100 Suffragettes à Hollywood

Posté par vincy, le 21 novembre 2015

Les femmes ne sont pas assez présentes à Hollywood. Peu de réalisatrices ont pris les commandes d'un blockbuster ou sont engagées sur leur seul nom, contrairement à leurs confrères masculins. Et on ne parle pas de l'inégalité salariale. Les studios se justifient avec mauvaise foi en expliquant qu'il n'y a pas assez de "talents" féminins sur le marché. La 20th Century Fox, Sony, Paramount et Weinstein Company n'ont pas distribué un seul film réalisé par une femme cette année. Et sur les vingt plus gros succès de l'année, seulement deux ont une réalisatrice à leur générique (Pitch Perfect 2, Cinquante nuances de Grey). Depuis 1980, seulement trois femmes ont été nommées à l'Oscar du meilleur réalisateur!

Le magazine Vulture a donc décidé de lister 100 réalisatrices, parmi lesquelles des françaises, que les producteurs devraient engager pour donner un nouveau souffle à leurs films. Cette liste a l'avantage de brasser des talents internationaux et divers, reconnus par des prix dans des festivals, repérés grâce à des séries TV admirées (le petit écran leur offre souvent une meilleure place) ou même ayant connu des jolis succès au box office.

Andrea Arnold, Elizabeth Banks (Pitch Perfect 2), Susanne Bier, Kathryn Bigelow (évidemment, seule réalisatrice oscarisée de l'Histoire!), Jane Campion (seule réalisatrice ayant reçu une Palme d'or à Cannes), Niki Caro, Gurinder Chadha, Isabel Coixet, Gia Coppola, Sofia Coppola (Lion d'or à Venise), Ava DuVernay, Valerie Faris (Little Miss Sunshine), Jodie Foster (qu'on ne présente plus), Catherine Hardwicke (le premier Twilight), Agnieszka Holland, Nicole Holofcener, Angelina Jolie, Miranda July, Mimi Leder, Julia Leigh, Phyllida Lloyd, Nancy Meyers, Mira Nair, Kimberly Peirce, Sarah Polley, Lynne Ramsay, Kelly Reichardt, Patricia Rozema, Lone Scherfig, Lynn Shelton, Barbra Streisand, Sam Taylor-Johnson (Cinquante nuances de Grey), Julie Taymor : la liste est longue, riche et passionnante.

Côté françaises, Vulture a repéré Julie Delpy, Claire Denis, Anne Fontaine, Mia Hansen-Love, Marjane Satrapi et Alice Winocour.

Salon de l’édition DVD indépendante : des DVD à gagner !

Posté par MpM, le 20 novembre 2015

salon de l'édition dvd 2015

A l'occasion du 4e Salon de l’édition DVD indépendante qui se tiendra les 5 et 6 décembre prochain, et dont Ecran Noir est partenaire, nous vous faisons gagner 5 DVD parmi les centaines qui seront présentés pendant les deux jours de la manifestation.

Pour participer, nous vous proposons de suivre notre jeu de piste "sur les traces de la panthère" qui vous permettra de trouver les indices !

- Première étape, rendez-vous sur la page Facebook de l'événement pour y trouver la liste des partenaires du Salon. Notez le nom du premier partenaire cité.
En bonus, si vous disposez d'un compte Facebook, vous pouvez indiquer votre participation au Salon (dont l'entrée est gratuite, on vous le rappelle !)

- Ensuite, direction la page consacrée au financement participatif du Salon. Vous y trouverez la liste des DVD proposés en contrepartie d'une participation au crowfunding de l'événement. Mémorisez le premier titre qui figure sous l'appellation "Cinéma engagé". Bien sûr, tant que vous y êtes, rien ne vous empêche de soutenir financièrement le salon (à partir de 3€).

- Pour finir, regardez la bande-annonce du salon ci-dessous et repérez le nom du premier éditeur DVD qui apparaît (on vous aide, c'est dans un rond bleu) !

Il ne vous reste plus qu'à nous envoyer par courriel les trois réponses collectées, en indiquant vos coordonnées postales, ainsi que votre préférence concernant le DVD gagné, à choisir dans la liste ci-dessous.

Pour ceux qui le peuvent, nous vous invitons à nous mentionner s'il vous est possible de venir retirer votre lot directement au salon. Ce serait l'occasion de faire connaissance avec des éditeurs passionnés, des organisateurs motivés et d'autres visiteurs conquis. Sans parler d'éventuelles emplettes de Noël...

