Les Arcs 2016: trois projets de films récompensés

Posté par vincy, le 12 décembre 2016

Le jury professionnel présidé par Bertrand Bonello au Festival du cinéma européen des Arcs a distingué deux films en "work in progress" parmi les 16 films sélectionnés.

Le très convoité prix Eurimages Lab Project a été remis à The Hidden City de l'espagnol Victor Moreno (The Building, Goya 2012 du meilleur documentaire). Cette coproduction espagnole (El Viaje Films) et française (Pomme Hurlante Films) a reçu 50000€. Il s'agit d' "un projet innovant et non traditionnel en termes de contenu et de production" et la dotation devrait permettre de boucler la post-production.

Le prix Hiventy (10000€ de prestations de post-production par le laboratoire) revient à Good Luck de l’américain Ben Russell, qui fut donc honoré du prix Hiventy. Coproduction entre la France (KinoElektron) et l’Allemagne (CaSk Films), ce documentaire se concentre sur les employés d’une mine souterraine en Serbie et d’une mine d’or illégale au Suriname.

La sélection Work In Progress était aussi composée de All You Can Eat Buddha de Ian Lagarde (Canada), Cemetery de Carlos Casas (Espagne), Dog de Florin Serban (Roumanie) , Dovlatov de Alexey Guerman Jr (Russie), Hier de Balint Kenyeres (Hongrie), I Am Not A Witch de Rungano Nyoni (Royaume Uni), In My Room de Ulrich Köhler (Allemagne), Koko-di Koko-da de Johannes Nyholm (Suède), La part sauvage de Guérin Van Der Vorst (Belgique), My Happy Family de Nana & Simon (Géorgie/Allemagne), Sans Titre de Olmo Omerzu (République tchèque), The Elephant in a Dark Room de Konstantin Bojanov (Bulgarie), The Gulf de Emre Yeksan (Turquie) et The Real Estate de Mans Mansson et Axel Petersén (Suède).

Par ailleurs, la chaîne franco-allemande Arte, partenaire du Festival, a donné le 3e Arte International Prize (4000€) au projet The Father Who Moved Mountains, parmi les 21 projets de la sélection Village des coproductions. Ce drame roumain de Daniel Sandu, qui avait déjà présenté One Step Behind the Seraphims dans la sélection Work-in-Progress l’an dernier. Produit par Mobra Films, la société de Cristian Mungiu, il a déjà réuni les deux tiers de son budget (1,6 M€).

Cette sélection avait dans sa liste L'enfance Martha Jane Cannary de Rémi Chayé, The Last Words de Jonathan Nossiter, Magic City de Eva Ionesco et Sad Liza de Caroline Deruas, qui présentait L'indomptée, son premier film dimanche en compétition.

Penelope Cruz et Javier Bardem dans le prochain Asghar Farhadi ?

Posté par vincy, le 28 mai 2016

Penelope Cruz et Javier Bardem, couple à la ville, seraient en négociation pour être de nouveau un couple à l'écran devant la caméra d'Asghar Farhadi.

Depuis leur premier film ensemble, Jambon Jambon en 1992, les deux stars espagnoles ont collaboré à six films ensemble en tant que comédiens, dont Vicky Cristina Barcelona de Woody Allen et En chair et en os de Pedro Almodovar. Ils ont un autre projet ensemble, Escobar, réalisé par Fernando León de Aranoa.

Almodovar co-producteur

Le tournage du nouveau film de Farhadi est prévu pour la fin de l'été ou le début de l'automne 2017 et se déroulerait dans le sud de l'Espagne. Le projet est porté par le partenaire français du cinéaste iranien, Memento films, et la société de Pedro et Agustin Almodovar, El Deseo.

A l'origine, Asghar Farhadi devait tourner ce film à l'automne dernier mais, selon les propos de son producteurs rapportés par Variety, il avait le mal du pays et et un conflit de planning avec les acteurs ont retardé le projet. Un acteur américain doit rejoindre les deux comédiens espagnols au générique. Penelope Cruz avait initié le projet en déclarant son souhait de vouloir travailler avec le réalisateur d'Une séparation.

Cannes 2018 ?

