Oscars: un réalisateur français comme candidat chinois

Posté par vincy, le 6 octobre 2014

le promeneur d'oiseau

C'est la surprise pour les Oscars. Pour la catégorie du meilleur film en langue étrangère, la Chine a étonné tout le monde en annonçant son candidat cette nuit. On imaginait la bataille féroce entre le consensuel Coming Home de Zhang Yimou (hors compétition à Cannes) et Black Coal, Thin Ice de Diao Yinan (Ours d'or à Berlin).

La Chine a finalement préféré Le Promeneur d'oiseau, coproduction franco-chinoise réalisée par le français Philippe Muyl.

Le film, sorti en mai dernier en France, raconte l'histoire de Quan, un vieux paysan chinois, qui décide de faire le grand voyage de Pékin à Yangshuo et de ramener à son village l'oiseau qui fût son seul compagnon durant toutes ces années passées loin de chez lui. Sa belle-fille, riche et belle working girl, lui demande d'emmener sa petite fille Wei, enfant unique élevée dans le luxe. Tandis que ces deux personnages cheminent, Quan voyagent vers ses souvenirs et Wei vers la découverte de ses origines.

Avec cette histoire, Philippe Muyl se défend d'avoir réalisé un remake de son film Le papillon (2002). Dans un entretien à Ecran Noir, le cinéaste expliquait: "Je suis un peu connu en Chine grâce à mon film Le Papillon, qui a très bien marché là-bas. Au départ, on envisageait de faire un remake du Papillon, puis on a finalement décidé de faire quelque chose de plus spécifique, en gardant la relation entre le grand-père et la petite fille. Mais je ne voulais surtout pas d'un Papillon 2."

Le promeneur d'oiseau est le premier film chinois réalisé par un Français et coproduit dans le cadre de l'accord bilatéral entre la France et la Chine. Dans l'Hexagone, le film a à peine dépassé les 100 000 entrées.

Le film cubain de Laurent Cantet primé à Biarritz

Posté par vincy, le 5 octobre 2014

retour à ithaqueLe Festival du film d’Amérique latine de Biarritz (29 septembre - 5 octobre), a fêté sa 23e édition avec un record de records de fréquentation (35 000 entrées).

Le Jury, présidé par Atiq Rahimi, entouré de María Kodama, Miguel Courtois Paternina, Catherine Dussart et Joan Aguilar, a décerné son grand prix au nouveau film de Laurent Cantet, déjà primé à Venise. Retour à Itahque se déroule sur une terrasse qui domine la Havane, au coucher du soleil. Cinq amis sont réunis pour fêter le retour d'Amadeo après 16 ans d'exil. Durant toute la nuit, ils évoquent leur jeunesse, la bande qu'ils formaient alors, les 400 coups qu'ils ont vécus à l'époque et la foi dans l'avenir qui les animait...

Le prix du jury a récompensé Las Búsquedas du mexicain José Luis Valle. Le film suit les traces d'Ulysse qui veut assassiner l’homme qui lui a volé son portefeuille, dans lequel il gardait l’unique photo de sa fille disparue.

Les nouveaux sauvages, en compétition à Cannes et récemment choisi comme représentant du cinéma argentin pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère, a reçu le prix d'interprétation féminine en plus de celui du public.

Le Syndicat français de la critique a élu La salada de Juan Martín Hsu, un premier film: Mosaïque de l’expérience vécue par les nouveaux immigrants, à leur arrivée en Argentine, La Salada raconte les histoires de 4 personnages qui font face à la nostalgie de leur pays
et à la solitude.

Palmarès de la compétition

  • Abrazo du meilleur film : Retour à Ithaque de Laurent Cantet (Cuba)
  • Prix du Jury : Las Búsquedas de José Luis Valle (Mexique)
  • Prix d’interprétation féminine : Erica Rivas pour Les nouveaux sauvages (Relatos Salvajes) (Argentine)
  • Prix d’interprétation masculine : Héctor Noguera et Néstor Guzzini pour Mr Kaplan(Uruguay)
  • Ont également été attribués :
  • Prix du public : Les nouveaux sauvages (Relatos salvajes) de Damián Szifron (Argentine)
  • Prix du Syndicat français de la critique de cinéma : La salada de Juan Martín Hsu
  • Bilan très mitigé pour l’opération « 4€ pour les moins de 14 ans »

    Posté par vincy, le 4 octobre 2014

    4 euros pour les moins de 14 ansA l'occasion du Congrès des exploitants, Médiamétrie a réalisé une étude sur la fréquentation des salles de cinéma au premier semestre 2014, soit la période qui correspond aux six premiers mois de l'opération "4€ pour les moins de 14 ans".

