Le 67e Festival international du film de San Sebastián (SSIFF) s'est achevé sur la consécration, Pacificado (Pacified) film produit par le réalisateur américain Darren Aronofsky. Le jury du réalisateur britannique Neil Jordan a également récompensé Proxima d'Alice Winocour avec le Prix spécial du jury. Hors normes, le nouveau film d'Olivier Nakache et d'Eric Toledano a obtenu le convoité Prix du public.
Par ailleurs, comme chaque année, la FIPRESCI a choisi le meilleur film de ses douze derniers mois. La critique internationale a opté pour Roma, d'Alfonso Cuaron.
Pacificado, réalisé par Paxton Winters, est une histoire de lutte de pouvoir au sein d'un gang dans une favela de Rio de Janeiro, "pacifiée" par la police en raison des Jeux Olympiques de 2016. Coquille d'or, prix du meilleur acteur pour le Brésilien Bukassa Kabengele, prix de la meilleure photographie, il a dominé la compétition, le film a été tourné dans la favela de Morro dos Prazeres, où vit le réalisateur, dans des conditions très difficiles - alternant fusillades et descentes de police - mais avec la complicité des riverains.
En compétition, le festival avait notamment sélectionné les derniers films de Roger Mitchell, Louise Archambault, Alejandro Amenabar et Guillaume Nicloux. Les festivaliers ont pu aussi voir Cuban Network d'Olivier Assayas, Les Misérables de Ladj Ly et Parasite de Bong Joon-ho.
San Sebastian a également honoré avec trois Prix Donostia l'actrice espagnole Penélope Cruz, le réalisateur franco-grec Costa Gavras et l'acteur canadien Donald Sutherland.
Le palmarès
Conque d'or du meilleur film: Pacificado de Paxton Winters Prix spécial du jury: Proxima d’Alice Winocour Conque d'argent du meilleur réalisateur: Aitor Arregi, Jon Garaño et Jose Mari Goenaga pour Las trinchera infinita Conque d'argent de la meilleure actrice: Nina Hoss pour L’audition (Das Vorspiel) d’Ina Weiss ; Greta Fernández pour La hija de un ladrón de Belén Funes Conque d'argent du meilleur acteur: Bukassa Kabengele pour Pacificado de Paxton Winters Prix du jury de la meilleure photo: Laura Merians pour Pacificado de Paxton Winters Prix du jury du meilleur scénario: Luiso Berdejo et Jose Mari Goenaga pour Las trinchera infinita d’Aitor Arregi, Jon Garaño et Jose Mari Goenaga Prix du nouveau réalisateur: Algunas bestias de Jorge Riquelme Mention spéciale: Sestra de Svetla Tsotsorkova
Prix du public de San Sebastián et de la ville de Donostia: Hors normes d’Olivier Nakache et Éric Toledano
Prix du public du meilleur film européen: Sorry We Missed You de Ken Loach
Prix Horizontes: De nuevo otra vez de Romina Paula Mention spéciale: La bronca de Diego Vega et Daniel Vega
Prix Zabaltegi-Tabakalera du meilleur long métrage: Ich war zuhause, aber d’Angela Schanelec Mention spéciale:Les enfants d’Isadora de Damien Manivel
Prix de la Fipresci: Las trinchera infinita d’Aitor Arregi, Jon Garaño et Jose Mari Goenaga
Prix Irizar du meilleur film basque: Las trinchera infinita d’Aitor Arregi, Jon Garaño et Jose Mari Goenaga Mention spéciale: Glittering Misfits d'Iban del Campo
Prix de la coproduction espagnole: Nuestras madres de César Díaz
Prix TVE un autre regard: Que sea ley de Juan Solanas
Prix TCM de la jeunesse: Las buenas intenciones d’Ana Garcia Blaya
Prix Signis : Rocks de Sarah Gavron Mention spéciale: Proxima d’Alice Winocour
Une affaire de famille de Hirokazu Kore-eda, Palme d'or au dernier festival de Cannes, fera l'objet d'une sortie en librairie. En effet, le scénario du film, traduit en français, sera disponible le 21 novembre chez l'éditeur JC Lattès. Le Pacte sortira le film le 12 décembre.
