De 1984 à 2805: Le futur au cinéma

Posté par vincy, le 27 octobre 2019

blade runner the road the island 2019La science-fiction fascine. Mais elle se précipite parfois un peu trop vite. Depuis 2001, imaginé en 1968 par Stanley Kubrick, on sait que le futur au cinéma est souvent à côté de la plaque. Et cela se confirme avec quelques films qui imaginaient les années 2010.

En 2012, le monde n'était pas peuplé de zombies et l'humanité ravagée par un virus comme dans Je suis une légende. Ce n'était pas non plus la vision apocalyptique que nous suggérait Mad Max 3. En 2013, Los Angeles n'était pas un lieu d'affrontement entre terroristes et dealers comme dans Scanner Darkly. Que dire de 2015: Back to the Future II s'est complètement planté: le skateboard à suspension magnétique n'existe toujours pas, pas plus que les affiches sous forme d'hologrammes 3D au cinéma ou les chaussures moulant parfaitement le pieds (il faudra juste attendre quelques années). Et puisque Terminator boucle la boucle cette semaine, rappelons-lui  que le deuxième volet se déroulait en 1997 avec une apocalypse nucléaire en jeu et que le quatrième, Terminator Renaissance, avait prédit en 2018, la menace d'une annihilation de l'humanité après une guerre avec les robots. (Souvenons-nous que le premier Terminator prenait moins de risque en se passant en 2029, même si on a du mal à croire que, d'ici 10 ans, il y ait des machines aussi évoluées).

Selon le cinéma, en 2019, on aurait du voir trois types de mondes. Aucun des trois n'est survenu.

La route (John Hillcoat, 2009). Sur une terre post-apocalyptique, ravagée par un cataclysme dont l'origine est inconnue, les animaux et les plantes disparaissent, tandis que quelques humains survivent. Dans ce paysage de cendres où règnent le froid et la faim, le plus grand danger est le cannibalisme. Un homme et son jeune fils veulent rejoindre la mer en direction du Sud. Mais sur ces routes désolées où la barbarie a repris ses droits, il faut trouver un espoir de survie.

The Island (Michael Bay, 2005). Lincoln Six-Echo et sa camarade Jordan Two-Delta font partie des centaines de Produits d'une immense colonie souterraine où la vie est étroitement surveillée et régie par des codes très stricts. Le seul espoir d'échapper à cet univers stérile est d'être sélectionné pour un transfert sur "l'Île". A en croire les dirigeants de la colonie, l'Île serait le dernier territoire à avoir échappé à la catastrophe écologique qui ravagea notre planète quelques années auparavant et en rendit l'atmosphère à jamais irrespirable...

Blade Runner (Ridley Scott, 1982). L'histoire se déroule en novembre 2019, à Los Angeles. La quasi-totalité de la faune a disparu. La population est encouragée à émigrer vers les colonies situées sur d'autres planètes. Les animaux sont artificiels et il existe également des androïdes, des robots à l'apparence humaine appelés « réplicants », fabriqués par la seule Tyrell Corporation. Ceux-ci sont plus ou moins considérés comme des esclaves modernes, qui sont utilisés pour les travaux pénibles ou dangereux, dans les forces armées ou comme objets de plaisir. Ils sont créés à partir de l'ADN humain mais ne sont ni des clones, ni des robots. Après une révolte sanglante et inexpliquée des réplicants dans une colonie martienne, ils sont interdits sur Terre. Mais les androïdes les plus modernes sont difficiles à distinguer des humains.


Il reste quelques films qui ne prennent pas de risque. Alien (2122), Avatar (2154), Matrix (2199), Le Cinquième élément (2263), Star Trek (2387° ou encore Wall-E (2805) peuvent se tromper: on ne sera pas là pour le voir. Si ça se trouve la terre de Wall-E sera déjà au programme à la fin du siècle. Et pour l'instant aucune technologie actuelle ne permet des voyages intersidéraux.

