Elsa Martinelli (1935-2017), l’élégance à l’italienne

Posté par vincy, le 10 juillet 2017

Après la seconde guerre mondiale, lorsque le cinéma italien était à son apogée, il y avait Sophia, Gina, Claudia, Giuletta et Anna. Mais il y avait aussi Elsa. L'actrice et ancien mannequin Elsa Martinelli est morte samedi 8 juillet à l'âge de 82 ans. On se souvient de son élégance, de cette allure presque aristocratique, qui la rapprochait d'une Audrey Hepburn. Alors que les cinéastes italiens se délectaient d'actrice tragiques et voluptueuses (pour ne pas dire que les poitrines opulentes étaient tendance), Elsa Martinelli était fine, grande (1m76), séduisant davantage par son regard et sa voix.

Cette Toscane, née Elsa Tia le 30 janvier 1935, a été mariée à un conte avant de divorcer et de se remarier en 1968 à un photographe et designer célèbre, Willy Rizzo, décédé il y a quatre ans. Etrangement sa mort n'a pas été très évoquée en France malgré une filmographie envieuse. Sa première fois au cinéma n'est même pas créditée au générique. Elle joue dans Le rouge et le Noir de Claude Autant-Lara (1954).

Elle avait commencé à travailler à l'âge de 12 ans, dans une épicerie. A 16 ans, elle devient mannequin, remarquée alors qu'elle était serveuse. Son ambition la conduit à réseauter au maximum jusqu'à se faire repérée par une agence américaine et un magazine new yorkais. Elle tape dans l'oeil du couple de Kirk Douglas quand elle fait la couverture de Life magazine, et la star américaine la choisit pour être sa partenaire dans La rivière de nos amours, western d'André de Toth (1955). A partir de là sa carrière va décoller, des deux côtés de l'Atlantique. Elle obtient le rôle principal dans Donatella (1956), comédie de Mario Monicelli, qui lui vaut l'Ours d'argent de la meilleure actrice au Festival de Berlin. Elle y joue une jeune femme de la classe moyenne (pas vraiment supérieure) qui est confondue avec une dame de la haute-société. Un bon résumé de sa vie. De quoi être rapidement propulsée en haut de l'affiche, notamment de films populaires.


1962: Howard Hawks et Orson Welles

Si elle tourne peu avec les grands cinéastes italiens de l'époque, elle sera l'une des rares comédiennes à être courtisée par Hollywood. Elle donne la répliqué à Trevor Howard dans Manuela de Guy Hamilton (1957). Elle est formidable de sensibilité et de drôlerie dans Hatari! d'Howard Hawks (1962), où elle devient une "maman" de trois éléphanteaux tout en draguant un John Wayne inquiet de se faire piéger par ses charmes. Elle s'amuse avec Charlton Heston dans Le pigeon qui sauva Rome de Melville Shavelson (1962). Avec Jeanne Moreau et Romy Schneider, elle illumine Le procès d'Orson Welles (1962). En 1963, elle est des V.I.P.s de Hôtel international, avec Elizabeth Taylor et Richard Burton. Elle affronte un autre monstre sacré, Robert Mitchum, dans Massacre pour un fauve (1963). Ou encore dans L'agent américain de Giorgio Gentili, une comédie fantaisiste avec Cesar Romero et Dustin Hoffman (1968).

Jean Marais, Gérard Oury, Roger Vadim...

Elle joue aussi aux côtés d'Alberto Sordi dans Le miroir aux alouettes de Vittorio Dala (1959), Laurent Terzieff dans Les garçons de Mauro Bolognin, d'après une histoire de Pier Paolo Pasolini (1959), Mel Ferrer dans Et mourir de plaisir, de Roger Vadim (1960), Jean Marais et Bourvil dans Le capitan, d'André Hunebelle (1960), Mylène Demongeot dans L'inassouvie de Dino Risi (1960), Robert Hossein dans La menace de Gérard Oury, d'après un roman de Frédéric Dard (1961), Anna Karina et Michel Piccoli dans De l'amour de Jean Aurel (1964), Jean Seberg et Claude Rich dans Un milliard dans un billard de Nicolas Gessner (1965), Marcello Mastroianni dans La dixième victime d'Elio Petri (1965), Shirley MacLaine dans un segment de Sept fois femme de Vittorio De Sica (1967), Catherine Deneuve dans Manon 70 de Jean Aurel (1968)...

A partir de la fin des années 1960, de par ses choix trop éclectiques, sans être portée par les grands cinéastes italiens, le nouveau cinéma américain ou tout simplement les jeunes cinéastes émergents, sa carrière a moins d'allure. Les films sont moins intéressants. Les rôles moins intenses. Même si on peut-être intrigué par certains choix (Les chemins de Katmandou d'André Cayatte, avec Jane Burkin et Serge Gainsbourg ; un OSS 117 avec Edwige Feuillère ...). A partir de 1976, elle quitte progressivement le métier, après une série d'échecs. Elle revient par la télé ou en guests, sans réelle conviction, et sans vraiment capitaliser sur son aura. Ce qui explique sans doute pourquoi on a oublié sa grâce et son panache. Cette icône du style avait abandonné la lumière qu'elle captait si bien pour se consacrer à son nouveau métier: décoratrice d'intérieur.