Les DVD à gagner

Tu dors Nicole de Stéphane Lafleur,
La porte du paradis de Michael Cimino
Des trous dans la tête ! de Guy Maddin
Les ondes de Robert de Xavier Jourdain
Au revoir l'été de Koju Fukada.

Attention, aucune réponse postée dans les commentaires du site ne sera prise en compte.

Toutes les informations concernant le salon sont sur le site de la manifestation

Tallinn 2015 : rencontre avec Jacques Toulemonde et Bruno Clairefond pour « Anna »

Posté par redaction, le 19 novembre 2015

Le film Anna est présenté cette année en avant-première mondiale au Black Nights Film Festival de Tallinn en Estonie. À la veille de sa projection devant le public, le réalisateur Jacques Toulemonde (notamment coscénariste de L'étreinte du serpent de Ciro Guerra récompensé à la Quinzaine des réalisateurs 2015) et l'acteur Bruno Clairefond nous accordent un entretien au sujet de ce road movie trépidant qui sortira en salles en 2016. Voici un avant goût de ce qui vous attend en janvier !

Votre film ''Anna'' est une coproduction franco-colombienne entre Noodles Production à Paris et Janus Film à Bogotà. Pouvez vous présenter au public les thématiques développées par ce film ?

Jacques Toulemonde : Le scénario est basé sur l'histoire d'Anna, qui ne peut pas élever son enfant parce que son ex-mari essaie de les séparer. Elle n'a pas d'autre choix que d'essayer de convaincre son compagnon Bruno et de partir avec son enfant en Colombie. Le film raconte l'histoire de ce voyage où elle tente de construire sa famille et de prouver qu'elle peut être une mère idéale. Sauf que c'est une personne très fragile qui lutte contre ses démons et affirme son envie d'être avec son enfant. Ce film pose la question de la réaction à adopter avec des personnages comme Anna qui sont aussi géniaux qu'ils peuvent être difficiles, voire dangereux. Faut-il suivre leurs désirs et voir où cela peut nous mener, ou au contraire faut-il les séparer de leur enfant et les enfermer dans des hôpitaux ? J'ai aussi essayé de faire bouger un peu le point de vue tout au long du film. Le début est très axé sur Anna, sur ses réflexions et sa perception, puis on s'approche du point de vue de l'enfant et enfin de celui de Bruno. On découvre progressivement comment il la voit. C'est lui qui finalement arrive le mieux à comprendre ce qu'il faut faire avec elle. Son ex-mari rejette systématiquement ses idées, Bruno les accepte aveuglément, et on voit ensuite les conséquences de ces deux types de réponses.

En regardant le scénario on a l'impression que vous avez vraiment vécu cette histoire. Est-ce un scénario autobiographique ? Comment vous est venue l'idée du film Anna ?

JT : Ce film a une part autobiographique. J'ai été en relation avec des femmes comme Anna, même si les personnages sont romancés. Je voulais aussi traiter de cette question du voyage entre la Colombie et la France à travers la nature du personnage d'Anna, qui contient sa part d'obscurité et de lumière. Dans ces deux pays, j'ai l'impression d'avoir la même relation que le personnage d'Anna. La France, qui est un pays merveilleux où les conditions sociales sont déjà bien développées, et qui est en même temps en dépression profonde depuis 20 ans, et la Colombie, où la vie et la fête sont omniprésentes, alors que c'est un pays qui marche moins bien socialement. C'est aussi ce qui se passe avec le personnage. Elle a une appartenance à ces deux pays qui la rend ambivalente.

Bruno, incarnez-vous votre propre personnage dans le film "Anna" ?

Bruno Clairefond : Non, les acteurs incarnent toujours un personnage, nous ne sommes jamais à l'écran ce que nous sommes dans la vie réelle. Avec Jacques nous avons cherché une justesse de jeu, on peut donc dire qu'un aspect du personnage est proche de moi, mais il y a aussi toujours une part de composition.

JT : Oui, il y a une part de composition, mais elle est aussi nourrie par notre propre expérience et notre sensibilité. D'un autre coté, il y a certains éléments de la personnalité de Bruno dont je me suis inspiré pour écrire le rôle de son personnage, pour construire sa fragilité dans le film. J'ai aussi probablement été influencé par l'image que je me suis fait de lui.

