Die Hard 6: un prequel en guise de reboot?

Posté par vincy, le 14 octobre 2015


Alors que d'un point de vue cinématographique, la franchise Die Hard faiblit film après film, elle continue de rapporter gros (1,4 milliard de $ en 5 films dans le monde). Mais, pour conserver son intérêt, il était sans doute essentiel de la renouveler. D'autant plus qu'après un quatrième opus record en 2007, elle avait connu son pire score avec le cinquième film en 2013. Pour enrayer le déclin, la 20th Century Fox a commencé à négocier avec le réalisateur Len Wiseman, déjà responsable du 4e Die Hard et du remake de Total Recall, afin de relancer la machine.

Les producteurs ont imaginé un Die Hard se déroulant en 1979, à New York, soit 9 ans avant la prise d'otage de la tour de Los Angeles, qui servait de pitch au premier opus. Un prequel où l'on verrait donc un John McLane suffisamment jeune pour attirer la génération montante de beaux gosses hollywoodiens. Mais Bruce Willis reste l'ingrédient indispensable de cette saga. Pour l'instant le concept partirait donc dans un va et vient dans le temps avec Willis racontant l'histoire à notre époque et des flash backs nous renvoyant 35 ans en arrière.

La star n'a rien signé. Donc rien n'est fait. Le prequel ressemble cependant furieusement à un reboot déguisé.

Die Hard: Year One, en prenant place en 1979, serait surtout l'occasion de revenir aux sources réelles du film. Tout le monde l'ignore mais Piège de Cristal, premier opus de la saga, est adaptée d'un livre de Roderick Thorp, Nothing Lasts Forever (indisponible en France), qui a été publié ... en 1979.

Festival Lumière – Jour 2 : le Bubby de Rolf De Heer et le King de Martin Scorsese

Posté par Morgane, le 14 octobre 2015

Deuxième jour du festival Lumière à Lyon. De l'Australie à New York, on se dépayse en quelques heures.

Bubby le bad boy australien

Aujourd'hui direction la salle obscure du Cinéma Opéra pour découvrir Bad Boy Bubby (1993) de Rolf De Heer présenté ici en avant-première avant sa ressortie en salles le 11 novembre prochain. Le pitch attire, intrigue (un enfant sauvage de 35 ans, enfermé depuis sa naissance, fait pour la première fois l'expérience du monde extérieur…), tout comme la bande-annonce.

Rolf De Heer est là en personne, fraîchement débarqué de Tasmanie, pour nous présenter son film. Il a aussi inauguré sa plaque rue du Premier Film hier après-midi. C'est un cinéaste australien majeur. Il réalise des films très politiques, abordant notamment la thématique aborigène - The Tracker, 10 canoës, 150 lances et 3 épouses et Charlie's Country. Les deux derniers ayant été présentés et primés à Cannes dans la section Un Certain Regard. Son travail a donc marqué l'Histoire du cinéma australien de par ses thématiques qui font encore polémique dans les débats nationaux (la politique, les aborigènes, les marginaux…).

Ce film a été tourné à Adelaide il y a de cela 23 ans et l'on peut noter une anecdote peu commune : il y a eu 32 directeurs de la photographie sur ce film. Pourquoi? Rolf De Heer nous explique: "C'est compliqué! Quand j'ai commencé à travailler sur ce film, 11 ans avant de le faire, je pensais que ce serait mon tout premier film et je n'avais donc aucune attente en ce qui concernait le financement. Je pensais alors devoir tourner les week-end et travailler la semaine pour le financer. Je pensais également qu'il faudrait deux ou trois ans pour filmer et le problème serait que je ne pourrai pas garder la même équipe aussi longtemps. J'ai alors résolu ce problème dans le script même. J'ai enfermé mon personnage!!! J'ai retiré tout l'extérieur pendant 35 ans. Une fois libéré, tout ce qu'il voit, il le voit pour la première fois et ça pouvait donc ressembler à n'importe quoi. J'ai alors eu l'idée de prendre un chef opérateur différent pour chaque lieu que Bubby va découvrir.

Mais 11 ans plus tard, Bad Boy Bubby est en réalité le quatrième film que je réalise. On a un budget correct et je peux donc filmer en une seule fois. Mais j'ai conçu le film avec l'idée de tous ces chefs opérateurs alors je décide quand même de le faire ainsi. Ce qui s'est avéré une belle idée avec trois résultats inattendus : On ne voit pas qu'il y a 32 directeurs de la photographie différents. À chaque nouveau chef opérateur une nouvelle et terrible énergie émergeait! Et avec cette idée, les financeurs nous prenaient pour des dingues et nous ont donc foutu la paix durant le tournage!"

