Deauville 2015. Orlando Bloom: « Le public français a une approche unique du cinéma »

Posté par kristofy, le 7 septembre 2015

© christophe maulave

Nouvel hommage au Festival du film américain de Deauville. Le beau gosse du début des années 2000, Orlando Bloom, 38 ans, d’origine britannique, a déjà son nom au générique de 3 franchises très lucratives: Le Seigneur des anneaux, Pirates des Caraïbes et Le Hobbit. On le retrouve aussi dans d’autres blockbusters qui curieusement sont tous des films à costumes (sans doute l'envie cachée de voir ses guiboles) : Troie de Wolfgang Petersen, Kingdom of Heaven de Ridley Scott (qui l'enrôla aussi La chute du faucon noir), Les Trois Mousquetaires de Paul W.S. Anderson… Il a eu moins de succès du côté des films dramatiques comme Rencontres à Elizabethtown, Love (et ses petits désastres), ou Zulu, qui fit la clôture de festival de Cannes en 2013.

Bloom souhaite tourner avec Jacques Audiard

Orlando Bloom espère bien s'éloigner de cette première partie de carrière, comme il aimerait bien chasser les paparazzi à ses trousses. OK, il dans dans le 5ème Pirates des Caraïbes- Dead men tell no tales à venir (il y sera surtout au début et à la fin...), et il s’en explique :

« Le Seigneur des anneaux a été une opportunité phénoménale, j’ai été engagé juste après mon école de théâtre, j’en garde un apprentissage inestimable d’avoir travailler avec cette troupe de Peter Jackson, avec Ian McKellen aussi qui viendra à Deauville. Cette trilogie a été un bon point de départ pour ma carrière, et se tourner vers d’autres objectifs est plus compliqué qu’il n’y paraît… C’est un grand honneur de recevoir un hommage de ce festival, le public français a une approche unique et incomparable du cinéma.

Zulu a été une des mes expériences de tournage préférées. Zulu était un film français de Jérôme Salle, tourné en anglais et en Afrique du Sud ce qui était un double challenge pour lui. Zulu représente aussi pour moi l’occasion de prendre un tournant dans ma carrière et de faire des choses différentes. La liste des réalisateurs avec qui j’aimerai un jour tourner est bien trop longue, David Fincher par exempl,e mais tellement d’autres. J’ai appris que Jacques Audiard allait faire son prochain film en langue anglaise (mire notre article du 26 août dernier), j’avais beaucoup aimé Un Prophète et j’aimerai beaucoup travailler avec lui un jour, faites le lui savoir… »

Deauville 2015 : Keanu Reeves et Alison Brie sur les planches

Posté par kristofy, le 14 août 2015

Keanu ReevesLe 41e Festival Américain de Deauville se dévoile progressivement. Après l’annonce de ses films d'ouverture et de clôture et des hommages aux deux réalisateurs Orson Welles et Terrence Malick (avec son dernier film Knight of cups), voici la confirmation de la présence sur les planches de Keanu Reeves et Alison Brie.

Deauville va ainsi rendre un hommage à Keanu Reeves et à sa carrière éclectique, ce qui ne devrait pas manquer de provoquer une standing-ovation vu comme l'acteur a marqué nos souvenirs avec Point break, Speed, Matrix ou encore My own private Idaho, Dracula, Little Buddha

Il a aussi réalisé Man of Tai Chi et produit le documentaire Side by side (à propos des changements du numérique dans le processus de création de film). Keanu Reeves sera là pour présenter le thriller Knock Knock réalisé par Eli Roth (en salles le 23 septembre).

La comédienne Alison Brie est connue alison briedes fans de la série Community comme la petite brunette faussement farouche (elle avait aussi un rôle récurrent dans certains épisodes de Mad Men). Elle sera attendue à Deauville pour accompagner le film Jamais entre amis où elle a un rôle beaucoup plus sexy.

