Cannes 2019: Les quatre grands films de John Carpenter (Carrosse d’or)

Posté par kristofy, le 15 mai 2019

John Carpenter. Son nom de prince des ténèbres est déjà légendaire, car il évoque un assaut de souvenirs de films qui ont vraiment marqué l'antre de la folie de notre mémoire de vampires de cinéma.

« En France, je suis un auteur. En Angleterre, je suis un réalisateur de films. Et, aux Etats-Unis, je suis une sorte de clochard », John Carpenter.

C'est l'un des plus grands cinéastes, dont la longue filmographie se résume presque à une confrontation avec le Mal. La majorité de ses films est une exploration du fantastique et de la science-fiction. Son surnom de 'Big John' est d'ailleurs synonyme à la fois de respect et d'admiration, il a connu des grands succès, mais aussi quelques échecs, où le temps a finalement joué en sa faveur : « Je ne changerais absolument rien à ma carrière. Je suis ravis des films que j’ai fait. Il y en a que j’aime moins, mais je peux les regarder en me disant : c’est pas si mal ! S'il y en a qui ne les aiment pas, qu’ils aillent se faire foutre. »

Entre lui et la France s'est nouée une relation un peu intime. Il a eu le plaisir de recevoir plusieurs fois des prix pour ses films au Festival international du film fantastique d’Avoriaz (qui a migré à Gérardmer) où il a remporté trois fois le Prix de la Critique : en 1979 pour Halloween, en 1980 pour Fog et en 1988 pour Prince des ténèbres.

Il a grandi avec les westerns de Sam Peckinpah, John Ford, et Howard Hawks (il y fait plusieurs références) mais il aime aussi La Bonne année de Claude Lelouch ! En 2019, c'est (enfin) Cannes qui le célèbre, à la Quinzaine des réalisateurs, avec un Carrosse d'or (succédant à Martin Scorsese).

En 1970 un Oscar du meilleur court-métrage est attribué au court The Resurrection of Broncho Billy réalisé par des étudiants de la fameuse école de cinéma USC (University of Southern California’s School of Cinematic Arts). John Carpenter en est le co-scénariste, le monteur, et le compositeur de musique. De son premier long-métrage en tant que réalisateur - Dark Star en 1974 - à son dernier film - The Ward en 2011-,  il y a plus d'une vingtaine de films (dont une poignées pour la télévision) où John Carpenter en est à la fois producteur, réalisateur, scénariste, monteur (parfois sous un pseudonyme), et compositeur. Et depuis sa contribution pour cet Oscar d'un court-métrage, avant que ne débute vraiment sa carrière professionnelle, il n'a jamais reçu la prestigieuse statuette dorée sur son nom. Il est grand temps que ses pairs et héritiers de cinéma rendent hommage à son cinéma, et c'est donc le cas via la SRF (Société des Réalisateurs de Films) et Cannes avec cet hommage à sa carrière.

Retour sur 4 films essentiels en particulier de la filmographie de John Carpenter :

- Assaut (Assault on Precinct 13), 1976 :
Le premier film de Carpenter Dark Star était une plaisante fantaisie spatiale. Ça n'a pas marqué l'époque, mais c'était tout de même précurseur : les images de déplacement du vaisseau à toute vitesse 'hyper-drive' ont été l'influence de la vitesse 'hyper-espace' du Star Wars de George Lucas, le co-scénariste de Dark Star, Dan O'Bannon, en a d'ailleurs repris plusieurs éléments pour le scénario de Alien de Ridley Scott. En fait John Carpenter veut retrouver une structure de western, genre tombé en désuétude mais qu'il adore. Il va d'ailleurs faire référence au Rio Bravo de Howard Hawks au travers d'un polar urbain un peu violent et assez novateur : Assaut. Carpenter est à la fois réalisateur, scénariste, monteur, et compositeur de la musique.

Un commissariat où il ne reste qu'une poignée de policiers pour cause de déménagement reçoit en transit, pour une nuit, un criminel. Mais un furieux gang va attaquer... Le détenu dangereux est blanc et le valeureux policier est noir (ce qui à l'époque est assez subversif). Ils vont devoir s'allier pour se défendre contre cet assaut. Le film est devenu une référence incontournable du film d'action. Second film pour John Carpenter, mais le premier qui va compter, le succès est relatif et prendra du temps sauf en Angleterre où il triomphe, la carrière de Carpenter est lancée.

