A Rennes, l’animation française à la fête

Posté par MpM, le 21 avril 2019

Créé par l’AFCA (Association Française du cinéma d’animation), le Festival national du film d’animation qui débute mercredi célébrera sa 25e édition avec un programme mêlant courts et longs métrages, mais aussi des rencontres et un volet professionnel.

Installé à Bruz en 2010, puis à Rennes depuis 2018, le Festival met en valeur la richesse et la diversité de l'animation française. La France se situe en effet au 3e rang mondial (derrière les États-Unis et le Japon) et au 1er rang européen de la production d'animation, avec une part de 40%. Sa production audiovisuelle s’élevait en 2017 à 353 heures.

L'animation connait également un beau succès en salles, puisqu'en 2017, elle représentait plus de 16% de la fréquentation (soit 31 millions d'entrées). D'où la nécessité, portée par l'AFCA, d’accompagner cette dynamique et de proposer une réflexion sur les nouveaux usages et enjeux de l'animation, tout en accompagnant l’émergence de la relève.

On portera donc une attention toute particulière à la compétition de courts métrages qui est composée de 43 films étudiants (sur 74). Parmi les œuvres sélectionnées, on vous recommande notamment Le déterrement de nous (An excavation of us) de Shirley Bruno (du Fresnoy), Les lèvres gercées de Fabien Corre et Kelsi Phung (Gobelins) ou encore The stained club de Simon Bouvly, Marie Ciesielski, Alice Jaunet, Mélanie Lopez, Chan Stephie Peang et Béatrice Viguier (Supinfocom Rubika).

Parmi les films professionnels, on retrouve des films et des cinéastes déjà bien identifiés comme Jonathan Hodgson avec son dernier film Roughouse, Nara Normande pour Guaxuma, Boris Labbé pour La Chute, Bruno Tondeur pour Sous le cartilage des côtes, Vergine Keaton et son incontournable Le Tigre de Tasmanie et Osman Cerfon, multi-récompensé pour Je sors acheter des cigarettes. En panorama, on retrouve à la fois des clips, des films jeune public, des séries jeunesse, des films bricolés, et WTFrance qui réunit "le meilleur du pire" de l'animation.

Enfin, du côté du long métrage, c'est le très attachant Virus tropical de Santiago Caicedo qui fera l'ouverture, tandis que le meilleur de l'animation française des derniers mois sera présenté, de Funan de Denis Do à Wardi de Mats Grorud en passant par Samouni road de Stefano Savona.

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25e Festival national du film d'animation à Rennes
Du 24 au 28 avril
Informations et programme sur le site de la manifestation

BIFFF 2019 : les films catastrophe, nouvelle tendance du cinéma scandinave

Posté par kristofy, le 20 avril 2019

Pour les films fantastiques, on peut reconnaître une région du globe à certaines spécificités : torture psychologique, humour sarcastique, bagarre à coups de marteau... au Japon, en Espagne, en Corée du Sud.

Les pays nordiques, en dehors des best-sellers littéraires, semblaient plus méconnus. Leurs films fantastiques sont plutôt signés de grands cinéastes reconnus dans les Festivals: Lars Von Trier (Mélancholia, The house that Jack built…) et Nicolas Winding Refn (Valhalla Rising, The Neon demon…) du Danemark, Andre Ovredal de Norvège (The Troll hunter, The Jane doe identity), Tomas Alfredson de Suede (Morse), Timo Vuorensola de Finlande (Iron Sky)…

Cette année, le BIFFF a programmé 7 films de cinéastes nordiques avec tueurs, zombies, odyssée spatiale et une série de films catastrophes à glacer le sang. Revue de détails pour 3 d’entre eux vraiment remarquables, et que vous pouvez déjà découvrir :

The Quake, de John Andreas Andersen, Norvège.