BC : Il me connaît aussi très bien. Nous avions déjà réalisé un projet indépendant ensemble en 2006, et je savais où il voulait aller. Il me faisait lire le scénario, nous avons relu tous les dialogues à Bogotà et je lui donnais mon point de vue, mais c'est vraiment Jacques qui a tout écrit. C'est lui le scénariste du film. Lire le reste de cet article »

Edito: Aimer, boire et sortir

Posté par redaction, le 19 novembre 2015

Les Français sont le peuple européen de la culture par excellence” écrivait Hermann von Keyserling en 1928. Voilà ce qui a été visé vendredi 13 novembre 2015 lors des attaques qui ont touché le Bataclan, où un concert de rock faisait vibrer les spectateurs, les cafés et restaurants des quartiers est de la capitale, où l'on refaisait le monde autour de pintes, de verres de vin ou d'un bon plat, et le Stade de France, où le football fédérait les supporters, sans distinction spécifique. La déflagration a été mondiale. Si à Paris, les cinémas, les salles de spectacle, les musées et les théâtres ont fermé, ailleurs les artistes et les humoristes ont rendu hommage à cette culture française, cet art de vivre si intriguant.

On avait presque oublier ce qui nous réunissait tant on nous survendait ce qui nous divisait. “La culture est un truc qui rassemble les gens, qui abat les différences”. C'est du groupe Public Enemy. C'était exactement ça qui était ciblé. Ce qui nous permet de vivre ensemble par delà nos différences et nos désaccords. Alors, oui, on peut avoir peur. Oui, on peut être en colère. Oui, nous sommes en deuil pour les 129 citoyens qui sont morts à cause d'une folie aveugle et assassine. L'ennemi n'aime pas la culture: il détruit des temples millénaires, rejette toute forme de musique, considère le cinéma comme un art satanique, refuse l'éducation et la lecture comme voies d'émancipation (“La salle de classe est le living room de la culture" faisait dire Quino à son héroïne Mafalda en pleine dictature argentine). A côté, le régime du Président Snow est modéré.

Mais c'est bien notre culture qu'il faut défendre. Par la culture qu'il faut combattre. Les artistes en créant, en nous montrant la complexité du monde ou en nous évadant de la dure réalité de l'époque. Les citoyens en participant, c'est-à-dire en sortant: aller au cinéma, à un concert, au musée, au théâtre... et après s'installer en terrasse, en discuter ou sinon, parler de tout et de rien. Rester superficiels et légers, malgré la profonde tristesse qui nous imprègne après la blessure profonde infligée. Jouer les papillons de nuit, embrasser qui vous voulez. Sortez! La vie est courte et précieuse. C'est banal, mais il faut le rappeler. C'est aussi la meilleure manière de combattre. Notre arme de citoyen. Leur monde n'est pas le nôtre, alors, résiste. Prouve que tu existes. Cherche ton bonheur partout.

Who run the world? Jennifer Lawrence!

Posté par wyzman, le 19 novembre 2015

Depuis 2012, le site américain Vulture établit chaque année le classement des 100 acteurs qui ont le plus de valeur à Hollywood mais également dans le monde. Véritable indicateur de la popularité et de la crédibilité d'une star, le classement est réalisé grâce à divers paramètres plus pertinents les uns que les autres : l'argent rapporté au box office américain et mondial, l'intérêt porté par les studios et les paparazzis, la cote de popularité auprès du grand public, le nombre d'Oscars et de nominations, l'avis des critiques et enfin le nombre de mentions sur Twitter. Le classement de cette année a été dévoilé plus tôt dans la semaine et le haut du panier n'a pas changé !

Sans surprise et parce que tout le monde aime la voir tomber en robe de soirée, Jennifer Lawrence trône fièrement, dans son indestructible bulle de coolitude. Adorée par les critiques et les patrons de studios, l'actrice de 25 ans est "la plus grande star de ciné de sa génération" pour reprendre les termes de Vulture. Alors que le dernier volet de Hunger Games est sorti hier en France, nous avons tous hâte de voir pour quel film elle recevra une quatrième nomination aux Oscars.

Bien qu'il n'ait toujours pas reçu d'Oscar - et bien que l'on doute qu'il en reçoive un prochainement -, Robert Downey Jr. continue d'être le principal atout de l'écurie Disney, avant la (re)mise à flot de la saga Star Wars. Cette année, sa seule participation à Avengers : L'ère d'Ultron (1,4 milliards de dollars de recette aux box office mondial) lui aura permis de toucher 40 millions de dollars. Qu'on l'aime ou pas, le cinquantenaire mène Marvel par le bout du nez. Et cela ne devrait pas changer de si tôt puisqu'il sera présent au casting de Captain America : Civil War (sortie prévue le 27 avril 2016).