Des femmes fantastiques sacrées par les Teddy Awards

Posté par vincy, le 18 février 2017

Le vendredi c'est Teddy à la Berlinale. Le Festival de Berlin est un senior plus ou moins vaillant de 67 ans. Un bon retraité allemand, daddy sur les bords. Les Teddy sont insolents de jeunesse du haut de leurs 31 ans d'existence, prêts à faire la fête toute la nuit sur des musiques tendances, ou s'amuser sur un France Gall des sixties, ou attendre Conchita sur scène. Au milieu d'élus politiques et de cinéastes et comédiens des différentes sélections, des "créatures" sublimes égayent la foule avec leurs perruques démesurées, leurs robes de princesse ou leurs tenues d'Halloween. Tout est normal. L'esprit de Cabaret sera le fil conducteur de cette cérémonie, qui n'est pas une remise de prix comme les autres.

Après tout on n'y remet que six prix en deux heures (très "timées"), si on compte le Teddy d'honneur pour la cinéaste Monika Treut, ouvertement féministe, lesbienne et femme cinéaste. Le show est aussi important. Tout, ou presque, en anglais. Mais attention, les prix LGBT n'ont rien d'un palmarès underground dépravé. "No sex tonight" (ou alors après la soirée dansante, dans les bars et boîtes de Berlin). "C'est presque tendance d'être homosexuel à Berlin" clame le Maître de Cérémonie. On veut bien le croire tant le nombre d'hétérosexuels dans la grande salles de la Haus der Berliner Festpiele, au cœur de Berlin Ouest, est faible. Les compteurs des applications de rencontre ont du exploser en géocalisant des centaines de LGBT à moins de 20 mètres. Mais ici, on n'a pas l'oeil rivé sur son téléphone. Habillés pour l'occasion ou casual, les invités sont de nature bienveillante, se mélangeant sans préjugés.

"Il y a plus d'énergie à vouloir nous rendre inégaux qu'à chercher à nous rendre égaux" - Wieland Speck, directeur de la section Panorama de la Berlinale

Ainsi, on passe de Zazie de Paris à un acrobate aux allures de jeune prince (torse nu), du ministre de la justice de Berlin interrogé par un présentateur télévisé qui aurait pu être dans une vidéo Bel-Ami à deux membres du jury, l'un originaire du Pakistan, l'autre de Turquie, rappelant les difficiles conditions de création, de liberté dans leurs pays (avec, notamment, un appel vibrant de tous les cinéastes turcs sélectionnés à Berlin pour que le Président Erdogan cesse sa politique liberticide). C'est ça les Teddy: un moment d'expression libre où on chante une ode à Marlène Dietrich, disparue il y a 25 ans, et on se prend un très beau discours d'une grande figure politique nationale qui égraine 24 crimes homophobes (comme 24 images par seconde) sur la planète l'an dernier. Un mix entre des fantasques frasques artistiques et des revendications sur le mariage pour tous (l'Allemagne est le dernier grand pays européen qui maintient les gays et lesbiennes dans l'inégalité des droits) et la reconnaissance et réhabilitation des victimes du Paragraphe 175, qui criminalisait l'homosexualité masculine, de 1871 à 1994 (quand même) et a permis aux Nazis de déporter 50 000 personnes.

Bon, évidemment, entre l'apéro avant, les cocktails après, entre une séance de maquillage by L'Oréal Paris (et une Tour Eiffel dorée en porte-clés comme cadeau) et l'organisation précise et parfaite, les Teddy sont avant tout l'occasion de décerner des récompenses. 6 prix ont ponctué la soirée.

Un palmarès où la transsexualité est reine

Le prix du public, appelé Harvey en hommage à Harvey Milk, a distingué le film britannique de Francis Lee, God's Own Country, qui dépeint une relation père-fils dans un milieu rural. Le fils endure sa routine et ne parvient à s'échapper d'elle que par des relations d'un soir avec des hommes et l'alcool qu'il boit au pub du coin. Le film a été présenté à Sundance le mois dernier.

Le Teddy du meilleur court-métrage est revenu à Min homosister (My Gay Sister) de la suédoise Lia Hietala, qui raconte l'histoire d'un jeune couple de lesbiennes à travers les yeux de la petite sœur de l'une d'entre elles.

Le Teddy du meilleur documentaire a été remis à Hui-chen Huang pour son film Ri Chang Dui Ha (Small Talk), portrait de Anu, garçon manqué depuis toujours, épouse et mère de deux enfants avant de tout plaquer et de se mettre en couple avec des femmes. C'est l'histoire vraie de la mère de la réalisatrice, qui a rappelé avec fierté, que Taïwan était depuis l'an dernier le premier pays asiatique à reconnaître l'union entre deux personnes de même sexe.

L'identité sexuelle a d'ailleurs fait l'unanimité dans ce palmarès. On devrait même parler de changement de sexe. Le jury, composé de directeurs de festivals internationaux qui font vivre les films LGBT de l'Ouganda au Japon en passant par la Turquie et la Macédoine, a récompensé deux films dont les héroïnes sont des transsexuels.

