La ligne du temps s’arrête pour Michael Crichton

Posté par vincy, le 6 novembre 2008

time_mchaelcrichton.jpgEcrivain à succès, inventeur du techno-roman à succès, Michael Crichton aura été l'un des auteurs les plus rentables d'Hollywood. La plupart de ses livres auront été transposés au cinéma. Le mystère Andromède, Opération Clandestine, L'homme terminal furent les premières adaptations littéraires au début des années 70. Son premier grand succès fut La grande attaque du train d'or, avec Sean Connery et Donald Sutherland. Puis le romancier n'intéressa plus les studios durant quinze ans. La révolution numérique des effets spéciaux va changer la donne. Les producteurs vont s'intéresser de près à ces histoires scientifiques et technophiles. Ainsi Philip Kaufman s'attaque à Soleil levant (Sean Connery, Wesley Snipes, Harvey Keitel), Barry Levinson préfère Harcèlement (Michael Douglas, Demi Moore, Donald Sutherland) et Sphere (Dustin Hoffman, Sharon Stone, Samuel L. Jackson). Durant les années, encore plus que les livres de John Girsham, ceux de Michael Crichton sont tous acquis par un studio. On a ainsi pu voir sur grand écran Laura Linney dans Congo, Antonio Banderas dans Le 13e guerrier, ou encore, plus tard, Paul Walker dans Timeline (Prisonniers du temps) et Nicolas Cage dans Next.

Mais c'est bien évidemment Steven Spielberg qui permettra à Michael Crichton de devenir milliardaire. D'abord avec l'adaptation de Jurassic Park où les magiciens d'ILM font vivre en 1993 le roman publié trois ans plus tôt. L'un des films les plus populaires de l'histoire amènera une suite romancée (Le monde perdu), deux années avant son adaptation cinématographique. Spielberg, dans le même temps, produit la série télévisée imaginée et écrite par l'auteur : Urgences.

Crichton a écrit d'autres livres, pour l'instant ignorés du cinéma, mais aussi des jeux vidéos et un scénario de blockbuster (Twister). Ses personnages sont assez binaires, très américains, toujours dans la norme, mais tourmentés par des divorces, des dilemmes familiaux, un travail passionnant et vampirisant.

Il a aussi réalisé six films : Westworld, Coma (Morts suspectes), La grande attaque du train d'or, Looker, Runaway, Preuve à l'appui. Respectivement un western de science fiction avec Yul Brynner, un thriller avec Michael Douglas, une comédie policière, un film d'horreur avec Albert Finney, un thriller fantastique avec Tom Selleck et un polar avec Burt Reynolds.

Les années 80 auront été très anarchiques : son désir de réalisateur s'est confronté à son talent médiocre, il a écrit ses deux moins bons romans et Hollywood n'avait aucun intérêt pour lui. Après ses débuts dans la série B voire Z, son Parc Jurassique lui permettra de mettre un terme à sa carrière de réalisateur, de s'investir dans celle de romancier. A la manière d'un Grangé en France, il écrivait des livres pour les voir adaptés au cinéma.

Son dernier ouvrage, Final day of Happiness sortira en 2009 en librairies. Au cinéma, ses personnages de Jurassic Park lui survivront dans un quatrième épisode. Et un remake de Westworld est annoncé.

Hollywood en a rêvé, les Américains le feront-ils?

Posté par vincy, le 30 octobre 2008

blog_president.jpgAu delà de son rôle habituel de contributeur financier pour le parti Démocrate, Hollywood a, depuis longtemps, imaginé qu’un Président des Etats-Unis pouvait être afro-américain. A quelques jours de l'élection possible de Barack Obama au poste de Président des Etats-Unis, la question est de savoir si le racisme des Américains surgira dans l'isoloir? 

L'industrie du cinéma a anticipé l’élection actuelle. Mieux il en a construit la faisabilité. Inconsciemment, les spectateurs ont enregistré que la couleur de la peau du président n’était pas forcément blanche et fripée.

Nul ne doute que le plus crédible des Présidents pour la collectivité fut Dennis Haysbert dans la série 24 heures Chrono. Mondialement connu, cette présidence tragique (2002-2004) a coïncidé avec l’émergence d’Obama sur la scène politique nationale.