    Cette opération a subit de nombreuses critiques, notamment en provenance des distributeurs et des producteurs qui pointaient le risque d'un effet d'aubaine insuffisant pour compenser la perte financière d'un ticket au rabais.

    L'étude prouve qu'ils avaient peut-être raison. On reste peu convaincu par l'impact de cette mesure à la lecture de cette enquête.

    La part de marché des 6-14 ans diminue

    Certes la fréquentation des 6-14 ans progresse de 18% par rapport au premier semestre 2013. Mais la fréquentation globale a également augmenté fortement. Résultat : au premier semestre 2013, les 6-14 ans représentaient 15% des spectateurs et un an plus tard ils ne sont plus que 14,7%.

    D'ailleurs, en répertoriant les résultats enregistrés au box office, rien ne plaide pas en la faveur de cette opération. Prenons le cas typique des films d'animation et pour enfants. Les 7 films "pour enfants" les plus populaires sortis entre janvier et septembre 2014 ont totalisé 14,3 millions d'entrées, tandis que les entrées étaient en très forte hausse par rapport à l'an dernier. Or, le Top 7 de janvier-septembre 2013 totalisait 16,5 millions d'entrées!

    Le tarif n'a rien changé au comportement de 61% des spectateurs sondés

    Au fil de l'enquête, on s'aperçoit que seulement 20% des Français interrogés ne seraient pas allés voir un film si le tarif n'avait pas été baissé. Autrement dit, pour 61% des sondés, le tarif n'a rien changé, hormis pour leur porte-monnaie (ce qui n'est déjà pas si mal). A la question "Suite à cette mesure, j'irai au cinéma avec une personne de moins de 14 ans...", 56% répondent "autant qu'avant la mesure." 43% pensent qu'ils iront plus souvent.
    De plus, la crise économique joue en la faveur de tarifs préférentiels. Les spectateurs se sont habitués à ce tarif. Difficile de revenir en arrière: 38% des personnes interrogées estime qu'ils changeront leur comportement si leur cinéma ne propose plus ce tarif. 36% ne changeraient rien.

    La moitié des sondés bien informée sur cette opération

    L'opération 4€ n'a pourtant pas souffert d'un manque de publicité. 46% des français interrogés connaissent le prix d'une place de cinéma pour les moins de 14 ans. Ils sont 52% a avoir vu ou entendu une communication sur cette mesure. Le cinéma et Internet ont joué un rôle particulièrement important dans la connaissance de cette information, loin devant les médias traditionnels.

    Cinespana 2014 : une 19e édition sous le signe du contraste et de la modernité

    Posté par MpM, le 3 octobre 2014

    cinespanaOn retrouve chaque année avec plaisir le festival Cinespana qui porte haut les couleurs d'un cinéma comptant parmi les plus intrigants et audacieux d'Europe.

    Si, avec l'arrivée de la crise, on s'était inquiété pour la créativité espagnole forcément bridée par les restrictions budgétaires et les difficultés sociales où se retrouvait le pays, la production des deux dernières années nous avait quelque peu rassuré.

    Certes, l'industrie cinématographique espagnole se porte mal (il y est de plus en plus difficile de faire un film), mais ses créateurs ont su tirer profit des contraintes économiques pour offrir un cinéma en toute liberté, souvent très ancré dans la réalité contemporaine, et soucieux de renouveler les codes et les cadres.

    On en aura la démonstration (efficace) lors de cette 19e édition du Festival toulousain avec notamment la sélection en compétition du très remarqué La belle jeunesse de Jaime Rosales (un portrait sombre des conséquences de la crise qui mêle prises de vue en 16mm et images numériques prises sur le vif ) ou encore du formellement original 10 000 km de Carlos Marques-Marcet (principalement filmé à travers une webcam).

    Le reste de la programmation réunit un panorama de films contemporains, une programmation jeune public, un cycle "Sexe, genre et identités", des apéro concerts, une section "Mémoire et politique", une séance consacrée au cinéma de genre, et plusieurs hommages.

    Les festivaliers pourront ainsi assister à une Rencontre avec l'actrice Lola Dueñas, à un hommage à la danseuse de flamenco et actrice espagnole Carmen Amaya et une carte blanche thématique ("Cinéastes de l’exil : Madrid, Mexico, Paris") au réalisateur, acteur et critique Luis E. Pares.

