Anji, un futur Festival de Cannes au milieu des bambous de Chine?

Posté par vincy, le 24 juillet 2014

anjiEt si le Festival de Cannes du XXIème siècle était en Chine? Rassurez-vous, il faudra du temps avant que cela n'arrive. Mais une première pierre vient d'être posée.

Le China Daily a annoncé dans un article que la Ville de Cannes allait coopérer avec la China Film Exchanges and Cooperation Association et l'Asia Pacific Exchange and Cooperation Foundation pour installer un festival de cinéma dans la ville d'Anji, à 200 km de Shanghai.

Le programme, qui comprend la construction d'un ville d'inspiration française pour le tourisme et des équipements professionnels pour le cinéma (studios de tournage...), devrait coûter 1 milliard de dollars. Anji recevra un festival de cinéma de classe mondiale selon les partenaires.

Anji est une ville de 450 000 habitants, à une heure de la très touristique cité de Hangzhou et trois heures de Shanghai. Ville verte, elle est surtout réputée pour sa bambouseraie et son thé blanc.

Cabourg 2014 : un Palmarès loin des clichés du film romantique

Posté par kristofy, le 16 juin 2014

sophie marceau zhang ziyi cabourg 2014Le 28ème Festival du Film de Cabourg a joué la diversité. Cette édition 2014 a été l’occasion de célébrer l’anniversaire des 50 ans de relations diplomatiques franco-chinoises avec la venue d’une invitée exceptionnelle, l’actrice Zhang Ziyi, qui a reçu un Swann d’Or Coup de cœur, remis par Sophie Marceau.

Pour les films en compétition, au nombre de 7, le choix des jurés a semblé difficile : Party girl était favori, tout comme le finlandais Je te dirai tout de Simo Halinen, dont la performance de l’actrice Leea Klemola (qui joue un homme devenu femme) a d’ailleurs été saluée durant la cérémonie.

On observe une très grande disparité parmi les nombreux films français qui ont été présentés dans la bourgade normande. Les réalisateurs les plus expérimentés, avec stars au générique, ont surtout déçu : L’Ex de ma vie avec Géraldine Nakache et Kim Rossi-Stuart… ; Des lendemains qui chantent avec Pio Maimai, Laetitia Casta, Gaspard Proust, Ramzy Bédia, André Dussolier… ; L’art de la fugue avec Laurent Lafitte, Benjamin Biolay, Nicolas Bedos, Agnès Jaoui, Marie-Christine Barrault, Guy Marchand… ; avec leurs défauts d’écriture, de rythme, d’interprétation, d’ambition, ils n'ont pas réellement charmé.

Certaines recettes de fabrication du passé risquent encore de ne pas faire recette en salles.

A l’opposé ceux qui ont été le plus applaudis pour leur brillante originalité (avec déjà plusieurs récompenses au dernier Festival de Cannes et que l’on devrait retrouver à la prochaine cérémonie des Césars) ont comme point commun d’être le premier long-métrage de jeunes cinéastes, sans vedettes, et avec un style résolument singulier : Party girl et Les combattants. Le romantisme n'est pas forcément là où on le croit.

A juste titre, la parfaite synthèse de ces deux catégories de film se retrouve dans le prix de la mise en scène, décerné à Pierre Salvadori pour Dans la cour, avec Deneuve et Kervern : à la fois "mainstream" et un peu décalé.

Un autre film a fait l’évènement, il s’agit de New-York Melody de l’irlandais John Carney (dont Once avait été jusqu’aux Oscars) qui réalise ici aussi bien une comédie romantique qu’un film sur l’amour de la musique. Tout le talent de John Carney est de bien combiner l'écriture de son scénario et sa mise en scène impeccable. Cette fois il exporte aux Etats-Unis une histoire sentimentale et musicale avec Keira Knightley (qui chante) et Mark Ruffalo. New-York Melody se révèle comme un ‘feel-good movie’ très séduisant.