Ce qui nous fait douter de la plausibilité d'Interstellar (2070) ou d'Ad Astra ("dans un futur proche"). Et ne parlons pas de Seul sur Mars (2035) et Total Recall (2048) alors qu'on n'a que Curiosity pour faire des selfies sur la planète Mars. Et bien sûr, on a tout autant de mal à croire aux péripéties de Blade Runner 2049.

En revanche, Her, qui se passe en 2025, n'est plus très loin de la réalité. Tout comme Minority Report (2054) et sa société de surveillance (pardon vigilance), ses journaux sur papiers numériques, sa reconnaissance faciale ou ses voitures autonomes. Il est même possible que les technologies de ces deux films soient dans notre quotidien avant l'époque de leur récit.

On sera moins dupe avec les innovations de Gemini Man ou de Looper (2044-2074) qui font coexister le héros avec leur clone ou l'homme qu'il va devenir. Idem pour Source code, dans une époque relativement contemporaine avec une technique de physique quantique et de réalité parallèle.

Reste I, Robot. Le film est censé se dérouler en 2035. Dans 16 ans donc. Le cadre urbain est réaliste. Des robots sont intégrés à notre vie quotidienne mais un incident révèle que ces machines peuvent prendre le pouvoir sur terre. On n'en est certainement pas là. Mais les humanoïdes imaginés sont assez frappant de ressemblance avec ceux que divers laboratoires fabriquent aujourd'hui, dans le même but: assister l'humanité dans ses routines.

On peut malgré tout s'inquiéter. Dès le XIXe siècle Jules Verne avait pressenti qu'on irait sous les mers et sur la lune. Orwell, en 1949, imaginait pour 1984 un monde totalitaire, sans liberté d'expression n’existe plus, où nos pensées  sont minutieusement surveillées, le tout avec un slogan terrifiant: Big Brother is watching you. 35 ans plus tard, on s'en approche. Ce n'est parfois qu'une question de génération, mais la science-fiction a parfois préfiguré la réalité.

Le futur n'est pas si loin, finalement. Même s'il nous appartient encore (un peu).

Golden Globes 2016: The Revenant et Seul sur Mars, les survivals sortent vainqueurs

Posté par vincy, le 11 janvier 2016

La 73e cérémonie des Golden Globes relance toutes les spéculations pour les Oscars. Ni Carol, ni Spotlight, récompensés par les critiques jusqu'à présent, ne sont récompensés, nulle part, malgré leurs multiples nominations. Les deux vainqueurs sont des "survivals", deux films où la survie est au coeur du récit: The Revenant (meilleur drame, meilleur réalisateur, meilleur acteur) et Seul sur Mars (meilleure comédie, meilleur acteur). Deux films distribués par la 20th Century Fox. Dans un twist surprise, Alejandro G. Iñárritu a reçu le Golden Globe du meilleur réalisateur sur Ridley Scott, donné favori. Iñárritu prend sa revanche sur l'an dernier, où il avait perdu face à Richard Linklater. Mais le cinéaste mexicain avait quand même gagné l'Oscar du meilleur réalisateur (et celui du meilleur film) avec Birdman un mois plus tard.

Deux grosses productions
Ce sont donc deux grosses productions de genre, The Revenant a coûté la bagatelle de 135 M$ et Seul sur Mars 110M$, deux succès au box office, qui ont été choisis. On aurait pu espérer un sacre pour Mad Max Fury Road, mais les journalistes de la presse étrangère n'ont pas pris beaucoup de risques. De Stallone à Kate Winslet, de Jennifer Lawrence à Matt Damon, de Leonardo DiCaprio à Ennio Morricone, de Vice-Versa à Spectre, les Golden Globes ressemblent de plus en plus aux People's Choice Awards...

Des habitués
DiCaprio emporte ainsi son 3e Golden Globe (mais Matt Damon son premier en tant qu'acteur), tout comme Jennifer Lawrence et Ennio Morricone. Kate Winslet repart avec son 4e Golden Globe (dont un pour la télévision certes). Et même Aaron Sorkin (scénario) avait déjà gagné la récompense. Si les GG ont fait preuve d'innovation pour les prix concernant la TV (ça va trop loin parfois: Lady Gaga tout de même, hum), pour le cinéma, hormis Sylvester Stallone et Brie Larson, les votants ont opté pour des habitués. Ce qui ne veut pas dire qu'ils ne le méritaient pas... (on pourra quand même être dubitatifs sur la meilleure chanson pour 007 Spectre)
Reste désormais à savoir si avec The Revenant, Alejandro G. Iñárritu va faire un doublé aux Oscars, un an après Birdman.

