Cinespana 2015 : Tout sur Marisa Paredes

Posté par MpM, le 15 octobre 2015

Marisa Paredes

Pour souffler sa 20e bougie, le festival Cinespana avait une invitée de choix, la comédienne Marisa Paredes, qui était présente à Toulouse pour la deuxième fois de sa carrière. Souriante, disponible et d'une grande simplicité, l'actrice fétiche de Pedro Almodovar a d'abord rencontré la presse lors d'une conférence décontractée avant de proposer une masterclass pleine d'émotion devant une salle comble. Florilège de ses propos.

Cinespana

Pour moi c'est le festival le plus chaleureux, surtout parce que c'est dédié au cinéma espagnol. Je crois qu'il y a peu d'argent mais que, par contre, il y a beaucoup d'âme. J'étais venue en 2007 et j'avais toujours eu envie de revenir. Toulouse, c'est pour nous les Espagnols un endroit qui est très important par rapport à tous les réfugiés qu'il y a pu avoir par le passé, tous les gens qui ont été accueillis si chaleureusement, pas comme maintenant où les réfugiés fuient et ne savent pas trop comment s'en sortir.

Film préféré

J'ai des scènes ou des moments préférés de différents films. Jamais un seul. Dans tous, je trouve qu'il y a quelque chose qui aurait pu être meilleur, qui aurait pu s'affiner. Je suis très critique dans mon travail. Et puis choisir, c'est comme répondre à la question "qui tu préfères, ton papa ou ta maman ?". Du point de vue de l'acteur, chaque film est la conséquence du précédent.

Personnages

Marisa ParedesJe crois que tous les personnages nous laissent quelque chose à l'intérieur. On l'oublie mais on le voit à l'écran ! Des choses bonnes, des choses mauvaises, et c'est un peu dans l'introspection, dans la recherche de ces personnages qu'on découvre des choses sur soi-même qui étaient cachées.

Beaucoup de personnages m'ont marqué. Certains sont plus connus que d'autres par le public. Evidemment, Talons aiguilles a été mon lancement au niveau mondial. La fleur de mon secret, qui va passer ce soir, n'est peut-être pas le plus connu du public mais c'est un de ceux qui m'a le plus marqué. Et il y en a d'autres, bien sûr.

Je ne sais pas pourquoi on me confie toujours des rôles de dure à cuire. Peut-être que je donne cette image... Le public comme les réalisateurs ont une vision des acteurs et des actrices qu'il est difficile de casser. Par exemple le dernier film de Cristina Comencini dans lequel j'ai joué, c'est une comédie, donc je n'ai pas vraiment le rôle d'une ingénue, mais pour le moins c'est un changement.

Je ne veux pas savoir si j'ai des limites et je ne le sais pas. Je crois que si on se met des limites, on ne peut pas passer au-delà. Moi je suis contre les limites.

Le cinéma et son évolution

Le cinéma est le reflet de la société et la société de maintenant n'est pas la même que lorsque j'ai commencé ma carrière il y a 50 ans. Je dis toujours que Pedro Almodovar n'aurait pas pu exister dans la dictature. Moi j'ai commencé mon travail avant, mais c'est avec lui que j'ai commencé à être connue.

Aujourd'hui, le cinéma se fait d'une manière plus libre, avec moins d'argent, mais aussi avec moins de limites. J'ai lu une interview de Dustin Hoffman dans laquelle il dit que le cinéma n'est déjà plus ce qu'il était avant. Il disait ça avec une sorte de reproche et d'amertume. Je ne suis pas Dustin Hoffman, mais je n'ai pas cette nostalgie. Je crois que la société évolue, que les choses évoluent avec des bons et des mauvais moments, et qu'il faut continuer à vivre sans nostalgie.

Le cinéma espagnol n'a jamais eu d'époque dorée. Il y a eu des personnalités fortes mais jamais de moments de gloire. On peut parler de Saura, bien sûr et c'est le roi de tous, de Bunuel... Ce qui est important, ce sont les moments sociaux que traversent les pays. C'est ce que reflète le cinéma.

