Prix Lumières pour The Artist, Polisse, Les neiges du Kilimandjaro et Incendies

Posté par vincy, le 13 janvier 2012

Les films cannois ont toujours la cote, palmarès après cérémonies. Les Prix Lumières n'ont pas dérogé à cette règle de l'année 2011. A croire que les autres films, les non sélectionnés sur la Croisette, n'ont pas existé.

Avec deux prix chacun, The Artist et Polisse confirment leur avantage pour les prochains César. Le premier, dont l'équipe était à Los Angeles pour assister dimanche à la soirée des Golden Globes où il est nommé six fois, a gagné le prix Lumières du meilleur film et de la meilleure actrice (Bérénice Béjo) - il faut ajouter une mention spéciale pour le chien ; le second, prix du jury à Cannes, a été distingué pour sa réalisation (Maïwenn) et sa photo (Pierre Aïm).

C'est la huitième fois qu'un film présenté à Cannes gagne le prix Lumières du meilleur film.

Autres films cannois récompensés, Les neiges du Kilimandjaro pour son scénario et L'Apollonide pour ses quatre comédiennes dans la catégorie espoir féminin.

Parmi les rescapés de cette invasion cannoise, il y a deux Denis : notons Denis Ménochet, meilleur espoir masculin dans Les adoptés, le premier long de Mélanie Laurent, et Incendies du canadien Denis Villeneuve, meilleur film francophone.

La 17e cérémonie des prix Lumières avait lieu vendredi 13 janvier à l'Hôtel de Ville de Paris. Les votants sont issus de la presse étrangère installée en France, à l'instar des Golden Globes américains qui sont les résultats des votes des journalistes étrangers à Hollywood. Cette année, un hommage a été rendu au réalisateur, producteur et scénariste Francis Veber.

250 critiques de la Broadcast Film Critics Association distinguent The Artist, Clooney et Davis

Posté par vincy, le 13 janvier 2012

La Broadcast Film Critics Association, la plus importante association de critiques qui regroupe plus de 250 membres aux Etats-Unis et au Canada, a remis ses trophées jeudi 12 janvier. Bon baromètre avant les Oscars  - généralement les films et les personnalités font le doublé - le palmarès a récompensé de nombreux favoris. Mais un seul s'est distingué : The Artist, avec quatre prix, dont meilleur film et meilleur réalisateur. Clooney et Davis, qui ont fait la une (prémonitoire ?) d'Entertainment Weekly, repartent avec les prix d'interprétation. Une séparation continue sa moisson avec le prix du meilleur film en langue étrangère.

Le palmarès intégral :

- Meilleur film: The Artist

- Meilleur acteur: George Clooney pour The Descendants

- Meilleure actrice: Viola Davis pour La couleur des sentiments

- Meilleur second rôle masculin: Christopher Plummer pour Beginners

- Meilleure second rôle féminin: Octavia Spencer pour La couleur des sentiments

- Meilleur jeune talent: Thomas Horn pour Extrêmement fort et incroyablement près

- Meilleur ensemble: La couleur des sentiments

- Meilleur réalisateur: Michel Hazanavicius pour The Artist

- Meilleur scénario original: Minuit à Paris (Woody Allen)

- Meilleure adaptation: Le stratège (Steven Zaillian et Aaron Sorkin, histoire de Stan Chervin)

- Meilleure photo: Tree of Life et Cheval de guerre (ex aequo)

- Meilleure direction artistique: Hugo Cabret

- Meilleur montage: Millénium, les hommes qui n'aimaient pas les femmes

- Meilleur costume: The Artist

- Meilleur maquillage: Harry Potter et les reliques de la mort, 2e partie

- Meilleurs effets spéciaux: La planète des singes: les origines

- Meilleur son: Harry Potter et les reliques de la mort, 2e partie

- Meilleur dessin animé: Rango

- Meilleur film d'action: Drive

- Meilleure comédie: Mes meilleures amies

- Meilleur film en langue étrangère: Une séparation

- Meilleur film documentaire: George Harrison: Living in the Material World

- Meilleure chanson: Life's a Happy Song (The Muppets)

- Meilleure musique: The Artist

16 nominations pour La piel que habito aux prochains Goyas

Posté par vincy, le 12 janvier 2012

Dans la course aux prix Goyas 2012, Pedro Almodovar arrive, une fois de plus, en tête. La Piel que habito, présenté au Festival de Cannes l'an dernier, n'est ni le plus gros succès du réalisateur (même si c'est le 3e film espagnol le plus vu de l'année dans son pays) ni son film le plus primé à l'international, et pourtant, il fait figure d'incontournable dans le cinéma ibérique, malgré une forte concurrence : No habra paz para los malvados, thriller de Enrique Urbuzu, en récolte 14 et Eva, premier film de Kike Maillo en remporte 12.