Cinéma
Meilleur film - Drame : The Revenant
Meilleur film - comédie: Seul sur Mars
Meilleur réalisateur : Alejandro G. Iñárritu (The Revenant)
Meilleur acteur - drame : Leonardo DiCaprio (The Revenant)
Meilleure acteur - Comédie: Matt Damon (Seul sur Mars)
Meilleure actrice - Drame - Brie Larson (Room)
Meilleure actrice – Comedie: Jennifer Lawrence (Joy)
Meilleur second-rôle masculin: Sylvester Stallone (Creed)
Meilleur second-rôle féminin: Kate Winslet (Steve Jobs)
Meilleur film d'animation: Vice-Versa
Meilleur film en langue étrangère: Le fils de Saul
Best Scénario: Aaron Sorkin (Steve Jobs)
Meilleure musique : Ennio Morricone (Les 8 salopards)
Meilleure chanson originale: "Writing’s on the Wall” (007 Spectre)

Télévision
Meilleure série TV - Drame: Mr. Robot
Meilleure série TV – Comédie: Mozart in the Jungle
Meilleur téléfilm : Wolf Hall
Meilleure actrice dans une série TV - Drame: Taraji P. Henson (Empire)
Meilleur acteur dans une série TV - Drame : Jon Hamm (Mad Men)
Meilleure actrice dans une série TV - Comédie: Rachel Bloom (Crazy Ex Girlfriend)
Meilleur acteur dans une série TV - Comédie: Gael Garcia Bernal (Mozart in the Jungle)
Meilleure actrice dans un téléfilm: Lady Gaga (American Horror Story: Hotel)
Meilleur acteur dans un téléfilm: Oscar Isaac (Show Me a Hero)
Meilleur second-rôle féminin (télévision):Maura Tierney (The Affair)
Meilleur second-rôle masculin: Christian Slater (Mr. Robot)

Golden Globes 2016 : Entre petites certitudes et grands espoirs !

Posté par wyzman, le 10 janvier 2016

C'est ce soir qu'auront lieu les 73ème Golden Globes. Organisée par la Hollywood Foreign Press Association, la cérémonie récompensera comme toujours les professionnels de l'audiovisuel et sera présentée par l'acteur et humoriste Ricky Gervais qui a accepté de reprendre du service pour la quatrième fois. En attendant le 28 février et les Oscars, les Golden Globes servent d'indicateur supplémentaire à la presse et aux spectateurs. Malgré des catégories très nombreuses, les vainqueurs sont parfois tout trouvés !

CINEMA

Meilleur film dramatique

Bien que Carol domine la cérémonie avec 5 nominations, les votants (qui sont des journalistes) pourraient lui préférer Spotlight puisque le film met en avant leurs confrères du Boston Globe. Ceci dit, The Revenant demeure dans les starting-blocks.

Meilleur film musical ou comédie

Si sa présence dans cette catégorie est source de critiques, Seul sur Mars fait clairement office de favori. A moins que le casting quatre étoiles de The Big Short ne crée la surprise !

Meilleur réalisateur

Tom McCarthy (Spotlight) est très apprécié, Mad Max : Fury Road de George Miller a mis tout le monde d'accord, mais ce Golden Globe reviendra très certainement à Ridley Scott dont le Seul sur Mars est sans faille.

Meilleur acteur dans un film dramatique

L'interprétation d'Eddie Redmayne dans The Danish Girl devait créer la surprise mais ce ne fût pas le cas. Et si Michael Fassbender est sensationnel dans Steve Jobs, ce prix ira à Leonardo DiCaprio. Pourquoi ? Parce que son jeu d'acteur dans The Revenant n'a jamais été aussi bon. Et aussi parce que les Oscars approchent à grands pas.

