Vincent Lacoste et Lou de Laâge récompensés

Posté par vincy, le 7 mai 2016

Lou de Laâge, nommée deux fois pour le César du meilleur espoir féminin en 2014 et 2015,a reçu le Prix Romy-Schneider 2016.  Ces derniers mois, la comédienne bordelaise s'est imposée dans des registres différents avec des films comme Respire de Mélanie Laurent, Le Tournoi d'Élodie Namer, L'Attente de Piero Messina et les Innocentes de Anne Fontaine.

Vincent Lacoste, nommé deux fois aux Césars (une fois comme espoir, une autre fois comme meilleur acteur avec Hippocrate), a obtenu le Prix Patrick-Dewaere 2016. Révélé par Riad Sattouf qui en fait son loser dans Les Beaux Gosses, il a enchaîné les films ces derniers mois avec Journal d'une femme de chambre de Benoît Jacquot, Lolo de Julie Delpy , La Vie très privée de Monsieur Sim de Michel Lecler, Tout de suite maintenant de Pascal Bonitzer, Saint Amour de Gustave Kervern et Benoît Delépine, Peur de rien de Danielle Arbid et Victoria de Justine Triet, qui fera l’ouverture de la Semaine de la critique.

Les deux comédiens succèdent à Adèle Haenel et Reda Kateb.

Cannes 2016: 17 documentaires en lice pour L’Oeil d’or

Posté par vincy, le 4 mai 2016

17 documentaires sont en compétition pour L’Œil d’or. Le jury présidé par Gianfranco Rosi, entouré d’Anne Aghion, Natacha Régnier, Thierry Garrel et Amir Labaki, remettra son Prix le samedi 21 mai à 12h au Palais des Festivals. La sélection fédère l'ensemble des documentaires présentés dans les sélections cannoises.

Bernadette Lafont et Dieu créa la femme libre d'Esther Hoffenberg (France)
L'Ultima Spiaggia (La Dernière plage) de Thanos Anastopoulos et Davide del Degan (Italie)
Bright Lights : Starring Carrie Fisher and Debbie Reynolds d'Alexis Bloom et Fisher Stevens (États-Unis)
Les Vies de Thérèse de Sébastien Lifshitz
Cinema Novo d'Eryk Rocha (Brésil)
Midnight Return : The Story of Billy Hayes and Turkey de Sally Sussman (États-Unis)
Close encounters with Vilmos Zsigmond de Pierre Filmon (France)
Risk de Laura Poitras (États-Unis)
Et la femme créa Hollywood de Clara et Julia Kuperberg (France)
The Cinema Travelers de Shirley Abraham et Amit Madheshiya (Inde)
Gentleman Rissient de B. Jacquot, G. Seligmann, P. Mérigeau (France)
The Family Whistle de Michele Russo (Italie)
Gimme Danger de Jim Jarmusch (États-Unis)
Voyage à travers le cinéma français de Bertrand Tavernier (France)
Hissein Habré, une tragédie tchadienne de Mahamat-Saleh Haroun (Tchad)
Wrong elements de Jonathan Littell (France) (photo)
L'Exil de Rithy Panh (Cambodge)

La Scam, qui est l'initiative de ce prix, remettra aussi un prix pour l’ensemble de leur œuvre à Raymond Depardon et Frederick Wiseman, qui seront honorés à canens Classics.

Enfin, le jury de L’Œil d’or a également décidé d'être solidaire de Keywan Karimi, cinéaste iranien, "condamné en dernière instance à un an de prison, 223 coups de fouet et une amende de 20 millions de rials en février 2016, suite à la réalisation de son dernier documentaire Writing on the City, sur les graffitis et messages inscrits sur les murs de Téhéran depuis la révolution de 1979 jusqu’au mouvement de 2009. Il est accusé « d’insulte envers le sacré » à propos d’une scène de baiser qu’il nie avoir tournée, et de « propagande » contre le gouvernement. La mobilisation internationale doit continuer pour obtenir l’annulation de sa peine et exiger la levée de toutes les sanctions et la liberté de création pour les artistes du monde entier."

Cannes 2016: les jurys d’Un certain regard, des Courts-métrages et de la Cinéfondation et de la Caméra d’or

Posté par vincy, le 28 avril 2016

marthe keller amnesia

Des femmes au pouvoir au 69e Festival de Cannes. Les trois jurys d'Un Certain regard, de la sélection des Courts-métrages et de la Cinéfondation et de la Caméra d'or (qui concerne les premiers films de toutes les sélections) seront présidés par Marthe Keller, Naomi Kawase (lire notre actualité du 15 mars dernier et Catherine Corsini.

