Le CNC créé un Prix de la salle innovante

Posté par vincy, le 5 juillet 2016

Le CNC lance un appel à candidatures auprès de toutes les salles de cinéma pour le 1er Prix de la salle innovante. Afin de "favoriser l’émergence de nouvelles pratiques et inciter à l’innovation dans les salles de cinéma, Frédérique Bredin, Présidente du CNC, lance un appel à candidatures pour décerner à l’automne 2016" cette récompense, selon le communiqué de l'institution.

Un jury de professionnels sélectionnera la salle qui aura su inventer et mettre en œuvre une nouvelle manière d’exploiter la salle de cinéma (lieu, technologies, programmation, animation, mise en œuvre de toutes pratiques novatrices).

Les candidatures pour le Prix de la salle innovante 2016 sont ouvertes aux exploitants d’établissements de spectacles cinématographiques qui ont été créées ou ont fait l’objet d’une réouverture au public entre le 1er septembre 2015 et le 1er septembre de l’année 2016 et aux exploitants d’établissements de spectacles cinématographiques au sein desquels a été mis en œuvre un projet innovant entre le 1er septembre 2015 et le 1er septembre 2016.

Les innovations mises en œuvre et présentées par les exploitants peuvent notamment porter sur :

  1. l’architecture de l’établissement, son aménagement intérieur ou son insertion dans l’environnement ;
  2. les technologies développées et les équipements mis à disposition des spectateurs ;
  3. la programmation des œuvres cinématographiques et des autres contenus audiovisuels ;
  4. l’animation de la salle ;
  5. la politique de communication de l’établissement…

    La salle lauréate se verra attribuer une dotation financière de 10 000 € et bénéficiera d’une campagne de communication. Le jury est composé de Patrick Bloche, député de Paris et Président de la Commission des affaires culturelles et de l’éducation à l’Assemblée nationale, Laurent Cotillon, directeur exécutif du Film Français, Cécile de France, Cédric Klapisch, Arnaud Métral, directeur Général de Webedia - Allociné, Agnès Salson, diplômée de la Fémis (exploitation/distribution) et co-fondatrice du Tour des Cinémas et Jean-Paul Viguier, architecte.

    Le prix sera remis le 28 septembre 2016. La date limite de dépôt des candidatures est fixée au 5 septembre 2016 (Modalités et conditions de participation).

    Frédérique Bredin reconduite à la présidence du CNC

    Posté par vincy, le 30 juin 2016

    Frédérique Bredin a été reconduite à la tête du Centre national du cinéma et de l'image animée lors du conseil des ministres. Son mandat a été renouvelé pour trois ans. Elle avait été  nommée le 15 juillet 2013 par décret du Président de la République, son camarade de la promotion Voltaire à l'ENA. Depuis un changement de statuts, en octobre 2015, le président du CNC ne peut être renouvelé que deux fois pour des mandants de trois ans chacun, soit neuf ans au maximum.
    frederique bredinL’API (Association des Producteurs Indépendants) a félicité chaleureusement Frédérique Bredin pour son renouvellement à la présidence du CNC tout en saluant le travail qu’elle y a déjà accompli. Idem du côté de l'ARP (Auteurs-Réalisateurs-Producteurs): "Les cinéastes de L’ARP tiennent à saluer cette décision, à féliciter Frédérique Bredin, mais aussi à la remercier pour toute son action depuis son arrivée au CNC. En menant notamment la réforme des aides à la production et à la distribution, en rouvrant les nécessaires discussions autour d’une réforme de la chronologie des médias, en réunissant les acteurs de l’exploitation et de la distribution afin d’imaginer une meilleure diffusion des films, en défendant tous les cinémas de la diversité, Frédérique Bredin a servi avec ambition, courage et exigence l’intérêt général du cinéma et de la culture."

    Charles Tesson nommé Président de la Commission des Aides au Cinémas du Monde

    Posté par vincy, le 30 mai 2016

    Frédérique Bredin, Présidente du CNC, et Bruno Foucher, Président de l'Institut français, ont nommé Charles Tesson comme nouveau Président de la commission des aides aux cinémas du monde. Il succède au cinéaste mauritanien Abderrahmane Sissako. Le délégué général de la Semaine de la critique au festival de Cannes et auteur de nombreux ouvrages sur le cinéma, prend ainsi la tête d’une commission "qui est le symbole du rapport particulier qu’entretient le cinéma français avec les auteurs du monde entier, dans le cadre d’une politique volontariste de promotion de la diversité culturelle."