Ainsi le Prix spécial du jury a honoré le film de la japonaise Naoko Ogigami, Karera Ga Honki De Amu Toki Wa (Close-Knit), superbe mélo magnifiquement écrit, sensible et subtil, où une gamine abandonnée par sa mère incapable de gérer sa vie de femme et son rôle maternel, se réfugie chez son jeune oncle, qui vit avec un homme en phase de changement de sexe. Dans un Japon très conservateur, des mots mêmes de la cinéaste, le film apparaît comme un hymne à la tolérance et montre qu'une bonne mère est avant tout une personne responsable et affectueuse, même si celle-ci a un pénis sous la culotte et de sacrés bonnets pour maintenir des nouveaux seins.

Le Teddy Award a sacré le film en compétition de Sebastian Lelio, Una mujer fantastica. L'actrice Daniela Vega est venue elle-même chercher le petit ours (costaud). Elle incarne Marina, une jeune chanteuse transsexuelle, qui vient de perdre son compagnon. La famille de celui-ci entend la tenir à distance des funérailles et supprimer au plus vite tout ce qui avait pu les relier. Mais elle se bat pour obtenir son droit le plus élémentaire: dire adieu au défunt et pouvoir faire son travail de deuil. "La transphobie est ici terriblement palpable et banale, d'une facilité déconcertante, puisqu'elle s'adresse à un individu considéré comme fantomatique et sans consistance, puisque sans étiquette" écrivions-nous en début de festival. "Un film indispensable qui fait acte de pédagogie tout en racontant l'histoire éminemment universelle d'un combat pour le droit à l'égalité."

Ces deux prix montrent que le combat n'est pas terminé. Que les droits acquis ne sont pas garantis. Il y a encore des luttes à mener. La cérémonie des Teddy se termine alors avec le "Freedom" du récemment disparu George Michael. Liberté, c'est bien le maître mot de cette soirée.

Berlin 2017 : une compétition sous le signe des femmes, de la sphère intime et de l’engagement

Posté par MpM, le 17 février 2017

Si l'on a été quelque peu déçu de cette 67e Berlinale, et plus précisément de sa compétition, c'est que l'on attendait des œuvres fortes, à connotation éminemment politique, et si possible doublées de recherches formelles, et qu'en réalité, nous n'avons pas eu grand chose de tout ça. Dans les autres sections, oui. On a notamment vu deux films de Raoul Peck : The Young Karl Marx d'un côté, I am your negro de l'autre, un documentaire sur Podemos (Política, manual de instrucciones de Fernando León de Aranoa), un autre sur une ville minière extrêmement pauvre de Géorgie (City of The sun de Rati Oneli), le docu-fiction étonnant Casting JonBenet, le prometteur cinéaste Hu Jia (The Taste of Betel Nut) et le très beau mélo de Naoko Ogigami, Close-Knit (Karera ga honki de amu toki wa)... Sans oublier le splendide James Gray, The Lost City of Z, qui aurait mérité la compétition et le convenable film de Martin Provost, Sage femme avec Deneuve et Frot.

La sphère intime


Mais dans la course pour l'Ours d'or, on a surtout eu droit à des portraits de femmes, des relations pères-fils, des relations amoureuses qui se nouent ou au contraire explosent. La sphère intime était presque au cœur de tous les films, qu'il s'agisse des familles "subies", "choisies" ou "héritées". Dans Mr Long de Sabu, Spoor d'Agnezka Holland et L'autre côté de l'espoir d'Aki Kaurismaki les personnages se recomposent même une cellule familiale de bric et de broc avec des gens qu'ils apprécient. Dans Una mujer fantastica de Sebastian Lelio, au contraire, la famille est le symbole du repli sur soi et du refus de la différence.

Le couple


Réduite à sa forme élémentaire de couple sans enfants dans The party de Sally Potter, Wild mouse de Josef Hader ou Retour à Montauk de Volker Schlöndorff, la famille apparaît également comme une façade qui finit par exploser. D'ailleurs les histoires d'amour finissent bien mal dans la sélection de cette année, hormis dans On body and soul de Ildikó Enyedi. Chez Hong SangSoo, par exemple, la nostalgie et la mélancolie se mêlent lorsque l'héroïne de On the beach at night alone se sépare de son amant. Il y a du désenchantement et de la résignation dans l'air, et surtout un certain pessimisme. Ce n'est guère mieux du côté de Calin Peter Netzer (Ana mon amour ) ou de Django d'Etienne Comar.

Les femmes au top


Les femmes, on l'a déjà dit, étaient, elles, clairement au rendez-vous. On a déjà parlé de Félicité d'Alain Gomis, de Spoor d'Agnieszka Holland et de Una mujer fantastica de Sebastian Lelio, il faut donc ajouter On The beach at night alone, Joaquim de Marcelo Gomes, dans lequel une esclave en fuite prend la tête d'une véritable rébellion, et Colo de Teresa Villaverde où c'est à la femme qu'incombe la responsabilité de subvenir aux besoins de sa famille.

Il fallait aussi l'exception qui confirme la règle avec le terrifiant Retour à Montauk dans lequel les femmes attendent le bon plaisir du mâle (il a abandonné l'une à New York des années auparavant et y a envoyé l'autre, alors qu'il habite à Berlin), sont à son service (son assistante s'occupe de ses ourlets de pantalon) et ne sont pas capables de penser par elles-mêmes (le personnage dicte à sa compagne ce qu'elle doit lui dire). On passe sur la petite remarque antisémite déguisée en "humour", mais uniquement parce c'est un autre sujet.