Quant au côté culte de son film, y avait-il pensé? "Non. La réussite de ce film est quelque chose de très inattendu. C'est le public qui fait d'un film un film culte!" Le film a gagné 4 "Oscars" australiens (dont meilleur réalisateur, meilleur scénario et meilleur acteur) et trois prix à Venise (Grand prix spécial du jury, Prix FIPRESCI)?

"Bubby, pas fait pour l'extérieur"

Rolf De Heer nous souhaite donc une bonne projection, les lumières s'éteignent et l'on plonge au coeur de cette expérience peu banale. Dès les premières images le spectateur est happé par cet univers glauque dans lequel Bubby est enfermé par sa mère depuis 35 ans. Une unique pièce sombre, des cafards qui rasent les murs, un chat martyrisé, une relation mère/fils plus qu'incestueuse, le décor est posé et on sait d'ores et déjà que ce film ne nous laissera pas indifférent.

Puis le monde de Bubby s'élargit quand il finit par sortir de sa prison mais l'univers qu'il découvre n'en est pas moins sordide et absurde. Le film oscillant entre folie et scènes totalement surréalistes est tout à la fois dérangeant et émouvant. Les quelques longueurs que l'on peut éprouver dans la deuxième partie du film ne lui retire pas son côté ovni qui nous met une bonne claque. Bad Boy Bubby appartient à ses films qui marquent, qui dérangent et dont on ressort soulagés qu'il soit fini tout en étant à la fois fascinés…

Scorsese et sa Valse des pantins

Le temps de prendre l'air quelques minutes et on replonge de suite dans la salle du Cinéma Opéra pour découvrir cette fois la Valse des pantins (The King of Comedy, 1982) de Martin Scorsese.

C'est Delphine Gleize, réalisatrice notamment de La permission de minuit avec Vincent Lindon, qui vient présenter le film.

Elle nous explique qu'à sa sortie le film avait été un échec commercial car, comparé à Raging Bull, film précédent du réalisateur, celui-ci apparaît trop classique. Le film est alors soutenu par la presse mais boudé par le public. Pourtant le film, sélectionné en compétition à Cannes, a reçu le prix du scénario aux British Awards et le titre de meilleur film de l'année par les Critiques de cinéma de Londres.

Selon elle, il y a dans ce film "trois grands numéros d'acteurs : Robert De Niro, Jerry Lewis et la révélation du film, Sandra Bernhard, mélange de Mick Jagger et Courtney Love, qui est l'incarnation même du corps de l'acteur qui parle. Elle est fascinante et traduit à elle seule la folie du New York du tout début des années 80."

"Mieux vaut être Roi d'un soir que Charlot toute sa vie"

L'ambiance est ici un peu plus détendue que dans Bad Boy Bubby même si le thème de la folie y est également abordé.

Robert De Niro y campe Rupert Pupkin (alias The King) dans un rôle bien loin de ceux qu'il a tenu jusqu'alors dans les films de Scorsese (Mean Streets, Taxi Driver, New York, New York ou encore Raging Bull). Il est ici un comique, adorateur de Jerry Langford (Jerry Lewis), star du stand-up, prêt à tout pour percer. À tel point que son obsession tourne réellement à la folie.

Martin Scorsese aborde son sujet sous l'angle de la comédie mais celle-ci est noire. On ne sait parfois si l'on doit rire ou pleurer, aussi amusés que attristés par ce personnage de comique. Ce film donne l'occasion à Scorsese de montrer une autre facette du New York fou des années 80... Comme une suite à New York, New York. Il porte là un regard cruel sur le monde du show-business. Et encore une fois, plus dure sera la chute pour celui qui s'approchera trop du soleil...

Meryl Streep, présidente du jury du Festival de Berlin 2016

Posté par vincy, le 14 octobre 2015

La 66e Berlinale frappe fort. Le Festival international du film de Berlin offre le prestigieux poste de présidente du jury à l'actrice américaine Meryl Streep. C'est la première fois que la Streep participe au jury d'un Festival.