Le théâtre

Pour moi, le théâtre, c'est la base de l'art. J'ai commencé comme ça ! C'est quelque chose que je n'oublie jamais car ça fait partie de mon âme. L'année passée, j'ai joué au théâtre dans la pièce The Crippled of Inishman. Mais le théâtre c'est tellement fatigant... Surtout la tournée ! J'aime beaucoup le théâtre, je le garde comme une sorte de sanctuaire doré, mais je n'en fais que de temps en temps car c'est trop fatigant.

Madame la Présidente

Quand j'étais présidente de l'Académie du cinéma espagnol [entre 1999 et 2002], le moment dont je suis la plus fière, c'est à la fin du gala, quand tout le monde est venu avec un panneau pour dire "non à la guerre". Ca a été comme une explosion ! Comme si on avait oublié qu'on était en démocratie et qu'on pouvait dire non à la guerre. Bon, après, il y en a qui auraient voulu me couper la tête. C'est après ça que je me suis sentie fière d'être présidente de l'académie. Le parti populaire a puni le cinéma après. Pas seulement le cinéma, d'ailleurs, mais toute la culture. Nous étions l'ennemi. Ils auraient voulu que la culture disparaisse, cela ne les intéressait pas.

Pedro Almodovar

La movida, c'était pour les rebelles ! Comme une tribu dont les membres se reconnaissent entre eux. Mais une tribu spéciale, car on était tous singuliers. On avait envie de s'amuser, d'écrire... Pedro [Almodovar] était l'un de ces rebelles. On était de la même génération, on avait la même énergie. Il était très amusant.

On se passait ses films en super 8, entre amis.On voyait déjà à quel point son cinéma pouvait être irrévérenscieux, fou, profane, baroque... Comme le super 8 n'avait pas de son, il faisait lui-même la voix des personnages, et il était très drôle !

Avec Pedro, soit tu vas jusqu'au bout, soit ça ne fonctionne pas. Et quand on rentre dans son travail, c'est très attractif.

Au début, avec lui, tout était plus festif. Mais plus il devenait important, plus il a dû envisager son travail avec exigence. Il étend cette exigence aux acteurs car c'est aux personnages qu'il accorde le plus d'importance. Travailler avec lui, c'est rencontrer les émotions les plus fortes, douloureuses ou très douloureuses, amusantes ou très amusantes. C'est comme s'il te déshabillait complètement pour que tu ailles vers lui totalement dénudée. Plus ou moins...

Pedro n'aime pas l'improvisation car pour lui ce qu'il veut de ses personnages est très clair. Parfois, mais très rarement, il te laisse jouer autre chose...

Pour lui, les femmes sont plus riches, plus complexes. Elles osent montrer leurs sentiments d'une manière plus claire. Pour Pedro, les hommes ne donnent pas autant de couleurs à son monde. Son monde est plutôt féminin.

______________________

«Marisa Paredes Crown Plaza-0057 05» par Pablo Tupin-NoriegaTravail personnel. Sous licence CC BY-SA 4.0 via Wikimedia Commons.

Autres photos : MpM

James Cameron veut enrôler Robert Rodriguez pour l’adaptation du manga Gunnm

Posté par vincy, le 15 octobre 2015

La 20th Century Fox a donné son feu vert à James Cameron et Jon Landau (Lightstorm Entertainment) pour produire l'adaptation en prises de vues réelles du manga Alita: Battle Angel, un Pinocchio-Jason Bourne robotique et futuriste. Les deux producteurs ont entamé les négociations avec Robert Rodriguez pour réaliser le film selon la presse professionnelle américaine.

Le manga de Yukito Kishiro, publié il y a 25 ans, se déroule au 26e siècle et tourne autour d'une femme cyborg amnésique recueillie par un docteur en cybernétique. Il va la traiter comme sa propre fille... tandis qu'elle va tenter de retrouver la mémoire. En français, la série de19 tomes est intitulée Gunnm et a été éditée par Glénat entre 1995 et 1998.

James Cameron confie que "Robert Rodriguez et [Lui] ont cherché pendant des années à faire un film ensemble". Il lui donne "toute sa confiance pour concrétiser ce projet avec son style rebelle et sa virtuosité technique".

Cela fait longtemps que ce manga intéresse le cinéma. Cameron en détient les droits depuis 2003 mais, entre le lancement d'Avatar puis de ses suites et les premières estimations du devis de production (aux alentours de 200M*), le projet a toujours été reporté). Le film pourrait entrer en production d'ici un an.