Un Certain Regard
Présidente Marthe KELLER, actrice (Suisse)
Céline SALLETTE, actrice (France)
Ruben ÖSTLUND, réalisateur (Suède)
Diego LUNA, acteur, réalisateur, producteur (Mexique)

Le Jury Un Certain Regard décernera ses prix parmi les 18 films en compétition lors de la cérémonie de Clôture le samedi 21 mai.

Courts métrages et Cinéfondation
Présidente Naomi KAWASE, réalisatrice & écrivain (Japon)
Marie-Josée CROZE, actrice (Canada, France)
Jean-Marie LARRIEU, réalisateur & scénariste (France)
Radu MUNTEAN, réalisateur & scénariste (Roumanie)
Santiago LOZA, réalisateur & auteur dramatique & écrivain (Argentine)

Le Jury aura à décerner trois prix parmi les 18 films d’étudiants d’écoles de cinéma présentés dans la Sélection Cinéfondation. Les Prix de la Cinéfondation seront annoncés par le Jury, vendredi 20 mai, lors d’une cérémonie Salle Buñuel qui sera suivie de la projection des films primés. Ce même jury devra également désigner la Palme d’or du Court métrage parmi les 10 films sélectionnés en Compétition. La Palme du Court sera remise lors de la cérémonie de Clôture du Festival de Cannes le dimanche 22 mai.

Caméra d’or
PrésidenteCatherine CORSINI (réalisatrice, Société des Réalisateurs de Films - SRF)
Jean-Christophe BERJON (Syndicat Français de la Critique de Cinéma - SFCC)
Alexander RODNYANSKY (personnalité invitée – Producteur, Russie)
Isabelle FRILLEY (Fédération des Industries du Cinéma, de l’Audiovisuel et du Multimédia - FICAM)
Jean-Marie DREUJOU (Association Française des directeurs de la photographie Cinématographique - AFC)

La Caméra d’or rassemble les premiers films issus de la Sélection officielle, de la Semaine de la Critique et de la Quinzaine des réalisateurs. Elle sera remise lors de la soirée de Clôture du Festival de Cannes le dimanche 22 mai.

Les promenades de Teo Hernandez au Centre Pompidou

Posté par vincy, le 16 avril 2016

Durant tout ce week-end du 15 au 17 avril, les Cinémas du Centre Pompidou proposent un cycle de 5 séances autour du cinéaste mexicain Teo Hernandez, "Mesures de miel et de lait sauvage".

Programmés à l'occasion de la numérisation des films rares de ce cinéaste oublié, on peut y voir Estrellas de Ayer (1969), Salomé (1976), L'eau de la Seine (1982), Corps aboli (1978), Gong (1980), Jours de février (1990), Promenades (1987) ou encore Mesures de miel et de lait sauvage (1981) et Chutes de Lacrima Christi (1979).

Teo Hernandez a réalisé plus d’une centaine de films de la fin des années 1960 à sa disparition prématurée en 1992. Cofondateur du collectif MétroBarbèsRochechou Art, l’artiste mexicain est devenu l'une des figures les plus connues du cinéma expérimental français des années 1970 et 1980, notamment en mélangeant le cinéma et corps, la poésie et les gestes. Son imaginaire baroque et métissé se prolonge ainsi dans des compositions formelles et nerveuses.

Le cycle sera aussi l'occasion de découvrir sa vision de Paris, de ses quartiers populaires ou de ses friches oubliées et de sa périphérie, qui ont été le sujet même de nombreux films.
Son cinéma déroute forcément, tant l'oeuvre est foisonnante et originale. Il utilisait même les chutes de ses bobines, affirmant que "Ce n’est pas tricher que de montrer des chutes, et même des amorces d’un film, mais le contraire : on réintègre le film dans sa totalité."

L’écrivain et critique Dominique Noguez a affirmé que l'esthétique si particulière de Teo Hernandez est "au premier rang, au rang où se tiennent Gómez de la Serna ou Cocteau, Utrillo ou Pollock, Ophuls ou Man Ray."

Cette "langue de Teo" se prolongera dans un séminaire à la Villa Vassilieff du 19 au 23 avril 2016 dans le cadre du Pernod Ricard Fellowship.