Le scénario est presque finalisé et les repérages devraient commencer le mois prochain. Il s'agirait d'un thriller psychologique autour d'une famille de viticulteurs, dans une Espagne rurale.

Ce sera le deuxième film du réalisateur dans une langue autre que le perse, après Le passé, en français, en 2013.

Prix du meilleur scénario et prix d’interprétation masculine pour Shahab Hosseini au Festival de Cannes cette année, son dernier film Le client sortira le 9 novembre sur les écrans français.

Truman fait son show aux Goyas

Posté par vincy, le 8 février 2016

Pour leur 30e édition, les prix Goyas, les César espagnols, ont fait un triomphe à la comédie dramatique de Cesc Gay, Truman. C'est la première fois que le cinéaste remporte les prix de meilleur film et meilleur réalisateur. Révélé par Krampack en 2000 (sélectionné à Cannes, nommé comme meilleur nouveau réalisateur et meilleur scénario), on lui doit les films En la ciudad (nommé au scénario et la la réalisation) et Les hommes de quoi parlent-ils?. Truman sort en France le 6 avril, distribué par La Belle Company. Il s'agit de l'histoire de Julian, un acteur argentin vivant à Madrid, atteint d'un cancer en phase terminale. Il reçoit la visite inattendue de son ami d'enfance, Tomas, qui va l'accompagner pendant quatre jours intenses pendant lesquels il devra trouver un nouveau propriétaire pour son chien, Truman.

Truman a également récolté le prix du meilleur scénario original, du meilleur acteur (l'argentin Ricardo Darin, pour la première fois récompensé après trois nominations infructueuses) et du meilleur second-rôle masculin (Javier Camara, déjà "goyaisé" comme meilleur acteur en 2014, trois autres fois nommé comme meilleur acteur une fois comme meilleur second rôle, et une fois comme meilleur espoir).

Les prix Goyas ont aussi récompensé l'acteur Daniel Guzman pour A cambio de nada (meilleur réalisateur pour un premier film, mais aussi meilleur espoir masculin pour Miguel Herran), Un dia perfecto (meilleure adaptation), Nadie quiere la noche (meilleure musique, meilleurs décors, meilleurs costumes, meilleurs maquillages), Palmeras en la nieve (meilleure chanson, meilleure direction artistique), El desconocido (meilleur montage, meilleur son), Un otono sin Berlin (meilleur espoir féminin pour Irene Escolar, qui a pourtant 12 ans de carrière derrière elle) et Anacleto: agente secreto (meilleurs effets spéciaux).

La jeune comédienne Natalia de Molina (Techo y comida) a été sacrée meilleure actrice avec son personnage de mère célibataire sans emploi, tandis que la vétérane Luisa Gavasa a été distinguée comme meilleur second rôle féminin pour son rôle dans La novia (également récompensé pour l'image).

Dans les autres catégories, les professionnels espagnols ont récompensé l'excellent El Clan de Pablo Trapero (meilleur film hispano-américain) et Mustang de Deniz Gamze Ergüven (meilleur film européen. Atrapa la bandera a reçu le prix du meilleur film d'animation tandis que Suenos de sal a été couronné par le Goya du meilleur documentaire. Enfin, un hommage a été rendu au scénariste et réalisateur Mariano Ozores, auteur de près de 100 films ayant totalisé 90 millions de spectateurs.

Pour le reste, dans cette période si particulière en Espagne (le nouveau gouvernement n'est toujours pas formé), les Goyas n'ont pas manqué à leur tradition de tribune engagée en présence de plusieurs premirrs ministres éventuels.

Début de tournage à Paris pour le nouveau thriller d’Alberto Rodriguez (La Isla Minima)

Posté par vincy, le 20 juillet 2015

Le Film Français révèle aujourd'hui qu'Alberto Rodriguez, réalisateur de La Isla Minima en salles depuis mercredi, tourne actuellement son nouveau long métrage à Paris.

El Hombre de las mil caras (L'homme aux mille visages) est l'adaptation du roman du journaliste d'investigation Manuel Cerdan, Paesa, el espia de la mil caras, une histoire basée sur la vie réelle de "l'agent secret "Francisco Paesa. Cerdan a été le seul à pouvoir interviewer Paesa en 2005, qui résidait alors à Paris.