Meilleure actrice dans un film dramatique

Parce qu'elle porte complètement The Danish Girl, Alicia Vikander mériterait une récompense. Mais une double victoire de Cate Blanchett et Rooney Mara (Carol) est plus probable.

Meilleur acteur dans un film musical ou une comédie

Ce sera pour Matt Damon (Seul Sur Mars). D'autres questions ?

Meilleure actrice dans un film musical ou une comédie

Jennifer Lawrence ou Amy Schumer ? Joy ou Crazy Amy ? Telle est la question à laquelle on ne saurait répondre.

Meilleur acteur dans un second rôle

En endossant le rôle de mentor dans Creed, Sylvester Stallone pourrait créer la surprise. Seulement voilà, Paul Dano crevait vraiment l'écran dans Love & Mercy.

Meilleure actrice dans un second rôle

Alicia Vikander (Ex Machina), ce Golden Globe est pour toi.

Meilleur scénario

Aaron Sorkin a fait un excellent boulot sur Steve Jobs, Quentin Tarantino a déjà gagné dans cette catégorie il y a trois ans avec Django Unchained, alors soyons sympas et encourageons Tom McCarthy et Josh Singer pour Spotlight.

Meilleure chanson originale

Le choix se fera entre Brian Wilson ("One Kind of Love" - Love & Mercy) et Wiz Khalifa et Chartlie Puth ("See You Again" - Fast & Furious 7).

Meilleure musique de film

C'est Ennio Morricone qui a composé la musique des Huit salopards. Fin de la discussion.

Meilleur film en langue étrangère

Le Fils de Saul part avec beaucoup d'avance mais Mustang n'est pas loin pour autant. Suspense, suspense…

Meilleur film d'animation

Vice-Versa. Point.

TÉLÉVISION

Meilleure série dramatique

A cause de toutes les polémiques et les rebondissements, Game of Thrones a déjà été sacrée aux Emmy Awards. Du coup, Mr. Robot peut espérer s'en sortir haut la main.

Meilleure série musicale ou comique

Transparent va gagner.

Meilleure mini-série ou téléfilm

A cause de ses retombées politiques, American Crime plaît énormément. Ceci dit, Fargo a tout de la série dont la qualité n'est jamais trop vantée.

Meilleur acteur dans une série dramatique

Histoire de le récompenser une toute dernière fois pour Mad Men, Jon Hamm est en pôle position. Mais Rami Malek de Mr. Robot n'a pas dit son dernier mot.

Meilleure actrice dans une série dramatique

A force de tout faire tourner autour de Viola Davis (How to Get Away with Murder) et Taraji P. Henson (Empire), les votants pourraient bien saluer la performance de Caitriona Balfe dans Outlander. Rien n'est sûr.

Meilleur acteur dans une série musicale ou comique

Certes, nous adorons le jeu d'Aziz Ansari dans Master of None mais la performance de Jeffrey Tambor dans Transparent vaut tout l'or du monde.

Meilleure actrice dans une série musicale ou comique

Gina Rodriguez (Jane The Virgin), ce Golden Globe est (encore) pour toi.

Meilleur acteur dans une mini-série ou un téléfilm

Idris Elba, we want you and Luther.

Meilleure actrice dans une mini-série ou un téléfilm

Après tout le buzz suscité par son arrivée dans American Horror Story, il va sans dire que Lady Gaga devrait être récompensée.

Meilleur acteur dans un second dans une série, mini-série ou téléfilm

Le personnage incarné par Ben Mendelsohn dans Bloodline était excellent mais Tobias Menzies nous a vraiment filé des frissons dans Outlander. Voilà qui est dit.

Meilleure actrice dans un second rôle dans une série, une mini-série ou un téléfilm

Les votants aiment tellement The Affair qu'il ne serait pas étonnant que Maura Tierney soit récompensée.

Résultats ce soir dès 00h50 sur Ciné+ Premier.

