Jean-Pierre Jeunet se lance à son tour dans la 3D

Posté par vincy, le 18 novembre 2011

Jean-Pierre Jeunet revient derrière la caméra. Il a annoncé aujourd'hui dans Le Film Français qu'il réaliserait l'adaptation du roman L'extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet, de Reif Larsen. Le titre du film ne devrait pas être celui du livre, selon le magazine. Le scénario a été écrit avec son collaborateur habituel, Guillaume Laurant. Le film sera produit par Epithète, Tapioca, la société de Jeunet, et Gaumont.

Dans son entretien au Film français, Jeunet raconte :"Pour l'anecdote, quand j'ai contacté l'auteur, Reif Larsen (dont il s'agit du premier livre, ndlr), il m'a dit qu'il avait cinq réalisateurs à qui il pensait pour un film : David Fincher, Tim Burton, Wes Anderson, Michel Gondry et moi-même. Et j'étais le premier à le contacter. Depuis, nous n'avons plus cessé de travailler ensemble. (...) C'est une belle rencontre. En plus,  le bouquin est réputé à peu près inadaptable."

Dès janvier, Jeunet avouait avoir été conquis. Sur son blog, il écrivait que "L’extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet (en Anglais The selected works of T.S.Spivet) est un livre magnifique de Reif Larsen dont je suis en train d’acheter les droits. Plutôt que de mal en parler, je vous invite à visiter le site extraordinaire de ce livre extraordinaire : www.tsspivet.com. J’ai rencontré Reif Larsen il y a deux semaines à New York et ai eu l’impression de découvrir un frère jumeau juste vingt huit ans plus jeune que moi. Il m’a dit: « Quand j’ai vu Amélie, j’ai eu l’impression que quelqu’un avait gratté au fond de mon crâne »…"

Le cinéaste explique comment il a été séduit par ce livre. "Quant à moi, j’ai été conquis dés la sixième ligne du livre: "Le téléphone a sonné un après-midi du mois d’août, alors que ma soeur Gracie et moi étions sur la véranda en train d’éplucher le maïs doux dont les grands seaux en fer-blanc. Les seaux étaient criblés de petites marques de crocs qui dataient du printemps dernier, quand Merveilleux, notre chien de ranch, avait fait une dépression et s’était mit à manger du métal.""

T.S. Spivet sera ainsi son premier film en 3D et sera tourné en anglais."J'ai écrit T.S.Spivet en le concevant en 3D. Je vais l'utiliser sans sur-découper comme le font beaucoup de films, mais de manière contemplative et narrative. Un peu comme les effets spéciaux pour Amélie qui servaient l'aspect poétique et narratif du film. Je veux prendre le contre-pied de ce qu'on voit habituellement."

L'histoire est celle d'un pré-ado surdoué, dessinant tout ce qu'il voit,. En apprenant qu'il gagne un prix, il s'aventurera à traverser seul les USA pour aller recevoir sa récompense. Jeunet a commencé les repérages au Canada. Il restera à trouver le casting, qui devrait être américain.

Le livre est paru en France en avril 2010 chez NIL, et en format poche en juin dernier.

Hormis sa publicité pour Chanel n°5, Jeunet n'a rien tourné depuis Micmacs à tire-larigot, sorti en 2009, et relatif échec pour le cinéaste habitué aux succès.

La 3D ne séduit pas les spectateurs français

Posté par vincy, le 4 octobre 2011

Voilà un échantillon bien plus représentatif que certains sondages politiques. Pour connaître l'avis du public sur le cinéma en relief, UP3D et Le Film Français ont interrogé 11 867 personnes, âgées de 15 à 64 ans, en pleine fête du cinéma.

Le résultat est conforme à ce que l'on pressentait : le 3D, c'est beaucoup de bruit, quelques euros de plus, et pour pas grand chose.

73% des spectateurs n'ont pas eu le choix entre un film 2D et un film 3D. une offre imposée qui laisse perplexe d'autant que 80% aurait préféré le voir en 2D. La 3D est plus chère, les lunettes sont sources d'inconfort, les images trop sombres, cela peut donner la migraine. Les raisons ne manquent pas et montrent qu'elles atteignent un élément essentiel : le plaisir de voir un film.

Les lunettes sont réellement un handicap. Seulement 14% des spectateurs oublient qu'ils en portent. La conséquence logique est qu'à peine 20 % du public est satisfait de la projection 3D, et un tiers ne l'est pas du tout! Majoritairement, les spectateurs n'apprécient pas la qualité de la 3D.

Aussi, on comprend que 46% des spectateurs ne trouvent aucun intérêt à la 3D, 27% y voient peu d'intérêts, soit les 3/4 du public qui ne sont pas séduits par le procédés.