"Meryl Streep est l'une des artistes du monde du cinéma les plus créatives et multifacettes. Pour marquer notre enthousiasme vis-à-vis de son extraordinaire talent, nus l'avions récompensée d'un Ours d'or d'honneur en 2012 pour l'ensemble de sa carrière" a déclaré le directeur de la Berlinale Dieter Kosslick, qui ajoute être très heureux de la voir revenir en tant que patronne du jury.

19 nominations Oscars (et trois statuettes), 20 nominations aux Golden Globes (et huit récompenses), un prix d'interprétation à Cannes en 1989: Meryl Streep cumule les récompenses jusqu'à recevoir l'Ours d'argent de la meilleure actrice avec ses partenaires Julianne Moore et Nicole Kidman pour The Hours en 2003.

Meryl Streep, c'est avant tout une quarantaine de films devant les caméras de Woody Allen, Michael Cimino, Alan J. Pakula, Albert Brooks, Curtis Janson, Bille August, Mike Nichols, Sidney Pollack, Robert Zemeckis, Clint Eastwood, Barbet Schroeder, les frères Farelly, Spike Jonze, Stephen Daldry, Robert Altman, Jonathan Demme, Nora Ephron, Tommy Lee Jones ou encore Robert Redford. Ce sont aussi des rôles emblématiques et populaires comme Le Diable s'habille en Prada, Mamma Mia!, Pas si simple, Into the Woods, Un crime dans a tête,... sans oublier Kramer contre Kramer, La maîtresse du Lieutenant français, Le Choix de Sophie, Out of Africa ou Voyage au bout de l'enfer.

Elle vient d'être à l'affiche de Ricki and the Flash, le sera de nouveau en novembre, en courte participation dans Les Suffragettes. On la reverra surtout dans Florence Foster Jenkins de Stephen Frears en 2016.

Indéniablement, c'est la plus grande comédienne américaine vivante de sa génération qui va choisir avec son jury le successeur de Taxi Téhéran. Meryl Streep, même si elle a tendance parfois à se caricaturer dans certains rôles, à opter pour des personnages plus fantasques que dramatiques ou romantiques, comme à ses débuts, c'est un style, un charisme. Une de celles dont on dit que, même de dos, on la voit jouer.

Festival Lumière – Jour 1 : Alice n’est plus ici mais Martin Scorsese est dans toutes les têtes

Posté par Morgane, le 13 octobre 2015

Octobre est arrivé et avec lui, comme chaque année depuis 7 ans maintenant, le Festival Lumière et son lot de films, de rencontres, de master class, de dédicaces… Lyon va battre au rythme du 7e Art pendant toute une semaine (du 12 au 18 octobre).

Cette année, Le Prix Lumière sera remis vendredi soir au grandiose Martin Scorsese! La semaine sera alors ponctuée de 15 de ses films et de 5 de ses documentaires. Mais ce n'est pas tout, il y a aussi la Carte blanche à Martin Scorsese, de nombreux hommages à Akira Kurosawa, Julien Duvivier, Larissa Chepitko, l'anniversaire des 30 ans de Pixar avec John Lasseter en invité, des invitations à Sophia Loren, Nicolas Winding Refn, Géraldine Chaplin, Mads Mikkelsen et Alexandre Desplat et de nombreux autres cycles (les ressorties, les grandes projections, la nuit de la peur, les curiosités des années 1980, les trésors des archives, les nouvelles restaurations etc.)

Environ 150 Films projetés en une semaine, c'est certain, il faut faire des choix! Pour ma part, Prix Lumière à Martin Scorsese je commence donc par un de ses films, son troisième plus exactement, qu'il réalise après Mean Streets et juste avant Taxi Driver: Alice n'est plus ici (1974). Cette oeuvre est un peu à part dans sa filmographie puisqu'il s'agit de son premier film hollywoodien et, plus ou moins, d' une commande de l'actrice principale, Ellen Burstyn. On n'y retrouve pas forcément ses thèmes de prédilection mais il porte tout de même sa griffe à travers la bande-son rock et un rythme assez rapide. Jodie Foster tient également le rôle d'Audrey, jeune ado laissée à la dérive par sa mère. on la recroisera chez Scorsese dans le rôle qui fera décoller sa carrière, avec le Scorsese suivant, Taxi Driver.

