Posté par MpM, le 17 février 2009

Prasanna Vithanage (Flowers in the sky, cité par le jury), Roustem Abdrachev (Un cadeau pour Staline, Cyclo d'or) et Noh Young-seok (Daytime drinking, prix Langues'O)
Cyclo d’or : Un cadeau pour Staline de Roustem Abdrachev (Kazakhstan)
"pour sa structure professionnelle et son message humain de solidarité entre toutes les ethnies"
Grand prix du jury international : Pesantren de Nurman Hakim (Indonésie)
"pour son utilisation d'un langage simple pour décrire des situations complexes"
Prix du jury NETPAC : L'aube du monde de Abbas Fahdel (Irak / France)
"pour son rythme cinématographique et sa représentation d'une culture qui meurt en temps de guerre dévastatrice"
Prix Emile Guimet : 100 de Chris Martinez (Philippines)
"prix à un premier film autant pour l'originalité du sujet que pour sa réalisation. C'est un thème universel et profondément intime : l'imminence de la mort traitée avec une légèreté apparente et un humour décalé qui ne parviennent pas à masquer la profondeur du propos et des sentiments"
Coup de coeur Guimet : Un cadeau pour Staline de Roustem Abdrachev (Kazakhstan)
"pour la maitrise cinématographique remarquable traitant de sujets mal connus en Occident pour des raisons historiques"
Prix Langues' O : Daytime drinking de Noh Young-seok (Corée)
"le jury a été sensible à ce road-movie paradoxal dans lequel le protagoniste se perd au lieu d'apprendre. Un premier film de haute tenue, très drôle et très embrumé"
Coup de coeur Langues O : Gulabi talkies de Girish Kasaravalli (Inde)
"sur un scénario d'une grande originalité, un portrait de femme sensible sur fond d'évocation des contradictions de la modernité indienne d'aujourd'hui"
Prix du jury jeunes : L'école nomade de Michel Debats (France)
Prix du jury lycéen : Un cadeau pour Staline de Roustem Abdrachev (Kazakhstan)
Prix du public pour un long métrage de fiction : L'aube du monde d'Abbas Fahdel (Irak / France)
Prix du public pour un film documentaire : Persian catwalk de Marjan Alizadeh (Iran)
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Pour les spectateur parisiens, reprise des films primés au Musée Guimet les 15, 16 et 17 avril.
Crédit photo : Marie-Pauline Mollaret
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Posté par vincy, le 17 février 2009
Les votes sont quasiment finis. La cérémonie se prépare déjà. Les Oscars hésitent désomrais sur le scénario. Un film a remporté tous les prix de la saison : la statuette suprême peut-elle lui échapper? C'est hautement improbable tant le film est en train de compenser sa seule faiblesse par rapport au marketing de Benjamin Button : sa popularité.
Depuis la révélation des nominations le 22 janvier, le box office des films nommés n'est pourtant pas à la hauteur des espérances. Les cinq productions nommées dans la catégorie du meilleur film n'ont accumulé que 90 millions de $ en trois semaines, soit un tiers des recettes globales accumulées. Et en fait seul un film a cartonné : Slumdog Millionaire. Pour l'instant, il a rapporté autant de dollars avant les nominations qu'après, un exploit en soit. Surtout, avec 42 millions de $ de bonus, il fait largement mieux que les 18 millions de $ de Benjamin Button et les 11 millions de $ de The Reader.
Benjamin Button, malgré ses 13 nominations, n'a pas été en mesure de transformer cet avantage en plébiscite. Le film se hisse difficilement dans le Top 20 annuel 2008 et a séduit 85% de son public avant l'annonce des Oscars.
En fait, ce sont les films oubliés des Oscars ou nommés dans des catégories moins visibles qui attirent les spectateurs. Ainsi la nomination de Mickey Rourke a presque triplé le box office de The Wrestler.Les noces rebelles est passé de 6 millions de $ de recettes à 21 millions de $. Ainsi Kate Winslet fait un plus gros succès avec le film où elle n'est pas nommée qu'avec le film où elle est citée (The Reader).