Pour Pedro Almodovar, cela reste, cependant, une belle moisson. Dans sa filmographie, seul Femmes au bord de la crise de nerfs (1988), avait été autant de fois cité. La Piel que habito rejoint ainsi le club très fermé des films plus de 16 fois nommé, aux côtés de Dias contados, La niña de tus ojos, Belle époque et Celda 211. Son film le plus primé reste Tout sur ma mère (en 1999) avec 7 prix. Almodovar l'a reçu deux fois comme meilleur réalisateur (Tout sur ma mère, Volver). Avec La Piel que habito, il enregistre un record dans l'histoire des Goyas, avec 8 nominations comme meilleur réalisateur depuis la création du prix en 1986. Notons aussi qu'Antonio Banderas, nommé comme meilleur acteur, n'a jamais obtenu de Goya.

Le film d'Almodovar est cité dans 16 catégories sur 28 : film, réalisateur, actrice, acteur, révélation féminine, révélation masculine, scénario (adaptation), musique, image, montage, direction artistique, décors, costumes, maquillages, son, effets spéciaux.

Les trois autres oeuvres nommées dans les catégories du meilleur film et du meilleur réalisateur sont Black Thorn, La voz dormida et No habrá paz para los malvados. Ce dernier, beau succès critique et joli succès public pourrait créer la surprise. Notons, par ailleurs, que le triomphateur du box office espagnol, Torrente 4, repart bredouille.

Parmi les autres nommés, on notera la présence de l'allemand Daniel Brühl, révélé dans Good Bye Lenin!, pour Eva, Salma Hayek pour La chispa de la vida, Woody Allen pour le scénario de Minuit à Paris.

Dans la catégorie du meilleur film européen, Carnage, Melancholia, Jane Eyre auront face à eux le français The Artist. Dans celle du meilleur film latino-américain, le cubain Boleto al paraíso, le mexicain Miss Bala, le chilien Violeta se fue a los cielos devront rivaliser avec le favori, l'argentin Un cuento chino, gros succès de Sébastian Borestein avec Ricardo Darin.

Un Goya d'honneur sera remis à Josefina Molina Reig, réalisateur et Président d'honneur de la CIMA (Association de des femmes réalisatrices de cinéma et d'audiovisuel). Vénérable figure du cinéma espagnol (elle a 75 ans), son film Esquilache en 1989 avait été sélectionné à Berlin et elle avait été nommée au Goya du meilleur réalisateur.

La 26e cérémonie des Goyas se déroulera à Madrid le 19 février.

Le nouveau projet de Michel Hazanavicius s’inspirera d’un film de Fred Zinnemann

Posté par vincy, le 9 janvier 2012

Après le triomphe de The Artist auprès des professionnels et critiques américains, et le succès public en France du film primé à Cannes, Michel Hazanavicius se sent pousser des ailes. Il vient d'annoncer au Hollywood Festival à Capri, en Italie, que son prochain film serait inspiré de celui de Fred Zinnemann (réalisateur du mythique Le train sifflera trois fois et de Tant qu'il y aura des hommes), Les anges marqués. Ce drame de 1948, originalement titré The Search, a été cité 5 fois aux Oscars. Sa star, Montgomery Clift, avait reçu sa première nomination avec ce film.

Hazanavicius transposerait l'histoire dans l'actuelle guerre en Tchétchénie (dans le film de Zinnermann, l'action - une femme qui recherche un jeune garçon ayant survécu aux camps-  se déroule à Berlin à la fin de la Seconde Guerre Mondiale).

Berenice Bejo, son épouse à la ville et sa muse à l'écran, incarnera une femme travaillant pour une ONG en Tchétchénie. Thomas Langmann, déjà producteur de The Artist, a resigné pour cette nouvelle aventure, en couleur et pas muette.