Cela va inciter les producteurs à réfléchir : manque de relief, manque de luminosité, pas assez d'effets jaillissants. Et en plus on nous fait payer plus cher. 83% des spectateurs trouvent le surcoût lié à l'usage de lunettes 3D injustifié. Même avec une place à moins de 5 euros, seulement un quart des spectateurs trouveraient justifier le surcoût. Au de là de 11 euros (le tarif plein autrement dit) ils sont 8% à accepter de payer sans rechigner

Tout cela incitera sans doute à convertir moins de films en 3D, à changer le modèle économique des lunettes, à stimuler la créativité des cinéatses. La 2D a encore de beaux jours devant elle, d'autant que les films 3D n'ont pas si bien marché ces derniers mois. En dehors de quelques gros blockbusters, l'impact a même été contre-productif : les spectateurs allaient voir le film dans des salles 2D, pourtant moins nombreuses. La demande n'a pas rejoint l'offre.

C'est au film d'apporter une véritable valeur ajoutée, et il reste indispensable que la 3D reste un bonus exceptionnel, et justifié artistiquement (comme pour Avatar).

Cannes a refusé Une séparation

Posté par vincy, le 30 août 2011

Dans une interview au Film Français, Alexandre Mallet-Guy, cofondateur de Memento Films, distributeur du film iranien d'Asghar Farhadi Une séparation, révèle que le Festival de Cannes n'avait pas sélectionné le film, qui lui avait été proposé.

Le distributeur se rappelle ainsi de sa première projection : "Dès qu'un premier montage a été terminé, il me l'a de suite montré. J'ai pris de suite les droits France, puis les droits monde avant la présentation berlinoise à la société Dreamlab. J'ai vu le film en décembre, en même temps que la sélectionneuse de Berlin. En janvier, Cannes l'a refusé pour la compétition. Et à Un certain regard, il ne pouvait avoir sa place garantie" explique-t-il.

Le film obtiendra finalement l'Ours d'or à Berlin (amplement mérité) et séduira 850 000 français cet été (un record pour un film iranien, et l'un des meilleurs box office pour un film asiatique depuis 10 ans en France.

Memento, qui avait déjà distribué le film de Farhadi A propos d'Elly en 2009, produira le prochain film du cinéaste. "Nous serons présents en production déléguée, sur le nouveau film d'Asghar Farhadi, un long-métrage 100 % français, qui sera tourné à Paris en langue française avec Tahar Rahim. Les premières prises de vue sont prévues au printemps prochain avec un budget d'environ 4 M€" annonce M. Mallet-Guy.

Une séparation sortira le 8 novembre en DVD et Blu-Ray. Memento prévoit de mettre en place 40 000 unités. Un coffret avec les cinq films du réalisateur est prévu pour 2012.

Les Trophées du Film Français font un triomphe à L’Arnacoeur

Posté par vincy, le 4 février 2011

Trophée de la première oeuvre, Trophée du public TF1, 2e Duo révélation cinéma, 3e film français le plus populaire, L'Arnacoeur a clairement dominé le palmarès des Trophées du Film Français (le magazine des professionnels de la profession). En réunissant 31% des votes pour le Trophée du public, loin devant Les petits mouchoirs (13%), il a su séduire le public (3,8 millions d'entrées) et se rappeler à leurs bons souvenirs. Cette comédie se paie même le luxe de multiples nominations aux César.

Guillaume Canet peut se consoler : 3e pour le Trophée de la personnalité de l'année, Trophée du film français le plus populaire;, 2e pour le Trophée des trophées. Cela compense sa quasi-absence des prochains César.

Trophée de la personnalité de l'année : Laetitia Gonzales et Yaël Fogiel (Les films du poisson), productrices de Tournée et de L'arbre

Trophée des trophées : Harry Potter et les reliques de la mort 1 (5,9 millions de spectateurs)

Trophée du film français : Les petits mouchoirs (5,3 millions de spectateurs)

Trophée de la première oeuvre : L'Arnacoeur (3,8 millions de spectateurs)

Trophée de l'oeuvre européenne : Le voyage extraordinaire de Samy (1,3 million de spectateurs)

Trophée du public TF1 : L'Arnacoeur (31% des 3 000 votes)

Trophée duo cinéma : Des Hommes et des Dieux (Xavier Beauvois réalisateur, Why Not productions)

Trophée duo révélation cinéma : Le nom des gens (Michel Leclerc réalisateur, Karé et Delante Films)

Trophée de l'exploitant : Antoine Cabot, directeur de l'UGC Cité-Ciné Les Halles à Paris (3,16 entrées en 2010, voir aussi actualité du 18 février 2009)

Cannes 2010 – la phrase du jour : Jean-Claude Van Damme

Posté par vincy, le 16 mai 2010

Je ne sais pas si mon ami François-Pier Pélinard Lambert (rédacteur en chef adjoint du Film Français) l'a retranscris mot pour mot, mais les quelques réponses de l'inimitable Jean-Claude Van Damme sont à la hauteur de la réputation du comédien belge. Il revient ainsi sur le film présenté il y a deux ans à Cannes, JCVD. En toute humilité, tel quel : "Quand tu commences à faire de bons films, c'est un boulversement intérieur. Tu perds ta protection et tu deviens quelqu'un d'autre. Quand le tournage est terminé, tu te sens nu."

