[20 ans de festival] Cannes 2016 : 2008 – Palme in extremis

Posté par MpM, le 17 mai 2016

Il aura fallu attendre le dernier samedi du festival, lors de cette ultime séance de 8h30 qui en fin de festival commence à faire mal aux yeux et à la tête, pour découvrir enfin l’indiscutable pépite de cette édition 2008. Presque miraculeusement, Entre les murs de Laurent Cantet met tout le monde d’accord, à commencer par le jury présidé par Sean Penn et notre rédaction, qui tous saluent "un film engagé intelligent et fort" à la portée éminemment universelle.

Avec un mélange réussi d’humour et d’émotion, le réalisateur fait de la salle de classe un formidable révélateur des maux et des enjeux de nos sociétés contemporaines, où se posent en permanence des questions existentielles fondamentales liées à la quête de soi et au vivre ensemble. Le portrait drôle, grave, intelligent et  percutant à la fois d’une classe de collège filmée dans son intimité et dans ses inimités.

Un "choc" qui balaye in extremis ses concurrents, du plutôt prétentieux Gomorra (grand prix tout de même, hélas) à l’ésotérique Les trois singes (prix de la mise en scène) en passant par le énième Dardenne mou (Le silence de Lorna, prix du scénario) et le classique Echange de Clint Eastwood (prix spécial). On retiendra malgré tout le très réussi Conte de Noël d’Arnaud Desplechin, la fresque historique Che de Soderbergh, le documentaire animé Valse avec Bashir d’Ari Folman, le détonnant Serbis de brillante Mendoza…

Et, surtout, on est bluffé par l’impressionnant Il divo qui confirme le talent de metteur en scène de Paolo Sorrentino, et à qui on aurait bien donné un grand prix tant il réinvente le film noir politique. Son complice Toni Servillo excelle en "inoxydable" homme politique retors et brillant. Une leçon d’histoire, de politique et de cinéma à la fois. Finalement, 2008 n’est pas une si mauvaise année. D’autant qu’elle voit également les débuts du réalisateur Steve MacQueen, caméra d’or avec Hunger.

Cannes 2016: Qui sont Anders Danielson Lie & Lars Eidinger?

Posté par vincy, le 17 mai 2016

Anders Danielsen Lie et Lars Eidinger sont tous les deux à l'affiche de Personal Shopper, le nouveau film d'Oliver Assayas, en compétition au festival de Cannes.

Les deux acteurs n'ont absolument rien en commun. Le premier est norvégien et n'est comédien que par intermittence. 37 ans, 1m80, blond, aux yeux bleus beau gosse, Anders Danielsen Lie a été révélé par Joachim Trier dans Nouvelle Donne, en jeune écrivain tourmenté, avant de le retrouver cinq ans plus tard dans Oslo, 31 août, sélectionné à Un  Certain regard. On l'a aussi vu dans Fidelio et Ce sentiment de l'été. Pourtant ses débuts datent de 1990. Il a 11 ans quand il joue le rôle principal dans Herman. Fils d'un psychiatre et de l'actrice Tonie Danielson, il aurait d'ailleurs pu être un enfant de la balle comme les autres.

Mais Anders Danielsen Lie a préféré être médecin. Son job à mi-temps. Acteur, c'est juste pendant ses pauses. En plus d'ausculter ses patients, de lire des pavés intellectuels, et de jouer devant les caméras une fois par an. Pianiste, il a également écrit, chanté, composé, produit un album, This is autism, inspiré de son enfance. Il tape sur la batterie aussi dans le groupe Virgo.

Faisant toujours plus jeune que son âge, il s'abonne aux personnages mélancoliques et sensibles, souvent frappé par le drame ou confronté à la mort. Lui rejette toute appétence pour la tragédie et la noirceur. Père de deux enfants, marié à un top-model, la célébrité l'angoisse. Après le succès précoce de Hermann, il n'avait plus envie d'être acteur. "Je n'ai jamais rêvé de jouer" explique-t-il, se définissant plutôt comme "un touriste dans l'industrie du cinéma", industrie pour laquelle il n'a pas beaucoup de respect.