En troisième position, le chouchou de la planète entière, j'ai nommé Leonardo DiCaprio, est toujours en attente de son Oscar du meilleur acteur. Après 4 nominations, celui que l'on retrouvera le 24 février prochain dans The Revenant de Alejandro González Iñárritu pourrait bien toucher le jackpot. A moins que le sort ne s'abatte encore sur lui… En attendant, la presse à scandale l'adore (d'ailleurs, il sort avec quelle mannequin cette semaine ?) et le public continue d'être réceptif à ses films. A l'exception de J. Edgar, les six derniers longs dans lesquels il a joué ont tous rapporté plus de 290 millions de dollars au box office mondial. Bien joué Leo !

Dans le reste du top 20, on notera la présence de stars à l'aura plus que conséquente - malgré des projets pas forcément aboutis ou rentables : Tom Cruise (#6), Hugh Jackman (#7), Sandra Bullock (#8), Scarlett Johansson (#10), Tom Hanks (#12), George Clooney (#15), Brad Pitt (#16) et Angelina Jolie (#17). Trusté par des hommes de plus de 30 ans, ce top 20 ne compte que 4 femmes - dont la plus jeune est bien évidemment Jennifer Lawrence !

Dans la mesure où les acteurs non mentionnés jusqu'ici (Bradley Cooper, Matt Damon, Matthew McConaughey, Liam Neeson, Ben Affleck) ont déjà été nommés aux Oscars, les véritables surprises se trouvent du côté des action heroes que sont Dwayne Johnson (#5), Channing Tatum (#9), Chris Pratt (#11) et Chris Hemsworth (#20). Mon premier a littéralement tout explosé dans Fast & Furious 7 et San Andreas. Mon second a enlevé le haut pour Jupiter Ascending et Magic Mike XXL. Mon troisième a explosé la machine à sous avec Jurassic World et mon quatrième s'est d'abord appelé Thor avant de laisser imaginer son plus gros atout dans Vive les vacances !

La liste complète est à voir ici.

« Daechois, Daechoises, vous ne gagnerez pas! » Quand le cul devient un acte de résistance pour Michel Hazanavicius

Posté par vincy, le 18 novembre 2015

Quand Michel Hazanavicius publie un texte sur sa page Facebook, on n'est jamais déçu, qu'on soit d'accord ou pas avec ses propos. Avec sa lettre destinée à Daesh, suite aux attentats du 13 novembre 2015 qu'ils ont revendiqué, il a réussit à écrire un texte très français dans l'esprit (si français que la traduction anglophone de Variety a coupé les passages les plus crus): c'est rabelaisien, humain, drôle, léger, engagé, lyrique, vulgaire et sexuel. On ne savait pas qu'il était si porté sur le cul (on ne se souvient même d'aucune scène de sexe dans ses films). Certes, il y a de plus beaux textes (Grand Corps Malade) ou d'autres tribunes plus enflammées ou géopolitiquement judicieuses. Mais celle-ci, de la part d'un cinéaste oscarisé, nous a détendu dans cette période sombre et déprimante. D'autant qu'elle aurait pu être titrée "Aimer, boire et chanter", en hommage à Alain Resnais.

"Daechois, Daechoises

Donc ça y est, c’est officiel, vous êtes en guerre contre nous. Ce qui est frustrant, c’est que vous n’avez ni uniforme ni signe distinctif, on ne sait pas vous reconnaître, et nous n’avons donc personne contre qui se battre.
Frustration qui j’espère n’entraînera pas la désignation de faux coupables.
Pourtant même si chaque mort représente sans doute pour vous une victoire, il faut que vous sachiez que vous n’êtes pas prêts de gagner. A dire vrai c’est même impossible.
Parce que quoi que vous fassiez, vous ne nous changerez pas.

Ici, en France, nous ce qu’on aime, c’est la vie. Et tous les plaisirs qui vont avec. Pour nous, entre naître et mourir le plus tard possible, l’idée est principalement de baiser, rire, manger, jouer, baiser, boire, lire, faire la sieste, baiser, discuter, manger, argumenter, peindre, baiser, se promener, jardiner, lire, baiser, offrir, s’engueuler, dormir, regarder des films, se gratter les couilles, péter pour faire rire les copains, mais surtout baiser, et éventuellement se taper une joyeuse petite branlette. On est le pays du plaisir, plus que de la morale. Ici un jour, il y aura peut être une place Monica Lewinsky, et ça nous fera rire. Personne ne l’a jugée, ici.