Les nominations surprenantes de la Guilde des producteurs américains

Posté par vincy, le 5 janvier 2016

8 des 10 films récompensés par la Guilde des producteurs américains (PGA Awards) ont reçu l'Oscar du meilleur film. Sauf surprise, le vainqueur des statuettes dorées hollywoodiennes se trouve dans cette liste. A priori, Spotlight est désormais le grand favori puisque Carol ne figure pas, ô scandale, dans ces nominations. L'autre leçon que l'on peut en tirer c'est la présence de films de genre, assez prépondérants cette année. La présence de Ex Machina, Mad Max, Seul sur Mars, The Revenant, Sicario et Straight Outta Compton est révélatrice d'une tendance intéressante où les films plus classiques, dits "oscarisables" sont moins nombreux. Ce n'est pas forcément qu'une bonne nouvelle. Dans un contexte où le cinéma d'auteur et les films indépendants a de plus en plus de difficultés à trouver son public en Amérique du nord, cela met en péril tout un pan de la production qui a besoin de ces prix hors festivals. Car l'autre leçon, c'est que - hormis trois films - cette liste est composée de films qui ne sont pas passés par les grands festivals. Le box office, le marketing ont eu raison des logiques des distributeurs indépendants (Sundance, Cannes, Venise, Toronto). Mad Max pourrait alors être un gagnant réjouissant: grand public, film de genre, film d'auteur, gros succès, présenté à Cannes, il cumule tous les atouts qu'on peut attendre d'un tel prix.

Les vainqueurs de chaque catégorie seront révélés le 23 janvier.

Darryl F. Zanuck Award (meilleur film)

The Big Short
Le Pont des espions
Brooklyn
Ex Machina
Mad Max: Fury Road
Seul sur Mars
The Revenant
Sicario
Spotlight
NWA: Straight Outta Compton

Meilleur film d'animation

Anomalisa
Le Voyage d'Arlo
Vice-Versa
Les Minions
Snoopy et les Peanuts, le film

Meilleur documentaire

Amy
The Hunting Ground
The Look of Silence
Meru
Something Better to Come

Golden Globes 2016: Carol domine The Big Short, The Revenant et Steve Jobs

Posté par vincy, le 10 décembre 2015

On aurait pu le croire distancer depuis sa présentation au Festival de Cannes mais le film de Todd Haynes, Carol, qui sort le 6 janvier en France, est bel et bien un favori pour les Oscars cette année. Après sa belle razzia aux New York Critics Circle Awards, le film empoche 5 nominations aux Golden Globes, dont film, réalisateur, musique et deux nominations fratricides pour ses deux actrices.

Il devance ainsi The Revenant, qui pourrait valoir enfin un Oscar à DiCaprio, The Big Short (Le casse du siècle), la surprise de ces nominations tant il n'apparaissait sur aucuns radars, et Steve Jobs. Ces trois films obtiennent quatre nominations même si le biopic sur le fondateur d'Apple n'est pas retenu parmi les meilleurs films. 5 films décrochent trois nominations et parmi eux seuls Spotlight, Room et Seul sur Mars sont nommés en meilleur film. Mad Max réussit tout de même l'exploit d'avoir deux nominations dans les deux catégories reines: film et réalisateur.

Bien sûr il y a quelques surprises dans la liste des oubliés: Johnny Depp, les acteurs de Spotlight, Tom Hardy, Meryl Streep, pourtant chouchou des Golden Globes, Charlotte Rampling, Elizabeth Banks...

Bref, la compétition est très ouverte entre des favoris des critiques, des succès du box office respectés, et quelques nouveaux chouchous comme Trumbo, favori des Screen Actors Guild Awards. Notons également la double nomination d'Alicia Vikander (actrice et second rôle).
Pour finir, la catégorie du film en langue étrangère a choisit Mustang, Le nouveau testament, Le fils de Saul mais aussi El Club et un film nordique, The Fencer.