Une autre comédie du même genre sera présentée en avant-première : Crazy Amy (avant sa sortie le 18 novembre) réalisé par Judd Apatow et écrit par Amy Schumer qui joue également le premier rôle. Elle est depuis quelques années la nouvelle vedette comique de la télé américaine avec son show Inside Amy Schumer. Elle est plus connue en France depuis ce printemps avec sa vidéo féministe Last F**kable Day.

Deauville annoncera son programme complet dans une dizaine de jours, ensuite rendez-vous sur les planches du 4 au 13 septembre... et en direct sur Ecran Noir !

Deauville 2015 rend hommage à Orson Welles et Terrence Malick

Posté par MpM, le 7 août 2015

Pour sa 41e édition, le festival de Deauville a décidé de marquer les esprits en rendant hommage à Orson Welles et Terrence Malick, deux "mastodontes" du cinéma américain qui comptent parmi les plus importants de la cinématographie mondiale.

Orson Welles, qui aurait eu cent ans cette année, est considéré comme l'inventeur d'une grammaire cinématographique nouvelle utilisant des innovations techniques comme le recours à la profondeur de champ ou les plongées/contre-plongées. Dans son communiqué, le festival de Deauville mentionne cette citation de Welles, qui pourrait résumer sa vision : "Il ne faut pas être timide avec la caméra. Il faut lui faire violence, la pousser jusque dans ces dernier retranchements, parce qu’elle est une vile mécanique. Ce qui compte, c’est la poésie."

Son film fondateur, Citizen Kane (1941), sera bien évidemment présenté, ainsi que deux de ses films les plus connus : La dame de Shanghai (1948) et La soif du mal (1958). Le documentaire This is Orson Welles de Clara et Julia Kuperberg complétera cette rétrospective pour le moins restreinte.

Terrence Malick, qui demeura pendant plusieurs décennies un cinéaste rare et mystérieux, sera également à l'honneur avec la projection exceptionnelle de ses trois derniers films : Tree of life (palme d'or à Cannes en 2011), A la merveille (2012) et Knight of cups (présenté à Berlin en février dernier et n'ayant pour le moment aucune date de sortie en France).

Là encore, on ne peut que déplorer le choix du festival de ne pas proposer l'intégralité de son oeuvre, ce qui aurait permis au festivaliers de comprendre l'apport de Terrence Malick au cinéma contemporain ainsi que la tournure expérimentale qu'a peu à peu pris sa démarche artistique.

Plus tôt dans la semaine, Deauville avait annoncé ses films d'ouverture et de clôture. On attend désormais de connaître la composition du jury présidé par Benoit Jacquot ainsi que les détails de la sélection.

Deauville 2015 : Everest en ouverture et Sicario en clôture

Posté par kristofy, le 5 août 2015

affiche deauvilleLe Festival Américain de Deauville se prépare à passer le cap de son 41e anniversaire, le rendez-vous est pris du 4 au 13 septembre.

L’année dernière étaient venus sur les planches deauvillaises John McTiernan, Jessica Chastain, Will Ferrell, Ray Liotta, Brian Grazer avec Mick Jagger, Abel Ferrara, Gregg Araki, David Robert Mitchel, Helen Mirren avec Charlotte Le Bon, Anton Corbijn, Mike Cahill avec Astrid Bergès-Frisbey, Frank Miller... ou encore Damien Chazelle avec Miles Teller qui étaient repartis avec le Grand Prix du Jury et le Prix du Public pour Whiplash.

SI l'on ne connaît pas encore les films qui seront en compétition (ils seront annoncés fin août), on sait déjà que  le réalisateur Benoit Jacquot sera le président du jury. Par ailleurs, le film d’ouverture est lui-aussi désormais connu. Il s’agit de Everest de Baltasar Kormakur avec un casting très prestigieux : Jake Gyllenhaal, Keira Knightley, Robin Wright, Josh Brolin, Jason Clarke, Sam Worthington, Emily Watson, John Hawkes…

Une partie de l’équipe du film viendra à Deauville, quelques jours seulement après avoir fait également l'ouverture du festival de Venise. Jake Gyllenhaal sera donc de retour en France quelques mois après avoir été membre du jury de Cannes. On pourra lui souhaiter bonne chance pour les Oscars pour son rôle physique dans La Rage au ventre au cinéma depuis le 22 juillet ! Quant à Everest, il sera en salles le 23 septembre.

