En partenariat avec l'agence du court métrage et le magazine Bref, le studio Folimage a réuni six courts métrages d'animation autour du thème commun de la mort, pour un programme à destination des pré-ados (à partir de 11 ans) permettant d'aborder les questions liées au décès et au deuil. Pour ce voyage pas tout à fait comme les autres, ce sont des films aux univers et aux techniques variées qui nous proposent de faire le grand saut tantôt avec humour, tantôt avec poésie.
Pour ouvrir le programme, il fallait une oeuvre attachante et profonde qui oscille entre gravité et légèreté. Effet réussi avec Pépé le morse de Lucrèce Andreae (César du meilleur court métrage d'animation en 2018), dans lequel une famille en deuil effectue un drôle de pèlerinage sur la plage. Entre ironie et émotion, dérision et mélancolie, le film parle de la façon dont chacun surmonte le sentiment de perte. L'incursion du fantastique ajoute une note douce-amère magistrale qui permet aux personnages, comme aux spectateurs, de laisser s'exprimer leurs émotions.
Mon papi s'est caché de Anne Huynh (inédit) est dans un registre plus attendu, celle de la relation complice entre un enfant et son grand-père. Plusieurs scènes montrent la complicité joyeuse qui les unit, et notamment des jeux de cache-cache prémonitoires. En voix-off, le vieil homme évoque sa mort prochaine, et demande au petit garçon de prendre le relais pour s'occuper du jardin. L'esthétique (le film est réalisé à la craie grasse) évoque la peinture impressionniste, faisant la part belle aux sensations et aux émotions enfouies.
On arrive alors dans le passage le plus sombre du programme, avec un mélodrame assumé, l'adaptation du célèbre conte d'Andersen, La petite marchande d’allumettes, par Anne Baillod et Jean Faravel. La petite héroïne évolue dans des teintes grises et tristes, au milieu de panneaux publicitaires faussement joyeux qui s'animent mécaniquement et sans chaleur. Les seuls moments heureux sont ceux des visions du passé, permises par chaque précieuse allumette. La mort attendue de la fillette devient métaphoriquement une séquence de retrouvailles avec sa grand-mère bien-aimée qui vient la chercher depuis l'au-delà, et lui permet de quitter sans regret un monde où rien ne la retient.
Pour contrebalancer la profonde tristesse qui se dégage de ce film, on enchaîne très vite avec un autre qui en prend le contre-pied, Chronique de la poisse d'Osman Cerfon, ou l'histoire d'un homme poisson qui porte malheur, et provoque des catastrophes mortelles, mais souvent grotesques, en chaîne. Ces morts volontairement ridicules et anecdotiques suscitent chez le spectateur plus de moquerie que de compassion, mais peuvent aussi laisser relativement indifférent. C'est le problème de l'humour noir : lorsqu'il n'est pas assez savamment dosé, il finit par tourner court.
Mamie de Janice Nadeau nous ramène du côté de l'émotion, avec le récit intime, à la première personne, d'une jeune femme qui se souvient de sa grand-mère, et du manque absolu de complicité entre elles. On comprend au fil du récit que c'est la mort de son mari qui a laissé la vieille dame désespérée, incapable de toute chaleur humaine. La simplicité du trait et de l'animation traditionnelle renforcent la délicatesse d'un récit qui demeure ténu, mais sensible.
Enfin, Ta mort en shorts s'achève sur une oeuvre ultra-colorée et pop, Los dias de los muertos de Pauline Pinson, une version courte et légère de Coco. Le jour de la fête des morts, dans un petit village mexicain, les défunts reviennent d'outre-tombe pour visiter les vivants. Pour son premier "retour" depuis sa mort, une mauvaise surprise attend Gonzalo : alors qu'il s'attend à un véritable festin, sa femme le met au régime. Un film qui dédramatise la mort en permettant aux vivants de renouer avec leurs chers disparus, et qui célèbre les plaisirs bien terrestres de la nourriture. Soit l'épilogue parfait pour cette tentative d'apprivoiser la grande faucheuse et, à défaut, de s'en moquer suffisamment pour la rendre tout à coup beaucoup moins effrayante.
