La Fête du cinéma d’animation, numéro 9

Posté par vincy, le 20 octobre 2010

Du 20 au 31 octobre, la 9e Fête du cinéma d'animation se propagera dans toute la France. L'événement avait séduit 90 000 personnes l'an dernier. Les festivités s'ouvriront à 19h30 au Centre Barbara Goutte d'Or (Paris 18e) avec la projection des films sélectionnés, ainsi que la cérémonie de l'annonce des films retenus pour la compétition du César du film d'animation. Ce sera là le plus beau des événements tant ce nouveau César était attendu depuis des années.

Cette année, on célèbre les 50 ans de l'ASIFA, l'Association internationale du Film d'animation. L'Année France-Russie permettra aussi de faire la part belle au légendaire cinéma d'animation russe (notamment Andreï Khrjanovski au Forum des Images, le 22 octobre). Enfin le Collectif des producteurs mettra en avant les courts métrages (une trentaine répartis en quatre thématiques).

Le 28 octobre, à l'occasion de la Journée Mondiale de l'Animation, le Centre Pompidou rendra hommage au réalisateur Raoul Servais, qui réalisé le visuel de cette journée. Célèbre fondateur de la "servaisgraphie", sa propre technique de prise de vue, le cinéaste belge présentera six de ses courts métrages, dont le confirmé Harpya, qui lui a valu une Palme d'or en 1979.

Le 22 octobre, au Forum des Images (Paris), un débat portera sur la place du cinéma d'animation dans les festivals et les médias.

Une rétrospective dédiée à l'oeuvre du réalisateur surréaliste tchèque Jan Svankmajer se tiendra du 26 au 31 octobre, toujours au Forum des Images.

La Cinémathèque, de son côté, honorera quant à elle le célèbre studio moscovite Soyouzmoultfilm les 30 et 31 octobre (à conseiller pour les enfants).

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Site de la 9e FCA

Duris et Adjani réunis dans le prochain Disney, Raiponce

Posté par vincy, le 20 octobre 2010

Isabelle Adjani en méchante marâtre et Romain Duris en bandit charmeur : Disney a décidé de s'offrir deux stars pour faire les voix françaises de son prochain dessin animé, Raiponce. Le film sort en salles en France le 1er décembre mais sera projeté en exclusivité au Grand Rex à Paris dès le 17 novembre.

Isabelle Adjani interprétera une brune qui emprisonne Raiponce, réputée pour sa chevelure blonde interminable. Cela renvoie à l'opposition Brune / Blonde qu'expose actuellement la Cinémathèque. Mais surtout, on va encore croire que les brunes sont naturellement plus méchantes et les blondes des femmes idéales. Raiponce est doublée par Maeva Méline, qui a donc survécu vocalement à l'affreux Mozart, l'Opéra Rock.

Quant à Romain Duris, il sera Flynn Rider, le bandit le plus recherché du Royaume. Mazette. Raiponce, princesse qui s'ignore, le voit un jour débarquer en fuite pour échapper à la police ... On se doute comment ça va finir. Quoique.

Aux USA, le film sort sous le titre de Tangled. Raiponce est en fait Rapunzel. Et la marâtre est Mother Gothel. Les trois sont interprétés respectivement par Mandy Moore, Zachary Levi et Donna Murphy. Ça a évidemment moins de classe...

Bande annonce française du film

IPCRESS – Danger immédiat (The IPCRESS file) : l’anti-James Bond

Posté par Claire Fayau, le 20 octobre 2010

Synopsis : Un prestigieux scientifique britannique, le docteur Radcliffe, disparaît subitement en montant dans un train, et son garde du corps est retrouvé mort non loin de là. Pour remplacer ce dernier, le turbulent Harry Palmer est transféré des services secrets militaires au service du contre-espionnage. Placé sous les ordres du major Dalby, un homme aussi intransigeant que laconique, Palmer est chargé de retrouver la trace de Radcliffe. Ses recherches l’orientent vers un dangereux malfrat d’origine albanaise et un dossier secret portant la mention « IPCRESS »…

Reprise : Tourné en 1965, IPCRESS (Induction of Psychoneuroses by Conditioned Reflex Under Stress) est le produit de son époque. Il possède le charme du film policier d'une période accro au modernisme, avec un Palmer dont le style fait penser à la fois à Colombo, Dirty Harry, et bien sûr à James Bond (notamment pour son goût pour les jolies femmes).