Autre annonce de la part du festival, le film de clôture sera Sicario de Denis Villeneuve (avec Emily Blunt, Benicio Del Toro, Josh Brolin) que l'on avait découvert en compétition à Cannes. Il sortira pour sa part le 7 octobre.

Enfin, un regard sur les films de la rentrée laisse deviner quelles avant-premières pourraient se tenir à Deauville : Life de Anton Corbijn (avec Robert Pattinson), Prémonitions (avec Anthony Hopkins, Colin Farrell), Queen of Earth de Alex Ross Perry (avec Elisabeth Moss), Knock Knock de Eli Roth (avec Keanu Reeves), le documentaire N.W.A - Straight Outta Compton… Et pourquoi pas aussi Anomalisa de Charlie Kaufman et Duke Johnson et Equals de Drake Doremus (avec Kristen Stewart, Nicholas Hoult et Guy Pearce) ?

On peut en tout cas déjà révéler qu’il y aura bien en compétition Les Chansons que mes frères m'ont apprises de Chloé Zhao (déjà à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, et sortie le 9 septembre), et aussi une avant-première de la comédie Jamais entre amis (avec Jason Sudeikis et Alison Brie, sortie aussi le 9 septembre).

La bande-annonce d'Everest, présenté en ouverture :

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41e Festival du Cinéma Américain de Deauville
Du 4 au 13 septembre.
Renseignements sur le site de la manifestation

2014: les 10 actualités les plus consultées de l’année

Posté par vincy, le 3 janvier 2015

kristin scott thomas

Voilà dix actualités qui ont intrigué plus que les autres. La variété des sujets fait plaisir. A Ecran Noir, on n'aime pas les étiquettes. Politique ou économique, people ou cinéphilique, on note quand même chez vous, lecteurs, un goût prononcé pour ce qui peut révolter et passionner. On reste suspendu à la décision de Kristin Scott Thomas, attentif à l'avenir des studios de Bry-sur-Marne, inquiet de la disparition de festivals, observateurs des nouveaux équilibres mondiaux du cinéma, et mobilisé pour défendre tous ceux qui sont victimes de régimes oppresseurs.

  1. Kristin Scott Thomas change de vie: "Je me suis dit tout d'un coup que ne pouvais pas faire face à un autre film"
  2. Cannes 2014, les prétendants: Les trop nombreux espoirs du cinéma français
  3. Des propositions pour promouvoir le cinéma en Afrique francophone
  4. Benjamin Biolay et Olivia Ruiz sur la Croisette
  5. Le festival du film asiatique de Deauville annulé en 2015
  6. Trois films pour redécouvrir Bo Widerberg
  7. Les studios de Bry sur Marne victimes de la spéculation immobilière
  8. Les relations ambivalentes entre la Chine et Hollywood
  9. Mobilisation pour la réalisatrice iranienne Mahnaz Mohammadi
  10. Trop de films français? Le point de vue de 5 personnalités

Le Festival du film asiatique de Deauville annulé en 2015

Posté par vincy, le 18 novembre 2014

"Les contraintes financières liées essentiellement à l'insuffisance des financements publiques (à l'exception de celui de la ville, principal partenaire) et privées nous amènent à le reformater, le modifier, le réorganiser" explique le communiqué du Public Système Cinéma pour justifier l'absence d'une 17ème édition du Festival du film asiatique de Deauville en 2015. Le Public Système Cinéma organise plusieurs festivals dont celui du Festival du film américain toujours à Deauville, qui lui-même est fragile.