Voici le palmarès des Swann d'Or du Festival du Film de Cabourg 2014 :

- Swann d’Or Coup de cœur : Zhang Ziyi

- Grand Prix du Festival de Cabourg ex-aequo:
Party girl, de Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis (photo)
Matterhorn, de Diederik Ebbinge
- Prix de la Jeunesse: Marina, de Stijn Coninx
- Prix du public: Coming home, de Zhang Yimou

- Swann d’Or du meilleur réalisateur: Pierre Salvadori pour Dans la cour
- Swann d’Or du meilleur film: Pas son genre, de Lucas Belvaux
- Swann d’Or de la meilleure actrice: Emilie Dequenne dans Pas son genre, de Lucas Belvaux
- Swann d’Or du meilleur acteur: Loïc Corbery dans Pas son genre, de Lucas Belvaux
- Swann d’Or de la Révélation féminine : Alice Isaaz dans Les yeux jaunes des crocodiles
- Swann d’Or de la Révélation masculine : Pierre Rochefort dans Un beau dimanche

-Meilleur court-métrage : Bruine, de Dénes Nagy
-Meilleure actrice court-métrage : Liv Henneguier, dans Loups solitaires en mode passif de Joanna Grudzinka
-Meilleur acteur court-métrage : Wim Willaert, dans Solo Rex de François Bierry
-Meilleur directeur de la photographie : Fiona Braillon pour Solo Rex de François Bierry

Par ailleurs les Prix Premiers Rendez-Vous qui récompensent les débuts à l’écran d’une actrice et d’un acteur dans un  premier grand rôle ont été donné à Flore Bonaventura dans Casse-tête chinois de Cédric Klapish et à Paul Hamy dans Suzanne de Katell Quilléveré.

Party Girl en compétition au Festival de Cabourg

Posté par vincy, le 4 juin 2014

PARTY GIRLLes 28e journées romantiques du Festival du film de Cabourg (11-15 juin) ont révélé les 7 longs métrages de la compétition officielle.

  • Amour fou, de Jessica Hausner (Un Certain Regard 2014)
  • Le beau monde de Julie Lopes-Curval
  • Je te dirai tout de Simo Halinen
  • Kertu de Ilmar Raag
  • Marina de Stijn Coninx
  • Matterhorn de Diederik Ebbinge
  • Party Girl de Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis (Prix d'ensemble à Un certain regard 2014, Caméra d'or du 67e Festival de Cannes)
  • Le jury sera présidé par Catherine Corsini et Martin Provost, qui seront entourés de Gilles Henry, Natacha Régnier et Laura Smet. Ils seront chargés de trouver le successeur de Grand Central, Swann d'or 2013 (lire notre actualité du 17 juin 2013).

    Par ailleurs, Cabourg mettra à l'honneur le cinéma romantique chinois, en présence de Zhang Ziyi (Tigre et Dragon, The Grandmaster).

    Cannes 2014 – Les télex du Marché : Robert Pattinson, Jia Zhang-ke, une franchise française, Vincent Cassel…

    Posté par vincy, le 22 mai 2014

    marché du film - cannes

    - Robert Pattinson chez Olivier Assayas, quelle ironie! Le réalisateur français va présenter demain en compétition son nouveau long métrage, Sils Maria, avec Juliette Binoche et Kirsten Stewart, partenaire de Pattinson dans Twilight mais également ex petit ami. Son ex va donc lui succéder devant la caméra d'Assayas pour Idol's Eyes, inspiré d'une histoire vraie autour d'un voyou malmené par la mafia de Chicago dans les années 70.

    - Jia Zhang-ke, membre du jury de la Compétition cette année à Cannes, et primé pour son scénario l'an dernier avec son film A Touch of Sin, a annoncé qu'il tournerait son prochain film cet automne. Mountains May Depart sera son premier film réalisé à l'extérieur de la Chine. L'histoire se déroule en partie dans une Australie futuriste.

    - Belle et Sébastien, la suite. Après le succès de Belle et Sébastien en France, mais aussi au Canada, en Belgique, en Suisse et en Italie de l'adaptation du feuilleton imaginé par Cécile Aubry, les producteurs ont décidé de lancer une franchise. Le deuxième épisode sera réalisé par Christian Duguay (Jappeloup), qui succède à Nicolas Vanier, et réunira le même casting. L'idée est de faire évoluer le personnage de Sébastien sur la durée, à la manière d'Harry Potter. Ce nouvel opus se déroulera durant l'après-guerre et le tournage est déjà prévu pour début août.

