Ciao Virna Lisi (1936-2014)

Posté par vincy, le 18 décembre 2014

virna lisiL'une des légendes du cinéma italien, Virna Lisi, de son vrai nom Virna Piéralisi, est morte à l'âge de 78 ans. Prix d'interprétation à Cannes et meilleur second-rôle féminin pour sa formidable incarnation de Catherine de Médicis dans La Reine Margot de Patrice Chéreau, prix Donatello multiples (meilleure actrice dans La Cigale en 1980, meilleur second rôle féminin en 1983, deux prix honorifiques en 1996 et 2009), et primée à Venise pour l'ensemble de sa carrière en 2011, Virna Lisi a tourné durant 50 ans pour le cinéma dans près de 80 films. Elle restera pourtant assez longtemps dans l'ombre des grandes (Loren, Lollobrigida, Cardinale, Vitti, ...).

Née en 1936, la très belle blonde a fait ses débuts à l'âge de 17 ans. Elle a 16 ans quand le chanteur Giacomo Rondinella, ami de ses parents, les convainc de la laisser jouer à ses côtés dans une petite comédie musicale, E Napoli canta. Très vite, elle obtient déjà des rôles principaux dans des films de Giorgio Pastina, Girogio Walter Chili, Carlo Borghesio, Luigi Capuano. Ele enchaîne les tournages de films mineurs italiens. En 1955, on l'aperçoit dans une comédie française avec Bernard Blier, Bourvil et Louis de Funès, Les hussards. Deux ans plus tard, elle est Elizabeth bennett dans une version locale d'Orgueil et préjugés, feuilleton en cinq épisodes pour la télévision.Entre temps, elle monte sur les planches, grâce à Vittorio Gassman qui la présenter au directeur du Piccolo Teatro de Milan. Virna Lisi essaie de ne pas se cantonner à la comédie. Mais devant les faibles propositions, elle est contrainte de tourner aussi pour le petit écran ou dans des coproductions européennes.

D'Alain Delon à Frank Sinatra en passant par Bourvil et Jack Lemmon

Sa filmographie n'a rien de palpitant jusqu'en 1962. Elle tourne alors un film noir, Eva, de Joseph Losey, avec Jeanne Moreau. Doucement, sa carrière décolle hors d'Italie. En 1963, Christian-Jacque l'enrôle dans Les bonnes causes, avec Bourvil et Marina Vlady. Elle rejoint l'année suivante Alain Delon, alors en pleine ascension, dans La Tulipe noire, toujours de Christian-Jaque. Hollywood fait appel à elle l'année suivante pour être la partenaire de Jack Lemmon dans Comment tuer votre femme?. Mario Monicelli lui met Marcello Mastroianni dans son lit pour Casanova '70 (scénario nommé à l'Oscar).

Le visage magnifique de Virna Lisi et sa blondeur enchanteresse en font une femme fatale parfaite. On la voyait comme la nouvelle Marilyn à l'époque. Elle rejette pourtant cette étiquette et refuse ainsi le rôle principal de Barbarella. Après une décennie à jouer les filles et ingénues, la voici croqueuse d'homme ou séductrice. En 1966, elle est la vedette de Belles dames, vilains messieurs, nominé aux Golden Globes et primé à Cannes. En haut de l'affiche, elle a désormais les plus beaux acteurs comme partenaires: Vittorio Gassman, Frank Sinatra (Le hold-up du siècle), Tony Curtis, Anthony Quinn (La 25e heure d'Henri Verneuil, Le secret de Santa Vittoria, Golden globe du meilleur film/comédie), Rod Steiger, George Segal, William Holden, Robert Hossein, David Niven, Richard Burton... Mais les films ne sont pas mémorables. Virna Lisi est populaire mais aucun des grands noms du cinéma italien ne l'enrôle, hormis Mario Monicelli et Dino Risi.

Les années 70 confirme cette orientation dans sa carrière. Elle tourne encore pour Henri Verneuil, dans Le serpent (avec Yul Brynner, Henry Fonda et Dick Bogarde), mais elle tourne de moins en moins, avec même trois ans en retrait des plateaux.