Réfugiés et montée des nationalismes


Heureusement, la plupart des films avaient plus de choses à raconter que ce pensum ridicule, et certains tenaient même des sujets très actuels, à commencer par L'autre côté de l'espoir d'Aki Kaurismaki qui est le seul film à aborder frontalement la question des réfugiés d'une part et la montée des nationalismes de l'autre. On peut dire que c'est le film le plus engagé de la compétition, celui dont le propos politique est le plus évident et le plus facilement compréhensible. Il y est aussi beaucoup question de solidarité et d'entraide, toujours avec humour, toujours avec pudeur, parce ces choses-là vont trop de soi pour qu'on en parle vraiment.

Crise économique


Colo de Teresa Villaverde est lui-aussi un film politique, peut-être moins facile d'accès. On y observe les ravages de la crise économique au Portugal et la difficulté pour le pays de se redresser dans un tel climat d'austérité. Enfin, quelques thématiques plus profondes que le délitement de la famille étaient aussi abordées, parfois au milieu d'autres choses, dans des œuvres comme La mujer fantastica (transsexualisme), Beuys d'Andres Veies (l'art comme acte politique) ou Spoor (la protection animale).

Discours égalitaire


On retiendra plus spécifiquement deux autres films : Joaquim et son discours égalitaire (à la fois égalité entre les peuples et entre les hommes, quelles que soient leurs origines sociales), bien que la révolte annoncée au départ soit totalement escamotée du récit et que le manifeste politique passe plus par le terrible portrait du Brésil du XVIIIe siècle que par des théories ou des idées précises.

Portrait au vitriol


Et enfin le film d'animation chinois, Have a nice day de Liu Jian, portrait au vitriol d'une société chinoise qui marche sur la tête. Un "accident" de chirurgie esthétique sur une jeune femme provoque ainsi une suite de catastrophes et de drames qui servent de prétexte pour révéler les rêves et les espoirs de chacun : se marier pour l'un, s'installer à la campagne pour une autre, financer ses inventions pour un troisième... Des rêves si simples, si modestes qu'ils en sont presque tristes, et donnent à voir mieux que de longs discours l'échec du miracle économique chinois.

On a connu Berlin plus engagé, plus résolument militant aussi. Et dans une certaine mesure, on peut se réjouir qu'il n'y ait plus besoin de traiter un sujet "lourd" (social, politique ou historique) pour avoir les honneurs de la compétition. Mais pour ce qui est de nous donner des nouvelles du monde, la sélection 2017 est largement en retrait par rapport à celle de 2016.

Berlin 2017: Catherine Deneuve et Catherine Frot, des femmes pas si sages

Posté par vincy, le 15 février 2017

deneuve berlinale 2017 © vincy thomasA l'applaudimètre, ça ne fait aucun doute. Les festivaliers berlinois, lors de la projection officielle de Sage Femme (hors-compétition de cette 67e Berlinale, mais avec les honneurs du tapis rouge du Berlinale Palast), la Deneuve l'emporte largement sur la Frot. Au seul nom de Deneuve, avant la projection, le public s'est levé comme un seul homme pour une ovation. Les deux "cathoches" les plus populaires du cinéma français (mais pas dans la même catégorie côté aura internationale et cinéphilique) sont à l'affiche de cette comédie dramatique de Martin Provost.

Vivre libre

Le film a ce qu'il faut de bons moments, de répliques un peu vachardes et d'émotion manipulée pour toucher un public assez large. Bien sûr, c'est la présence de ce deux stars françaises qui a sans doute conduit à une sélection officielle de ce film mineur à la prestigieuse Berlinale, ne nous illusionnons pas. Le scénario suit un parcours attendu mais mal maîtrisé vers la fin. La mise en scène épuise ses audaces au premier tiers du récit.

Si l'histoire est plaisante, malgré ses sujets dramatiques (une maternité qui ferme, un cancer, des solitudes, n'en jetez plus), si certains dialogues sont drôles (le public allemand y réagissait avec joie), et si l'ensemble tend vers un discours anti-libéral économiquement mais ultra-libertaire individuellement, cela ne suffit pas à en faire autre chose qu'une œuvre populaire (ce qui n'est déjà pas si mal) sans réelle personnalité.

Deux comédiennes d'exception

Martin Provost s'essaie à la comédie-sociale-dramatique-réaliste (après des films d'époque) mais reste concentré sur ce qui l'intéresse depuis toujours, les femmes. Là, reconnaissons, qu'il est généreux. Avec deux actrices au tempérament si prononcé, aux personnalités (et au jeu) si différentes, et au charisme indéniable, il en profite largement.

Catherine Frot hérite d'un rôle en creux, très intérieur, presque ingrat si elle n'avait pas un si beau métier, et opère sa mue lentement. Terne, elle devient lumineuse avec talent et sans forcer.

Catherine Deneuve, à l'inverse, sans trop heureuse d'avoir un personnage aussi cyclothymique, des rires aux larmes, s'en donne à cœur joie avec cette Béatrice flambeuse, fumeuse, alcoolique, malade, seule, ayant brûlé la vie à ne vivre que le présent hors du réel.