Depuis sa récompense suprême à Cannes, le mélodrame familial connaît un parcours glorieux. Pour la deuxième fois, Hirokazu Kore-eda représentera son pays aux Oscars, après Nobody Knows (2004). Le film a en effet été choisi pour représenter le Japon pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère, malgré l'accueil plutôt froid du gouvernement de Shinzo Abe, régulièrement critiqué par le réalisateur. Le Premier ministre japonais voit plutôt d'un mauvais œil que le film nippon de l'année montre un Japon méconnu, celui des exclus et des marginaux.
Côté box office, le cinéaste est aux anges: le film a récolté 38M$ au box office japonais, ce qui en fait le 7e succès de l'année à date, surclassant les Avengers et à égalité avec Les Indestructibles 2 et Mission:Impossible - Fallout. En Chine, le film a rapporté 14M$ en un mois, soit un record pour un film japonais non animé.
Le film tourne désormais dans les festivals. Après Telluride cette semaine, il sera présenté à Toronto puis au Festival de New York. Il a aussi remporté le prix du meilleur film international au festival de Munich fin juin. Le réalisateur sera par ailleurs honoré au prochain Festival de San Sebastian.
Prolifique, Kore-eda va tourner cette automne son prochain film, La vérité sur Catherine (The Truth), avec Catherine Deneuve, Juliete Binoche, Ludivine Sagnier et Ethan Hawke.
Le Prix Donostia du 66e Festival international du Film de San Sebastian sera décerné au réalisateur japonais Hirokazu Kore-eda, récemment sacré par une Palme d'or à Cannes pour Une affaire de famille (Shoplifters). La plus haute distinction du festival, honorifique, lui sera remise lors de la projection de ce film. Le film sortira le 12 décembre en France.
San Sebastian a accueilli 9 autres fois les films du cinéaste japonais: Wandafuru raifu / After Life (1998), Hana yori mo naho / Hana (2006), Aruitemo auritemo / Still Walking (2008) et Kiseki / I Wish (2011), prix du meilleur scénario, en sélection officielle, ainsi que Nochi-no-hi / The Days After (2011), Soshite chichi ni naru / Like Father, Like Son (2013), Umimachi Diary / Our Little Sister (2015), Umi yori mo mada fukatu / After the Storm (2016) er Sandome no satsujin / The Third Murder (2017) en séances spéciales.
Like Father, Like Son et Our Little Sister ont tous deux reçu le prix du public au Festival.
Hirokazu Kore-eda succède à Agnès Varda pour ce prix.
James Franco a été consacré par le jury du Festival de San Sebastian pour son long métrage The Disaster Artist, en lui décernant le Coquillage d'Or (Concha de Oro) du meilleur film.
Le film marque ainsi un point pour les Oscars après sa présentation (en version inachevée) au South by Southwest Film Festival au printemps puis en version complète à Toronto (où il a été l'un des films les plus appréciés). James Franco sort de ses films intellos ou expérimentaux avec cette comédie qui retrace le tournage du film culte The Room de Tommy Wiseau, considéré comme un des pires de l'histoire du cinéma par la critique et pourtant prix du public au New York International Independent Film & Video Festival. Echec au box office, le film est devenu culte grâce à ses défauts. Franco a été séduit par la folie et le rêve de Tommy Wiseau, rejeté par Hollywood, et déterminé à faire son film.
The Disaster Artist, qui doit sortir en décembre aux Etats-Unis, réunit une myriade de vedettes aux côtés de James Franco: Alison Brie, Kristen Bell, Zac Efron, Dave Franco, Adam Scott, Bryan Cranston, Josh Hutcherson, Seth Rogen et Sharon Stone.
Marcela Said récompensée à San Sebastian et à Biarritz
Le jury de cette 65e édition, présidé par John Malkovich, entouré de Dolores Fonzi, Jorge Guerricaechevarria, William Oldroyd, Emma Suárez, André Szankowski et Paula Vaccaro, a aussi distingué l'Argentine Anahi Berneri, pour son film Alanis, qui devient la première femme à recevoir le prix de la mise en scène, film également récompensé par le prix d'interprétation féminine pour Sofia Gala Castiglione, le Roumain Bogdan Dumitrache comme meilleur acteur pour son rôle dans Pororoca de Constantin Popescu, le film espagnol Handia (prix spécial du jury), le film argentin Una especie de familia (prix du scénario, et par ailleurs prix d'interprétation masculine au Festival de Biarritz ce week-end) et le film allemand Der Hauptmann (The Captain) (meilleure image). Le jury a attribué une mention spéciale à l'actrice belge Anne Gruwez (Ni juge, ni soumise).