- Halloween, la nuit des masques (Halloween), 1978 :
Suite à Assaut, il y a l'idée faire quelque chose de très différent avec un tueur qui poignarde une babysitter. L'histoire sera simple mais diablement efficace. Un soir d'Halloween, le petit garçon Michael Myers de 6 ans tue sa sœur à coups de couteau. Il est alors interné en hôpital psychiatrique, dont il s'échappe à l'âge de 21 ans, le jour d'Halloween. Avec un masque et un couteau, il va assassiner de nouveau en s'attaquant à des lycéennes. L'une d'elle va essayer de ne pas se faire tuer (et c'est la révélation de jeune actrice Jamie Lee Curtis).

Le succès est tellement énorme (325 000 $ de budget, 46 millions $ de recettes de l'époque soit l'équivalent de 180M$ aujourd'hui) que ça en devient un des films les plus rentables, et même le début d'une franchise aux multiples suites et remakes. John Carpenter est sur un tremplin pour faire ce qu'il veut ensuite. Halloween avec son iconique tueur masqué et sa musique angoissante (de Carpenter) est devenu un film d'horreur culte.

- The Thing, 1982 :
En 1979 John Carpenter avait réalisé pour la télévision Le roman d'Elvis, un biopic sur Elvis Presley (donc bien avant la mode des biopics musicaux qui nous arrive en ce moment, parmi lesquels Rocketman cette année à Cannes) avec  l'acteur Kurt Russell dont la carrière sera alors vraiment lancée. Kurt Russell deviendra le héros fétiche de Carpenter qui le caste par la suite quatre autres fois :  New-York 1997 en 1981 et sa suite Los Angeles 2013 en 1996, Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin en 1986 et surtout The Thing, îson premier film de studio, avec Ennio Morricone à la bande musicale. Ici John Carpenter se lance dans l'adaptation d'un de ses films préférés La Chose d'un autre monde de 1951 (en noir et blanc) de Howard Hawks et Christian Nyby, il trouve là matière à faire un grand film de science-fiction.

Dans le froid de l'Antarctique, une station de recherche avec quelques scientifiques américains découvrent que des collègues norvégiens ont trouvé quelque chose mais qu'ils sont tous morts, sauf un chien. Ils vont découvrir eux aussi cette chose qui va les tuer un par un... The Thing est l'un des plus grands films de John Carpenter mais à l'époque cela va devenir sa plus grande désillusion : ça sera une déception commerciale, car juste avant il y avait eu la sortie triomphale du bienveillant E.T. de Steven Spielberg. Le public de l'époque ne voulait pas voir une forme de vie extraterrestre exterminatrice des humains. The Thing, avec sa célèbre dernière séquence où il faut deviner qui est contaminé ou pas, a su gagner son public plus tard au fil des années jusqu'à devenir un classique.

- Christine, 1983 :
Suite à l'accueil décevant de The Thing, le studio producteur retire à John Carpenter la réalisation d'un film adapté d'un roman de Stephen King avec un enfant poursuivis pour ses dons : Charlie (Firestarter) sera mis en image par Mark L. Lester avec comme héroïne justement la petite gamine de E.T. Drew Barrymore. Mais ça n'a pas suffit pour faire un succès.

Les romans de Stephen King sont à cette époque presque tous transposés au cinéma (Carrie, Shining, Dead Zone...) et ça semble naturel que John Carpenter soit parmi les cinéastes destinés à l'adapter,. Il fera alors un film d'après un autre de ses thrillers : Christine. Un jeune lycéen plutôt solitaire et peu sûr de lui achète une vieille voiture, une Plymouth Fury rouge en mauvais état. Il va la réparer (et elle va se réparer elle-même aussi). Entre la voiture et lui se développe une relation spéciale, lui prend de l'assurance et drague une fille, mais il se pourrait que cette voiture prénommée Christine, par jalousie, tue les gens qui approche de trop près son conducteur...