A l'affiche, une dernière fois, l'an prochain

Moins présente dans les années 80, son talent s'affirme de plus en plus. Certes elle est passée à côté de l'âge d'or du cinéma de son pays. Dans La cigale, elle incarne une chanteuse autrefois célèbre de manière touchante. La télévision est devenu son principal employeur. Elle profite de son statut d'ancienne star. Et les rares fois où elle revient au cinéma, Virna Lisi glane ici et là quelques nominations reconnaissantes. En 1989, on la voit dans Joyeux noël, bonne année de Luigi Comencini. Et en 1993, elle tourne pour Chéreau. La consécration viendra de ce personnage infâme et cynique, filmé entre ombres et contre-jour. Sublime Lisi qui se révèle alors charismatique et impériale.

Ce sera son dernier grand rôle et l'un de ses derniers rôles au cinéma, préférant la TV (on la voit dans la série française Balzac, avec Depardieu, Moreau et Ardant) et le théâtre. Cristina Comencini parvient à la convaincre de revenir en 2002 dans son film Le plus beau jour de ma vie, Grand prix à Créteil et à Montréal. La cinéaste réussit même l'exploit de la faire revenir sur les plateaux avec son nouveau film, Latin Lover, qui sortira en mars en Italie où elle ôtoie Valeria Bruni Tedeschi, Lluis Homar et Marisa Paredes.

Virna Lisi n'avait épousé qu'un seul homme, Franco Pesci, décédé il y a un peu plus d'un an, 53 ans après leur mariage. Ils n'ont eu qu'un enfant, en 1962.

C’est la fin pour The Interview, déprogrammé des salles américaines

Posté par vincy, le 18 décembre 2014

Sony Pictures a décidé d'annuler la sortie de la comédie The Interview, réalisée par Evan Goldberg et Seth Rogen, et interprétée par Seth Rogen et James Franco (le duo de C'est la fin). Prévu pour les fêtes, et promis pour dépasser les 100M$ au box office, le film, qui suit la trace de deux agents de la CIA ayant pour mission d'assassiner le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, ne sera pas montré ni dans les cinémas ni en dvd ou vidéo à la demande.

Les Hackers qui ont piraté les serveurs de Sony en novembre ont donc gagné. Cet immense acte de piratage a révélé les cachets des artistes, les salaires des dirigeants, les courriers internes (dont certains très peu sympathiques pour des stars voire très politiquement incorrects), des pitchs de films à venir, des négociations sur les budgets de productions comme le prochain James Bond. mais c'est bien The Interview qui était visé.

Mardi dernier, les Hackers ont publié un message menaçant d'attaques terroristes les salles de cinéma qui diffuseraient le film. Très rapidement, les plus grosses chaînes ont annoncé qu'elles ne projetteraient pas le film. L'avant-première est annulée. Puis hier soir, Sony retire purement et simplement la comédie du calendrier des sorties.

Une première dans l'histoire d'Hollywood. Alors que le climat se réchauffe entre les Etats-Unis et Cuba, la tension monte d'un cran à Hollywood. Rapidement, les artistes tweetent et se désolent d'un tel précédent. Stephen King écrit de manière sarcastique : "La décision de Sony de déprogrammer The Interview est inquiétante de plusieurs manières. Heureusement qu'ils n'ont pas publié les Versets sataniques [le livre de Salamn Rushdie qui a valu à son auteur une fatwa, toujours en cours]". Pour Sony l'affaire est désastreuse: son lien de confiance avec les stars et les cinéastes est abimé.

La plupart reproche surtout une dangereuse atteinte à la liberté d'expression. Plier devant la Corée du nord n'est en effet pas le meilleur message médiatique. La Corée du nord et ses sempiternelles menaces effraie ainsi beaucoup plus qu'un pays de l'Union européenne avec ses lois fiscales. L'enquête sur l'origine du piratage est en cours et des membres de l'administration américaine ont confessé hier qu'ils étaient convaincus que le régime de Pyongyang - qui a officiellement démenti toute implications mais qui a tout aussi officiellement affirmé que ce film était une offense pour son dirigeant - était à l'origine de tout ce désastre.

Pour l'instant, The Interview est toujours prévu le 18 février 2015 dans les salles françaises. Mais ne soyons pas dupe: il y aura bien quelqu'un pour le mettre sur les réseaux et le propager de manière illégale, clandestinement, sous le manteau. La cyberattaque la plus importante subie par une multinationale va en tout cas donner des idées: cette capitulation, cette censure subie ouvre les vannes à un terrorisme nouveau, où la culture est prise en otage.