Dans Le Figaro, Bruno Barde, patron de la manifestation précise que "Cela fait des années que nous produisons à perte, malgré la qualité de talents présents chaque année. Nous cherchons d'autres partenaires, mais dans la culture, il s'agit surtout de sponsors privés." L'annulation est temporaire. Une année 2015 sans ce festival.

Selon lui, "Le cinéma asiatique demeure un marché difficile, qui ne représente qu'1% des entrées en France. La réalité économique nous rattrapent. (...) La décision a été unanime entre les différents partenaires: la ville de Deauville, le Centre International de Deauville et nous."

"Plus personne ne soutient ce qui est exigeant de nos jours. Tout le monde confond notoriété et talent"

Mais Bruno Barde ne veut pas y voir qu'une affaire d'argent. A juste titre, dans l'entretien, il déplore "qu'on ne parle que de Nabilla ou de vedettes" à la télévision. "Malheureusement, un réalisateur comme Kurosawa ne reste connu que par les spécialistes. L'Asie produit énormément: Hong Sangsoo, Park Chan-Wook... Les médias ne parlent que de Takeshi Kitano et de Wong Kar Waï! Et encore... Le problème, mais cela ne devrait pas en être un, c'est que le cinéma asiatique ne se repose pas sur des vedettes." Et il ajoute : "Plus personne ne soutient ce qui est exigeant de nos jours. Tout le monde confond notoriété et talent. Le premier est constamment honoré. Si le talent se voyait soutenu, nous aurions plus de publicité et donc plus de sponsors. Malheureusement, le talent passe à la trappe."

De plus en plus de festivals sont fragilisés depuis la crise de 2007/2008. A commencer par Paris Cinéma dans la capitale. Et les sponsors privés préfèrent se concentrer sur les gros événements (récemment le Festival de Cannes a signé un contrat pluri-annuel avec le groupe de Pinault, Kering).

Si le cinéma asiatique disparaît de la côte normande, on peut toujours se consoler: le plus grand événement du genre en Europe, le Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul tiendra sa 21ème édition du 10 au 17 février prochain.

Deauville 2014 : avec Get on up, James Brown ressuscite

Posté par kristofy, le 13 septembre 2014

tate taylor Chadwick Boseman deauville 2014 © christophe maulave

Après Tina Turner et Ray Charles, c’est une autre parrain de la soul music auquel le cinéma s'intéresse : James Brown. Get on up sera-t-il un nouveau succès du producteur oscarisé Brian Grazer?

Get on up est coproduit par Mick Jagger et par Brian Grazer. Ils sont venus sur les planches avec le réalisateur Tate Taylor (La couleur des sentiments) et l’acteur Chadwick Boseman (42, lire notre actualité du 28 août 2013) :

mick jaeger @ christophe maulave ecrannoir.frMick Jagger : Il y a plusieurs scénarios de biopic sur les Rolling Stones que j’ai lu, mais ils sont tous horribles, ça ne va pas se faire...  James Brown est quelqu’un que j’admirai quand j’étais jeune, je l’ai rencontré plusieurs fois très tôt. Je l’ai vu aussi en concert à l’Apollo et il savait contrôler le public en sachant à quelques moments chanter une ballade ou du funk très rythmé. J’ai parlé des états dans lesquels on se sent sur scène en concert avec Chadwick et Tate...

Chadwick Boseman : J’ai beaucoup écouté sa musique, j’ai aussi lu des biographies. Entre le moment où j’ai été engagé pour ce rôle et le tournage il s’est écoulé deux mois, deux mois entre septembre et novembre de préparation avec des heures de cours de danse. Une fois le tournage commencé, il y avait encore des entrainements pour la danse et la gestuelle.