Le livre n'est pas le plus passionnant de Stephen King, mais John Carpenter a su ici le mettre un image de belle manière en élevant une histoire de série B au niveau d'un (grand) film d'auteur, renouant avec le style des mélos et des drames des années 1950-1960. Avec Christine, le réalisateur montre son de talent au service d'une commande d'un grand studio de cinéma (et n'oublions pas encore une fois cette BOF splendide). Il signera ensuite, avec un même sens de qualité le très beau Starman en 1984 ou Les Aventures d'un homme invisible en 1992. Prouvant une fois de plus que l'humain et le fantastique font bon ménage.

Il connaît divers échecs commerciaux avec ses films suivants, mais le John Carpenter plus iconoclaste et imprégné de western se retrouve par exemple dans Vampires en 1998 et Ghost of Mars en 2001. Après deux participations à la série de téléfilms Masters of horror, et symboliquement 10 ans après son épique Ghost of Mars, Carpenter a repris la caméra en 2011 pour The Ward avec Amber Heard dans un hôpital avec un esprit maléfique.

John Carpenter ne tourne plus de films mais il continue de faire la musique: il a d'ailleurs composé celle du Halloween de David Gordon Green, le 11ème film de la saga. L'empreinte de John Carpenter dans le cinéma est telle que plusieurs de ses films font l'objet de suite, préquelle, remake : c'est le cas de Assaut, Halloween, The Fog, The Thing.

Cannes 2019: une nouvelle récompense et un prix qui évolue

Posté par vincy, le 14 mai 2019

Pour cette 72e édition, le Festival de Cannes s'enrichit d'un nouveau prix et voit un de ses prix historiques évoluer.

Tout d'abord, un Prix des cinémas art et essai, en partenariat avec le Festival de Cannes, qui sera décerné à l’un des films de la Sélection Officielle (Compétition, Un certain regard,...) par un jury composé exclusivement d'exploitants, révélé aujourd'hui:

Isabelle Gibbal-Hardy (Grand Action à Paris), présidente du jury, sera entourée de Marc Van Maele (ABC de Toulouse), Matthias Elwardt (les cinémas Zeise d'Ottensen en Allemagne), Mario Fortin (président de l'Association québécoise des cinémas d'art et d'essai, les cinémas Beaubien) et Mira Staleva (Dom na Kinoto à Sofia).

Créé par l’Afcae (Association française des cinémas d'art et essai), qui remet déjà un prix à la Quinzaine des réalisateurs, et la Cicae (Confédération internationale des cinémas d'art et d'essai), ce prix engagera les salles art et essai à programmer le film lauréat.

Les deux organisateurs précisent que cet engagement "est une décision de principe qui ne préjuge pas du nombre de semaines ou de séances attribuées au film, ni s'il sera programmé en sortie nationale ou en continuation."

Le prix CST, lui, n'est pas vraiment nouveau puisqu'il est remis depuis 1951 par la Commission supérieure technique. A une époque il était intégré au palmarès officiel, lors de la remise des prix du jury de la compétition. En 2003, et jusqu'à l'an dernier, il s'était renommé Prix Vulcain de l'artiste-technicien.

Il fait peau neuve et change de nom puisqu'il devient le Prix CST de l’artiste-technicien, qui peut ainsi récompenser un directeur de la photographie, un chef décorateur, un costumier, un monteur, etc... "pour la qualité de sa contribution à la création d’un film de la compétition officielle du Festival de Cannes". L'an dernier, Shin Joom-hee, directeur artistique de Burning avait été récompensé.

Le prix CST de l’artiste-technicien sera remis cette année par un jury composé de Christine Beauchemin-Flot (directrice du cinéma Le Sélect à Antony), Patrick Bézier (président d'Audiens Care), Pierre-William Glenn (directeur de la photographie, réalisateur et président d’honneur de la CST), Gérard Krawczyk (cinéaste), Élisabeth Perez (productrice) et François Ray (chef opérateur, jeune diplômé de La Fémis).

L’annonce du lauréat au palmarès officiel sera de nouveau proclamée en clôture du Festival de Cannes.

Cannes 2019: Les 18 documentaires dans la course à l’Œil d’or

Posté par vincy, le 10 mai 2019

L’Œil d’or 2019, prix du meilleur documentaire toutes sélections confondues au Festival de Cannes, sera remis le 25 mai. 18 documentaires seront départagés par un jury présidé par Yolande Zauberman (M), entourée de Romane Bohringer, Eric Caravaca, Ross McElwee et Ivàn Giroud.