Alors dans la baise, c’est vrai que nous en France, on fait des trucs avec lesquels vous avez du mal. On aime bien lécher le sexe des femmes. Pas tous, sûrement, mais beaucoup d’entre nous. Et les fesses et le cul, aussi. Là aussi, pas tous, mais bon. Et les femmes aiment bien faire des fellations. On appelle ça des pipes. C’est très agréable. Bien sûr là aussi, toutes les filles n’aiment pas ça, et on ne force personne, mais ça se fait. Régulièrement. Et avec beaucoup de plaisir. Et puis il y a des garçons qui aiment bien ça, aussi. Se faire des fellations ou se lècher ou se pénetrer entre eux. Et les filles pareil. En fait, ici, ce qu’on aime, c’est faire ce qu’on veut. On essaye de pas gêner les autres, c’est le principe, mais on n’aime pas trop qu’on nous dise trop fort ce qu’on doit faire ou ce qu’on ne doit pas faire. Ça s’appelle la Liberté. Retenez bien ce mot, parce qu’au fond, c’est ça que vous n’aimez pas chez nous. Ce n’est ni les Français, ni les caricaturistes, ni les Juifs, ni les clients de café ni les amateurs de rock ou de foot, c’est la Liberté.

La deuxième chose, c’est qu’en tuant comme ça, à l’aveugle, avec un objectif uniquement comptable, vous prenez le risque de tuer des français de plus en plus représentatifs de la France. A la limite en ne tuant que des juifs, ou que des dessinateurs, les non juifs qui ne savent pas dessiner pouvaient toujours vous trouver des excuses ou se sentir étrangers à cette guerre, mais là ça va être de plus en plus dur. Parce qu’en atteignant un échantillon représentatif de la France, vous allez toucher à ce que nous sommes vraiment. Et qui sommes nous, vraiment? Et bien c’est justement ce qui est beau ici, c’est que nous sommes plein de trucs. Bien sûr il y a quelques français français français. Mais il y a des français italiens, des français espagnols, des français arabes, des français polonais, des français chinois, des français rwandais, des français sénégalais, des français algériens, berbères, ukrainiens, géorgiens, américains, belges, portugais, tunisiens, marocains, tchétchènes, ivoiriens, maliens, syriens, des français catholiques, des français juifs, des français musulmans, des français taoïstes, des français bouddhistes, des français athées, des français agnostiques, des français anticléricaux, des français de gauche, des français de droite, des français du centre, des français abstentionnistes, des français d’extreme gauche, d’extrême droite, il y a même sans doute des français djihadistes et même des français futurs terroristes que vous risquez de tuer. Il y a des français riches, des français pauvres, des français sympas, des français gros cons, des français amoureux, des français égoïstes, des français misanthropes. La liste pourrait s’étendre presque à l’infini, avec toutes les combinaisons et tous les sous groupes possibes. Il y a même des français non français, parce que la France étant si belle, il y a toujours et constamment une partie de notre population qui est les touristes. Sans compter les clandestins, qui ne sont peut être pas officiellement français, mais quand même ils vivent là, donc vous pouvez les tuer comme tout le monde.

Ça ça s’appelle l’égalité. Face à la mort, vous pouvez toujours cibler ce que vous voulez, vous nous toucherez tous. Et on va comprendre, nous, ce à quoi vous vous attaquez. Nos valeurs. Simples. Celles qui font que la vie ici ressemble à ce qu’elle est. Imparfaite certes, avec son lot d’injustices c’est vrai, mais ce sont ces valeurs qui font que nous vivons dici de manière aussi digne que possible. Ce pays dans lequel nos pères, et les pères de nos pères et leurs pères avant eux ont choisi de vivre, et pour lequel beaucoup d’entre eux se sont battus.

Et ce qui va arriver, à un moment ou un autre, c’est que nous allons être solidaires, grâce à vous. Nous allons comprendre que ces valeurs sont en danger. Et nous allons les aimer et les faire vivre encore plus fort. Ensemble. Ça ça s’appelle la fraternité.

C’est pour ça que vous ne pourrez pas gagner. Vous allez faire des morts, oui. Mais aux yeux de l’Histoire, vous ne serez que les symptomes abjects d’une idéologie malade.
Bien sûr nous ne gagnerons pas non plus. Des gens vont mourir, pour rien. D’autres vont décider de s’en remettre à des Le Pen, des Assad ou des Poutine pour se débarasser de vous, et nous allons peut être doublement perdre.
Mais vous ne gagnerez pas.
Et ceux qui resteront continueront de baiser, de boire, de dîner ensemble, de se souvenir de ceux qui seront morts, et de baiser."

