La suggestion (cannoise) du jour

Posté par vincy, le 19 mai 2009

Ce 19 mai, les frères Dardenne feront leur Leçon de cinéma (voir actualité du 8 mai). Même quand ils ne sont pas en compétition, ils reviennent pour des animations ou des jurys. Pourquoi pas. Double palmés, cette leçon n’est pas usurpée. Cependant, pour ne pas en rajouter dans ce sentiment de « redondance » où l’on entend que « ce sont toujours les mêmes qui reviennent », pourquoi ne pas avoir invité un cinéaste comme Zhang Yimou ou David Fincher, déjà sélectionnés, et plus aptes à attirer un public pas forcément habituel de Cannes. Et même un cinéaste jamais venu comme Danny Boyle, qui avec ses 8 Oscars pour son Slumdog Millionaire, aurait été un joli coup médiatique… et une curiosité cinéphilique.

Des Oscars prévisibles… ou évidents?

Posté par vincy, le 23 février 2009

oscars slumdog millionaire

Pas de doute c'était l'heure du conte de fée. Celui de Slumdog Millionaire, petite production partie d'un roman indien captivant et qui faillit ne jamais sortir aux Etats-Unis... Aujourd'hui le film atteint 200 millions de $ au box office. La Fox Searchlight doit jubiler d'avoir récupéré les droits de distribution à Warner Independant Pictures. Aujourd'hui Slumdog remporte 8 Oscars (sur 10)! Il s'inscrit dans la petite histoire du 7e Art et la grande des histoires des Oscars. A cela s'ajoute la reconnaissance pour le cinéma indien et notamment, l'un de ses plus brillants artistes, le musicien A. R. Rahman.

L'Inde a même gagné, au passage, un prix en supplément : le meilleur court documentaire.

A côté de cela peu de surprises, hormis le film japonais Departures qui bat les favoris Valse avec Bashir et Entre les murs. On peut aussi considérer que le second Oscar pour Sean Penn, excellent dans Milk, a défié les pronostics qui espéraient un sacre de Mickey Rourke.

Penelope Cruz rentre dans les manuels du 7e art en étant la première actrice espagnole a gagné la statuette; Heath Ledger est le premier comédien a recevoir un Oscar posthume depuis 1977; et Kate Winslet est enfin montée sur scène, au bout de la sixième nomination... à 33 ans!

Au final, on retiendra surtout l'échec de Benjamin Button qui n'a reçu que trois oscars "techniques", mais, selon nous, les seuls qu'il méritait. Des Oscars qui sont plus évidents que prévisibles.

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Tout le palmarès

Pourquoi Slumdog Millionaire attire la polémique?

Posté par vincy, le 23 février 2009

slumdog millionaire Un film vire au phénomène de société quand les éditorialistes des pages société, monde ou économie en font une référence ou même un sujet. Avec plus d'un million de spectateurs en France, Slumdog Millionaire est déjà catalogué dans les films venus de nulle part et arrivé au firmament de la gloire.

En Inde, cependant, le film est contesté. Il ne séduit pas vraiment le public, que ce soit les classes urbaines aisées ou les provinciaux hindis, préférant les comédies optimistes et divertissantes de Bollywood, ou les blockbusters hollywoodiens. Slumdog est tout le contraire : un film produit par le Royaume Uni, l'ancien colonisateur, et la mise en lumière des bidonvilles, contre-exemple de ce que le pays veut montrer au monde moderne. Là bas, la misère est cachée, détestée.

Les intellectuels et artistes indiens ont donc envahi les médias locaux pour critiquer avec virulence ce film qui plaît tant en Occident. Ainsi The Hindu a fait paraître une tribune du réalisateur Hariharan, sous le titre acerbe de Orientalisme pour un marché mondialisé.

Slumdog, film pornographique? 

Si l'on en croit la plupart des critiques rapportées par la presse occidentale, ce film est un fantasme, une fiction pornographique de la misère pour montrer les affres du libéralisme et la face sordide d'un pays toujours considéré comme étant "en développement". Or, l'Inde, qui compte 450 millions d'habitants très très pauvres, souhaite ne "communiquer" que su sa croissance et sa puissance.

Soyons cynique, à l'instar de Good Bye Lenin! ou Le fabuleux destin d'Amélie Poulain, il existera sans doute des circuits touristiques retraçant l'itinéraire des gamins du film, des objets reprenant l'expression Slumdog ou encore des studios locaux pour produire le remake version Bollywood.