- 5B de Dan Krauss, USA  (séance spéciale)
- Cinecittà - I mestieri del cinema de Bernardo Bertolucci : no end travelling de Mario Sesti, Italie (Cannes Classics)
- La cordillère des songes de Patricio Guzmán, France/Chili  (séance spéciale)
- Demonic de Pia Borg, Australie  (Semaine de la critique, courts métrages)
- Diego Maradona d’Asif Kapadia, Royaume Uni  (hors compétition)
- Être vivant et le savoir d’Alain Cavalier, France (séance spéciale) - photo
- For Sama de Waad Al Kateab et Edward Watts, Syrie/Royaume-Uni  (séance spéciale)
- Forman vs. Forman d’Helena T?eštíková et Jakub Hejna, République tchèque/France (Cannes Classics)
- Le grand saut de Vanessa Dumont et Nicolas Davenel, France  (courts métrages)
- Haut les filles de François Armanet, France  (Cinéma de la Plage)
- La glace en feu de Leila Conners, USA  (séance spéciale)
- Invisível Herói (Invisible Hero) de Cristèle Alves Meira, Portugal/France  (Semaine de la critique, courts métrages)
- Making Waves: The Art of Cinematic Sound de Midge Costin, États-Unis (Cannes Classics)
- On va tout péter de Lech Kowalski, France  (Quinzaine des réalisateurs)
- La passion d'Anna Magnani d’Enrico Cerasuolo, Italie/France  (Cannes Classics)
- Que sea ley de Juan Solanas, Argentine  (séance spéciale)
- Les silences de Johnny de Pierre-William Glenn, France  (Cannes Classics)
- Tenzo de Katsuya Tomita, Japon  (Semaine de la critique, courts métrages).

L'an dernier, l'Œil d’or avait été attribué au film d'animation Samouni Road de Stefano Savona (Semaine de la critique).

BIFFF 2019 : Corbeau d’or pour Little Monsters, avec Lupita Nyong’o

Posté par kristofy, le 22 avril 2019

Durant une douzaine de jours, le Bruxelles International Fantastic Film Festival est devenu le Brussels Insane Fuckin' Film Festival, soit une 37e édition du BIFFF qui a présenté un large panorama des productions fantastiques du moment. Avec près d'une centaine de films; dont 10 avant premières mondiales, 11 avant premières internationales et 10 avant premières européennes; c'était le rendez-vous pour découvrir ou revoir autant les plus gros films comme Iron Sky 2 de Timo Vuorensolat avec Udo Kier (qui a reçu un Hommage du festival) en leur présence, Take Point de Kim Byung-woo, venu aussi, SuperLopez en compagnie de Javier Ruiz CalderaHellboy de Neil Marshall, Bodies at rest de Renny Harlin,  Chasing the dragon avec Donnie Yen et Andy Lau, des films catastrophes nordiques, le phénomène One cut of the dead, et même The Beach Bum de Harmony Korine...

Le BIFFF c'est beaucoup d'avant-premières mais aussi plusieurs jurys pour différentes sélections. Pour la compétition internationale le jury présidé par Steve Johnson (célèbre artisan des effets-spéciaux), accompagné des réalisateurs Na Hong-jin et Christian Alvart, les acteurs Yoann Blanc et Darko Peric, s'est concentré sur 9 films: leur tâche se résuma à départager les favoris du public qui étaient en fait les mêmes pour eux aussi avec un film prévisible en haut du podium. Les meilleurs films étaient Little Monsters de Abe Forsythe d'abord et The Pool de Ping Lumprapleng, suivis en challenger de poids par Freaks de Adam B. Stein & Zach Lipovsky et Extra Ordinary de Mike Ahern & Enda Loughman, et c'est logiquement ce que reflète le palmarès. Little Monsters reçoit et c'est mérité le Corbeau d'or, Freaks est Corbeau d'argent, The Pool a une mention spéciale du jury et le Prix de la Critique, et le phénomène One cut of the dead qui nous arrive en salles ce mercredi 24 avril est Prix du Public.