Mais surtout, Hollywood est confronté à un phénomène nouveau. Habituellement, le mois de janvier permet aux films des fêtes de finir leur carrière en douceur et aux films art et essais, oscarisables, de conquérir les salles. Cette année, les films des fêtes se sont crashés juste après les vacances, ayant fait, pour la plupart 90% de leurs recettes en trois semaines. Les films art et essai, hormis Slumdog Millionaire, Doute et Milk, n'ont pas dépassé les 25 millions de $ de recettes totales. Aucun film étranger sortis après octobre n'a percé au delà des 2 millions de $.
En fait, et c'est nouveau, ce sont des blockbusters qui ont pris possession du marché hivernal. En premier lieu, Clint Eastwood, leader du mois avec Gran Torino et ses 130 millions de $. Du jamais vu depuis Impitoyable pour le mythe. Paul Bart : Mall Cop a aussi dépassé le cap des 100 millions de $ et Taken a fait largement mieux qu'espéré avec 80 millions de $. Des films de genre (comédie romantique ou horreur) ont démarré en trombe durant leur premier weel end. Résultat, les films à Oscars n'ont pas pu résister à cette concurrence.
Alors que le box office a progressé de 20% par rapport à 2008, les huit films nommés dans les quatre catégories artistiques et encore en cours d'exploitation, n'ont contribué qu'à 20 % des recettes depuis trois semaines. Merci Slumdog.
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Posté par vincy, le 16 février 2009
La 59e Berlinale s'est achevée sur une note d'espoir. Célébrant la chute du mur, fêtant une nouvelle cinéaste, le festival de Berlin veut croire que demain sera meilleur. L'an prochain, le 60e anniversaire battera son plein. De quoi vite effacer une édition en demi-teinte.
La bonne nouvelle vient du public. Il a répondu présent et n'a jamais été aussi nombreux. 383 films (1 238 projections) ont été présentés à 20 000 professionnels et journalistes venus de 136 pays. Mais surtout 270 000 billets ont été vendus au public : un record historique pour le festival, battu dès le mercredi. 
Le marché, quant à lui, n'a pas trop souffert de la crise. On s'attendait à pire. Même si le problème du crédit et du financement était l'obsession de tous, les inquiétudes des uns et la tentative de repli des autres n'a pas trop atteint les négociations. De nombreux films ont été vendus sur plusieurs territoires, même si les distributeurs russes et brésiliens ont fait baisser fortement les prix pour cause de dévaluation monétaire. Les génériques prestigieux (réalisateurs, stars) ont souvent été une valeur refuge (voir actualité du 9 février 2009). Il y avait peu de productions à risques présentées dans les catalogues.
On devrait dire hélas. Dans un entretien à l'AFP, Vincent Maraval (Wild Bunch) estime que le cinéma n'échappera pas à la crise financnière, les banques se retirant du jeu au fil des mois. "Aux Etats-Unis les films indépendants ambitieux, visant un public adulte, tels que No country for old men ou There will be blood, devraient se faire plus rares. Pour nous, c'est une opportunité: ces réalisateurs viendront en Europe !"
Etrangement ce sont souvent des films à venir, parfois prévus pour Cannes ou Venise, qui ont connu les meilleures ventes. La sélection officielle n'a pas été le moteur du marché cette année. Peu de films en compétition ont séduit.
Cette Berlinale artistiquement terne gâche un peu l'ambiance. La critique a trouvé l'ensemble des films assez faible, ne s'enthousiasmant jamais pour un film ou un autre. La teta asustada, Ours d'or, premier film d'une cinéaste péruvienne, est le seul à avoir fait l'unanimité. Le palmarès fait la part belle aux films latino-américains : d'un Teddy Bear à un film mexicain aux multiples prix de l'argentin Gigante. D'un point de vue global, les cinémas germanophones et sud américains ont distancé les autrs, considérés comme médiocres.