    L’aide aux cinémas du monde (ACM), cogérée par le CNC et l’Institut français, est une aide sélective aux films de long métrage réalisés par des cinéastes de toutes nationalités, dans le cadre d‘une coproduction avec la France. Créée en 2012, elle a d’ores et déjà permis de soutenir 208 films de 72 nationalités différentes, dont Winter Sleep de Nuri Bilge Ceylan (Palme d’Or à Cannes en 2014), The Lunchbox de Ritesh Batra, Le procès de Viviane Amsalem de Ronit et Shlomi Elkabetz, Mustang de Deniz Gamze Ergüven (nommé à l’Oscar du meilleur film en langue étrangère en 2016 et César du meilleur premier film), The Lobster de Yorgos Lanthimos (Prix du jury à Cannes 2015), Ixcanul de Jayro Bustamante (Ours d’Argent à Berlin en 2015) et Les délices de Tokyo de Naomi Kawase. On peut aussi y ajouter les films de Nanni Moretti, Carlos Reygadas, Amat Escalante, et quelques films récemment sélectionnés à Cannes comme Cristi Puiu (Sieranevada), Mohamed Diab (Clash), Davy Chou (Diamond Island), Boo Junfeng (The Apprentice), Bogdan Mirica (Dogs), Pablo Larrain (Neruda) et Shahrbanoo Sadat (Wolf and Sheep). Au total, 12 films étaient présents dans les différentes sélections du festival de Cannes en 2016.

    78 films soutenus par l’ACM (soit plus de la moitié des films tournés à ce jour) ont été sélectionnés dans l’un des trois festivals internationaux les plus prestigieux (Cannes, Berlin, Venise).

    La commission siège en deux collèges, l’un ouvert aux premiers et seconds films, l’autre aux projets portés par des réalisateurs confirmés. L’examen des projets s’organise en plusieurs étapes : comité de lecture, commission plénière, comité de chiffrage et décision des présidents du CNC et de l’Institut français. Le budget total de l’aide s’élève, en 2015, à 6 millions d’euros (maximum: 250000 euros par film). Chaque année, 4 sessions sont organisées et une cinquantaine de projets ainsi soutenus.

    La prochaine session aura lieu mi-juillet.

    2016 s’annonce exceptionnelle pour les tournages étrangers en France

    Posté par vincy, le 1 avril 2016

    dunkirk posterLe renforcement du Crédit d’impôt international (C2I) a clairement eu un effet profitable pour les tournages de films étrangers en France, avec une progression de 30% depuis le début de l'année. 19 projets étrangers – films, audiovisuel et animation confondus - ont ainsi obtenu un agrément provisoire en vue d’une réalisation en France au cours de cette année, c’est-à-dire autant de projets que sur l’ensemble de l’année 2015. Certes l'an dernier, de nombreux producteurs ont retardé leur tournage parce qu'ils attendaient de pouvoir bénéficier de ce C2I en 2016.

    Cependant "Cette augmentation considérable confirme la puissance du dispositif mis en place afin de renforcer l’attractivité du territoire français, tant pour les tournages que pour le secteur de l’animation et de la post-production ", comme le souligne la présidente du CNC Frédérique Bredin.

    "Le total des dépenses réalisées en France à venir, pour ces 19 projets, est estimé à 100 millions d’euros, soit 3,3 fois plus que le montant de 30 millions d’euros estimé à la même période en 2015" selon le communiqué de l'institution.

    Les Etats-Unis et le Royaume-Uni restent les deux principaux pays d’origine des productions concernées, avec 14 projets et 89 % des dépenses.

    Parmi les projets qui réaliseront cette année la quasi-totalité de leurs tournages en France, il y aura Befikre (Inde, 66 jours), The Hunting (Chine, 45 jours), Penrose Affair (USA, 30 jours), Dunkirk de Christopher Nolan (USA, 30 jours) ainsi que plusieurs séries audiovisuelles. D'autres films comme IO de Clay Jeter ou Legend of King Arthur de Jung Sung Bok sont prévus.