Cannes 2016: Olivier Ducastel et Jacques Martineau présidents de la Queer Palm

Posté par vincy, le 15 avril 2016

La Queer Palm, créée en 2010 par Franck Finance-Madureira, par ailleurs directeur de publication de Clap Magazine, aura deux présidents cette année. Olivier Ducastel et Jacques Martineau, qui ont souvent évoqué l'homosexualité dans leurs films, paraissent un choix logique. Ils jugeront, avec leur jury, les films issus de toutes les sélections cannoises évoquant la différence, l'homosexualité, la bisexualité et les transgenres.

Le duo a réalisé Jeanne et le garçon formidable (nommé au César du meilleur premier film), Drôle de Félix (prix du jury aux Teddy Awards à Berlin), Ma vraie vie à Rouen, Crustacés et coquillages, Nés en 1968 et L'arbre et la forêt. Théo et Hugo dans le même bateau sort en salles le 27 avril.

Ironiquement ils auront notamment le nouveau film de Xavier Dolan, Juste la fin du monde (en compétition), d'après la pièce de Jean-Luc Lagarce qu'ils ont eux-même adapté pour France 2 en 2010. Outre Juste la fin du monde, il y aura aussi le nouveau film d'Alain Guiraudie (Rester vertical) sur lequel il faudra compter. le cinéaste avait emporté la Queer Palm pour L'inconnu du lac en 2013. Dolan l'avait reçu pour Laurence Anyways en 2012. L'an dernier, Carol de Todd Haynes avait gagné le prix. C'était la première fois qu'un film en compétition était récompensé par le prix LGBT du Festival.

La Queer Palm organisera par ailleurs le deuxième marché du cinéma queer et continuera de donner rendez-vous aux festivaliers dans un bar cannois chaque soir.

Rejoignez les Avengers à la S.T.A.T.I.O.N !

Posté par MpM, le 15 avril 2016

"Quel super-héros serez-vous ?" interroge l'affiche, et c'est vrai que c'est à une expérience extrêmement immersive qu'invite l'exposition événement Avengers S.T.A.T.I.O.N qui se tient à la Défense à partir d'aujourd'hui. Placé dans la peau d'une recrue cherchant à rejoindre l'équipe de Captain America et Iron Man, le visiteur découvre sur 2000 m2 la base secrète des Avengers et l'histoire de ses différents membres.

Muni d'un iPod connecté, ou à l'aide d'une application pour Smartphone et tablette préalablement installée, il collecte ainsi une foule d'informations scientifiques et stratégiques sur les différents films de la franchise Marvel et répond à différents tests d'aptitude proposés au fil du parcours.

De salles en salles, il est possible d'admirer le bouclier de Captain America, les armes de Black Widow et Hawkeye, les armures d'Iron Man ou encore le sceptre de Loki tandis que de nombreux écrans interactifs informent sur les particularités de chaque personnage.

Plusieurs institutions internationales comme la NASA ou le Science & Entertainment Exchange (programme de l'académie américaine de science) se sont par ailleurs prêtées au jeu pour fournir des explications scientifiques plausibles aux différents "super-pouvoirs" des Avengers ainsi qu'à leur équipement high-tech.

Ils expliquent notamment pourquoi Bruce Banner devient vert lorsqu'il se transforme en Hulk, détaillent les propriétés physiques uniques du Vibranium (le métal constituant le bouclier de Captain America) et exposent des hypothèses scientifiques sur l'origine des évolutions génétiques de Wanda, la "Scarlet Witch". "C'est étonnant comme certains éléments imaginés par Stan Lee il y a plus de 60 ans sont en train de devenir réels" souligne Nicholas Cooper, le concepteur et producteur de l'exposition.

Si les aspects scientifiques permettent une approche novatrice et originale, l'aspect ludique n'a pas été négligé non plus puisque la dernière partie de la visite immerge le spectateur dans une séquence de combat interactif où il a son rôle à jouer. Avengers S.T.A.T.I.O.N se révèle ainsi une exposition foisonnante qui tire un excellent parti des technologies à sa disposition.

Conçue pour les très grands fans, qui pourront jouer à fond la carte de l'immersion, elle peut également séduire un public plus mainstream avide d'approfondir sa connaissance de l'univers Marvel. Dans tous les cas, ce serait vraiment dommage de bouder son plaisir... surtout à quelques jours de la sortie du prochain volet des aventures des Avengers, Captain America : Civil war, qui relance plutôt efficacement l'intérêt pour la franchise.