Quelques années avant, Hollywood avait « vendu » un Président noir, en se reposant sur le statut noble et inattaquable de Morgan Freeman. Il fallait bien un acteur de cette trempe pour faire une révolution « visuelle ». En pleine ère Clinton, DreamWorks produit Deep Impact et se projette dans un futur proche. Quoi de plus fictif et crédible qu’un monde à venir avec un président black ?

Ce ne fut pas le premier. James Earl Jones, (la voix de Dark Vador) fut le président du film The Man (1972). Dans le film, il joue d’ailleurs le rôle du premier président noir de l’Histoire...

Au moins, sont-ils pris au sérieux. Ce qui ne fut pas souvent le cas. Les noirs n’y croyant pas eux-mêmes semble-t-il.

Le footballer Terry Crews, reconvertit dans le cinéma, incarne une parodie de Président dans Idiocracy en 2006. Tout un programme. Besson avait enrôlé Tommy « Tiny » Lister pour jouer le Président du Cinquième élément en 1997. Mais là nous étions dans une vraie science-fiction. Dans Head of State (2003), Chris Rock se prend au jeu dans une comédie parodique.

David Palmer, Tom Beck, Douglas Dilman, Dwayne Camacho, Lindberg, Mays Gilliam, … peu importe. Le Président est une icône du cinéma hollywoodien. Qu’il soit assassiné, en jupons, héros musclé, veuf… alors pourquoi pas noir ?! Si Obama était élu, nul doute que les scénaristes chercheraient à avoir encore un temps d’avance pour bousculer les préjugés et confirmer l’influence insidieuse de l’idéologie gauchiste de ces artistes qui peuplent les studios.

En France, en revanche, la figure du Président est rare au cinéma. La télévision a, une seule fois, proposé le rôle à une femme. Alors un asiate, un black ou un beur, n’y pensons même pas. Espérons que le vote Obama déverrouille l’autocensure des producteurs français.

DreamWorks mets ses oeufs dans trois paniers

Posté par vincy, le 16 octobre 2008

Le studio DreamWorks a profité de la crise financière pour se transformer complètement. Steven Spielberg a récupéré son jouet créé il y a dix ans. Désormais le studio, redevenu "indépendant", a trois partenaires majeurs.

Reliance, groupe indien - il va falloir s'y habituer -, a financé cette autonomie en devenant l'actionnaire principal. Le studio sera dirigé par Stacey Snider, un ex de Universal, là où Spielberg a commencé sa carrière. L'objectif est de produire en moyenne 7 films par an.

Universal devient donc logiquement le distributeur des films produits par la nouvelle entité. Un accord de sept ans qui ne comprend pas l'Inde, territoire réservé à Reliance.

Mais Paramount garde toujours ses billes. Ainsi Tintin, refusé par Universal, sera entièrement financé et distribué par Paramount. Ce dernier conserve tous les projets actuellement en développement au sein de DreamWorks et des options de co-productions sur les films sur lesquels Spielberg travaillait.

Warner décale Harry Potter, DreamWorks et Sony s’en réjouissent

Posté par vincy, le 20 septembre 2008

hp6.jpgUn mois après l'annonce officielle du décalage de la sortie du nouvel Harry Potter (Le prince de sang mêlé), les studios ont adapté leur programmation pour la fin de l'année. Prévu initialement le 21 novembre, il sera finalement en salles le 17 juillet à peu près partout dans le monde. Ce n'est pas forcément un bon coup pour Warner, car, généralement les Potter estivaux font de moins grosses recettes que les hivernaux. Mais la franchise est suffisamment solide pour ne pas faire courir un trop grand risque au studio. D'autant que la Warner n'avait pas beaucoup de blockbusters dans son calendrier. La grève des scénaristes en est la principale raison, et grâce à Batman, la société a réalisé ses objectifs annuels. Warner proposera donc quelques comédies, Terminator 4, Final Destination 4 et Harry Potter 6.