Avec Alice n'est plus ici, Martin Scorsese nous entraîne dans un road-movie entre une mère et son fils. Liaison atypique que Scorsese filme crument mais avec beaucoup de bienveillance et qui donne à cette relation un aspect très attendrissant. Malgré le caractère quelque peu soumis d'Alice aux hommes, c'est une femme forte qui prend la route, avec son fils sous le bras, à la mort de son mari. Au fur et à mesure que la route défile, son caractère se modifie et on sent une pointe de féminisme qui transparaît dans ce film. C'est d'ailleurs le seul film de Scorsese où le héros est en réalité une héroïne!

Ici, ni mafia, ni vengeance. C'est presque un électron libre, très scorsesien, mais à des années lumières de ce qui suivra durant plus de 40 ans.

Clap d'ouverture

Cette première journée de Festival est également marquée par la soirée d'ouverture qui, comme chaque année, se déroule dans l'immense Halle Tony Garnier. Jean-Paul Belmondo, qui revient deux ans après nous avoir fait partager un moment très émouvant aux côtés de Quentin Tarantino, est ovationné. Se succèdent John Lasseter (qui vient souffler les 30 bougies de la petite lampe de chevet), Nicolas Winding Refn (qui présentera deux de ses films, donnera une master class et présentera sa collection d'affiches de films), Mélanie Thierry, Raphaël, Jean Becker, Laurent Gerra, Vincent Elbaz, Louise Bourgoin, Rolf de Heer (qui est là pour la ressortie de son film Bad Boy Bubby), Alex Lutz, Bernard Pivot, Paul Belmondo (qui présentera en compagnie de son père le documentaire qu'il a réalisé sur ce dernier), Dario Argento (pour son film Les Frissons de l'angoisse récemment restauré) et sa fille Asia Argento, Jacques Audiard, Daniel Auteuil et bien d'autres encore…

Discours de Thierry Frémaux (sans Bertrand Tavernier cette fois, qui se remet d'une opération mais qui devrait être présent en fin de festival), petit film en forme de bande annonce alléchante de cette nouvelle édition, montage "tribute to Lasseter", projection de La sortie d'usine avec le cinématographe original des Frères Lumière... Chaque spectateur a également reçu son traditionnel morceau de pellicule qui cette année appartenait au film Jeux Interdits de René Clément.

Lindon parmi les monstres sacrés

On a ensuite eu droit à un hommage en images à Vincent Lindon, qui est ensuite monté sur scène pour présenter le film surprise de cette soirée d'ouverture. Film surprise qui ne l'est pas resté longtemps puisque le nom lui a échappé dès ses premières phrases. C'est donc La fin du jour de Julien Duvivier qui sera projeté en ce premier soir. Film pour les acteurs puisqu'il se passe dans une maison de retraite pour anciens comédiens! Discours émouvant et drôle à la fois de la part du Prix d'interprétation masculine cannois de l'année. Il remercie Thierry Frémaux d'avoir sélectionné La loi du marché à Cannes, remercie également Jean-Paul Belmondo qu'il admire, puis nous raconte sa passion pour le cinéma de Carné, Renoir, Duvivier et plus généralement de cette époque-là et de ce cinéma populaire. Véritable admirateur de Julien Duvivier qu'il considère malheureusement comme un cinéaste sous-estimé, il présentera également La Bandera et Pépé le Moko du même réalisateur durant la semaine. Il avoue tout de même : "je vais être franc, La fin du jour n'est pas mon préféré, mais je l'aime beaucoup quand même".

La suite se passe en images aux côtés de Louis Jouvet, Michel Simon, François Périer, Victor Francen, Madeleine Ozeray... Il y a pire compagnie pour se mettre en appétit avant l'orgie cinéphile qui s'annonce.

Cinespana 2015 : A cambio de nada remporte la Violette d’or

Posté par MpM, le 12 octobre 2015

Cambio de nada

Le jury du 20e festival Cinespana de Toulouse, mené par Yves Boisset et composé de Caroline Baehr, Gérard de Battista, Dominique Pinon et Coraly Zahonero, a marché dans les pas de celui du festival de Malaga en consacrant A cambio de nada, premier long métrage en partie autobiographique de l'acteur Daniel Guzmán, qui y avait remporté plusieurs prix dont meilleur film, meilleur réalisateur et prix de la critique.

Le film s'attache aux pas de Dario, 16 ans, un adolescent déscolarisé et débrouillard qui multiplie les petites combines pour mener une vie libre. Coincé entre ses parents en instance de divorce qui ne cessent de le prendre à témoin et son "protecteur" beau parleur et roublard qui l'exploite, le jeune homme rêve d'argent facile et de premiers émois sexuels. Entre humour et constat social, A cambio de nada reste sans cesse sur le fil, jouant parfois un peu artificiellement sur la corde sensible et la fausse naïveté de ses personnages.