On a hâte de voir ça en 3D...

Alice au pays des merveilles dans la tourmente

Posté par vincy, le 22 février 2010

alice au pays des merveillesLe prochain film de Tim Burton, Alice au pays des merveilles, l'un des blockbusters les plus attendus de l'année, fait l'objet d'un boycott qui a commencé sa propagation aux Pays-Bas. Ecran Noir aurait pu vous en parler alors, mais nous ne sommes pas là pour répéter les communiqués de presse et les dépêches "officielles". Nous avons bien fait d'attendre puisqu'en une semaine, le problème est devenu international, et donc plus sérieux.

Dans un premier temps, le producteur et distributeur du film, Walt Disney,  annonce qu'il va bousculer, là où il peut, c'est-à-dire pas en France par exemple, la chronologie des fenêtres de diffusion du film : le DVD sortira trois mois après sa sortie en salles, au lieu de quatre voire six dans certains pays.

Les Américains comprennent. Les Néerlandais annoncent très vite un boycott. Les réseaux Pathé, Minerva, Wolff et Jogchems (quatre cinémas sur cinq à peu près à eux tous) menacent en effet de ne pas projeter une seule copie du film, considérant, avec une certaine mauvaise foi, que cela leur enlève des spectateurs potentiels. Mauvaise foi car un blockbuster de cette trempe va faire l'essentiel de ses entrées dans le premier mois d'exploitation, vite chassé par les blockbusters du printemps (Iron Man 2 pour commencer). Mais les propriétaires des circuits pensent qu'en annonçant une sortie DVD/VOD aussi rapide, cela découragera certains spectateurs de se déplacer. On nous dit la même chose du piratage alors que les entrées en salles sont en hausse dans toute l'Europe depuis un an. La peur est mauvaise conseillère.

Et puis voilà que les britanniques s'y mettent. Ce lundi 22 février, en soirée, Odeon, le plus gros réseau de cinéma anglais a décidé de suivre le mouvement de ses confrères (Cineworld et Vue avaient déjà annoncé leur refus de jouer le jeu de Disney).

Or, le succès d'un film, notamment une imposante production comme celle-ci, dépend de son nombre de copies et de sa diffusion à travers un territoire. La Grande Bretagne n'est pas les Pays-Bas, puisqu'il s'agit d'un des cinq plus gros marchés étrangers pour les studios américains. Et Disney a réellement besoin d'un énorme hit après des résultats en 2009 un peu contrastés (quelques gros hits, pas mal de flops).

La tendance est un raccourcissement du délai à trois mois, notamment aux USA. Les Européens veulent faire d'Alice un précédent qui décourage les studios américains dans cette spirale temporelle où les films ont de moins en moins de temps pour s'installer.

Dans une interview au Film Français, le directeur de Disney France, Jean-François Camilleri, confirme la stratégie de son groupe : "La question de la chronologie est au centre des préoccupations du nouveau président du studio. L'idée est d'analyser la nouvelle façon de consommer les programmes, et de réagir le plus vite possible. On réfélchit beaucoup à la VOD, au téléchargement définitif."

Malgré les maladresses sémantiques,  il constate que les usages changent et qu'il faut s'y adapter. On ne lui donne pas tort.

Alice sort en France le 23 mars.

Jacques Audiard, Trophée de la personnalité de l’année

Posté par vincy, le 2 février 2010

Le Film Français a remis ses 17e Trophées annuels. Ils récompensent les champions du box office mais aussi, après vote du jury, des équipes et des personnalités de l'audiovisuel. Enfin les lecteurs du magazine professionnel élisent la personnalité de l'année, tous secteurs et métiers confondus.

Cette année, le Grand prix du jury du Festival de Cannes et favori des César, Jacques Audiard, l'a emporté. Depuis mai, Un prophète a conquis professionnels, public (1,2 millions de spectateurs), critiques. le film a très bien démarré au Royaume Uni et il vient d'être cité à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. Il devance Stéphane Célérier (Mars distribution) et Marie-Christine Desandré (exploitante de salles de cinéma).

Sinon on retrouve dans la liste le Trophée des trophées (Avatar), le Trophée du Film français (Le petit Nicolas), le Trophée du premier film (Coco) et le Trophée de l'oeuvre européenne (Slumdog Millionaire).