Un voyage interrompu

Si les deux actrices semblent efficacement incarner ces deux femmes opposées avec une facilité déconcertante, c'est sans aucun doute grâce à leur expérience et leur savoir-faire. Personne ne gagne un match où les deux camps jouent leur très bon niveau, sans aller au-delà.

Ce qu'on retiendra surtout de Sage femme, c'est leur duo. L'alchimie douce qui s'incruste dans cette relation tendue par un passé commun compliqué. Le réalisateur n'a pas résisté à l'idée de les rendre complices et dépendantes l'une de l'autre, s'offrant même un baiser tendre et amical ou un massage apaisant entre "Yolande" et "Belle de jour". Hélas, Martin Provost ne va jamais plus loin et reste en surface dans cette liaison étrange et mystérieuse, comme s'il avait peur de vouloir embarquer deux immenses comédiennes hors des sentiers battus, leur ouvrant de nouveaux horizons.

C'est d'autant plus regrettable qu'on a le sentiment qu'elles étaient prêtent à aller beaucoup plus loin dans ce voyage commun...

Berlin 2017: Les insoumis d’Aki Kaurismäki

Posté par vincy, le 14 février 2017

Deuxième volet de sa trilogie sur les ports et de l'immigration, après Le Havre, L'autre coté de l'espoir (The Other Side of Hope) signe le retour du plus singulier des cinéastes contemporains, Aki Kaurismäki. Le film est en compétition à la 67e Berlinale.

Dans le port d'Helsinki, un cargo livre du charbon, d'où sort un réfugié syrien, clandestin. Cette même nuit, un VRP qui vend des chemises fait sa valise, pose son alliance et ses clefs devant sa femme, en bigoudis, médusée et s'en va. On se doute bien que leur itinéraire va un jour se croiser...

Evidemment, le style du cinéaste finlandais n'a pas bougé d'un iota. Il se permet de mixer le burlesque et le drame, le conte tragique et une ironie cocasse, le désenchantement et l'espérance, le social et l'humain. Son film est un concentré d'humanisme brut où l'on rit, où l'on chante (du blues, comme une incantation), où l'on a aussi des abrutis de racistes qui ne sont pas tendres.

Mais ce ne serait pas juste de résumer cette œuvre bienveillante et touchante à ces quelques qualificatifs. Car, comme pour Le Havre, le film est profondément engagé. Il cherche à ouvrir les esprits. Mais il veut surtout montrer, sans être démonstratif, qu'il ne faut pas être résigné face aux montées de nationalisme, xénophobie, populisme et autres replis sur soi.

L'autre coté de l'espoir est un acte de résistance par la solidarité. Des gens s'entraident malgré les pourris (suprémacistes bêtes et méchants, bureaucrates aveugles, patrons voyous, ...). Ils contournent les lois, ne demandent rien en échange, font leur petit business entre eux, à l'écart du chaos du monde et des règles absurdes. L'humain reprend le dessus, avec une simplicité désarmante. Les anti-héros de Kaurismäki sont des insoumis à leur manière. Ils payent leurs impôts, cherchent à bien faire leur boulot, mais rechignent à devenir des salauds au service de puissants qui ont débranché leur cœur.

Avouons que ça fait un bien fou, même si le film est teinté d'une mélancolie tendre plus que l'émotion ne nous étreint. On peut trouver ça naïf. On peut admirer une fois de plus cette direction artistique vacillant entre nostalgie des fifties-sixties américaines et réalisme coloré d'une époque sans joie. Mais le talent du réalisateur est de nous rendre ces "losers" attachants comme jamais. Il se moque de l'époque, s'amuse avec nos travers, nous fait rire avec des dialogues gratinés, nous enchante avec son style à la Jacques Tati. Et pourtant il nous parle de la guerre en Syrie, de ces gens fuyant les guerres, traversant les frontières, seuls au monde, de la nécessité à rencontrer l'autre.

Alors oui, c'est une autre facette de l'espoir, celle des rêveurs. Et comme dans tous les rêves, le film se déroule selon un principe classique: le récit est attendu mais chaque séquence est inattendue. Aki Kaurismäki propose ainsi des scènes de la vie ordinaire qui ne se déroulent jamais comme le cinéma les imagine, comme le réel les construit. Non, chez lui, rien ne se passe vraiment comme prévu. C'est le plus malin qui domine le plus fort. C'est le plus fragile qui s'en sort. C'est toujours la bonté qui l'emporte sur l'égoïsme. C'est l'âme et les actes qui remplacent la morale et les lois.

Si on aime indiscutablement les mises en scène du réalisateur, on reconnaît qu'on succombe indéniablement à ses propos. Il y a quelque chose de Robin des bois dans son cinéma. Il pend les riches pour sauver les pauvres...

Berlin 2017: La splendeur et l’obsession selon James Gray

Posté par vincy, le 14 février 2017

On ignore pourquoi The Lost City of Z n'est pas en compétition à la Berlinale. Un manque de confiance des producteurs? Ou la volonté de Dieter Kosslick, le directeur du Festival, de ne pas écraser la concurrence avec cette œuvre épique et magnifique?

Changements de casting

Hors compétition, l'adaptation du livre de David Grann arrive enfin sur les écrans. Sept ans que le projet serpentait. En 2010, Brad Pitt confirmait qu'il allait s'embarquer dans cette aventure. Trois ans plus tard, sa société de production, Plan B, qui possède les droits d'adaptation, annonçait un changement d'acteur : Benedict Cumberbatch était désormais chargé d'incarner l'explorateur Percy Fawcett. La production se lance en fin en 2015, mais Cumberbatch n'est plus disponible, occupé à jouer les Doctor Strange. Charlie Hunnam le remplace.