Par ailleurs, dans la section Horizontes Latinos, le jury d'Angela Molina a décerné son prix du meilleur film latino-américain à Mariana (Los Perros) de la réalisatrice chilienne Marcela Said, film sur la dictature d'Augusto Pinochet, également récompensé à Biarritz avec le prix du jury.
Deux films primés à Venise plébiscités par le public
Le prix Nouveaux Talents a récompensé la française Marine Francen pour Le semeur. Le prix du public a plébiscité Three Billboards outside Ebbing, Missouri de Martin McDonagh (qui avait reçu le prix du scénario à Venise et le prix du public à Toronto). Le public a aussi voté pour Jusqu'à la garde de Xavier Legrand à titre de meilleur film européen (après le prix de la mise en scène et le prix du meilleur premier film à Venise). Les deux films devancent Borg/McEnroe et La villa de Robert Guédiguian. Les spectateurs de San Sebastien ont moins aimé Call me by your name, 120 battements par minute, Happy End, Le musée des merveilles, Beautiful Day, The Florida Project, Faute d'amour ou The Big Sick, pourtant très appréciés et même primés à Sundance, Berlin ou Cannes. Mais le film qui a suscité le plus de rejet est Mother! de Darren Aronofsky.
Enfin, le prix FIPRESCI de la critique internationale a préféré le film espagnol Life and Nothing More de Antonio Méndez Esparza
San Sebastian a aussi honoré trois artistes avec un prix Donostia : Ricardo Darin, Monica Bellucci et Agnès Varda.
Le titre international est un peu abusif car dans le roman original de Liu Zhenyun (Je ne suis pas une garce, 2015), il est fait référence à Pan Jinlian qui est un personnage mythologique ayant conspiré avec son amant pour assassiner son mari. Son nom est désormais utilisé en Chine pour désigner une femme indigne, infidèle ou débauchée. L’utilisation du nom d’Emma Bovary est plutôt abusif, dans la mesure où l’héroïne de Flaubert tient plus de la femme fantasque empêtrée dans une vie monotone que de la dévergondée assoiffée de sang.
Fresque ironique
Le film se passe sur plus d'une dizaine d'années et met en scène l'héroïne Li Xuelian qui multiplie les procès pour recouvrer son honneur perdu. A l'origine de l'histoire, il y a un divorce blanc contracté par l'héroïne et son mari dans le but d'obtenir un deuxième logement. Mais l'homme volage en profite pour se remarier avec une autre. Bafouée et meurtrie, Li Xuelian se porte alors en justice pour faire reconnaître qu'il s'agissait d'un faux divorce. Son idée est de se remarier avec son ex-mari puis de divorcer à nouveau, cette fois-ci sans ambiguïté. Son combat est évidemment dérisoire, destiné à plonger le spectateur dans l'étonnant labyrinthe judiciaire chinois.
Satire sociale
Le film accompagne Li Xuelian dans des tribulations judiciaires qui oscillent entre l’absurdité et la farce. La jeune femme remonte en effet la hiérarchie locale (du juge au préfet) pour faire entendre ses doléances, et multiplie les procès et les recours. Ces rouages un peu grippés dévoilent le portrait d'une Chine en pleine mutation judiciaire dans laquelle les responsables sont terrorisés par une simple femme en quête de justice. Le film balance ainsi entre un registre volontairement comique (le harcèlement insidieux de l’héroïne envers les officiels devient une sorte de running gag, et son indéfectible ténacité en est presque comique) et une touche nettement plus sombre quand son acharnement la conduit en prison, et gâche toute son existence.
Cadre rond
En plus d’une esthétique très soignée qui évoque la peinture traditionnelle chinoise, Feng Xiaogang recourt à un cadre circulaire pendant presque la totalité du film. Ce procédé empêche évidemment tout gros plan sur les personnages, et donne le sentiment au spectateur d’être un voyeur observant chaque scène à travers un télescope. Comme l’héroïne, il n'a pas une bonne vision d’ensemble, puisque tout ce qui est hors du cercle lui échappe. C’est uniquement lorsqu’elle parvient à Pékin que son horizon s’élargit (momentanément), et avec lui le cadre.
