Le Festival de Cinéma Européen des Arcs couronne Ida de Pawel Pawlikowski

Posté par vincy, le 20 décembre 2013

Ida de Pawel Pawlikowski

Le 5e Festival de Cinéma Européen des Arcs s'achève ce soir par la traditionnelle remise des prix. Le dernier grand grand rendez-vous cinématographique français de l'année se termine sous la neige et avec le sourire. Incontestablement, le Festival a pris de l'ampleur au fil des éditions. Pour preuve, il s'est offert cette semaine une avant-première nationale prestigieuse avec la projection de la première partie de Nymphomaniac, de Lars Von Trier.

Le jury présidé par Nicole Garcia, qui était entourée d'Anna Mouglalis, Anaïs Demoustier, Jonathan Coe, Larry Smith, Dedomir Kolar et Eric Neveux, a décerné huit prix. Ida du polonais Pawel Pawlikoswki a été sacré par le prix du meilleur film mais aussi pour ses deux comédiennes. Autre grand vainqueur, le britannique David Mackenzie dont le film Starred Up (Des poings contre le mur) qui repart avec le prix du public et celui du meilleur acteur.

- Flèche de cristal du meilleur film : Ida, de Pawel Pawlikowski, qui sort en France le 12 février prochain. Le film avait déjà remporté plusieurs prix au Festival de Gijon, le prix du meilleur film au Festival de Londres, le Grand prix au Festival de Varsovie.

- Grand prix du jury : Of Horses and Men, de Benedikt Erlingsson, déjà récompensé par le prix du Nouveau talent au Festival de San Sebastian et par le prix de la mise en scène à Tokyo.

- Mention spéciale du jury : I am Yours, d'Iram Haq.

- Prix d'interprétation féminine : Agata Kulesza et Agata Trzebuchowska pour Ida.

- Prix d'interprétation masculine : Jack O'Connell pour Starred Up (Des poings contre le mur), de David Mackenzie. l'acteur avait été nominé aux British Independent Film Awards pour ce rôle.

- Prix de la meilleure musique : David Dor Jonsson pour Of Horses and Men.

- Prix de la meilleure photographie : Pau Esteve Birba pour Canibal de Manuel Martin Cuenca.

- Prix du public : Starred Up de David Mackenzie.

D'autres prix ont été distribués lors du festival.

- Prix du jury jeune : Le grand cahier de Janos Szasz.

- Prix de la presse : We are the Best, de Lukas Moodysson. Mention spéciale : Starred Up, de David Mackenzie.

- Prix Cineuropa : Class Enemy, de Rob Bicek.

- Prix "Femme de Cinéma" : la réalisatrice Jasmila Zbanic.

- Prix du Work In Progress : No One's Child de Vuc Rsumovic.

Cette année, le FCEA a présenté 12 films en compétition et rendu hommage aux pays de l'ancienne Yougoslavie (Bosnie-Herzégovine, Croatie, Macédoine, Serbie et Slovénie). Plus de 15 000 entrées ont été enregistrées, battant ainsi le record de fréquentation de 2012. Avec 600 accrédités qui se sont croisés au Village des Coproductions, au Village des Ecoles, au Work In Prgress et aux journées DIRE, sans oublier les pistes de skis et les bars de la station, le Festival se professionnalise un peu plus.

Valérie Lemercier et Martin Provost se lancent dans le cinéma d’animation

Posté par vincy, le 20 décembre 2013

Deux réalisateurs qu'on n'attendait pas forcément dans l'animation. Après Patrice Leconte et Rémi Bezançon qui se sont lancés dans l'aventure l'an dernier avec, respectivement, Le magasin des suicides et Zarafa, c'est au tour de Valérie Lemercier et Martin Provost de s'essayer au genre.

Le studio Prima Linea (Zarafa, gros succès en salles, et actuellement à l'affiche, Loulou l'incroyable secret mais aussi U et Peur(s) du noir) ose ainsi le pari du cinéma animé d'auteur.