Si la Berlinale essuie le feu des critiques qui jugent les sélections de plus en plus moyennes, notons que Berlin poursuit une double cohérence historique. D'une part l'accompagnement d'un cinéma émergeant. Après avoir sacré un cinéma chinois renaissantà la fin des années 80, la Berlinale a privilégié les nouveaux territoires comme l'Afrique du Sud, la Turquie, la Bosnie et surtout le Brésil, primé deux fois en 10 ans. Le Pérou confirme cette tendance. 
Enfin, la jeunesse l'a emporté sur les grands noms. Depuis l'Ours d'or remis à Walter Salles en 1998, neuf primés étaient des nouveaux talents du 7e Art. Et en fait depuis Winterbottom en 2003, tous les Ours d'or ont été réalisés par des cinéastes ayant commencé leur carrière après 1998.
En cela la Berlinale, qui a porté en triomphe Fatih Akin, Ang Lee, Walter Salles, Paul Thomas Anderson ou encore Paul Greengrass avant tous les autres, a encore vocation à briller artistiquement...
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Posté par MpM, le 16 février 2009
"C'est très dur de produire un film en Orient, c'est un peu de la flagellation... et c'est de pire en pire." C'est par ce constat peu optimiste que Jocelyne Saab (voir aussi nottre entretien en 2008) a ouvert la table ronde consacrée à la production, réalisation et distribution en Orient, au Festival des cinémas d'Asie de Vesoul. La réalisatrice libanaise sait de quoi elle parle, elle qui a subi les pires pressions et désagréments au moment du tournage et de la sortie de son film Dunia. Première contrainte : le financement. Milka Assaf, réalisatrice franco-libanaise (La mémoire volée, Les naufragés du tsunami), a ainsi dans ses tiroirs un projet de long métrage de fiction nommé L'ombre du cèdre qui a remporté de nombreux prix du scénario. "Je le traîne depuis 1993", soupire-t-elle. "Tout le monde le trouve formidable mais pas un seul producteur n'a voulu le financer. Ils me disent : "mais comment je vais trouver l'argent ?" ou alors "revenez avec une comédie"."
"Ne pas avoir de chaîne de télé est handicapant", renchérit Joanna Hadjithomas (Je veux voir). Mais pour avoir les télés, les contraintes sont interminables : le sujet choisi ("vendeur" ou non, le genre (il vaut mieux oublier les tragédies), la langue (en France, un film produit dans une langue étrangère reçoit bien moins d'aides que les projets en français), les acteurs ("bankable" ou non)... Réponse la plus souvent entendue par les réalisateurs en recherche de production ? "C'est bien mais le public ne suivra pas". Globalement, on n'est pas très loin des difficultés rencontrées par les cinéastes européens.

Sauf qu'il y a pire. Pour Jocelyne Saab, il existe en Orient une "vraie volonté de ne pas laisser exister le cinéma d'auteur, mais aussi une peur de l'expression libre et l'obsession de tout contrôler."Cela peut se traduire par des pressions directes (menaces téléphoniques quotidiennes pendant le tournage de Dunia), mais aussi un harcèlement administratif ou procédurier qui ne dit pas son nom. Abbas Fahdel (L'aube du monde) qui a lui aussi tourné en Egypte ne s'est pas encore remis de toutes les difficultés rencontrées. "Il faut être vraiment très inconscient pour vouloir faire un film en général, mais encore plus dans notre situation", déclare-t-il. "C'est un miracle que le film existe. Mais parfois je me demande : est-ce que ça vaut le coup ?" Chez Jocelyne Saab, le découragement est moins perceptible, mais la lassitude est là : "Dunia m'a pris sept ans de ma vie et je le paie encore aujourd'hui. Ce n'est pas possible, c'est trop lourd. Ce qui manque, ce sont deux ou trois distributeurs qui portent le film et le montrent partout. Même pour les cinéastes français ou européens, ça se rétrécit. Alors pour nous..."
Malgré tout, pas question de céder à la facilité. "Il faut être très ambitieux, même sur les films très pointus", affirme Joanna Hadjithomas. Il faut voir grand. Nous avons besoin de distributeurs qui acceptent de prendre des risques. Mais on voit bien l'appauvrissement, le formatage : ils veulent des scénarios qui soient "pitchables", c'est-à-dire qu'on puisse résumer en une phrase. Mais ce n'est le cas d'aucun de mes films !"