Il serait temps de rappeler que Slumdog est une fiction, pas un documentaire. Sa part de réalisme réside dans les lieux de tournages, qui existent bel et bien. A partir de ce moment là, toute critique sur la déformation, politique, culturelle ou artistique, dont le film aurait la responsabilité est un débat vain. Slumdog n'est j'amais qu'un conte de fée enraciné dans un contexte social et culturel différent, parfois difficile.

La violence, la mafia, la drogue, la prostitution, les jobs précaires, les combats religieux, le vol, la corruption, l'exploitation des enfants sont des éléments qui n'ont pas été inventés par Simon Beaufoy, le scénariste, mais bien retranscrits par l'auteur du livre, le diplomate indien Vikas Swarup.

Une polémique vaine et un débat détourné 

La polémique est donc vaine. Elle sert le film, qui fait parler de lui. Idéal pour une campagne des Oscars. Elle sert aussi un orgueil national aussi, teinté parfois d'anglophobie. Nul ne doute que si un Oscar va être remis à un Indien (il y en a deux cette année), les gagnants sernt en une des journaux le lendemain.

Après la plainte d'une association de bidonville (voir actualité du 24 janvier), la production a du se justifier sur tous les plans : salaire des enfants (onvités aux Oscars, quel contraste!), redistribution des profits, dons caritatifs ... Une véritable campagne de communication "éthique".

Les critiques comparent Boyle à Mair ou Ray, les grands cinéastes indiens. Cependant ce cinéma indien est quasiment inexistant ces dernières années. Mira Nair a même du partir à Hollywood pour pouvoir travailler. Et défendre le fait que seul un Indien peut faire un film sur l'Inde c'estoubler que Renoir y a réalisé l'un de ses plus beaux films.

Alors, oui, Slumdog n'est pas authentique, n'est pas si choquant et n'a rien de réel. Mais c'est une fiction qui fonctionne du début à la fin, maîtrisée de bout en bout, dans tous ses corps de métier.

Le rêve sera sans doute pour Azharuddin, qui incarne le grand frère, Salim, enfant, de fouler le tapis rouge du Kodak Theater alors que la ville de Mumbay vient de raser son quartier. Son espoir c'est d'avoir une nouvelle maison, et plus une cabane au toit en tôle. Après les avoir inscrits dans une école anglophone, et en plus de leurs cachets, on suggère aux producteurs de lui payer la maison...

Plutôt que de débattre sur le titre d'un film ou son "authenticité", peut-être que les intellectuels et artistes feraient mieux de se préoccuper de cette Inde laissée au bord du monde.

Slumdog en position de favori pour les Oscars

Posté par vincy, le 9 février 2009

slumdog millionaire baftaAprès les producteurs, les réalisateurs et les acteurs, c'est au tour des auteurs d'avoir récompensé le film de Danny Boyle, Slumdog Millionaire, dans la catégorie meilleure adaptation - Milk, de Gus Van Sant a reçu le prix de la Guide des scénaristes américains pour son scénario original. Autant dire qu'il a eu 100% des votes de chaque caste hollywoodienne et que l'événement est rare. L'an dernier, pareille belle aventure était survenue à No Country for Old Men ; et même Le seigneurs des anneaux en 2003 n'avait pas fait aussi bien (manquant le prix du scénario). Cela signifie aussi que Slumdog Millionaire est désormais en position de favori pour les Oscars. Ce n'est plus un outsider. Cela va contraindre le duo Warner / Paramount a faire un lobbying intense en faveur de Benjamin Button, pourtant leader en nominations.

Le problème est que Benjamin Button, beau succès en salles aux Etats-Unis, est en train de se faire rattraper par Slumdog Millionaire aux Box office. La popularité n'est donc plus son atout unique. L'autre souci réside dans la faiblesse de son palmarès : trois British Awards (maquillage, décor, effets visuels), deux prix du Bureau national des Critiques (meilleur réalisateur, meilleur scénario) et rien d'autres. les critiques plus influents de New York, Chicago et Los Angeles l'ont snobbé; les guildes ont considéré que les nominations suffisaient; les Golden globes l'ont zappé...

Même Crash (Collision) qui avait doublé sur la ligne finale Brokeback Mountain pour empocher l'Oscar du meilleur film, avait eu des reconnaissances mineures plus importantes. On voit mal Benjamin Button inverser la tendance en une semaine (les votes pour les Oscars sont terminés le 17 février).

Les jeux seraient-ils faits? Les British Awards n'ont pas hésité. Remis samedi 7 février, ils ont récompensé Slumdog Millionaire (meilleur film, réalisateur et scénario adapté), Kate Winslet (meilleure actrice), Mickey Rourke (meilleur acteur), Heath Ledger et Pénélope Cruz (meilleurs seconds rôles). Sensiblement, les vainqueurs pressentis si l'on en croit les professionnels, les bookmakers et les prix donnés ces dernières semaines.