Valérie Lemercier, qui vient de subir un échec cuisant avec son film 100% Cachemire, a apporté un scénario clé-en-main, co-écrit avec sa complice Brigitte Buc, intitulé Nini dans les grands magasins. Un projet à 15 millions d'euros, qui sera soutenu par Pathé et Wild Bunch, selon les informations du Film français. L'histoire de cette comédie familiale est celle d'une petite fille de province qui se retrouve enfermée dans un grand magasin parisien. La production sera lancée cet hiver.

De son côté, Martin Provost, plus connu pour ses biopics sombres comme Séraphine et Violette, a décidé de transposer son roman Bifteck (paru il y a trois ans) en film animé. L'histoire, aussi absurde que drôle, se déroule durant la première guerre mondiale où un jeune boucher comble la solitude de toutes les épouses de sa ville (Quimper, en Bretagne) en l'absence de leurs maris partis au front. Seul petit souci : lorsque la guerre s'achève, il se retrouve père de sept enfants. Ce film rabelaisien sera plutôt destiné aux adultes.

Le jour le plus court 2013 : Sébastien Betbeder, invité d’honneur d’Ecran Noir

Posté par MpM, le 20 décembre 2013

sbetbederA l'occasion de la 3e édition du Jour le plus court, grande fête du court métrage qui a lieu le 21 décembre, Ecran Noir a choisi un invité qui est à la frontière entre le long et le court métrage, le réalisateur Sébastien Betbeder, dont le prochain film (Deux automnes, trois hivers, un long métrage sélectionné par l'ACID au Festival de Cannes 2013, et présenté dans différents festivals dont Paris, Londres, Arras, Vendôme...) sort sur les écrans le 25 décembre, et dont le suivant, Inupiluk (un court) est sélectionné à Clermont Ferrand en 2014.

Sébastien Betbeder fait en effet partie de ces rares cinéastes qui alternent longs et courts métrages au gré de leurs envies. "Quand on fait un film, c'est le sujet, le budget, le mode d'écriture et de production qui imposent la durée", expliquait-il lors du dernier Festival de Vendôme où était proposé un focus autour de son travail.

Nous lui avons donc demandé de nous parler des films courts en général et de ses expériences en particulier, mais aussi de sélectionner trois courts métrages qui l'ont particulièrement marqué. Ces trois films seront dévoilés sur notre site tout au long de la journée du 21 décembre.

En attendant, première étape de cette carte blanche, Sébastien Betbeder parle sans fard du format court, trop souvent considéré comme un simple exercice de style avant le passage au long, ou un pré-programme avant le "vrai film", mais aussi des critères de durée qui sont parfois un peu absurdes à remplir. Alors qu'au contraire, le court métrage devrait être un formidable espace de liberté et de d'expérimentation.

Ecran Noir : La semaine passée, au Festival de Vendôme, un spectateur demandait au réalisateur Xavier Legrand à quoi sert le court métrage et quel peut être son avenir, notamment commercial, dans la mesure où il est très peu diffusé...

Sébastien Betbeder : A quoi ça sert ? Je ne sais pas. Je considère qu’un film, c’est un film. Je ne me pose pas la question dans ce sens-là. Je me dis qu’il y a des récits, des histoires, qui nécessitent cette durée-là, et je ne me vois pas gonfler une histoire qui ne nécessite pas une durée plus longue qu’une demi-heure, et inversement, réduire un scénario… J’ai toujours fonctionné comme ça. Il y a des idées qui me viennent et qui ne peuvent exister que sous format court.

Je déteste l’expression "carte de visite pour le long métrage". Pour le coup, je trouve ça très triste. Ca voudrait dire que ce format n’est destiné qu’aux jeunes cinéastes dans l’attente de leur premier long. Alors que c’est un format, dans l’histoire du cinéma, qui a toujours compté. Il y a énormément de chefs d’œuvre, de très belles choses. Je ne l’ai jamais considéré comme une carte de visite, mais comme le format adéquat pour l’histoire que j’avais à raconter. La seule fois où je me suis posé cette question : "à quoi ça sert ?", c’est effectivement quand j’ai recherché de l’argent pour mon premier long métrage. C'était bien d’avoir quelque chose à montrer pour dire qu’on avait déjà fait quelque chose. Mais si ça ne devait servir qu’à faire des longs métrages, j’aurais arrêté.