    Omar Sy, acteur français le mieux payé du cinéma français

    Posté par vincy, le 26 février 2016

    Deux ans après la polémique sur les salaires disproportionnés des comédiens français, les cachets et rémunérations annexes se sont stabilisés. Depuis un an, les aides publiques sont liées à la proportion de ses salaires de "stars" dans le budget (voir le barème retenu par le CNC). Résultat, les cachets sont moins monstrueux mais les bonus se multiplient en cas de succès. Et nombreux sont ceux qui entrent en coproduction. Sans oublier ceux qui multiplient les casquettes: scénario, réalisation, ...

    Le Parisien, après avoir interrogé les agents artistiques, a dressé un Top 15 "à la louche" des acteurs et actrices ayant touché le gros lot ces douze derniers mois. "L'époque où les stars du stand-up comme Gad Elmaleh ou Franck Dubosc exigeaient 1 M€ pour des comédies au scénario indigent est bien finie" parait-il. Comme on le sait depuis de nombreuses années les Depardieu, Deneuve, Marceau, Baye peuvent être à l'affiche pour des cachets assez "modestes", surtout si le film n'est pas une grosse production. Dujardin, Boon et Merad s'adaptent aussi aux budgets de films qu'ils veulent absolument faire (respectivement Un + Une, Lolo et Bis).

    Au total, une quarantaine de comédiens et comédiennes peuvent réclamer plus de 500 000 euros. On notera dans ce top 15 qu'on ne trouve que deux femmes, deux acteurs issus de la diversité, un rescapé du Splendid, et au total trois ayant commencé leur carrière avant 1980),un sociétaire de la comédie française, neuf qui se sont fait connaître en tant que "comiques", cinq qui ont tourné avec un cinéaste américain.

    1. Omar Sy - 1,8M€ (2,2 millions d'entrées en moyenne)
    2. Dany Boon - 1,5M€ minimum (2,9 millions)
    3. Kev Adams - 1,5M€ (2,3 millions)
    4. Jean Dujardin - entre 1 et 1,5M€ (1,5 million)
    5. Fabrice Luchini - 1M€ (860 000)
    6. Franck Dubosc - 1M€ (1,4 million)
    7. Jamel Debbouze - 1M€ (2,6 millions)
    8. Sandrine Kiberlain - entre 800K et 1M€ (670 000)
    9. Catherine Frot - entre 700K et 1M€ (845 000)
    10. Kad Merad - 800K€ (1,6 million)
    11. Christian Clavier - 800K€ (2,2 millions)
    12. Vincent Cassel - 600K€ (875 000)
    13. José Garcia - 600K€ (1,2 million)
    14. Gérard Depardieu - 500K€ (1,4 million)
    15. Laurent Lafitte - 500K€ (1 million)

    Le CNC veut faciliter le passage du court au long métrage

    Posté par vincy, le 4 décembre 2015

    Emergence Marion Desseigne Ravel durant le tournage de son Exercice, "Homéopathie" © Marie AUGUSTIN

    Trois nouvelles mesures pour l’aide au développement de projets de films de long métrage ont été annoncées par le Centre national du cinéma et de l'image animée.

    Frédérique Bredin, la présidente du CNC, a annoncé le 3 décembre la création d’un nouveau dispositif visant à soutenir le passage du court au long métrage et de nouvelles mesures permettant de financer d’autres aspects du développement d’un long métrage.

    "Intégré au dispositif sélectif d’aide au développement (doté de 3,3M€ en 2015), ce nouveau soutien proposera d’accorder, à une entreprise de production et un réalisateur qui ont précédemment produit et réalisé ensemble au moins une œuvre cinématographique de courte durée, une aide complémentaire spécifique qui doublera l’aide éventuellement accordée au préalable par la commission" explique le communiqué. "Il permettra de financer d’autres types de dépenses de développement, également nécessaires à la finalisation d’un projet de long métrage, qui pourra ainsi mieux convaincre des partenaires et réunir des financements" précise-t-il.