    - Vincent Cassel (encore) rejoint le casting du prochain film de Carlos Diegues, Le grand cirque mystique. Le cinéaste brésilien (président du jury de la Caméra d'or en 1992) a écrit son film avec George Moura. Le tournage de ce road-movie qui suivra une dynastie du cirque durant un siècle débutera en septembre. Au générique, figurent également Catherine Mouchet (Thérèse), Dawid Ogrodnik (Ida) et Jesuita Barbosa (vu en compétition à Berlin avec Praya do futuro).

    Cannes 2014 : qui est Chen Daoming ?

    Posté par MpM, le 21 mai 2014

    chen daomingL'EMPEREUR DE CHINE

    "Tout le monde sait que Chen Daoming et Gong Li sont les meilleurs acteurs de Chine". Même si la phrase vient de Zhang Yimou, qui met en scène les deux comédiens dans son dernier opus Coming home (présenté hors compétition à Cannes), impossible de nier qu'il n'est pas si loin de la réalité. Il n’est en effet plus besoin de présenter Gong Li, actrice internationalement reconnue et adulée. Chen Daoming, lui, semble moins connu du grand public occidental, mais s’avère être une célébrité de premier plan dans son pays, où il fut classé parmi les dix premières stars de cinéma et de télévision en 1995.

    Son succès initial vient de la série télévisée The Last Dynasty, où il tient le rôle de l’empereur Puyi au milieu des années 80, puis de la série Walled City qui lui vaut le Golden Panda du meilleur acteur du Festival international de Sichuan et le Prix du meilleur acteur aux 11e High Flying Awards.

    En parallèle, il fait ses débuts au cinéma : décidément d’allure royale, il est encore un empereur dans Xi tai hou (The Empress Dowager) de Han Hsiang Li et tient également le rôle principal de Peach blossom de Xing Sheng Wang. Mais c’est en 2002 qu’il fait irruption sur la scène internationale avec un nouveau rôle d’empereur dans le film à grand spectacle Hero de Zhang Yimou.

    Alternant séries télévisées et films de cinéma, Chen Daoming est ensuite à l'affiche du polar Infernal affairs 3 (2003), puis du drame Rainbow (2005) de Gao Xiaosong et des deux films commémoratifs (et de propagande) Fondation d’une république (2009) et Fondation d’un parti (2011) dans lesquels, à l’image de quantités de stars chinoises, il accepte de faire une courte apparition.

    En 2010, il devient l’acteur fétiche du réalisateur Feng Xiaogang qui lui offre l’un des rôles principaux du blockbuster historique Aftershock, avant de lui donner celui de l’homme politique Chiang Kai-shek dans Back to 1942 deux ans plus tard.

    Indubitablement, Chen Daoming a le vent en poupe, et l'art de choisir ses rôles, extrêmement éclectiques, ce qui lui permet de montrer des facettes variées de son talent. Sa nouvelle collaboration avec Zhang Yimou pourrait encore accélérer le mouvement en faisant de lui la nouvelle coqueluche du public occidental avide d'idoles venues d’Asie… ou à défaut, des festivaliers cannois si prompts à s'enthousiasmer devant une composition sensible et habitée.

    Cannes 2014 – les prétendants : les grands noms asiatiques au rendez-vous

    Posté par vincy, le 29 mars 2014

    Gong Li dans Coming Home de Zhang Yimou

    Thierry Frémaux prépare sa sélection officielle du 67e Festival de Cannes. Il ne s'agit pas de faire des pronostics - vains - mais plutôt de repérer les films potentiels. Certains seront en compétition, d'autres recalés, d'autres encore à Un certain regard, et parfois dans les sélections parallèles. Passage en revue. On peut y ajouter les derniers films de Kim Ki-duk et Hong Sang-soo, même s'ils ne sont pas encore finalisés. Et difficile de savoir ce qui sortira d'Iran, avec l'accord des autorités ou pas.

    - Wang Bing, Love and hate. Une parfaite histoire chinoise : la vie d'un homme plongée dans ses contradictions, avec en toile de fonds celles de la Chine : famille et société, ville et campagne... Petit film indépendant, il est coproduit avec la France.