EN : Ce qui est assez révélateur que personne ne demande à quoi sert le long métrage…

SB : Oui, voilà, exactement !

EN : Mais la question de son manque de diffusion est réelle.

SB : Les gens disent : "ah, c’est dommage, on ne voit pas de courts métrages". Ou alors : "je me souviens d’une époque où ça passait avant le long métrage"… Ca aussi c’est une idée reçue. C’est un peu dommage de considérer que le court métrage, c’est forcément un avant programme. Ce n’est pas forcément une solution. En plus ça veut dire que le court métrage sera forcément court et ne dépassera pas dix minutes, sinon c’est un programme trop long.

C’est un drôle de format, c’est très compliqué de lui donner sa place, à part dans les festivals. Je ne sais pas, je n’ai pas trop de solutions… En plus, je trouve qu’il n’y a rien de plus difficile que de programmer un programme de courts métrages. L’ordre des films. Quel film à côté de quel autre… C’est vraiment très compliqué. Je sais qu’il y a des programmateurs qui sont très sensibles à ça, des sélectionneurs de festival. Parce que ça peut être dangereux, un film peut en gêner un autre, installer le spectateur dans un état qui est presque contradictoire avec le projet revendiqué par le cinéaste.

EN : Lorsque vous préparez un film, à quel stade savez-vous si votre projet est plutôt un court ou un long ?

SB : Le problème, c’est que le contexte  nous oblige à décider ça très tôt. On ne dépose pas au même endroit au CNC et dans les chaînes de télévision selon si le film sera un long ou un court (ou moyen, en ce qui me concerne, c’est souvent des moyens). Donc on doit le décider assez tôt. Sauf que moi, j’ai travaillé pas mal sur des durées proches de l’heure, donc c’était un vrai handicap. Surtout que mes scénarios sont assez ouverts, et l’expérience du tournage offre toujours des possibilités autres que ce que l’écriture propose, donc je me retrouve souvent dans des situations assez délicates.

Même sur 2 automnes, 3 hivers, c’était un peu la même question. Il y avait cette idée d’un projet très singulier dans la forme, donc je n’avais pas la certitude que le film tiendrait la durée d’une heure et demie. En même temps il faut mettre des règles. Il a fallu décider qu’un court métrage c’était un film jusqu’à 59 minutes, et ce n’est pas une heure et une seconde… C’est une règle imposée à laquelle je me soumets, mais qui, dans mon cas, pose tout le temps des problèmes.

Ce qui fait que les Nuits avec Théodore, on l’a déposé en court métrage parce qu’il faisait 58 pages et qu’on a tendance à dire "une page correspond à une minute". Après, on se retrouve en salle de montage avec un film d’une heure dix, on arrive à un objet qui nous satisfait qui fait une heure sept, sauf qu’on avait eu de l’argent pour 59 minutes… [NDLR : Le film existe finalement sous une forme courte intitulée Je suis une ville endormie et est sorti en salles dans une version longue qui s'appelle Les nuits avec Théodore.] C’est un peu absurde, mais il faut faire avec.

A revoir, la bande-annonce des Nuits avec Théodore :

Joseph Gordon-Levitt dans The Sandman, Paul Rudd dans Ant-man

Posté par vincy, le 19 décembre 2013

joseph gordon levitt et paul rudd

Alors que son premier long métrage, Don Jon, sort en France le 25 décembre prochain, Joseph Gordon-Levitt, alias Robin dans The Dark Knight Rises, devrait endosser le costume d'un autres- super-héros de DC Comics, The Sandman.

Warner Bros a confié le scénario à David S. Goyer, déjà auteur de Batman Begins et de Man of Steel. Gordon-Levitt ne s'interdit pas de réaliser le film lui-même.

The Sandman est une série de romans graphiques en 75 volumes, édités entre 1989 et 1996. Elle met en vedette les Eternels, et notamment Dream (Le maître des Rêves), prisonnier en 1916 et libéré 72 ans plus tard.