Slumdog a aussi reçu des prix dans des catégories techniques : photo, montage, son, musique... Un triomphe pour Danny Boyle, douze ans après Trainspotting.

Les britanniques ont aussi récompensé Il y a longtemps que je t'aime (film étranger), Wall-E (film animé), Man on a Wire (film documentaire), Noel Clarke (espoir), Steve McQueen (nouveau talent pour son film The Hunger), et Wallace & Gromit (court animé).

Slumdog continue sa moisson de prix

Posté par vincy, le 26 janvier 2009

Les Guildes professionnelles remettaient leurx prix ce week end. Très bon indice de prévision dans la course aux Oscars, c'est, contre toute attente il y a encore deux mois, le film de Danny Boyle, qui a récolté le gros lot. Les producteurs ont décrété Slumdog Millionaire film de l'année, au côté de Wall-E (animation) et Man on Wire (documentaire).

De manière plus surprenante, la guilde des acteurs a élu le casting de Slumdog "meilleur ensemble de l'année". Le plus puissante des guildes annonce ainsi son favori pour l'Oscar du meilleur film. Sean Penn (Harvey Milk), Meryl Streep (Doute), Heath Ledger (Batman The Dark Knight) et Kate Winslet (Le liseur) ont été choisis dans leur catégorie respective (acteur, actrice, seconds rôles masculin et féminin).

Les réalisateurs se décideront samedi prochain. En pleine cession de votes pour les Oscars, le "petit" Slumdog aura bien besoin de toutes ces récompenses pour lutter contre le "Goliath" Benjamin Button...

Slumdog Millionaire ne plaît pas à des habitants de bidonvilles indiens

Posté par vincy, le 24 janvier 2009

slumdog millionaireAprès la mafia napolitaine qui a tout fait pour discréditer le film italien Gomorra, et qui continue de menacer l'auteur du livre, Roberto Saviano, voici les habitants d'un bidonville indien qui poursuit en diffamation le film Slumdog Millionaire.

L'ironie es qu'il s'agit d'une association indienne de résidents d'un bidonville qui se situe à des milliers de kilomères des lieux de tournage du film de Danny Boyle (le bidonville de Dharavi, 700 000 personnas, à Mumbay).

La plainte de la part d'une association (caritative) indienne de résidents de bidonville se porte contre la star Anil Kapoor, qui interprète l'animateur du jeu "Qui veut gagner des millions?", et le compositeur de la bande originale, A.R. Rahman, trois fois cité aux Oscars (deux fois dans la catégorie chanson, une fois dans la catégorie musique).

Ces deux personnalités représentent, selon la plainte, un film qui "violerait" les droits de l'Homme et la "dignité" des pauvres. Derrière cette plainte, il y a évidemment un ressentiment d'une autre époque. Le représentant de l'association "a dit clairement qu'il ne s'attendait à rien de positif venant d'un réalisateur britannique, puisque ses ancêtres nous qualifiaient de "chiens"", selon les propos rapportés par son avocat Shruti Singh à l'agence de presse Indo-Asian News Service (IANS).

Que dire dans ce cas de la représentation des bidonvilles dans La cité de Dieu? L'illustration d'une Inde factice dans les productions de Bollywood est-elle plus décente? On ne peut que s'insurger contre tout type de censure, mais srtout, on aimerait voir un Etat qui améliore les conditions de vie de toute personne. Quand la pauvreté est subie, peut-on parler de droits de l'homme???

Slumdog Millionaire emporte un vif succès dans le monde entier. Il a récolté dix nominations aux Oscars jeudi dernier. En France, le film, dans seulement 126 salles, a attiré plus de 200 000 spectateurs en première semaine.

Pour Gomorra, l'histoire s'est achevée avec cette nouvelle incroyable : des DVD contrefaits du film avaient finalement été distribués par la maffia elle-même. Soyons cyniques : entre la vente de DVD, de produits dérivés, et la curiosité des touristes, nul ne doute que le bindonvilles indiens pourraient devenir à la mode pour les occidentaux. Des voyages organisés existent bien dans ceux de Rio de Janeiro...

« Wall-E » réussit un exploit avec les critiques de Los Angeles

Posté par vincy, le 14 décembre 2008

C'est une première en 34 ans. Annoncée le 9 décembre, la liste des récipiendaires du prix des critiques de Los Angeles couronne un dessin animé. Wall-E succède à There Will Be Blood et dépasse l'autre finaliste, Batman : The Dark Knight. Le film de Christopher Nolan finit deuxième dans deux autres catégories - réalisateur et direction artistique - et ne remporte qu'un seul prix, posthume, pour Heath Ledger. Avec leurs collègues de New York, ils partagent leur goût commun pour Pénélope Cruz,  Sally Hawkins, Sean Penn et le documentaire Man on Wire. Clairement Slumdog Millionaire, Milk et Be Happy ont séduit les élites cinéphiliques du pays.