Il est frappant de voir à quel point l'acteur ressemble à Brad Pitt dans ses premiers films (Et au milieu coule une rivière, Sept ans au Tibet). Même blondeur, même charme, même candeur, même fêlure.

A l'ombre des Maîtres

James Gray lui aussi a mis ses pas dans ceux de ses pairs. David Lean, Stanley Kubrick, John Huston... A chaque plan, sublimé par Darius Khondji (Fincher, Jeunet, Haneke, Allen, ...), un de leurs vieux films nous revient en mémoire. On ne boudera pas ce plaisir cinéphilique mais cela resterait un film à références plutôt qu'un film de référence.

Hors, si le cinéaste nous éblouit avec cette histoire qui mêle le portrait d'une caste anglaise, l'horreur de la première guerre mondiale et l'aventure exploratrice en terre inconnue, avec ce qu'il faut d'action, de périls mais aussi d'anthropologie et d'ouverture aux autres, c'est parce qu'il transcende d'autres confrères qui ont essayé ce genre de film. Citons Bob Rafelson avec Aux sources du Nil ou Roland Joffé avec son Mission. Plus proche de nous, on pourrait évoquer Martin Scorsese et son Silence, où une certaine pesanteur et surtout un discours unilatéral plutôt en faveur des Jésuites occidentaux nous conduisaient à avoir des réserves. James Gray a su bien mieux manier les séquences intimistes et d'autres plus contemplatives, la longue durée des multiples voyages et le sens du spectacle.

Vingt ans de quête

On se doit alors de trouver une autre filiation: le cinéaste britannique Hugh Hudson. Car avec Greystoke (1984) et Altamira (2016), plusieurs thèmes similaires (jusqu'aux débats houleux entre savants sur ces ethnies "primitives" qu'on déclassaient de l'échelle de la civilisation) se croisent dans The Lost City of Z. Là où Hudson échouait à chaque fois à flirter avec une grande œuvre faisant dialoguer la nature et l'Homme, les différences et les ressemblances, l'esprit de curiosité et le désir de conquête, James Gray y parvient.

Le spectateur pourra toujours se laisser envoûter par les décors somptueux, se laisser séduire par ce personnage hors-du-commun, prêt à tous les sacrifices pour atteindre son rêve, se laisser porter par ce récit sur vingt ans où la mort, l'amour et la vie s'entremêlent. The Lost City of Z est bien plus que cela.

Existentiel

L'obsession presque égoïste de Percy Fawcett, motivée par sa capacité à comprendre la jungle et à être humble devant ses habitants d'un autre temps, révèle à quel point un désir peut mener à une forme de folie qui faut mériter de vivre. Peu importe l'issue, c'est bien le parcours qui compte. Faire un film, peindre un tableau, composer une musique, écrire un livre suffit à rendre l'existence plus intense, et ce, même si le résultat n'est pas à la hauteur des attentes ou ne vaut aucune reconnaissance.

Le film est ainsi une glorification de l'ethnologie et de l'anthropologie, avec sa part de mystère et de mystique, où l'homme est seul face à lui-même, préférant risquer sa vie à avoir vu l'invisible plutôt que de se laisser vivre dans le confort du vécu. L'homme est pareil, partout, qu'il soit Indien ou Anglais, géographe ou soldat, pourri par les honneurs, les richesses ou sincère dans sa quête illuminatrice.

Jungle Fever

James Gray a du expurger de la violence pour des questions de classification américaine. Il a retiré du scénario les conséquences de la dernière expédition des Fawcett. Il nous laisse dans la brume tropicale de cette jungle (avec ce formidable plan de son épouse sortant de la Royal Geographical Society, par une serre, où les plantes rappellent la jungle).

Le cinéaste avait demandé à Francis Ford Coppola des conseils pour tourner dans la jungle (si le film se déroule entre la Bolivie et le Brésil, le tournage a eu lieu en Colombie): "N'y vas pas" lui a répondu le réalisateur d'Apocalypse Now, répétant ainsi le conseil que lui avait donné Roger Corman.

On ne peut-être qu'heureux de voir que Gray, comme son héros Fawcett, a désobéi. Sans doute poussé par un rêve obsessionnel et splendide qui le dépassait et dont il a su retranscrire toute la démesure. La cité d'or et de maïs est perdue, mais le réalisateur y a trouvé son plus joyau: l'inspiration.

Berlin 2017: tous les jurys au complet

Posté par vincy, le 9 février 2017

La Berlinale a plusieurs compétitions et donc plusieurs jury. Passage en revu à alors que le 67e Festival International du Film s'ouvre ce soir dans la capitale allemande.

Compétition
Autour de Paul Verhoeven, président du jury (ire notre actualité du 9 décembre dernier), on retrouve un panel varié et cosmopolite: la productrice tunisienne Dora Bouchoucha Fourati (Hedi fut deux fois primé l'an dernier), l'artiste islandais Olafur Eliasson (dont les installations ont envahi Versailles l'an dernier), l'actrice américaine Maggie Gyllenhaal (The Dark Knight, la série "The Deuce"), l'actrice allemande Julia Jentsch (Ours d'argent pour Sophie Scholl: les derniers jours), l'acteur et réalisateur mexicain Diego Luna (Y Tu Mama tambien, Rogue One: A Star Wars Story), le scénariste et réalisateur chinois Wang Quan'an (Le mariage de Tuya).