De son côté Paul Rudd devrait incarner Ant-Man (L'homme-fourmi), le prochain super-héros issu de l'écurie Marvel. Ironiquement Rudd était en concurrence jusqu'à présent avec ... Joseph Gordon-Levitt. Le film sera réalisé par Edgar Wright (Shaun of the Dead), qui co-écrit le scénario avec son fidèle partenaire Joe Cornish. Ils avaient déjà co-écrits ensemble les Aventures de Tintin.

Ant-Man est l'histoire d'un brillant savant, Henry Pym, qui invente une formule lui permettant de changer sa taille (du plus petit au plus grand) et de communiquer avec les insectes. A noter que le personnage est lié aux Avengers.

Prix Lumières 2014 : Quai d’Orsay en tête des nominations

Posté par vincy, le 18 décembre 2013

Quai d'Orsay est en tête des nominations avec 5 citations mais 4 des 5 autres films cités dans la catégorie du meilleur film pour les Prix Lumières de l'an prochain se partagent 4 citations chacun. Autant dire que le jeu est ouvert entre La vie d'Adèle, 9 mois ferme, Grand Central et Renoir.

Les prix seront décernés le 20 janvier prochain.

MEILLEUR FILM

9 mois ferme de Albert DUPONTEL
Grand Central de Rebecca ZLOTOWSKI
La vie d’Adèle – Chapitres 1 et 2 de Abdellatif KECHICHE
L’Ecume des jours de Michel GONDRY
Quai d’Orsay de Bertrand TAVERNIER
Renoir de Gilles BOURDOS

MEILLEUR REALISATEUR

Gilles BOURDOS
Albert DUPONTEL
Michel GONDRY
Abdellatif KECHICHE
Bertrand TAVERNIER
Rebecca ZLOTOWSKI

MEILLEUR SCENARIO ORIGINAL ou ADAPTATION

Le passé de Asghar FARHADI
Quai d’Orsay de Bertrand TAVERNIER
9 mois ferme Albert DUPONTEL
La Marche de Nabil BEN YADIR
La Vénus à la fourrure de Roman POLANSKI
Arrêtez-moi de Jean-Paul LILIENFELD

MEILLEURE ACTRICE

Juliette BINOCHE dans Camille Claudel, 1915 de Bruno DUMONT
Catherine DENEUVE dans Elle s’en va d’Emmanuelle BERCOT
Sandrine KIBERLAIN dans 9 mois ferme de Albert DUPONTEL
Emmanuelle SEIGNER dans La Vénus à la fourrure de Roman POLANSKI
Christa THERET dans Renoir de Gilles BOURDOS
Léa SEYDOUX dans Grand Central de Rebecca ZLOTOWSKI et La vie d’Adèle – Chapitres 1 et 2 de Abdellatif KECHICHE

MEILLEUR ACTEUR

Michel BOUQUET dans Renoir de Gilles BOURDOS
Guillaume CANET dans Jappeloup de Christian DUGUAY
Romain DURIS dans L’Ecume des jours de Michel GONDRY
Guillaume GALIENNE dans Garçons et Guillaume à table de Guillaume GALIENNE
Thierry LHERMITTE dans Quai d’Orsay de Bertrand TAVERNIER
Tahar RAHIM dans Grand Central de Rebecca ZLOTOWSKI

REVELATION FEMININE DE L’ANNEE

Pauline ETIENNE dans La Religieuse de Guillaume NICLOUX (France, Allemagne, Belgique)
Adèle EXARCHOPOULOS dans La vie d’Adèle – Chapitres 1 et 2 de Abdellatif KECHICHE
Alice de LENCQUESAING dans La tête la première d’Amélie van ELMBT
Candy MING dans Henri de Yolande MOREAU
Vimala PONS dans La fille du 14 juillet de Antonin PERETJATKO
Marine VACTH dans Jeune & Jolie de François OZON