    Hou Hsiao HsienThe Assassin. Avec Shu Qi, Chen Cgang. Le tournage fleuve est tout juste terminé. Pas sûr que le montage soit finalisé avant mai. Un syndrôme Wong Kar-wai autour de ce film d'arts martiaux. Cannes 2015 semble plus probable.

    Ann HuiThe Golden Age. Avec Tang Wei, Feng Xiaofeng. Après le succès d'Une vie simple qui signait son grand retour dans les salles occidentales et les palmarès de Festival, ce biopic sur le romancier Xiao Hong pourrait être le symbole d'une consécration d'une carrière commencée il y a 35 ans. Surtout que Ann Hui, primée à Berlin et Venise, n'est jamais venu à Cannes.

    - Naomi Kawase, Still the Water. Avec Makiko Watanabe, Hideo Sakaki, Tetta Sugimoto. Une chérie de la compétition et une des réalisatrices les plus respectées dans les circuits art & essai. Cette fois-ci, elle s'intéresse à un adolescent qui convainc sa petite amie d'enquêter sur le corps mort qu'il a trouvé en train de flotter sur l'océan.

    - Eric Khoo, The Charming Rose. Avec Joanne Peh. Un régulier de la Croisette. Le cinéaste singapourien se penche cette fois-ci sur la vie d'une strip-teaseuse des années 50, Rose Chan.

    - Kazuyoshi Kumakiri, My Man. Avec Tadanobu Asano, Tatsuya Fuji, Fumi Nikaidô. L'adaptation du roman de Kazuki Sakuraba - l'histoire d'une petite fille prise en main par un jeune homme après un tsunami - serait la première cannoise d'un réalisateur déjà récompensé ou remarqué dans des festivals comme Vesoul et Deauville.

    Im Kwon-taekHwa-jang. Le vétéran sud-coréen (78 ans), récompensé par un prix de la mise en scène il y a 12 ans sur la Croisette, a boulé son 102e film! Il s'agit de l'adaptation d'un roman de Kim Hoon qui raconte la vie d'un homme qui a passé deux ans à soigner sa femme mourante et qui tombe amoureux d'une plus jeune femme.

    - Nadav Lapid, L'institutrice. Après Le policier, le jeune cinéaste et écrivain israélien nous fait revenir à la maternelle, avec les mêmes thèmes - idéalisme, révolte, folie et résistance - dans un contexte toujours dramatique mais plus romanesque.

    Takashi MiikeKuime. Avec Ko Shibasaki, Hitomi Katayama, Hideaki Ito. Une histoire de fantômes où un mari veut empoisonner sa femme pour en trouver une autre.

    - Eran Riklis, Le deuxième fils. Avec Tawfeek Barhom, Ali Suliman, Laëtitia Eïdo. Adapté du roman de Sayed Kashua, cette comédie dramatique israélo-arabe d'un des réalisateurs israéliens les plus primés de ces dernières années pourraient faire son avant-première mondiale à Cannes. Un parfait "feel-good movie" sur les liens entre les deux communautés religieuses à Jérusalem.

    - Johnnie To, Don't Go Breaking My Heart 2. Avec Daniel Wu, Louis Koo, Yuanyuan Gao. L'occasion de voir le réalisateur sous une autre facette avec cette suite d'une comédie romantique qui a cartonné en Asie.

    - Apichatpong Weerasethakul, Utopia ou Cemetery of Kings. Avec Jenjira Widner. Grand point d'interrogation puisque peu de gens savent à quelle étape en est le dernier film du réalisateur d'Oncle Boonmee, Palme d'or sous le règne de Tim Burton. On sait tout juste qu'il s'agit de la rencontre près du Mekong dans le nord de la Thaïlande, d'une femme seule et d'un soldat dont tout le régime est atteint de la maladie du sommeil.