    Le cinéma espagnol, dans ce qu’il a de plus contrasté, entre innovation et patrimoine, modernité et continuité, posera donc une fois de plus ses valises à Toulouse pour dix jours de projections, rencontres et soirées forcément animées.

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    19e édition du Festival Cinespana
    Du 3 au 12 octobre 2014
    Infos et programmation sur le site de la manifestation

    La Cinémathèque française retrouve Sherlock Holmes, film disparu en 1916

    Posté par vincy, le 2 octobre 2014

    sherlock holmes william gillette arthur bertheletLa Cinémathèque française a retrouvé il y a quelques semaines une version de Sherlock Holmes. Le film d'Arthur Berthelet, produit par le studio américain Essaney en 1916, était considéré comme définitivement perdu depuis sa première exploitation. Berthelet a réalisé une vingtaine de films entre 1915 et 1925.

    Le film est l'adaptation de la pièce américaine Sherlock Holmes de William Gillette, qui interprète le célèbre détectuve, d'après les aventures du héros de Sir Arthur Conan Doyle. Selon le communiqué de la Cinémathèque, il s'agit de "la seule trace de la performance de l'acteur". "Ce film permet aussi de découvrir les créations apocryphes de celui-ci, qui semblent s’être inscrites presque naturellement dans la mémoire collective en devenant des archétypes holmésiens. En effet, Gillette a notamment ajouté des accessoires particuliers qui s’écartent des textes originaux comme la pipe courbée, ou bien une canne, qui furent repris dans des illustrations américaines d’époque, et que l’on retrouvera aussi dans des adaptations cinématographiques ultérieures" ajoute le communiqué.

    Enfin, "C’est aussi à lui que l’on doit la fameuse réplique « élémentaire, mon cher Watson »".

    Le contretype en nitratre a été retrouvé avec des intertitres en français et des annotations de teintes. Il est en cours de restauration numérique par la Cinémathèque française et le San Francisco Silent Film Festival.

    La Cinémathèque projettera le film dans le cadre du Festival Toute la Mémoire du Monde qui débutera le 28 janvier 2015.

    Les petites ambitions cinématographiques de Netflix

    Posté par vincy, le 2 octobre 2014

    michelle yeoh tigre et dragon

    Netflix s'est fait connaître avec les séries (House of Cards). Mais la société américaine a aussi des ambitions dans le cinéma. En annonçant à deux jours d'intervalle deux partenariats exlcusifs de production cinématographique, le "leader mondial de la TV en streaming" (50 millions d'utilisateurs selon ses propres chiffres) affiche ses velléités.

    Netflix proposera ainsi le 28 août 2015 la suite de Tigre et Dragon ( Crouching Tiger Hidden Dragon 2: The Green Destiny). Le film sortira en simultané dans les salles IMAX et sur le petit écran, dans tous les pays où le service est présent. Modérons le coup d'éclat : en France, avec la règlementation sur la chronologie des médias, une sortie simultanée en SVàD et sur grand écran est impossible - il ne sera donc disponible qu'en SVàD; et aux Etats-Unis, deux grands circuits de salles (Regal et Cinemark) ont déjà refusé de sortir le film dans leurs salles Imax s'il sort en même temps en SVàD.

    Le film, produit par Miramax, est réalisé par Yuen Wo-ping et seule Michelle Yeoh reprend du service dans un casting où l'on retrouve Harry Shum Jr. et Donnie Yen.

    Ensuite, ce matin, Netflix a envoyé un communiqué indiquant qu'elle diffusera quatre films produits et interprétés par Adam Sandler, l'un des comédiens les plus populaires aux Etats-Unis (même si son étoile pâlit au box office ces dernières années). Ils seront destinés exclusivement aux utilisateurs de Netflix. "Quand on m'a proposé de faire quatre films, j'ai tout de suite dit oui parce que Netflix c'est trop de la balle! En avant le streaming!" a lancé Adam Sandler. En dehors de Copains pour toujours et de sa suite, Sandler a surtout connu d'importantes déconvenues au box office. Son dernier film Blended n'ayant rapporté que 46M$ et Crazy Dad à peine 37M$. Pour Sandler, c'est une manière de reconquérir son public, plus apte à s'amuser de ses frasques en vidéo le samedi soir. Pour Netflix, c'est l'assurance de proposer des comédies populaires.