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Exposition Avengers S.T.A.T.I.O.N
Du 15 avril au 25 septembre 2016
Esplanade de la défense

Cannes 2016: le prix du documentaire l’Oeil d’or révèle son jury

Posté par vincy, le 12 avril 2016

Pour sa deuxième édition, le Prix du documentaire L'Oeil d'or, initié par la Scam et la réalisatrice Julie Bertuccelli, s'offre un jury en ... or. Remis à Cannes et récompensant les documentaires issus de toutes les sélections, L'Oeil d'or, bénéficie du soutien du Festival et d'un partenariat avec l'INA.

Cette année, le jury sera présidé par le cinéaste italien Gianfranco Rosi, Ours d'or à la dernière berlinale pour Fuocommare et Lion d'or à Venise en 2013 pour Sacro Gra. Autour de lui, on retrouvera la réalisatrice Anne Aghion (Au Rwanda on dit la famille qui ne parle pas meurt, Mon voisin le tueur-, la comédienne Natacha Régnier (Le fils de Joseph, La vie rêvée des anges), l'ancien directeur des documentaires d'Arte, Thierry Garrel (commissaire et conseiller artistique) et le critique et fondateur du festival de docus It's All True / É Tudo Verdade à Sao Paulo et Rio de Janeiro, Amir Labaki.

Le prix sera décerné le 21 mai. Il est doté de 5000 euros. L'an dernier, le jury de Rithy Panh avait primé Allende, mi Abuelo Allende de Marcia Tambutti Allende.

15 films avec Pierre Richard à voir à la Cinémathèque

Posté par vincy, le 9 avril 2016

En avril, découvre des films. Pierre Richard appartient à notre mémoire cinéphilique collective. On le voit gamin, au premier degré, en maladroit burlesque, plus Harold Lloyd que Chaplin. Et puis, en revoyant ses films, cet anti-héros lunaire apparaît comme étrangement subversif, rebelle même dans des comédies qui dénonçaient les individualismes, le consumérisme, ou même le repli sur soi. La poésie se mêle au rire, l'absurde compromet les tenants de l'ordre. Il est un grain de sable, à la Chaplin, dans les Temps modernes.

Heureuse initiative, donc, de voir la Cinémathèque française lui rendre hommage, depuis mercredi et jusqu'au 27 avril.

15. La Course à l'échalote de Claude Zidi (1975), avec Jane Birkin, Michel Aumont.
Les banques coupables de malversations? Le film est une aimable comédie où le patronat est pourri jusqu'à la moelle.

14. Un nuage entre les dents de Marco Pico (1973), avec Claude Piéplu, Philippe Noiret.
Film très méconnu autour de deux journalistes de faits-divers qui démontre, notamment, la manipulation des médias, avides de scoops.

13. Le Retour du grand blond d'Yves Robert (1974), avec Mireille Darc, Jean Rochefort.
La suite du Grand Blond est moins percutante mais pas moins drôle. La séquence finale empruntée à L'homme qui en savait trop d'Alfred Hitchcock vaut à elle seule le détour.

12. Essaye-moi de Pierre-François Martin-Laval (2005), avec Pierre-François Martin-Laval, Julie Depardieu.
L'ex Robin des Bois rend hommage à Richard avec son personnage de rêveur romantique. La comédie se laisse regarder pour ceux qui doutent encore qu'il faut garder son âme d'enfant.

11. On aura tout vu de George Lautner (1976), avec Miou-Miou, Jean-Pierre Marielle.
Satire sur le monde du cinéma, avec en toile de fond, l'avènement et la puissance du film porno. On reconnaît là le goût de Pierre Richard pour les sujets de société, où l'idéal et le rêve se fracassent à une réalité cynique.

10. En attendant le déluge de Damien Odoul (2003), avec Anna Mouglalis, Damien Odoul.
Peut-être l'un des plus beaux personnages incarné par le comédien. Dans ce délire entre hurluberlus, où la mort se confronte à la vie, il y a une envie jouissive, à la Tati, de profiter du présent. Pierre Richard y est impérial.

9. Le Coup du parapluie de Gérard Oury (1980), avec Gert Froebe, Valérie Mairesse.
Entre potacherie et jamesbonderie, cette comédie policière sous le soleil de Saint-Tropez est un enchaînement de gags à la Blake Edwards, avec, en moment culte, une publicité pour de la nourriture pour chiens.