A noter qu'une fois encore, le jury s'est trouvé en phase avec le public qui a également récompensé A cambio de nada.

Trois autres films de la compétition se partagent les récompenses : A esmorga d'Ignacio Vilar, qui suit trois compagnons de beuverie dans la Galice des années 50, en pleine période de répression. Lorak de Jon Garaño et José Mari Goenaga, mélodrame choral sur le deuil, les rencontres manquées et les destins qui se croisent. Felices 140 de Gracia Querejeta, comédie grinçante sur l'amitié et la jalousie.

Côté documentaire, c'est Cartas a Maria de Maité García Ribot, un voyage poétique dans le passé de la famille de la réalisatrice, exilée après la Guerre civile, qui a été distingué par le jury composé de Philippe Etienne (professeur de cinéma), Hubert Guipouy (directeur adjoint de l’ESAV) et Sandrine Mercier (auteure et réalisatrice).

Le prix Nouveau réalisateur remis par le jury étudiant est quant à lui allé à Arturo Ruiz pour El Destierro, l'histoire tragi-comique d'un étrange trio amoureux pendant la guerre civile.

Le palmarès

Violette d'or du meilleur film
A cambio de nada de Daniel Guzmán

Meilleur réalisateur
A esmorga d'Ignacio Vilar

Prix d'interprétation masculine
Karra Elejalde, Miguel de Lira et Antonio Durán Morris pour A esmorga d'Ignacio Vilar

Prix d'interprétation féminine
Iziar Ituño pour Loreak de Jon Garaño et José Mari Goenaga

Meilleur scénario
Gracia Querejeta et Antonio Moreno pour Felices 140 de Gracia Querejeta

Meilleure photographie
Diego Romero Suárez Llanos pour A esmorga d'Ignacio Vilar

Meilleure musique
Pascal Gaigne pour Loreak de Jon Garaño et José Mari Goenaga

Prix du public
A cambio de nada de Daniel Guzmán

Prix du meilleur documentaire
Cartas a Maria de Maité García Ribot

Prix Nouveau réalisateur
Arturo Ruiz pour El Destierro

Meilleur court métrage
Nena de Alauda Ruíz de Azúa

Mention spéciale
Zepo de César Díaz Meléndez

La Chine ouvre un site officiel pour mesurer son box office

Posté par vincy, le 12 octobre 2015

La Chine assume de mieux en mieux son statut de deuxième puissance cinématographique du monde (en tout cas pas la fréquentation en salles). Dorénavant, le pays s'est doté d'un outil officiel pour mesurer le box office du pays. Géré par un département du China Film Bureau, il a pour objectif de donner des chiffres précis sur le nombre de billets vendus, jusque là fournis par les distributeurs et exploitants qui n'hésitaient pas à manipuler certaines de leurs statistiques.

Nombre de billets vendus, recettes quotidiennes, nombre d'écrans, ... tout sera centralisé par l'administration qui récolte la TVA de 5% sur les tickets de cinéma. Il ne devrait plus être possible de voir un film national l'emporter miraculeusement sur un blockbuster hollywoodien. Le site est actualisé tous les matins.

La fréquentation des salles devrait augmenter de 30% en 2015, et a déjà réalisé plus de recettes en 9 mois que pour toute l'année en 2014. Cinq films ont dépassé les 200M$ depuis le début de l'année: Furious 7 (390M$), Monster Hunt (380M$), Avengers 2 (240M$), Jurassic World (230M$) et Lost in Hong Kong (210M$).

Le site du box office chinois (en mandarin)

Tournages: Pierre Niney passe de François Ozon à Jérôme Salle

Posté par vincy, le 12 octobre 2015

Pas étonnant qu'il ait quitté la Comédie française: Pierre Niney enchaîne les tournages et les voyages. Fin août, il a commencé celui du nouveau film de François Ozon, Frantz. En Allemagne, en Saxe et dans le Limousin, Ozon revient au drame en costumes, avec un récit qui se déroule juste après la première guerre mondiale. Le tournage s'achève cette semaine. Niney incarne Adrien (en photo), un jeune français qui vient fleurir la tombe de Frantz, le fiancé d'Anna tué pour la France. Sa présence trouble et suscite de nombreuses questions. Paula Beer, Marie Gruber, Ernst Stötzner, Johann von Bülow et Anton von Lucke complètent le casting de cette co-production franco-allemande.Mars distribution n'a pas encore daté le film dans son calendrier.