Ida remporte le Prix LUX 2014

Posté par vincy, le 17 décembre 2014

Ida de Pawel PawlikowskiLe film polonais Ida de Pawel Pawlikowski a re!u un prix supplémentaire avec le Prix Lux du Parlement européen. Nominé aux Golden Globes, 5 fois primé aux European Film Awards, 5 fois récompensé au Festival de Gijon, Meilleur film l'an dernier au Festival du cinéma européen des Arcs, Meilleur film au Festival de Londres, meilleur film en langue étrangère pour le cercle des critiques de cinéma de New York et pour l'association des critiques de cinéma de Los Angeles (qui ont aussi distingué l'actrice), Ida est logiquement favori pour les Oscars.

Il a surclassé L'ennemi de la classe de Rok Bicek et Bande de filles de Céline Sciamma, les deux autres finalistes.

En recevant son prix, le réalisateur a déclaré: "Ida est un film qui a réussi à toucher le public de toute l'Europe, ce qui montre que le cinéma a encore un rôle à jouer dans notre société." Il ajoute "Le Prix Lux a créé un nouveau titre pour les cinéastes européens (..) et a également permis à des milliers de citoyens européens de partager une émotion commune".

La présidente de la commission de la culture et de l"éducation du Parlement européen, l'italienne Silvia Costa a rappelé que "L'initiative du Parlement européen concernant le Prix Lux est quelque chose d'unique: 3 films sous-titrés en 24 langues, diffusés dans 28 pays, dans au moins 18 festivals, dans plus de 40 villes européennes, des débats sur l'Europe grâce au même produit culturel. C'est quelque chose qui n'a jamais été fait par personne". Pour cette année elle pense "également que nous devrions souligner l'attention accordée aux nouvelles générations par les auteurs européens, aux jeunes qui parlent de jeunesse, comme c'était le cas des finalistes cette année. Le cinéma peut ainsi devenir un outil pour le dialogue et la connaissance, et aider les politiques à réellement comprendre l'univers des jeunes, et à éviter les stéréoptypes et les
généralisations
".

Le Parlement remet le prix chaque année pour aider à promouvoir des films qui se plongent au cœur du débat européen. C'est la première fois qu'un film polonais était finaliste de ce prix, créé en 2007. Pour l'instant le Prix Lux a été remis à deux films français, deux films belges, un film allemand, un film autrichien et un film italien. Les cinémas de Roumanie, du Portugal (deux fois), de Hongrie (deux fois), de République Tchèque, de Suède, du Royaume Uni et de Slovénie ont été finalistes.

La Semaine de la Critique soutient ses réalisateurs de courts à passer au long

Posté par vincy, le 16 décembre 2014

affiche semaine de la critique cannes 2014La Semaine de la Critique créé un nouveau programme baptisé Next Step, afin d'aider les réalisateurs de sa compétition courts métrages à passer à la réalisation de leur premier long métrage.

Les réalisateurs des courts métrages montrés à Cannes en mai dernier participent depuis hier et jusqu'à vendredi à un atelier, qui se déroulera au Moulin d'Andé, résidence d'artistes à une heure de Paris en Normandie.

L'atelier, conçu en collaboration avec le TorinoFilmLab en Italie, permet aux cinéastes de confronter "leur choix de premier long métrage avec la réalité du marché" et de recevoir des conseils "au sujet de leurs scénarios".

Le programme s'achève avec la projection des 6 courts métrages de la compétition de la Semaine de la Critique au Cinéma des Cinéastes vendredi 19 décembre, coïncidant avec le lancement du Jour le Plus Court.

Les réalisateurs de ce premier Next Step sont Jona Carpignano (A Ciambria, Italie), Carlos Conceiçao (Bonne nuit Cendrillon, Portugal), Gaëlle Denis (Crocodile, Royaume Uni), Un Gunjak (The Chicken, Bosnie), Gerardo Herrero (Safari, Espagne), Laurie Lassalle (Les fleuves m'ont laissée descendre où je voulais, France), Rémi Saint-Michel (Petit frère, Canada), Gitanjali Rao (TrueLoveStory, Inde) et Tomas Siwinski (Une chambre bleue, Pologne).

Les huit consultants sont Marie Amachoukeli, scénariste et co-réalisatrice de Party Girl (Caméra d'or cette année), Julien Lilti, co-scénariste de Hippocrate, Antonio Piazza et Fabio Grassadonia, scénaristes et réalisateurs de Salvo, Ewa Puszczynska, productrice de Ida de Pawel Pawlikowski, Matthieu Taponier, scénariste et consultant scénario, Nadja Dumouchel, consultante en développement de projets chez ARTE Allemagne, et Fabien Gaffez, Coordinateur du comité court métrage de la Semaine de la Critique.