Le comédien Lars Eidinger préfère largement le théâtre aux plateaux de cinéma. Né en 1976 à Berlin, 1m90, blond aux yeux bleus, l'acteur allemand, qui fut membre du jury du dernier Festival de Berlin, est aussi metteur en scène et compositeur. La musique est sans aucun doute leur seul point commun. Car Lars Eidinger est avant tout un passionné du jeu. Si au cinéma, on ne l'a découvert qu'en 2009 dans Alle Anderen de Maren Ade (en compétition cette année à Cannes avec Toni Erdmann), au théâtre, il arpente les scènes depuis 2000. Ibsen, Shakespeare, Sarah Kane, Tennessee Williams, Molière: tous les registres lui vont. Hamlet ou Tartuffe. Il travaille avec Ivo van Hove, Rodrigo Garcia, l'immense Thomas Ostermeier (près d'une dizaine de fois), dont un Richard III impressionnant qui fit le tour du monde. Lui même met en scène Roméo et Juliette il y a trois ans, qui ne fut pas une bonne expérience. Habitué d'Avignon, le voici désormais sur la Croisette.

Pour les écrans, il tourne d'abord pour la télévision avant d'être repéré par le cinéma. On l'aperçoit ainsi chez Peter Greenaway (Goltzius et la compagnie du Pélican), chez Olivier Assayas (déjà, dans Sils Maria), Die Blumen von Gestern (avec Adèle Haenel), et ce mois-ci dans L'Origine de la violence d'Elie Chouraqui. A la télévision, il est un rôle récurrent de Tatort. "Je veux que le public me voie faire l’acteur. Devenir le personnage ne m’intéresse pas" affirme-t-il pour justifier son jeu.  Ambitieux, vaniteux, orgueilleux? Il ne dément pas. Il aime interpeller le public, et même le provoquer. Il règne sur la troupe de la Schaubühne comme on s'impose sur un trône. Il est l'homme qui aime jouer, qui veut jouer, qui se laisse happer par le jeu. Il dévore ses personnages, tel un ogre bestial et recrache avec génie la moindre nuance de leur puissance.

L'un est acteur par défaut, l'autre par envie.

[69, année érotique] Cannes 2016: Tenue de Soirée en 1986

Posté par vincy, le 16 mai 2016

Putain de film? En tout cas, Tenue de Soirée, qui a valu à Michel Blanc un prix d'interprétation masculine à Cannes en 1986, a été un sacré succès en salles et au festival. Les répliques de Bertrand Blier ont bien visé: "Une serrure il faut qu'ça mouille, c'est comme tous les orifices. Tu la démarres à la salive et t'attends qu'elle se donne." Ici le sexe est avant tout paroles.

Enfin, à quelques nuances. Car Tenue de Soirée c'est un peu "Tout ce que vous avez toujours voulu savoir pour sodomiser un hétéro sans jamais oser le demander".

En trois phrases dites par Michel Blanc, on comprend tout.
Acte I: - Ton passé on le connaît… Collection de bites et puis c'est tout.
Acte II: - Mais je vais quand même pas me faire enculer sous prétexte que c'est un ami.
Acte III : - Le mec qu'est dans ton lit, il vient de se faire enculer, ma petite fille. Voilà. Après ça, on me dira que la vie est belle.

Top and Bottom. Il y a le dominant, Depardieu, et le dominé, Blanc. L'actif qui lime le passif. C'est cru. Et ça ne choque pas. Tout le monde finit sur le trottoir, les deux mecs en travestis. Et ça fait sourire. Dans ce ménage à trois, la femme laisse tomber son époux et le jette dans les bras d'un homme plus amateur de couilles que de seins. L'époux va devenir épouse, très jalouse. C'est caustique.

Au départ Tenue de Soirée était une sorte de suite des Valseuses, avec le même trio, dix ans plus tard: Depardieu-Miou Miou-Dewaere. Ce dernier a mis fin à ses jours, Blier a laissé trainer le projet, et finalement Blanc a repris le rôle, se rasant la moustache du loser des Bronzés et changeant d'image en se convertissant à des rôles dramatiques.

Ce qu'on retient surtout, au delà des provocations qui font jubiler son auteur, c'est que Tenue de soirée est une comédie grinçante, complexe, où réalité et fantasme s'entremêlent. Mais surtout il est un des premiers films populaires français à poser des questions sur l'identité sexuelle et le genre. 30 ans plus tard, il est toujours aussi efficace sur ce point.