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Ta mort en shorts
En salles à partir du 31 octobre
Le tournage a débuté le 8 octobre dernier à Paris et doit durer huit semaines. Valérie Donzelli a écrit le scénario de Notre dame avec Benjamin Charbit, déjà à l'oeuvre sur En liberté ! et Ami-ami. Notre dame a été financé par Les Films de Françoise, la maison de production de la réalisatrice, France 2 Cinéma et Scope Pictures (Belgique) à la coproduction, Canal+, Ciné+, France 2, la région Île-de-France et les Sofica Cinémage 13, Palatine Étoile 16, Cinécap 2, et Indéfilms 7. Le film au budget de 3,6M€ est attendu dans les salles courant 2019.
Après le succès d’Au revoir là-haut réalisé par Albert Dupontel en 2017 (2,1 millions de spectateurs en France), un nouveau roman de Pierre Lemaitre, Trois jours et une vie(Albin Michel, 2016), fait l’objet d’une adaptation par le réalisateur Nicolas Boukhrief pour Gaumont, a annoncé Le Film français.
Un casting de rêve
Le réalisateur et son équipe – le casting réunit, entre autres, Sandrine Bonnaire, Charles Berling et Philippe Torreton – ont entamé le 24 octobre le tournage à Olloy en Belgique, qui s’étendra jusqu’au 22 novembre, précise le journal professionnel. L’écrivain, qui avait remporté le césar de la Meilleure adaptation en 2018 pour sa précédente expérience avec Albert Dupontel, a cosigné le scénario aux côtés de Perrine Margaine.
L’histoire sombre de Trois jours pour une vie marque le retour de Pierre Lemaitre à son amour pour le roman noir avec Robe de mariée (Calmann-Lévy, 2009), Cadres noirs (Calmann-Lévy, 2010) ou encore Alex (Albin Michel, 2011). Le roman retrace la destinée d’un jeune adolescent qui tue l’un des enfants de son village et dissimule le crime alors que la tempête de Noël 1999 frappe la région. Vingt ans plus tard, plusieurs événements font resurgir le meurtre passé.
Pierre Lemaitre vient de faire paraître Couleurs de l’incendie en janvier 2018 chez Albin Michel, deuxième volet d’une trilogie débutée par Au revoir là-haut, prix Goncourt lors de sa parution en 2013.
Le cinéaste ukrainien emprisonné en Russie Oleg Sentsov a obtenu hier le Prix Sakharov (du nom du Prix Nobel de la paix russe) décerné par le Parlement européen. C'est la première fois qu'une personnalité issue du cinéma reçoit ce prix dédié à la défense des droits de l'Homme.
Sentsov, symbole de l'opposition ukrainienne à la Russie, a été condamné à 20 ans de réclusion pour "terrorisme" et "trafic d'armes" lors d'un procès jugé "stalinien" par les ONG. Originaire de Crimée, presqu'île annexée par les russes au mépris du droit international, Oleg Senstov a été l'une des personnalités les plus engagées publiquement contre la Russie. Il prépare son film Rhino quand il décide de s'engager dans un mouvement politique pro-européen en Ukraine.
Le 14 mai dernier, il avait entamé une grève de la faim pour exiger la libération de tous les ukrainiens détenus en Russie. Malgré l'intense pression diplomatique et de nombreuses manifestations de soutien, le président russe Vladimir Poutine n'a jamais cédé. 145 jours de grève de la faim: Oleg Sentsov a annoncé l'arrêt de son jeûne le 5 octobre dernier, de peur d'être nourri de force. Sa santé a été "gravement éprouvée", touchant, notamment le foie, le cœur et le cerveau.
La libération du réalisateur de Gamer n'est toujours pas d'actualité.
D'autant que le Kremlin, en apprenant qu'Oleg Sentsov recevait le Prix Sakharov, a jugé cette décision "totalement politisée". Selon l'AFP, la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova, dans une mauvaise foi absolue, a ainsi réagit : "Pourquoi ont-ils choisi Sentsov et pas Savtchenko?", a en référence à la pilote militaire ukrainienne Nadia Savtchenko, emprisonnée en Russie puis libérée lors d'un échange de prisonniers en 2016 avant d'être arrêtée de nouveau dans son pays pour la préparation d'une attaque contre le Parlement.