Le tournage, selon le magazine professionnel, commence aujourd'hui. Le scénario est co-écrit par le réalisateur et son partenaire d'écriture habituel Rafael Cobos. Il s'agit d'un budget conséquent pour un film espagnol (5M€) en temps de crise. La production a prévu de voyager à Madrid, Singapour et Genève. Francisco Paesa est incarné par Eduard Fernandez (La piel que habito, Biutiful). Autour de lui, on retrouve José Coronado (Goya en Burdeos de Carlos Saura, Pas de répit pour les damnés d'Enrique Urbizu), Carlos Santos et Marta Etura (Cellule 211, Eva, The Impossible)

La vie de Francisco Paesa a tout d'un James Bond, travaillant aux frontières de la loi, en collaboration avec des dictateurs et des groupes terroristes. Il a même simulé sa mort à la fin des années 90. L'avis de décès publié en 1998 n'était qu'un leurre mais lui a permit de disparaître des écrans radars quelques temps. Mercenaire, marchand d'armes, espion pour son propre compte, mondain, la police à ses trousses et des mandats d'arrêt en pagaille, escroc, médiateur, témoin protégé, il a fricoté dans de sales affaires en Afrique comme en Russie, au Pays Basque comme en Asie du sud-est.

La sortie est prévue en Espagne au troisième trimestre 2016.

La Isla Minima, sixième film d'Alberto Rodriguez (Groupe d'élite, Les 7 vierges), a récolté un prix du meilleur acteur et un prix du jury pour sa photo à San Sebastian, dix prix Goyas et deux prix au Festival de Beaune, deux autres à celui de Mar del Plata. Le film a très bien démarré en France avec 53000 entrées en 5 jours sur 85 copies, soit la meilleure moyenne par copie parmi les nouveautés sorties le 15 juillet.

Francis Ford Coppola remporte l’un des prix espagnols les plus prestigieux

Posté par vincy, le 10 mai 2015

Francis Ford Coppola a été choisi mercredi pour recevoir le prix espagnol Princesse des Asturies des Arts (Prix Prince des Asturies des Arts jusqu'à l'an dernier), l'un des honneurs plus prestigieux du monde hispanophone.

"Les explorations du pouvoir, des horreurs et de l'absurdité de la guerre ont porté son oeuvre artistique", au point que ses films sont des "icônes collectives et universelles culture contemporaine", a expliqué le jury de cette 35ème édition du Prix.

"Au cours de sa carrière il a lutté sans cesse pour maintenir une indépendance entrepreneuriale et créative totale, en tant que réalisateur, producteur et scénariste", a ajouté le jury qui l'a choisi parmi 31 candidats de 19 pays.

Ce prix, doté de 50000 euros et d'une statuette imaginée par Joan Miro, a rarement récompensé des personnalités issues du cinéma. Coppola rejoint parmi les étrangers primés le brésilien Oscar Niemeyer, le cubain Roberto Matta, l'acteur italien Vittorio Gassman, l'américaine Barbara Hendricks, le polonais Krzysztof Penderecki, le cinéaste américain Woody Allen, la russe Maya Plisetskaya, l'américain Bob Dylan, le britannique Norman Foster, l'américain Richard Serra, l'italien Riccardo Muti, l'autrichien Michael Haneke (lire notre actualité) et le canadien Frank Gehry. Les metteurs en scène espagnols Fernando Fernán Gómez et Pedro Almodóvar ont également été honorés par ce prix.

Le réalisateur de la trilogie du Parrain, d'Apocalypse Now et de Conversation secrète ajoute ce prix à ses 6 Oscars, ses 4 Golden Globes, ses 2 Palmes d'or cannoises, sa Coquille d'or de San Sebastian, son Lion d'or à Venise, sa Berlinale Camera de Berlin, etc...

Bilan 2014: la France, la très bonne élève du cinéma en Europe

Posté par redaction, le 5 mai 2015

L'Observatoire européen de l'audiovisuel a fournit ses données provisoires pour le continent concernant l'année 2014.