    Mais pas de quoi faire bondir les utilisateurs français, public ingrat qui n'a jamais vraiment été séduit par l'humour de Sandler.

    Loin d'être encore une menace pour ses concurrents français

    Ce n'est pas encore avec ces deux premières annonces que Netflix va jouer les perturbateurs dans l'industrie du cinéma - tout comme il n'a pas encore révolutionné l'industrie des programmes pour la télé et internet. Pas de quoi faire peur non plus, en France, au contributeur historique du cinéma français, Canal +. Et quand bien même, Netflix France annoncerait de telles ambitions, il faudrait que la société se plie aux règles de la concurrence et interviennent sur plusieurs films locaux par an.

    En s'installant au Luxembourg, comme Apple et Amazon, Netflix y gagne fiscalement et financièrement, c'est certain, et s'enlève de nombreuses contraintes juridiques, c'est évident. Mais le groupe doit contribuer au financement de la production audiovisuelle française en devant verser 2% de son chiffre d'affaires en France au Centre national du cinéma et de l'image. Et Netflix devra payer la TVA à partir du 1er janvier sur ses recettes françaises. En revanche, il ne peut solliciter aucune aide à la production.

    Pour l'instant Netflix échappe à l'impôt français sur les sociétés, à l'obligation de signalétique d'âge et aux quotas (60% de contenus européens et 40% de contenus français dans son catalogue). Il ne doit pas non plus s'assurer que 12% de ses recettes proviennent de visionnage de programmes français.

    La solution pour remédier à cette distorsion de concurrence ne peut venir que de la nouvelle Commission européenne, qui doit poursuivre le travail de la précédente en obligeant tout diffuseur à respecter les règles du pays auxquels sont destinés les contenus. Si un contenu est diffusé ou consommé en France, le groupe devra respecter les lois françaises.

    Même la nouvelle ministre de la Culture et de la Communication, Fleur Pellerin, s'est résolue à ce principe. Jusque là, cette spécialiste du numérique avait, diplomatiquement, chercher à ne pas de fâcher avec les multinationales du Net.

    "C'est une situation qui ne doit pas se régler en vilipendant les sociétés qui font ce choix, puisque c'est un choix de rationalité économique", mais en "faisant en sorte qu'on harmonise les conditions fiscales au niveau européen", avait-elle déclaré il y a un mois. Elle va désormais plus loin : "L'avantage concurrentiel qu'ils en retirent doit par conséquent être neutralisé", désignant Netflix, débarqué en France le 15 septembre, sans jamais le citer.

    En deux semaines, le réseau français compterait plus de 100 000 utilisateurs en France (Canal + en revendique près de 10 millions et son service de SVàD CanalPlay environ 500 000). Le chiffre peut paraître impressionnant : mais n'oublions pas que l'offre est gratuite pour le premier mois d'abonnement. Reste à savoir combien de téléphages paieront entre 8 et 12 euros par mois pour voir les films et séries de Netflix.

    Le Méliès de Saint-Étienne lance une séance « Satisfait ou remboursé »

    Posté par vincy, le 1 octobre 2014

    les combattants

    Ouvert depuis deux semaines, le Méliès de Saint-Etienne propose demain soir une séance "Satisfait ou remboursé" avec le film coup de coeur de l'équipe du cinéma. Dans le journal Le Progrès, Paul-Marie Claret, directeur du cinéma, et Sylvain Pichon, programmateur, ont initié l'opération avec Les combattants, de Thomas Cailley. Ils relativisent le risque financier : "Sur cette opération qui concerne une séance parmi les 800 que nous organisons chaque mois, nous ne cherchons pas à gagner de l'argent, juste à éveiller la curiosité sur film."

    Seul cinéma à programme ce film plusieurs fois primé à la Quinzaine des réalisateurs en mai dernier, il s'agit avant tout d'inciter le public à franchir le pas. "A chaque fois, il s'agira d'un vrai coup de coeur que nous souhaitons défendre et soutenir au-delà des simples lois du marché."

    Les clients seront remboursés à la sortie de la salle sur simple demande.

    Emma Watson et Daniel Brühl victimes des atrocités de Pinochet

    Posté par vincy, le 30 septembre 2014

    Emma Watson a fait la une des médias pour son discours sur le féminisme au siège de l'ONU il y a dix jours (et la polémique stérile qui s'en est suivie). Au cinéma, après The Bling Ring en 2013 et Noé en avril dernier, la star d'Harry Potter est attendue dans Regression, le prochain film (anglophone) d'Alejandro Amenabar (avec aussi Ethan Hawke). Le film doit sortir en août 2015 aux Etats-Unis.

