébiscités (Toy Story 3, Alice au pays des merveilles, Iron Man 2, Harry Potter 7 1ere partie ou encore Twilight 3), tirant artificiellement l’économie vers le haut. Mais que dire des « flops » comme Prince of Persia, L'Agence tous risques, Sex and the City 2, Narnia 3, Percy Jackson et, dans une moindre mesure, Le Choc des titans, le Dernier maître de l’air, Mes parents et nous, Tron l’Héritage ou même Shrek 4. Qu’ils constituent des désillusions du tiroir-caisse, la lassitude grandissante du public étant proportionnelle au faible choix proposé par les studios devenus orphelins de scénarios originaux vraiment innovants. Dès lors, il n’est pas surprenant de retrouver sur le devant de la scène d’un Noël 2010 moribond trois films à faible budget. True Grit des frères Coen avec Jeff Bridges, Matt Damon et Josh Brolin (contrairement à ce qui est dit ici ou là, le film n’est pas un remake du long-métrage de Henry Hathaway, mais une nouvelle adaptation du roman de Charles Portis publié en 1968), Black Swan de Darren Aronofsky avec Nathalie Portman et The Fighter de David O. Russell avec Christian Bale et Mark Walhberg. Ces exemples avec de glorieuses têtes d’affiche démontrent  l’inventivité d’un cinéma capable de toucher différents publics. Certes ces trois films ne sont pas des blockbusters. Mais ils émanent de grands studios (Paramount pour True Grit et The Fighter, Fox Searchlight, filiale art & essai de la Fox, pour Black Swan) qui devraient, le plus tôt serait le mieux, prendre la tangente d’une politique en trompe l’œil.

2011, chant du cygne?

Hélas, l’année 2011 n’en prend pas le chemin. Pire, elle risque de devenir le symbole d’un cinéma dénué de créativité, de renouveau, d’ingéniosité. Voyez plutôt : Le frelon vert, Big mamma 3, Scream 4, Thor, Pirates des Caraïbes 4, Very Bad Trip 2, Kung Fu Panda 2, X-Men first Class, the Green Lantern, Cars 2, la Planète des singes, Transformers 3, HP7 deuxième partie, Captain America, Conan le barbare, Spy Kids 4, Final Destination 5, The Thing, paranormal Activity 3, les 3 Mousquetaires, Happy Feet 2, Twilight 4 partie 1, Mission Impossible 4, Sherlock Holmes 2, Tintin et la nouvelle version de Millenium par Fincher.

Une telle liste donne le vertige. Elle nous accable, aussi. Si, dans le lot, certains films seront plébiscités et d’autres de qualité, Hollywood s’enfonce dangereusement dans la caricature de son propre cinéma. Mais rien n’est joué. Et, toujours, respirera l’espoir d’un possible sursaut à même de façonner un cinéma ambitieux pour le grand public. En attendant un Nouvel Hollywood...

_________

Top 15 US 2010 (* films toujours en exploitation)

1. Toy Story 3 : 415M$

2. Alice au pays des merveilles : 334M$

3. Iron Man 2: 312M$

4. Twilight: Eclipse: 300M$

5. Inception : 292M$

6. Harry Potter et les reliques de la mort, partie 1* : 287M$

7. Moi, moche et méchant* : 251M$

8. Shrek 4, il était une fin : 238M$

9. Dragons : 217M$

10. Karaté kid : 176M$

11. Raiponce* : 175M$

12. Le choc des Titans : 163M$

13. Copains pour toujours : 162M$

14. Tron l’héritage*: 147M$

15. Megamind*: 144M$

Sources Boxofficemojo

Sortie de route pour Peter Yates (1929-2011)