Le film The Wave était dans certains top 10 des meilleurs films de l’année 2016 (son réalisateur norvégien Roar Uthaug a été appelé à Hollywood pour réaliser le nouveau Tomb Raider). C’était d’ailleurs tellement bien que l’équipe en a fait cette suite réalisée par John Andreas Andersen. Après le tsunami en bordure d’une côte à Geiranger et ses 248 morts, cette fois c’est carrément un tremblement de terre dans la capitale, qui sera évidemment pire ! Encore une fois les effets spéciaux des catastrophes naturelles sont épatants, mais surtout ils sont au service de l’histoire : un géologue qui calcule les risques de cataclysme et qui craint de les voir survenir quand personne n’y croit. A Oslo, bien qu’ une faille sismique soit tout de même surveillée sans aucune alerte depuis 1904, il n'y a apriori aucun risque.

The Quake débute quelques années après l’autre film, on (re)découvre le héros solitaire et séparé de sa famille car il ressasse encore le traumatisme du tsunami, quand un collègue trouve la mort dans un tunnel de Oslo. Il y a bien un énorme tremblement de terre imminent mais sa femme et sa fille se trouve dans un immense building, le temps d’aller les chercher et c’est le piège qui s’effondre en étant à l’intérieur… Le seul reproche de ce film est qu’il soit centré uniquement sur cette famille en danger, quand l’autre donnait plus à voir une communauté de voisins en péril. Si avec The Wave on avait eu le souffle coupé, c’est le cœur qui s'arrête pour The Quake avec cet homme qui va tout faire pour sauver encore une nouvelle fois femme et enfants. (malheureusement pas de sortie en salles, disponible en e-cinéma)

The Unthinkable, du collectif Crazy Pictures, Suède

Dans beaucoup de films catastrophe, il y a toujours une histoire d’amour. Dans The Unthinkable on a ainsi un film d’amour dans une histoire de catastrophe. C’est l’œuvre de Crazy Pictures qui est un collectif de 5 Suédois qui ensemble s’occupent de l’écriture, la production, la réalisation, les effets spéciaux… C’est peut-être d’ailleurs parce que le film a été conçu à plusieurs mains qu’il raconte en fait 2 grandes histoires d’amour manquées et parallèles : celle du héros qui n’est pas parvenu à se déclarer à une fille qu’il retrouve douze années plus tard, et celle du héros en rapports conflictuels avec son père durant sa jeunesse auquel il va se confronter.

On verra que c’est autant compliqué de se rapprocher que de s’éloigner de qui on voudrait alors que dans le pays se déroule une vaste et mystérieuse attaque qui provoque à la fois des accidents de voitures, des coupures de courant, la mort de militaires et la disparition du gouvernement ! Le père entre dans une paranoïa d’agents étrangers tandis que la fête du solstice d’été est peut-être l’occasion pour le fils de reconquérir sa femme idéale. Mais des hommes armés et des hélicoptères en action vont tout perturber… The Unthinkable, étonnant à plus d’un titre, est logiquement sélectionné dans chaque festival fantastique comme Sitges, Paris, Gerardmer, et donc enfin le Bifff à Bruxelles. (il est désormais disponible depuis le 3 avril en dvd et blu-ray, édité par Wild Side)

Cutterhead, de Rasmus Kloster Bro, Danemark

En plein Copenhague, il y a un vaste chantier en cours. En fait, il s’étend loin en profondeur puisqu’il s’agit de percer des nouveaux tunnels pour un métro. Rie est une femme chargée d’y passer une journée à documenter les travaux avec des photos, elle descend alors dans les entrailles de la terre et y découvre dans des passages étroits le travail pénible de tunnelier. La plupart des ouvriers ne parlent pas danois ni même à peine anglais: il y a Ivo d’origine croate qui rentre chez lui une semaine par trimestre et Bharan qui a fuit l’Erythrée et qui a une lourde dette envers sa famille. Ces trois personnages vont se retrouver coincés - après une alarme incendie - dans un réduit de quelques mètres : la chaleur augmente, l’oxygène baisse, pas de nourriture, et l'incertitude d'une éventuelle intervention des secours…

Cutterhead débute presque comme un documentaire social pour très vite devenir une catastrophe oppressante et claustrophobe. Dès l’enfermement, c’est filmé au plus près des visages avec un soin particulier sur les sons extérieurs. L’angoisse et la peur gagnent en même temps les protagonistes et les spectateurs. Au fur à mesure que le temps passe, le désespoir l'emporte et les chances de survie s'amoindrissent. Il va falloir lutter pour soi et peut-être même contre les autres. Avec ce film, danger de suffocation…