"Attribuer un prix à une personne reconnue coupable de terrorisme est la dernière étape d'un mépris marqué pour les normes et les lois", a expliqué Piotr Tolstoï, vice-président de la chambre basse du Parlement russe.
Une chose est certaine: Oleg Sentsov ne pourra pas venir chercher le Prix Sakharov cette année.
9 films français, dont deux en langue anglaise, ont été sélectionné pour le prestigieux Prix Louis-Delluc, édition 2018. On notera un éclectisme certain dans les genres, du western à la science-fiction, de la comédie au film d'époque.
On soulignera aussi qu'un seul des films, High Life, est réalisé par une femme: Claire Denis avait déjà été sélectionnée en 1994 et en 2001. Cédric Kahn est aussi l'un des rares "habitués" de la liste, puisqu'il avait déjà reçu le Delluc en 1998 pour L'ennui. De nouveau sélectionné, Jacques Audiard a déjà obtenu le Delluc deux fois pour De battre mon cœur s'est arrêté et Un prophète.
On peut enfin remarquer qu'Emmanuel Finkiel, Prix Louis-Delluc du premier film en 1999, est retenu dans la liste cette année avec le candidat français aux Oscars, La douleur.
Le Louis-Delluc du meilleur premier film devra, de son côté, choisir entre 5 films, là aussi très différents dans leur style et dans leur sujet:
- Jusqu'à la garde, plusieurs fois primé à Venise
- Les garçons sauvages, récompensé à Venise J
- Shéhérazade, primé à la Semaine de la Critique à Cannes
- Sauvage, primé à la Semaine de la Critique à Cannes
- Retour à Bollène
C'est un peu Japonismes dans la carrière de Catherine Deneuve. L'actrice vient de fêter ses 75 ans à Tokyo avec le Praemium Imperiale dans la catégorie Théâtre et Cinéma, prix considéré comme le "Nobel des Arts", pour couronner plus de 50 ans de carrière. Ce déplacement au Japon coïncide avec le tournage en France du nouveau film de Hirokazu Kore-eda, La vérité.
Pour ce projet qu'il a en gestation depuis une quinzaine d'années, le réalisateur, Palme d'or cette année à Cannes, a débuté les prises de vues depuis une semaine et a libéré l'actrice pour qu'elle aille recevoir son prix. ""J'aime son univers, j'aime la façon dont il traite les rapports des adultes et des enfants", a expliqué l'actrice au cours de la conférence de presse prévue à Tokyo. Deneuve y a détaillé son rôle: "Cette femme que je joue est une actrice avec des qualités, c'est certain, mais avec des défauts assez énormes d'égoïsme, d'égocentrisme et des relations compliquées avec sa fille qui vit aux Etats-Unis". "Evidemment c'est très, très loin de moi donc j'ai vraiment l'impression de jouer un rôle de composition".
"C'est un cinéaste dont j'ai presque tous les films, sur trois-quatre ans, on s'est vu plusieurs fois. Après avoir été au Japon, il est venu pour la soirée qu'on avait donné pour moi là-bas, donc ça nous a rapprochés. J'aime énormément ses films, c'est un univers qui me touche beaucoup. Quand j'ai su qu'il envisageait, peut-être, de tourner un film avec moi j'étais évidemment extrêmement heureuse et surprise lorsque j'ai su que ça se passerait en France" a-t-elle précisé sur RTL.
Le film sortira l'année prochaine. Catherine Deneuve fait face à Juliette Binoche, qui y joue sa fille, pour la première fois. "Kore-eda ne savait pas non plus que j'avais envie de tourner avec Juliette Binoche et que ça ne c'était jamais produit" a-t-elle avoué.
Elle a également confié qu'elle a "un projet de film" dans l'archipel. "Ce serait un film français mais qui se tournerait entièrement au Japon".