REVELATION MASCULINE DE L’ANNEE

Pierre DELADONCHAMPS dans L’Inconnu du lac de Alain GUIRAUDIE
Paul HAMY dans Suzanne de Katell QUILLEVERE
Tewfik JALLAB dans La Marche de Nabil BEN YADIR
Vincent MACAIGNE dans La fille du 14 juillet de Antonin PERETJATKO
Raphaël PERSONNAZ dans Quai d’Orsay de Bertrand TAVERNIER et Marius de Daniel AUTEUIL
Niels SCHNEIDER dans Désordres d’Etienne FAURE

PRIX HEIKE HURST du MEILLEUR PREMIER FILM

Au-delà du sang de Guillaume TAUVERON (France, Japon)
Comme un lion de Samuel COLLARDAY
En solitaire de Christophe OFFENSTEIN
Guillaume et les garçons à table de Guillaume GALIENNE
La tête la première d’Amélie van ELMBT (France, Belgique)
Nous irons vivre ailleurs de Nicolas KAROLSZYK

MEILLEUR FILM FRANCOPHONE HORS DE France

Aujourd’hui de Alain GOMIS (France, Sénégal)
Les Chevaux de Dieu de Nabil AYOUCH (France, Maroc, Belgique)
Le Démantèlement de Sébastien PILOTE (Québec)
Dead Man Talking de Patrick RIDREMONT (Belgique, France, Luxembourg)
Gabrielle de Louise ARCHAMBAULT (Québec)
Le Repenti de Merzak ALLOUACHE (Algérie, France)

Le Géant égoïste : rencontre avec les deux jeunes révélations du film

Posté par kristofy, le 17 décembre 2013

le géant égoïste Depuis sa présentation à la Quinzaine des réalisateurs, Le géant égoïste a charmé toutes les critiques et les festivaliers. Aux derniers British Independent Film Awards, il était nominé 7 fois. Il avait déjà obtenu le Label Europa Cinémas à Cannes, des prix à Stockholm et aux Hamptons, et en France les prix du meilleur film à Saint-Jean de Luz et Dinard (où il emporta deux autres prix).

C'estd'ailleurs à Dinard qu'Ecran Noir rencontra les deux jeunes comédiens qui portent l'oeuvre de Clio Bernard.

Ecran Noir : Shaun et Conner vous êtes très jeunes, quelles ont été les différentes étapes du casting qui ont fait que vous avez eu le rôle ?
Shaun Thomas:
Dans mon école, un agent de casting est venu pour faire des auditions, il y a eu plusieurs sessions durant lesquelles leur choix faisait réduire le nombre de personnes. Il y eu une audition avec des chevaux et avec des garçons d’une autre école, là j’ai auditionné avec Conner.
Conner Chapman : Il y a eu 4 ou 5 auditions, c’est à la troisième que j’ai rencontré Shaun, et à la fin on a été retenu tout les deux.

EN : Est-ce que la réalisatrice Clio Barnard vous donnait des indications très précises où est-ce qu’elle permettait un peu d’improvisation ?
Conner Chapman :
Il y a certaines scènes où elle nous disait de faire ce qui nous paraissait le plus juste, et sur d’autres scènes c’était plus précis et on devait suivre vraiment ce qu'elle voulait.
Shaun Thomas: Il y a des fois où elle nous consultait en nous demandant comment on pensait que telle chose devait être dite. Et quand on était libre de faire comme on veut, elle corrigeait après tel ou tel détail pour la prise suivante.

EN : On voit dans le film des enfants qui ramasse différentes pièces de métal pour se faire un peu d’argent et en donner à leurs parents pour qu’ils puissent payer l’électricité, qu’est-ce que vous saviez de ce genre de situation ?
Shaun Thomas: Je savais déjà que c’était une réalité. Là où j’ai grandis il y a des gens qui ont du mal à pouvoir payer la nourriture ou l’essence ou l’électricité, et il y a des gens qui récupère de la ferraille pour la revendre.
Conner Chapman : Dans mon quartier je connais quelques personnes qui font ça aussi, mais pas beaucoup, c’est moins répandu.

EN : Qu’est ce que ça vous a fait de vous voir pour la première sur un grand écran dans une salle de cinéma ?
Shaun Thomas:
J’étais très nerveux, j’avais peur de passer pour un idiot dans certaines scènes, mais tout c’est bien passé. Visiblement je m’en suis pas mal sorti.
Conner Chapman : J’avais l’estomac noué pendant une minute, mais après on s’habitue à se voir.