Fan BingBing
C’est Fan BingBing, aperçue auparavant dans des superproductions chinoises comme Bodyguards and assassins ou Shaolin ainsi que dans l’univers des XMen (Days of future past) qui incarne avec justesse et vitalité le cette Antigone des temps modernes. Le drame qu’elle traverse, et dont on connaîtra seulement à la fin toutes les facettes, atteint physiquement le personnage qui n'est plus que l'ombre d'elle-même à la fin du film.
Récompenses
I am not Madame Bovary a reçu le prix de la critique internationale au Festival de Toronto et le Coquillage d'or du meilleur film ainsi que le coquillage d'argent de la meilleure actrice à San Sebastian. Il a également été distingué par trois Asian Awards dont meilleur film et meilleure actrice et par le Golden horse de la meilleure actrice.
Nocturama de Bertrand Bonello (San Sebastian, compétition), Le fils de Joseph d'Eugène Green (Berlin, Forum), Rester vertical d'Alain Guiraudie (Cannes, compétition), L'avenir de Mia Hansen-Love (prix de la mise en scène à Berlin), Frantz de François Ozon (Venise, compétition), La mort de Louis XIV d'Albert Serra (Cannes, hors compétition), Le bois dont les rêves sont faits documentaire de Claire Simon (Locarno, hors compétition) sont les films nommés au prix Louis-Delluc 2016. Une sélection pour le moins radicale et très "auteuriste", pointue et exigeante.
Qui succédera à Fatima, de Philippe Faucon, qui avait réussi le doublé avec le César du meilleur film? Le lauréat sera connu le 14 décembre. En tout cas, aucun des cinéastes sélectionnés n'a été récompensé par le Delluc dans le passé. En revanche, Eugène Green en 2001 et Mia Hansen-Love en 2007 ont reçu le Prix Louis-Delluc du premier film.
Le 64e Festival du Film de San Sebastian qui se déroulait du 16 au 24 septembre s'est achevée avec la révélation du palmarès. Le jury présidé par Bille August (deux fois palme d'or) était composé de Anahi Berneri, Esther García, Jia Zhang-ke, Bina Daigeler, Matthew Libatique et Nadia Turincev. La compétition du plus grand festival espagnol souffre toujours d'un manque d'avant-première mondiale voire européenne. De nombreux films, et notamment parmi les lauréats, avaient déjà été présentés (et primés) à Toronto.
La Coquille d'or a récompensé le film chinois de Xiaogang Feng, I am not Madame Bovary, déjà primé à Toronto comme meilleur film dans la section Présentations spéciales. Le film reçoit également le prix de la meilleure actrice pour Fang Bingbing (aperçue dans X-Men: Days of Future Past et qui s'offre ainsi son premier grand prix dans un festival occidental).
Le cinéma asiatique n'est pas en reste puisque le vénérable cinéaste sud-coréen Hong Sang-soo, repart avec la Coquille d'argent du meilleur réalisateur pour son dernier film à date, Yourself and Yours.
Les films espagnols et latino-américains se sont partagés les autres récompenses: meilleur acteur pour l'espagnol Eduard Fernandez (déjà deux fois consacré aux Goyas) dans Smoke & Mirrors, prix spécial du jury pour l'Argentin El Invierno (L'hiver) d'Emiliano Torres (ex-aequo avec Jätten (The Giant) du Suédois Johannes Nyholm). El Invierno est aussi distingué pour son image avec le prix de la meilleure photo pour Ramiro Civita. Enfin le prix du scénario est revenu aux espagnols Isabel Pena et Ricardo Sorogoyen pour leur thriller Que Dios nos perdone (Que Dieu nous pardonne).
Notons, hors jury, quelques autres prix: la cinéaste grecque Sofia Exarchou a reçu celui du Nouveau Cinéaste pour Park tandis que le jeune français Morgan Simon héritait d'une mention spéciale pour Compte tes blessures (avec Kevin Azaïs).