La France et la Turquie bons élèves, le retour de l'Espagne

© oeaPremier élément: les recettes brutes des salles dans l’Union européenne ont connu en 2014 une légère hausse de 0,6 % pour atteindre 6,32 milliards d’EUR. Il s’agit du deuxième résultat le plus faible sur les cinq dernières années. Les recettes ont particulièrement chuté en Italie et en Allemagne, alors qu'elles ont augmenté en France, en Espagne et en Pologne. Comme en 2013, la courbe des recettes brutes des salles suit celle de la fréquentation, qui connaît une modeste croissance de 0,7 % et se situe à 911 millions de places vendues, soit environ 6,5 millions de plus qu’en 2013.
En nombre d'entrées la France reste le plus gros marché européen avec 208M de spectateurs, devant la Russie (hors calcul), le Royaume Uni, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne. La Turquie (hors calcul) connaît la plus forte croissance et devance la Pologne.
Sur les 36 marchés analysés, deux ont une part de marché nationale supérieure à 30% (la Turquie avec 58% et la France avec 44%). La république Tchèque, l'Allemagne, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, le Royaume Uni, l'Italie, la Lituanie, les Pays Bas, la Pologne, la Suède et la Norvège limitent la casse avec plus de 20% de part de marché pour les films nationaux.

Deux films français dans le Top 10, des scores décevants pour Hollywood

© oeaDeuxième point: Le derniers volet de The Hobbit et le troisième épisode de The Hunger Games sont en tête des box-offices de l’Union européenne, avec respectivement 22,7 millions de spectateurs et 20,1 millions de tickets vendus. Juste derrière se trouve Dragons 2. Au total, 9 suites ou spin-off se classent dans le Top 20 des films les plus fréquentés. Pire, seuls trois films européens ont réussi à se faire une place au soleil: Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu? (5e avec 17,1 millions d'entrées), Lucy (6e, avec 15,2 millions d'entrées) et Ocho apellidos vascos (18e, avec 9,3 millions d'entrées et plus gros succès historique du cinéma espagnol). Tout le reste du Top 20 est américain ou coproduit avec les Etats-Unis. 16 films ont dépassé les 10 millions de spectateurs. Cependant, les superproductions hollywoodiennes ont attiré largement moins de spectateurs que les champions des années précédentes, généralement au dessus des 35 millions d'entrées.

Le cinéma français domine dans un marché europhile

© oeaCe qui conduit à un troisième constat: La part de marché des films européens atteint 33,6 %, soit un record depuis 1996. 12 films ont même dépassé les 3 millions d'entrées en 2014. Outre les deux champions français cités plus haut et le carton du film espagnol, des films comme Paddington, Supercondriaque ou la suite de The Inbetweeners ont fédéré plus de 5 millions de spectateurs. Le cinéma français est en pleine forme avec 5 films dans le Top 10 et 10 dans le Top 20. Certains ont fait l'essentiel de leurs recettes en France et en Wallonie, mais d'autres ont connu le succès dans plusieurs pays. Le cinéma britannique place 3 films, les cinémas allemand et espagnol 2 chacun, les cinémas belge, suédois et polonais un chacun. Quatre films de ce Top 20 sont sortis en 2013 et un gros tiers n'était pas encore sorti dans tous les gros marchés.

Plus de films produits et plus de salles numérisées

Quatrième donnée: Avec 1603 longs métrages (y compris les documentaires), la production de films dans l’Union européenne poursuit sa progression, après avoir déjà atteint un record l'an dernier avec 1587 longs métrages. 32% d'entre eux sont des coproductions.

Enfin, dernière observation; La numérisation des écrans est presque achevée puisque 92 % du parc de l’Union européenne étaient convertis fin 2014, contre 14% en 2010 et 87% en 2013. Il reste quelques points noirs comme la République Tchèque, la Grèce et les pays Baltes.

BIFFF 2015 : 6 films qui prouvent que le cinéma espagnol est (toujours) maître du genre

Posté par kristofy, le 19 avril 2015

Au BIFFF, les films espagnols ont toujours eu la côte. Pour ce qui de la compétition internationale le trophée du Corbeau d’Or a d’ailleurs été gagné par Ghost Graduation de Javier Ruiz Caldera en 2013 et par Les Sorcières de Zugarramurdi de Alex de la Iglesia en 2014.