Cannes 2019: les courts métrages en compétition et la sélection Cinéfondation

Posté par MpM, le 19 avril 2019

Cette année, le comité de sélection du Festival de Cannes a reçu 4240 courts métrages pour la course à la Palme d'or et 2000 pour la Cinéfondation (la compétition des films d'école). Dans la dernière ligne droite, ils sont respectivement 11 et 17 à avoir obtenu leur ticket pour la Croisette. Des chiffres vertigineux, qui témoignent de l'énorme travail réalisé par les équipes de sélection.

Dans la compétition courts métrages, on note une augmentation du nombre de films sélectionnés (ils étaient seulement 8 en 2018 et 9 en 2011). Côté nationalité, on remarque deux entrées françaises : le documentaire Le Grand saut de Vanessa Dumont et Nicolas Davenel et le film d'animation L'Heure de l'ours d'Agnès Patron (qui avait coréalisé Chulyen, histoire de Corbeau avec Cerise Lopez en 2015) et deux coproductions avec la France : The Van de Erenik Beqiri (Albanie) et La distance entre nous et le ciel de Vasilis Kekatos, à qui l'on doit également Le silence des poissons mourants (Grèce). Les autres pays en lice sont l'Argentine (avec deux films), les États-Unis (avec une star derrière la caméra, Chloë Sevigny), la Finlande, Israël, la Suède et l'Ukraine.

De son côté, la Sélection Cinéfondation a choisi 14 fictions et 3 animations venues principalement de l’Europe Centrale et Orientale, et dont six écoles sont invitées pour la première fois (Hongrie, Slovaquie, République tchèque, Autriche, Pologne...). La France est présente avec deux films : Mano a mano de Louise Courvoisier (CinéFabrique) et Rosso : a true lie about a fisherman d'Antonio Messana (La Fémis).

La Palme d'or sera remise par le jury présidé par Claire Denis lors de la cérémonie de clôture du festival. Les trois Prix de la Cinéfondation seront remis (toujours par le jury de Claire Denis) lors d’une cérémonie précédant la projection des films primés le jeudi 23 mai.

Courts métrages

THE VAN de Erenik BEQIRI (Albanie, France)
ANNA de Dekel BERENSON (Ukraine, Royaume-Uni, Israël)
LE GRAND SAUT de Vanessa DUMONT et Nicolas DAVENEL (France)
LA DISTANCE ENTRE NOUS ET LE CIEL de Vasilis KEKATOS (Grèce, France)
ALL INCLUSIVE de Teemu NIKKI (Finlande)
WHO TALKS de Elin ÖVERGAARD (Suède)
L’HEURE DE L’OURS d'Agnès PATRON (France)
BUTTERFLIES de Yona ROZENKIER (Israël)
MONSTRE DIEU d'Agustina SAN MARTÍN (Argentine)
WHITE ECHO de Chloë SEVIGNY (Etats-Unis)
LA SIESTA de Federico Luis TACHELLA (Argentine)

Cinéfondation

AMBIENCE de Wisam AL JAFARI (Dar al-Kalima University College of Arts and Culture, Palestine)
MANO A MANO de Louise COURVOISIER (CinéFabrique, France)
ONE HUNDRED AND TWENTY-EIGHT THOUSAND de Ondrej ERBAN (FAMU, République Tchèque)
JEREMIAH de Kenya GILLESPIE (The University of Texas at Austin, États-Unis)
PURA VIDA de Martin GONDA (FTF VŠMU – Film and Television Faculty, Academy of Performing Arts, Slovaquie)
ADAM de Shoki LIN (Nanyang Technological University, Singapour)
NETEK de Yarden LIPSHITZ LOUZ (Sapir College, Israël)
SOLAR PLEXUS de David MCSHANE (NFTS, Royaume-Uni)
ROSSO : A True Lie About a Fisherman de Antonio MESSANA (La Fémis, France)
AS UP TO NOW de Katalin MOLDOVAI (Budapest Metropolitan University, Hongrie)
FAVOURITES de Martin MONK (Filmakademie Wien, Autriche)
ROADKILL de Leszek MOZGA (University of the Arts London, Royaume-Uni)
THE LITTLE SOUL de Barbara RUPIK (PWSFTviT, Pologne)
HIEU de Richard VAN (CalArts, États-Unis)
BAMBOE de Flo VAN DEUREN (RITCS, Belgique)
COMPLEX SUBJECT de Olesya YAKOVLEVA (St. Petersburg State University of Film and Television, Russie)
ALIEN de YEON Jegwang (Korea National University of Arts, Corée du Sud)