Cela a entrainé quelques modifications dans l'agenda des sorties : l'adaptation du best-seller de Stephenie Meyer, Twilight, a pris la place d'Harry Potter le 21 novembre, aux Etats-Unis, s'évitant ainsi une collision frontale avec la grosse production de science-fiction de la Fox, The Day the Earth Still Stood. Le nouveau James Bond (Sony) a changé ses dates de sortie au Royaume Uni, en France, profitant des vacances de la Toussaint. Les producteurs de 007 espèrent même pouvoir s'installer plus durablement dans les multiplexes en l'absence du jeune magicien.

C'est d'ailleurs le calcul de DreamWorks. Le patron du studio d'animation, Jeffrey Katzenberg, a avoué que la Warner lui avait fait un magnifique cadeau en décalant Potter. Selon lui, cela permettra à Madagascar 2 de multiplier par deux le nombre de spectateurs dans le monde, en l'absence de concurrents sérieux dans le genre familial. Le premier opus des animaux du zoo de Manhattan avait ramassé 530 millions de $ dans le monde.

DreamWorks SKG : entre divorce et partenariat

Posté par geoffroy, le 28 juin 2008

Il y a vingt ans, Hollywood craignait le péril jaune venu du Japon. Sony rachetait la Columbia et cela devenait une affaire politique nationale ! Pourtant "la menace fantôme" capitalistique semble désormais venir d'ailleurs, des Emirats arabes aux grands pays en voie de développement...

Alors que le studio DreamWorks envisage depuis plusieurs mois de se séparer du géant Paramount, auquel il s'était récemment "vendu", et afin de retrouver une indépendance financière mais surtout artistique, nous apprenons que celui-ci a ouvert des négociations auprès de plusieurs partenaires potentiels. Et l’un d’entre eux n’est pas n’importe qui. En effet, il semblerait que RBE (Reliance Big Entertainement), filiale divertissement de l’un des plus grands conglomérats indiens de l'énergie et des télécoms, soit prête à investir 500 millions de dollars dans l’aventure hollywoodienne. Qu’un groupe indien puisse entrer dans le capital d’un grand studio américain serait une première et démontre l’investissement à l’international de groupes pourtant éloignés des métiers du cinéma. Si cela devait se confirmer, un pont inédit entre Hollywood et Bollywood verrait donc le jour avec, comme résultante, le divorce prononcé d’ici à la fin de l’année de DreamWorks avec la Paramount.

Si aucun des deux partenaires pressentis n’a communiqué dans ce sens, l’investissement actuel de RBE dans le cinéma (rachat d’une société d’effets spéciaux américaine, nombreux accords annoncés à Cannes avec des maisons de productions de stars hollywoodiennes, mise en place d’un réseau de salles à travers le monde…) ne fait que renforcer cette hypothèse. Cette ouverture d’accord correspond au dynamisme de grands groupes de pays émergents (Inde et Chine) favorisant rachat, fusion, rapprochement, pour constituer des conglomérats puissants dans des domaines économiques variés et dont le cinéma, et l'industrie de l'image en général, est plus que jamais porteur.

AFI (2). Animation : le trust Disney

Posté par vincy, le 25 juin 2008

snowwhite.jpg9 sur 10. Le groupe Disney occupe neuf des dix places du classement « animation » de l’AFI. Seul Shrek (DreamWorks SKG, 2001) sauve l’honneur de la diversité. Avec seulement trois films en 3D (les deux autres étant signés Pixar : Toy Story et Finding Nemo), et en l’absence de Roger Rabbit, le genre fait la part belle aux « classiques » : Blanche Neige, Pinocchio et Bambi forment le trio de tête ; et avec Fantasia, cela fait quatre des cinq meilleurs films qui sont les premiers longs métrages d’animation (avant 1942!)… Hormis, Cendrillon, il faudra donc attendre La belle et la bête puis Le Roi Lion pour que Disney retrouve une forme de qualité « légendaire ». Deux films « conçus » par Jeffrey Katzenberg, le « k » de DreamWorks SKG. Clairement la popularité a parfois primé au détriment de l'originalité.