Heureusement, les festivals représentent de plus en plus un marché pour ce genre de films. Certains, comme celui de Dubai, donnent même des bourses de réalisation. Les films présentés à Vesoul trouveront peut-être un distributeur en France, ou susciteront une attente à l'égard du réalisateur (et donc des aides potentielles), lors de la production du projet suivant. Un peu d'optimisme dans un monde qui en a bien besoin. "C'est une ère difficile. On est en plein clash des civilisations et je crois que c'est le cinéma qui peut nous sortir de là", conclut Jocelyne Saab.
Crédit photo : Jocelyne Saab, en photo à gauche, aux côtés de Milka Assaf ; Marie-Pauline Mollaret
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Posté par MpM, le 15 février 2009
Le réalisateur chinois de Blind shaft et Montagnes oubliées (Blind moutain) fait partie du jury international du festival de Vesoul. Aux côtés de la présidente Fatemeh Motamed-Arya, de Jeffrey Jeturian et d'Indu Shrikent, il a la lourde tâche de remettre le cyclo d'or de cette 15e édition. L'occasion de revenir sur son oeuvre de cinéaste et sa vision du cinéma.
Sur quoi travaillez-vous actuellement ?
L'an dernier, j'ai voulu faire un film sur les enfants qui quittent la campagne pour la ville et se retrouvent dans la rue, sans nulle part où aller. Le titre aurait pu en être "Blind exode"... mais le sujet a été censuré, donc je ne pourrai pas le faire. Du coup, j'ai trouvé un autre sujet et je suis en train d'écrire le scénario. Cette fois-ci, cela n'a rien à voir avec quoique ce soit de "blind" : trois fois, ça suffit ! Même si, comme il s'agit d'une histoire d'amour, j'aurais pu l'intituler Blind date... (il rit). Jusque-là, je m'intéressais aux problèmes sociaux, mais l'amour aussi est d'ordre social.
Qu'aimez-vous dans le cinéma ?
Je cherche une bonne histoire dans un bon film.Seule une belle histoire peut transmettre ce que le réalisateur veut dire au public. Mais bien sur, une belle histoire ne suffit pas : il faut aussi la bonne façon de la transmettre. Personnellement, j'aime les metteurs en scène européens en général, mais je n'ai pas d'idole en particulier. Ce qui m'a influencé, c'est la manière dont les films européens rendent compte de la réalité sociale. La nouvelle vague français, le néo-réalisme italien, des cinéastes allemands du renouveau comme Wenders ou Fassbinder... Si mes films ressemblent parfois à des documentaires, c'est pour raccourcir la distance qu'il y a entre le cinéma et le public, pour qu'il pense que les choses montrées à l'écran ont vraiment lieu dans la vie. C'est ce à quoi j'aspire, montrer la réalité.
Pensez-vous comme l'invité d'honneur Mohsen Makhmalbaf que le cinéma peut changer le monde ?
Non, je ne pense pas. Par contre, il peut faire réfléchir les gens. Créer de nouveaux regards sur les choses. Pour moi, un film, c'est avant tout un moyen de communication entre un réalisateur et un public.
Lire l'intégralité de l'interview de Li Yang
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Posté par denis, le 15 février 2009
Fort d’une bonne santé, le festival A hauteur d'enfant a bien démarré depuis le 9 février, l’organisateur de cet évènement Alain Kasanda continue d’insuffler à ce jeune festival tout l’oxygène nécessaire au bon déroulement des activités.
Afin de dissoudre les cloisonnements culturels, le festival est cette année réparti dans tout Sevran (Seine Saint-Denis), manière de toucher à un plus large public possible.