Cannes 2016 – Télex du marché: John McEnroe, Alain Prost, Michel Hazanivicius et Godard, Yorgos Lanthimos, et des manchots

Posté par vincy, le 16 mai 2016

- Shia LaBeouf (en compétition avec American Honey) va incarner John McEnroe dans le film de Janus Metz, Borg/McEnroe. Bjorn Borg sera interprété par Sverrir Gudnason (Wallander, Valse pour Monica). Ce biopic se concentrera sur un match légendaire, la finale de Wimbledon en 1980, gagné à l'arraché par le tennisman suédois 1/6-7/6-6/3-6/7-8/6, soit l'un des plus longs matchs de l'histoire de ce sport. LaBeouf apprend actuellement à jouer au tennis intensivement.

-Autre biopic, celui du coureur automobile Alain Prost. Cette fois-ci le film est français, produit par Labyrinthe productions. Le quadruple champion du monde de Formule 1 sera une sorte de Rocky, de ses débuts jusqu'à ses duels avec Ayrton Senna. Réalisé par Julien Leclercq (Braqueurs), le pilote sera interprété par Guillaume Gouix. Le tournage est prévu dans un an et demi.

- On l'avait un peu perdu de vue depuis le fiasco de The Search. Michel Hazanavicius (The Artist) prépare Le redoutable, en tournage fin juillet, essentiellement à Paris. Cette comédie d'époque est l'adaptation de l'autobiographie d'Anne Wyzaemsky (actrice et ancienne compagne de Godard), paru l'an dernier chez Gallimard où elle raconte l'étiolement de son mariage avec le cinéaste, jusqu'à leur séparation en 1969. Elle donne aussi son point de vue sur les événements de mai 1968 et dresse le portrait de célébrités croisées comme Pasolini, Deleuze ou Truffaut. Louis Garrel sera Jean-Luc Godard, Stacy Martin l'héroïne et Bérénice Bejo interprètera Michèle Rozier.

- Un an après The Lobster, Yorgos Lanthimos s'attaque à son nouveau film, inspiré une tragédie d'Euripide, The Killing of a Sacred Deer, où il retrouve Colin Farrell. L'acteur britannique sera un chirurgien charismatique qui doit prendre une grande décision quand un adolescent lui demande d'intégrer sa famille brisée. Mais l'ado a des pensées sombres et un fort désir de vengeance et la vie idéale de Steven va imploser et l'obliger à faire un sacrifice impensable.

- Enfin, Luc Jacquet a livré la première image de la suite de La Marche de l'empereur, le documentaire qui l'a fait connaître mondialement il y a 11 ans. Le tournage a démarré en Antarctique. Tourné en 4K avec des sous-marins et des drones, La Marche de l'empereur 2 (March of the Penguins 2 - The Call) partira sur les pas d'un jeune manchot, lancé dans son premier grand voyage vers une destination inconnue, poussé par son instinct.

Cannes 2016: Le quatuor féminin de Julieta

Posté par vincy, le 16 mai 2016

Dès qu'il s'agit d'un film de Pedro Almodovar, on évoque autant la mise en scène et le scénario que le choix de ses acteurs et actrices. Avec Julieta, en compétition à Cannes cette année, le réalisateur espagnol revient avec un film de femmes, dans la lignée des Tout sur ma mère et autres Volver. Mais là Pedro a été cherché ses femmes ailleurs que dans son cinéma, si l'on excepte la présence de Rossy di Palma dans le film.

Adriana Ugarte, 30 ans, incarne l'une des deux Julieta. C'est sa première collaboration avec le maître madrilène. Très populaire en Espagne pour ses nombreuses participations à des feuilletons comme La Senora, Hospital Central et El tiempo entre costuras, sa carrière cinématographique a commencé à décoller il y a dix ans avec Cabeza de pero, de Santi Amodeo, où elle nommée aux Goyas comme meilleur espoir. A l'affiche de nombreux films qui n'ont pas traversé les frontières, elle est souvent réduite à des rôles dramatiques pour lesquels elle a un talent inné et sa beauté, évidente. Thriller, mélos, comédies, action, Adriana Urgate se disperse dans tous les genres. Avec le téléfilm El Tiempo entre costuras, elle est vue par 5 millions de téléspectateurs. En Espagne, elle a été récemment à l'affiche de la fresque de près de trois heures, Palmeras en la nieve, de Fernando González Molina.