Premier d'une série de trois films d'espionnage dans lesquels Michael Caine incarne l'espion Harry Palmer, Ipcress est un film policier qui diffère des autres pour sa mise en scène avant-gardiste le singularisant des polars habituels. Avec son scénario plutôt bien ficelé, où le suspens est intact jusqu'au bout, le sentiment de trahison comme menace permanente (et fantôme), le film se distingue aussi par l'interprétation de son comédien, qui, on ne le dira jamais assez, est l'une des plus grands acteurs de ces 50 dernières années.

Son personnage, créé par le romancier britannique Len Deighton, se caractérise par son flegme, son humour et son côté rebelle. Un homme qui dit ce qu'il pense dans un milieu d'espions, ça donne un contraste et des paradoxes qui font leur effet. Anti-James Bond diront certains, ce personnage unique en son genre est à jamais attaché à son interprète. Amusant car cool, touchant sous le poids des enjeux, il est "payé pour ça" quand il risque de mourir.

Sidney J. Furie a réussit un film où l'atmosphère n'est pas en reste. Il détestait le script (auquel il mit feu devant toute l'équipe le premier jour de tournage). Entre réalisme froid et glamour chic très britannique. De voir Palmer, issu des classes laborieuses, se frotter aux élites, ajoute un piquant dans la trame policière. Ce sergent mélomane à lunettes (une première pour un espion au cinéma) dénote presque dans son environnement. Jamais à sa place, même quand il est torturé dans une ambiance psychédélique typique des années 60. The Ipcress File ce n'est jamais qu'une accusation politique et sociale d'une Angleterre qui ne comprend pas la décolonisation et qui sort de décennies conservatrices et étouffantes. Cette subversion est sans doute l'angle le plus intéressant. Caine n'est alors qu'un justicier moral et humble cherchant à équilibrer les forces.

Depuis de nombreuses séries, dont Mission : Impossible, furent influencées par le style du film, qui, par ailleurs, avait reçu 3 prix BAFTA (Oscars britanniques) : meilleur film anglais, meilleure image, meilleure direction artistique, en plus de ses deux nominations (acteur, scénario anglais).

A noter que, des années plus tard, Michael Caine s'autoparodiera en jouant le père d'Austin Powers. Le film ressort le 20 octobre dans certaines salles.

Baba Bling : une exposition et des films qui signent la richesse de Singapour

Posté par Claire Fayau, le 20 octobre 2010

Le Musée du quai Branly  nous avait déjà gratifié d'une très belle exposition sur le métissage, Planète métisse , en 2008. Ici, l'accent est donné à un mélange des cultures dans un petit pays du continent asiatique : Singapour. "Traduction" du titre de l'exposition, Baba Bling, et présentation de l'enthousiasmant cycle de cinéma...

"Baba", késako?

Si vous pensez aux babas cool, vous vous trompez... En  mandarin ,« Baba » signifie «papa». A Singapour, le terme « Baba » se traduit par ...« homme chinois » et, par extension, les descendants de la diaspora chinoise (aujourd'hui 77% des 4 millions d'habitants de ce pays).

Le « Baba » désigne aussi le chef de famille qui a intégré des éléments de la culture européenne, via ses parents et ses grands parents pendant la période coloniale. Bref , le « Baba » est  un métis de la culture chinoise, malaise et occidentale...

"Bling ", quid ?

Cette fois, ce mot ne vient pas du chinois ou du singapourien, "bling" , c'est pour "bling bling". Car, parmi les 480 objets  de la communauté des Peranakan présentés au musée, il  y aura du doré, du clinquant, des signes extérieurs de richesse...

A noter que cette richesse culturelle pourra se déguster le 28 octobre à l'un des ateliers  culinaires de Christopher Tan.

Et le diàny?ng dans tout çà ?

Le cinéma de Singapour est relativement méconnu en Occident . On a parlé à Cannes d'Eric Khoo avec  Be With Me , sélectionné  à la Quinzaine des réalisateurs en 2005 , et l'émouvant My Magic, présenté en compétition en 2009 .