Meilleur film (drame): Carol ; Mad Max : Fury Road : The Revenant ; Room ; Spotlight
Meilleur film (comédie): The Big Short (Le casse du siècle) ; Joy ; Seul sur Mars ; Spy ; Trainwreck
Meilleur réalisateur: Todd Haynes (Carol) ; Alejandro G. Inarritu (The Revenant) ; Tom McCarthy (Spotlight) ; George Miller (Mad Max) ; Ridley Scott (Seul sur Mars)
Meilleur scénario: Room ; Spotlight ; The Big Short (Le casse du siècle) ; Steve Jobs ; The Hateful Eight
Meilleur acteur (drame): Bryan Cranston (Trumbo) ; Leonardo DiCaprio (The Revenant) ; Michael Fassbender (Steve Jobs) ; Eddie Redmayne (The Danish Girl) ; Will Smith (Concussion)
Meilleur acteur (comédie): Christian Bale (The Big Short) ; Steve Carell (The Big Short) ; Matt Damon (Seul sur Mars) ; Al Pacino (Danny Collins) ; Mark Ruffalo (Infinitely Polar Bear)
Meilleure actrice (drame): Cate Blanchett (Carol); Brie Larson (Room) ; Rooney Mara (Carol) ; Saoirse Ronan (Brooklyn) : Alicia Vikander (The Danish Girl)
Meilleure actrice (comédie): Jennifer Lawrence (Joy) ; Melissa McCarthy (Spy) ; Amy Schumer (Trainwreck) ; Maggie Smith (The Lady in the Van) ; Lily Tomlin (Grandma)
Meilleur second-rôle masculin: Paul Dano (Love & Mercy) ; Idris Elba (Beasts of No Nation) ; Mark Rylance (Le Pont des espions) ; Michael Shannon (99 Homes) ; Sylvester Stallone (Creed)
Meilleur second-rôle féminin: Jane Fonda (Youth) ; Jennifer Jason Leigh (The Hateful Eight) ; Helen Mirren (Trumbo) ; Alicia Vikander (Ex Machina) ; Kate Winslet (Steve Jobs)
Meilleur film d'animation: Anomalisa ; Le voyage d'Arlo ; Vice-Versa ; Snoopy et les Peanuts, le film ; Shaun le mouton
Meilleur film en langue étrangère: Le tout nouveau testament ; El Club ; The Fencer ;; Mustang ; Le fils de Saul
Meilleure musique originale: Ryuichy Sakamoto, Alva Noto (The Revenant) ; Ennio Morricone (The Hateful Eight) ; Daniel Pemberton (Steve Jobs) ; Carter Burwell (Carol) ; Alexandre Desplat (The Danish Girl)
Meilleure chanson: Love Me Like You Do (Cinquante nuances de Grey) ; One Kind of Love (Love & Mercy) ; See You Again (Fast & Furious 7) ; Simple Sound #3 (Youth) ; Writing’s On The Wall (Spectre)

National Board of Review 2015: Mad Max sacré, Seul sur Mars adoubé, Mustang distingué

Posté par vincy, le 1 décembre 2015

C'est un choc pour ceux qui voyaient le cinéma indépendant en tête de la course aux Oscars. Le National Board of Review, qui a rarement été une prédiction juste pour la statuette la plus célèbre d'Hollywood, a fait, cette année, le choix de films populaires. Mad Max Fury Road a ainsi été sacré par le prix du meilleur film tandis que Seul sur Mars emporte trois prix (réalisation, acteur, adaptation) et The Hateful Eight deux récompenses (second rôle féminin et scénario). On peut y ajouter la surprise Stallone pour le spin-off de Rocky, Creed.

L'autre indicateur intéressant c'est la belle performance des films cannois: meilleur film avec Mad Max donc, mais aussi meilleur film d'animation (Vice Versa), meilleur film en langue étrangère (Le fils de Saul), meilleur documentaire (Amy) et le film franco-turc Mustang distingué par le prix de la liberté d'expression. Il faut ajouter Sicario (deux fois reconnu), Mediterranea (deux fois mentionné), The Tribe et Goodnight Mommy, cités dans les listes finales du NBR.