Musique et cinéma : une soirée avec John Williams

Posté par MpM, le 18 novembre 2015

john williamsL'association Musique et toile, dont l'un des objectifs est de "populariser l'accès à la musique d'orchestre (classique ou autre) en profitant du lien de la musique avec le 7e art et la télévision", organise dans les mois à venir trois concerts permettant de (re)découvrir les plus beaux morceaux de musique de films exécutés en live par des musiciens professionnels.

Premier rendez-vous le samedi 12 décembre à 18h45 avec une soirée entièrement consacrée à John Williams, compositeur attitré de Steven Spielberg et de George Lucas, multi-oscarisé, à qui l'on doit les musiques de films les plus connues au monde comme celles de Harry Potter, Jurassic Park, Rencontres du troisième type, E.T., Les dents de la mer et bien sûr les incontournables Star Wars et Indiana Jones. L'ensemble "Ciné-trio" spécialisé dans la musique de films sera à l'interprétation.

Suivront les concerts "Nouveaux mondes" le 17 janvier 2016 à 18h00 (avec des extraits de 1492 Christophe Colomb, Out of Africa, Mission, Greystoke, Le Nouveau Monde, Pirates des Caraïbes...) et "In love" le 6 février à 18h30 (Casablanca, West Side Story, Docteur Jivago, Ben Hur, Roméo et Juliette, Titanic...).

Et en attendant, pour un petit aperçu musical, rendez-vous ici !
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Soirée John Williams au Temple de Port-Royal
18 boulevard Arago - 75013 Paris
Réservations : 01 47 00 04 15

Informations sur le site de l'association

Retour sur l’ouverture du 19e Black Nights Film Festival de Tallinn

Posté par redaction, le 17 novembre 2015

Festival Tallinn

Plus de 2500 films nominés, 72 pays représentés, 16 avant-premières mondiales, dont deux coproductions françaises, 24 avant-premières internationales, un millier d'invités provenant de l'industrie du cinéma pour 17 jours de projections : les chiffres de cette année confèrent le titre de Festival de classe A à Talinn, manifestation de renommée internationale. Retour sur la cérémonie d'ouverture qui rendait hommage au cinéma géorgien.

Jeudi 13 Novembre, 19h à Tallinn - Estonie. Le prestigieux Nordea Concert Hall ouvre ses portes à une foule d'invités venus assister à la cérémonie d'ouverture du festival. Indrek Saar, ministre de la Culture estonien et Mikheil Giorgadze, ministre de la Culture géorgien, introduisent le festival par deux allocutions portant sur la fonction vitale de la culture dans le changement des mentalités au sein de nos sociétés modernes. La culture est en effet le langage choisi pour développer les relations entre ces deux pays, à l'heure où Tangerines du réalisateur Zaza Urushadze, premier film résultant d'une collaboration entre l'Estonie et la Géorgie, est nominé pour les Oscars 2015.

Dirigé par l'illustre chef d'orchestre Nikoloz Rachveli, l'Orchestre philharmonique national de Géorgie amorce ensuite un concert sur un collage de films muets historiques réalisés en noir et blanc, comprenant notamment certains des immenses moments du cinéma géorgien.

Elisso de Nikolaï Chenguelaia (1928), Saba de Mikhail Tchiaoureli (1929), Le père du soldat de Revaz Tchkheidze (1964), Gueorgui Saakadzé de Mikhail Tchiaoureli (1943), La caravane blanche de Tamaz Meliava (1963) ou encore Alaverdoba de Giorgi Shengelaia (1962) sont ainsi présentés au public, mêlant scènes épiques de batailles à cheval, représentations de la vie rurale et danses traditionnelles, constituant autant de moments historiques et identitaires de la nation géorgienne.

Puis quatre récompenses sont décernées à des Estoniens durant cette cérémonie d'ouverture :
- le "Prix Bruno O'Ya du Meilleur Jeune Acteur Estonien" revient à Sergo Vares pour son interprétation de Hamlet au théâtre, ainsi qu'à Taavi Tonisson pour sa contribution au cinéma estonien ;
- les "Prix pour l’œuvre d'une vie" ont été attribués à deux compositeurs légendaires dont les œuvres musicales ont été largement utilisées dans de nombreux films estoniens : Arvo Pärt et
Veljo Tormis.

Suit une performance de 4 chants polyphoniques en Estonien et à cappella par 6 chanteurs de l'ensemble "Estonian Voices". Une projection de photographies illustrant les moments forts de la vie des deux compositeurs accompagne cette symphonie vocale dans une cascade de tonalités mélodiques.