Emma Suarez, 51 ans, est l'autre Julieta. Sa carrière est évidemment plus fournie depuis ses débuts en 1980. Quatre fois nommée aux Goyas espagnols pour La mosquitera, Bajo las estrellas, La ardilla roja et Le chien du jardinier (pour lequel elle est récompensée en 1996), elle a tourné avec des cinéastes aussi différents que Miguel Hermoso, Isabel Coixet, Pedro Costa, Julio Medem, qui en fait sa muse, Mario Camus, Agustí Vila,... C'est aussi sa première fois avec Pedro. Actrice culte qui n'hésite pas à s'embarquer dans des films étranges avec des réalisateurs marginaux ou peu connus, elle est devenue très rapidement une comédienne incarnant des personnages tourmentés et turbulents. Elle aime se mettre en danger et a trouvé ces dernières années plus de plaisir au théâtre avec Genet, O'Neill et Tchekhov. 13 ans après Sansa, la voici de retour sur la Croisette.

Inma Cuesta, 35 ans, incarne Ava. Sublime et voluptueuse, la comédienne a d'abord séduit les foules sur le petit écran, avant d'être convoitée par le grand il y a quelques années. Elle enchaîne une comédie (Primos), un film d'aventures (Le Royaume de sang), un film de guerre multi-nominé aux Goyas (La voz dormida), un thriller populaire là encore multi-nominé aux Goyas (Groupe d'élite), et arrive en 2012 avec le superbe Blancanieves, film en noir et blanc de Pablo Berger où elle tient l'un des rôles féminins de cette oeuvre dix fois récompensée aux Goyas, mais aussi à San Sebastian, aux Arcs et même nommé aux César. De ce moment là, Inma Cuesta devient l'une des actrices espagnoles à suivre. Après sa nomination pour La voz dormida en 2012 comme meilleure actrice, elle les cumule: en 2014 avec son rôle comique dans Tres bodas de mas et en 2015, avec un personnage plus dramatique dans La novia.

Michelle Jenner, 29 ans, est l'autre nouvelle venue dans l'univers d'Almodovar. Depuis ses débuts en 2000, elle n'arrête pas. Comme toutes les actrices de sa génération, c'est par la télévision, dans des rôles récurrents de séries, qu'elle se fait découvrir. Côté cinéma, il faut attendre 2011, avec N'aie pas peur (No tengas miedo) de Montxo Armendáriz (et une nomination aux Goyas pour elle) pour qu'elle s'impose. En 2013, elle reprend son rôle de la série qui l'a fait connaître, Todas las mujeres, pour la version cinéma, qui remporte un joli succès. Mais c'est avec une autre série, Isabel, durant trois saisons, qu'elle va devenir une star espagnole. L'histoire d'Isabelle la Catholique est un événement tout autant qu'un phénomène dans le pays. Elle gagne une dizaine de prix d'interprétation dans le monde. Depuis, elle est l'une des comédiennes espagnoles les plus sollicitées...

Cannes 2016: un film de BHL s’ajoute en Séance Spéciale

Posté par vincy, le 16 mai 2016

A la moitié du festival, Cannes ajoute un film en Séance Spéciale, Peshmerga de Bernard-Henri Lévy.

Avec une équipe réduite, l'écrivain-réalisateur a remonté 1000 kilomètres le long de la frontière irakienne du sud au nord, filmant des situations de guerre, des paysages, et des visages d’hommes et de femmes, au plus près des combattants kurdes Peshmergas.

[20 ans de festival] Cannes 2016 : 2007 – Le souffle de l’Est

Posté par vincy, le 16 mai 2016

2007 est une histoire d'Orient. L'Occident a laissé de marbre jury et festivaliers. Bien sûr certains se sont extasiés devant le mexicain Lumière silencieuse, l'américain La nuit nous appartient, le Coen du moment, No Country for Old Men, futur oscarisé, et même Zodiac de David Fincher. L'Amérique du nord avait de bonnes munitions. Mais, incontestablement d'Europe centrale à la Corée du sud, le cinéma soufflait de l'Est. Imports signés Alexandre Sokourov, Andreï Zviaguintsev, Kim Ki-duk, Ulrich Seidl, Fatih Akin, qui fait le lien entre les deux côtés, le rare Béla Tarr, Lee Chang-dong, Naomi Kawase... Un seul échoue à nous séduire, Wong Kar-wai, mais sans doute aussi parce qu'il a raté son raod trip occidental.

