Sophie Marceau revient au théâtre

Posté par vincy, le 24 août 2011

Sophie Marceau sur scène, cela faisait 18 ans que ce n'était pas arrivé. Elle avait joué dans Eurydice, de Jean Anouilh, mis en scène par Georges Wilson, en 91. Elle avait d'ailleurs obtenu le Molière de la révélation théâtrale. Puis en 93, elle jouait aux côtés du fils de Georges Wilson, Lambert, dans une pièce de George Bernard Shaw, Pygmalion, mise en scène par Bernard Murat.

Cet automne, l'actrice préférée des français surprendra sans doute en jouant un texte d'Ingmar Bergman, Une histoire d'âme. A Paris, on pourra la voir au Théâtre du Rond-Point du 13 octobre au 19 novembre. Une tournée suivra, au Théâtre de Lorient (22-27 novembre), au Centre Dramatique National de Nice (30 novembre-7 décembre) et au Théâtre du Jeu de Paume à Aix-en-Provence (9-17 décembre).

Dans le journal du Théâtre de Lorient, l'actrice revient sur son amour du théâtre, de la danse et de ce texte de Bergman : "Quand j'ai lu Une histoire d'âme, j'ai eu l'impression qu'il y avait là dedans quelque chose qui m'échappais, que je n'arrivais pas à saisir, en me disant que cela devait venir de moi. (...) J'y ai découvert une justesse, une simplicité, une limpidité qui 'ont fait complètement entrer dedans, et m'ont donné envie de me lancer." Elle sera seule sur scène.

Bergman/ Marceau. Etrange lien que réalise la metteur en scène Bénédicte Acolas. "Pour adapter ce monologue, j’explore à la fois le dédoublement de la personnalité de Viktoria et ses multiples voix intérieures qui l’assaillent et je souhaite montrer l’histoire d’une femme qui joue et rejoue sa vie sur scène sincère et souffrante" explique-t-elle. Le texte est fidèle aux questionnements du cinéaste disparu, qui a souvent écrit pour le théâtre : "Ingmar Bergman parle de Sexe comme il parle de Dieu et de l’Art dans cette pièce. Il s’interroge sur l’intimité, les tabous et les malentendus. Maître illusionniste, il fait s’affronter les fantômes, les démons et les passions sincères de notre humanité."

Bénédicte Acolas évoque la pièce et son actrice : "Sophie Marceau, entourée de rares projections, incarne une figure emblématique d’Ingmar Bergman. Viktoria ne veut pas se lever. Oublier tout, dormir encore, fumer des cigarettes. Elle est peut-être folle. Cruelle, perdue, à la fois trop vieille et trop jeune. Trop belle. Actrice inaccomplie qui se parle à elle-même et femme trompée, infiniment malheureuse et révoltée. Une histoire d’âme fouille les tréfonds des ratages partagés, vies pourries d’hypocrisies, de désirs non satisfaits dans une société bouffie de conventions tyranniques."

Sera-t-elle à la hauteur, la Marceau? A en croire la jolie déclaration d'amour de Christophe Honoré (Les bien-aimés), Sophie Marceau souffre surtout d'une mise à l'écart de la part des cinéastes : les vieux (Téchiné) comme les jeunes (Desplechin, Assayas). Ils préfèrent filmer Béart, Binoche, Devos, Bonnaire... "Personne ne la filme dans ces films-là. Pas un plan d'elle, pas une incarnation, pas l'idée d'une idée de l'éventuelle actrice qu'elle est devenue". Honoré loue sa performance dans Police (Pialat), La fidélité (Zulawski, qui a compris qu'elle était plus "gaillarde qu'Adjani, plus solide que Romy"). Cette "prisonnière du cinéma" pourrait trouver le salut sur les planches. "Sophie Marceau sur scène. On n'ose pas trop y croire, on se prend à espérer. Qu'elle accepte enfin d'être inquiétée" (...) Que le théâtre la force à s'acquitter de ce qu'elle est. Avec affection". Qu'attendez-vous Christophe pour faire tourner Sophie?

James Huth et Olivier Dahan enrôlent Gad Elmaleh pour leurs nouveaux films

Posté par vincy, le 20 mars 2011

Il ne sera pas de l'aventure de La Vérité si je mens 3, mais il sera bien dans le Tintin de Steven Spielberg. Gad Elmaleh vient de s'engager sur deux films français, réalisés par James Huth (Brice de Nice, Lucky Luke) et Olivier Dahan (La môme).