Notre avis : Spectaculaire et moderne, Blanche Neige est reine et n’a pas à craindre de coup d’état durant de nombreuses années …

Prochain épisode : le fantastique dominé par un magicien

Alain Chabat produit Eddie Murphy

Posté par vincy, le 5 juin 2008

WAM Films produit actuellement son premier tournage hollywoodien. La société de production d'Alain Chabat a initié le projet en France (un homme qui n'a plus que mille mots à prononcer pour le restant de sa vie), fait écrire le scénario par Steve Koren (Bruce Tout-puissant) et s'est associé à DreamWorks pour concrétiser l'ensemble. L'ex-Nul, grand fan du Saturday Night Live qui inspira Les Nuls L'émission, a surtout réussi à séduire l'un de ses acteurs cultes et membre du SNL, Eddie Murphy, dont les prestations ont souvent influencé l'auteur à sketches. A Thousands Words est calibré pour l'été 2009.

WAM, de son côté, continue de développer d'autres projets, et notamment le tant attendu Marsupilami , qu'il réalisera, et Bébé(s) , un documentaire sur la vie de cinq nouveaux nés.

Ghost in the Shell bientôt américanisé?

Posté par geoffroy, le 17 avril 2008

Steven Spielberg vient d'annoncer qu'il a racheté - de sa poche - les droits du manga culte de Masamune Shirow, Ghost in the Shell, déjà adapté à deux reprises par le génial Mamoru Oshii.

Produit par Avid Arad (Spider-man 1 & 2, X-men et prochainement Iron Man), ce projet d'adaptation tombe dans l'escarcelle de DreamWorks. Le studio envisage un film en "3D photo réaliste" à l'image du récent Beowulf ou du prochain Cameron (Avatar). Projet ambitieux pour un pari risqué. Le format, techniquement de plus en plus au point, n'a pas encore convaincu les foules. De plus une américanisation du propos pourrait fortement édulcorer tous les sous-textes du manga (même si aux USA, le phénomène manga n'a pas le même impact qu'en Europe).

Le matériau de base est si complexe et foisonnant dans sa mythologie postmoderne, qu'il n'est pas vain d'espérer un traitement fidèle, sérieux et techniquement irréprochable. Sachant que pour Spielberg Ghost in the Shell est l'une de ses histoires préférées, gageons qu'il restera vigilant afin que l'oeuvre originale ne soit pas dénaturée, ni aseptisée. En attendant Tintin servira d'expérience de labo.

Disney au régime fordiste

Posté par vincy, le 15 avril 2008

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Alors que le box office américain n'est pas flamboyant, Disney a fait preuve d'optimisme en annonçant la semaine dernière à New York la liste magique : dix longs métrages d'animation (Walt Disney et Pixar) sont prévus d'ici à 2012. L'an dernier Ratatouille a rapporté 620 millions de $ dans le monde (Shrek 3, leader de l'année 2007 a ramassé 800 millions de $). Bienvenue chez les Robinsons, autre film Disney, a cumulé 170 millions de $. Distancés par Les Simpsons et surtout les productions DreamWorks, les créateurs de Blanche Neige et Toy Story ont décidé de miser double.

Cet été sortira Wall-E, histoire d'un robot qui s'annonce tordante rien qu'à la vue de la bande annonce. Le film est réalisé par Andrew Stanton (Le monde de Némo). On découvrira aussi cette année Bolt (qui inaugurera les films en trois dimensions). En 2009, ils prévoient de sortir UP et La princesse et la grenouille (ici en photo, en animation traditionnelle, par les auteurs d'Aladdin et La petite sirène). Le studio espère aussi sortir des films (la série Fairies) directement en DVD et Blu-ray.

Puis, en 2010, Toy Story 3 suivra, accompagné de nouvelles versions en 3-D des deux premiers épisodes. Généralement les Pixar sont calibrés pour l'été et les blockbusters quand Disney réserve ses films pour Noël. Le conte de fée Rapunzel remplira la case des fêtes en 2010. Puis Newt, The Bear and the Bow et Cars 2 enchaîneront. A Noël 2012, King of the Elves concluera son plan quadriennal : les réalisateurs de Frère des Ours s'attaqueront à une nouvelle de Philip K. Dick.