Ainsi l’atelier réalisation dirigé par Pierre Primetens s’attache à explorer l’intimité de jeunes sevranais au sein de leur domicile, manière une fois de plus de briser des frontières et d’amener les adolescents à déconstruire leur représentations visuelle du monde. Au centre social s’élabore des on côté l’atelier programmation où se forgera de la part des participants un esprit critique et un apprentissage de la lecture des images. L’atelier scénario quant lui, dirigé par Thibaud Oscar à l’@telier, initie le public à la manière de raconter une histoire avec des images. Enfin l’atelier bruitage joue la carte de l’amusement ludique où Jean-Carl Feldis, multi-instrumentiste, demande au public suite à al projection de films muets de récréer bruitage, voix et musiques.
Ce mélange des genres se retrouve aussi dans les ciné-concertos animés par le pianiste Jacques Cambra, où la musique pure est associée au traditionnel ciné concert, le tout entrecoupé par des improvisations pianistiques. Ou comment le piano à travers l’œuvre de grands compositeurs créé des images pour les petits et les grands.
On n’oubliera pas pour autant la superbe programmation de courts et longs métrages qui, on le souhaite, donneront peut être envie à certains petits créateurs en herbe.
Alors profitez-en, le festival dure jusqu’au 24 février !
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Posté par vincy, le 15 février 2009
La Corée du Nord se dote d'une Commission du cinéma nationale. Depuis son indépendance en 1948, le cinéma était considéré avant tout comme un outil de propagande. Ceci dit, en rattachant la Commission au Présidium de l'Assemblée populaire suprême, la Commission sera toute aussi "démocratique" que celle de l'Iran ou de Cuba.
Ainsi c'est le Président éternel (ça ne s'invente pas), Kim Jong-il, un fan de cinéma, qui en sera le chef. Jusque là tout ce qui avait un lien avec le 7e Art (y compris le Festival du film de Pyongyang, créé en 1987) était sous l'égide du Ministre de la Culture.
Cela ne changera pas grand chose pour les cinéastes puisque l'Etat garde toujours une main mise totale sur l'outil de financement et de diffusion. Tout est nationalisé. Le cinéma nord coréen a produit jusqu'à cinquante films par an dans les années fastes. Désormais, les studios se concentrent sur les films de l'armée et ceux éducatifs, quand ils ne servent pas de sous-traitants pour des dessins animés internationaux.
Ces dernières années, le régime a préféré investir plus d'argent dans moins de films. En 2006, les spectateurs internationaux ont découvert le Journal d'une Nord-Coréenne de Jan In-Hak, qui avait déjà réalisé Myself in the Distant Future en 1997. Cela faisait des années qu'un film nord-coréen n'était pas sorti de ses frontières. La même année, Phyo Kwang et Maeng Chil-min réalisaient Pyongyang Nalpharam. Il aurait attiré 6 millions de spectateurs (sur 23 millions d'habitants présumés) dans les salles du pays. En 2008, Phyo Kwang a récidivé, avec Kim Hyon-chol, en réalisant Les cerf-volants volent dans le ciel, seul film national présenté au 11e Festival de Pyongyang.
Cette dictature qui pratique le travail forcé, l'exportation de drogue, et subit une sérieuse famine n'a rien d'autre à faire qu'annoncer ce type de "réforme", dans un pays malade de ses tyrans successifs. Nous en sommes éberlués.
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Posté par MpM, le 15 février 2009
Dans Palace pour chiens, Emma est une orpheline rebelle prête à braver tous les dangers pour sauver les chiens errants de la ville. Elle y apparaît en garçon manqué indépendant et responsable, mais aussi, l’espace d’une scène, en très jolie fille parfaitement à l’aise quand il s’agit de surfer sur la corde romantique. Pas très étonnant pour cette fille d’acteur (Eric Roberts) qui n’est autre que la nièce de Julia Roberts et tourne pour le cinéma depuis ses dix ans.
Née le 10 février 1991, cette "petite" (1m57) commence sa carrière en fille de Johnny Depp et Peneloppe Cruz (excusez du peu !) dans Blow du défunt Ted Demme. Elle a tout juste dix ans. Trois ans plus tard, elle décroche le premier rôle de la série télévisée "Allie singer" ("Unfabulous") où elle révèle ses talents de chanteuse. Un très gros succès auprès du public adolescent et un disque à la clef, "Unfabulous and more", qui reprend des morceaux interprétés dans la série. Pas révolutionnaire, mais la voix est jolie et bien posée.