Meilleur premier film
Trois personnes décerneront ce prix qui couvre l'ensemble des premières œuvres de toutes les sélections; le réalisateur guatémaltèque Jayro Bustamante (Ixcanul), l'actrice française Clotilde Courau (Le ciel attendra, La môme) et l'auteur et réalisateur saoudien Mahmoud Sabbagh (Barakah Meets Barakah, Prix du jury œcuménique à Berlin l'an dernier).

Meilleur documentaire
Là aussi, il s'agit d'un jury de trois personnalités: la critique mexicaine et fondatrice du Morelia International Film Festival Daniela Michel, la documentariste américaine Laura Poitras (Citizenfour), le réalisateur et chef opérateur suisse d'origine irakienne Samir (Snow White).

Meilleur courts métrages
Le jury des Berlinale Shorts est composé de l'artiste et professeur allemand Christian Jankowski, de la conservatrice américaine du New York Metropolitan Museum of Art et web-influenceuse Kimberly Drew, du directeur artistique du festival du film de Santiago du Chili Carlos Nunez.

Sélection Generation: le réalisateur germano-hongrois Benjamin Cantu, la réalisatrice américaine Jennifer Reeder, le cinéaste et producteur chilien Roberto Doveris.
Sélection Generation Kplus: la programmatrice et productrice polonaise Aneta Ozorek, le cinéaste sud-coréen Yoon Ga-eun et la productrice allemande Fabian Gasmia

Berlin 2017: Les derniers ajouts à la sélection officielle

Posté par vincy, le 20 janvier 2017

Le 67e Festival du film de Berlin a complété sa compétition et ses séances spéciales, après deux séries de révélations le 15 décembre et le 10 janvier.

A la sélection officielle déjà connue s'ajoutent Final Portrait de Stanley Tucci, avec Geoffrey Rush, Armie Hammer, Clémence Poésy, Tony Shalhoub, James Faulkner et Sylvie Testud, Hao ju le (Have a Nice Day), film d'animation chinois de Liu Jian et Sage femme, de Martin Provost, avec Catherine Frot, Catherine Deneuve et Olivier Gourmet.

Les soirées de galas accueilleront aussi Maudie de Aisling Walsh, avec Sally Hawkins et Ethan Hawke et The Lost City of Z de James Gray, avec Charlie Hunnam, Sienna Miller, Robert Pattinson et Tom Holland.

Competition 2017
Ana, mon amour de Calin Peter Netzer
Bamui haebyun-eoseo honja (On the Beach at Night Alone) de Hong Sangsoo
Beuys d'Andres Veiel - documentaire
Colo de Teresa Villaverde
The Dinner d'Oren Moverman (USA)
Django de Etienne Comar - premier film (ouverture)
Félicité d'Alain Gomis
Hao ji le (Have a Nice Day) de Liu Jian - animation
Helle Nächte (Bright Nights) de Thomas Arslan
Joaquim de Marcelo Gomes
Mr. Long de Sabu
The Party de Sally Potter
Pokot (Spoor) d'Agnieszka Holland
Return to Montauk de Volker Schlöndorff
Teströl és lélekröl (On Body and Soul) de Ildiko Enyedi
Toivon tuolla puolen (The Other Side of Hope) de Aki Kaurismäki
Una mujer fantástica (A Fantastic Woman) de Sebastián Lelio
Wilde Maus (Wild Mouse) de Josef Hader - premier film

Hors-compétition 2017
El bar (The Bar) de Álex de la Iglesia
Final Portrait bde Stanley Tucci (United Kingdom / France)
Logan de James Mangold
Sage femme (Midwife) de Martin Provost
T2 Trainspotting de Danny Boyle
Viceroy’s House de Gurinder Chadha

Berlinale Special 2017
Acht Stunden sind kein Tag (Eight Hours Don't Make A Day) dey Rainer Werner Fassbinder (1972) – série TV
the bomb de Kevin Ford, Smriti Keshari, Eric Schlosse - film expérimental
Es war einmal in Deutschland... (Bye Bye Germany) de Sam Garbarski
In Zeiten des abnehmenden Lichts (In Times of Fading Light) de Matti Geschonneck
La libertad del diablo (Devil's Freedom) de Everardo González - Documentaire
La Reina de España (The Queen of Spain) de Fernando Trueba
Le jeune Karl Marx (The Young Karl Marx) de Raoul Peck
The Lost City of Z de James Gray
Masaryk (A Prominent Patient) de Julius Sevcik
Maudie de Aisling Walsh
Nema-ye nazdik (Close Up) de Abbas Kiarostami
The Trial: The State of Russia vs Oleg Sentsov d'Askold Kurov - documentaire
Últimos días en La Habana (Last Days in Havana) de Fernando Pérez

Berlinale Special Series
4 Blocks de Marvin Kren
Below The Surface de Kasper Barfoed
Black Spot de Mathieu Missoffe, Thierry Poiraud, Julien Despaux
Der gleiche Himmel (The Same Sky) - de Paula Milne et Oliver Hirschbiegel
Patriot – de Steve Conrad