D'Israël, du Liban, des Philippines ou de Thaïlande, le cinéma nous invite aux voyages à travers des films souvent audacieux, stylisés, parfois abrupts, quelque fois envoûtants. Deux films se détacheront : un roumain, consacrant la grande forme de ce "petit" cinéma avec une Palme pour 4 mois, 3 semaines, 2 jours de Cristian Mungiu (notons que California Dreamin' de Cristian Nemescu reçoit le Prix Un certain regard cette année là). Et un franco-iranien (mais plus iranien que français), qui sacralise le dessin animé avec Persepolis de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud, prix du jury et succès mondial. Histoires de femmes qui doivent se confronter à des sociétés, des systèmes qui ne leur font aucun cadeau, et surtout pas celui de la liberté. L'un est une immersion sombre et terne, l'autre un chant d'amour rock n' roll en noir et blanc.

En 2007, on chantait d'ailleurs beaucoup: les chansons d'amour de Christophe Honoré, Caramel de Nadine Labaki, La Visite de la fanfare d'Eran Kolirin... et dans les soirées on se trémoussait sur Relax take it easy, Divine idylle, Umbrella, Love is Gone. Des airs festifs qui contrastaient avec des films plutôt pessimistes, annonciateurs de la crise des subprimes à venir. Manière de retarder la fin d'un monde ou de relâcher la pression après avoir vu de grands films parfois éprouvants...

Cannes 2016 : Qui est Ruth Negga ?

Posté par wyzman, le 16 mai 2016

Comme toutes les actrices de sa génération, Ruth Negga a très vite compris qu'il était bon d'être partout et avoir plusieurs cordes à son arc. Née en 1982 d'une mère irlandaise et d'un père éthiopien à Addis-Abeba, elle est passée par le Trinity College de Dublin avant d'être sélectionnée aux Laurence Olivier Awards en tant que meilleur espoir en 2003. Car sur les planches, la jeune femme joue dans des pièces comme Phèdre ou Hamlet.

Avant Cannes cette année, vous avez déjà pu la voir dans le déjà oublié The Samaritan ou bien dans un rôle non crédité dans Twelve Years a Slave de Steve McQueen. Les plus attentifs auront reconnu son visage de chercheuse de l'OMS dans World War Z quand d'autres l'ont éventuellement découverte dans All Is by My Side de John Ridley ou bien Christina Noble de Stephen Bradley.

Ceci dit, ses participations aux séries Misfits, Agents of S.H.I.E.L.D. et prochainement Preacher sont peut-être ce qu'il faut vraiment retenir de sa filmographie très éclectique mais sans véritable fil conducteur pour le moment. Sinon, vous pourrez tenter de la reconnaître en Lady Taria le 25 mai prochain dans Warcraft : Le Commencement

Par chance, elle sera quelques jours plus tôt dans Loving, le nouveau film de Jeff Nichols en compétition à Cannes. De quoi vraiment gagner en visibilité. Avec Joel Edgerton, Ruth Negga y formera un couple mixte qui veut se marier dans la Virginie de 1958. Produit par Colin Firth, le film compte à son bord Michael Shannon et Bill Camp. Le film devrait sortir le 4 novembre prochain aux Etats-Unis, en plein Oscar season !

[L'instant Glam'] Cannes 2016 – Jour 5: The Nice Guys, surtout Ryan

Posté par cynthia, le 15 mai 2016

Oyé oyé cinéphiles, cinquième jour du festival de Cannes et on peut dire que nos organes vitaux en ont pris un coup. Après avoir dansé comme des petits fous avec l'équipe (sexy) du film American Honey (apparemment il y avait plus d'énergie dans leurs trois minutes sur le tapis que durant les 2h42 de leur film), notre froc a explosé! Mais avant d'évoquer notre libido bouillante mettons-nous en bouche avec l'équipe du film de Nicole Garcia, Mal de Pierres. Marion Cotillard est arrivée vêtue d'une longue robe (sublime) de couleur or. Sa robe devait être difficile à porter tant elle était près du corps. Non seulement la Cotillard semblait rentrer le ventre (Marion je compatis...j'ai connu la même chose à la soirée de la Saint-Sylvestre) mais en plus ses tétons criaient au désespoir en pointant telle une épée! Le froid sans doute! Outre sa tenue vestimentaire, la jolie brune semblait quelque peu perdue sur le tapis. En effet, Louis Garrel, son partenaire à l'écran, l'a retenu plus d'une fois sur le red carpet afin qu'elle pose pour les photographes "Marion, Marion revient, il reste encore une photo à faire avant d'emprunter les marches!" En parlant de marche elle a failli en rater une car elle regardait derrière elle, à croire que c'était son premier festival. Mais qu'est-ce qui s'est passé Marion? Tu as tout oublié depuis l'an dernier?