    - Zhang Yimou, Coming Home. Avec Gong Li, Daoming Chen. Ce serait le grand retour du cinéaste sur la Croisette, 19 ans après Shanghai Triad. Et la 12e collaboration avec Gong Li. Ce drame romantique adapté d'un roman de Yan Geling se déroule lors de la révolution culturelle chinoise (comme Adieu ma concubine, Palme d'or). Une manière de célébrer les 50 ans de l'amitié France-Chine avec l'un des réalisateurs les plus "officiels" du régime. Le film sort en mai en Chine.

    Berlin 2014 : un Palmarès où l’argent vaut plus que l’or

    Posté par vincy, le 15 février 2014

    black coal thin ice

    Avec une aussi forte présence asiatique, il n'est pas étonnant que le palmarès récompense essentiellement les films venus d'Orient. Le jury de la 64e Berlinale avait un défi à relever : donner du relief à une compétition très inégale, voire assez faible dans l'ensemble. En couronnant Bai Ri Yan Huo (Black Coal, Thin Ice) de Diao Yinan (qui avait présenté son dernier film Train de nuit il y a sept ans à Cannes), la Berlinale s'offre un film noir venu de Chine. Memento distribuera en France cette histoire d'un policier devenu agent de sécurité qui part sur les traces d'un tueur en série dont toutes les victimes sont liées à une seule et même femme dont il tombe amoureux. C'est la quatrième fois dans l'histoire de la Berlinale qu'un film chinois est récompensé par un Ours d'or. Le film remporte également le prix d'interprétation masculine pour Liao Fan, acteur de 40 ans.. Le cinéma chinois, qui a envoyé trois films en compétition, tous autorisés par le système de censure des autorités du pays, est aussi récompensé par un prix technique pour le nouveau film de Lou Ye, Tui Na (Blind massage).

    Le cinéma japonais s'est vu distingué par le prix d'interprétation féminine pour la jeune Haru Kuroki pour Chiisai Ouchi (The little House) du vétéran Yoji Yamada (83 ans). L'actrice était notamment la voix de Yuki dans Les enfants loups, Ame & Yuki.

    Consécration de deux cinéastes américains

    Au-delà de ces trois films archétypes du cinéma oriental, dont la force visuelle ne comble pas forcément le manque de scénario, le jury a récompensé deux autres cinématographies : le cinéma américain et le cinéma français. Oubliant au passage un film comme ' 71 qui avait su fédérer les festivaliers.
    Côté américain, le Grand prix du jury pour le fantaisiste et enlevé The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson est une surprise. Cet Ours d'argent si prestigieux récompense sans aucun doute l'oeuvre d'Anderson puisqu'il ne s'agit pas de son plus grand film. A moins que ça ne révèle, en creux, la très grande faiblesse de cette Berlinale, ou le besoin de récompenser un film populaire et léger, en contraste avec un Ours d'or très sombre.
    Autre cinéaste indépendant américain, à la marge d'Hollywood, Richard Linklater et son immense Boyhood, est sacré par un Ours d'argent de la mise en scène. Le choix est logique, même si le film méritait davantage, puisque Linklater a passé douze ans à tourner cette histoire et la découpe avec une fluidité saisissante. Diaphana n'a pas encore daté la sortie du film en France.  Avec ces deux films, clairement les Ours d'argent pèsent plus que l'Ours d'or.

    Le cinéma français n'est pas en reste : Alain Resnais hérite d'un prix primant une oeuvre "avant-gardiste". Mais surtout, Berlin offre ses deux prix les plus prestigieux dans la catégorie court-métrage à des talents hexagonaux : Caroline Poggi et Jonathan Vinel pour l'Ours d'or et Guillaume Cailleau pour l'Ours d'argent.

    Pour sauver le déshonneur du cinéma latino-américain, un film mexicain, Güeros , reçoit le prix du meilleur premier film et pour éviter l'humiliation, un film allemand, Kreuzweg (Chemin de croix), là encore une de ses rares oeuvres fédératrices au Festival, reçoit le prix du meilleur scénario. C'est encore Memento qui distribuera le film dans les salles françaises.