Edito: Sexe, fric et coup de gueule

Posté par redaction, le 15 octobre 2015

Dans un mois sort le film Les Suffragettes, avec Carey Mulligan, Brendan Gleeson, Ben Whishaw et Meryl Streep. Le film narre le combat féministe pour réclamer le droit de vote des femmes, il y a un siècle en Angleterre. Un combat violent, où des femmes ont bravé le conservatisme anglais, les convenances sociétales et la pensée conformiste. Bref, la domination masculine. Ce droit de vote "pour tou(te)s" s'est progressivement imposé dans tous les pays. Même l'Arabie Saoudite y réfléchit.

Pourtant l'égalité des sexes reste toujours une cause contemporaine. Jennifer Lawrence, l'actrice la mieux payée d'Hollywood, a eu raison de pousser un coup de gueule cette semaine. On peut ironiser sur le fait qu'elle parle de l'inégalité salariale d'acteurs/actrices payé(e)s avec des chèques à 7 ou 8 chiffres mais elle frappe juste quand elle dit: "Quand j'ai découvert à quel point j'étais moins payée que les heureux détenteurs d'un pénis, je n'étais pas en colère contre Sony. J'étais en colère contre moi-même. J'ai échoué en tant que négociatrice parce que j'ai baissé les bras trop tôt." On se souvient que Meryl Streep avait applaudit longuement Patricia Arquette aux Oscars en février qui disait peu ou prou la même chose. Les actrices vont sans doute ouvrir la voie à un combat qui ne concerne pas qu'Hollywood ou même le cinéma (la situation est identique en France). Qu'Hillary Clinton fasse de l'égalité salariale entre hommes et femmes l'une de ses promesses de campagne montre que c'est bien là la prochaine grande cause féministe.

On espère juste qu'elle sera moins sanglante que pour les Suffragettes...

Die Hard 6: un prequel en guise de reboot?

Posté par vincy, le 14 octobre 2015


Alors que d'un point de vue cinématographique, la franchise Die Hard faiblit film après film, elle continue de rapporter gros (1,4 milliard de $ en 5 films dans le monde). Mais, pour conserver son intérêt, il était sans doute essentiel de la renouveler. D'autant plus qu'après un quatrième opus record en 2007, elle avait connu son pire score avec le cinquième film en 2013. Pour enrayer le déclin, la 20th Century Fox a commencé à négocier avec le réalisateur Len Wiseman, déjà responsable du 4e Die Hard et du remake de Total Recall, afin de relancer la machine.

Les producteurs ont imaginé un Die Hard se déroulant en 1979, à New York, soit 9 ans avant la prise d'otage de la tour de Los Angeles, qui servait de pitch au premier opus. Un prequel où l'on verrait donc un John McLane suffisamment jeune pour attirer la génération montante de beaux gosses hollywoodiens. Mais Bruce Willis reste l'ingrédient indispensable de cette saga. Pour l'instant le concept partirait donc dans un va et vient dans le temps avec Willis racontant l'histoire à notre époque et des flash backs nous renvoyant 35 ans en arrière.

La star n'a rien signé. Donc rien n'est fait. Le prequel ressemble cependant furieusement à un reboot déguisé.

Die Hard: Year One, en prenant place en 1979, serait surtout l'occasion de revenir aux sources réelles du film. Tout le monde l'ignore mais Piège de Cristal, premier opus de la saga, est adaptée d'un livre de Roderick Thorp, Nothing Lasts Forever (indisponible en France), qui a été publié ... en 1979.

Festival Lumière – Jour 2 : le Bubby de Rolf De Heer et le King de Martin Scorsese

Posté par Morgane, le 14 octobre 2015

Deuxième jour du festival Lumière à Lyon. De l'Australie à New York, on se dépayse en quelques heures.

Bubby le bad boy australien

Aujourd'hui direction la salle obscure du Cinéma Opéra pour découvrir Bad Boy Bubby (1993) de Rolf De Heer présenté ici en avant-première avant sa ressortie en salles le 11 novembre prochain. Le pitch attire, intrigue (un enfant sauvage de 35 ans, enfermé depuis sa naissance, fait pour la première fois l'expérience du monde extérieur…), tout comme la bande-annonce.