Deux prix du public ont plébiscité deux films cannois: la Palme d'or pour commencer puisque Moi, Daniel Blake de Ken Loach a été choisi par les festivaliers. Dans la catégorie du film européen, le public a choisi Ma vie de courgette, le film d'animation de Claude Barras, déjà consacré à Annecy et Angoulême, candidat suisse aux Oscars et coup de cœur de la Quinzaine des réalisateurs en mai.
Le film de Maysaloun Hamoud, Bar Bahr (In Between), déjà honoré à Toronto en tant que meilleur film asiatique, a reçu deux prix: le prix de la jeunesse et le prix TVE d'un autre regard.
Le film islandais Sparrows de Runar Runarsson a remporté la Coquille d'or du meilleur film au Festival international du film de San Sebastian. Le deuxième long métrage du cinéaste (Volcano, son premier film, avait été présenté à la Quinzaine des réalisateurs en 2011), a remporté les faveurs d'un jury présidé par l'actrice Paprika Steen qui a fait la part belle au cinéma francophone.
Ainsi Evolution de Lucile Hadzihalilovic a été distingué par un Prix spécial du jury et le prix de la meilleure photographie ; Joachim Lafosse a récolté la Coquille d'argent du meilleur réalisateur pour Les chevaliers blancs ; et 21 nuits avec Pattie, le nouveau film des frères Larrieu, est reparti avec le prix du meilleur scénario. Il faut ajouter le prix du meilleur nouveau réalisateur pour Rudi Rosenbeg avec Le nouveau.
Comme à Berlin, Cannes et Venise, le cinéma latino-américain a fait une razzia dans le palmarès, tous prix confondus. Paulina de l'argentin Santiago Mitre a ainsi reçu le prix jeunesse, le prix Horizontes et le Prix TVE "Another Look". Pour son film El Apostata, l'uruguayen Federico Veiroj a été récompensé d'une mention spéciale du jury et du Prix Fipresci de la critique internationale. Le chilien Sebastian Brahm avec La vie sexuelle des plantes a reçu l'une des mentions spéciales dans la catégorie prix du nouveau réalisateur. Lion d'or à Venise, Desde Alla, du vénézuélien Lorenzo Vigas, a aussi été eut les honneurs d'une mention spéciale dans le palmarès du Prix Horizontes, tout comme le mexicain Julio Hernandez Cordon pour Je te promets l'anarchie. Caméra d'or à Cannes, La tierra y la sombra du colombien César Augusto Acevedo a rajouté dans sa liste de prix glanés sur la Croisette celui de la Coopération espagnole.
Parlant d'Espagne, le cinéma du pays n'était pas absent. Les prix d'interprétation ont été squattés par les films espagnols. La cubaine Yordnaka Ariosa a été élue meilleure actrice pour son rôle dans El Rey de la Habana d'Agusti Villaronga. Côté acteurs, le prix a été partagé entre l'espagnol Javier Camara et l'argentin Ricardo Darin pour leur duo dans Truman, mélo sur fond d'amitié et de maladie, du catalan Cesc Gay. Truman a aussi gagné le prix Zinemaldia Feroz.
Les deux prix du public se sont partagés entre deux films en compétition à Cannes: le japonais Notre petite soeur d'Hizokazu Kore-eda a reçu le plus de suffrages et Mountains May depart du chinois Jia Zhang-ke a été choisi en tant que film européen (c'est une coproduction française).
Enfin, le film américain de Peter Sollett, Freeheld, avec Julianne Moore et Ellen Page, a été deux fois récompensé: le prix de la Solidarité et le Prix Sebastiane, qui récompense un film défendant ou reflétant les valeurs LGBT.
Cette année, le Festival de San Sebastien a également honoré l'actrice britannique Emily Watson d'un prix Donastia pour l'ensemble de sa carrière.
Le festival de San Sebastian qui se tiendra du 18 au 26 septembre dévoile au compte-gouttes la programmation de sa 63e édition.
Après une première salve fin juillet, qui comportait notamment les films de Marc Recha (Pau et son frère, C'est ici que je vis), Pablo Aguero (Salamandra) et Cesc Gay (Krampack, Les hommes ! De quoi parlent-ils ?), ce sont huit nouveaux films de la compétition qui viennent d'être annoncés.