    Palmarès de la compétition

    - Ours d'or du meilleur film: Bai Ri Yan Huo (Black Coal, Thin Ice) de Diao Yinan (Chine)

    - Grand prix du jury, Ours d'argent: The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson (Etats-Unis)

    - Ours d'argent du meilleur réalisateur: Richard Linklater pour Boyhood (Etats-Unis) - lire notre actualité

    - Ours d'argent de la meilleure actrice: Haru Kuroki pour Chiisai Ouchi (The little House) de Yoji Yamada (Japon)

    - Ours d'argent du meilleur acteur: Liao Fan pour Bai Ri Yan Huo (Black Coal, Thin Ice) de Diao Yinan (Chine)

    - Ours d'argent de la meilleure contribution artistique: Tui Na (Blind massage) de Lou Ye (Chine)

    - Ours d'argent du meilleur scénario: Kreuzweg (Chemin de croix) d'Anna et Dietrich Brüggemann (Allemagne)

    - Prix Alfred Bauer (en mémoire du fondateur du festival pour un film qui ouvre de nouvelles perspectives): Aimer, boire et chanter d'Alain Resnais (France) - lire notre actualité

    - Prix du Meilleur premier film: Güeros d'Alonso Ruizpalacios (Mexique)

    - Ours d'or du meilleur court métrage: Tant qu'il nous reste des fusils à pompe de Caroline Poggi et Jonathan Vinel (France)

    - Ours d'argent du court métrage, Prix spécial du jury: Laborat de Guillaume Cailleau (France)

    - Ours d'or d'honneur: Ken Loach (Grande-Bretagne) - lire notre actualité

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    - Les autres prix remis à la Berlinale 2014
    - Les prix du public de la sélection Panorama
    - Les Teddy Awards 2014

    Berlin 2014 : 23 films en compétition

    Posté par vincy, le 15 janvier 2014

    poster 64e festival de berlin 2014La 64e Berlinale (6-16 février) a révélé aujourd'hui les 23 films de son programme, dont 20 concourront pour le palmarès du jury présidé par James Schamus.
    Les stars seront au rendez-vous : Ethan Hawke, Stellan Skarsgård, Bruno Ganz, Vincent Cassel, Léa Seydoux, Forest Whitaker, Harvey Keitel, Jennifer Connelly, Cillian Murphy, Mélanie Laurent, Ralph Fiennes, Tilda Swinton, Mathieu Amalric, George Clooney, Matt Damons, Jean Dujardin et Cate Blanchett.
    On note surtout la présence massive de trois films chinois, mais aussi la présentation des nouveaux films de Christophe Gans, Rachid Bouchareb et Alain Resnais.

    '71, de Yann Demange (Royaume Uni)
    Aimer, boire et chanter (Life of Riley), d'Alain Resnais (France)
    Aloft, de Claudia Llosa (Espagne)
    Bai Ri Yan Huo (Black Coal, Thin Ice), de Yinan Diao (Chine)
    Boyhood, de Richard Linklater (USA)
    Chiisai Ouchi (The Little House), de Yoji Yamada (Japon)
    Die geliebten Schwestern, de Dominik Graf (Allemagne)
    Historia del miedo (History of Fear), de Benjamin Naishtat (Argentine) - premier film
    Jack, d'Edward Berger (Allemagne)
    Kraftidioten (In Order of Disappearance), d'Hans Petter Moland (Norvège)
    Kreuzweg (Stations of the Cross), de Dietrich Brüggemann (Allemagne)
    La belle et la bête (Beauty and the Beast), de Christophe Gans (France) - hors compétition
    La tercera orilla (The Third Side of the River), de Celina Murga (Argentine)
    La voie de l‘ennemi (Two Men in Town), de Rachid Bouchareb (France)
    Macondo, de Sudabeh Mortezai (Autriche) - premier film
    Nymphomaniac vol. 1 (version intégrale), de Lars von Trier (Danemark) - hors compétition
    Praia do Futuro, de Karim Aïnouz (Brésil)
    Stratos, de Yannis Economides (Grèce)
    The Grand Budapest Hotel, de Wes Anderson (USA) - film d'ouverture
    The Monuments Men, de George Clooney (USA) - hors compétition
    Tui Na (Blind Massage), de Ye Lou (Chine)
    Wu Ren Qu (No Man’s Land), d'Hao Ning (Chine)
    Zwischen Welten (Inbetween Worlds), de Feo Aladag (Allemagne)

    John Woo tourne l’histoire vraie d’un « Titanic à la chinoise »

    Posté par vincy, le 12 janvier 2014

    john woo et les acteurs de The Crossing5 ans après Les 3 Royaumes qui signait son retour sur le sol chinois, John Woo revient derrière la caméra avec un "Titanic à la chinoise", qui mettra en vedette Zhang Ziyi, l'une des rares stars internationales du pays. Le film, selon les propos du réalisateur rapportés par The Hollywood Reporter, "célébrera la puissance de l'amour durant une période difficile de l'histoire chinoise."