Meilleur film : Wall-E (finaliste : Batman The Dark Knight)

Meilleur réalisateur : Danny Boyle pour Slumdog Millionaire (finaliste : Christopher Nolan pour The Dark Knight)

Meilleur acteur : Sean Penn pour Milk
(finaliste : Mickey Rourke pour The Wrestler)

Meilleure actrice : Sally Hawkins pour Be Happy (finaliste : Melissa Leo pour Frozen River)

Meilleur second rôle masculin : Heath Ledger pour The Dark Knight (finaliste : Eddie Marsan pour Be Happy)

Meilleur second rôle féminin : Penelope Cruz pour Vicky Cristina Barcelona et Elegy (finaliste : Viola Davis pour Doute)

Meilleur scénario : Mike Leigh pour Be Happy (finaliste : Charlie Kaufman pour Synecdoche, New York)

Meilleure photo : Yu Lik-Wai pour Still Life (Anthony Dod Mantle pour Slumdog Millionaire)

Meilleure direction artistique : Mark Friedberg pour Synecdoche, New York (finaliste : Nathan Crowley pour The Dark Knight)

Meilleure musique : A.R. Rahman pour Slumdog Millionaire (finaliste : Alexandre Desplat pour L'étrange histoire de Benjmain Button)

Meilleur film en langue étrangère : Still life de Jia Zhang Ke (finaliste : Entre les murs de Laurent Cantet)

Meilleur documentaire : Man on Wire (finaliste : Valse avec Bashir)

Meilleur film d'animation : Valse avec Bashir

Meilleur nouveau talent : Steve McQueen pour Hunger

Danny Boyle favori anglais pour les Oscars

Posté par vincy, le 3 décembre 2008

slumdogmillionaire.jpgLes 11e prix du cinéma indépendant britannique ont récompensé les gagnants de l'année dimanche dernier, le 30 novembre. Grand gagnant, Danny Boyle, le cinéaste de Trainspotting, avec Slumdog Millionaire, fabuleuse histoire se déroulant en Inde. Il avait déjà été nommé comme meilleur réalisateur en 2002 avec 28 jours plus tard. Là, son film, reçoit quatre prix : meilleure photo pour Anthony Dod Mantle, meilleur espoir pour Dev Patel (photo, à gauche), meilleur réalisateur et meilleur film.

Les films de Mike Leigh, Stephen Frears, Ken Loach,  Stephen Daldry, Michael Winterbottom avaient été primés les années précédentes. Autrement dit, avec le prix du public du Festival de Toronto remporté en septembre dernier, Slumdog est en course pour les nominations les plus prestigieuses aux Oscars. Pour Danny Boyle ce serait un grand bon en avant tant il a été snobé par les palmarès anglais et américains. Il n' a reçu qu'un BAFTA (les César d'Outre-Manche) au cours de sa carrière, celui du meilleur film britannique en 1996 (Trainspotting).

Les autres films remarqués cette année sont Hunger (meilleur nouveau réalisateur, meilleur acteur, meilleure technique), Happy-Go-Lucky (Be Happy (meilleur second rôle masculin et second rôle féminin), The Boy in the Striped Pyjamas (meilleure actrice). Les BIFA ont aussi primé le documentaire Man on Wire, le film étranger Valse avec Bashir. Ils ont honoré David Thewlis pour sa contribution au cinéma britannique.

Guillaume Canet, du dernier vol à la dernière nuit

Posté par vincy, le 22 septembre 2008

Guillaume Canet va devoir jongler avec son agenda. Karim Dridi a confirmé sur Facebook ce week-end que le comédien partagerait l'affiche avec sa compagne, Marion Cotillard, dans Le dernier vol du Lancaster. Annoncé à Cannes, le casting était alors tout juste pressenti. Il s'agira de leur première collaboration depuis qu'ils sont en couple, et depuis 6 ans au cinéma (Jeux d'enfants). Le film est l'adaptation du roman de Sylvain Estibal paru chez Actes Sud en 2004.

Simultanément, huit ans après les films de Danny Boyle et Jerry Schatzberg, Canet retrouvera aussi les plateaux hollywoodiens. Fort de son joli succès estival aux USA avec Ne le dis à personne, il trouvera légitimement sa place dans le casting de Last Night, écrit et réalisé par Massy Tadjedin. Il sera entouré de Eva Mendès, Keira Knightley et Sam Worthington.