EN : Est-ce qu’on va vous revoir sur un écran après The Selfish Giant ?
Conner Chapman :
Je fais quelques auditions, je suis d’ailleurs allé à une audition la semaine dernière. Je suis dans la série The Mill à la télévision sur Chanel 4 et j’ai eu aussi un petit rôle dans un autre film.
Shaun Thomas: A l’école j’ai un cours de théâtre, ce qui permet de m'exercer. J’ai un agent qui s’occupe de me trouver des rôles, je passe aussi des auditions.

shaun thomas conner chapman

Vendôme 2013 : retour sur le palmarès

Posté par MpM, le 17 décembre 2013

Le jury du 22e festival du Film de Vendôme, composé de Matthieu Chapellier (réalisateur), Francis Gavelle (critique), Jacky Goldberg (critique), Aude Hesbert (directrice artistique de Paris cinéma) et Héléna Klotz (réalisatrice), avait la dure tâche de départager 22 courts et moyens métrages produits ou réalisés en France.

le jourA travers les 4 films récompensés, on retrouve les grandes tendances de la compétition 2013. Le cinéma du réel, à la frontière entre documentaire et fiction, est ainsi mis à l'honneur avec le grand prix, décerné à Jean-Gabriel Périot pour Le Jour a vaincu La nuit.

Ce documentaire tourné en un mois à la maison d'arrêt d’Orléans filme dix détenus face caméra, dans une position statique, en train de raconter l'un de leur rêve. Une démarche qu'il faut saluer, dans la mesure où elle implique les détenus sur tout le processus de création, mais qui donne un film vite répétitif, assez désincarné.

Avec une démarche similaire, petite blondemais sous le prisme de la fiction, Emilie Aussel qui a reçu le Prix spécial du Jury pour Petite blonde, donne la parole à un groupe de jeunes Marseillais des quartiers populaires confrontés à une jeune fille issue d'un milieu bourgeois.

Les clichés et les préjugés sont au cœur du film que les acteurs (non professionnels) ont participé à écrire. Le format ultra-court empêche néanmoins l'histoire d'aller, elle-aussi, au-delà d'un certain simplisme.

petit matinPetit matin de Christophe Loizillon tout comme Pour La France de Shanti Masud semblent avoir séduit le jury par leur démarche formel.

Le premier est une suite de six plans-séquence suivant six personnages différents frappés par le même deuil. Un exercice de style puissant, doté d'une vraie force narrative.

Le second, beaucoup plus esthétisant, pour la francelorgne du côté de Philippe Garrel. Son intrigue (la rencontre nocturne entre plusieurs jeunes gens, tous très beaux et visiblement très torturés) sert visiblement de prétexte à de jolis plans très soignés, et des répliques profondes sur le sens de la vie, l'amour, la mort et le reste.

Pour le spectateur, ça passe ou ça casse. Visiblement, son maniérisme soigneusement étudié a séduit le jury qui récompense l'ensemble du casting.

L'un des grands oubliés du palmarès semble le très sensible Avant que de tout perdre de Xavier Legrand, thriller social sur le thème de la violence conjugale, qui mêle une rigueur stylistique quasi documentaire à un suspense anxiogène. Quant au cinéma d'animation, relativement peu représenté avec seulement 5 films, il repart malgré tout avec un double prix (Prix CinEcole en Vendômois et Prix du jury jeune) pour Us d'Ulrich Totier, une comédie sans parole sur la nature humaine.