Une fois le Ozon terminé, Pierre Niney embarquera pour L'Odyssée de Jérôme Salle, film d'aventures sur le commandant Cousteau. Le tournage a débuté en septembre en Croatie pour deux semaines et va reprendre en octobre en Afrique du sud puis en décembre dans l'Antarctique. Pierre Niney interprète le fils du commandant Cousteau, Philippe, tandis que Lambert Wilson et Audrey Tautou seront ses parents. Le scénario a été écrit à partir de deux livres: celui de Jean-Michel Cousteau, Mon père, ce commandant, et celui d'Albert Falco, un des membres de l'équipe Cousteau, Capitaine de la Calypso. L'Odyssée sortira en salles le 12 octobre 2016.

Et puis après ces deux films, Pierre Niney débutera en janvier Ports of Call, d'Atiq Rahimi, d'après les Échelles du Levant d’Amin Maalouf. Il jouera aux côtés de Golshifteh Farahani et de Louis Garrel (lire notre actualité du 1er août).

Le jury et le public de Saint-Jean-de-Luz succombent au charme d’A peine j’ouvre les yeux

Posté par vincy, le 11 octobre 2015

A peine j’ouvre les yeux de Leila Bouzid a remporté trois prix - meilleur film, meilleure actrice (Baya Medhaffer) et prix du public - au festival international du film de Saint-Jean de Luz qui s'est achevé samedi 10 octobre. Le jury présidé par Josiane Balasko et les festivaliers se sont amourachés de ce film franco-tunisien, qui avait récolté le Label Europa cinéma du meilleur film européen et le prix du public dans la section Venice Days du Festival de Venise il y a un mois. Vendredi, le film avait aussi reçu le Bayard d'or du meilleur premier film au Festival du film francophone de Namur. Le film sera en salles le 23 décembre, distribué par Shellac. L'histoire suit Farah, 18 ans, à Tunis, quelque mois avant la Révolution. Elle vient de passer son bac, et sa famille la destine à devenir médecin, mais chanteuse dans un groupe de rock engagé, elle va s'émanciper.

Le Prix du meilleur réalisateur a récompensé Thomas Bidegain pour Les cowboys (déjà prix Michel d'Ornano à Deauville) et Grimur Hakonarson pour Béliers (Prix Un certain regard à Cannes).

Le Prix de la meilleure interprétation masculine est revenu à Tahar Rahim dans Les anarchistes, d'Elie Wajeman.

De son côté le jury jeune a choisi le film espagnol Un otono sin Berlin de Lara Izaguirre.

Valenciennes, Vendôme, Lyon: les régions investissent dans le cinéma de demain

Posté par vincy, le 11 octobre 2015

Les régions, avant leur fusion, continuent d'investir dans le cinéma et l'audiovisuel, promesse d'emplois et de retombées économiques. En quelques semaines, ce sont trois projets qui se sont concrétisés, dans le Nord, le Centre et en Rhône-Alpes.

Arenberg Creative Mine Valenciennes

Nouvelles images et numérique chez Germinal

Au nord, il y avait les corons. L'ancien site minier de Wallers-Arenberg, près de Valenciennes, qui avait servi de décor pour le film de Claude Berri, Germinal, a été reconverti en centre de création cinématographique et numérique. Arenberg Creative Mine offre 5300 m2 de locaux avec plusieurs caméras, un studio son, un plateau TV complété d'un système de "motion capture", une halle d'essai...

Le site avait failli être détruit en 1989. La résistance des miniers puis le tournage de Germinal ont sauvé le lieu. L'Unesco, qui a classé les sites miniers du Nord-Pas-de-Calais au patrimoine mondial de l'humanité a fait le reste.

Le projet de reconversion a coûté près de 50 millions d'euros. Le projet global, qui n'est pas encore achevé, comprendra un Centre de culture scientifique, technique et industrielle et un Centre d'interprétation dédié à la télévision, au cinéma et aux médias numériques. Il complète La Plaine images à Tourcoing et à la Serre numérique à Valenciennes.

ciclic vendome

Une Fabrique dans une ancienne caserne

Vendôme (Centre), à moins de trois quarts d'heure de Paris en TGV, a misé sur l'animation. Ciclic Animation, une fabrique de films d'animation, s'est installé dans les anciennes écuries de la caserne de la ville, vides depuis plus de quarante ans, qui se rêve comme vitrine de la "French touch" du secteur.