    Elle vient d'accepter de partager l'affiche de Colonia avec Daniel Brühl (Good Bye Lenine!, Rush). Ce thriller sera tourné au Luxembourg, en Allemagne et en Amérique du sud jusqu'à la fin de l'année. Réalisé par Florian Gallenberger (John Rabe, où jouait déjà Brühl), le film raconte l'histoire d'un jeune couple allemand au Chili qui se fait arrêter lors du coup d'état de Pinochet de 1973. Tandis que Daniel subit les tortures des services secrets du dictateur, Lena le suit à la trace pour le retrouver. Daniel est en fait piégé dans une zone ultra-protégée du sud du pays, Colonia Dignidad, un endroit qui ressemble à une mission humanitaire mais qui est en réalité un lieu duquel personne n'échappe. Consciente du risque, Lena décide d'entrer dans la mission pour y rejoindre Daniel.

    L'histoire est inspirée de faits réels. Le film devrait être prêt pour le deuxième semestre 2015.

    Palmarès: Magical Girl a conquis le Festival de San Sebastian

    Posté par vincy, le 29 septembre 2014

    magical girl

    La 62ème édition du Festival de San Sebastian s'est achevée samedi 27 septembre avec la projection de Samba, le nouveau film d'Eric Toledano et Olivier Nakache, avec Omar Sy, Tahar Rahim et Charlotte Gainsbourg. Denzel Washington (qui a ouvert le Festival avec The Equalizer) et Benicio del Toro ont reçu un prix pour l'ensemble de leur carrière au cours du festival.

    Le palmarès du jury présidé par Fernando Bovaira, entouré de Vlad Ivanov, Eric Khoo, Nastassja Kinski, Mariana Rondón, Marjane Satrapi, Reinhold Vorschneider et Oleg Sentsov, a récompensé des films principalement européens. Premier d'entre eux, avec le Grand prix et le prix de la mise en scène, Magical Girl, deuxième long métrage de Carlos Vermut. Magical Girl est l'histoire d'une petite fille leucémique dont le père cherche à exaucer un ultime voeu avant que la mort ne l'emporte: elle rêve d'être habillée comme son héroïne de manga japonaise. Le film sort le 17 octobre en Espagne.

    Autre vainqueur, Vie sauvage de Cédric Kahn, avec Mathieu Kassovitz et Céline Sallette. En repartant avec le prix spécial du jury, ce film (en salles en France le 29 octobre) reprend l'histoire de Xavier Fortin, connu pour avoir choisi une vie à l'écart de la civilisation avec ses deux fils, sans l'autorisation de la mère. En avril dernier, La Belle vie de Jean Denizot reprenait la même histoire.

    Vie sauvage fait partie d'un contingent assez nombreux de films français ou coproduits par la France récompensés dans la ville basque. Le plus notable est le nombre de films cannois repartant avec un prix : Bande de filles, Le sel de la terre, Gett, le procès de Viviane Amsallem ou encore Les nouveaux sauvages (Relatos salvajes), film argentin recevant paradoxalement le prix du meilleur film européen (l'Espagne est coproductrice).

    Deux autres films ont été doublement honorés : le thriller espagnol La isla minima et la comédie mexicaine Güeros.

    Parmi les films de la sélection officielle qui n'ont pas été récompensés par un quelconque jury, notons Eden de Mia Hansen-Love, Félix et Meira de Maxime Giroux, Haemoo de Shim Sung-bo, ou encore La voz en off de Cristian Jimenez.

    A noter enfin que François Ozon ne repart qu'avec le prix Sebastiane pour son nouveau film Une nouvelle amie. C'est la première édition de ce prix LGBT, équivalent de la Queer Palm ou du Teddy Award.