Huth tournera Un bonheur n'arrive jamais seul à partir de mai. Gad Elmaleh, l'un des acteurs préférés des français, jouera pour la première fois avec l'actrice préférée des français, Sophie Marceau.

Avant cela, dès avril, Elmaleh intégrera l'équipe du nouveau film de Dahan, Les seigneurs : José Garcia, Jean-Pierre Marielle, Franck Dubosc, Ramzy Bedia, Omar Sy et JoeyStarr donneront le ton de cette comédie sociale autour du football.

Mediator, Edouard Stern : le cinéma français s’empare de l’actualité

Posté par vincy, le 7 janvier 2011

Après le tournage de l'ascension de Nicolas Sarkzoy (La conquête, qui devrait être présent à Cannes) et alors que deux pré-productions sur l'Affaire Bettencourt sont en cours, le cinéma français va s'intéresser à deux autres faits d'actualité.

Tout d'abord le Médiator. Ce médicament des Laboratoires Servier qui aurait empoisonné au moins 500 victimes fait l'objet d'un scandale sanitaire depuis la publication d'une document du Dr Irène Frachon en juin dernier, inspire Jean-Paul Salomé qui envisage l'écriture d'un "thriller médical". La médecin qui a étudié les risques du médicaments serait interprété par Sophie Marceau, avec qui il a déjà tourné Belphégor et Les femmes de l'ombre.

Ensuite, l'affaire Edouard Stern, du nom de ce banquier de l'élite qui a été assassiné par sa maîtresse après une longue liaison érotique sado-masochiste. Hélène Fillières (la série télévisée Mafiosa) en fera son premier film, qui sera tourné en octobre.  Sévère, adapté du roman homonyme de Régis Jauffret (attaqué en justice pour atteinte à la vie privée par la famille du banquier), sera interprété par Benoit Poelvoorde et Laetitia Casta.

Bilan 2009 : Sophie Marceau et les autres actrices françaises

Posté par vincy, le 31 décembre 2009

sophiemarceau_blogen.jpgS'il y en a bien une qui fait mentir l'adage comme quoi une actrice est moins "bankable" qu'un acteur, c'est elle. 30 ans après La boum, Sophie Marceau est restée la comédienne préfére des Français, sondages après sondages. Que ce soit le barômètre du JDD ou la récente enquête annuelle du Parisien et de RTL, la grande Sophie domine tout le monde en matière de notoriété et d'attachement. Cela se vérifie dans le box office. LOL est le 2e film français le plus vu de l'année, et se classe 8e au box office avec 3,6 millions de mordus. De l'autre côté du lit est 9e parmi les films français et 26e toutes nationalités confondues, avec 1,8 millions de fans. Ses deux autres films auront moins convaincus.  Ne te retourne pas a peiné pour atteindre les 230 000 curieux et L'homme de chevet, avec son compagnon Christophe Lambert, n'a pas fait mieux. Mais le premier lui a permis de mesurer sa cote à Cannes, malgré l'ombre de Monica Bellucci. Et le second lui a offert un rôle cassant un peu son image.

En France, comme aux Etats-Unis, les vedettes féminines n'ont pas été à la fête. Mention spéciale quand même pour Valérie Lemercier (Le Petit Nicolas, leader français, et un second rôle dans Neuilly sa mère),  Alexandra Lamy (Lucky Luke, un mariage "people" et une révélation dans Ricky de François Ozon), Charlotte Gainsbourg (un prix à Cannes, un album, un film de Chéreau), Chiara Mastroianni (qui a enfin eut le rôle de sa vie avec Non ma fille tu n'iras pas dansé), Catherine Frot (la bankable discrète avec Le Vilain et un fabuleux numéro de tragédienne dans Les derniers jours du monde), Sandrine Kiberlain (Le Petit Nicolas mais surtout Mademoiselle Chambon). Marie-Josée Croze, Marina Hands et Catherine Deneuve ont partagé l'affiche de Mères et filles (un flop) mais ont connu les faveurs du public avec respectivement Je l'aimais, Le code a changé et Cyprien.

Parmi les vétérans, Josiane Balasko a bien défendu son Hérisson. Isabelle Adjani a retrouvé les faveurs de la critique et du public dans La journée de la jupe. Dominique Blanc n'a pas été beaucoup vue dans L'Autre (pourtant admirable) mais a suscité l'enthousiasme sur les planches (La douleur). Kristin Scott-Thomas a elle aussi triomphé sur scène (sur Broadway, excusez la classe) et semble parmi les favroites pour le César de la meilleur actrice grâce à Partir, film louangé par la critique, et joli succès surprise de l'été.

