Hayao Miyazaki prend sa retraite : « Approcher la beauté à un prix. »

Posté par vincy, le 1 septembre 2013

kaze tachinu

Laconique. Koji Hoshino, président des studios Ghibli, a annoncé à Venise le départ à la retraite de Hayao Miyazaki. "M. Miyazaki a décidé que Kaze Tachinu (The Wind Rises) serait son dernier film et qu'après il prendrait sa retraite", a-t-il déclaré à la presse.

Kaze Tachinu est en compétition pour le Lion d'or. Miyazaki, Lion d'or d'honneur en 2005, Ours d'or du meilleur film à Berlin et Oscar du meilleur film d'animation (Le voyage de Chihiro), met ainsi un terme à près de trente années dans la réalisation de longs métrages d'animation (Nausicaa fêtera ses 30 ans l'an prochain).

Aucune précision. Miyazaki, absent à Venise, donnera une conférence de presse prochainement à Tokyo. Il a quand même adressé  un message publié à la Mostra. Il y écrit: "Approcher la beauté à un prix". Message d'adieu aux jeunes générations?

Métaphore sur la vie face à un avenir incertain, Kaze Tachinu est en tête du box office japonais depuis 6 semaines et, avec plus de 82 millions de $ de recettes, est en passe de devenir le champion de l'année dans son pays. Ce 11e long métrage du Maître sortira en France au début de l'année prochaîne. "C'est un film destiné à tout public et beaucoup de Japonais ont dit qu'ils avaient aimé sa nouvelle saveur. C'est le premier film de M. Miyazaki qui a comme protagoniste un personnage réel dont l'histoire l'a inspiré toute sa vie", a expliqué M. Hoshino.

________
Lire aussi notre reportage sur le Musée Ghibli.

Deauville 2013 – Cate Blanchett : « Nous tous, nous flirtons avec le fantasme d’une vie idéalisée »

Posté par kristofy, le 1 septembre 2013

Cate Blanchett Deauville © ecran noir

« Si dès le début je sais jouer le personnage, c’est que quelqu’un d’autre devrait jouer le rôle ». La star australienne Cate Blanchett justifie ainsi ses choix et ses exigences.

Elle a commencé sur les planches à donner vie aux héroïnes des classiques (Hamlet, La Tempête, La Mouette, Richard II…). Récemment elle a joué Les Bonnes de Jean Genet à Paris puis à Sydney (avec Isabelle Huppert). En 2008 elle est une double-prétendante à un Oscar pour Elizabeth- l’Age d’or (la suite de Elizabeth qui lui avait valu sa première nomination en 1998) et pour I’m not there (où elle joue Bob Dylan), statuette qu’elle avait déjà gagné en 2004 pour Aviator de Martin Scorsese. Autant dire que le Festival du cinéma américain de Deauville tenait son instant glamour.

Hollywood fait les yeux doux à Cate Blanchett depuis longtemps. Sa carrière aligne les plus noms les plus prestigieux : Anthony Minghella, de Sam Raimi, Peter Jackson, Joel Schumacher, Jim Jarmusch, Wes Anderson, Alejandro Gonzalez Inarritu, Steven Soderbergh, Steven Spielberg, David Fincher, Ridley Scott… Elle sera à l’affiche bientôt de The Monuments Men (où elle retrouve une nouvelle fois George Clooney et Matt Damon) et d’un prochain Terrence Malick. En ce moment elle rayonne dans Blue Jasmine de Woody Allen, projeté en avant- première à Deauville.

« La complexité ne me fait pas peur, plus c’est complexe et plus c’est intéressant à jouer. Le point commun des rôles qui me fascinent et qui m’attirent sont ceux qui me paraissent plutôt insurmontables ou effrayants. Ce qui est intéressant chez Woody Allen c’est qu’il est dans la création d’un archétype. Ici pour ce personnage de Jasmine il y a un écart entre le réel et le fantasme de sa personnalité, cette femme est dans une fabrication d’elle-même. Nous tous, nous flirtons avec le fantasme d’une vie idéalisée. Ce rôle en quelque sorte est un truchement idéal entre le cinéma et le théâtre puisque Jasmine met en scène sa vie.»