Autre habitué à fouler le tapis rouge, Jean-Paul Gaultier qui était accompagné d'un ex-taulard...ah non excusez-moi ce n'était que Tonie Marshall. Aishwarya Rai (magnifique) affichait un rouge à lèvres bleu violet mauve... bref indéfinissable! En tout cas vue la couleur, soit elle avait froid, soit elle avait embrassé un avatar.

Vanessa Paradis vêtue de dentelle a également été de la partie, pendant que Lily Rose s'éclatait ailleurs loin de sa surveillance.

Plus tard en fin de soirée alors que Geena Davis fusionnait avec le tapis grâce à sa robe vermillon, les gens étaient en ébullition et hurlaient. Pourquoi hurlaient-ils encore? Mes oreilles ont saigné. RYAAAAAAAAAAAAAANNNNNNNNN!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! OMG! Ryan! Ryan SEXling est arrivé vêtu d'une veste de costume blanche et arborant son célèbre sourire, si charmeur. Ma culotte pointe officiellement au chômage et pauvre chose, elle ne trouvera pas un emploi de sitôt tant elle trempée de plaisir *l'effet Ryan Gosling*! Me voici aussi chaude que Cotillard dans son film.

L'acteur aux yeux de braise, venu présenter The Nice Guys, a fait explosé le baromètre du sexy aux côtés de Russell Crowe, car, oui il est sexy lui aussi, en plus d'être drôle! Alors que Ryan Gosling répondait aux questions, Russell Crowe faisait des grimaces derrière lui tandis qu'un autre mâle bandant sur pattes foulait le tapis: Matt Boomer.

Bon récapitulons... Matt Boomer, Russell Crowe, RYAN GOSLING sur le même tapis... ah oui reprendre la ligne 4 au retour du Festival, ça va nous faire mal au cœur! Mais ne pensons pas à cela! Il reste encore pas mal de tapis rouge à savourer. Mais bon sans Ryan, je ne vois pas comment ils vont pouvoir faire mieux.

[69, année érotique] Cannes 2016: Crash en 1996

Posté par vincy, le 15 mai 2016

Ah les années 1990! On aimait les scandales à Cannes. On aimait crier dans la salle, claquer du fauteuil, siffler de désapprobation, insulter par voie de presse. Cannes aimait, se complaisait?, chaque année prouver sa force destructrice en rejetant avec fracas un film palmable. Et Crash, de David Cronenberg, a été, à ce titre, symptomatique.

On se demande quand même ce qui dérange tant dans cette adaptation du livre de J.G. Ballard. Le fétichisme de la tôle froissée et de la mécanique? En mixant les fantasmes d'accident de voitures et de relations sexuelles (hétéros ou homos, à deux ou à trois), il y a quelque chose qui a troublé les festivaliers de 1996, assurément.

Lors de la projection, une grande partie des spectateurs est sortie de la salle. A la fin de la projection, le film est sifflé, chahuté, hué. Et quand le film reçoit quelques jours plus tard le Prix spécial du jury, ce fut une nouvelle bronca contre le film en pleine cérémonie. Le sexe est encore choquant, scandaleux. Et le film sera interdit au moins de 16 ans en France.

Les réactions furent en tout cas passionnelles. Les blessures, les plaies et les cicatrices sont autant de zones érogènes ou pénétrables. Le sperme lustre les voitures. Dans Crash, le couple mature tente de réveiller sa libido en respectant les codes convenus d'une société mais en associant la chair au métal, des corps mutilés mais encore en vie. On se souvient alors de la main de Deborah Kara Unger, avec son alliance, pleine du foutre d'un amant peu sympathique qui l'a baisée sur la banquette arrière, et qui cherche à toucher son mari, assis sur le siège avant.

Pas étonnant que la presse anglo-saxonne ait jugé le film dégradant, dépravé. Mais il eut aussi de fervents partisans et reste aujourd'hui encore, loin des huées cannoises, un des films les plus marquants sur un couple qui cherche à survivre entre Eros et Thanatos, et tétanos.