Tate Taylor : Je recherche des bonnes histoires avant tout, c’est ce qui m’intéresse. En effet mon film précédent, La couleur des sentiments, parlait de ségrégation,  et c’est aussi une thématique de Get on up mais c’est un hasard. James Brown est d’abord un personnage magnifique à raconter. Je voulais m’intéresser en particulier sur ce garçon à l’enfance difficile devenu un homme célèbre, et aussi, en même temps, sur la part des restes du caractère de son enfance chez cet adulte. Pour les différentes façons d’attester de la véracité des faits dans un film, il y a différents trucs comme une voix-off ou des coupures de journaux. Mon idée était d'insérer des plans en aparté où James Brown s’adresse directement au spectateur.

brian grazer deauville 2014 © christophe maulaveBrian Grazer : On voulait être autant que possible authentique et précis à propos de sa vie et de ce qu’il a accompli avec sa musique. On voulait aussi éviter que le récit soit quelque chose de trop attendu ou de trop prévisible dans cette célébration de James Brown.

Deauville en a profité pour rendre un hommage à Brian Grazer. On lui doit des films tels que Splash, Backdraft, Apollo 13, La Rançon, Le Grinch, Un homme d’exception, Da Vinci code de Ron Howard (ils sont associés depuis 1986), Les Doors de Oliver Stone, 8 Mile de Curtis Hanson, American Gangster de Ridley Scott, L’échange de Clint Eastwood, Restless de Gus Van Sant, The Good Lie de Philippe Falardeau (qui est en compétition à Deauville)…

Deauville 2014 : Hommage à Will Ferrell

Posté par kristofy, le 12 septembre 2014

will ferrell © christophe maulaveSa tête malicieuse sur un grand corps d’adulte véhicule un humour potache dans la comédie américaine depuis plus d’une dizaine d’années, d’abord à la télévision puis au cinéma. Will Ferrell est devenu un humoriste qui amuse les spectateurs mais aussi beaucoup de comédiens, dont certains sont rassemblés d’ailleurs lors d’une anthologique scène de combat dans Légendes Vivantes, la suite des aventures de son personnage de Ron Burgundy présentateur vedette.

Culte et même adulé par les hipsters comme par les cinpéhiles, Will Ferrell a reçu l’hommage du festival de Deauville avec la facétie qu’on lui connaît dans ses films : il a traversé la salle en zig-zag en passant par une rangée de spectateurs, distribuant des poignées de main avant de monter sur scène, puis il a fait l’inventaire des mots français qu’il connaissait et a commencé à chanter ‘Sur le pont d’Avignon’…, et, plus sérieusement, il a reçu humblement son trophée en signalant qu’il est rare qu’un prix récompense la comédie.

Ensuite, l'acteur-trublion est revenu sur sa carrière devant les journalistes :

Quelles ont été vos influences comiques ?
Quand j’étais enfant, je regardais tout ce que je pouvais en terme de comédie à la télévision, comme le Johnny Carson show, Jerry Seinfeld, Bill Cosby; aussi Bill Murray, Dan Ackyrod, John Belushi… Ensuite j’ai fait partie d’une troupe déjà réputée sur scène, et j’ai intégré la télévision avec le Saturday Night Live. Je crois que Adam McKay a peut-être été engagé le même jour que moi, lui était auteur de sketchs sur cette émission et moi acteur : depuis on a fait plein de film ensemble avec lui à la réalisation.

Quelle a été la première personne à vous dire que vous êtes drôle ?
Un agent de police ?... Je me souviens qu'à l’école, je faisais bien marrer les autres, mais sans être non plus le genre de clown qui recherche toute l’attention. Je me souviens de quelques scènes de stand-up où personne ne riait. On ne sait jamais ce qui marche ou pas en terme d’humour.  Je pense que n’importe quel comique se sent chanceux de voir qu’il est drôle pour un public.

Quel est le film dont vous êtes le plus fier ?
Je suis très fier de Casa de mi padre qu’on a tourné entièrement en espagnol, et de tous les films qu’on a faits avec Adam McKay. Et du film L’incroyable destin d’Harold Crick où j’ai un rôle plus dramatique. Et de mon spectacle sur scène à Broadway ‘You’re welcome in America - A final night with George W Bush’ pour lequel j’ai été nommé aux Tony awards et aux Emmy awards. Je suis fier de revendiquer des films que j’ai faits, chaque expérience a été unique.