Compétition internationale
- Corbeau d’Or, Grand Prix: Little Monsters de Abe Forsythe (Australie)
- Corbeau d’Argent ex aequo: Freaks de Adam B. Stein & Zach Lipovsky (Etats-Unis)
- Corbeau d’Argent ex aequo: Extra Ordinary de Mike Ahern & Enda Loughman (Irlande)
Mention spéciale de Steve Johnson, président du jury : The Pool de Ping Lumprapleng (Thaïlande)

Le palmarès des autres sections
Prix du public: One cut of the dead de  Shin’ichirô Ueda (Japon)
- Méliès d’Argent: I'm back de Luca Miniero (Italie)
- Prix Thriller: Door Lock de Kwon Lee (Corée du Sud) + mention spéciale: Brother's Nest de Clayton Jacobson (Australie)
- Prix du 7e Parallèle: Werewolf by Adrian Panek (Allemagne) + mention spéciale: Cities of Last Things de Wi Ding Ho (Taïwan)
- Prix de la Critique: The Pool de Ping Lumprapleng (Thaïlande)

C'est donc Little Monsters de de Abe Forsythe qui s'est imposé comme le favori, le film représente une sorte de 'feel-good black comedy' avec des zombies dans un parc pour enfants et en vedette Lupita Nyong'o. L'histoire est aussi simple que drôle : Alexander England est un trentenaire qui se dispute avec sa fiancée. De nouveau seul il échoue sur le canapé de sa soeur qui a un petit garçon. Lui qui était plutôt irresponsable et sans travail est forcé de découvrir enfin le monde des adultes et des familles à travers son petit neveu de 5 ans qui a des allergies alimentaires. Mais surtout il rencontre sa jolie maîtresse d'école, incarnée par Lupita Nyong'o. La classe de maternelle organise une sortie dans un parc pour enfants avec des animaux ; il s'improvise accompagnateur, prêt à endurer le cauchemar d'une quinzaine de gamins, pour séduire l'institutrice. Le cauchemar sera tout autre : le parc se retrouve envahi par une centaine de zombies !  L'institutrice va s'efforcer le plus longtemps possible de faire croire au enfants que tout cela n'est qu'un jeu pour ne pas les traumatiser: mais en plus des zombies, il y a en plus des gros mots, du sang, des armes... Little Monsters est irrésistible en terme de d'humour (un peu façon Shaun of the dead) tout en respectant les codes du genre zombies (qui sont lents comme ceux de George Romero, en plus des gens dévorés...), ponctué de références pour les geeks (avec des jeux-vidéo, Dark Vador...), etdes chansons qui font partie de l'histoire (au ukélélé 'Shake it off' de Taylor Swift pour distraire les enfants des zombies qui essaient de rentrer dans leur abri, 'Sweet Caroline' de Neil Diamond en guise de déclaration d'amour), et bien sûr une possible romance avec des quiproquos. Bref, tous les ingrédients sont rassemblés pour un film très efficace, spectaculaire et drôle.

Le film compte avec la présence de la star Lupita Nyong'o qui avait reçu l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle pour Twelve Years a Slave et à l'affiche des gros succès Black Panther de Ryan Coogler et Us de Jordan Peele, à noter que ici c'est la première fois qu'elle est le personnage principal d'un film pour un rôle qui n'était pas prédestiné à une femme noire.

Little Monsters avait été d'abord découvert par le festival de Sundance fin janvier. Aux Etats-Unis la sortie est prévue pour une combinaison de salles de cinéma et d'une diffusion via la plateforme de streaming Hulu). Pour une sortie en France reste à croiser les doigts...

Prix Ecrans Canadiens 2019: Une colonie conquiert le palmarès

Posté par vincy, le 1 avril 2019

Le cinéma québécois a fait une razzia sur les "Oscars" canadiens, faute de concurrence anglophone. La remise des prix des Ecrans Canadiens a surtout vu triompher un premier film, Une colonie, réalisé par une femme (un tiers des films nommés était l'œuvre d'une réalisatrice). Le film récolte les trophées du meilleur film, du meilleur premier film et de la meilleur actrice. L'autre grand vainqueur est La grande noirceur qui repart avec cinq prix. Le reste est assez éclaté même si Firecrackers, Anthropocène et Dans la brume récoltent chacun deux prix.