Cependant, la jeune génération n'a pas démérité. Audrey Tautou, icône du Chanel n°5, a emporté un succès international incroyable avec Coco avant Chanel (6 millions d'entrées au total, leader du cinéma français à l'étranger). Marion Cotillard qui a aligné un succès hollywoodien international (Public Enemies), une nomination aux Golden Globes (la comédie musciale Nine) et un gros budget français qui n'a pas convaincu le public  (Le dernier vol). Et Mélanie Laurent, entre ses Inglourious Basterds et Le Concert (sans oublier Jusqu'à toi) s'est installée parmi les comédiennes sur qui il fallait désormais compter, et pas seulement en France.

Sophie Marceau a L’âge de raison

Posté par vincy, le 29 août 2009

Belle année pour l'actrice préférée des français (et des chinois). Deux succès en salles avec LOL et ses 3,6 millions de spectateurs et De l’autre côté du lit qui en a séduit 1,79 million. Même son flop (Ne te retourne pas) a été éclipsé par sa présence radieuse sur les marches de Cannes. Actuellement au Festival du film francophone d'Angoulême, Sophie Marceau se prépare pour son nouveau tournage. L'âge de raison débute le 7 septembre. Il s'agit du troisième long métrage de Yann Samuell. Après Jeux d'enfants, un joli succès en salles avec Cotillard et Canet, il s'est fourvoyé dans My Sassy Girl (inédit en France), a écrit deux films en cours de financement, et s'est finalement lancé dans cet Âge de raison.

Le film met aussi en vedette Jonathan Zaccaï, Michel Duchaussoy et une pléthore de gamins - le film se passe sur deux époques avec de nombreux flashbacks. Margaret (Sophie Marceau), une femme arriviste et ambitieuse reçoit pour ses 40 ans de vieilles lettres qu’elle avait oubliées : une correspondance qu’elle s’était écrite à elle-même alors qu’elle avait sept ans, le fameux âge de raison. En les relisant fait ressurgir ses souvenirs occultés et tout cela remet sa vie en cause.

Monica Bellucci se dédouble

Posté par vincy, le 17 mai 2009

marceau_bellucci.jpgPourquoi tirait-elle la tronche en montant les marches cette nuit pour Ne te retourne pas ? Monica Bellucci n’avait pas pu entendre ce jeune homme sur la Croisette qui, voyant les deux sirènes en robe rouge sur le tapis, lançait un convainquant « Regarde y a Sophie Marceau, comment elle est bonne, elle ! ».

Elle n’avait vraiment aucune raison de ne pas être souriante devant les photographes puisqu’elle vient de signer deux projets hollywoodiens. Dabord elle rejoint le casting de L’apprenti sorcier, production de Jerry Bruckheimer pour Disney. Elle incarnera Veronica, une sorcière qui est aussi l’amour perdu de Nicolas Cage. Réalisé par Jon Turteltaub, le film est prévu de sortir aux USA le 16 juillet 2010.

Ensuite, Bruce Beresford l’a choisie pour donner la réplique à Guy Pearce et Miranda Otto dans The Women in Black, une comédie romantique adaptée du roman de Madeleine St John. Elle partira le tourner en Australie cet automne.

Les mots de Cannes : les gènes selon Sophie Marceau

Posté par vincy, le 17 mai 2009

"Si on naît de deux couillons, ça ne va pas donner un couillon, et c'est tant mieux!."

- Sophie Marceau, en conférence de presse, répondant à une question sur la part de génétique et d'éducation sur un enfant.

LOL : Laughing Or Leaving

Posté par Morgane, le 3 février 2009

lol laughing out loud« - j’voulais te demander un service. Tu veux pas qu’on fasse l’amour ? »

L'histoire : LOL ? ça veut dire « Laughing Out Loud  -mort de rire- » en langage texto. C’est aussi comme ça que les amis de Lola l’appellent. Pourtant, le jour de la rentrée, Lola n’a pas le cœur à rire. Arthur, son copain, la provoque en lui disant qu’il l’a trompée pendant l’été. Et sa bande de potes a le don de tout compliquer. Tout comme sa mère, Anne, avec qui le dialogue est devenu impossible, et pas seulement parce-qu’elle ignore ce que LOL signifie. Que ses parents aient divorcé est une chose. Qu’Anne traite son ado comme une enfant en lui mentant sur l’essentiel, par exemple sur le fait qu’elle revoit son ex en cachette ou qu’elle se fait draguer par un flic, en est une autre. De son côté, Anne se demande ce qui a bien pu arriver à sa douce petite fille. De la fusion à la confusion, entre joints et capotes (chez l'une ET l'autre), les relations mère-fille bouillonnent d’amour et de LOL.