La soirée se conclut enfin par la projection du film comique muet géorgien Chemi Bebia (Ma grand mère) réalisé en 1929 par Kote Mikaberidze, dont la pellicule a été restaurée en 1976. Ce monument du cinéma géorgien constitue une satyre du système bureaucratique soviétique de l'époque mettant en scène les membres du gouvernement réunis autour d'une table.

On y voit les nombreuses errances d'un système hyper centralisé où les décisions ne se prennent pas : un député écrit sur les feuilles des textes officiels des lettres d'amour qui restent sans réponse et il les envoie sous forme d'avions en papier à sa secrétaire, avant de se suicider sous l’œil amusé de la jeune femme. Un ouvrier apporte au bureau central une lettre de préavis de grève nationale qui se déplace devant le nez des membres du gouvernement endormis sur leur table, alors que les pages du calendrier s'envolent et que l'on remarque cette phrase inscrite sur la porte d'entrée : "ne gaspillez pas le papier".

Une quinzaine de films français, ainsi qu'une quarantaine de co-productions françaises, seront à l'affiche pendant les 17 jours du Black Nights Film Festival 2015, parmi lesquels : Adama de Simon Rouby, Love de Gaspar Noé, Le Petit Prince de Mark Osborne, Le testament d'Alexander McQueen de Loic Prigent, L'hermine de Christian Vincent, La glace et le ciel de Luc Jacquet, Braqueurs de Julien Leclercq, La peur de Damien Odoul, Les Oiseaux de passage de Olivier Ringer, Bang Gang (une histoire d'amour moderne) de Eva Husson ou encore Hubert de Givenchy, un destin Haute Couture de Éric Pellerin.

Anna de Jacques Toulemonde Vidal sera également projeté en avant-première mondiale, et Finding Babel de David Kovacs en avant-première internationale. Cette co-production internationale (Canada, France, USA, Russie, Ukraine) suit un homme sur les traces de son grand père, Isaac Emmanuilovich Babel, exécuté à Moscou en 1940 pour son travail cinématographique traitant de la guerre civile russe (1918-1921) et de la mafia juive de l'époque (Tales Of Odessa,1921-1931).

Parmi les autres nombreux événements proposés, on peut aussi signaler un Forum professionnel du film européen, un marché du film international (Black Market Online) ainsi qu'un programme dédié au cinéma d'animation : Animated Dreams.

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Retrouvez le programme de ces événements sur le site de la manifestation et celui d'Animated Dreams.

Texte : Alain Andrieux
Photographie : Lys Le Corvec

Le Cecil B. DeMille Award 2016 pour Denzel Washington

Posté par vincy, le 17 novembre 2015

Aux Golden Globes 2016, Denzel Washington recevra le prestigieux Cecil B. DeMille Award pour l'ensemble de sa carrière. C'est la troisième fois qu'un artiste afro-américain reçoit ce prix.

La 73e cérémonie qui se tiendra le 10 janvier récompensera une carrière exceptionnelle. Denzel Washington, qui aura tout juste 61 ans quand il recevra son prix, a gagné deux fois le Golden Globe (meilleur second rôle en 1990 pour Glory et meilleur acteur dans un drame en 2000 pour The Hurricane) et nommé 5 autres fois (Cry Freedom, Malcolm X, Training Day, American Gangster, Flight). L'acteur a également gagné un oscar du meilleur acteur en 2002 (Training Day) et un Oscar du meilleur second rôle masculin en 1990 (Glory).

Ce prix tient également compte de la valeur au box office du récipiendaire. 5 de ses films ont dépassé les 100M$ au box office nord américain (L'Affaire Pélican, The Equalizer, Remember the Titans, Safe House, American Gangster), auxquels on ajoutera des succès internationaux comme Philadelphia, Inside Man, Déjà vu et Unstoppable.

Il est également un des rares comédiens à avoir reçu des nominations aux Emmy Awards, aux Tony Awards et aux Grammy Awards, respectivement pour la télévision, le théâtre et la musique.

Le Prix Cecil B. DeMille a récompensé ces dernières années George Clooney (2015), Woody Allen (2014), Jodie Foster (2013), Morgan Freeman (2012), Robert De Niro (2011), Martin Scorsese (2010), Steven Spielberg (2009), Warren Beatty (2007), Anthony Hopkins (2006), Robin Williams (2005), Michael Douglas (2004), Gene Hackman (2003), Harrison Ford (2002), Al Pacino (2001) et Barbra Streisand (2000).