Film: Une colonie de Geneviève Dulude-de Celles
Ecran d'or (champion du box office): 1991
Réalisation; Jasmin Mozaffari (Firecrackers)
Premier film: Une colonie
Documentaire: Anthropocène: une époque humaine
Actrice principale: Emilie Bierre (Une colonie)
Acteur principal: Théodore Pellerin (Chien de garde)
Second-rôle féminin: Sarah Gordon (La grande noirceur)
Second-rôle masculin: Richard Clarkin (The Drawer Boy)
Scénario original: Charlotte a du fun
Adaptation: Stockholm
Musique: Alaska B (Through Black Spruce)
Chanson: "Trials" (The Grizzlies)
Image: La grande noirceur
Image documentaire: Anthropocène: une époque humaine
Montage: Firecrackers
Montage documentaire : La part du diable
Direction artistique: La grande noirceur
Costumes: La grande noirceur
Maquillages: Dans la brume
Effets Visuels: Dans la brume
Son: The Hummingbird project
Montage sonore: La grande noirceur
Court métrage: Fauve
Court métrage documentaire: My Dead Dad's Porno Tapes
Court métrage d'animation: Animal Behaviour

John Carpenter recevra le Carrosse d’or 2019

Posté par vincy, le 28 mars 2019

Un cinéaste culte et hors-norme recevra le Carrosse d'or cette année au Festival de Cannes en ouverture de la 51e Quinzaine des réalisateurs. John Carpenter, réalisateur de Christine, Le village des damnés, Halloween, The Fog, Starman, Le Prince des ténèbres, L'antre de la folie, The Thing, ou encore New York 1997, sera le 4e cinéaste américain à recevoir cet honneur, après Clint Eastwood, Jim Jarmusch et Martin Scorsese.

"Chacun des vos films exalte le plaisir contagieux de la mise en scène, où le travail sur l’espace, le hors-champ, le visible et l’invisible est toujours renouvelé, régénéré, afin de mieux redéfinir la peur" explique la lettre du conseil d'administration de la Société des réalisateurs de films, qui décerne cette récompense. "Une peur qui n’oublie jamais de convoquer les émotions de personnages et d’acteurs désormais iconiques  (...) Votre clairvoyance de vigie nous paraît encore plus essentielle à un moment où le consumérisme et les dérives politiques ont rejoint l’acmé terrible que vous dénonciez déjà dans They Live ou Los Angeles 2013. Et tandis que vos magnifiques bandes-son continuent d’inspirer la scène électronique française, nous souhaiterions nous aussi, en tant que cinéastes, réaffirmer notre amour pour votre travail à travers cet hommage si cher à nos cœurs. Et vous remercier ainsi pour l’humour féroce, la puissance plastique, l’imaginaire délirant, la lucidité inouïe de vos films."

Cinéaste de la paranoïa, de la peur, de l'enfermement et de la classe moyenne (contre les élites), trois fois récompensé à Avoriaz (ancêtre de Gérardmer), snobés par les grands prix, il a à son actif de nombreux films extrêmement rentabilisés malgré des coûts de production souvent dignes d'un film indépendant. En France, ses plus gros succès sont New York 1997, Christine, Fog et Les aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin.

Acteur, producteur, compositeur, scénariste, John Carpenter succède à Werner Herzog.


Asian Film Awards 2019: quatre films cannois récompensés

Posté par vincy, le 17 mars 2019

Une affaire de famille a triomphé aux Asian Film Awards cette nuit à Hong Kong, dans un match qui opposaient les cinémas japonais, chinois et coréen. Le film de Hirokazu Kore-eda, Palme d'or l'an dernier à Cannes, est reparti avec le convoité prix du meilleur film, en plus de celui de la meilleure musique. C'est la première fois que le cinéaste remporte ce prix. Un seul autre Japonais avait été sacré depuis la création de la cérémonie en 2006 (Kiyoshi Kurosawa en 2008). C'est aussi la première fois depuis 2011 qu'un film non produit par la Chine est couronné.

Autre cinéaste en compétition à Cannes l'an dernier, le sud-coréen Lee Chang-dong a remporté le prix de la mise en scène pour Burning pour la troisième fois de sa carrière. Le film était favori avec 8 nominations, en plus d'un prix pour l'ensemble de la carrière du cinéaste. Les Asian Film Awards ont aussi distingué la Kazakh Samal Yeslyamova pour son rôle dans Ayka. Elle avait été récompensé à Cannes avec un prix d'interprétation féminine. Cannes a aussi dominé dans la catégorie scénario avec Les éternels de Jia Zhangke.