Posté par vincy, le 11 janvier 2011

Sa filmographie a peut-être moins marqué les esprits que celle de ses confrères de la même époque, pourtant Peter Yates a signé une scène d'anthologie du 7e art : LA course-poursuite du siècle. Dans Bullitt (1968), une Mustang et une Dodge se filent dans les rues et les faubourgs de San Francisco, avec une allure variant de 120 à 180 kilomètres heure. La séquence a nécessité trois semaines de tournages pour une durée sur grand écran de 9 minutes 42 secondes. Seul regret, il n'y eut pas l'autorisation pour faire passer les deux voitures sur le pont du Golden Gate. Mais il y a tout le reste : certes le découpage est habile et les deux voitures deviennent des personnages à part entière. Cependant, les deux modèles offraient aussi des sons différents : une boîte de vitesse manuelle, nerveuse donc, pour la Mustang, et la boîte automatique, plus silencieuse de la Dodge. Les crissements des pneus rajoutaient une dose de stress. Et surtout, la musique de Lalo Schiffrin accompagnait à la perfection les images, s'effaçant presque au moment de l'explosion de la Dodge.

Le britannique Peter Yates fut donc le réalisateur qui réalisa cette folie. Né en 1929, il est décédé dimanche 9 janvier, à l'âge de 81 ans, des suite d'une longue maladie.

Il a débuté dans les années 1950 en étant assistant doubleur, puis assistant réalisateur (Les Canons de Navarone, Un brin d'escroquerie). Alternant petit et grand écran, il se forme au style britannique, mélangeant le réalisme social et les thrillers à forte tension, où sexe et violence font des arrière-plans dignes des films noirs.

Son premier film de cinéma, Vacances d'été, il le réalise en 1963. Une comédie musicale romantique avec Cliff Richard que devait faire Ken Russell. Puis il signe l'adaptation d'une pièce comique à succès, One Way Pendulum. Mais c'est en 1967 qu'il se fait remarquer, après plusieurs épisodes du Saint et de Destination Danger, en "modernisant" le premier western américain, Trois milliards d'un coup (The Great Train Robbery), film de braquage où il met déjà en scène une poursuite de voitures (dans les rues de Londres). Elle est si réaliste que cette séquence décidera Steve McQueen à l'engager pour Bullitt, l'année suivante.

Ce dernier est évidemment un de ces polars indémodables, mélange de corruption, volupté et de suspens, où la direction artistique et les comédiens (magnifiques Steve McQueen, Jacqueline Bisset et Robert Vaughn) sont aussi importants que le cadre et le montage. Énorme succès, le film gagne l'Oscar du meilleur montage, le prix Edgar Allan Poe du meilleur film, et rentrera au Patrimoine National du Cinéma en 2007.

Si ses films sont méconnus, c'est injuste. John et Mary (1969) avec Dustin Hoffman (meilleur acteur aux prix BAFTA) et Mia Farrow,  La Guerre de Murphy (1971), avec Peter O'Toole et Philippe Noiret, Les Quatre malfrats (1972, nommé à l'Oscar du meilleur montage) avec Robert Redford et George Segal, Les Copains d'Eddie Coyle (1973) avec Robert Mitchum sont des divertissements qui méritent le détour, et pas simplement pour leurs stars. Il touche à tout, du film de guerre à la comédie (son genre de prédilection) à raison d'un film par an : Ma femme est dingue (1974) avec Barbra Streisand, Ambulances tous risques (1976) avec Bill Cosby (du Cosby Show), Raquel Welch et Harvey Keitel (jeune), le film d'horreur Les grands fonds (1977, en pleines Dents de la mer "mania"), avec Jacqueline Bisset et Nick Nolte..

En 1979, il réalise La Bande des quatre, l'un des meilleurs films sportifs, et sans doute le meilleur sur le vélo. Le film est un fiasco financier mais il glane 5 nominations aux Oscars (film, actrice, réalisateur, musique et scénario, qu'il remporte). Il gagne aussi le Golden Globe du meilleur film dans la catégorie comédie.