La bête humaine en version restaurée sur les écrans français le 27 novembre

Posté par vincy, le 1 septembre 2013

jean gabin la bête humaine jean renoir

Fort du succès du Roi et l'oiseau (près de 50 000 spectateurs en salles), Studiocanal s'apprête à ressortir un autre classique en version restaurée, en salles et en DVD/Blu-Ray. La stratégie s'avère payante pour les distributeurs possédant un catalogue riche en films classiques. On l'a vu cet été : les films de Ozu, de Demy ou encore Plein Soleil ont séduit les spectateurs.

StudioCanal va sortir en salles le 27 novembre et en vidéo le 3 décembre (avec une édition coffret), le grand film de Jean Renoir, La bête humaine, avec Jean Gabin, Julien Carette, Frenand Ledeoux et Simone Simon. Le film est présenté pour la première fois en version restaurée au 70e Festival de Venise ce week-end. Selon StudioCanal, la restauration de la copie d'origine, qui n'était pas en très bon état, a été assez longue.

L'objectif est de séduire une nouvelle génération, de plus en plus avide de découvrir les films de référence et les cinéastes qui ont influencé le 7e art.

Adapté du roman d'Emile Zola (1890), transposé juste après la victoire du Front populaire en 1936, ce film - qui célèbre cette année ses 75 ans - fait toujours écho à certains combats sociaux contemporains. Gabin et sa fameuse locomotive, La Lison, sont entrés dans la mémoire des cinéphiles au point de devenir une des images emblématiques du cinéma d'avant la seconde guerre-mondiale.

Gabin incarne Lantier, un mécanicien aux pulsions meurtrières, qui ne se sent bien qu’en compagnie de son chauffeur Pecqueux sur La Lison, sur la ligne Paris - Le Havre. Il rencontre Séverine dont le mari, sous-chef de gare du Havre, vient d’assassiner le parrain de la jeune femme à qui elle avait cédé. Séverine et Lantier deviennent amants ; elle lui suggère alors de supprimer son encombrant mari.

La bête humaine avait été en compétition au Festival de Venise en 1939, il avait aussi reçu le Prix Méliès décerné à l'époque par l'Académie du film. Renoir était alors au summum de son art, en plein âge d'or du cinéma français. La bête humaine avait été tourné entre La grande illusion et La règle du jeu. C'était aussi l'année du sacre de Gabin, également à l'affiche du Quai des brumes.

De New York à San Francisco en train : cinéma, concerts et gastronomie au programme

Posté par vincy, le 31 août 2013

station to stationEt si on prenait le train? Le projet "Station to Station", initié par l'artiste expérimental Doug Aitken, mélange arts visuels et chemins de fer. Le train part de New York le 6 septembre. Il desservira Pittsburgh, Minneapolis, Chicago, Kansas City, Santa Fe, Winslow en Arizona, Barstow en Californie, Los Angeles et San Francisco.

Au programme : projections de films (artistiques et expérimentaux), concerts, et même dégustations avec des chefs cuisiniers. Une expérience nomade à bord d'un vieux train orné de panneaux fluorescents et colorés qui s'avère singulière. Des artistes comme Kenneth Anger (Olivier Assayas lui avait consacré un livre), Liz Glunn et Aaron Koblin ont été invités. Côté musique, Beck, Dirty Projectors, Cat Power et Giorgio Moroder monteront à bord. Côté cinémas, notons la présence du belge Nicolas Provost, la sélection de Model Shop, le film américain de Jacques Demy mais aussi de Five Easy Pieces, Bonnie and Clyde, Badlands, Happy Together et Down by Law.
________
Site officiel de la plateforme artistique nomade

Deauville 2013 : les stars arrivent sur les planches!

Posté par kristofy, le 29 août 2013

Le 39ème Festival du Cinéma Américain de Deauville s'ouvre ce soir, pour célébrer encore une fois le cinéma made in USA dans sa diversité, avec à la fois les gros films de studios mais aussi les petits films indépendants. Surtout les célébrités les plus prestigieuses viendront arpenter les planches de la cité balnéaire chic et mythique.

Deauville va accueillir en grande pompe Nicolas Cage, pourtant déclinant (et qui présentera ses deux derniers films Joe et Suspect), John Travolta (Killing Season), la radieuse Cate Blanchett (Blue Jasmine, le nouveau Woody Allen qui a séduit les Américain cet été), le sulfureux réalisateur Larry Clark (avec l’intégrale de ses films, dont Marfa Girl primé à Rome l'an dernier), la productrice Gale Ann Hurd (Terminator, Armageddon, Abyss, la série "The Walking Dead"… et le nouveau Very Good Girls).