    Le court et le long, deux mondes à part

    Dans le rapport d'Anne Bennet, remis en octobre dernier, il était souligné que 24% des sociétés produisaient des courts et des longs métrages pour le cinéma. Plusieurs initiatives existent déjà pour accompagner le passage vers le long métrage (Emergence, Cinéfondation, Next step). Cependant dans une étude publiée par la Société des réalisateurs de films, il était indiqué que la moitié des primo-réalisateurs seulement (55%) vécu "la réalisation de courts métrages comme un tremplin vers le long métrage (dont 38% qui ont gardé le même producteur que sur leur court métrage). Les 45% restants dénoncent l’écart significatif qui existe entre le monde du court métrage et celui du long métrage – deux mondes sans passerelle. Les réalisateurs pointent du doigt la mauvaise exposition et les aberrations de la diffusion de leurs films courts, primés ou non. Ces films sont peu regardés, et ils ont le sentiment de devoir tout recommencer à zéro lorsqu’ils passent au long métrage. Certains soulignent même que faire un court demande presque autant d’énergie que de faire un long, alors que la reconnaissance – artistique comme financière – reste très faible."

    La musique de film intégrée dans les critères d'aide

    La deuxième mesure apportera des soutiens spécifiques aux projets émanant de sociétés qui se seront mutualisées, à la condition que ces projets aient été retenus par la commission. Là aussi la mutualisation notamment des jeunes producteurs étaient un souhait du rapport Bennet, qui demandait davantage de soutien de la part du CNC.

    Enfin, la troisième mesure soutiendra les projets, aidés par la commission, associant un compositeur de musique originale dès le stade du développement. Une mesure longtemps réclamée par l'Union des compositeurs de musiques de films.

    Ces mesures seront effectives dès le premier dépôt des demandes d’aide de l’année 2016. C’est la commission présidée par Jérôme Deschamps qui en assurera la mise en application. Lors du renouvellement en aoput de cette commission, qui a pour vocation d'encourager les entreprises de production à développer des projets de qualité, il avait été annoncé qu'un volet spécifique serait mis en place d'ici la fin de l'année. La commission a validé 119 projets en 2014 pour un montant de plus de 3 millions d'euros.

    Cinéma: la France aide aussi la Grèce

    Posté par vincy, le 13 juillet 2015

    Dans le cadre du fonds d’aide au développement de la coproduction franco-grecque mis en place en mai 2014 par le CNC, le comité d’experts franco-grecs a choisi cinq projets parmi quinze proposés (dont 12 d'initiative grecque) afin de poursuivre le développement de coproductions de films entre la France et la Grèce.

    Frédérique Bredin, Présidente du CNC, rappelle que « Le soutien que nous apportons à la Grèce dans le cadre de l’aide au développement de coproductions est nécessaire compte tenu du contexte actuel. Notre coopération apporte une aide indispensable pour que des projets ambitieux puissent sortir en salle. »

    Les projets retenus sont:

    - A mon âge, je me cache encore pour fumer de Rayhana Obermeyer pour un montant de 40 000 euros (projet d’initiative française). Le film, déjà soutenu par Arte, est un premier long métrage, entièrement féminin, de l’auteure algérienne, d’après sa pièce de théâtre créée en 2009 à la Maison des métallos.

    - Cosmic Candy de Rinio Dragasaki  pour un montant de 125 000 euros (projet d’initiative grecque). Développé au ScreenLab de Sundance à Istanbul l'an dernier, il s'agit d'un premier film.

    - Demain je traverserai de Sepideh Farsi  pour un montant de 95 000 euros (projet d’initiative française). La cinéaste et documentariste est déjà reconnue par de multiples sélections de festivals internationaux

    - La dernière plage de Thanos Anastopoulos pour un montant de 35 000 euros (documentaire d’initiative grecque). Ses précédents films ont reçus de nombreux prix dans des festivals. Anastopoulos a aussi réalisé des courts métrages et mis en scène des pièces de théâtre.

    - Virus de Angelos Frantzis pour un montant de 105 000 euros (projet d’initiative française). Quatrième film du cinéaste, ce thriller de science-fiction a déjà son casting avec Katia Goulioni et Konstandinos Markoulakis dans les rôles principaux.

    7 chiffres-clés pour décrypter le marché de l’animation en France

    Posté par vincy, le 19 juin 2015

    asterix le domaine des dieux

    Tandis que le Festival du film d'animation d'Annecy bat son plein, le CNC a fournit les chiffres détaillés du secteur (cinéma, télévision, vidéo) pour l'année 2014. Un secteur d'une centaine d'entreprise employant plus de 5000 personnes, soit 100M$ de masse salariale, ce n'est pas négligeable.