La Isla Minima (Marshland) réalisé par Alberto Rodriguez (El traje, Les 7 vierges, Groupe d’élite)

C’est le film espagnol qui vient de remporter 10 Goya (les César espagnols) contre l’autre film multi-nominé El nino, pourtant meilleur. Le film se déroule à l'époque de la fin de la dictature de Franco. Dans une région où les ouvriers des champs font grève pour obtenir une augmentation, deux sœurs d’environ 16 ans ont disparue. Les pistes d’une fugue ou d’un enlèvement sont envisagées avant que l’affaire ne soit reliée à un autre crime sexuel sur une autre adolescente… Deux policiers suivent les différents indices qu’ils reçoivent au fur et à mesure (y compris des envois anonymes) plutôt que d'enquêter véritablement. Ils vont parler à différents protagonistes… La Isla Minima est un film qui souffre d'être (trop) proche de la série True detective ; avec deux détectives dans le bayou, ici transplantés dans la pampa espagnole. Même la fin ouverte pour une suite fait attendre un nouvel épisode au spectateur. Sortie en salles le 15 juillet.

El nino réalisé par Daniel Monzon (Cellule 211)

C’est l’autre film espagnol multi-nominé (13 catégories) aux Goya. Le film raconte plusieurs histoires en parallèle. Elles vont se croiser, avec la description de l’organisation d’un trafic de drogue entre le Maroc et l’Espagne via Gibraltar. Ceux qui en profitent et ceux qui essaient de le combattre. Il y a l’histoire des policiers qui enquêtent sur les gros bonnets d’un réseau international et qui patrouillent en hélicoptère au dessus de la mer pour intercepter les embarcations chargées de marchandises, le récit de trois jeunes qui après avoir participer au transport pour une bande vont organiser eux-mêmes leur réseau, et la chronique de différents gros trafiquants qui ont des indics dans la police pour organiser des leurres et faire passer des tonnes de marchandises dans des containers… Au casting on retrouve Luis Tosar, Sergi Lopez, et la révélation du jeune Jesús Castro qui est ici la vedette du film (il a aussi un rôle dans La Isla Minima). Le film serait comme une version européenne du Traffic de Steven Soderbergh, avec un aspect plus documentaire et une immersion encore plus réaliste.

La Ignorancia de la Sangre réalisé par Manuel Gomez Pereira (Entre ses jambes , Reinas)

Ici, malheureusement, le film ne parvient pas à convaincre, il commence en Espagne avec des mafieux russes proxénètes et se termine avec des terroristes islamistes au Maroc, avec, comme fil rouge, l’enlèvement du fils de Paz Vega, la compagne du policier Juan Diego Botto . L’histoire est l’adaptation d’un roman de Robert Wilson (le quatrième volume d’une série dans le style Robert Ludlum). Dans le film, seul le charisme du héros parvient à convaincre dans une narration sans réel intérêt…

Automata réalisé par Gabe Ibanez (découvert à La Semaine de la Critique de Cannes 2009 avec Hierro)

Dans un futur peut-être pas si éloigné, les conditions de vie sur Terre se sont bien dégradées avec quelques pluies acides sur la Cité où demeure à peine 1% de la population, cohabitant avec quelques robots. Comme dans la plupart des films sur la robotique, il y a au départ les célèbres principes d’Asimov: ici les robots ont été conçus selon deux protocoles : un robot ne peut pas nuire à une forme de vie humaine et un robot ne peut pas se modifier lui-même. Tout comme le film I Robot avec Will Smith, Eva de l’espagnol Kike Maillo (avec Daniel Brühl  et Marta Etura ) ou la série danoise Real Humans, on se doute que quelque chose d’imprévu va arriver avec les machines… Antonio Banderas est un agent d’assurance qui trouve le cas d’un robot qui se serait réparer tout seul : ‘une auto-réparation implique la notion de conscience’. Ici Antonio Banderas va être emmené dans le désert où des robots ont un projet… Il est question de Biokernel modifié (le système opérationnel des robots) qui va amener plusieurs interrogations métaphysiques. Par deux fois on entendra la phrase clé du roman de Michael Crichton Jurassic Park : ‘la vie finit toujours par trouver son chemin’ à propos des progrès de la science qui ne sont pas forcément un progrès pour l’Homme. Automata est un récit d’anticipation qui évoque la possible fin de l’humanité sur Terre.