8. Juliette et Juliette de Remo Forlani (1973), avec Annie Girardot, Marlène Jobert.
Richard est entouré de deux des plus grandes actrices de l'époque. Entre portrait d'une société où la précarité est déjà là et féminisme affirmé, ce film oublié, qui passe parfois à côté de ses sujets, révèle déjà la vulnérabilité des mâles.

7. Je suis timide mais je me soigne de Pierre Richard (1978), avec Aldo Maccione, Mimi Coutelier.
Impossible de vivre quand on est timide à l'extrême. De ce constat, Pierre Richard va créer des situations rocambolesques et parfois de grands moments de cinéma comique (notamment la scène du resto et celle des pompiers).

6. Le Jouet de Francis Veber (1976), avec Michel Bouquet, Fabrice Greco.
Sans doute l'un de ses films les plus noirs, sous ses apparences très colorées. Véritable cri de révolte contre un monde trop cadré et critique du pouvoir sans âme, le film "s'amuse" avec perversité d'une relation masochiste entre un patron et un chômeur.

5. Les Malheurs d'Alfred de Pierre Richard (1971), Anny Duperey, Pierre Mondy.
Tout commence avec un suicide et tout finira avec un carnage. Se moquant de l'élite parisienne, de la télévision, de ses jeux débiles et de ceux qui se prennent trop au sérieux, cette comédie des petits contre les forts reste étrangement actuelle.

4. Le Distrait de Pierre Richard (1970), avec Marie-Christine Barrault, Bernard Blier.
Ode à l'imagination et à la rêverie. La distraction comme hymne à la vie: c'est le moteur d'une succession de scènes d'anthologie où là encore le système trop cadré (ici du milieu de la publicité) se voit dynamité à coups de gaffes.

3. Les Fugitifs de Francis Veber (1986), avec Gérard Depardieu, Jean Carmet.
Dernier film de la trilogie inégalée du trio Veber-Depardieu-Richard, cet immense succès des années 1980 compose avec un scénario bien ficelé et des situations cocasses, en finissant en famille recomposée se jouant des genres sexués.

2. Le Grand blond avec une chaussure noire d'Yves Robert (1972), avec Bernard Blier, Jean Rochefort, Mireille Darc, Jean Carmet.
L'une des plus grandes comédies du cinéma français: casting, dialogues, scénario. Tout y est. Les acteurs, au jeu volontairement désaccordé, sont en totale harmonie. Mais à y réfléchir de plus près, Le grand blond est aussi un film d'anticipation sur la société de surveillance et le peu de considération de l'autorité pour la liberté et l'individu.

1. La Chèvre de Francis Veber (1981), avec Gérard Depardieu, Corynne Charbit.
Summum de l'art comique de Pierre Richard, l'alchimie avec Depardieu (il faut voir la tête du monstre face au distrait-timide-maladroit) fonctionne à merveille, entre aventures improbables, répliques cultes, humour décalé, usant aussi bien des gags du cinéma muet que de situations atemporelles. Assurément le chef d'oeuvre de la filmographie de Richard (et de Veber), parvenant à montrer que la folie douce est un moyen de trouver le bonheur et l'amour dans un monde violent.

Les Visiteurs peuvent-ils retrouver leurs spectateurs?

Posté par vincy, le 6 avril 2016

Ça commence mal. Une polémique sur l'affiche, une projection en avant-première annulée, quelques journalistes privilégiés limitant l'impact critique (préjugé)... Les Visiteurs veulent contourner toutes les voix discordantes avec ses moyens marketing. Mais cela suffira-t-il à en faire un succès?

Certes, avec 7,2 millions de téléspectateurs dimanche soir sur TF1 pour revoir les premières aventures de Jacquouille, les héros médiévaux restent incontestablement populaires dans l'esprit des français. Rappelons que ce film sorti en 1993 avait fait rire 13,8 millions de spectateurs dans les salles, soit le 11e plus gros succès du cinéma en France depuis la seconde guerre mondiale. 5 ans plus tard, Les Visiteurs II: Les couloirs du temps, avec une légère variante de casting dans les rôles secondaires, parvient à rassembler 8 millions de fans (pas assez pour rentabiliser le budget ceci dit). Toujours dans le Top 50 des films les plus populaires. En 2001, Les Visiteurs tentent l'aventure américaine avec Les Visiteurs in America. Honnête succès mondial (et aux Etats Unis, quand même 4 millions de $ de recettes) mais fiasco dans l'Hexagone avec 1,2 million d'entrées. Et surtout le goût amer d'un tournage pas très joyeux après un travail tendu avec l'un des coscénaristes, John Hughes, paranoïaque.