    Devis en baisse

    9 longs métrage d'animation ont été produits en 2014. Soit 3 de plus qu'en 2013 mais 3 de moins qu'en 2012. Le devis moyen est en baisse de 48,3%. Au total, 70,64 millions d'euros ont été investis (contre 91,05M€ en 2013 et 137,73M€ en 2012) dans ces 9 films financés à 38,7% par des apports étrangers et à 20,5% par des producteurs français. Trois films ont disposé d'un gros budget: The Red Turtle (10,38M€), Mune (14,07M€) et le film canado-français La véritable histoire des petits rats de l'Opéra (26,9M€). Si l'animation ne représente que 3,5% des longs métrages agréés l'an dernier, leurs devis prend une part de 7,1% dans l'ensemble des devis agréés.

    Peu de films, beaucoup d'entrées

    29 films inédits d'animation ont été distribués l'an dernier - soit le plus faible nombre depuis 2010 - dont 6 films français (- 3 par rapport 2013 et même 2012), 12 films américains (+1), 4 films européens (-3) et 7 films venus d'ailleurs (+1). C'est donc au total 4 de moins qu'en 2013. 15 distributeurs ont sortis un film d'animation. Les films d’animation représentent 4,4 % des films inédits sortis en 2014, ils génèrent 12,4 % des entrées de l’ensemble de ces films et 11,2 % des recettes.

    Des recettes en baisse

    23,29 millions d'entrées. C'est une baisse de 9,1% par rapport à 2013. Les recettes sont en chute libre, sans doute un effet de l'opération 4€ pour les enfants (les 3-14 ans représentant 40,7% du public), passant ainsi de 6,44€ par entrée à 5,83€ par entrée. Notons quand même que les films français ont attiré 5,04 millions de spectateurs (+265,2%) et les films américains 16 millions (-29%). En part de marché, les films américains passent sous la barre des 70% (68,7%) et les films français dépassent les 20% (21,6% contre 5,4% en 2013). Le spectateur type est une fille de moins de 14 ans qui va régulièrement au cinéma. Mais cela peut varier aussi selon les films. Les enfants ont été majoritairement voir Planes 2 et M. Peabody et Sherman alors que Le vent se lève et Jack et la mécanique du coeur ont attiré moins d'un quart de gamins parmi leurs spectateurs (ce sont essentiellement les 25-49 ans qui ont été voir ces deux films).

    Une belle année pour l'animation française

    34,5 % des films inédits d’animation réalisent plus d’un million d’entrées, contre 8,1 % de l’ensemble des films. La bonne performance des films français d’animation est portée par le succès de Minuscule, la vallée des fourmis (1,5 million d’entrées) et Astérix et le domaine des dieux (2,68 millions, 3e film d'animation le plus vu de l'année). D'ailleurs avec 840000 entrées en moyenne, les films français n'ont jamais connu une si belle année depuis 2006 alors que les films américains, avec 1,3 millions d'entrées en moyenne, connaissent leur pire année depuis 2005. En 2014, seuls trois films ont dépassé les 2 millions d'entrées (un chiffre qui n'avait jamais été aussi bas depuis 2008) mais 10 autres ont connu un succès variant de de 500 000 à 2 millions de spectateurs. Seuls 8 films ont attiré moins de 100000 spectateurs (contre 13 en 2013 et 12 en 2012).

    Année mineure à l'export

    3,46 millions d'entrées réalisées à l'étranger pour les films français en 2014. Cela reste une année "mineure" comparée à 2007 et 2008. 7 films inédits sont sortis (2 de moins par rapport 2013), 38 films étaient en exploitation (-4). Mais le nombre de spectateurs a progressé de 24% par rapport à 2013. Seul Astérix et le domaine des Dieux a cartonné avec 683 000 entrées dans 7 pays étrangers. Sur la période 2005-2014, les films d'animation français cumulent 45,6 % de leurs entrées à l'étranger.

    Des investissements publicitaires en hausse

    En dix ans, les investissements publicitaires bruts en faveur des films d’animation ont presque doublé. Parmi les 29 films d’animation sortis en salle, 28 titres ont fait l’objet d’une campagne de publicité sur au moins un des six grands médias (affichage, cinéma, presse, radio, télévision et internet), soit un montant de 41,69M€ (30,09M€ en 2013) et une moyenne de 1,489 M$ par films. A titre de comparaison, 75,3 % des 663 films inédits sortis en salles en 2014 tous genres confondus font l’objet d’une campagne publicitaire. Le cinéma reste le média le plus important (19,67M€) devant la presse (11,57M$) et l'affichage (5,52M€).