Meilleur Film: Mad Max: Fury Road
Meilleur réalisateur: Ridley Scott – Seul sur Mars
Meilleur acteur:  Matt Damon – Seul sur Mars
Meilleure actrice: Brie Larson – Room
Meilleur second rôle masculin: Sylvester Stallone – Creed
Meilleur second rôle féminin: Jennifer Jason Leigh – The Hateful Eight
Meilleur scénario: Quentin Tarantino – The Hateful Eight
Meilleur scénario / adaptation: Drew Goddard – Seul sur Mars
Meilleur film d'animation: Vice-Versa
Meilleures révélations: Abraham Attah – Beasts of No Nation & Jacob Tremblay – Room
Meilleur nouveau talent (réalisation): Jonas Carpignano – Mediterranea
Meilleur film en langue étrangère: Le Fils de Saul
Meilleur documentaire: Amy
Prix de l'histoire du cinéma William K. Everson : Cecilia De Mille Presley
Meilleur ensemble d'acteurs: The Big Short (Le Casse du siècle)
Prix Spotlight: Sicario,pour son exceptionnelle vision collaborative
Prix NBR de la liberté d'expression: Beasts of No Nation & Mustang

Top Films
Le Pont des espions
Creed
The Hateful Eight
Vice-Versa
Spotlight
Seul sur Mars
Room
Sicario
Straight Outta Compton

Top 5 Foreign Language Films
Goodnight Mommy
Mediterranea
Phoenix
Une seconde mère
The Tribe

Top 5 Documentaries
Best of Enemies
The Black Panthers: Vanguard of the Revolution
The Diplomat
Listen to Me Marlon
The Look of Silence

Top 10 Independent Films
’71
45 Years
Cop Car
Ex Machina
Grandma
It Follows
James White
Mississippi Grind
Welcome to Me
While We’re Young

Quand Hollywood va sur Mars, c’est souvent le crash

Posté par vincy, le 24 octobre 2015


Seul sur Mars connaît un très beau succès en salles, au point de devenir l'un des films les plus populaires de Ridley Scott mais aussi pour son acteur Matt Damon. Mercredi, il a attiré 176000 spectateurs en France. Il a déjà rapporté 330 millions de $ de recettes dans le monde.

Ce n'est pourtant pas le premier film à fantasmer sur la Planète rouge. Et d'ailleurs, hormis quelques rares exceptions, Mars a souvent joué les décors de séries B ou même de navets.

Pas vraiment sur Mars, mais plein de martiens, Mars attaque! de Tim Burton (1996) reste l'un des meilleurs films du genre, à la fois drôle et cruel, gore et foutraque. Un délire complet mais il se déroule sur Terre pour une majeure partie de l'action (enfin ce qu'il en restera puisque les sales petits hommes verts détruiront à peu près tout).

Si cinq films se détachent dans notre classement (complètement subjectif), qui n'intègre pas Seul sur Mars, mentionnons quand même quelques autres oeuvres SF. John Carter, le plus récent (2012) d'Andrew Stanton, avec Taylor Kitsch: le film a été parmi les plus gros bides de cette année-là. Et si on remonte le temps: Mars needs Moms (2011), produit par Zemeckis, flop financier monstrueux et ratage intégral, Doom film naze d'Andrzej Barktowiak (2005), avec The Rock, Ghosts of Mars de John Carpenter (2001), très bon film du samedi soir avec Ice Cube, Natasha Hentsridge, Jason Statham et Pam Grier, Rocketman (1997), fiasco sidéral avec Harland Williams, le désastreux My Favorite Martian (Mon martien favori, 1999), adapté de la sitcom éponyme , avec Doc Christopher Lloyd, ou encore Martians Go Home (1990), adaptation du roman de Frederic Brown, avec Randy Quaid, et qu'on a vite fait d'oublier.