Enfin, cette semaine sort chez Gallimard, le beau-livre illustré, Catherine Deneuve, film par film, avec des textes signés Isabelle Giordano. Cet ouvrage passe en revue la carrière de l'actrice, de ses premiers films jusqu'aux prochains (hormis le Kore-eda), en rappelant pour chacun l'importance dans le cinéma ou la carrière de l'actrice, abondamment documenté avec des extraits de presse ou d'interviews de l'époque, des textes de l'actrice issus de ses livres ou des citations de grands cinéastes à son propos, de Truffaut à Scorsese. Un beau cadeau de noël pour les fans, même s'ils manquent cruellement quelques films dans cette hagiographie visuelle. Giordano essaie tout au long du livre d'explorer le mystère de sa fascination, au-delà de la beauté photogénique de la comédienne, et de prouver, sans trop avoir à se forcer, pourquoi elle est un monument du 7e art, qui méritait bien le Praemium Imperial.
La cinéaste japonaise Naomi Kawase a été choisie pour réaliser le film officiel des Jeux Olympiques de Tokyo 2020. Le comité olympique a rappelé que la réalisatrice enrichira ainsi "un héritage de plus d'un siècle de films olympiques, comprenant notamment les documentaires réalisés pour les Jeux Olympiques organisés au Japon" : Tokyo 1964 (Kon Ichikawa), Sapporo 1972 (Masahiro Shinoda) et Nagano 1998 (Bud Greenspan, qui a signé une grande partie des films olympiques depuis 1984).
Elle sera la cinquième femme à réaliser un film officiel, après Caroline Rowland (Londres 2012), Gu Jun (Beijing 2008), Mai Zetterling (pour un des segments de Munich 1972) et Leni Riefenstahl (Berlin 1936).
Pour chaque édition des Jeux Olympiques, le Comité International Olympique, en étroite collaboration avec le comité d'organisation des Jeux, examine les propositions des plus grands cinéastes du pays hôte qui participent à un concours lancé pour la réalisation du film officiel.
"Le réalisateur du film officiel doit illustrer l'expérience des Jeux Olympiques en question sous un angle original et chercher à saisir l'âme d'une édition spécifique des Jeux tout en considérant le contexte social et culturel plus large" rappelle le CIO. "Naomi Kawase a été choisie pour la force de sa proposition qui traduit une compréhension nuancée de la culture japonaise et des valeurs olympiques, ainsi que pour son solide palmarès et sa remarquable réputation internationale" ajoute le communiqué.
"J'espère saisir "l'instant" et tirer pleinement parti de l'attrait du film documentaire et de sa capacité à figer ces moments dans “l'éternité”, et contribuer ainsi à communiquer au monde entier tout l'intérêt des Jeux de Tokyo 2020" a expliqué la réalisatrice, dont le dernier film, Vision (Voyage à Yoshino) , avec Juliette Binoche, sera dans les salles françaises le 28 novembre.
La collection des films olympiques, débutée en 1912, comprend plus de 50 longs métrages, dont ceux signés par Milos Forman, Claude Lelouch, Arthur Penn, John Schlesinger (tous pour Munich en 1972), Im Kwon-taek, Carlos Saura...
Le pitch: Lila Cassen, ancienne star de la chanson des années 90, prépare son grand retour sur scène. Mais un accident la rend alors amnésique. Avec l'aide de Violeta, sa plus grande fan et imitatrice, Lila va apprendre à redevenir qui elle était.
Une atmosphère mystérieuse qui rappelle Lynch, De Palma, Hitchcock. Sur cette plage espagnole, le climat est brumeux, grisâtre, pas vraiment chaleureux. Et en ville, c'est la nuit qui règne. Carlos Vermut a plongé son nouveau film dans un faux huis-clos (une villa isolée sert de noyau aux différentes strates du film). L'héroïne est amnésique depuis qu'elle a été retrouvée sur la plage, inconsciente. On s'interroge tout au long du film : thriller, drame psychologique ou film noir. La réponse n'est pas si évidente puisque le film contourne chacun de ces genres tout en les assumant.