Terrence Malick et Cendrillon en sélection officielle à Berlin

Posté par vincy, le 15 décembre 2014

cendrillon afficheLe 65e Festival de Berlin a révélé 7 films de sa compétition ce lundi 15 décembre. On note la présence très attendue du nouveau film de Terrence Malick, Knights of Cup, mais aussi, hors compétition, le nouveau Kenneth Branagh qui s'est attaqué à Cendrillon. Les deux films ont Cate Blanchett en tête d'affiche.

Parmi les films attendus et possibles, on peut espérer lors de la prochaine Berlinale (5-15 février 2015) American Sniper de Clint Eastwood, Hacker de Michael Mann, Big Eyes de Tim Buron, ou encore Journal d'une femme de chambre de Benoît Jacquot.

45 Years (Royaume Uni) de Andrew Haigh (Week-end), avec Charlotte Rampling et Tom Courtenay
Als wir träumten / As We Were Dreaming (Allemagne) de Andreas Dresen (Pour lui) avec Merlin Rose et Julius Nitschkoff.
Cinderella / Cendrillon (Etats-Uns) de Kenneth Branagh (Thor) avec Cate Blanchett, Richard Madden et Helena Bonham Carter
Eisenstein in Guanajuato (Pays-Bas/Mexique) de Peter Greeneaway (Le ventre de l'architecte) avec Elmer Bäck et Luis Alberti
Ixcanul Volcano (Guatemala) de Jayro Bustamente (premier film), avec Maria Mercedes Coroy et Maria Telon
Knights of Cup (Etats-Unis) de Terrence Malick (The Tree of Life) avec Christian Bale, Cate Blanchett et Natalie Portman
Pod electricheskimi oblakami / Under Electric Clouds (Russie) d'Alexey German (Kroustaliev, ma voiture!) avec Lui Frank et Merab Ninidze

Le Prix Louis Delluc 2014 pour Sils Maria

Posté par vincy, le 15 décembre 2014

juliette binocheLe prix Louis Delluc revient cette année à Olivier Assayas pour son film Sils Maria, mise en abîme plutôt drôle du métier d'actrice et du temps qui passe. C'est la première fois qu'Assayas remporte ce prix, après 35 ans de carrière.

On s'attendait plutôt au sacre d'un cinéaste africain comme Abderrahmane Sissako (Timbuktu) ou la consécration du style de Bertrand Bonello (Saint Laurent). Mais c'est un vétéran qui l'emporte face à Ferran, Jacquot et Godard (qui l'ont déjà eu) ou Campillon et Drexel (voir la sélection complète).

Toujours est-il qu'Olivier Assayas, souvent nominé pour le Delluc est l'un des cinéastes français les moins récompensés. Quatre films en compétition à Cannes repartis bredouilles, seulement deux nomination aux Césars. Il a reçu le prix Jean Vigo en 1992 et deux prix à Venise en 2012. Sils Maria, avec Juliette Binoche et Kristen Stewart, était en compétition à Cannes. Depuis 2009, c'ets le quatrième film cannois qui gagne le Delluc.

Olivier Assayas avait un projet américain avec Robert de Niro. Il semble que le tournage soit annulé. Voilà de quoi le consoler.

Le prix Louis Delluc du premier film a été décerné au film de Thomas Cailley, Les combattants, qui avait fait sensation à la Quinzaine des réalisateurs au dernier festival de Cannes.

Au Forum des Images, la contamination fait son cinéma

Posté par kristofy, le 15 décembre 2014

Le Forum des Images à Paris organise depuis mercredi et jusqu'au 25 janvier une synthèse des films autour du thème de la Contamination : « De la peste au péril atomique, en passant par le fantasme des zombies ou des extra-terrestres, la peur de la mort collective rebat les cartes du jeu social. Exclusion, mise en quarantaine, paranoïa, chasse au coupable, fuite et instinct de survie constituent un matériau cinématographique des plus riches pour des cinéastes de tous genres et de toutes époques. »