Les occasions de voir un film singapourien sont rares. Ne loupez pas celle-ci. Ajoutons que les réalisateurs seront présents pendant les projections, et que l'accès est gratuit (dans la limite des places disponibles)! Il n'y a donc aucune excuse pour manquer ces films  dépaysants.

Au  menu  (alléchant), du sucré - salé , des rires et des larmes...

En apéritif: un ciné concert !

Mark Chan accompagnera en live avec son orchestre un film muet de 1933  de Sun  Lingyu,« Little Toys ». Un chef - d'oeuvre avec " the actress " pour Stanley KWAN, Ruan Lingyu (interprétée par Maggie Cheung dans Center Stage ). Jeudi 25 et vendredi 26 novembre 2010, 19h.

En entrée :The Blue Mansion, de Glen Goei (2009, 100 min, VOSTF)
Synopsis : " Wee Bak Chuan, magnat asiatique, meurt dans d’étranges circonstances. Il revient en tant que fantôme pour résoudre l’énigme de sa propre mort."
Vendredi 29 octobre, 14h 30, et dimanche 31 octobre, 17h.

En plat de résistance : Here, de Ho Tzen Nyen (2009, 86 min, VOSTF)
Le pitch : "Choqué par la mort brutale de sa femme, He Zhiyuan sombre dans le mutisme et est interné à Island Hospital."
Here est présenté comme un "film narratif et conceptuel du jeune prodige du cinéma singapourien". (in DP).
Le film a été projeté en sélection officielle de la Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes en 2009, la même année que  My  Magic. 2009 , année faste du cinéma singapourien à Cannes!
Vendredi 29 octobre, 17h, et samedi 30 octobre, 14h30.

En dessert : 881, de Royston Tan (2007, 90 min, VOSTF)
L'histoire: " Deux amies d’enfance rêvent de devenir chanteuses de getaï. Ensemble,elles forment le duo des Papaya Sisters..."
881 est une comédie musicale déjantée sur le getaï, art de rue et de spectacle typiquement singapourien.
Samedi 30 octobre, 17h, et dimanche 31 octobre, 14h30.
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Site de l'exposition sur Quaibranly.fr


Bassidji : le poids des mots, le choc des silences

Posté par Claire Fayau, le 19 octobre 2010

Synopsis de Mehran Tamadon : "Dans un désert, sur une colline, des hommes, des femmes en tchador et des enfants déambulent dans un vaste “musée” en plein air dressé en mémoire des martyrs de la guerre Iran-Irak. C'est le nouvel an iranien, nous sommes près de la frontière irakienne. Un homme me guide. Il est grand et charismatique et s’appelle Nader Malek-Kandi. Pendant près de trois ans, j’ai choisi de pénétrer au cœur du monde des défenseurs les plus extrêmes de la République islamique d'Iran (les bassidjis), pour mieux comprendre les paradigmes qui les animent. Nous venons du même pays, et pourtant, tout nous oppose : Iranien habitant en France, athée et enfant de militants communistes sous le Shah, j’ai tout pour heurter les convictions de ceux qui respectent les dogmes du régime. Un dialogue se noue pourtant. Mais entre les jeux de séduction et de rhétorique, les moments de sincérité et la réalité du système politique et religieux qu'ils défendent, jusqu’où nos convictions respectives sont-elles prêtes à s’assouplir pour comprendre qui est l’autre ?"

Notre avis : "Bassidji", en persan, signifie "être mobilisé pour défendre une cause". Les bassidjis sont, à l’origine, d’anciens combattants de la guerre Iran/Irak (1980-1988). Ceux qui sont morts sont considérés comme des martyrs. Aujourd'hui, les bassidjis sont les plus fervents défenseurs de la République islamique... Décrits ainsi, on ne voit pas bien qui ils sont vraiment, quel est leur rôle au quotidien dans l'Iran d'aujourd'hui. C'est pour cela que Mehran Tamadon est parti les rencontrer.

On ressort sonné(e) de ce documentaire.

Bassidji, ce n'est ni une fiction, ni un reportage sur l'Iran. C'est un projet personnel, un voyage physique et intellectuel. Un témoignage d'une rencontre entre un Iranien de France, athée, "qui boit de l'alcool" et quatre bassidjis. Mehran Tamadon s'est en effet impliqué personnellement, en retournant dans son pays pour tourner ce film et y travailler en tant qu'architecte (son premier métier).