Les films de Guillaume Dustan enfin projetés

Posté par vincy, le 19 avril 2019

Du 29 mai au 30 juin, c'est une figure singulière qui va ressurgir au cinéma. Les films de Guillaume Dustan seront en effet montrés à la galerie Treize, aux cinémas du Centre Pompidou et au cinéma Luminor Hôtel de Ville. Tous ensemble, les 13 films (sur 17) forment une boucle de 12 heures.

Une œuvre oubliée qui revient dans son intégralité pour une rétrospective. Malgré la notoriété de Dustan, ses films n'ont jamais été diffusés de son vivant.

Mort il y a 14 ans, l'écrivain, Prix de Flore il y a 20 ans, et éditeur, est connu pour son œuvre littéraire, entre autofiction, autobiographie et littérature expérimentale. Virginie Despentes l'avait écrit il y a six ans: "Tu appelais ton autofiction de la pornofiction et on ne peut pas dire que tu exagérais. Mais je ne te prenais pas particulièrement au sérieux, comme auteur. Tu faisais partie des bouffons de ma génération, c'est tout. Depuis quelques années, je relis tes livres. C'est une surprise. Alors comme ça, c'est toi, le meilleur d'entre nous ? Et de loin. Tu as encapsulé les 90's. Cette France de la fin du siècle dernier, le Paris de la nuit, l'état d'esprit, les objets, les habitudes – ça remonte d'entre tes pages. Tout y est."

On sait moins qu'il a aussi été l'auteur d'une importante vidéographie. 17 films, réalisés entre 2000 et 2004, dont on trouve la liste dans son dernier livre, Premier essai (Flammarion, 2004).

"Mes films sont tournés selon le dogme warholien en DV avec une très jolie caméra Sony qui fait une image très étrange, sans générique, en son direct, sans montage. C’est filmé-monté" expliquait-il.

Des films d’appartements, des films d’amour, des films d’entretiens et des films de voyages qui prolongent ses livres de la période "autobiopornographique", publiés chez Balland, loin de l'éclat germanopratin (P.O.L pour ses premiers ouvrages, Flammarion pour les deux derniers)."Faire les courses, penser la vie occidentale, baiser, marcher dans la rue, s’habiller, téléphoner, écrire, recopier le carnet intime de sa grand-mère, ou des entretiens, ou des paroles de house, coller des articles écrits pour la presse, des CVs, des programmes politiques... " sont autant de réalités captées par Dustan, autant d'intensités vitales qui forgent un projet artistico-politique pas forcément "mainstream", qu'on qualifierait aujourd'hui, un peu par facilité, de queer ou d'underground (même s'il n'était pas marginalisé).

Du cinéma brut, numérique, sans ses artifices. Un moment de vérité, souvent court. Personne n'a voulu de ces films, car personne, sans doute, n'imaginait que ce regard aurait un jour de la valeur, que son auteur serait un jour parmi les icônes d'une époque. Du Palais de Tokyo à Canal +, cette œuvre n'était apparemment pas montrable.Le peuple qui manque distribuait quelques unes de ces créations visuelles.

Un an après la publication d'une biographie, Dustan Superstar de Raffaël Enault, l''artiste est de nouveau dans la lumière. Et avec lui un monde enseveli qui n'est pas vraiment mort grâce à la persévérance de quelques témoins toujours debout. Voici donc le bloc manquant de cette œuvre protéiforme, tranche d'une époque et d'une univers qui méritent d'être (re)découverts.