Quel est votre rapport aujourd’hui avec ‘Funny or Die’ et Twitter ?
Avec Adam McKay, on a fait le site ‘Funny or Die’ comme une plateforme idéale pour que les nouveaux talents auteurs-acteurs-réalisateurs se testent, s'il n’y a pas beaucoup de nombre de connexions, c’est sans conséquence. C’est un bon moyen de mettre très vite un sketch sur internet. Beaucoup de jeunes ont pu se faire remarquer et trouver du travail dans les médias. Je n’ai pas de temps pour twitter en fait. Il y a un compte ‘Not Will Ferrell’ qui n’a absolument rien à voir avec moi, ça fait bizarre que quelqu’un d’autre essaie de m’imiter.

Deauville 2014 : Hommage à Ray Liotta

Posté par kristofy, le 10 septembre 2014

Ray LiottaIl a les yeux bleus revolver et souvent le regard qui tue dans ses films, mais à Deauville il est arrivé avec une gentillesse désarmante et une classe folle : l'acteur Ray Liotta a reçu un hommage de la part du Festival.

A la fin des années 80, trois films installent durablement sa présence animale dans le cinéma américain :  Dangereuse sous tous rapports de Jonathan Demme (hors compétition au festival de Cannes en 1987), Jusqu'au bout du rêve de Phil Alden Robinson en 1989, et Les Affranchis de Martin Scorsese en 1990. Dès lors, il sera souvent un gangster violent ou un flic violent mais pas seulement : Copland, Beautées empoisonnées, Narc, Identity, Revolver, Droit de passage, The place beyond the pine, The iceman, et bientôt en salles Sin City-j’ai tué pour elle...

Ray Liotta a profité de son passage à Deauville pour revenir sur sa carrière devant les journalistes :

Est-ce qu’il y a des cinéastes avec qui vous aimeriez travailler ?
Plusieurs noms me viennent à l’esprit, quel que soit le scénario d’ailleurs, comme Woody Allen, Francis Ford Coppola s'il refait un film, Paul Thomas Anderson, chez vous Luc Besson aussi…

Quel a été le rôle qui a été votre challenge le plus difficile ?
Ce n’est pas un rôle en particulier, mais plutôt le film Les Affranchis pour des raisons personnelles. A l'époque, ma mère était souffrante et elle est décédée au milieu de ce tournage. Je me dis heureusement qu’il y a eu ce tournage-là pour m’accompagner durant cette période difficile.

Quelles ont été vos références où vos modèles ?
Quand j’étais étudiant en art dramatique, je regardais beaucoup les nouveaux acteurs qui étaient sur les écrans, comme Gene Hackman, Robert Duval, Robert De Niro, Al Pacino, Anthony Hopkins. Ça a été un bonheur plus tard de travailler avec certains d’entre eux qui ont été un peu mes mentors sans qu’ils le sachent.

Seriez-vous intéressé par jouer dans une série télévisée ?
Le cinéma américain est, disons-le, moins bon aujourd’hui qu'avant, et il y a quelques séries très intéressantes, j’ai déjà participé à des projets pour la télé. L’avantage d’un rôle dans une longue série, c’est que ça enlève l’anxiété de se demander quel sera la prochain film auquel on pourrait participer. Mais le plus important pour moi est plutôt qu’on me propose des rôles très différents les uns des autres, comme par exemple cette suite de Sin City-j’ai tué pour elle. Récemment j’ai eu un rôle où je suis un prêcheur évangéliste et où le méchant ce n’est pas moi, mais Dieu, dans un film qui vient juste de sortir aux USA (The Identical ), et un autre film où je danse avec des marionnettes (Muppets Most Wanted), et c’était amusant.