Ce que l’on en pense : La jeune Vic de La Boum de Claude Pinoteau a bien grandi. Sophie Marceau est désormais devenue maman, elle-même confrontée aux histoires d’amour, et autres, de Lola (Christa Theret, vue dans Et toi t'es sur qui?), sa fille.

Lisa Azuelos (Comme t’y es belle) filme avec beaucoup de tendresse cette jeune ado pour qui l’année de seconde ne sera pas de tout repos. Tromperies, amours, conflits, amitiés…tout est là. La caméra suit Lola, l’observe se débattre, pleurer, rire et grandir. Il semble bien dur d’être lycéenne, et c’est vrai. Mais ce que l’on peut reprocher au film réside dans son manque d’universalité. Bien loin du monde d’Entre les murs, LOL se situe aux antipodes, dans un lycée parisien plutôt bourgeois où le monde des adolescents est réduit à une petite bulle dorée faite d’appartements grandioses, de coupes de cheveux et de fringues hyper tendance, de Sms, Msn & co… La superficialité semble faire fureur laissant un peu le spectateur sur le bord de la route. Ici tout est toujours trop. Les nanas sont trop des tepu et les mecs, trop des bâtards. De l’autre côté de l’écran, le spectateur, quant à lui, fait rapidement une trop de dose de cet univers un peu loin des réalités. La candeur n’atteint pas uniquement les plus jeunes. Le personnage de Sophie Marceau, femme divorcée, la quarantaine, mère de trois enfants, vit au cœur d’une véritable naïveté maternelle. Lisa Azuelos nage alors dans les eaux roses d’un univers idéalisé où seule la légèreté régit le monde.

Néanmoins, côté divertissement, le film réussit son pari. Les personnages, dont celui de Marceau en mère poule moderne, sont marrants et assez attachants. Les grimaces de l'actrice autrefois ado et les discussions de la bande de potes de Lola  nous font sourire, quant à leurs peines de cœur, elles nous touchent. Fraîcheur et légèreté sont donc bel et bien au rendez-vous. Les ados adoreront sûrement LOL, le trouvant trop top. Pour les autres, le film sera certainement un bon moyen de prolonger l'observation sociologique de cette jeunesse incompréhensible.

Françoise ou la race des Seigner

Posté par benoit, le 17 octobre 2008

Françoise Seigner 446e sociétaire de la Comédie Française, Françoise Seigner, fille de Louis et tante d’Emmanuelle et de Mathilde, incarne avec rondeurs et énergie les grandes soubrettes de Molière. Orfèvre de l’art dramatique, elle met son expérience au service des oeuvres de Racine, Corneille, Carlo Goldoni, Nathalie Sarraute, Georges Bernanos, Italo Svevo, Henry James… Pendant vingt ans, Françoise Seigner met en scène et interprète Madame Gervaise du Mystère de la Charité de Jeanne d’Arc de Charles Péguy. Sans nul doute le rôle de sa vie. Elle s’est éteinte le 13 octobre à l’âge de quatre-vingt ans.

Chère Françoise,

Il y a une vingtaine d’années, vous animiez un stage d’art dramatique. Son thème : la modernité des classiques. Vous vous éloigniez alors de la Comédie Française que vous lapidiez à coup de phrases laconiques et acerbes. Au plus profond, très souffrantes.

Je m’étais retrouvé là dans des circonstances un peu particulières. Cherchant pour l’une de vos mises en scène un "jeune premier" - c’était encore le temps de ce genre absurde de ségrégation nommée "emploi" - vous m’aviez invité à travailler avec un autre comédien afin de choisir lequel vous conviendrait le mieux. Ce stage se transformait donc en audition. Ironie de ce métier qui n’en manque pas, il me semble que ni mon concurrent, ni moi n’avons été choisis et que votre projet n’a jamais vu le jour…

J’ai le souvenir de nombreux participants dont votre nièce Mathilde, déjà forte en gueule, au teint d’abricot et qui ressemblait à l’époque comme deux gouttes d’eau à Sophie Marceau. Mais le monstre sacré, c’était vous, car sur scène vous étiez sacrément, fabuleusement monstrueuse, Françoise. Comme dans une arène, vous réunissiez à vous seule l’expertise du toréador, la robustesse du taureau, la précision et la justesse de la banderille plantée.