Filmographie
- Pop Life, 2000
- Songs in the key of moi, 2000
- Nous (love no end), 2000
- Enjoy (Back to Ibiza), 2001
- Pietà, 2001
- Home + Sorbelli, 2001
- HCD, 2001
- Barbette Réaumur, 2000
- Un film perdu, sans titre, 2000
- Porno, 2000
- Toits moi crevé, 2001
- Nous 2, 2002
- Squat, 2002
- Poubelle, 2002
- Nietzsche, 2002
- Autre chose, 2002
- Ratés, 2003
- montre † lèvres, 2004

Cannes 2019: Un certain regard, les grands écarts

Posté par vincy, le 18 avril 2019

Invisible Life de Karim Aïnouz
Evge de Nariman Aliev
Beanpole de Kantemir Balagov
Les hirondelles de Kaboul de Zabou Breitman & Eléa Gobé Mévellec - animation
La femme de mon frère de Monia Chokri
The Climb de Michael Covino
Jeanne de Bruno Dumont
Viendra le feu d'Olivier Laxe
Chambre 212 de Christophe Honoré
Port Authority de Danielle Lessovitz
Papicha de Mounia Meddour
Adam de Maryam Touzani
Zhuo ren mi mi de Midi Z
Liberté de Albert Serra
Bull d'Annie Silverstein
Summer of Changsha de Zu Feng

Cannes 2019: Les films hors-compétition et en séances spéciales

Posté par vincy, le 18 avril 2019

Les plus belles années d'une vie de Claude Lelouch
Rocketman
Rocketman de Dexter Fletcher
Too Old to die Young (ép. 4 et ép. 5) de Nicolas Winding Refn
Diego Maradona de Asif Kapadia
La belle époque de Nicolas Bedos

Séances de minuit
The Gangster, the cop and the devil de Lee Won-Tae

Séances spéciales
Share de Pippa Bianco
For Sama de Waad Al Kateab & Edward Watts
Family Romance, LLC de Werner Herzog
Tommaso de Abel Ferrara
Être vivant et le savoir d'Alain Cavalier

Cannes 2019: une compétition solide et excitante

Posté par vincy, le 18 avril 2019

Il y a ceux qui étaient très attendus (Almodovar, Loach, Dardenne, Malick, Dolan), ceux qui font leurs premiers pas ( Diop, Ly, Triet...) et quelques surprises espérées (Sachs, Hausner, Sciamma,...). Mais il y anecore quelques créneaux pour ceux qui n'ont pas été annoncés ce matin pour cette compétition éclectique et revigorante, composée de vétérans, de quelques réalisatrices, de promus en compétition, ...

Tarantino, Kore-Eda, Aster sont parmi les trois grands absents de ce matin. On espérait aussi y voir Kechiche, Yimou et peut-être même Kurosawa et Gerwig. Que nenni. Certains ne sont pas encore prêts. D'autres changent de stratégie marketing. Ad Astra de James Gray est ainsi sorti de l'orbite cannoise. Il va falloir encore attendre quelques jours pour connaître le profil définitif des prétendants à la Palme d'or.

The Dead don't Die de Jim Jarmusch - ouverture
Douleur et gloire de Pedro Almodovar
Le traître de Marco Bellocchio
The Wild Goose Lake de Diao Yinan
Parasite de Bong Joon Ho
Le jeune Ahmed des Frères Dardenne
Roubaix, une lumière d'Arnaud Desplechin
Atlantique de Mati Diop
Matthias et Maxime de Xavier Dolan
Little Joe de Jessica Hausner
Sorry we missed you de Ken Loach
Les Misérables de Ladj Ly
Une vie cachée de Terrence Malick
Bacurau de Kleber Mendonça Filho & Juliano Dornelles
The Whistlers de Corneliu Porumboiu
Franckie d'Ira Sachs
Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma
It must be heaven d'Elia Suleiman
Sybil de Justine Triet

L’indomptable Xavier Dolan débarque en librairie

Posté par wyzman, le 18 avril 2019

Maître de conférences et spécialiste du droit public, Laurent Beurdeley est également un grand fan du cinéaste québécois. Voilà pourquoi il lui consacre tout un livre. Déjà disponible au Québec, Xavier Dolan - L’indomptable est désormais disponible dans les librairies françaises.