En ouverture du festival reviendront une nouvelle fois sur les planches Deauvillaises Michael Douglas et le réalisateur Steven Soderbergh, qui donnera aussi une masterclass qui reviendra sur sa carrière. Ils accompagneront Ma vie avec Liberace, en compétition au dernier festival de Cannes. L’équipe de White House Down, gros flop aux US, viendra en force avec Roland Emmerich, Jamie Foxx et Channing Tatum ; le réalisateur Lee Daniels présentera le succès du Box office US du moment, Le Majordome, biopic à Oscars, et l’actrice Jena Malone sera là pour The Wait

Snowpiercer Le transperceneigeCertains des autres films présentés en avant-première ou en compétition ont été également remarqués à Cannes (All is lost, Fruitvale Station, Les amants du Texas, We are what we are), à Berlin (Lovelace, Upstream Color), à Locarno (Wrong Cops de Quentin Dupieux), ou projetés en parallèle de leur sélection à Venise (comme Night Moves de Kelly Reichardt).

Le film de clôture sera une avant-première de Snowpiercer en présence du réalisateur Bong Joon-ho. Il s'agit de la plus importante production de Corée du Sud (qui est en train de battre en ce moment des records d’entrées au box office local). Tourné en langue anglaise, avec un casting international (Chris Evans, Tilda Swinton, Jamie Bell, Octavia Spencer, John Hurt, Ed Harris...) qui entoure le populaire Song Kang-ho, il s'agit de l’adaptation de la bande-dessinée française le Transperceneige.

_______________

39ème Festival du Cinéma Américain de Deauville
Du 30 août au 8 septembre 2013
Programme et renseignements sur le site de la manifestation

Matt Damon négocie sa présence dans Interstellar et sa première réalisation

Posté par vincy, le 29 août 2013

Matt Damon est en négociations avec Paramount pour deux projets distincts : sa présence, en second-rôle, dans Interstellar, le film de Christopher Nolan actuellement en tournage. Interstellar dispose déjà d'une affiche très étoilée avec Matthew McConaughey, Anne Hathaway et Jessica Chastain à bord de l'épopée spatiale (lire notre actualité du 14 août). Il passerait deux semaines sur les plateaux de cette super-production Paramount/Warner Bros.

Après quelques tentatives toujours avortées, il négocie surtout son premier film en tant que réalisateur avec la Paramount. Damon avait failli réaliser Promised Land, en compétition au dernier festival de Berlin. A cause d'un agenda surchargé et de nouvelles prises à tourner pour Elysium, il avait passé la main à son ami Gus Van Sant, se contentant d'en être la star principale.

Là, il semble tenir le bon film. The Foreigner, écrit par Chris Terrio, le scénariste d'Argo réalisé par son ami Ben Affleck, est adapté d'un article de David Grann, A Murder Foretold, paru dans le New Yorker en 2008. Il s'agit de l'histoire vraie d'un guatémaltèque assassiné qui disposait de vidéos révélant l'identité de ses tueurs. Les vidéos ont été diffusées après sa mort afin de compromettre une vaste histoire de corruption (au plus haut niveau politique), véritable mobile de son meurtre.

David Grann est l'un des auteurs les plus suivis par Hollywood. Lost City of Z a été acquis il y a 5 ans par Plan B, la société de production de Brad Pitt ; en 2012, Focus Features a acheté les droits de Commandete qui pourrait être le prochain film de Geroge Clooney en tant que réalisateur ; en 2010, Sean McGingly et Identity Pictures ont lancé le projet The Old Man and the Gun, à partir d'un de ses articles.

Matt Damon a désormais du temps pour se consacrer à ce premier essai derrière la caméra. Il n'a aucun tournage de prévu, hormis son éventuelle participation à Interstellar. A l'affiche d'Elysium (140 millions de recettes dans le monde à date, soit son plus gros succès depuis True Grit en 2010), il sera prochainement dans les salles avec un caméo dans The Zero Theorem, de Terry Gilliam, en compétition cette semaine au 70e Festival de Venise, et en personnage central de The Monuments Men de George Clooney.

Matt Damon a été oscarisé pour son scénario de Will Hunting. Il a écrit deux autres films, Gerry et Promised Land.