    Intitulé The Crossing et produit par Beijing Galloping Horse pour 40 millions de $, ce film, en mandarin, se déroule en 1949, lorsque la Chine devint communiste. Le scénario se concentre sur trois couples qui fuient la Chine continentale pour l'ile de Taïwan, à bord d'un bateau, le Taiping. Le bateau, occupé par 1500 personnes, a sombré en pleine mer en janvier 1949, après une collision avec un autre bateau. Considéré comme le Mayflower chinois, le Taiping ne pouvait contenir que 600 passagers. Le scénario a été écrit par Wang Hui-Ling (Tigre et dragon).

    Outre Zhang Ziyi, Woo a enrôlé Huang Xiaoming (American Dreams in China), Takeshi Kaneshiro (Les 3 Royaumes, Swordsmen), Masami Nagasawa (I Wish), Dawei Tong (Les 3 Royaumes, American Dreams in China) et Song Hye-kyo (The Grandmaster).

    Le projet avait été annoncé cet été. Le film doit être en salles en Chine le 1er octobre prochain.

    Box office 2013 : Les productions nationales cartonnent en Chine et au Japon

    Posté par vincy, le 11 janvier 2014

    journey to the west - le vent se lève

    Depuis l'an dernier, la Chine est devenu le 2e marché le plus important du monde, déclassant le Japon à la troisième place. 2013 n'aura fait que consolider cette hiérarchie.

    La Chine a encaissé 3,6 milliards de dollars de recettes dans ses salles de cinéma (800 millions de $ de plus qu'en 2012). La part de marché des films chinois s'est élevée à 59% (48,5% en 2012). C'est d'autant plus remarquable que le nombre de films chinois produits en 2013 est en baisse. Ces bons résultats sont essentiellement liés à l'augmentation du nombre de salles, qui est passé de 13 000 écrans à 18 200.

    En tête cette année, Journey to the West  Conquering the Demons, le film de Stephen Chow (205 millions de $, lire notre actualité du 14 février). Il devance de loin Iron Man 3 (124M$) et So Young de Vicky Zhao (118M$). Suivent Pacific Rim (114M$), Personal Tailor de Feng Xiaogang (107 M$), Young Detective Dee : Rise of the Sea Dragon (99M$), American Dream in China de Peter Chan (89M$), Finding Mr. Right de Wue Xiaolu (85M$), Tiny Rimes de Guo Jingming (79M$), Police Story 2013 de Jacky Chan (72M$, encore en salles) et Gravity (71M$).

    Le box office est clairement dominé par les comédies (très hollywoodiennes même si elles sont chinoises) et les films d'action.

    Le rival asiatique, le Japon, n'a pas encore publié ses statistiques annuelles. Mais le box office est indéniablement très nippon. Vainqueur toute catégorie, Hayao Miyazaki avec Le vent se lève. Miyazaki réussit un grand chelem : tous ses films depuis Princesse Mononoke ont été les leaders de l'année. Le film a rapporté 120 millions de $. Derrière on trouve un autre film d'animation, Monstres Academy (90M$) et Ted (44M$).

    Notons que sur les dix premiers films de l'année, seuls deux n'étaient pas distribué par Toho : le Disney-Pixar et en 9e position Tel père, tel fils de Kore-eda Hirokazu, prix du jury à Cannes, et qui a récolté 31 millions de $. Hormis Ted et Monstres Academy, tous les films du Top 10 sont japonais.  Ainsi Iron Man 3 n'est que 17e et Gravity 24e. L'animation continue de dominer le marché avec les séries Pocket Monsters, Dragonball, Detective Conan et Doraemon.