Parmi les anciens films, il ne faut pas oublier Invaders from Mars (Les envahisseurs de la planète rouge, 1953), de William Cameron Menzies, avec Helena Carter et Jimmy Hunt, complètement barré au niveau du script et métaphore anti-communiste durant la guerre froide (un remake en 1986, L'invasion vient de Mars, enlevait toute la saveur du propos). Tous les prétextes sont bons pour Hollywood qui a aussi imaginé un Santa Claus Conquers the Martians en 1964, réalisé par Nicholas Webster. Plus loin dans le temps, Abbott et Costello sont aussi allés sur Mars (Abbott and Costello Go to Mars, 1953), enfin ils ont essayé, parce qu'ils ont plutôt fait escale sur Vénus. Et encore plus loin, en 1952, Harry Horner a réalisé Red Planet Mars.

Enfin il y a le cas de La Guerre des mondes. Les deux films adaptés du roman d'H.G. Welles, celui de Byron Haskin en 1953 et celui de Steven Spielberg en 2005, ne vont pas sur Mars, mais, une fois de plus, les créatures qui en viennent sont hostiles (bande de jalouses) à la Planète bleue. Les deux films ont le mérite d'être de bons produits dans leur genre.

1. Total Recall (1990). Le film de Paul Verhoeven (pas son remake certes efficace mais inutile de 2012), inspiré du classique de Philip K. Dick, est le chef d'oeuvre du genre. L'un des meilleurs films avec Arnold Schwarzenegger aussi, et l'occasion de découvrir une certaine Sharon Stone pré-Basic Instinct. Tout y est démesuré. De l'action aux décors. Mais le plaisir du divertissement produit persiste 25 ans après son carton en salles. On reste toujours scotchés à son sofa face à ce film qui transforme la perte d'identité et de mémoire en délire héroïque et paranoïaque.

2. Mission to Mars (2000). Brian De Palma adapte une attraction de Dineyland avant l'heure, et avec quelques vedettes: Tim Robbins, Gary Sinise,  Connie Nielsen et Don Cheadle. Ce n'est pas le meilleur De Palma, mais c'est aussi un film largement sous-estimé. Si le scénario manque de singularité, l'aspect esthétique, visuellement superbe, et la mise en scène en font un film kubrickien (on parlerait même de plagiat). Mais il y a pire référence. Et De Palma a voulu insuffler un peu de réalité scientifique en collaborant avec la NASA (déjà) plutôt que de jouer sur les fantasmes habituels.

3. Robinson Crusoe on Mars (Robinson Crusoe sur Mars, 1964). Byron Haskins, spécialiste du genre SF pop, utilise toute la technicolor de l'époque pour une fresque où un astronaute (Paul Mantee) et un singe se crashe sur notre voisine, où l'attend son Vendredi. Drôle de mixe. A l'époque, on voyageait dans l'espace mais on ne connaissait pas encore la lune. Fantasmagorie sous acide, c'est surtout un merveilleux exemple de ce que l'on peut faire à partir d'un roman classique en le transposant dans un imaginaire futuriste. Et pour une fois, Hollywood n'a rien gâché avec un remake.

4. Red Planet (Planète rouge, 2000), d'Antony Hoffman, avec Val Kilmer, Terence Stamp et Carrie Anne-Moss. Pas forcément meilleur que les autres, ce film est lance la veine "survivaliste" dont va s'inspirer Seul sur mars (les deux ont d'ailleurs été tourné en Jordanie) et tant d'autres films. Sorti simultanément à Mission to Mars, les deux films se sont neutralisés après une âpre bataille entre les deux studios (Disney pour De Palma, Warner pour de Hoffman). De bons effets spéciaux, un script plausible, et un genre plus réaliste qu'effrayant: le film est avant tout un drame existentiel en milieu hostile, alors que le public s'attendait à un pop-corn movie.

5. Stranded de María Lidón (2001). Un film espagnol réalisé par une femme? Et oui, c'est la petite découverte du classement. Inédit en France, ce film sélectionné au Festival de San Sebastian, a quasiment la même intrigue que Seul sur Mars, même si là il n'y a aucune aventure solitaire puisqu'il s'agit d'un groupe (où l'on croise Vincent Gallo et Maria de Medeiros). Plus psychologique que terrifiant, ce film de survie (et de sacrifice) est avant tout un portrait réaliste de ce que l'être humain est capable de faire (ou pas) en milieu étranger.