C’est une large sélection de plus de 80 films à (re)découvrir en décembre et janvier, mais aussi des invités pour des conférences avec le public. C’est donc l’occasion de rattraper quelques classiques sur grand-écran: Nosferatu de Murnau (1922), Vaudou de Jacques Tourneur (1943), La nuit des morts-vivants (1968) de Romero, Rage de David Cronenberg (1977), Alien (1979) de Ridley Scott, Le loup-garou de Londres de John Landis (1981), The Thing de John Carpenter (1982), Epidemic de Lars Von Trier (1987), Kids de Larry Clark (1995), Trouble every day de Claire Denis (2001), Jellyfish de Kiyoshi Kurosawa (2003), Shaun of the dead de Edgar Wright (2004), Isolation de Billy O’Brian (2006), The Host de Bong Joon-ho (2006), Bug de William Friedkin (2006), Les témoins de André Téchiné (2007), Morse de Tomas Alfredson (2008), Phénomènes de Shyamalan, Thirst de Park Chan-wook (2009), District 9 de Neil Blomkamp (2009), Monsters de Gareth Edwards (2010), Contagion de Soderbergh (2011), Antiviral (2012), Dallas Buyers Club de Jean-Marc Vallée (2013), Grand Central de Rebecca Zlotowski (2013), Under the skin de Jonathan Glazer (2013), Pandémie de Kim Seong-su (2013)…

Plusieurs films rares seront à ne pas rater dans la salle de cinéma comme L’ile des morts de Mark Robson (1945), L’homme qui rétrécit de Jack Arnold (1957), Le sang du Vampire de Henry Cass (1958), Le masque de la mort rouge de Roger Corman (1964), Mensonge avec Nathalie Baye (1993), et quelques documentaires aussi La terre de la folie de Luc Moullet (2009), La part du feu de Emmanuel Roy (2013), Et maintenant? rappelle-moi de Joaquim Pinto (2013).

Presque chaque semaine une conférence prendra presque la forme d’un cours de cinéma : ‘William Friedkin, le mal par le mal’ (vendredi 19 décembre, 18h30), ‘de l’invisible à l’invasion: le cinéma de Kiyoshi Kurosawa’ (vendredi 23 janvier, 18h). A noter que William Friedkin vient de publier ses Mémoires en France. Friedkin Connection, Mémoire d'un cinéaste de légende (La Martinière) revient sur sa vie, son oeuvre et surtout sur sa vision d'Hollywood, pas tendre.

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Cycle Contamination au Forum des Images
Du 10 décembre au 25 janvier.
Renseignements sur le site de la manifestation

Ida grand vainqueur des European Film Awards

Posté par vincy, le 14 décembre 2014

Ida de Pawel Pawlikowski

Ida, le film polonais de Pawel Pawlikoswki, n'en finit pas de récolter des prix aux Etats-Unis (il est même nominé aux Golden Globes). Hier soir, à Riga, il a triomphé aux European film Awards avec 5 prix majeurs : meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario, meilleure photo, prix du public. C'est la première fois depuis 1988 qu'un film polonais reçoit la récompense du meilleur film. Il l'a emporté sur la Palme d'or, Winter Sleep, Leviathan, Force majeure (Snow Therapy) et Nymphomaniac (Director's cut). Autant dire qu'Ida a écrasé toute la concurrence.

Marion Cotillard (Deux jours une nuit) reçoit pour la première fois le prix de la meilleure actrice. Timothy Spall (Mr. Turner), prix d'interprétation masculine à Cannes, a été sacré par le prix du meilleur acteur.

Deux prix honorifiques ont été décernés: pour l'ensemble de son oeuvre, Agnès Varda a succédé à Catherine Deneuve et pour sa contribution au cinéma européenne, Steve McQueen (oscarisé pour son film 12 Years a Slave en février) a succédé à Pedro Almodovar.

Le palmarès de cette cérémonie qui ne parvient toujours pas à s'imposer comme un rendez-vous majeur du cinéma européen, a récompensé des films très variés.
Meilleure comédie: La Mafia uccide solo d'estate (La mafia tue seulement en été)
Prix Fipresci - découverte: The Tribe
Meilleur documentaire: Master of the Universe
Meilleur film d'animation: L'arte della felicita (L'art du bonheur)
Meilleur court métrage: The Chicken
Meilleur montage: Locke
Meilleur décor: The Dark Valley
Meilleurs costumes: The Dark Valley
Meilleure musique: Mica Levi pour Under the Skin
Meilleur son: Les poings contre les murs
Meilleure prix Eurimages de la coproduction: Ed Guiney

Spectre: le 24e James Bond va coûter plus de 300M$

Posté par vincy, le 13 décembre 2014

teaser spectre 007 james bondLe piratage des serveurs de Sony révèle toute la cuisine d'un grand studio (lire notre actualité du 2 décembre). Du pire (les échanges politiquement incorrects des dirigeants) à l'utile (les salaires, les budgets). Dernier coup en date: le coût du 24e James Bond officiel, Spectre. 300-350 millions de $. Skyfall n'avait coûté "que" 210 millions de $. C'est, de loin, l'épisode le plus cher de l'histoire de la franchise, qui est actuellement en tournage. Rien que la séquence de Tanger au Maroc occupera dix jours de tournage en juin, après de longues semaines de préparation.