    Tout le palmarès
    Concha d'or du meilleur film : Magical Girl de Carlos Vermut (Espagne)
    Prix spécial du jury : Vie sauvage de Cédric Kahn (France)
    Concha d'argent du meilleur réalisateur : Carlos Vermut pour Magical Girl (Espagne)
    Concha d'argent de la meilleure actrice : Paprika Steen dans Silent Heart de Bille August (Danemark)
    Concha d'argent du meilleur acteur : Javier Gutierrez dans La isla minima d'Alberto Rodriguez (Espagne)
    Prix du jury de la meilleure image : Alex Cataln pour La isla minima d'Alberto Rodriguez (Espagne)
    Prix du jury du meilleur scénario : Dennis Lehane pour The Drop de Michaël R. Roskam (Etats-Unis)
    Prix Kutxa du meilleur nouveau réalisateur : Kristina Grozeva et Petar Valchanov pour The Lesson (Bulgarie); mention spéciale à Juris Kursietis pour Modris (Lettonie)
    Prix Un autre regard - TVE : Bande de filles de Céline Sciamma (France) ; mention spéciale à Gett, le procès de Viviane Amsallem de Ronit Elkabetz et  Shlomi Elkabetz (Israël)
    Prix du film basque : Négociateur de Borja Cobeaga (Espagne)
    Prix Horizons : Güeros d'Alonso Ruizpalacios (Mexique) ; mentions spéciales à Sciences naturelles de Matías Lucchesi (Argentine) et Gente de bien de Franco Lolli (Colombie)
    Prix du public : Le sel de la terre de Wim Wenders et Juliano Ribeiro Salgado (France)
    Prix du meilleur film européen : Les nouveaux sauvages de Damián Szifrón (Argentine)
    Prix de la jeunesse : Güeros d'Alonso Ruizpalacios (Mexique)
    Prix FIPRESCI de la critique internationale : Phoenix de Christian Petzold (Allemagne)
    Prix Signis : A second chance de Susanne Bier (Danemark)
    Prix Sebastiane (LGBT) : Une nouvelle amie de François Ozon (France)
    Prix de la solidarité : Tigers de Danis Tanovic (Inde)

    Rémi Waterhouse, Peter von Bagh et George Sluizer : semaine noire pour le cinéma

    Posté par vincy, le 28 septembre 2014

    remi waterhouse peter von bagh george sluizerCette semaine, trois personnalités du cinéma nous ont quittés.

    Rémi Waterhouse, 58 ans, est mort le 21 septembre des suites d'une longue maladie. Scénariste de Ridicule, pour lequel il fut nommé aux Césars, qu'il souhaitait tourner avant de confier la réalisation à Patrice Leconte, il s'était fait remarquer comme réalisateur en 1999 avec Je règle mon pas sur le pas de mon père, où Jean Yanne côtoyait Guillaume Canet. Waterhouse avait écrit trois films de Yannick Bellon - La triche, L'affût et Les enfants du désordre - et participé à l'adaptation d'Absolument fabuleux. En 2002, il a réalisé un deuxième film, Mille millièmes.

    Ridicule, sélectionné au Festival de Cannes en 1996, avait reçu le César du meilleur film, de David di Donatello et le BAFTA du meilleur film étranger, et avait été nommé à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère.

    Scénariste, historien du cinéma et critique, le finlandais Peter Von Bagh, 71 ans, est décédé le 17 septembre. Il a réalisé près de soixante films documentaires pour le cinéma et la télévision. Il a rédigé une quarantaine de livres sur le cinéma. Le seul ouvrage publié en France est le fabuleux Aki Kaurismäki, une anthologie autour du cinéaste publiée par Les Cahiers du Cinéma en 2006 à l'occasion de la rétrospective qui lui était consacrée au Festival de Locarno. Avec les frères Kaurismäki, ils avaient fondé le Midnight Sun Festival en 1986. On le croise aussi comme figurant dans certains des films d'Aki. Rédacteur de chef de la revue Filmihullu, il fut également membre du jury du Festival de Cannes en 2004.

    Enfin, le réalisateur néerlandais George Sluizer a disparu le 20 septembre, à l'âge de 82 ans. Depuis plusieurs années, sa santé était fragile. Né à Paris en 1932, il s'était fait remarqué à Hollywood en 1993 avec The Vanishing (La Disparue), dans lequel jouaient Sandra Bullock, Jeff Bridges et Kiefer Sutherland. Cette année-là, il tournait Dark Blood, avec River Phoenix dans le rôle principal. Mais la mort soudaine de l'acteur a interrompu le tournage. Sluizer n'a jamais abandonné l'idée de sortir le film. Au moment de la mort de River Phoenix, quelque 80% des images avaient été tournées, selon le cinéaste. Le film avait finalement été présenté en avant-première en 2012 à Utrecht (Pays-Bas) puis au Festival de Berlin en 2013. Parmi ses autres films, notons Utz (1992) avec Armin Mueller-Stahl, qui a reçu deux prix à la Berlinale, et La balsa de piedra (2002).