La Guilde des Producteurs dévoile ses nominés

Posté par vincy, le 3 janvier 2012

La Producers Guild of America, bon baromètre avant les nominations aux Oscars pour le meilleur film, a dévoilé aujourd'hui ses nominations.

Dans la catégorie du meilleur film, on retrouve le film français The Artist, produit par Thomas Langmann. Il fait face à Mes meilleures amies, The Descendants, Millenium (The Girl With the Dragon Tattoo), La couleur des sentiments, Hugo Cabret, Les marches du pouvoir, Minuit à Paris, Le stratège et Cheval de Guerre.

Dans la catégorie du meilleur film d'animation, Spielberg est aussi nommé grâce aux Aventures de Tintin. Il est compétition contre Cars 2, Kung Fu Panda 2, Le chat potté et Rango.

Les deux gagnants seront connus le 21 janvier prochain.

L’instant Court : Retour sur 10 films marquants de l’année 2011

Posté par kristofy, le 30 décembre 2011

Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après le court-métrage d’animation Noël au rabais, voici l’instant Court n° 61.

La fin d’année est par tradition le moment des bêtisiers et des bilans, et le blog Ecran Noir d’ailleurs condense ici mois par mois les principaux évènements de 2011. On évitera de se souvenir des pires films vus pour plutôt garder en mémoire les meilleurs films qui nous ont enthousiasmé. A noter que des titres peuvent trouver leur place d’ailleurs dans les deux catégories, comme par exemple Tree of life de Terrence Malick…

Difficile de ne retenir que dix films quand certaines semaines c’est plus d’une quinzaine de nouveaux films qui arrivent à l’affiche ! L'exercice est forcément subjectif, et voici un florilège (sans aucun ordre) qui cite à la fois des films parmi les plus remarqués de l'année, mais aussi d’autres qui ont réussi à surprendre.

Voila donc Retour sur 10 films marquants de l’année 2011, un instant court spécial avec un montage d’images de dix films qui ont compté en 2011. Black swan de Darren Aronofsky, Voir la mer de Patrice Leconte (son interview ici),  Balada triste de Alex de la Iglesia, J'ai rencontré le Diable de  Kim Jee-Woon, Attack the block de  Joe Cornish, Submarine de Richard Ayoade,  Melancholia de Lars Von Trier, La guerre est déclarée de Valérie Donzelli, Drive de Nicolas Winding Refn, The artist de Michel Hazanavicius (son interview ici).

Et vous, quel est votre top 10 ? Vous pouvez le proposer sur notre page facebook.

Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film Retour sur 10 films marquants de l’année 2011.
.

Prix Lumière 2012 : un parfum de Cannes (et de classe)

Posté par vincy, le 19 décembre 2011

Les films cannois se taillent la part du lion dans la liste des nominations des 17e prix Lumière (correspondants de la presse étrangères). Seulement 11 citations, sur 40, ne sont pas reliées à un film présenté au festival de Cannes.  Les vainqueurs seront connus le 13 janvier. Notons la mention spéciale au chien de The Artist, fantaisie bienvenue dans ce long calvaire de remises de prix qui s'annonce.

Meilleur film

L’Apollonide, souvenirs de la maison close de Bertrand Bonello
The Artist de Michel Hazanavicius
L’exercice de l’Etat de Pierre Schoeller
Le Havre d'Aki Kaurismäki
Intouchables d'Eric Toledano et Olivier Nakache

Meilleur réalisateur

Bertrand Bonello pour L’Apollonide…
Michel Hazanavicius pour The Artist
Aki Kaurismäki pour Le Havre
Maïwenn pour Polisse
Pierre Schoeller pour L’exercice de l’Etat

Meilleur scénario

Bertrand Bonello pour L’Apollonide…
Robert Guediguian et Jean-Louis Milesi pour Les neiges du Kilimandjaro
Michel Hazanavicius pour The Artist
Maïwenn et Emmanuelle Bercot pour Polisse
Pierre Schoeller pour L’exercice de l’Etat

Meilleure actrice

Bérénice Bejo dans The Artist
Catherine Deneuve et Chiara Mastroianni dans Les bien-aimés
Valérie Donzelli dans La guerre est déclarée
Marina Fois et Karin Viard dans Polisse
Clothilde Hesme dans Angèle et Tony