L'Agence régionale du Centre pour le livre, l'image et la culture numérique (Ciclic) a abandonné le Festival du Film de Vendôme l'an dernier pour investir dans un équipement pérenne, afin d'accueillir en résidence les équipes de réalisation de films d'animation.

Il y a une salle de projection de 49 places, deux plateaux de tournage, deux ateliers pour les décors, deux salles de banc-titre et un espace de 60 m² de huit postes de travail, le tout pour un peu plus de 2 millions d'euros.

Trois équipes de trois cinéastes d'animation ont déjà investi les lieux en septembre. Deux autres équipes devraient les rejoindre d'ici à la fin de l'année pour des résidences d'une durée moyenne de six mois.

Les projets bénéficient des lieux de tournage et du matériel mis à leur disposition pour 1000 à 1200 euros par mois, en plus d'un hébergement sur place pour 150 à 200 euros par mois.

Lyon s'offre une école de cinéma

La CinéFabrique, première école nationale gratuite de cinéma en région, vient d'être inaugurée à Lyon avec une trentaine d'étudiants issus de la diversité..

La rentrée s'est faite début septembre mais elle n'a été inaugurée que début octobre par son président, le réalisateur mauritanien Abderrhamane Sissako. Il y a pire parrainage.

Pour l'instant, tous sont installés sur une ancienne friche industrielle de RVI, dans l'est lyonnais. Mais en 2017, l'école investira un terrain de 3000 m2 dans le 9ème arrondissement. En voulant s'ouvrir à des étudiants aux parcours moins "classiques", l'école privilégie la pratique à l'écrit, la diversité et le collectif à l'homogénéité et au cursus individuel des autres instituts de formations plus connus en France.

C'est clairement une opposition au centralisme (parisien) et au formatage (culturel). La formation s'ouvre ainsi au documentaire, au web, aux séries TV et opte pour des professionnels plutôt que des professeurs pour l'enseignement.

Christian Duguay a remplacé Olivier Dahan pour « Un sac de billes »

Posté par vincy, le 11 octobre 2015

un sac de billes Depuis le 20 août et jusqu'en novembre, le réalisateur canadien Christian Duguay (Jappeloup) tourne une nouvelle adaptation du best-seller mondial Un sac de billes, le récit autobiographique de Joseph Joffo. Le casting rassemble Patrick Bruel, Elsa Zylberstein, Christian Clavier, Bernard Campan, Kev Adams autour des deux jeunes héros de l'histoire, Dorian Le Clech qui incarne Joseph et Batyste Fleurial dans le rôle de Maurice.

La semaine dernière, le tournage a donné lieu à une petite crise de stress pour les Niçois qui ont découvert, sans qu'on les ait prévenus, des drapeaux nazis sur le bâtiment de la préfecture des Alpes-Maritimes. Certains passants ont été offusqués à la vue de la croix gammée.

Le livre, traduit dans une vingtaine de langues, avait déjà fait l'objet d'une adaptation au cinéma réalisée par Jacques Doillon il y a 40 ans. Cette nouvelle version devait, à l'origine, être un "musical" signé Olivier Dahan (La Môme, Grace de Monaco). Annoncé en février dernier comme son prochain projet, Dahan, qui travaille depuis plusieurs années sur ce film, n'a finalement pas été jusqu'au bout de son rêve, sans que l'on sache pourquoi.

Pour la Gaumont, qui distribuera le film au second semestre 2016, le choix de Duguay est dans la continuité de son catalogue. Un sac de billes est assez complémentaire avec sa franchise Belle et Sébastien, dont le nouvel opus sort en salles en décembre et est signé... Christian Duguay.

Un sac de billes se déroule durant la Seconde Guerre mondiale. Deux jeunes frères juifs parisiens doivent fuir les Nazis et rejoindre deux de leurs frères déjà installés à Menton. Leur odyssée se déroulera non sans mal mais leur ingéniosité et leur complicité les sauveront. Mais une fois sur la Côte d'Azur, en 1942, la famille ne connaîtra aucun répit et sera sous la menace permanente d'une déportation.

Un sac de billes a été publié en 1973.