Sinon, le japonais Koji Yakusho a reçu le prix du meilleur acteur (The Blood of Wolves), en plus d'un prix d'excellence pour l'ensemble de sa carrière. Le chinois Zhang Yu a obtenu le prix du meilleur second-rôle masculin (Dying to Survive) et la hong-kongaise Kara Wai le prix du meilleur second-rôle féminin (Tracey), où elle incarne l'épouse d'une femme transsexuelle. Le cinéma de Chine continentale et d'Hong Kong a d'ailleurs numériquement remporté la partie avec un prix du Meilleur nouveau réalisateur à  Oliver Chan pour Still Human, celui du Meilleur premier film pour le blockbuster Operation Red Sea de Johnny Huang (également primé comme film le plus populaire de l'année), les prix de la meilleure image, du meilleur son, des meilleurs décors et des meilleurs costumes pour Shadow de Zhang Yimou et le prix des meilleurs effets visuels (Project Gutenberg).

Le japonais Tsukamoto Shinya a réussi à obtenir le prix du meilleur montage avec Killing. Les AFA ont aussi consacré deux stars de la K Pop, Kim Jaejoong (Prix nouvelle génération) et Park Seo-joon (Prix du meilleur Espoir).

Le premier long de Joséphine Mackerras plébiscité par le jury du festival SXSW

Posté par vincy, le 16 mars 2019

Pour son premier long métrage, la Française Joséphine Mackerras a remporté le gros lot au festival South by Southwest (SXSW) d'Austin (Texas) avec le Grand prix du jury dans la catégorie fiction. Alice a aussi récolté le prix du meilleur premier film réalisé par une femme.

Présenté en avant-première mondiale dans le festival de plus en plus hype de la capitale texane, le film a été produit (à travers sa société OnEarth productions), réalisé et écrit par Joséphine Mackerras. Le casting est composé d'Emilie Piponnier, Benjamin Bourgois, Martin Swabey, Chloe Boreham, Christophe Favre, David Coburn, Philippe de Monts, Rébecca Finet, Juliette Tresanini, Nicolas Buchoux et Robert Burns.

Alice, une épouse et mère de famille aussi parfaite qu'heureuse, voit sa vie chamboulée quand elle apprend que son mari a une vie secrète, peuplée de prostituée, qui la quitte en partant avec l'héritage de sa mère. Elle se retrouve sans un sou et avec leur jeune fils à charge. En voulant se battre pour ne pas sombrer, elle découvre le monde de son mari et se découvre elle-même, capable de devenir une travailleuse du sexe pour survivre...

Joséphine Mackerras a réalisé plusieurs courts métrage dont Diva (2007), L'enfance perdue (2008) et Prière (2010). Alice a été réalisé avec un très petit budget.

Julie Andrews recevra un Lion d’or d’honneur à Venise

Posté par vincy, le 9 mars 2019

La 76e Mostra de Venise (28 août - 7 septembre) décernera un Lion d'or d'honneur à l'actrice Julie Andrews, 83 ans, l’ensemble de sa carrière qui a débuté en 1949 - il y a 70 ans donc - avec un programme de la BBC.

"Je suis très honorée de recevoir le Lion d’or, a déclaré l’actrice. La Mostra de Venise est depuis longtemps considérée comme l’un des festivals les plus importants et je remercie la Biennale pour la reconnaissance de mon travail. Je suis impatiente d’arrivée dans cette ville magnifique pour cette occasion si spéciale" a déclaré la comédienne.

Lauréate d'un Golden Globe et d'un Oscar pour Mary Poppins en 1965, et d'un autre Golden Globe pour Victor Victoria en 1983, récompensée par un Disney Legends en 1991 pour sa contribution à la magie de Disney, elle a aussi été nommée à l'Oscar de la meilleure actrice pour La mélodie du bonheur et pour Victor Victoria, et sept fois aux Golden Globes (Millie, Star !, Darling Lili, The Julie Andrews Hour, Elle, That's Life! et Duo pour une soliste). Comédienne sur les planches de Boradway, elle a aussi reçu trois nominations aux Tony Awards (My Fair Lady, Camelot, Victor Victoria).