Son film, c'est d'abord une source d'information extraordinaire, un dialogue direct avec les bassidjis et des images fortes de l'Iran : de la ville de Téhéran, des lieux de pèlerinage ...
On y voit des croyants pleurer, pleurer puis se flageller. Images choc, donc, d'autant plus que la scène semble interminable.

Les dialogues avec les quatre bassidjis font moins réagir que les images... Même si Mehran Tamadon pose courageusement ses questions ou les questions enregistrées par des Iraniens, il se fait damner le pion par ses interlocuteurs. Et doit l'accepter, car son but n'est pas de critiquer directement le système, mais de tenter de le comprendre. Et ainsi, il peut dialoguer ouvertement avec les bassidjis, "des gens qui ne s'expriment habituellement que dans les limites du discours officiel" selon lui.

Cependant, même avec les meilleures intentions du monde, il est difficile pour lui d'avoir un dialogue équitable et des réponses précises avec des orateurs dotés d'un discours sans faille, qui pensent toujours pouvoir le convertir à leurs idées. Mais peu importe, car leurs réponses (forcément biaisées) en disent finalement bien plus sur leur état d'esprit qu'un dialogue faussement ouvert.

Bassidji a fait des débuts remarqués aux Etats généraux du film Documentaire de Lussas et au Festival des 3 continents de Nantes en 2009. Depuis, il continue son chemin de festivals en festivals. Le film a d'ailleurs obtenu le Grand Prix du  Festival international du Film Documentaire de Jihlava (République Tchèque).

Allez Raconte?!?: c’est l’histoire d’un mec…

Posté par Morgane, le 19 octobre 2010

L’Histoire?: Laurent déborde d’imagination et raconte si bien les histoires que ses enfants décident de l’inscrire à un concours télévisé... de papa conteur. Mais sera-t-il le meilleur? Car il faudra compter avec la présence d’Éric, son diabolique collègue de bureau, menteur, tricheur... sans scrupules!

Notre avis?: Maquilleur sur plusieurs tournages français, Jean-Christophe Roger est également le réalisateur des deux saisons de la série télévisée (format de 6 minutes) Allez Raconte?!. Gardant le même titre et les même personnages, c’est-à-dire Laurent le conteur et ses deux enfants Pierre et Jeanne, Jean-Christophe Roger passe aujourd’hui au long métrage.

Adaptation de la bande dessinée créée par Lewis Trondheim et José Parrondo, le film en garde l’univers graphique ainsi que l’humour. En effet, le graphisme d’Allez Raconte?! ne joue pas la carte de la poésie mais plutôt la touche comique (grimaces, personnages caricaturés et très stylisés). Adoptant également un ton décalé et se jouant des clichés, le héros du film ressemble plus à un zéro, à première vue bien sûr. Peureux, peu sûr de lui, Laurent n’est pas vraiment ce qu’on pourrait appeler le plus fort des papas. Mais son imagination très fertile, son grand coeur et son authenticité font de lui un véritable héros aux yeux de ses deux enfants.

On appréciera également les intermèdes musicaux dans lesquels sont parodiés de grandes figures telles que Michel Polnareff, Michael Jackson, Les Beatles, Ray Charles, Mick Jagger etc. En revanche, un léger regret pour une petite tendance au politiquement correct qui censure les histoires sur le caca ou les mots quelque peu grossiers...

La réussite du film repose également sur les voix des personnages. Destiné aux 6-10 ans, les enfants ne les remarqueront sûrement pas mais leurs parents seront ravis de reconnaître en Éric la voix d’Élie Semoun ou bien encore celles du célèbre duo Omar et Fred qui interprètent respectivement Momo et l’animateur du jeu télévisé.

Véritable ode à une imagination débordante mêlant les extra-terrestres aux princesses et les chevaliers à la préhistoire, Allez Raconte?! est un film pour les enfants sur des adultes qui n’ont pas tout perdu de leur fantaisie de bambins...pour le bonheur de tous.