Comme Les Bronzés 3?

Alors quel score pour ce numéro 3 ou 4 selon si on assume la variante US, Les Visiteurs: la Révolution? En dessous de 4 millions d'entrées, ce sera un échec. C'est désormais le seuil minimal pour une comédie populaire française qui veut triompher au box office. L'objectif est plus modeste en fait (2,5 millions) et personne dans cette aventure n'est vraiment sûr du (bon) coup. Mais les ambitions sont certainement plus grandes. Le pari reste risqué. Certes, Les Bronzés 3, 27 ans après le deuxième épisode, et malgré de mauvaises critiques (car le film avait quand même été montré à la presse) avait su rassembler 10 millions de curieux dans les salles. Aujourd'hui personne ne se souvient vraiment du film (contrairement aux deux premiers épisodes) alors qu'il a été le plus vu au cinéma des trois opus. Dans un contexte où le vintage fonctionne à plein (Jurassic Park, Star Wars, ...), la comédie a ses chances.

18 ans après Les Visiteurs 2, l'humour de la franchise parviendra-t-il à traverser le temps? Gaumont peut miser sur la popularité intacte de Christian Clavier, sur l'apport d'actrices populaires comme Karin Viard et Sylvie Testud, sur des émissions spéciales pour montrer qu'on s'amuse bien dans le monde du cinéma. Quoique. Les enfants de la télé spéciale Les Visiteurs, diffusée hier en première partie de soirée sur TF1, n'a rassemblé que 2,9 millions de téléspectateurs, soit 13,7% de part d'audience. Un échec. Reste le sujet de la Révolution qui peut être un bon sujet de divertissement.

A l'inverse, Jean-Marie Poiré n'a rien réalisé depuis le désastreux Ma femme s'appelle Maurice, qui date de 2002. Jean Reno a cumulé les flops depuis 10 ans. Et puis à l'heure des réseaux sociaux, comment ne pas vouloir faire monter le désir ? Or, il n'y a nul buzz sur twitter autour des Visiteurs 3. Hormis les polémiques. A la première séance du matin à l'UGC des Halles, Les Visiteurs : La Révolution domine les nouveautés avec 60 tickets vendus, ce qui n'a rien d'exceptionnel (ce n'est que 17 de plus que L'avenir et 19 de plus que Gods of Egypt) puisque Médecin de campagne avait conquis 77 spectateurs, Five 78 et Batman v Superman 250 à cette même séance lors de leur sortie.

L'affaire N'zonzi

Déjà l'affiche qui présente neuf acteurs sur le visuel ne comporte que huit noms. Pascal N'zonzi a été zappé. Parce qu'il est noir? N'abusons pas, mais il est regrettable que ça tombe sur lui. En tout cas ce n'est pas son absence de notoriété. L'acteur a été vu récemment dans Paulette, Le Crocodile du Botswanga et Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ?. Interrogé par le magazine Challenges, Gaumont plaide d'un argument contractuel: “Lorsqu'un comédien signe pour tourner un film, sont décidés également la présence de son nom sur l'affiche mais aussi le lettrage ou la typographie, et que le contrat de Pascal N'Zonzi ne devait donc pas mentionner l'impression de son nom en haut de l'affiche”. La faute à l'agent donc... On peut mal accuser le producteur et distributeur de Chocolat de racisme. Mais le mal est fait. Merci donc au photographe Paps Touré d'avoir rectifié au marqueur l'affiche dans le métro.

Ensuite, le BIFFF devait présenter le film en avant première à Bruxelles vendredi dernier. Le distributeur belge Paradiso avait demandé à Gaumont de pouvoir le projeter mais Gaumont a décidé "à la dernière minute de ne pas permettre la diffusion dans les festivals avant la date de sortie en France et en Belgique", explique Paradiso dans un communiqué. Seulement cinquante billets avaient été pré-vendus. Les deux autres avant-premières prévues mardi 5 avril au Kinépolis de Liège et celle à l'UGC de Brouckère ont aussi été supprimées.