Deauville 2014 : Hommage à John McTiernan

Posté par kristofy, le 8 septembre 2014

john mc tiernamLe Festival du Cinéma Américain de Deauville célèbre ses 40 ans, et c'est au tour du réalisateur John McTernan de recevoir un hommage.

C'est lui qui en 4 ans aura redonné ses lettres de noblesse au genre du film d'action avec des films à la fois spectaculaires et novateurs : Predator en 1987 avec Arnold Schwarzenegger contre un monstre extraterrestre invisible dans la jungle, Piège de cristal en 1988 avec Bruce Willis contre un commando de malfaiteurs dans un gratte-ciel, et A la poursuite d'Octobre Rouge en 1990 avec Sean Connery contre les Soviétiques et les Américains dans un sous-marin.

C’est en 1986 qu'il met en scène son premier long-métrage Nomads avec Pierce Brosnan (qu’il retrouvera ensuite, comme Sean Connery et Bruce Willis) dans lequel on découvrait d’inquiétants spectres sans presque aucune scène d’action. L’année suivante, donc, sa carrière est lancée avec trois énormes succès. Après, il connaîtra diverses infortunes avec des échecs critique et/ou public comme Medicine Man, Rollerball, Basic, Le 13e guerrier, mais aussi des films restés mémorables : Last action hero, Une journée en enfer, L'affaire Thomas Crown... Après une mésaventure judiciaire qui l'a conduit à faire un séjour en prison, il est désormais libre et travaille sur un nouveau film qui pourrait être celui de sa renaissance.

Après l’hommage à Deauville, John McTernan sera invité à la Cinémathèque française à Paris qui propose une rétrospective de ses films ainsi qu’une rencontre avec le public (les 10, 12 et 13 septembre). Une masterclass a aussi été organisée durant ce festival avec différents extraits de films, comme par exemple la mise en parallèle d’une longue séquence de hold-up sophistiqué mis en scène depuis deux points de vue différents à la fois dans Une Journée en enfer (dans la rue et à l’intérieur de la banque) et L'affaire Thomas Crown (dans le musée et dans la salle de surveillance vidéo), film qui est d’ailleurs l’un de ses préférés rétrospectivement.

Il est également revenu sur deux de ses plus grands succès : A la poursuite d’Octobre rouge et Piège de cristal. Florilège :

A la poursuite d’Octobre rouge
"La scène d’ouverture est un gros plan sur les yeux de Sean Connery puis l’image fait un zoom arrière et on le découvre à la tête d’un imposant sous-marin sur l’océan… presque tout le reste du film se passe sous l’eau, en intérieur. Le film ne pouvait être pris au sérieux que si on prenait au sérieux l’existence de ce sous-marin, il a fallu le construire pour tourner en hélicoptère au-dessus et qu’on le voit en entier. A l’époque il n’y avait pas les effets spéciaux nécessaires pour rendre crédible ça autrement que de le construire en vrai, heureusement la production a accepté ce coût important pour cette scène d’introduction."

Piège de cristal
"Hollywood n’était pas encore prêt à démordre de ses principe de montage, ça ne se faisait pas à l’époque de faire un raccord d’un plan en mouvement avec un autre plan en mouvement, j’ai dû chercher un monteur ouvert à cette idée et doué, et ça a bien fonctionné. Quand quelque chose avec une intuition de justesse se heurte à une logique établie, cela est intéressant. Le cinéma est encore un art jeune, d’ailleurs ces dernières années ont vu bien des nouvelles manières de lier des images à d’autres. Les théories des manuels sur la place de la caméra pour filmer telle ou telle situation sont parfois à laisser de côté, le plus simple c’est que la caméra est là où le personnage est. Le genre de film d’action ou film de suspense vise à faire adhérer le spectateur au point de vue du héros, il est nécessaire de faire vivre le spectateur avec ce héros. Je m’abstiendrai de dire ce que je pense des derniers films de la franchise Die Hard…"