Les 34 révélations en lice pour un César du meilleur espoir 2016

Posté par kristofy, le 17 novembre 2015

cesarOn avait retenu de la cérémonie des César 2015 une jeunesse triomphante avec des statuettes pour Kristen Stewart et Reda Kateb (meilleurs seconds rôles) ainsi que Pierre Niney et Adèle Haenel (meilleurs interprétations) ; et en même temps une omniprésence de récompenses pour les films passés par le Festival de Cannes (Timbuktu, Mommy, Les combattants…).

Pour les prochains César 2016 ? Il se pourrait bien que la situation soit presque inverse. Pour la meilleure actrice Emmanuelle Bercot (récompensée à Cannes) pourrait bien être doublée par Catherine Frot (qui triomphe avec Marguerite), pour le meilleur acteur Vincent Lindon (récompensé à Cannes) et Fabrice Luchini (primé à Venise) seront concurrencés par Alban Lenoir (Un Français), et Dheepan malgré sa palme d’or ne serait pas le favori pour le César du meilleur film puisque Mustang est le candidat français aux Oscar et Marguerite pourrait faire consensus… Cette année, aucun favori ne se détache vraiment. Alors la compétition est plus ouverte que jamais.

L’année cinéma est bien entendu loin d’être finie, mais déjà les César 2016 se profilent avec la liste des 32 noms (proposés aux 4276 électeurs qui eux établiront la short-list des nominés en pouvant y rajouter d’autres) pour les catégories Meilleur Espoir Féminin et Meilleur Espoir Masculin. Pour mémoire ces prix avaient été remis lors de la précédente édition à Louane Emera (La famille Bélier) et à Kévin Azaïs (Les combattants)…

[Mise à jour le 18 novembre suite au communiqué de l'Académie des César ajoutant Camille Cottin et Mathieu Spinosi à la liste]

Les Révélations 2016 – Comédiennes :

Mathilde Bisson dans Au plus près du soleil
Camille Cottin dans Connasse, Princesse des coeurs
Lucie Debay dans Melody (qui devrait être aussi nominée pour un Magritte belge pour ce film, aussi dans Un Français avec Alban Lenoir cité ci-dessous)
Sara Giraudeau dans Les Bêtises
Zita Hanrot dans Fatima
Stacy Martin dans Taj Mahal (révélée par Nymphomaniac de Lars Von Trier)
Freya Mavor dans La Dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil
Baya Medhaffar dans À peine j'ouvre les yeux
Lena Paugam dans L'Ombre des femmes
Diane Rouxel dans La Tête haute
Lou Roy-Lecollinet dans Trois souvenirs de ma jeunesse
Georgia Scalliet dans L'Odeur de la mandarine (pensionnaire de la Comédie-Française)
Noémie Schmidt dans L'Étudiante et Monsieur Henri
Pauline Serieys dans Une famille à louer
Sarah Suco dans Discount
Lily Taieb dans Trois souvenirs de ma jeunesse
Sophie Verbeeck dans À trois on y va

Les Révélations 2016 – Comédiens :

Swann Arlaud dans Les Anarchistes (déjà dans cette liste en 2014 pour Crawl)
Jules Benchetrit dans Asphalte
Mehdi Djaadi dans Je suis à vous tout de suite
Quentin Dolmaire dans Trois souvenirs de ma jeunesse
Khereddine Ennasri dans Nous trois ou rien
Aurélien Gabrielli dans Quand je ne dors pas
Kheiron dans Nous trois ou rien
Karim Leklou dans Coup de chaud
Alban Lenoir dans Un Français
Martin Loizillon dans Fever
Sâm Mirhosseini dans Ni le ciel ni la terre
Félix Moati dans À trois on y va (déjà cité au César du meilleur espoir masculin pour Télé Gaucho)
Finnegan Oldfield dans Les Cowboys
Harmandeep Palminder dans Bébé Tigre
Rod Paradot dans La Tête haute
Syrus Shadidi dans Une histoire de fou
Mathieu Spinosi dans Les Souvenirs

On se doute que les favorites seront Lou Roy-Lecollinet,  Sophie Verbeeck, Georgia Scalliet, Pauline Serieys… Les heureux distingués pourraient bien être Quentin Dolmaire, Alban Lenoir (avec en plus une nomination comme meilleur acteur ?), Félix Moati, Rod Paradot… Kheiron tout comme Orelsan seront-ils dans cette catégorie acteur ou meilleur premier film pour Nous trois ou rien à l’affiche depuis le 4 novembre et pour Comment c’est loin qui sort le 9 décembre ?

Rendez-vous dans les salles de cinéma pour les nouveaux films français à venir, et revoir les autres de cette année. La Cérémonie de la 41ème Cérémonie des César aura lieu le vendredi 26 Février 2016.