Paulette deale avec succès en Allemagne

Posté par vincy, le 29 août 2013

Bernadette lafont dans PauletteAvec plus d'un million de spectateur en France, Paulette était déjà un succès surprise dans l'Hexagone. C'est désormais un carton aussi à l'international. Le film a séduit plus de 415 000 spectateurs dans les quelques territoires où il a été distribué, dont 305 000 en Allemagne, depuis sa sortie le 18 juillet. Il est ainsi devenu le plus gros succès français Outre-Rhin cette année. Et son nombre de copies augmente semaine après semaine.

Paulette est déjà sorti au Portugal (70 000 entrées), en Russie et en Italie.

Rappelons que Paulette est le dernier film où l'on a pu voir Bernadette Lafont sur grand écran, dans un rôle principal.

He feels good : Chadwick Boseman sera James Brown

Posté par vincy, le 28 août 2013

chadwick bosemanIl semble abonné aux biopics. Après avoir incarné le joueur légendaire des Dodgers (baseball) Jackie Robinson dans 42 (joli succès ce printemps aux USA, inédit en France, mais disponible en vidéo à la demande), Chadwick Boseman va être le parrain de la soul-music James Brown, "the hardest working man in show business!".

Le biopic, produit par Universal et Imagine Entertainment mais aussi Mick Jagger (les Rolling Stones), a reçu le feu vert du studio. Réalisé par Tate Taylor (La couleur des sentiments), le scénario suivra le parcours du chanteur/musicien/danseur, depuis son enfance pauvre jusqu'à sa mort, en 2006. Brown, mondialement connu pour ses chorégraphies torrides et ses pas de danse qui ont inspiré Michael Jackson, a connu un âge d'or dans les années 60 et 70 avec des tubes comme I Got the Feelin', Cold Sweat, Please, Please, Please, Papa's Got a Brand New Bag, It's a Man's Man's Man's World, Super Bad, Say it Loud, Living in America (morceau célèbre de la BOF de Rocky IV) et surtout I Got You (I Feel Good), son plus gros hit aux Etats-Unis. Surnommé Mr Dynamite ou Sex Machine, Brown avait fait quelques apparitions au cinéma, notamment en prêtre dans Les Blues Brothers.

Cela fait plus de douze ans que le producteur Brian Grazer essaie de faire le film. Le développement du projet a été accéléré avec l'arrivée de Tate Taylor dans le développement du projet. Restait à trouver l'acteur.

Boseman a vu son statut hollywoodien changer après la sortie de 42. Plus connu des téléspectateurs (Lincoln Heights, Persons Unknown et de nombreuses participations à des séries très populaires comme Castle, Lie to Me, Urgences, Cold Case, Les experts : Manhattan ou Fringe), il a peu de films à son actif, malgré ses 31 ans. Il a réalisé deux courts métrages et a aussi écrit et joué sa propre pièce au théâtre. On le verra à l'affiche de Draft Day, le prochain drame d'Ivan Reitman, avec Jennifer Garner et Kevin Costner.

Par ailleurs, Brian Grazer développe un autre biopic pour le cinéma, sur le footballeur Pelé.

Le fils d’Alfonso Cuaron enrôle Gael Garcia Bernal

Posté par vincy, le 28 août 2013

Jonas Cuaron va revenir derrière la caméra pour Desierto. 6 ans après Año uña, sélectionné à Venise et San Sebastian, le fils d'Alfonso Cuaron a écrit avec Mateo Garcia une histoire d'immigrants qui passent clandestinement la frontière mexicano-américaine. Malheureusement, un citoyen américain, ivrogne, ayant la main mise sur les patrouilles policières chargées de surveiller cette frontière, les traque.

Gael Garcia Bernal, qui sera le prochain Zorro, a été choisi pour être l'un des immigrants du film, qui se tournera en octobre en Basse-Californie.

Jonas Cuaron a coécrit avec son père Gravity, qui ouvre le 70e Festival de Venise ce soir, et A Boy in His Shoe.

7 raisons pour aller à la Cinémathèque française cet automne

Posté par vincy, le 27 août 2013

pier paolo pasolini et l'évangile selon matthieu

- MICHEL PICCOLI (7 septembre/7 octobre) : une rétrospective dédiée à l'un des plus grands acteurs français. De Sautet à Moretti, de Bunuel à Rivette, de Chahine à Malle, de Costa-Gavras à Demy, il a traversé les cinémas des plus grands auteurs depuis les années 50 jusqu'à aujourd'hui. Le comédien a su imposer son charme naturel, une certaine nonchalance (au summum avec Le Mépris) et un joli mystère presque féminin au service de personnages de plus en plus avides de liberté. En bonus un dialogue avec Serge Toubiana le 7 septembre.