L’altra Frontera réalisé par André Cruz Shiraiwa

On découvre des gens qui marchent péniblement sur des routes, c’est semble-t-il la guerre et il n’y a plus ni essence ni eau. Une mère et son petit garçon vont emmener avec eux une fillette. La destination est un refuge où ils espèrent être accueillis; il s’agit en fait d’un immense campement où chaque famille peut vivre dans un genre de mobil-home à condition de suivre les règles de cette nouvelle communauté, comme travailler à des tâches imposées. Dans cette vaste enceinte, tout est filmé et écouté pour un programme de téléréalité, et à l’intérieur on comprend vite les règles. Pour passer du niveau C au niveau A (plus de confort et l’espérance d’un visa pour une vie meilleure), il faudra faire tout ce qu’il faut pour gagner des points de popularité : être le plus fort, être la plus séductrice, protéger son secret, trahir… Le film est une énième critique de la téléréalité qui a des années de retard pour être pertinent, sauf avec un rebondissement surprise à la fin…

Musarañas réalisé par Juanfer Andrés et Esteban Roel (coproduit par Alex de la Iglésia)

Dans l’Espagne des années 50, deux sœurs imprégnées des principes de la religion vivent ensemble confinées dans le même appartement depuis trop longtemps, depuis la mort de leurs parents. L’ainée inquiète de l’avenir est couturière mais souffre d’une agoraphobie qui l’empêche de sortir de l’appartement, l’autre qui vient tout juste d’avoir 18 ans espère s’éloigner de son passé. Un jour un homme blessé tombe devant leur porte. Les deux sœurs vont s’en occuper de manière différente et vont devoir s’affronter… On y retrouve Macarena Gómez, extraordinaire, Nadia de Santiago, Hugo Silva et Luis Tosar et Carolina Bang.
Chaque année ou presque l’Espagne produit un film de genre qui fait date comme L’echine du Diable, Les autres, Le labyrinthe de Pan, L’orphelinat, Rec, Les yeux de Julia, Insensibles…, et cette année le grand film espagnol sera donc Musarañas . Le film, presque un huis-clos, commence par montrer différentes pièces d’un puzzle avant des les réunir dans un ensemble qui va devenir de plus en plus oppressant pour devenir sanglant. Un petit chef d’œuvre, qui a fait le tour des festivals, et dont on va reparler bientôt. Si un distributeur français est trouvé.

Pedro Almodovar dévoile le casting et des détails de Julieta

Posté par vincy, le 27 mars 2015

Pedro Almodovar s'apprête à tourner son 20e long métrage, Silencio, en mai. la sortie est prévue pour le premier semestre 2016, trois ans après sa comédie Les Amants passagers, son premier "échec" relatif en en 15 ans.

La presse espagnole a révélé le casting de son film: Emma Suarez, 50 ans, Prix Goya de la meilleure actrice en 1996, et Adriana Ugarte, 30 ans, très populaire depuis ses séries "El tiempo entre costuras" et "La senora", interpréteront Julieta, l'héroïne de ce drame "très sombre", à deux âges différents. Il explique de double choix ainsi dans El Pais: "Je n'aime pas tout ce travail excessif sur le maquillage pour rajeunir des acteurs vieillissants. Je préférais deux interprètes différents et ainsi jouer avec l'imagination du spectateur."

Silencio raconte l'histoire d'une femme depuis les années 80 jusqu'à aujourd'hui. Les deux comédiennes seront accompagnées de Inma Cuesta (Blancanieves), Nathalie Poza (Malas temporadas), Pilar Castro (Volver), Michelle Jenner (Isabelle de Castille dans la série de 39 épisodes éponyme), Blanca Parés (la série El secreto de Puento Viejo), Joaquín Notario (également au casting d'Isabelle de Castille, dans le rôle du Duc de Bragance), Daniel Grao (Les yeux de Julia), Rossy de Palma (Femmes au bord de la crise de nerf) et Dario Grandinetti (Les nouveaux sauvages, Parle avec elle).