Une histoire d'identités qui se troublent au fil du récit. Une chanteuse célèbre "à la retraite" qui est amnésique. Une autre qui la "copie" dans une boîte de nuit. Sans oublier l'ombre de la mère. Le film tient sur un phénomène d'usurpation: la fille qui reprend les chansons de sa mère, l'imitatrice qui devient plus réelle et même meilleure que l'original. Dans ce jeu d'échanges et cet échange de "je", on comprend vite qu'à défaut d'être qui on est, on peut devenir quelqu'un d'autre. Une femme peut en cacher une autre... On retrouve ici ce qui semble être la "patte " du cinéaste, après son film La nina del fuego: l'instabilité psychologique, la manipulation et la confusion des identités. Le réalisateur a voulu écrire une "histoire de mimétisme, de mémoire, de métamorphose : comment à force de vouloir ressembler à une personne et de courir après une chimère, on finit soi-même par devenir un fantôme. Le fantôme de sa vie, en somme."
Des actrices et des chansons qui rappellent les films noirs d'Almodovar. Najwa Nimri (20 centimètres, Les amants du cercle polaire, la méthode) en ex-star paumée et Eva Llorach (#Realmovie, La nina de fuego) en mère dépassée et artiste frustrée, sont les deux héroïnes, qui peuvent être étonnement ressemblantes, de ce film. On peut y ajouter Carme Elias dans le rôle de la manageuse/amie, et Natalia de Molina dans le rôle de la fille instable. Un quatuor qui dévoile différentes facettes de la femme, mais surtout qui reflète diverses composantes du courage féminin (et par conséquent, de leur vulnérabilité aussi). On rajoute à ça la B.O. élégante et vénéneuse d'Alberto Iglesias, compositeur attitré d'Almodovar et, en effet, on sent bien l'influence du maître espagnol sur Vermut.
Pendant les vacances, rien de tel qu'une sortie au cinéma en famille ! Grâce au distributeur Malavida, on peut découvrir en salles cette semaine une petite gourmandise scandinave idéale pour les enfants à partir de 3 ans : Bamse au pays des voleurs de Christian Ryltenius, dans lequel l'intrépide Bamse, l'ours le plus fort du monde, doit faire face à une coalition de voleurs prêts à tout pour réaliser leurs méfaits en paix.
Un personnage culte
Si Bamse au pays des voleurs est inédit en France, le personnage est pourtant culte dans son pays, la Suède, où il a vu le jour en 1966 sous la plume de Rune Andréasson, dans une bande dessinée rapidement suivie de six dessins animés en noir et blanc diffusés à la télévision. Face au succès jamais démenti, Bamse revient dans une nouvelle série en couleur de sept épisodes intitulée Bamse l’Ours le plus fort du monde, en 1972-73. Il est également le héros de son propre magazine (depuis 1973) et d'un parc à thèmes (depuis 1998). En 2014, il devient enfin une star de cinéma avec Bamse au pays des voleurs de Christian Ryltenius. Le film, qui arrive cet automne sur les écrans français, est le film d’animation suédois le plus vu au 21e siècle.
Une ode au vivre-ensemble
Si Bamse se montre redoutable quand des ennemis menacent la tranquillité du village, il prône également le droit à une seconde chance. C'est ainsi que plusieurs villageois sont en réalité d'anciens voleurs et bandits qui se sont amendés grâce à lui. Lorsque Reinard Fox, le grand méchant du film, réussit à convaincre tous les anciens criminels de reprendre du service, il menace alors directement les principes de vivre-ensemble et de réconciliation de Bamse. Le petit ours, accompagné de ses amis, devra donc à la fois arrêter le chef de bande, et convaincre les autres que son amitié n'était pas factice, et qu'une vie en harmonie est toujours possible. Par ailleurs, dans le village de Bamse, toutes les espèces vivent en bonne intelligence, loin de tous préjugés.