Cannes migre en Roumanie

Posté par vincy, le 19 octobre 2010

L'initiative mérite d'être soulignée. Le Festival de Cannes et le cinéaste Cristian Mungiu, Palme d'or 2007 pour Quatre mois, Trois semaines et Deux jours, ont organisé conjointement à Bucarest, capitale de la Roumanie, une semaine autour du Festival de Cannes 2010 et des longs métrages "historiques" qui ont été sélectionnés sur la Croisette. Nous vous invitons à relire notre chronique lors du Festival 2009 sur le cinéma roumain présent à Cannes, depuis les années 50.

"Les Films de Cannes à Bucarest" a commencé vendredi et se terminera jeudi soir. Au programme Quatre mois, trois semaines et deux jours évidemment mais aussi  le prix Un certain regard 2005, La mort de monsieur Lazarescu (Cristi Puiu), Hiver en flammes (Mircea Muresan), prix de la première oeuvre en 1966, La Forêt des pendus (Liviu Ciulei), prix de la mise en scène en 1965. Les cinéphiles pourront aussi voir Les dimanches de permission, Une larme de jeune fille, Le chêne, Des animaux malades, Un été inoubliable et Télégrammes. Ces films là sont accessibles gratuitement.

Les spectateurs roumains découvriront aussi la Palme d'Or 2010, Oncle Boonmee qui se souvient de ses vies antérieures du Thaïlandais Apichatpong Weerasethakul, le Grand prix du jury, Des Hommes et de dieux de Xavier Beauvois, Grand Prix du Jury et le prix de la mise en scène,  Tournée de Mathieu Amalric.

Le délégué général du Festival de Cannes, Thierry Frémaux, animera une masterclass mardi tandis que les metteurs en scène Gaspar Noé (France), Sergei Loznitsa (Ukraine) et Kornel Mundruczo (Hongrie)  débattront avec les spectateurs, en plus de la projection de leurs films récemment sélectionnés.

Le fonds Hubert-Bals sélectionne 24 films dans 13 pays

Posté par MpM, le 18 octobre 2010

Le fonds de soutien Hubert-Bals, créé par le Festival international de Rotterdam, a par le passé aidé des films comme Oncle Bonmee..., Palme d'or à Cannes, et Winter Vacation, Léopard d'or à Locarno, ou encore Uzak (Loin) et Japon. Encouragé par un tel succès, il vient lors de sa session automnale de répartir 349 000 euros à des projets venus principalement d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine.

Les films soutenus dans cette sélection d'automne se répartissent en plusieurs catégories :

- section post-production : Ausencias de Milagros Mumenthaler (Argentine, Pays-Bas), Black Blood de Zhang Miaoyan (Chine), Flying Fish de Sanjeewa Pelanwattage (Sri Lanka),The Old Donkey de Li Ruijun (Chine) et Paraísos artificiales d'Yulene Olaizola (Mexique) ;

- section numérique : If It Is Not Now, Then When ? de James Lee (Malaysie), Steel is the Earth de Mes de Guzman (Philippines) et Las voces de Carlos Armella (Mexique) ;

- section "aide à l'écriture" : Mai morire d'Enrique Rivero (Mexique), Rey de Niles Atalla (Chili), Plemya de Myroslav Slaboshpytskiy (Ukraine), Cactus Flower de Hala Elkoussy (Egypte), Conurbano de Gregorio Cramer (Argentine), Dos disparos de Martín Rejtman (Argentine), Marustali de Geethu Mohan Das (Inde), La mujer de barro de Sergio Castro San Martín (Chili), Oxhide 3 de Liu Jiayin (Chine), Sombra del arbol de Pedro Gonzalez-Rubio (Mexique) et While Waiting for You de Prasanna Vithanage (Sri Lanka) ;

- section "aide à la distribution" : Qarantina d'Oday Rasheedin (Irak), Amakula Mobile Cinema d'Amakula Kampala IFF (Ouganda) et Year Without a Summer de Tan Chui Mui (Malaysie).

Parmi les réalisateurs retenus, on note la présence de James Lee, dont on a pu découvrir la "trilogie de l'amour" (Before We Fall in Love Again, Things We Do When We Fall in Love, Waiting for love) ; le Srilankais Prasanna Vithanage, habitué notamment du festival de Vesoul (Soleil d'août, Flowers in the sky) ; Pedro Gonzalez-Rubio dont le premier long métrage, Alamar, a reçu le Grand prix du jury du Festival de Miami et le prix Tiger à celui de Rotterdam (sur nos écrans le 1er décembre)  ou encore Liu Jiayin, cette réalisatrice chinoise à qui l'on doit les deux premiers volets minimalistes d'Oxhide.