Rolf De Heer est là en personne, fraîchement débarqué de Tasmanie, pour nous présenter son film. Il a aussi inauguré sa plaque rue du Premier Film hier après-midi. C'est un cinéaste australien majeur. Il réalise des films très politiques, abordant notamment la thématique aborigène - The Tracker, 10 canoës, 150 lances et 3 épouses et Charlie's Country. Les deux derniers ayant été présentés et primés à Cannes dans la section Un Certain Regard. Son travail a donc marqué l'Histoire du cinéma australien de par ses thématiques qui font encore polémique dans les débats nationaux (la politique, les aborigènes, les marginaux…).

Ce film a été tourné à Adelaide il y a de cela 23 ans et l'on peut noter une anecdote peu commune : il y a eu 32 directeurs de la photographie sur ce film. Pourquoi? Rolf De Heer nous explique: "C'est compliqué! Quand j'ai commencé à travailler sur ce film, 11 ans avant de le faire, je pensais que ce serait mon tout premier film et je n'avais donc aucune attente en ce qui concernait le financement. Je pensais alors devoir tourner les week-end et travailler la semaine pour le financer. Je pensais également qu'il faudrait deux ou trois ans pour filmer et le problème serait que je ne pourrai pas garder la même équipe aussi longtemps. J'ai alors résolu ce problème dans le script même. J'ai enfermé mon personnage!!! J'ai retiré tout l'extérieur pendant 35 ans. Une fois libéré, tout ce qu'il voit, il le voit pour la première fois et ça pouvait donc ressembler à n'importe quoi. J'ai alors eu l'idée de prendre un chef opérateur différent pour chaque lieu que Bubby va découvrir.

Mais 11 ans plus tard, Bad Boy Bubby est en réalité le quatrième film que je réalise. On a un budget correct et je peux donc filmer en une seule fois. Mais j'ai conçu le film avec l'idée de tous ces chefs opérateurs alors je décide quand même de le faire ainsi. Ce qui s'est avéré une belle idée avec trois résultats inattendus : On ne voit pas qu'il y a 32 directeurs de la photographie différents. À chaque nouveau chef opérateur une nouvelle et terrible énergie émergeait! Et avec cette idée, les financeurs nous prenaient pour des dingues et nous ont donc foutu la paix durant le tournage!"

Quant au côté culte de son film, y avait-il pensé? "Non. La réussite de ce film est quelque chose de très inattendu. C'est le public qui fait d'un film un film culte!" Le film a gagné 4 "Oscars" australiens (dont meilleur réalisateur, meilleur scénario et meilleur acteur) et trois prix à Venise (Grand prix spécial du jury, Prix FIPRESCI)?

"Bubby, pas fait pour l'extérieur"

Rolf De Heer nous souhaite donc une bonne projection, les lumières s'éteignent et l'on plonge au coeur de cette expérience peu banale. Dès les premières images le spectateur est happé par cet univers glauque dans lequel Bubby est enfermé par sa mère depuis 35 ans. Une unique pièce sombre, des cafards qui rasent les murs, un chat martyrisé, une relation mère/fils plus qu'incestueuse, le décor est posé et on sait d'ores et déjà que ce film ne nous laissera pas indifférent.

Puis le monde de Bubby s'élargit quand il finit par sortir de sa prison mais l'univers qu'il découvre n'en est pas moins sordide et absurde. Le film oscillant entre folie et scènes totalement surréalistes est tout à la fois dérangeant et émouvant. Les quelques longueurs que l'on peut éprouver dans la deuxième partie du film ne lui retire pas son côté ovni qui nous met une bonne claque. Bad Boy Bubby appartient à ses films qui marquent, qui dérangent et dont on ressort soulagés qu'il soit fini tout en étant à la fois fascinés…

Scorsese et sa Valse des pantins

Le temps de prendre l'air quelques minutes et on replonge de suite dans la salle du Cinéma Opéra pour découvrir cette fois la Valse des pantins (The King of Comedy, 1982) de Martin Scorsese.