Côté français, seront ainsi en lice les très attendus 21 Nuits Avec Pattie de Jean-Marie Larrieu et Arnaud Larrieu (avec notamment Isabelle Carré, Karin Viard, André Dussollier...) qui sort en France le 25 novembre et Evolution de Lucile Hadzihalilovic (avec Max Brebant et Julie-Marie Parmentier) qui n'a pas encore de date de sortie.
On retrouvera également les cinéastes britanniques Ben Wheatley (Kill list, Touristes) et Terence Davies (Chez les heureux du monde, The deep blue sea), le réalisateur japonais de films d'animation Mamoru Hosoda (Les enfants loups Ame & Yuki, Summer wars) et même l'Espagnol Alex de la Iglesia (Balada triste, Les Sorcières de Zugarramurdi) sélectionné hors compétition.
Par ailleurs, la sélection Zabaltegi, qui met en avant le travail de réalisateurs réputés ainsi que des films primés dans divers festivals, réunit quant à elle les Français Simon Rouby et Jean-Gabriel Périot ainsi que Corneliu Porumboiu (Roumanie), Magnus Von Horn (Suède), Walter Salles (Brésil), Eric Khoo (Singapour) ou encore Alexander Sokourov (Russie).
L'an passé, San Sebastian avait notamment récompensé La nina de fuego de Carlos Vermut (qui sort ce mercredi sur les écrans français), Vie sauvage de Cédric Kahn et La isla minima d'Alberto Rodriguez, qui est encore en salles.
Films en compétition
21 Nuits Avec Pattie de Jean-Marie Larrieu et Arnaud Larrieu (France) The Boy And The Beast (Bakemono No Ko) de Mamoru Hosoda (Japon) Les Démons de Philippe Lesage (Canada) Evolution de Lucile Hadzihalilovic (France, Belgique, Espagne) High-Rise de Ben Wheatley (Royaume-Uni) Moira de Levan Tutberidze (Géorgie) Sparrows de Rúnar Rúnarsson (Islande, Danemark, Croatie) Sunset Song de Terence Davies (Royaume-Uni, Luxembourg) The Apostate de Federico Veiroj (Espagne, Uruguay, France) Un dia perfecto para volar de Marc Recha (Espagne) Eva no duerme de Pablo Aguero (Argentine, France, Espagne) Amama (Amama: When a Tree Falls) d’Asier Aituna (Espagne) El rey de la Habana d’Agusti Villaronga (Espagne, République Dominicaine) Truman de Cesc Gay (Espagne, Argentine)
Film hors compétition
Mi gran noche d’Alex de la Iglesia (Espagne)
Projections spéciales
Lejos del mar d’Imanol Uribe (Espagne) No estamos solos de Pere Joan Ventura (Espagne)
Sélection Zabaltegi
327 Cuadernos d’Andrés Di Tella (Argentine, Chili) Adama de Simon Rouby (France) Allende mi abuelo Allende de Marcia Tambuti (Chili) Le trésor de Corneliu Porumboiu (Roumanie, France) Counting de Jem Cohen (Etats-Unis) The Here After de Magnus Von Horn (Pologne, Suède, France) Francofonia d’Alexander Sokourov (France, Allemagne, Pays-Bas) Heart of a Dog de Laurie Anderson (États-Unis) In the Room d’Eric Khoo (Hongkong, Singapour) Une jeunesse allemande de Jean-Gabriel Périot (France, Suisse, Allemagne) Jia Zhang-Ke, Um homem de Fenyang de Walter Salles (Brésil) Karatsi de Ivailo Hristov (Bulgarie) Mariposa de Marco Berger (Argentine) Montanha de João Salaviza (Portugal, France) La montagne magique d’Anca Damian (Roumanie, France, Pologne) Pisconautas d’Alberto Vázquez et Pedro Rivero (Espagne) The Show of Shows: 100 Years of Vaudeville, Circuses and Carnivals de Benedikt Erlingsson (Islande, Royaume-Uni) Swap de Remton Zuasola (Philippines)
La 62ème édition du Festival de San Sebastian s'est achevée samedi 27 septembre avec la projection de Samba, le nouveau film d'Eric Toledano et Olivier Nakache, avec Omar Sy, Tahar Rahim et Charlotte Gainsbourg. Denzel Washington (qui a ouvert le Festival avec The Equalizer) et Benicio del Toro ont reçu un prix pour l'ensemble de leur carrière au cours du festival.