L’emploi de jeune premier me posait des problèmes. Je vous avais fait part de mon horreur du larmoyant et du pathos. Alors, nous avons rigolé ensemble grâce à Molière. Vous dans Dorine, moi dans Cléante du Tartuffe. Vous m’avez soutenu, dopé de vos éclats tonitruants, gigantesques, surhumains. Soudain, phénomène physiologique oblige, des larmes sont nées de mes rires. D’un coup, la fureur vitale de votre regard s’est évanouie. D’une voix qui enrobait chaque mot de miel, vous avez soupiré en prenant la salle à témoin : "Eh bien, voilà. On en fera peut-être quelque chose de celui-là…" Grâce à vous, j’avais réussi à pleurer.

J’habitais déjà la planète cinéma. Vous, vous revendiquiez à tout craint l’universalité du théâtre. J’aimais vous asticoter. Vous ne manquiez jamais de râler, de grogner. Mais quand j’évoquais Truffaut qui vous avait offert le rôle de Madame Guérin, la gouvernante de L’enfant sauvage, vous murmuriez invariablement : "Ah, FrançoisAh, François…"

À la fin du stage, vous avez dressé le portrait de chacun des participants. Beaucoup tremblaient car, ignorante de la langue de bois mais toujours bienveillante, vous découragiez le plus motivé en lui certifiant que vos mots étaient moins cruels que la réalité du métier de comédien. Arrivé à mon tour, un rictus s’est dessiné sur votre visage de matrone diabolique à la Garcia Marquez. Prenant des temps de sociétaire, vous m’avez dit : "VousOh, vousC’est différentC’est autre choseC’est à part…" Vous aviez raison, Françoise, même s’il me fallut encore quelques années avant de comprendre que j’avançais claudiquant dans la lumière et que l’ombre m’éclairerait bien mieux.

Je viens d’apprendre que vous êtes partie. Où ça ? Au ciel comme on dit ?... Si c’est le cas, la prochaine fois que j’entendrai tonner, je me dirai : "Tiens, c’est LA SEIGNER, la reine des soubrettes, qui met de l’ordre dans les nuages telles Toinette, Dorine ou Frosine…" Et si jamais il se met à pleuvoir, alors j’éclaterai de rire. Promis. Je vous embrasse aussi fort que je vous remercie.

Rome fait aussi son festival

Posté par MpM, le 23 août 2008

rome07.jpgAlors que tous les yeux sont tournés vers la Mostra de Venise, qui ouvre ses portes la semaine prochaine, le Festival de Rome a déjà commencé son travail de teasing. On sait ainsi que sa 3e édition se tiendra du 22 au 31 octobre et devrait accueillir Al Pacino (dans le cadre d’une rétrospective et afin de recevoir au nom de l’Actor’s studio le prestigieux prix Marc’Aurelio Acting pour l'ensemble de sa carrière), Michael Cimino (qui présentera un montage inédit des plus belles séquences de danse dans ses films) et David Cronenberg (accompagnant son exposition multimédia "Chromosomes"). Autre invitée d'honneur : Gina Lollobrigida qui recevra un prix pour sa contribution au cinéma italien.

Côté films, seront présentés toutes sections confondues La duchesse de Saul Dibb (avec Keira Knightley et Ralph Fiennes), The Baader-Meinhof Complex d’Uli Edel (avec Bruno Ganz et Alexandra Maria Lara), Un barrage contre le Pacifique de Rithy Panh (avec Isabelle Huppert et Gaspard Ulliel, d’après Marguerite Duras), Lol de Lisa Azuelos (avec Sophie Marceau) ou encore Bob Marley: Exodus 77 d’Anthony Wall sur la vie de Bob Marley. L

Le Brésil sera également à l’honneur au travers d’un "focus" sur une dizaine de films inédits et ce sera la première mondiale de Huit, un film collectif où huit personnalités (Jane Campion, Gael García Bernal, Jan Kounen, Mira Nair, Gaspar Noé, Abderrahmane Sissako, Gus Van Sant et Wim Wenders) livrent leur vision des huit objectifs définis par les Nations Unies en 2000 pour créer un monde sans pauvreté.

Avec Monica Bellucci en ouverture (L'uomo che ama) et un autre film italien en clôture, L'ultimo Pulcinello, le Festival de Rome cherche à amadouer son nouveau maire, ultra-nationaliste et jugé démagogue.

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crédit photo : Photos sur le mur d'un restaurant du Trastevere, avec Monica Bellucci en premier plan (c) vincy thomas