C'est Delphine Gleize, réalisatrice notamment de La permission de minuit avec Vincent Lindon, qui vient présenter le film.

Elle nous explique qu'à sa sortie le film avait été un échec commercial car, comparé à Raging Bull, film précédent du réalisateur, celui-ci apparaît trop classique. Le film est alors soutenu par la presse mais boudé par le public. Pourtant le film, sélectionné en compétition à Cannes, a reçu le prix du scénario aux British Awards et le titre de meilleur film de l'année par les Critiques de cinéma de Londres.

Selon elle, il y a dans ce film "trois grands numéros d'acteurs : Robert De Niro, Jerry Lewis et la révélation du film, Sandra Bernhard, mélange de Mick Jagger et Courtney Love, qui est l'incarnation même du corps de l'acteur qui parle. Elle est fascinante et traduit à elle seule la folie du New York du tout début des années 80."

"Mieux vaut être Roi d'un soir que Charlot toute sa vie"

L'ambiance est ici un peu plus détendue que dans Bad Boy Bubby même si le thème de la folie y est également abordé.

Robert De Niro y campe Rupert Pupkin (alias The King) dans un rôle bien loin de ceux qu'il a tenu jusqu'alors dans les films de Scorsese (Mean Streets, Taxi Driver, New York, New York ou encore Raging Bull). Il est ici un comique, adorateur de Jerry Langford (Jerry Lewis), star du stand-up, prêt à tout pour percer. À tel point que son obsession tourne réellement à la folie.

Martin Scorsese aborde son sujet sous l'angle de la comédie mais celle-ci est noire. On ne sait parfois si l'on doit rire ou pleurer, aussi amusés que attristés par ce personnage de comique. Ce film donne l'occasion à Scorsese de montrer une autre facette du New York fou des années 80... Comme une suite à New York, New York. Il porte là un regard cruel sur le monde du show-business. Et encore une fois, plus dure sera la chute pour celui qui s'approchera trop du soleil...

Meryl Streep, présidente du jury du Festival de Berlin 2016

Posté par vincy, le 14 octobre 2015

La 66e Berlinale frappe fort. Le Festival international du film de Berlin offre le prestigieux poste de présidente du jury à l'actrice américaine Meryl Streep. C'est la première fois que la Streep participe au jury d'un Festival.

"Meryl Streep est l'une des artistes du monde du cinéma les plus créatives et multifacettes. Pour marquer notre enthousiasme vis-à-vis de son extraordinaire talent, nus l'avions récompensée d'un Ours d'or d'honneur en 2012 pour l'ensemble de sa carrière" a déclaré le directeur de la Berlinale Dieter Kosslick, qui ajoute être très heureux de la voir revenir en tant que patronne du jury.

19 nominations Oscars (et trois statuettes), 20 nominations aux Golden Globes (et huit récompenses), un prix d'interprétation à Cannes en 1989: Meryl Streep cumule les récompenses jusqu'à recevoir l'Ours d'argent de la meilleure actrice avec ses partenaires Julianne Moore et Nicole Kidman pour The Hours en 2003.

Meryl Streep, c'est avant tout une quarantaine de films devant les caméras de Woody Allen, Michael Cimino, Alan J. Pakula, Albert Brooks, Curtis Janson, Bille August, Mike Nichols, Sidney Pollack, Robert Zemeckis, Clint Eastwood, Barbet Schroeder, les frères Farelly, Spike Jonze, Stephen Daldry, Robert Altman, Jonathan Demme, Nora Ephron, Tommy Lee Jones ou encore Robert Redford. Ce sont aussi des rôles emblématiques et populaires comme Le Diable s'habille en Prada, Mamma Mia!, Pas si simple, Into the Woods, Un crime dans a tête,... sans oublier Kramer contre Kramer, La maîtresse du Lieutenant français, Le Choix de Sophie, Out of Africa ou Voyage au bout de l'enfer.

Elle vient d'être à l'affiche de Ricki and the Flash, le sera de nouveau en novembre, en courte participation dans Les Suffragettes. On la reverra surtout dans Florence Foster Jenkins de Stephen Frears en 2016.