Meilleur acteur

Jean Dujardin dans The Artist
Olivier Gourmet dans L’exercice de l’Etat
JoeyStarr dans Polisse
Omar Sy dans Intouchables
André Wilms dans Le Havre

Meilleur espoir féminin

Alice Barnolle dans L’Apollonide…
Adèle Haenel dans L’Apollonide…
Zoé Heran dans Tomboy
Céline Sallette dans L’Apollonide…
Anamaria Valtoromei dans My Little Princess

Meilleur espoir masculin

Grégory Gadebois dans Angèle et Tony
Guillaume Gouix dans Jimmy Rivière
Raphaël Ferret dans Présumé coupable
Denis Menochet dans Les adoptés
Mahmoud Shalaby dans Les hommes libres

Meilleur film francophone (hors France)

Curling de Denis Cote (Canada)
Et maintenant, on va où ? de Nadine Labaki (France, Liban, Italie)
Incendies de Denis Villeneuve (Canada)
Le gamin au vélo de Jean-Pierre et Luc Dardenne (Belgique, France, Italie)
Les géants de Bouli Lanners (Belgique, Luxembourg, France)

Rencontres Henri Langlois 2011 : entretien avec Michel Hazanavicius et Ludovic Bource

Posté par redaction, le 10 décembre 2011

Venus présenter la traditionnelle "Leçon de cinéma" des Rencontres Henri Langlois 2011, consacrée cette année à la musique, Michel Hazanavicius et Ludovic Bource (récemment primé aux European Film Awards) ont accordé quelques minutes aux journalistes. L’occasion de revenir sur l’un des succès de l’année, le film muet The artist.

Ecran Noir : The Artist a dû être un véritable défi pour vous, dans la mesure où le spectateur du 21e siècle a évolué avec l’idée du « parlant ». Cela devait représenter un risque en soi pour ce film où la musique est omniprésente. N’aviez vous pas peur de la manière dont il allait être reçu ?

Michel Hazanavicius : Je n’ai pas vraiment peur en réalité…

Ludovic Bource : Moi si ! (rires) Michel m’a dit : « eh bien écoute, tu va être condamné à l’excellence ! »

MH : Je travaille personnellement plus sur le désir. Si on m’avait forcé à le faire, j’aurais sans doute eu peur. Je n’ai donc pas eu peur car je savais qu’il y avait un beau film à faire quoi qu’il arrive. A tout prendre, je préfère me planter avec un film que j’ai désiré plutôt qu’avec un film qui est le projet de quelqu’un d’autre. La notion de risque reste tout de même très relative. D’abord, il n’y a pas de risque réel ; au pire on fait un mauvais film et voilà ! Mais très honnêtement, je ne serais pas le premier à en faire un... Celui qui a réellement pris un risque, c’est celui qui a investi dans ce projet, à savoir le producteur Thomas Langmann. Et en troisième lieu, je considère qu’il est beaucoup plus « casse-gueule » de faire une comédie romantique aujourd’hui avec des trentenaires qui habitent à Paris que de faire un film muet en noir et blanc.

LB : C’était plutôt un projet qui présentait une part de risque par rapport au temps qui nous était imparti pour être en temps et en heure à Cannes pour le défendre. Ca a été une véritable course. C’est une chose que j’aime : lorsqu’un projet est atypique, ou présente quelque chose qui va me faire évoluer, avancer… Là,  c’était vraiment quelque chose d’extrême.

EN  : Pour la composition du film, vous êtes vous appuyés sur certains artistes ?

LB : Au départ, on s’inspire évidemment du climat général de l’époque. J’ai étudié certaines biographies, éventuellement la vie de certains compositeurs qui ont été influents pendant l’âge d’or du cinéma hollywoodien, en passant par les classiques et les grands compositeurs de l’Europe de l’est. Max Steiner et d’autres notamment qui maitrisaient la symphonie, qui sortaient du style romantique. C’était une ère totalement différente, donc une musique émotionnellement différente. Mais je pense aussi que The Artist n’est pas complètement désuet dans l’image, car certains caractères du film sont assez modernes. Il y a par exemple cette scène incroyable avec le rêve de George Valentin. A cet instant il y a du « sound design » (bruits intra-diégétiques), les gens trouvent ça génial mais à l’époque personne n’a jamais fait ça. Il y a donc plusieurs relectures différentes sur le film, presque actuelles et politiques.