On la voit en parallèle dans des films indépendants comme Grand champion de Barry Tubb et Spymate de Robert Vince, puis Aquamarine d’Elisabeth Allen. En 2007, elle incarne la détective Nancy Drew dans l’adaptation que fait Andrew Fleming des célèbres histoires pour enfants. On la découvrira prochainement dans Lymelife de Derick Martini, qui a remporté le prix FIPRESCI lors du dernier festival de Toronto, où elle joeu la fille de Cynthia "Sex & the City" Nixon et Timothy Hutton. Dans Wild child de Nick Moore, elle joue les bimbos de Malibu envoyée dans une école anglaise ultra-stricte. Dans The winning season de James Strouse, elle incarne la fille d'une ex-star du basket 'Sam Rockwell) ayant sombré dans l'alcool. Le film a été présenté au dernier festival de Sundance.
En attendant qu’elle ne rencontre le réalisateur qui fera d’elle sa "pretty woman" en lui offrant un vrai et beau premier grand rôle.
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Posté par MpM, le 14 février 2009
Les deux premiers films présentés en compétition au Festival de Vesoul (Gulabi talkies de Girish Kasaravalli et Pesantren de Nurman Hakim) ont en commun d'aborder la question de la tolérance religieuse sans en faire le point central de l'intrigue. Dans les deux cas, le contexte est propre au pays où se situe l'histoire (les tensions entre hindous et musulmans en Inde, le milieu des écoles privées "pesantren" religieuses en Indonésie) tout en bénéficiant d'un traitement qui lui donne une portée universelle.
Dans Gulabi talkies, on suit Gulabi, une sage femme de confession musulmane confrontée à la méfiance et au rejet de ses voisins hindous. En filigrane, le film aborde les pratiques du commerce mondialisé qui ruine les petits pêcheurs et dévaste les fonds marins. On s'aperçoit rapidement que ces problèmes économiques accentuent très largement les tensions ethniques entre deux communautés qui avaient pris l'habitude de cohabiter. Dans le même temps, la télévision couleur installée chez l'héroïne sert à la fois de vecteur de rapprochement et de révélateur de dissensions. Finalement, on est bien plus dans une sorte de parabole sur la construction des identités que dans une dénonciation manichéenne de ce prétendu choc identitaire.
Dans Pesantren, on assiste à deux interprétations d'un même verset du Coran sur les relations que les Musulmans doivent entretenir avec les autres religions. Dans un cas, c'est un appel au rapprochement et à la fraternité. Dans l'autre, c'est un cri de guerre et l'assurance qu'il est légal aux yeux de Dieu de répandre le sang des "infidèles". On comprend pourquoi il a été si difficile à Nurman Hakim de trouver des financement indonésiens pour faire son film : aborder frontalement la religion reste là-bas éminemment tabou. Pourtant, les héros du film sont des ados comme les autres qui fument en cachette et font le mur de leur internat religieux dès qu'ils en ont l'occasion... Tout en servant intelligemment de toile de fond au récit, les questions liturgiques passent au second plan de leurs préoccupations, et cette insouciance suffit pour mettre en garde contre toute chasse aux sorcières systématique dès lors qu'il s'agit de religion.
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Posté par geoffroy, le 14 février 2009
En juillet 2008, une nouvelle plate-forme de diffusion cinématographique a vu le jour sur la toile. Tout d’abord décliné sous la forme d’une offre de coffrets DVD, le projet s’est orienté, il y a maintenant deux ans, vers un formidable pari culturel unique en Europe. Cette évolution tout autant stratégique, qu’éditoriale – même s’il ne faut pas occulter son aspect économique – a permis la création d’un fond de référencement et de consultation en ligne dynamique aussi précieux qu’il demeure aujourd’hui indispensable. Ainsi, les Trésors des Archives Européennes deviennent la première cinémathèque interactive à proposer des joyaux oubliés ou jadis perdus du 7e art consultables gratuitement par les internautes.