Un livre attendu

Tout premier portrait du réalisateur découvert à Cannes en 2009 alors qu’il n’avait que 20 ans, Xavier Dolan - L’indomptable propose une description minutieuse du principal intéressé. Plus encore, l’ouvrage tend à décortiquer ses films applaudis (Mommy) ou décriés (Juste la fin du monde) tout en mettant en lumière les multiples facettes de celui que l’on ne présente plus.

Au cours des 456 pages qui composent Xavier Dolan - L’indomptable, Laurent Beurdeley aborde tour à tour l’impressionnante culture du réalisateur de Laurence Anyways, son statut durement acquis d’icône pop, ses muses ainsi que ses engagements politiques et personnels. Portrait sans fard d’un garçon devenu homme, Xavier Dolan - L’indomptable a été écrit sans que son auteur ne rencontre jamais son sujet. Mais le 4 mars dernier, en amont de la sortie québécoise, Stéphane Bern est tout de même parvenu à changer la donne !

Dévoilé quelques heures avant l’annonce de la sélection officielle de la 72e édition du Festival de Cannes, Xavier Dolan - L’indomptable arrive au bon moment. En effet, après une sélection manquée l’an dernier avec Ma vie avec John F. Donovan, le réalisateur de 30 ans est particulièrement attendu sur la Croisette avec son huitième long métrage : Matthias & Maxime.

Cannes 2019: Alain Delon recevra une Palme d’or d’honneur

Posté par vincy, le 17 avril 2019

Le Festival de Cannes a décidé de décerner une Palme d’or d’Honneur à Alain Delon, "afin d’honorer sa magnifique présence dans l’histoire du septième art."

L'acteur, réalisateur et producteur français succède ainsi à Jeanne Moreau, Woody Allen, Bernardo Bertolucci, Jane Fonda, Clint Eastwood, Jean-Paul Belmondo, Manoel de Oliveira, Agnès Varda et Jean-Pierre Léaud.

Le comédien du Guépard de Luchino Visconti (Palme d’or 1963) est considéré comme l'un des monstres sacrés du 7e art. Il est né au cinéma en 1960 avec Plein Soleil de René Clément.

"Avec Pierre Lescure, nous sommes heureux qu’Alain Delon ait accepté d’être honoré par le Festival, déclare Thierry Frémaux, Délégué général. Il a pourtant longuement hésité, lui qui nous a longtemps refusé cette Palme d’or car il estimait ne devoir venir à Cannes que pour célébrer les metteurs en scène avec lesquels il a travaillé."

Une belle histoire

Antonioni, Cavalier, Verneuil, Visconti, Melville, Losey, Godard, Deray, Duvivier, Schlöndorff, Leconte, Blier, Enrico sont autant de grands noms qui émaillent dans sa filmographie.

"Magnétique chez Visconti, mystérieux dans les polars de Melville et Verneuil, Alain Delon a toujours fait des choix forts : en abandonnant rapidement le costume du jeune premier, il se consacre à des personnages complexes, ambivalents et tragiques, fragiles et rugueux, et façonne le rôle de policier taiseux ou d’animal à sang froid. Grande source d’inspiration pour John Woo ou Quentin Tarantino, Le Samouraï, où il est le film, fait de son jeu un « genre » : charisme, regard, tension…" rappelle le communiqué.

"Son histoire avec le Festival de Cannes a débuté en même temps que sa carrière. Le 13 mai 1961, sa première montée des Marches pour Quelle joie de vivre, présenté en Sélection officielle, est marquée par une grande ferveur où se mêlent photographes, journalistes et des centaines d’admirateurs. 30 ans plus tard : même enthousiasme lors de son arrivée spectaculaire en hélicoptère puis en bateau pour présenter Nouvelle Vague" précise le Festival. Delon c'est le mot STAR accroché à son veston ou des passages pour remettre une Palme ou accompagner un vieux film restauré.

S'il a abandonné le cinéma, il fait de temps en temps du théâtre et on murmure qu'il reviendrait à la chanson.