Tout le palmarès

Grand Prix
Le Jour a vaincu La nuit de Jean-Gabriel Périot

Prix spécial du jury
Petite Blonde d’Emilie Aussel

Mention spéciale du jury
Petit matin de Christophe Loizillon

Prix d’interprétation
Pour les comédiens de Pour La France de Shanti Masud : Friedelise Stutte, Sigrid Bouaziz, David Atrakchi, Bastien Bouillon

Prix du jury jeune
US d'Ulrich Totier

Prix du jury étudiant
Le Tableau de Laurent Achard

Prix Format court
Pour La France de Shanti Masud

Prix CinEcole en Vendômois
US d'Ulrich Totier

Le prix Louis-Delluc 2013 pour La Vie d’Adèle

Posté par vincy, le 17 décembre 2013

abdellatif kechiche adele exarchopoulos lea seydoux

La Vie d'Adèle, Palme d'or au dernier festival de Cannes, a reçu le Prix Louis-Delluc 2013. Abdellatif Kechiche entre ainsi dans le club très fermé des réalisateurs ayant obtenu ce prix plus d'une fois, aux côtés de Claude Sautet, Louis Malle, Michel Deville et Alain Resnais. Kechiche avait été récompensé par le Delluc en 2007 pour La Graine et le mulet.

"C'est un metteur en scène qui a un talent rare pour recréer la vérité, c'est l'esprit français, c'est la tradition depuis Jean Renoir jusqu'à Kechiche en passant par Pialat", a déclaré le président du jury Gilles Jacob après avoir annoncé le nom du lauréat.

La vie d'Adèle avait face à lui 7 autres films (voir la sélection) et devient ainsi l'incontournable favori des prochains Césars. Le film est nominé aux prochains Golden Globes et aux Independent Spirit Awards. Il a également remporté le prix FIPRESCI à Cannes, le prix du meilleur film étranger aux British Independent Film Awards, le prix FIPRESCI du film de l'année.

Le prix Louis-Delluc du premier film a été décerné à Vandal, de Helier Cisterne, sorti en octobre dernier sur les écrans français, après son avant-première au festival de Namur.

Peter Pan volera en juin 2015

Posté par vincy, le 16 décembre 2013

Peter Pan volera de nouveau sur grand écran. On connait la célèbre version de Walt Disney, les déclinaisons de Spielberg (Hook), de P.J. Hogan (Peter Pan) et de Marc Forster (Neverland). La Warner a décidé de produire son propre Peter Pan, qui sera dans les salles américaines le 26 juin 2015.

Le film, en 3D, sera réalisé par Joe Wright (Orgueil et Préjugés, Reviens-moi, Anna Karenine), d'après un scénario signé Jason Fuchs (le dernier Age de glace). L'histoire imaginée par le romancier écossais J.M. Barrie devrait être fidèlement adaptée.

Joan Fontaine (1917-2013), la grande rivale de sa soeur Olivia de Havilland

Posté par vincy, le 16 décembre 2013

joan fontaine"Je me suis mariée avant Olivia, j'ai remporté l'Oscar avant elle, et, si je meurs la première, elle sera sans aucun doute furieuse que je l'aie battue!", lança un jour Joan Fontaine à propos de sa soeur Olivia de Havilland. Et de fait, Joan Fontaine, née à Tokyo en 1917, s'est éteinte dimanche à l'âge de 96 ans, naturellement, en Californie du nord.

Olivia de Havilland est toujours vivante. Elle n'assistera vraisemblablement pas aux funérailles de sa cadette. Actrices rivales, elles sont brouillées depuis des décennies et ne se parlent plus depuis 1975. Leur relation pourrait être un film en soi. Les encyclopédistes retiendront qu'elles ont été les deux seules soeurs à avoir reçu un Oscar.

Joan Fontaine, gracieuse et fragile, beauté glacée comme les aimait Hitchcock et belle tragédienne dans les drames des plus grands cinéastes, n'avait pas l'ambition d'être actrice. Pourtant, quelle sacrée comédienne!

Fontaine débute modestement avant la seconde guerre mondiale, dans des drames et des romances sans éclat. Son premier "bon" film, date de 1937. Demoiselle en détresse met en vedette Fred Astaire, sous l'oeil de George Stevens. Mais elle alterne les genres - comédies, aventures, musicals - avec des séries B qui ne la distinguent pas de l'âpre concurrence durant cet âge d'or hollywoodien.

En 1939, elle obtient son premier grand rôle marquant dans Gunga Din, avec Cary Grant et Douglas Fairbanks Jr. Dans ce décor de guerre, ce film aventurier, signé une fois de plus George Stevens, fut le plus gros budget du studio de la RKO cette année là. Ce fut aussi le 2e plus gros succès au box office de l'année, derrière Autant en emporte le vent, qui révéla mondialement une certaine Olivia de Havilland.