Indéniablement, c'est la plus grande comédienne américaine vivante de sa génération qui va choisir avec son jury le successeur de Taxi Téhéran. Meryl Streep, même si elle a tendance parfois à se caricaturer dans certains rôles, à opter pour des personnages plus fantasques que dramatiques ou romantiques, comme à ses débuts, c'est un style, un charisme. Une de celles dont on dit que, même de dos, on la voit jouer.

Festival Lumière – Jour 1 : Alice n’est plus ici mais Martin Scorsese est dans toutes les têtes

Posté par Morgane, le 13 octobre 2015

Octobre est arrivé et avec lui, comme chaque année depuis 7 ans maintenant, le Festival Lumière et son lot de films, de rencontres, de master class, de dédicaces… Lyon va battre au rythme du 7e Art pendant toute une semaine (du 12 au 18 octobre).

Cette année, Le Prix Lumière sera remis vendredi soir au grandiose Martin Scorsese! La semaine sera alors ponctuée de 15 de ses films et de 5 de ses documentaires. Mais ce n'est pas tout, il y a aussi la Carte blanche à Martin Scorsese, de nombreux hommages à Akira Kurosawa, Julien Duvivier, Larissa Chepitko, l'anniversaire des 30 ans de Pixar avec John Lasseter en invité, des invitations à Sophia Loren, Nicolas Winding Refn, Géraldine Chaplin, Mads Mikkelsen et Alexandre Desplat et de nombreux autres cycles (les ressorties, les grandes projections, la nuit de la peur, les curiosités des années 1980, les trésors des archives, les nouvelles restaurations etc.)

Environ 150 Films projetés en une semaine, c'est certain, il faut faire des choix! Pour ma part, Prix Lumière à Martin Scorsese je commence donc par un de ses films, son troisième plus exactement, qu'il réalise après Mean Streets et juste avant Taxi Driver: Alice n'est plus ici (1974). Cette oeuvre est un peu à part dans sa filmographie puisqu'il s'agit de son premier film hollywoodien et, plus ou moins, d' une commande de l'actrice principale, Ellen Burstyn. On n'y retrouve pas forcément ses thèmes de prédilection mais il porte tout de même sa griffe à travers la bande-son rock et un rythme assez rapide. Jodie Foster tient également le rôle d'Audrey, jeune ado laissée à la dérive par sa mère. on la recroisera chez Scorsese dans le rôle qui fera décoller sa carrière, avec le Scorsese suivant, Taxi Driver.

Avec Alice n'est plus ici, Martin Scorsese nous entraîne dans un road-movie entre une mère et son fils. Liaison atypique que Scorsese filme crument mais avec beaucoup de bienveillance et qui donne à cette relation un aspect très attendrissant. Malgré le caractère quelque peu soumis d'Alice aux hommes, c'est une femme forte qui prend la route, avec son fils sous le bras, à la mort de son mari. Au fur et à mesure que la route défile, son caractère se modifie et on sent une pointe de féminisme qui transparaît dans ce film. C'est d'ailleurs le seul film de Scorsese où le héros est en réalité une héroïne!

Ici, ni mafia, ni vengeance. C'est presque un électron libre, très scorsesien, mais à des années lumières de ce qui suivra durant plus de 40 ans.

Clap d'ouverture

Cette première journée de Festival est également marquée par la soirée d'ouverture qui, comme chaque année, se déroule dans l'immense Halle Tony Garnier. Jean-Paul Belmondo, qui revient deux ans après nous avoir fait partager un moment très émouvant aux côtés de Quentin Tarantino, est ovationné. Se succèdent John Lasseter (qui vient souffler les 30 bougies de la petite lampe de chevet), Nicolas Winding Refn (qui présentera deux de ses films, donnera une master class et présentera sa collection d'affiches de films), Mélanie Thierry, Raphaël, Jean Becker, Laurent Gerra, Vincent Elbaz, Louise Bourgoin, Rolf de Heer (qui est là pour la ressortie de son film Bad Boy Bubby), Alex Lutz, Bernard Pivot, Paul Belmondo (qui présentera en compagnie de son père le documentaire qu'il a réalisé sur ce dernier), Dario Argento (pour son film Les Frissons de l'angoisse récemment restauré) et sa fille Asia Argento, Jacques Audiard, Daniel Auteuil et bien d'autres encore…

Discours de Thierry Frémaux (sans Bertrand Tavernier cette fois, qui se remet d'une opération mais qui devrait être présent en fin de festival), petit film en forme de bande annonce alléchante de cette nouvelle édition, montage "tribute to Lasseter", projection de La sortie d'usine avec le cinématographe original des Frères Lumière... Chaque spectateur a également reçu son traditionnel morceau de pellicule qui cette année appartenait au film Jeux Interdits de René Clément.