Il se dirige alors vers le thriller. L'oeil du témoin (1981) avec Sigourney Weaver et William Hurt, le film fantastique Krull (1983), semi échec présenté à Avoriaz, ou encore Eleni (1985) avec un jeune John Malkovich, Suspect dangereux (1987) avec Cher, Dennis Quaid et Liam Neeson, succès de l'époque, Une femme en péril (1988) où il gagna le prix du meilleur film au Mystfest, avant de sombrer dans des séries B voire pire, malgré des castings plus ou moins chics. Une succession d'échecs artistiques et publics. Ironiquement son dernier film se nommera Curtain Call (1999). Le rideau est baissé.

On datera sa fin artistique à 1983. En réalisant le drame L'habilleur (1983), avec Albert Finney, qu'il obtient ses derniers lauriers : Cinq nominations à l'Oscar (dont film, réalisateur, scénario, et deux fois dans la catégorie acteur), sept nominations aux prix BAFTA et deux prix au Festival de Berlin (acteur, prix CIDALC récompensant un film qui oeuvre à la propagation des arts et de la littérature). Le film, histoire théâtrale où l'apprenti et le maître se combatte à travers Le Roi Lear, a reçu un joli accueil public.

Poupoupidou : une belle au bois dormant qui attend son prince charmant

Posté par elodie, le 11 janvier 2011

L'histoire : Il est parisien et l'auteur de polars à succès. Elle est l'effigie blonde du fromage Belle de Jura, la star de toute la Franche-Comté, persuadée qu'elle était, dans une autre vie, Marilyn Monroe... Quand ils vont se rencontrer à Mouthe, la ville la plus froide de France, lui est en panne totale d'inspiration et elle déjà morte. "Suicide probable aux somnifères" selon la gendarmerie. David Rousseau n'y croit pas. En enquêtant sur le passé de Candice Lecoeur, il est sûr de tenir un sujet pour un nouveau roman.

Notre avis : Le synopsis ainsi que les premières images du film nous laissent un peu dubitatifs. Avec ses plans de grands paysages enneigés, il a tout du style ennuyeux d'un film flirtant avec Fargo. Pourtant, Poupoupidou est une jolie surprise avec cette atmosphère de No Man's Land, cette sous-Marilyn, ce James Ellroy de pacotille. Mouthe, la ville la plus froide de France (autant dire le pôle Nord) est le théâtre de la mort de la star locale de la région. Une histoire policière pas comme les autres se dessine. Avec son deuxième film (Avril, 2006), Gérald Hustache-Mathieu a décidé de jouer dans l'originalité en transposant la propre histoire de Marilyn Monroe sur celle de son héroine, une blonde platine version Franche-Comté.

Poupoupidou est un mélange entre la comédie et le thriller. Le réalisateur manie avec plaisir ces deux genres. Avec subtilité, il parvient à faire rire et à nous tenir en haleine, certes, sans le brio d'un Aki Kaurismäki. La musique séduit par son ambiance jazzy, les gags font presque oublier que nous sommes dans un trou perdu. Les fameux journaux intimes de Candice Lecoeur permettent de faire quelques flashs back sur sa vie du début de sa carrière d'égérie d'un fromage de Franche Comté (le Belle de Jura) à ses prestations en tant que Miss météo pour la chaine locale. On avance ainsi dans l'enquête à travers les yeux d'un paumé fantasmant sur une bombe sexuelle de pacotille.

Le duo Jean-Paul Rouve-Sophie Quinton insuffle le rythme et le charme du film. Le premier exploite une facette méconnue de son jeu. Il est brillant dans son rôle d'écrivain à succès de polars La seconde illumine toute cette froideur. Ils s'amusent de l'imposture qu'ils représentent, comme deux comédiens assument le faux masque qu'ils portent. Divertissant, Poupoupidou se moque de ces vautours qui ne comprennent rien aux tragédies intimes mais savent si bien les exploiter.  Si leur histoire d'amour est vouée à l'impasse, le film puise dans ces malédictions pour offrir quelques moments de délectations.