    Largement distribués

    En 2014, un film d’animation inédit est distribué en moyenne dans 358 établissements en première semaine, contre 137 établissements tous genres confondus. 9 films d'animation sur 29 sont sortis dans plus de 500 salles et 6 dans moins de 50. En 2014, la 20th century Fox (avec son accord DreamWorks) a accaparé 39,4% de parts de marché devant Walt Disney (16,7%,) et SND (15,2%). Sur une décennie, Walt Disney continue de dominer le marché avec 25,9% des entrées devant la 20th Century Fox (19,3%) et Paramount Pictures (17,9%).

    Marius de Marcel Pagnol à Cannes Classics

    Posté par vincy, le 26 février 2015

    marius de marcel pagnol

    Pour le 120e anniversaire de la naissance de l'écrivain et cinéaste Marcel Pagnol, le Festival de Cannes diffusera la version restaurée de Marius (1931), dans la sélection Cannes Classics. Marius est le premier film de la trilogie qui comprend Fanny (1932) et César (1936), également en cours de restauration. Ces travaux de restauration se dérouleront sous la supervision de Nicolas Pagnol et de Guillaume Schiffmann, chef opérateur des récents films de Michel Hazanavicius.

    Marius sortira également en salles dans cette version et sera diffusé sur Arte.

    Le travail de restauration a été rendu possible grâce aux aides d'Arte, du CNC, du Fonds culturel franco-américain et de la Cinémathèque française. Par ailleurs, un appel aux dons avait été lancé en décembre dernier. Il manquait 50000€, et finalement CMF-MPC (présidé par le petit-fils Nicolas Pagnol) a récolté 75400€ sur Ulule
    .
    A terme, les 17 films de Marcel Pagnol devraient connaître la mêle cure de jouvence... Les négatifs de Marius sont tachés, avec des moisissures, des déchirures, des collures endommagées. Fanny n'a jamais été restauré et César est très abimé. C'est la version longue de césar qui bénéficiera de ce travail de restauration. Les négatifs seront aussi numérisés.

    Marius est le premier film tiré de l'œuvre théâtrale de Marcel Pagnol. Il fût produit par Paramount et réalisé par Alexander Korda. Premier "grand" film parlant français, son succès fut considérable et "starisa" Raimu, Pierre Fresnay et Charpin.

    990 000 euros, prix maximum pour un acteur-scénariste-réalisateur-producteur

    Posté par vincy, le 5 décembre 2014

    On ne retient que ça des mesures prises par le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) à l’occasion de son dernier conseil d’administration, il y a une semaine, pour maîtriser les coûts du secteur cinématographique et soutenir la distribution.

    Une seule mesure parmi des dizaines a retenu l'attention des médias après les révélations des Echos.

    Faisons bref. Deux ans après la tribune explosive de Vincent Maraval sur l'indécence ruineuse des cachets des comédiens dans le cinéma français (lire notre dossier), le CNC a décidé de réguler le marché. En cas de « coût artistique disproportionné », le film sera privé des soutiens publics. « Cette disposition ne vise pas à empêcher les très fortes rémunérations. Mais si c’est le cas, le producteur devra aller chercher des financements ailleurs », note un spécialiste dans le journal économique.

    Le barème est variable en fonction des devis de production. a rémunération la plus élevée ne pourra dépasser 5?% du devis. Cette règle s’applique aux rémunérations fixes, mais pas à la part variable que peuvent toucher les stars en fonction du succès en salle.

    Rémunérations maximales:

    • Film inférieur à 4 millions d’euros : 15 % du coût de production
    • Film entre 4 et 7 millions d’euros : 8 % du coût de production
    • Film entre 7 et 10 millions d’euros : 5 % du coût de production
    • Film supérieur à 10 millions : 990 000 euros

    Qu'on soit clair: le cachet maximal de 990000 euros touche très peu d'acteurs en France. On les compte sur les doigts d'une main. Mais cette mesure touche aussi réalisateurs, scénaristes ou producteurs. Ce plafond s'entend par personne et non par fonction: si un acteur assure également le scénario et/ou la réalisation, les plafonds restent les mêmes, ils ne se cumulent pas Cela veut dire qu'un Dany Boon ou un Jean Dujardin - comme autrefois un Pierre Richard ou un Alain Delon - sont directement concernés, cumulant parfois les quatre postes. Roman Polanski avec 1,3 millions d'euros de revenus en 2013 est impacté (réalisateur, scénariste). Une dizaine de réalisateurs en France pourrait subir ce plafonnement. Et pas forcément Laurent Tirard ou Fabien Onteniente.