Lindon parmi les monstres sacrés

On a ensuite eu droit à un hommage en images à Vincent Lindon, qui est ensuite monté sur scène pour présenter le film surprise de cette soirée d'ouverture. Film surprise qui ne l'est pas resté longtemps puisque le nom lui a échappé dès ses premières phrases. C'est donc La fin du jour de Julien Duvivier qui sera projeté en ce premier soir. Film pour les acteurs puisqu'il se passe dans une maison de retraite pour anciens comédiens! Discours émouvant et drôle à la fois de la part du Prix d'interprétation masculine cannois de l'année. Il remercie Thierry Frémaux d'avoir sélectionné La loi du marché à Cannes, remercie également Jean-Paul Belmondo qu'il admire, puis nous raconte sa passion pour le cinéma de Carné, Renoir, Duvivier et plus généralement de cette époque-là et de ce cinéma populaire. Véritable admirateur de Julien Duvivier qu'il considère malheureusement comme un cinéaste sous-estimé, il présentera également La Bandera et Pépé le Moko du même réalisateur durant la semaine. Il avoue tout de même : "je vais être franc, La fin du jour n'est pas mon préféré, mais je l'aime beaucoup quand même".

La suite se passe en images aux côtés de Louis Jouvet, Michel Simon, François Périer, Victor Francen, Madeleine Ozeray... Il y a pire compagnie pour se mettre en appétit avant l'orgie cinéphile qui s'annonce.

Cinespana 2015 : A cambio de nada remporte la Violette d’or

Posté par MpM, le 12 octobre 2015

Cambio de nada

Le jury du 20e festival Cinespana de Toulouse, mené par Yves Boisset et composé de Caroline Baehr, Gérard de Battista, Dominique Pinon et Coraly Zahonero, a marché dans les pas de celui du festival de Malaga en consacrant A cambio de nada, premier long métrage en partie autobiographique de l'acteur Daniel Guzmán, qui y avait remporté plusieurs prix dont meilleur film, meilleur réalisateur et prix de la critique.

Le film s'attache aux pas de Dario, 16 ans, un adolescent déscolarisé et débrouillard qui multiplie les petites combines pour mener une vie libre. Coincé entre ses parents en instance de divorce qui ne cessent de le prendre à témoin et son "protecteur" beau parleur et roublard qui l'exploite, le jeune homme rêve d'argent facile et de premiers émois sexuels. Entre humour et constat social, A cambio de nada reste sans cesse sur le fil, jouant parfois un peu artificiellement sur la corde sensible et la fausse naïveté de ses personnages.

A noter qu'une fois encore, le jury s'est trouvé en phase avec le public qui a également récompensé A cambio de nada.

Trois autres films de la compétition se partagent les récompenses : A esmorga d'Ignacio Vilar, qui suit trois compagnons de beuverie dans la Galice des années 50, en pleine période de répression. Lorak de Jon Garaño et José Mari Goenaga, mélodrame choral sur le deuil, les rencontres manquées et les destins qui se croisent. Felices 140 de Gracia Querejeta, comédie grinçante sur l'amitié et la jalousie.

Côté documentaire, c'est Cartas a Maria de Maité García Ribot, un voyage poétique dans le passé de la famille de la réalisatrice, exilée après la Guerre civile, qui a été distingué par le jury composé de Philippe Etienne (professeur de cinéma), Hubert Guipouy (directeur adjoint de l’ESAV) et Sandrine Mercier (auteure et réalisatrice).

Le prix Nouveau réalisateur remis par le jury étudiant est quant à lui allé à Arturo Ruiz pour El Destierro, l'histoire tragi-comique d'un étrange trio amoureux pendant la guerre civile.