Parmi ses autres distinctions, soulignons ses trois Grammy Awards (dont un pour l'ensemble de sa carrière), un Bafta de la meilleure actrice, deux Emmy Awards, un prix pour l'ensemble de sa carrière des Screen Actors Guild Awards. Elle a son étoile à Hollywood depuis 1979.

Pour Alberto Barbera, le président du Festival, "le succès de son premier film hollywoodien, Mary Poppins, lui a donné son statut de star, qui s'est confirmé par la suite avec un autre trésor du cinéma, La mélodie du bonheur. Ces deux rôles la projettent dans l’Olympe de la célébrité internationale, faisant d’elle une figure iconique adorée de nombreuses générations de cinéphiles."

Mais il rappelle aussi que "Julie Andrews a elle-même contribué à éviter de rester enfermée dans le cinéma familial, en choisissant d’incarner des rôles dramatiques, ouvertement provocateurs ou tintés d’ironie. C’est le cas dans Les jeux de l'amour et de la guerre d’Arthur Hiller, ou dans les nombreux films dans lesquels elle a tourné sous la direction de son mari Blake Edwards. Le Lion d’or est la reconnaissance légitime d’une carrière extraordinaire qui a admirablement réussi à concilier succès populaire et ambitions artistiques sans jamais céder à la facilité."

Julie Andrews a en effet une jolie liste de cinéastes dans sa filmographie avec Le Rideau déchiré d'Alfred Hitchcock, Millie de George Roy Hill, Duo pour une soliste d'Andreï Kontchalovski, mais aussi deux films de Robert Wise (La Mélodie du bonheur et Star!). Evidemment sa collaboration avec Blake Edwards - 6 films ensemble - reste l'une des plus importantes contributions au cinéma américain tout en lui permettant de casser son image "Disney".

Ces 20 dernières années, Julie Andrews a surtout été au casting de comédies familiales (la série En coulisse avec Julie, sur Netflix) ou romantiques (Princesse malgré elle de Garry Marshall). Mais c'est sa voix qui a été avant tout sollicitée puisque l'actrice est Karathen dans Aquaman, la reine Lillian de Shrek et de Marlena Gru dans Moi moche et méchant, ou encore la narratrice de Il était une fois (Enchanted).

« Si Beale Street pouvait parler » et Barry Jenkins couronnés aux Indie Spirit Awards

Posté par vincy, le 24 février 2019

Relativement snobé par les Oscars, Barry Jenkins, sacré par les Oscars justement il y a deux ans avec Moonlight, a triomphé aux Independent Spirit Awards hier soir avec Si Beale Street pouvait parler, meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur second-rôle féminin. Ce n'est que justice pour l'un des plus beaux films, formellement, du cinéma américain cette année. Et cela confirme tout le talent du cinéaste. D'autant que les Spirit n'ont pas été avare avec le cinéma afro-américain puisque l'excellent Sorry to Bother You a remporté le prix du meilleur premier film.

D'autres œuvres ont remporté plusieurs récompenses, comme Suspiria et Can You Ever Forgive Me?. Roma a une fois de plus raflé le prix du meilleur film étranger.

Film: If Beale Street Could Talk
Réalisateur: Barry Jenkins, If Beale Street Could Talk
Prix Robert Altman: Suspiria
Premier film: Sorry to Bother You
Film internationalRoma (Mexique)
PhotographieSayombhu Mukdeeprom, Suspiria
Montage: Joe Bini, You Were Never Really Here
Scénario: Nicole Holofcener & Jeff Whitty, Can You Ever Forgive Me?
Meilleur premier scénario: Bo Burnham, Eighth Grade
Actrice: Glenn Close, The Wife
Acteur: Ethan Hawke, First Reformed
Second-rôle féminin: Regina King, If Beale Street Could Talk
Second-rôle masculinRichard E. Grant, Can You Ever Forgive Me?
Producteur: Shrihari Sathe
Documentaire: Won’t You Be My Neighbor?
Prix "Plus vrai que la fiction: Bing Liu, réalisateur de Minding the Gap
Prix Bonnie: Debra Granik
Prix John Cassavetes: En El Septimo Dia
Prix espoir (Someone to Watch): Alex Moratto, réalisateur de Sócrates