    En cas de dépassement de ces plafonds, le film sera privé des aides sélectives et le producteur ne pourra pas réinvestir son fonds de soutien du CNC dans cette production. Les chaînes de télévision seront aussi empêchées (en tant que coproductrices) d’investir leur fonds de soutien dans ces films. Vincent Maraval posait une question simple : "Est-il normal qu’un film reçoive du soutien alors qu’il fait travailler des gens pour des salaires qui dépassent le million d’euros ? Etait-ce cela le but du système de financement du cinéma français ?" Le CNC l'a entendu. Et sur le fond, il n'a pas tort. Pourquoi payer un film dont le but est commercial avec de l'argent public?

    Mais, derrière ce "choc de simplication", apparaît finalement un casse-tête bien français. Car pour quelques stars concernées, on créé une règle stricte, qui, par définition, s'adapte mal à une "industrie" comme celle du cinéma. Surtout, les films du milieu vont souffrir. Ceux-là ont souvent besoin de têtes d'affiche ET d'aides publiques pour se financer puis se vendre à l'international. Comme l'explique également l'agent Elisabeth Tanner dans un entretien au Monde, "Pourquoi le fait d’écrire un scénario pendant un an et de jouer ensuite dans le film devrait-il conduire à limiter votre rémunération, alors qu’elle ne l’aurait pas été si vous vous étiez contenté d’écrire le scénario ?"

    Au final, cette mesure pourrait entraîner quelques effet pervers: on réduira les cachets, mais, comme le souligne Marc Missionnier, producteur et président de l'Association des producteurs de cinéma: "Ce que les agents peuvent perdre en raison de cachets moindres, ils peuvent le gagner par un intéressement accru aux recettes". Ce qui réduira les marges de tout le monde et poussera les comédiens à prendre davantage de pouvoir dans le processus du film, comme aux Etats-Unis. Va-t-on arriver à un système où un acteur bankable bradera sa valeur marchande (certes aléatoire) mais réclamera un pourcentage astronomique sur les tickets, les ventes internationales et les diffusions TV/VOD/DVD en échange? Après tout c'est ce qui était proposé dans le rapport Bonnell, qui incitait au partage du risque commercial par les stars très bien payées.

    Pourtant, globalement, les producteurs sont satisfaits. Ils rappellent que cette mesure ne concerne que 10 à 15 films par an au maximum. Et même moins cette année. Car, depuis la tribune de Vincent Maraval, la prise de conscience a été collective. Le marché s'est régulé de lui-même. Au final, avec ce cadre règlementaire, il y aura donc deux systèmes: un cinéma privé-public et un cinéma privé à but commercial, mais plus risqué.

    Cependant, tout cela ne répond pas au véritable problème du moment: le financement des films (et pas seulement ceux du milieu). L'économie du cinéma français se précarise (lire également notre actualité du 15 novembre: La production française connaît sa pire année depuis 2010). La moyenne des budgets diminue année après année. Les tournages s'exilent dans des territoires fiscalement et socialement plus attractifs. La durée des tournages se réduit fortement, et, par conséquent, les intermittents affichent moins d'heures au compteur. Investissements en chute, distributeurs de plus en plus fragiles, tensions sociales (convention collective, régime des intermittents), etc.: les autres mesures, celles qui soutiennent la distribution par exemple, sont plus pertinentes.

    Le débat sur les cachets est un faux débat quand un film est de plus en plus difficile à financer, même avec une vedette au générique. Le problème du cinéma français, c'est la place qu'il accorde aux scénaristes et aux réalisateurs qui ne sont plus assez "mainstream" pour les grandes chaînes de télévision. L'enjeu ce n'est pas de juger le salaire exorbitant d'une star (qui attire un million de personnes dans les salles et sept millions derrière le petit écran) mais de savoir pourquoi on produit encore et toujours de mauvaises comédies, avec des castings improbables.  Comme le titrait Première le mois dernier, la question est plutôt "Et si on faisait de bons films?" (dans de bonnes conditions) et pas "Et si on payait moins les acteurs?" (avec de bonnes intentions).