J’ai donc suivi Michel par rapport à sa sensibilité musicale et cinématographique. Pendant plusieurs semaines, j’ai essayé de m’informer, d’ingurgiter des choses et à un moment donné, de m’arrêter, de me mettre au piano et de laisser faire les choses. Sans copier, sans s’influencer de ce patrimoine-là, car j’avais visité presque 50 années de la musique, jusqu’à Bernard Herrmann (musique de Vertigo) qui est en hommage à la fin. Il y a donc forcément un peu de musique contemporaine, parfois même de la pop des années 70 dans les love-thèmes entre Peppy et George.

EN : Vous avez travaillé pour ce tournage à Los Angeles avec des personnalités américaines comme John Goodman et James Cromwell. Comment ont-ils réagi à la lecture du scénario ?

MH : Bien étant donné qu’ils ont acceptés. Goodman a dit oui en 5 min, et Cromwell, qui voulait tout savoir, en deux heures. Il y a deux types de personnes à qui j’ai fait lire le scénario : ceux a qui j’ai demandé de l’argent, et ceux à qui j’ai proposé du travail. Ces derniers ont été ravis car c’est un film qui est très différent, et où ils n’ont rien à perdre.

EN : Tourner ce film à Hollywood, là où le cinéma muet avait connu sa plus grande effervescence, cela du vous procurer un léger pincement au cœur ?

MH : C’est surtout pendant la recherche et la préparation des décors qu’il m’est arrivé de me retrouver dans des endroits incroyables comme le bureau de Charlie Chaplin, les studios de la Ruée vers l’or et des Temps Modernes, la maison de Marie Pickford, des découvertes (toiles peintes de décors) qui avaient servi pour le film Casablanca... Toutes ces choses-là, comme tourner à la Paramount, sont très émouvantes. Après cela, il a fallu tourner le film en 35 jours, ce qui est relativement court, donc les pincements au cœur vous les avez surtout quand vous pensez que vous n’allez pas finir votre journée !

Lire l'intégralité de la rencontre

Propos recueillis par Yanne Yager

Rencontres Henri Langlois 2011 : une édition sous le signe de la musique

Posté par redaction, le 5 décembre 2011

rihl poitiers 2011Le TAP (théâtre et auditorium de Poitiers) a redoublé d’efforts, à l’occasion de la 34e édition des rencontres Henri Langlois, pour offrir à son public un large choix de spectacles et d’évènements culturels en tous genres, aboutissant à un programme des plus riches.

Cette année, le Festival concentre une partie de ses activités autour de la musique de film. Ainsi, Karol Beffa, compositeur et pianiste récompensé en 2008 par la SACEM et l’Académie des Beaux-Arts, et Raphaël Imbert, saxophoniste et compositeur d’improvisation, animaient lors de la soirée d’ouverture deux ciné-concerts. L’opportunité pour les spectateurs de se replonger directement au cœur des années 30, et de (re)découvrir de grands classiques du cinéma muet comme Monte là-dessus, de 1923 avec Harold Lloyd, en profitant en live du travail d’improvisation des deux musiciens.

Plus tôt dans l’après-midi, Beffa et Imbert confiaient leurs inquiétudes quant à l’essoufflement de la pratique de la composition d’improvisation sur la BO des films contemporains, et la perdition d’une tradition pourtant indispensable pour préserver l’originalité et la diversité de la musique à l’écran : « En France, la relation à la musique est complètement mise de côté. On est très souvent confrontés dans les écoles de cinéma à une ignorance, un rejet, de cette histoire de la musique. C’est une pratique qui s’est perdue malheureusement.[…] Un bon film peut être gâché par sa musique, mais un mauvais film ne sera jamais sauvé par sa bande son. On peut même aimer un film pour sa musique et ne pas s’en rendre compte. »

Plus tard dans la semaine, la musique sera à nouveau à l’honneur lors de la traditionnelle leçon de cinéma, transformée en leçon de musique, et qui sera animée par le réalisateur Michel Hazanavicius et le compositeur Ludovic Bource, à propos de The artist. Après deux collaborations sur les OSS 117, les deux invités se sont retrouvés pour cet hommage au film muet qui se base justement sur la mise en abime de l’histoire de l’entrée du parlant dans le 7e art : du son, du bruit et de la parole au sein de la vie d’un « art »-iste qui ne vivait que de la réussite du muet.