Berlin 2017: Danny Boyle, James Mangold, Alex de la Iglesia, Hong Sangsoo, Volker Schlöndorff s’ajoutent à la sélection officielle

Posté par vincy, le 10 janvier 2017

En plus des 10 films déjà révélés il y a près d'un mois (lire notre actualité du 15 décembre 2016) qui comprenait entre autres les nouveaux films de Alain Gomis, Sally Potter, Agnieszka Holland, Aki Kaurismäki et Raoul Peck, et du film d'ouverture en compétition (Django d'Etienne Comar), la 67e Berlinale (9-19 février), dont le jury sera présidé par Paul Verhoeven, a ajouté 12 films, dont la moitié en compétition, à sa Sélection officielle.

Compétition:
Bamui haebyun-eoseo honja (On the Beach at Night Alone) de Hong Sangsoo (Corée du sud), avec Kim Minhee, Seo Younghwa
El Bar (The Bar) d'Alex de la Iglesia (Espagne), avec Blanca Suárez, Mario Casas
Helle Nächte (Bright Nights) de Thomas Arslan (Allemagne) avec Georg Friedrich, Tristan Göbel
Joaquim de Marcelo Gomes (Brésil), avec Julio Machado, Isabél Zuaa
Mr Long de Sabu (Japon), avec Chen Chang, Sho Aoyagi
Retour à Montauk de Volker Schlöndorff (Allemagne), avec Stellan Skarsgård, Nina Hoss, Susanne Wolff, Niels Arestrup

Hors compétition:
Logan de James Mangold (USA), avec Hugh Jackman, Patrick Stewart
T2 Trainspotting de Danny Boyle (Royaume Uni), avec Ewan McGregor, Robert Carlyle, Jonny Lee Miller
Viceroy’s House de Gurinder Chadha (Royaume Uni/Inde), avec Hugh Bonneville, Gillian Anderson

Séances spéciales:
Es war einmal in Deutschland... (Bye Bye Germany) de Sam Garbarski (Allemagne), avec Moritz Bleibtreu, Antje Traue, Mark Ivanir
In Zeiten des abnehmenden Lichts (In Times of Fading Light) de Matti Geschonneck (Allemagne), avec Bruno Ganz, Hildegard Schmahl
Masaryk (A Prominent Patient) de Julius Sevcík (Rép. Tchèque), avec Karel Roden, Hanns Zischler

Berlin 2017: déjà 10 films de la compétition révélés

Posté par vincy, le 15 décembre 2016

La 67e Berlinale (9-19 février) a commencé la révélation de ses sélections avec 10 films en compétition, parmi lesquels les nouveaux films de Teresa Villaverde, Alain Gomis, Sally Potter, Agnieszka Holland et Aki Kaursimäki. A cela s'ajoutent trois films hors compétition. Le jury est présidé cette année par Paul Verhoeven.

Competition

  • A teströl és a lélekröl (On Body and Soul) de Ildiko Enyedi (Hongrie), avec Géza Morcsányi, Alexandra Borbély, Zoltán Schneider
  • Ana, mon amour de C?lin Peter Netzer (Roumanie), avec Mircea Postelnicu, Diana Cavallioti, Carmen T?nase, Adrian Titieni, Vlad Ivanov
  • Beuys de  Andres Veiel (Allemagne), documentaire
  • Colo de Teresa Villaverde (Portugal), avec João Pedro Vaz, Alice Albergaria Borges, Beatriz Batarda, Clara Jost
  • The Dinner d'Oren Moverman (USA), avec Richard Gere, Laura Linney, Steve Coogan, Rebecca Hall, Chloë Sevigny
  • Félicité de Alain Gomis (France), avec Véro Tshanda Beya, Gaetan Claudia, Papi Mpaka
  • The Party de Sally Potter (Royaume Uni), avec Patricia Clarkson, Bruno Ganz, Cherry Jones, Emily Mortimer, Cillian Murphy, Kristin Scott Thomas, Timothy Spall
  • Pokot (Spoor) de Agnieszka Holland (Pologne), avec Agnieszka Mandat, Wiktor Zborowski, Miroslav Krobot, Jakub Giersza?, Patricia Volny, Borys Szyc
  • Toivon tuolla puolen (The Other Side of Hope) de Aki Kaurismäki (Finlande), avec Sakari Kuosmanen, Sherwan Haji (photo)
  • Una Mujer Fantástica de Sebastián Lelio (Chili), avec Daniela Vega, Francisco Reyes, Luis Gnecco, Aline Küppenheim, Amparo Noguera

Berlinale Special

  • La Reina de España (The Queen of Spain) de Fernando Trueba (Espagne), avec Penélope Cruz, Antonio Resines, Chino Darín, Cary Elwes, Mandy Patinkin, Neus Asensi, Ana Belén
  • Le jeune Karl Marx (The Young Karl Marx) de Raoul Peck (France), avec August Diehl, Stefan Konarske, Vicky Krieps, Hannah Steele, Olivier Gourmet
  • Últimos días en La Habana (Last Days in Havana) de Fernando Pérez (Cuba), avec Jorge Martínez, Patricio Wood, Gabriela Ramos