Le palmarès

Violette d'or du meilleur film
A cambio de nada de Daniel Guzmán

Meilleur réalisateur
A esmorga d'Ignacio Vilar

Prix d'interprétation masculine
Karra Elejalde, Miguel de Lira et Antonio Durán Morris pour A esmorga d'Ignacio Vilar

Prix d'interprétation féminine
Iziar Ituño pour Loreak de Jon Garaño et José Mari Goenaga

Meilleur scénario
Gracia Querejeta et Antonio Moreno pour Felices 140 de Gracia Querejeta

Meilleure photographie
Diego Romero Suárez Llanos pour A esmorga d'Ignacio Vilar

Meilleure musique
Pascal Gaigne pour Loreak de Jon Garaño et José Mari Goenaga

Prix du public
A cambio de nada de Daniel Guzmán

Prix du meilleur documentaire
Cartas a Maria de Maité García Ribot

Prix Nouveau réalisateur
Arturo Ruiz pour El Destierro

Meilleur court métrage
Nena de Alauda Ruíz de Azúa

Mention spéciale
Zepo de César Díaz Meléndez

La Chine ouvre un site officiel pour mesurer son box office

Posté par vincy, le 12 octobre 2015

La Chine assume de mieux en mieux son statut de deuxième puissance cinématographique du monde (en tout cas pas la fréquentation en salles). Dorénavant, le pays s'est doté d'un outil officiel pour mesurer le box office du pays. Géré par un département du China Film Bureau, il a pour objectif de donner des chiffres précis sur le nombre de billets vendus, jusque là fournis par les distributeurs et exploitants qui n'hésitaient pas à manipuler certaines de leurs statistiques.

Nombre de billets vendus, recettes quotidiennes, nombre d'écrans, ... tout sera centralisé par l'administration qui récolte la TVA de 5% sur les tickets de cinéma. Il ne devrait plus être possible de voir un film national l'emporter miraculeusement sur un blockbuster hollywoodien. Le site est actualisé tous les matins.

La fréquentation des salles devrait augmenter de 30% en 2015, et a déjà réalisé plus de recettes en 9 mois que pour toute l'année en 2014. Cinq films ont dépassé les 200M$ depuis le début de l'année: Furious 7 (390M$), Monster Hunt (380M$), Avengers 2 (240M$), Jurassic World (230M$) et Lost in Hong Kong (210M$).

Le site du box office chinois (en mandarin)

Tournages: Pierre Niney passe de François Ozon à Jérôme Salle

Posté par vincy, le 12 octobre 2015

Pas étonnant qu'il ait quitté la Comédie française: Pierre Niney enchaîne les tournages et les voyages. Fin août, il a commencé celui du nouveau film de François Ozon, Frantz. En Allemagne, en Saxe et dans le Limousin, Ozon revient au drame en costumes, avec un récit qui se déroule juste après la première guerre mondiale. Le tournage s'achève cette semaine. Niney incarne Adrien (en photo), un jeune français qui vient fleurir la tombe de Frantz, le fiancé d'Anna tué pour la France. Sa présence trouble et suscite de nombreuses questions. Paula Beer, Marie Gruber, Ernst Stötzner, Johann von Bülow et Anton von Lucke complètent le casting de cette co-production franco-allemande.Mars distribution n'a pas encore daté le film dans son calendrier.

Une fois le Ozon terminé, Pierre Niney embarquera pour L'Odyssée de Jérôme Salle, film d'aventures sur le commandant Cousteau. Le tournage a débuté en septembre en Croatie pour deux semaines et va reprendre en octobre en Afrique du sud puis en décembre dans l'Antarctique. Pierre Niney interprète le fils du commandant Cousteau, Philippe, tandis que Lambert Wilson et Audrey Tautou seront ses parents. Le scénario a été écrit à partir de deux livres: celui de Jean-Michel Cousteau, Mon père, ce commandant, et celui d'Albert Falco, un des membres de l'équipe Cousteau, Capitaine de la Calypso. L'Odyssée sortira en salles le 12 octobre 2016.

Et puis après ces deux films, Pierre Niney débutera en janvier Ports of Call, d'Atiq Rahimi, d'après les Échelles du Levant d’Amin Maalouf. Il jouera aux côtés de Golshifteh Farahani et de Louis Garrel (lire notre actualité du 1er août).