Les jurys ont élu Mario Tommasini pour le Trophée de l'exploitant (Pathé et Gaumont à Rouen), préféré à Sylvain Pichon (Méliès Saint-Etienne) et Guillaume Dufour (MK2 Bibliothèque).

Philippe Lioret et Christophe Rossignon ont reçu le Trophée du duo cinéma (Welcome) et Riad Sattouf et Anne-Dominique Toussaint le Trophée du duo révélation (Les beaux gosses).

Le nombre d’or : 70 000

Posté par vincy, le 15 mai 2009

Combien coûte une soirée à Cannes ? Antoine Dray, producteur des plages Majestic 62 et du Chacha, révèle dans Le Film Français que les soirées seront moins fastueuses cette année. On passe ainsi d'événements dimensionnés pour 1 000 invités à des événements prévus pour 400 à 600 invités. La guerre des cartons aura-t-elle lieu? En tout cas, pour 400 à 600 invités, il faut compter 70 000 euros !

La journée de la jupe à l’épreuve des salles

Posté par vincy, le 23 mars 2009

la journee de la jupe2,2 millions de téléspectateurs vendredi - un chiffre extraordinaire pour la chaîne franco-allemande, soit 9,6% de part d'audience - ont regardé Isabelle Adjani dans La journée de la jupe. C'était davantage que le programme de Laurent Ruquier sur France 2.  Pourtant Arte a cessé toutes les rediffusions, sans prévénir, mais aussi la possibilité de rattraper le film sur la plate-forme de vidéo ARTE+7.

La chaîne s'explique : "Les rediffusions et la disponibilité du film sur ARTE+7 prévues ont été annulées au dernier moment, et nous prions les téléspectateurs de nous en excuser.
Suite au succès de la première diffusion sur l'antenne d'ARTE de "La Journée de la Jupe", la chaîne a, en concertation avec les producteurs et exploitants de salle, décidé de différer ces rediffusions (date non encore déterminée pour l'instant).
Nous incitons le public à découvrir ce film en salles à partir de mercredi 25 mars 2009, ou en DVD en septembre 2009."

En effet, il est évident que le film ne fera jamais ce score en salles. Mais la multi-diffusion risquait tout simplement de cannibaliser ses recettes dans les cinémas. D'autant que le distributeur Rezo Films a rencontré des difficultés pour trouver plus de cinquante salles pour le diffuser. Dans un entretien au Film Français, le réalisateur Jean-Paul Lilienfeld ne cache pas sa colère : "on a essayé de monter cette histoire au cinéma mais on nous disait non, trop sensible, trop touchy." Arte a accepté le projet en quelques jours. Et maintenant les exploitants voient d'un mauvais oeil qu'un film bouleverse la chronologie des fenêtres. Le fait d'être diffusé à la télévision avant de passer au cinéma n'est pourtant pas une première. De Chéreau à Honoré, leurs récents films ont eu le droit à des avant-premières sur le petit écran.

Mais les exploitants montrent ainsi les failles d'un système : trop de sorties, des films français formatés (il suffit de voir le triomphe de Coco) et des habitudes de consommation culturelle en pleine mutation.

Les Ch’tis, film le plus rentable de l’année

Posté par vincy, le 28 février 2009

Sans surprise, avec un budget moyen (11 millions d'euros), Bienvenue chez les Ch'tis a été le film le plus rentable dans les cinémas français. Boon aurait récolté 26 millions d'euros pour lui seul...

C'est une autre comédie "folklorique" française qui suit sur le podium. Avec 120 000 entrées, un petit distributeur, et un budget de 94 000 euros , Mariage chez les Bodin's n'a eu besoin que de ses avant-premières pour rentrer dans ses fras. Médaille de bronze, pour la Palme d'or, Entre les murs.

Aucune tendance ne se dégage. Tous les genres subissent de bonnes ou de mauvaises fortunes.

Environ 25 films français ont eu un taux d'amortissement supérieur à 24%, ce qui serait le seuil de rentabilité minimal selon Le Film français. On retrouve des films aussi divers que Vilaine ou Il y a longtemps que je t'aime, Disco ou Le crime est notre affaire, Louise-Michel ou Un conte de Noël. Des documentaires comme ceux de Depardon ou de Varda ont aussi rentabilisé leurs investissements.

Parmi les gros échecs, on retiendra Faubourg 36, Secret défense, Seuls two, Les femmes de l'ombre, Sans arme ni haine ni violence, Les randonneurs à Saint-Tropez, Inju ou la bête de l'ombre, JCVD... Et surtout L'emmerdeur : 225 000 entrées pour 22 millions d'euros de budget.