La même année, elle entre dans le casting de la comédie culte The Women de George Cukor. Jusqu'à aujourd'hui, elle était la seule survivante du casting de stars. Mais c'est en 1940 que sa carrière bascule. Alfred Hitchcock l'engage pour être l'inquiète Madame de Winter dans Rebecca, sans aucun doute l'un de ses plus grands films. Elle donne la réplique à Laurence Olivier. Première nomination à l'Oscar pas volée tant son partenaire lui a fait la misère sur le tournage, non content que sa compagne Vivien Leigh n'ait pas obtenu le rôle. "Hitch" joua d'ailleurs malicieusement de cette haine sur le plateau pour créer l'atmosphère de tension qu'il souhaitait donner à son film.

Hitchcock, qui restera son réalisateur favori, lui offre un deuxième film sur un plateau d'argent (avec un verre de lait en bonus) : Soupçons, avec Cary Grant. Sommet du film à suspens (psychologique) comme savait les concocter le Maître, il la baigne de lumière dans ce jeu d'ombres qui la rendent presque folle. Elle décroche l'Oscar. Statuette d'autant plus historique qu'elle sera la seule interprète d'un film d'Hitchcock à être ainsi honorée pour un film du Maître. De cette soirée, Fontaine ne retient qu'une seule chose : la rage de sa soeur, également nommée cette année là. "Toute l'animosité que nous avions ressentie l'une envers l'autre quand nous étions enfants, tout est revenu dans des images kaléidoscopiques... J'ai cru qu'Olivia allait sauter par dessus la table et m'attraper par les cheveux", raconta-t-elle.

De là, Fontaine devient la tête d'affiche dans des films variés (historiques, légers, dramatiques, noirs) avec les plus grands : Tyrone Power, Charles Boyer (sa meilleure expérience avec un partenaire), Orson Welles (dans Jane Eyre), James Stewart, Burt Lancaster, Joseph Cotten...

En 1948, Max Ophüls la dirige dans Lettre d'une inconnue, avec Louis Jourdan. Son film préféré. D'autres grands réalisateurs la subliment comme Billy Wilder (La valse de l'empereur), Nicholas Ray (le magnifique Born to be Bad), Richard Thorpe (Ivanhoé, avec la jeune Elizabeth Taylor, l'un des plus gros hits de 1952).

Mais ses choix se font plus hasardeux, et les rôles moins audacieux. Elle qui pouvait tout jouer, y compris une comédienne alcoolique ou une femme frivole et capricieuse, voit son étoile décliner dans les années 50 avec des films moins intéressants. Elle commence à travailler pour la télévision. Il y a bien sûr quelques personnages qui maintiennent son statut de star sur le grand écran, comme celui d'Invraisemblable vérité, film noir de Fritz Lang. Joan Fontaine amorce cependant la dernière partie de sa filmographie assez rapidement avec des films inégaux comme Un certain sourire, Une île au soleil (avec le jeune Paul Newman), Tendre est la nuit... Son nom est toujours en grosses lettres sur les affiches, mais elle n'est plus le personnage central des films. Son dernier acte, Pacte avec le diable, en 1966, met fin à sa carrière sur le grand écran.

Elle tourne beaucoup pour le petit écran, fait quelques dîners spectacles, se lance dans des shows à Broadway, s'amuse avec ses avions - elle était pilote -, se détend au golf, s'oriente vers une retraite entre cuisine et décoration intérieure. Femme libre, Joan Fontaine continuera de répondre à ses fans jusqu'à la fin de ses jours. Mais pas à sa soeur. Irréconciliables.

Tandis qu'Olivia de Havilland vit recluse à Paris, Joan Fontaine s'imaginait mourir sur scène à l'âge de 105 ans en train de jouer Peter Pan. Deux tempéraments radicalement opposés qui auront gâché leurs vies.

Pourtant, les deux femmes n'avaient pas leur pareil pour jouer les saintes.