Le palmarès du jury présidé par Fernando Bovaira, entouré de Vlad Ivanov, Eric Khoo, Nastassja Kinski, Mariana Rondón, Marjane Satrapi, Reinhold Vorschneider et Oleg Sentsov, a récompensé des films principalement européens. Premier d'entre eux, avec le Grand prix et le prix de la mise en scène, Magical Girl, deuxième long métrage de Carlos Vermut. Magical Girl est l'histoire d'une petite fille leucémique dont le père cherche à exaucer un ultime voeu avant que la mort ne l'emporte: elle rêve d'être habillée comme son héroïne de manga japonaise. Le film sort le 17 octobre en Espagne.
Autre vainqueur, Vie sauvage de Cédric Kahn, avec Mathieu Kassovitz et Céline Sallette. En repartant avec le prix spécial du jury, ce film (en salles en France le 29 octobre) reprend l'histoire de Xavier Fortin, connu pour avoir choisi une vie à l'écart de la civilisation avec ses deux fils, sans l'autorisation de la mère. En avril dernier, La Belle vie de Jean Denizot reprenait la même histoire.
Vie sauvage fait partie d'un contingent assez nombreux de films français ou coproduits par la France récompensés dans la ville basque. Le plus notable est le nombre de films cannois repartant avec un prix : Bande de filles, Le sel de la terre, Gett, le procès de Viviane Amsallem ou encore Les nouveaux sauvages (Relatos salvajes), film argentin recevant paradoxalement le prix du meilleur film européen (l'Espagne est coproductrice).
Deux autres films ont été doublement honorés : le thriller espagnol La isla minima et la comédie mexicaine Güeros.
Parmi les films de la sélection officielle qui n'ont pas été récompensés par un quelconque jury, notons Eden de Mia Hansen-Love, Félix et Meira de Maxime Giroux, Haemoo de Shim Sung-bo, ou encore La voz en off de Cristian Jimenez.
A noter enfin que François Ozon ne repart qu'avec le prix Sebastiane pour son nouveau film Une nouvelle amie. C'est la première édition de ce prix LGBT, équivalent de la Queer Palm ou du Teddy Award.
Tout le palmarès
Concha d'or du meilleur film : Magical Girl de Carlos Vermut (Espagne)
Prix spécial du jury : Vie sauvage de Cédric Kahn (France)
Concha d'argent du meilleur réalisateur : Carlos Vermut pour Magical Girl (Espagne)
Concha d'argent de la meilleure actrice : Paprika Steen dans Silent Heart de Bille August (Danemark)
Concha d'argent du meilleur acteur : Javier Gutierrez dans La isla minima d'Alberto Rodriguez (Espagne)
Prix du jury de la meilleure image : Alex Cataln pour La isla minima d'Alberto Rodriguez (Espagne)
Prix du jury du meilleur scénario : Dennis Lehane pour The Drop de Michaël R. Roskam (Etats-Unis)
Prix Kutxa du meilleur nouveau réalisateur : Kristina Grozeva et Petar Valchanov pour The Lesson (Bulgarie); mention spéciale à Juris Kursietis pour Modris (Lettonie)
Prix Un autre regard - TVE : Bande de filles de Céline Sciamma (France) ; mention spéciale à Gett, le procès de Viviane Amsallem de Ronit Elkabetz et Shlomi Elkabetz (Israël)
Prix du film basque : Négociateur de Borja Cobeaga (Espagne)
Prix Horizons : Güeros d'Alonso Ruizpalacios (Mexique) ; mentions spéciales à Sciences naturelles de Matías Lucchesi (Argentine) et Gente de bien de Franco Lolli (Colombie)
Prix du public : Le sel de la terre de Wim Wenders et Juliano Ribeiro Salgado (France)
Prix du meilleur film européen : Les nouveaux sauvages de Damián Szifrón (Argentine)
Prix de la jeunesse : Güeros d'Alonso Ruizpalacios (Mexique)
Prix FIPRESCI de la critique internationale : Phoenix de Christian Petzold (Allemagne)
Prix Signis : A second chance de Susanne Bier (Danemark)
Prix Sebastiane (LGBT) : Une nouvelle amie de François Ozon (France)
Prix de la solidarité : Tigers de Danis Tanovic (Inde)