Dans un genre très différent, la venue d’un autre invité d’honneur, Arturo Ripstein, grand scénariste et réalisateur mexicain, fait également beaucoup de bruit. En effet, ce dernier vient présenter en avant-première son dernier long métrage, Las Razones del Corazon (qui n’a pour le moment pas de distributeur en France). Dans le cadre d’une redécouverte du cinéma d’Amérique Latine, Ripstein sera présent pour accompagner plusieurs œuvres de sa très remarquable filmographie.

Parallèlement, le public poitevin pourra aussi, et surtout, découvrir les 40 films de la compétition de courts métrages. Certains réalisateurs, notamment Olga Tomenko pour Reaching Out to Mama, semblent déjà avoir fait bonne impression lors des premières projections du week-end. Une candidate sérieuse pour figurer dans le palmarès final ? Un peu tôt pour le dire... Mais quoi qu’il en soit, les 34e rencontres Henri Langlois ont, elles, d’ores et déjà gagné le prix de l’édition la plus prometteuse !

Yanne Yager

Melancholia, grand vainqueur des European Film Awards

Posté par vincy, le 5 décembre 2011

Les European Film Awards ont été décernés à Berlin samedi soir. Le cinéma du nord de l'Europe a été le grand vainqueur de l'année, et particulièrement le cinéma nordique puisque le meilleur film, la meilleure réalisatrice, la meilleure image, le meilleur décor et le prix de la meilleure carrière européenne dans le cinéma mondial ont été remis à des films ou personnalités danoises. Le cinéma anglais n'est pas en reste avec les deux prix d'interprétation, le prix du meilleur montage, le prix du public et un prix honorifique pour Stephen Frears.

Autant dire que le cinéma français est paradoxalement le grand perdant de l'année. Paradoxalement puisque le cinéma hexagonal ne s'est jamais aussi bien porté : dans les salles, des films d'auteur comme The Artist ou Polisse ont rencontré un large public ; dans les festivals puisque ces mêmes films ont récolté quelques uns des prix les plus convoités ; auprès des critiques internationaux où l'on constate que certains de ces films se retrouvent dans les listes des meilleurs films de l'année.

Les European Film Awards ont toujours du mal à s'installer médiatiquement. Mais en récompensant des films déjà oscarisés (Le discours d'un roi, In a Better World), ils ont un goût de réchauffé. Notons cependant qu'avec des prix pour Melancholia, We Need to Talk about Kevin et Le gamin au vélo, le Festival de Cannes garde encore la main sur le meilleur de la production européenne.

Meilleur film : Melancholia, Lars Von Trier, Danemark

Meilleur réalisateur : Susanne Bier pour In a Better World, Danemark

Meilleure actrice : Tilda Swinton dans We Need to Talk About Kevin, Royaume Uni

Meilleur acteur : Colin Firth dans Le discours d'un Roi, Royaume Uni

Meilleurs scénaristes : Jean-Pierre Dardenne et Luc Dardenne pour Le Gamin au vélo, Belgique

Meilleure image : Manuel Alberto Claro pour Melancholia, Danemark

Meilleur montage : Tariq Anwar pour Le discours d'un Roi, Royaume Uni

Meilleur décor : Jette Lehmann pour Melancholia, Danemark

Meilleur compositeur : Ludovic Bource pour The Artist, France

Prix de la découverte : Adem (Oxygène) de Hans Van Nuffel, Belgique

Meilleur documentaire - Prix ARTE : Pina de Wim Wenders, Allemagne

Meilleur film d'animation : Chico & Rita de Tono Errando, Javier Mariscal & Fernando Trueba, Espagne

Meilleur court métrage : The Wholly Family de Terry Gilliam, Italie

Prix Eurimages de la coproduction européenne : Mariela Besuievsky (Balada triste, Tetro, Dans ses yeux), Espagne

Meilleure carrière européenne dans le cinéma mondial : Mads Mikkelsen, Danemark

Prix du public du meilleur film : Le discours d'un Roi, Tom Hooper, Royaume Uni

Prix honorifiques : pour l'ensemble de sa carrière, le cinéaste britannique Stephen Frears ; prix spécial, le comédien français Michel Piccoli