Sans papiers

Enfin, si le public n'a pas le droit aux avant premières, les journalistes non plus. C'est de plus en plus courant pour des films à gros budget. Il ne faut pas mettre en péril le sacro-saint premier jour avec une avalanche de critiques négatives ou dubitatives. Le fantôme de Canterville, concurrent UGC avec Michael Youn qui sort en face des Visiteurs et se partagent les plateaux télé, n'a pas été projeté aux journalistes non plus . Il faut remplir les fauteuil des 650 salles qui vont le diffuser (400 pour le Fantôme de Canterville). Le JDD a quand même recueilli les avis de quelques privilégiés (pas ceux comme Paris Match qui servent la soupe avec un grand dossier flagorneur). Ce ne serait pas si mauvais mais un peu désuet, c'est bien joué mais on ne rit pas, il n'y a pas de mise en scène et le scénario est laborieux, c'est spectaculaire et vulgaire, ... Bref pas de quoi couper des têtes.

Au-delà de ces polémiques, ambitions, peurs et autres plaisirs coupables, on a surtout l'impression que la saga de Jacquouille la Fripouille et des Montmirail (qui ont quand même pris deux décennies dans la gueule, un peu comme Harrison Ford dans Star Wars et Indiana Jones) n'a pas su/voulu/pu se renouveler complètement. Il y a 23 ans, entre le binz et le okay, toute la France parlait Visiteurs. Aujourd'hui la Révolution est ailleurs. Connasse, Kev Adams, TucheBabysitting sont les farces du moment.

Mais comme le dit l'un des journalistes anonymement: "Néanmoins, je pense que c'est une grosse connerie de ne pas montrer le film car ça installe un doute alors que ces Visiteurs, même décevants et à l'ancienne, sont regardables." Si déjà, il n'y a pas le désir, et en plus que le doute s'installe, alors en effet, la stratégie de l'obstruction n'est peut-être pas la bonne. Pire, cela ouvre un espace à tous les concurrents: l'espace que Les Visiteurs auraient pu occuper dans les journaux (web et imprimés) est rempli par les autres films en face, leur donnant une visibilité accrue, et diminuant, par conséquent, celle de la comédie française du mois.

Mais il est certain que Pathé, la cousine de Gaumont, va être très attentive à la sortie des Visiteurs. En juin, le distributeur sort Camping 3, six ans après le deuxième film.

Cannes 2016: William Friedkin fera la Leçon

Posté par vincy, le 4 avril 2016

La Leçon de Cinéma du 69e Festival de Cannes sera donnée par le cinéaste américain William Friedkin. Il succède à Martin Scorsese, Nanni Moretti, Wong Kar-wai, Quentin Tarantino, Marco Bellocchio, Philip Kaufman et Jacques Audiard. Le 18 mai, dans la salle Buñuel du Palais des Festivals, le réalisateur de French Connection (Oscar du meilleur réalisateur) et de L'Exorciste viendra donc dialoguer avec le public dans une rencontre animée par le critique Michel Ciment.

« C’est un honneur que de venir partager mes pensées et idées avec le public du Festival de Cannes, la patrie du cinéma mondial », a-t-il déclaré pour le communiqué du festival. « Du plus loin que je me souvienne, je crois que nous vivons l’époque la plus exigeante pour le futur du cinéma à l’échelle de la planète, avec des changements extrêmement importants en matière de production et d’exploitation, bien plus que ce j’ai pu vivre depuis cinquante ans. »

Outre les deux films cités, William Friedkin a réalisé Le convoi de la peur (Sorcerer), restauré récemment, La chasse (Cruising), dont James Franco a imaginé une variation à partir des séquences coupées au montage, Police fédérale Los Angeles (To Live and Die in L.A.), ou plus récemment Traqué, Bug et Killer Joe. On lui doit aussi des mises en scène d'opéra, des téléfilms (12 hommes en colère) et quelques films d'horreur et d'épouvante.

Cinéphile pointu, William Friedkin, 81 ans, a aussi réalisé des documentaires au début de sa carrière, dont un consacré à Fritz Lang. Il a écrit ses mémoires, Friedkin connection : Les Mémoires d'un cinéaste de légende (La Martinière) où il ne mâche pas ses mots sur Hollywood et le système de production aux Etats-Unis.

Il a toujours en projet l'adaptation de L'hiver de Frankie Machine, polar de Don Winslow.