- BERNARDO BERTOLUCCI (11 septembre/13 octobre) : le président du jury du 70e Festival de Venise sera à l'honneur de la Cinémathèque française. Cinéaste sacralisé par une pluie d'Oscars avec Le dernier Empereur, il a réalisé quelques films les plus marquants du cinéma italien : 1900, Le conformiste, Le dernier tango à Paris... Deux avant-premières (Le dernier empereur 3D et son dernier film Moi et Toi et une leçon de cinéma (le 14 septembre) complètent cette intégrale.

- JEAN COCTEAU (à partir du 2 octobre) : L'exposition au Musée du cinéma sera consacrée à l'un des artistes les plus fascinants du siècle dernier : poète, dramaturge, dessinateur, écrivain, cinéaste... La fantasmagorie de Cocteau s'est traduite sur différents supports. A l'occasion des 50 ans de sa mort, la Cinémathèque dévoile affiches, scénarios, lettres, ouvrages, dessins, photos, costumes ... Parallèlement, une rétrospective, incluant ses courts-métrages, accompagnera ce parcours anachronique et allégorique. En bonus, la version restaurée de La belle et la bête et la programmation du Festival du Film maudit, qui s'était déroulé à Biarritz en 1949.

- LES FRÈRES COEN (2-27 octobre) : Leur dernier film, Inside Llewyn Davis a reçu le Grand prix du Festival de Cannes (projeté en avant-première le 17 octobre). Auteurs singuliers du cinéma américain, oscarisés, Palme d'or, ils sont aussi adorés du public grâce à plusieurs films cultes, saignants ou drôles, intimes ou existentiels. Ils tordent la morale et le politiquement correct avec des personnages cocasses, faillibles, inoubliables, tout en touchant à tous les genres : polar, western, film noir, comédie... Une intégrale savoureuse qui s'ouvrira avec Fargo.

- PIER PAOLO PASOLINI (16 octobre/26 janvier 2014) : Il s'agira de l'événement de cette fin d'année. Expositions, spectacle, lecture, rétrospective... La passion Pasolini envahira la Cinémathèque. Son nom cingle comme une marque (sulfureuse) mais combien de spectateurs ont vu ses films? Créateur dérangeant, combattant insatiable, icône romaine, Pasolini, dont le destin tragique a souvent masqué le regard porté sur son oeuvre, à la fois radicale et lyrique, était un cinéaste génial et un immense écrivain. L'exposition, qui promet d'être la plus riche sur l'auteur, sera un parcours chronologique en six étapes, avec quelques éléments rares et précieux révélant certaines de ses facettes. La programmation comprendra également les films dont il était le réalisateur mais aussi ceux qu'il a écrit pour Bertolucci, Olmi, Fellini, Citti et Bolognini.

- RAYMOND DEPARDON (14 novembre/1er décembre) : Le plus célèbre documentariste français sera à l'honneur avec ses courts, moyens et longs métrages. L'occasion de mettre en perspective son long travail d'ancien reporter observant une France où les solitudes se fracassent devant des paysages presque vides de civilisation, dans un contexte économique et social souvent précaire. Des fictions (La captive du désert) à ses docus (Urgences, Journal de France, 1974 Une partie de campagne), l'oeuvre de Depardon donne la parole au peuple et dévoile des institutions fragiles. Une exposition au Grand Palais, "Raymond Depardon, un moment si doux" permettra aussi d'apprécier son travail photographique.

- JOÀO CÉSAR MONTEIRO (décembre) : Rétrospective hommage à l'un des poètes du cinéma du XXe siècle, décédé il y a dix ans. L'iconoclaste qui aimait mélanger burlesque et tragédie, fable et mysticisme, avait créé Jean de Dieu, "dandy misanthrope et érotomane", héros de ses comédies grinçantes et désespérées depuis Souvenirs de la maison jaune où il se mettait lui-même en scène. Anti-clérical, anti-fasciste, il aura marqué le cinéma portugais durant près de 50 ans. Grand prix du jury mais aussi Lion d'argent du meilleur réalisateur à Venise, Monteiro, par ailleurs écrivain, a signé une oeuvre polémique et outrancière, laissant perplexe certains cinéphiles incapables de la classer dans un genre particulier. Ce qui faisait tout son charme et même sa beauté.