Le fonds Hubert Bals permet ainsi de soutenir des cinéastes souvent confidentiels ou ayant des difficultés à monter leurs films mais également de faciliter l'émergence de nouveaux talents dans les pays dits "du sud". Or, qui sait, peut-être se cache-t-il parmi eux la prochaine coqueluche des festivals internationaux...

Moi, moche et méchant : quand Goliath collabore avec David

Posté par geoffroy, le 18 octobre 2010

Moi Moche et méchant, publicité

Moi, Moche et Méchant

L’animation américaine vient de réinventer le partenariat créatif gagnant avec Moi, moche et méchant des studios Universal.

Le succès est incontestable. Un millions d'entrées en dix jours en France. Et pourtant, il faut le reconnaître, Moi, moche et méchant ressemble à s’y méprendre à la livrée habituelle des films estampillés made in america. Texture, savoir-faire, humour décalé, morale …tout y est, sans faute de goût ni réelle prise de risque. Cette constance esthétique n’a, en réalité, rien de bien choquant surtout lorsqu’il s’agit d’assurer ses arrières suite à la décision des pontes du studio de se lancer à corps perdu dans le marché juteux mais néanmoins balisé du film d’animation. Mais alors, comment s’y prendre pour inoculer un soupçon d’originalité voire de caractère à son « bébé » numérique ? Si la recette clef en main n’existe évidemment pas, Universal Pictures, en contournant la problématique initiale, semble avoir trouvé la bonne approche en misant sur l’idée d’un « partenariat créatif » capable de concevoir l’ensemble de l’animation du film.

Première étape : le département

En 2007, Universal Pictures franchit le pas et crée un département dévoué entièrement à la famille et à l’animation : Illumination Entertainment. Dans un secteur de plus en plus concurrentiel, ils estiment, à raison, qu’il est plus judicieux de concentrer l’ensemble des compétences au sein d’une structure consacrée à la production de longs-métrages ciblant un public familial assez conservateur. Comme un bon coup marketing peut toujours servir, le studio débauche de la Fox Chris Meledandri pour que celui-ci supervise la toute nouvelle structure. L’objectif est simple et consiste à reproduire le succès foudroyant du studio Blue Sky. Cette exigence n’est pas anodine puisque Meledandri en occupa le fauteuil de directeur avec pour résultats la série des Age de Glace et les succès de Robots, Horton ou encore des deux Alvin et les Chipmunks. Son passage à Universal, motivé par «l’excitation de créer une nouvelle structure, l’ampleur de l’agenda de production, sa diversité, le souci qualitatif du studio et son approche du marketing dans un marché toujours plus compétitif », l’a donc convaincu de relever le challenge d’une major jusque là très peu présente dans l’animation.

Deuxième étape : le partenaire

Cette dimension, peu commune pour un grand studio hollywoodien, résume assez bien la démarche d’exclusive autour d’un processus de production original associant dans une même logique, liberté, prise de risque et efficacité. Dans les faits, il s’agit d’externaliser tout ou partie de l’animation du film vers une équipe non américaine, c'est-à-dire résidant à plusieurs milliers de kilomètres de Los Angeles. Meledandri décide donc d’ « internationaliser » la production de Moi, moche et méchant en partant à la recherche de partenaires étrangers. Son choix s’arrête sur Mac Guff, petit studio français ayant déjà collaboré sur Azur et Asmar (Michel Ocelot, 2006) et Chasseurs de Dragons (Guillaume Isernel et Arthur Qwak, 2008). Pour le producteur américain il s’agissait d’une évidence qui, au vu du résultat, s’est avérée payante.