Rome: 60M$ à dépenser

La partie romaine, qui se tournera en février, est de loin le plus gros morceau du film. Un cinquième du budget sera dépenser en course-poursuites dans la ville éternelle : voiture, parachute, hélicoptère, hord bord... Une des grandes avenues romaines sera fermée au trafic durant plusieurs nuits. Certains monuments sont réquisitionnés comme le Ponte Sisto, la Place Navona, la Fontaine de Trevi et même le Vatican où il est prévu un accident de Fiat 500.

Conseils pour réduire le devis

Plus intéressant encore, les recommandations pour faire baisser les devis: tourner une scène en nocturne à Londres plutôt qu'à Rome, réduire le nombre de wagons pour une scène d'action dans un train, enlever la pluie prévue dans le final pour couper dans le budgets effets visuels, optimiser au maximum les crédits d'impôts au Mexique en filmant les aspects les plus modernes du pays. On voit bien à quel point le scénario et la mise en scène n'est plus la priorité quand il s'agit d'argent.

Les révélations nous apprennent alors que la productrice Barbara Broccoli a refusé la plupart de ces propositions.

Lyon: deux cinémas rachetés par l’Institut Lumière

Posté par Morgane, le 12 décembre 2014

cinéma national populaire lyonLes CNP (Cinéma National Populaire) se composait de trois sites de salles obscures à Lyon (Odéon, Terreaux et Bellecour). Malheureusement ils avaient vu le rideau tombé sur l'Odéon aujourd'hui transformé en salle de spectacle (après une longue bataille, le lieu est resté culturel et la jolie salle rouge est intacte). Ne restaient donc plus que les CNP Terreaux et Bellecour qui tentaient tant bien que mal de se maintenir à flots, offrant au public lyonnais une belle programmation de films d'art et d'essai. Les deux cinémas totalisent 531 fauteuils dans 7 salles.

Mais les temps cinématographiques sont parfois durs et leur ancien propriétaire (depuis 1998), Galeshka Moravioff, n'était pas du plus grand soutien et avait été très vivement critiqué lors de la fermeture en 2009 du CNP Odéon. Ancien propriétaire car, oui, les clefs ont changé de main! Et elles ne sont pas allées dans n'importe lesquelles puisque c'est l'Institut Lumière (quelques mois après son rachat de la Fourmi dont la réouverture est prévue durant le premier semestre 2015) qui devient le nouveau propriétaire des lieux! L'Institut Lumière s'offre ainsi une vitrine à l'année dans la capitale des Gaules.

Les CNP Terreaux et Bellecour fermeront donc leurs portes d'ici la fin de l'année pour faire peau neuve et accueillir de nouveau les cinéphiles lyonnais à partir du mois de septembre 2015.

Un week-end de cinéma avant la fermeture

Pour fêter cela et profiter des lieux avant leur fermeture, les CNP accueillent les lyonnais les 13 et 14 décembre pour un week-end spécial. Au programme, des films qui ont marqué 2014 et qui seront tous présentés par différentes personnes qui nous en diront un peu plus sur ce beau projet de réouverture. Ce sera donc l'occasion d'aller voir ou revoir Winter Sleep (la palme d'Or de cette année), Only lovers left alive, Still the water, Joe, Her, Ida, Les gens du monde, Se battre (aux CNP Terreaux) ainsi que Black Coal, Leviathan, My sweet pepper land, Wrong cops, Geronimo et La Cour de Babel (aux CNP Bellecour). Beaucoup de films cannois mais aussi deux films nominés aux Golden Globes cette année, un Ours d'or berlinois, et surtout un cosmopolitisme réjouissant.

Les CNP et L'Institut Lumière main dans la main, cela fait rêver les cinéphiles lyonnais! Les attentes sont là, l'envie aussi, ne reste donc plus qu'à réaliser ce beau projet, le porter à terme et redonner un second souffle à ces salles lyonnaises d'art et d'essai qui ne sont finalement pas si nombreuses dans la ville des frères Lumière... et, accessoirement, la deuxième métropole du pays.