3 raisons d’aller voir Alpha the right to kill

Posté par kristofy, le 17 avril 2019

Le pitch : Dans les quartiers pauvres de Manille, la lutte antidrogue fait rage. Un officier de police et un petit dealer devenu indic tentent coûte que coûte de faire tomber l’un des plus gros trafiquants de la ville, mettant en jeu leur réputation, la sécurité de leur famille… et leur vie.

Le retour de Brillante Mendoza
La plupart des films de Brillante Mendoza ont été sélectionnés dans différents festivals comme Cannes (prix de la mise en scène en 2009 pour Kinatay), Venise, Berlin ; ce qui a encouragé ensuite leur sortie en salles en France comme par exemple Serbis, Lola, Captive… Cependant, certains de ses films n’ont pas été distribués chez nous. Ce fut le cas de Thy Womb (pourtant à Venise, et très bon) et comme de Sapi (une incursion ratée dans le surnaturel). Son dernier film Ma' Rosa (prix d'interprétation féminine à Cannes) faisait le portrait d’une mère de famille qui devait trouver de l’argent pour sortir sa famille de garde-à-vue chez les flics pour une histoire de petit deal de drogue… Le drogue et les diverses ramifications de ses trafics sont cette fois au centre de ce nouveau film Alpha the right to kill : pistage d’un gros trafiquant, intervention armée des policiers, une partie de la drogue disparue, les curieuses relations entre un flic et son indic… Les amateurs de polars seront ravis.

Le style immersif de Brillante Mendoza
Cette impression de captation du réel ou de cinéma-vérité qui forment le style de Mendoza est ici encore à l’œuvre durant tout le film (sauf certains moments de l’assaut, au début, qui empruntent aux codes du polar/thriller classique). Nous assistons presque en temps réel à ce qui se passe. Au Festival de Vesoul, il nous avait expliqué sa façon de travailler si particulière (sur presque chaque film) : « Sur grand écran, tout semble être exactement comme on le voit dans la réalité. Mais pour obtenir ce résultat, et le rendre réaliste, comme un documentaire, cela demande beaucoup de travail et de patience. Il faut s’appuyer sur différents éléments de réalisation, comme le son, la direction artistique, la mise en scène, le montage, et même la musique. Même si on tourne en temps réel, il faut d’une certaine manière tout recréer lorsque l’on réunit tous les éléments. Comment procède-t-on concrètement ? Dès le casting : on mélange des acteurs professionnels avec des amateurs. Je les laisse improviser beaucoup. Je ne leur dis pas où sera placée la caméra pour ne pas les bloquer. Et pour ce qui est de la musique : je n’en utilise pas beaucoup. Si le film se suffit à lui-même, il n’y a pas besoin de musique. Mais j’utilise la musique comme un son naturel de l’environnement. Même chose avec la direction artistique : je veux que tout semble le plus vrai possible. Je n’aime pas que les acteurs portent des vêtements qui ne sont pas habituellement portés par les gens ordinaires. Parce que la plupart de mes personnages sont des gens ordinaires. »

La lutte (im)possible contre le trafic de drogue…
Alpha the right to kill montre presque chaque rouage du trafic de drogue : le gros bonnet, les petits vendeurs, les passeurs, les guetteurs, les indics, les policiers, les médias… Ce n’est pas seulement un bon sujet de film d’action mais aussi un sujet politique, aux Philippines la ‘guerre contre la drogue’ était une thématique forte pour son élection en 2016 du président Rodrigo Dutertre. Ainsi, lors d’une importante intervention, il y a dans le film-  comme dans le réel - certains policiers qui peuvent tirer et tuer des criminels ou des simples suspects… Après une première partie musclée typique d’un film d’action, Alpha the right to kill se recentre sur deux personnages en particulier : un policier respecté pour son efficacité et son rôle de bon père et mari ; et un petit dealer habile qui doit trouver de l’argent pour les besoins du bébé.

Mais on remarque surtout que les quantités de drogues saisies par les autorités ont beau être importantes, il y en aura toujours en circulation. Ce trafic profite à tellement de gens qu'on ne voit pas comment il peut prendre fin.