Almodovar tournera ce film de "femmes" durant 3 mois en Galice, près de Séville (dans la Sierra de Huelva), dans les Pyrénées (du côté de l'Aragon) et à Madrid. Il explique que "les paysages sont comme une métaphore des personnages: les distances sont importantes". "Ce n'est peut-être pas le meilleur moment pour faire un films qui nécessite beaucoup de déplacements. Peut-être qu'il aurait mieux fallu faire un film de studio." Mais le cinéaste a cette histoire dans "le tiroir" depuis 2011 et depuis, elle n'a cessé de prospérer dans sa tête. Silence, il va tourner.

Cinespana 2014 : une 19e édition sous le signe du contraste et de la modernité

Posté par MpM, le 3 octobre 2014

cinespanaOn retrouve chaque année avec plaisir le festival Cinespana qui porte haut les couleurs d'un cinéma comptant parmi les plus intrigants et audacieux d'Europe.

Si, avec l'arrivée de la crise, on s'était inquiété pour la créativité espagnole forcément bridée par les restrictions budgétaires et les difficultés sociales où se retrouvait le pays, la production des deux dernières années nous avait quelque peu rassuré.

Certes, l'industrie cinématographique espagnole se porte mal (il y est de plus en plus difficile de faire un film), mais ses créateurs ont su tirer profit des contraintes économiques pour offrir un cinéma en toute liberté, souvent très ancré dans la réalité contemporaine, et soucieux de renouveler les codes et les cadres.

On en aura la démonstration (efficace) lors de cette 19e édition du Festival toulousain avec notamment la sélection en compétition du très remarqué La belle jeunesse de Jaime Rosales (un portrait sombre des conséquences de la crise qui mêle prises de vue en 16mm et images numériques prises sur le vif ) ou encore du formellement original 10 000 km de Carlos Marques-Marcet (principalement filmé à travers une webcam).

Le reste de la programmation réunit un panorama de films contemporains, une programmation jeune public, un cycle "Sexe, genre et identités", des apéro concerts, une section "Mémoire et politique", une séance consacrée au cinéma de genre, et plusieurs hommages.

Les festivaliers pourront ainsi assister à une Rencontre avec l'actrice Lola Dueñas, à un hommage à la danseuse de flamenco et actrice espagnole Carmen Amaya et une carte blanche thématique ("Cinéastes de l’exil : Madrid, Mexico, Paris") au réalisateur, acteur et critique Luis E. Pares.

Le cinéma espagnol, dans ce qu’il a de plus contrasté, entre innovation et patrimoine, modernité et continuité, posera donc une fois de plus ses valises à Toulouse pour dix jours de projections, rencontres et soirées forcément animées.

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19e édition du Festival Cinespana
Du 3 au 12 octobre 2014
Infos et programmation sur le site de la manifestation

Kinepolis étale son royaume aux Pays-Bas

Posté par vincy, le 23 juillet 2014

kinepolisLe groupe belge Kinepolis étend son empire. Début juin, le groupe avait repris deux multiplexes (18 écrans) Abaco Cinebox en Espagne (en liquidation judiciaire), à Alcobendas près de Madrid et à Alicante. Les deux sites avaient attiré plus de 900000 entrées en 2013. Le groupe belge disposait déjà de multiplexes à Grenade, Valence et Madrid.

Après lEspagne, mais aussi la Suisse (un multiplexe), la France (Lille-Lomme, Mulhouse, Nancy, Nîmes, Metz et Thionville), et la Pologne (Poznan) Kinépolis, qui dispose de 11 sites en Belgique, investit le royaume voisin, les Pays-Bas.

Le groupe vient d'acquérir neuf cinémas Wolff (1,6 million d'entrées au total, soit moins que le seul Kinepolis de Lomme en France), et deux projets en construction (Utrecht et Dordrecht). Kinepolis sera désormais présent dans d'importantes villes de province du pays, en plus d'une présence à Rotterdam. Le groupe espère plus que doubler la fréquentation dans ce réseau dans un pays pour l'instant dominé par un autre groupe français, EuroPalaces qui est présent 22 multiplexes, y compris à Amsterdam..

Avec ces récentes acquisitions, Kinepolis dispose désormais de 34 sites. L'an dernier, les 23 cinémas du groupe ont attiré  18 millions de spectateurs.