Troisième étape : la marque de fabrique

Mais au-delà du studio Mac Guff, que dire de cette externalisation ? Tout d’abord qu’elle aura permis au studio Universal de maîtriser ses coûts de production en sous-traitant une bonne partie de la conception du film. Ensuite qu’elle aura favorisé l’association de compétences artistiques en vue d’obtenir des résultats qualitatifs substantiels. Enfin qu’elle résulte d’une volonté capitalisto-artistique compatible capable d’accoucher d’un long-métrage le plus universel possible. Ainsi, le processus de production aura influencé celui de fabrication. Bien sûr, rien ne remplacera une bonne histoire ni la conception de sa mise en images. Pourtant c’est cette collaboration au quotidien de deux équipes, définie par les intéressés comme ouverte, cohésive et très professionnelle qui aura, quoi qu’on en dise, créé la touche d’originalité tant recherchée par les créateurs. Si Moi, moche et méchant n’en manque pas, Meledandri résume assez bien la situation en précisant que sa « philosophie est de s’appuyer sur la nécessité d’avoir une équipe internationale pour créer un film qui s’adresse à un public international ».

Si de tels modes de production donneront du travail aux petits studios ayant la compétence et l’ingéniosité d’un Mac Guff, il ne faudrait pas qu’ils imposent une logique de fabrication ou tout serait égal par ailleurs. L’internationalisation des compétences oui, la standardisation des représentations esthétiques et narratives, non.

Saint Jean de Luz 2010 : triplé gagnant pour Nowhere Boy

Posté par vincy, le 17 octobre 2010

Le 15e Festival international des jeunes réalisateurs s'est achevé aujourd'hui, le lendemain de la cérémonie des prix. Le Palmarès a récompensé un cinéma essentiellement européen : Royaume Uni, Allemagne, Russie...

Saint Jean de Luz, depuis trois ans, et malgré la concurrence du Festival des Antipodes qui se tenait durant la même période, gagne en notoriété, notamment auprès des professionnels. La programmation, cette année, a permis la venue de nombreux talents connus, comme Gilles Lellouche, Cécile Cassel, Lola Doillon ou Isabelle Carré. Surtout, la concentration de la manifestation en un seul lieu, le cinéma Le Sélect, refait à neuf, facilite la rencontre entre le public, les films et les personnalités du cinéma. Tout s'y passe. Ainsi samedi matin, 150 personnes assistaient à la diffusion des courts métrages, tandis qu'une salle était dévolue à l'avant-première du film pour enfant Une vie de chat, simultanément à l'activité médiatique dans le café et en terrasse : les journalistes interviewaient Sergi Lopez et les réalisateurs de Rendez-vous avec un ange.

En progressant ainsi, le festival confirme sa renaissance, amorcée déjà l'an dernier. Les films primés de 2009, Le bel âge et Ander, avaient même affiché leur récompense au festival basque sur leur posters promotionnels. Cette année, le jury  - Claude Brasseur (président), Valérie Kaprisky (comédienne), Marianne Denicourt (comédienne), Shirley Bousquet (comédienne), Eric Savin (comédien), Fabien Ontoniente (réalisateur), Stéphane Giusti (réalisateur) - a privilégié un film, Nowhere Boy, qui repart au total avec trois prix, dont le prix du public.

Mais leur palmarès récompense avant tout deux films forts et singuliers :  un drame allemand sur fond d'immigration (meilleur film) et une oeuvre cruelle, émouvante et somptueuse sur la misère en Russie (prix du jury). Tous les films ayant un distributeurs, ils devraient sortir dans les prochains mois et ainsi prolonger la notoriété de ce jeune festival en plein essor.

Prix du jury

Chistéra du meilleur film décerné à SHAHADA de Buhran Qurbani

Prix spécial du jury décerné à SIBERIE, MONAMOUR de Slava Ross (voir article du 15 octobre)

Chistéra du meilleur réalisateur décerné à Sam Taylor-Wood pour NOWHERE BOY

Chistéra de la meilleure interprétation féminine décerné à Anne-Marie Duff
pour le film NOWHERE BOY de Sam Taylor-Wood

Chistéra de la meilleur interprétation masculine décerné à Roschdy Zem pour
le film A BOUT PORTANT de Fred Cavayé

Chistéra du meilleur espoir décerné à Aymen Saïdi pour le film DERNIER
ETAGE, GAUCHE, GAUCHE
d'Angelo Cianci

Prix du public

Chistéra du public décerné à NOWHERE BOY de Sam Taylor-Wood (voir article du 9 octobre)

Prix du Jury Jeune

Chistéra du jury jeune décerné à DERNIER ETAGE, GAUCHE, GAUCHE

Court-métrage

Chistéra du meilleur court métrage et prix du public décerné à LE GRAND MOMENT DE SOLITUDE de
Wilfried Meance