L'équilibre entre la force et l'intelligence
On pourrait croire que Bamse au pays des voleurs est une apologie de la force brute, puisque le héros tire ses pouvoirs du "miel du tonnerre" de sa grand-mère qui fait de lui "l'ours le plus fort du monde". Pourtant, lorsqu'il est privé de son précieux nectar, Bamse n'est pas pour autant démuni. Il se démène en effet sans compter pour sauver sa grand-mère ainsi que le village, et ramener les voleurs sur le droit chemin. Il use pour cela de la ruse, et peut compter sur l'aide de ses amis, notamment les inventions brillantes de Carapace. Finalement, ce sera d'ailleurs l'intervention in extremis de sa fille, la jeune et courageuse Marianne, qui permettra de retourner la situation. Ce sont donc la solidarité, l'amitié et l'intelligence qui triomphent du traître, menteur et mégalo Reinard Fox.
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Bamse au pays des voleurs de Christian Ryltenius
En salles à partir du 24 octobre
Dans un long communiqué diffusé en début de semaine, la géant du streaming aux 130 millions d'abonnés répartis dans 190 pays a annoncé que le premier film de Guillermo del Toro depuis son sacre aux Oscars avec La Forme de l'eau serait un remake de Pinocchio.
Un projet ambitieux
La nouvelle a de quoi surprendre. Mais si l'on s'attarde un instant sur la filmographie de Guillermo del Toro, cette information fait sens. Qui d'autre que le réalisateur Hellboy et du Labyrinthe de Pan pour redonner vie au personnage créé par Carlo Collodi et apparu pour la première en 1881 ? Dans son communiqué, Netflix précise que Guillermo del Toro réalisera, écrira et produira cette adaptation en stop-motion.
Alors que la production de Pinocchio débutera dès cet automne, on apprend entre autres que Guillermo del Toro a choisi l'Italie des années 1930 comme cadre de cette comédie musicale. Pinocchio sera ainsi produit par The Jim Henson Company (The Dark Crystal: Age of Resistance) tandis que le studio ShadowMachine (Bojack Horseman, The Shivering Truth) sera chargé d'accueillir la production du projet.
Particulièrement enthousiaste à l'idée de travailler de nouveau avec Netflix après la série d'animation Chasseurs de Trolls (dont les 3 saisons sont déjà en ligne), Guillermo del Toro déclare : "Aucune forme d'art n'a autant influencé ma vie et mon travail que l'animation et aucun personnage n'a eu de connexion aussi personnelle avec moi que Pinocchio. Dans notre histoire, Pinocchio est une âme innocente, avec un père indifférent, qui s’égare dans un monde qu'il ne comprend pas. Il se lance dans un voyage extraordinaire qui lui permettra de comprendre son père et le monde réel. J’ai depuis toujours voulu faire ce film (...) Netflix m'offre l'occasion d’une vie de présenter au public, partout dans le monde, ma version de cet étrange pantin devenu vrai petit garçon."
Une collaboration fructueuse
Du côté de Netflix, même son de cloche. Melissa Cobb, vice-présidente du département Kids and Family chez Netflix, ne cache pas sa joie de retrouver le réalisateur oscarisé : "Tout au long de sa brillante carrière, Guillermo a démontré sa capacité à inspirer les gens à travers ses mondes magiques et leurs personnages magnifiques et inoubliables, en passant des monstres du Labyrinthe de Pan à la bête aquatique de La Forme d’eau. Nous sommes très enthousiastes à l'idée de développer notre relation avec Guillermo et nous sommes sûrs que sa vision sincèrement émouvante de donner vie à Pinocchio sur Netflix sera accueillie à bras ouverts par le public du monde entier."
Comme le souligne très bien WIRED, la collaboration entre Guillermo del Toro et Netflix va bien plus loin qu'un simple remake d'une histoire qui a marqué la pop culture. Comprenez par là que la firme américaine se voit déjà aller jusqu'aux Oscars avec un tel projet. En effet, après avoir récupéré les droits de diffusion de Roma du réalisateur oscarisé Alfonso Cuarón, Melissa Cobb mentionne ici les deux films de Guillermo del Toro qui ont raflé 7 Oscars et 6 BAFTA. Des choix de films bien particuliers au moment d'annoncer la production d'une comédie musicale pour le grand public. En attendant, notez que Chasseurs de Trolls, la première collaboration de l'entreprise et du réalisateur a remporté 4 Annie Awards et 7 Emmy Awards !