Un homard dans le projecteur
A l’origine du projet, il y a Serge Bromberg. Ce passionné de cinéma, collectionneur, restaurateur de vieux films, directeur artistique du Festival international du film d'animation d'Annecy et président-fondateur de Lobster Films, a compris l’extraordinaire potentiel d’une telle interface d’information accessible pour tous, qu’ils soient chercheurs, cinéphiles ou bien simples visiteurs d’un jour.
En proposant la (re)découverte du Patrimoine européen d’un art aussi universel, l'EFT offre une pluralité de regards sur un siècle d’images et dont le Programme Nadar, film réalisé par Paul Nadar en 1896, en est le porte étendard chronologique. Rendu possible par un effort d’investissement aussi bien public (la subvention européenne du Programme Média représente 50% du financement total ; aide substantielle du CNC) que privé (l’opérateur Orange assurant un rôle de sponsoring), le site met à disposition des films sans contrepartie financière.
Fort d’un partenariat unique avec pas moins de 28 cinémathèques venues de toute l’Europe (Russie inclus), l'EFT propose aujourd’hui un fond cinématographique regroupant 76 films diffusés en VoD au format Streaming (non téléchargeable) et en version originale. Le travail entre les différentes cinémathèques est systématiquement mis en avant. Il y a effort d'exhaustivité au travers des genres proposés . La qualité des films diffusés provient de la veille qualitative entres les cinémathèques, l’EFT et Lobster Films, qui peut conduire, le cas échéant, à effectuer un travail de restauration visuelle et sonore des films. L’harmonisation des différentes interfaces linguistiques et la cohérence éditoriale du site s'illustre à travers des fiches pratiques (origine, histoire et détails techniques des 76 films référencés). Ces paramètres révèlent une volonté non feinte de toucher un large public en faisant du Patrimoine cinématographique un vecteur de culture, de divertissement et de recherche.
Des films qui ont l'âge de la retraite
La programmation comporte 70% de films européens (quota imposé par le Programme Média) et doit proposer un sous-titrage d’au moins trois langues (le site en offre cinq avec le français, l’anglais, l’allemand, l’espagnol et l’italien). Les films, majoritairement de format court, s’échelonnent de 1896 à 1999 mais doivent avoir les autorisations des ayants droit (il faut attendre soixante dix ans pour que les œuvres tombent dans le domaine public) pour être diffusés légalement sur le site. C’est pour cette raison que la plupart des films datent d’avant 1950. 
Depuis le lancement du site au Festival de La Rochelle le 3 juillet dernier, l’apport reste irrégulier (dans ce domaine, l’Europa Film Treasures dépend beaucoup des cinémathèques) et doit, là aussi, se plier à un quota d’heures ou de titres/an fixé par le Programme Média. Si l’idée d’établir, à terme, un fond de plusieurs milliers de titres n’est pas envisagé, le choix des films (origine, genre ou durée) doit correspondre à un cahier des charges précis en lien avec l’idée de proposer un cinéma dit de Patrimoine. C’est tout l’enjeu du travail d’éditorialisation de Lobster Films, coordinateur du projet et véritable interlocuteur avec les cinémathèques participantes.
Dans ce cadre, la principale difficulté, comme aime à le souligner Serge Bromberg, n’est pas « tant de trouver des vieux films et de les restaurer, mais c’est de leur trouver un public ». A ce titre, L’European Film Treasures à tout pour devenir cette ouverture nouvelle et enrichissante à même de séduire un public curieux et surtout désireux de découvrir des films qui, sans l’existence de cette plate-forme, resteraient à moisir au fond d’un tiroir. Brynony Dixon, conservateur des archives du British Film Institute, considère, ni plus ni moins, que L’European Films Treasures est «en bonne position pour faire ce qui pourrait être les plus importantes archives de films en Europe ».
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Le site internet
photos : Le programme Nadar, de Paul Nadar, 1896 et La joie de vivre, de Anthony Gross et Hector Hoppin, 1934
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