Vesoul 2016 : 3 beaux films et un palmarès

Posté par kristofy, le 12 février 2016

tharlo

Ce 22e Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul a eu le bonheur de compter avec la présence du réalisateur coréen Im Sang-soo dans le rôle de président du jury de la compétition, il était entouré de la réalisatrice et productrice Nan Triveni Achnas (Indonésie), du réalisateur Euthana Mukdasanit (Thaïlande) et de la réalisatrice Mania Akbari (Iran). Après la projection des deux premiers films, Im Sang-soo avait d’ailleurs confié en aparté avoir déjà vu deux belles surprises. 30000 spectateurs dans les salles ont pu ainsi découvrir une compétition éclectique.

Le jury a salué la diversité des neuf films en compétition. Avec les différents jurys, on donc découvert Tharlo de Pema Tseden (Chine mais le réalisateur est tibétain, sélectionné au dernier festival de Venise), le réalisateur Cho Chang-ho venu avec Another way (Corée du Sud), le réalisateur Yerlan Nurmukhambetov avec Walnut tree (Kazakhstan), l’actrice Shahana Goswami avec la réalisatrice Rubaiyat Hossain pour Under Construction (Bangladesh, mais la cinéaste a été formée aux Etats-Unis), Back to the north de Liu Hao (Chine, réalisateur déjà récompensé d’un Cyclo d’or à Vesoul en 2011 pour Addicted to love), La nuit avec l’actrice Vildan Atasever (Turquie), Being good de la réalisatrice O Mipo (Japon), le réalisateur Lawrence Fajardo venu pour Invisible (Philippines, mais tourné au Japon), et Wednesday May 9 de Vahid Jalilvand (Iran), soit une multitude de visages d’Asie.

Un film chinois doublement couronné

C’est donc Tharlo qui a remporté le Cyclo d’or (et le prix Inalco), le jury ayant été impressionné par ce “portrait d’une vie triviale solitaire, par ses qualités cinématographiques, son traitement délicat de la définition de l'identité à travers son personnage principal”. Le film est construit avec une suite de longs plans fixes en noir et blanc : un berger à la vie simple se rend en ville pour faire une carte d’identité qu’il n’a jamais eu et dont il n’a jamais eu besoin. Pour cela, il ira chez une photographe puis chez la coiffeuse qui l’emmènera pour la nuit au karaoké et vers des rêves d’ailleurs. Il va alors vendre les moutons dont il n’était pas propriétaire et, riche de liasses de billets, il s’enfuira avec la coiffeuse qui va lui changer sa tête…

Un film japonais triplement plébiscité

L’autre film qui a été très apprécié est le japonais Being Good (Kimi wa liko) qui a reçu le prix du public, le prix de la critique et le prix du jury lycéen. il s'agit d'une gentille histoire sur l’enfance avec un instituteur débutant face à un petit garçon délaissé par son père, avec une maman violente avec sa petite fille, et une vieille dame qui se prend d’affection pour un garçon attardé mental… « Les gens qui suffoquent dans leur famille peuvent être sauvés par quelqu’un qui n’est pas de la « famille ». Et quand cela arrive, ils peuvent avoir de la compassion à nouveau pour leur « famille »» explique le cinéaste.

Le Grand prix du jury international a été décerné à Wednesday May 9.

Deux films marquants

De notre côté, on pariera sur deux films qui feront parler d'eux à l’avenir : Invisible et Under Construction.

Invisible (Imbisibol) de Lawrence Fajardo a reçu le prix Netpac (network for the promotion of asian cinema) pour “sa belle structure narrative culminant dans une tragédie finale, qui imprime le message du film avec une force extraordinaire”, le film raconte en cinq actes le quotidien de différents travailleurs philippins émigrés au Japon (les overseas workers). Un homme se fait arrêté le jour de son anniversaire, un autre se prostitue en plus de son travail de nettoyage de toilettes, une femme loue des appartements à des compatriotes, un accident dramatique sur un chantier, la douleur de recevoir des nouvelles de sa famille que par courrier après être parti depuis trop longtemps… Film choral avec différentes histoires dont les personnages vont être amenés à se croiser, Invisible évoque la question des travailleurs philippins qui ont émigrés dans d’autres contrées (au Japon dans le film, en réalité la 2ème destination choisie sont les chantiers au Moyen-Orient et les emplois de domestiques aux Etats-Unis..) dans l’espoir de subvenir aux besoins de leur famille restée au pays. Ce film Invisible (par ailleurs co-produit par Brillante Mendoza) depuis son passage au festival de Toronto fait de son réalisateur Lawrence Fajardo un nouveau talent à suivre.

L’autre favori était Under Construction de la réalisatrice Rubaiyat Hossain, avec l’actrice Shahana Goswami. Il a justement reçu le prix du jury international (troisième récompense la plus importante derrière le Cyclo d’or) et le prix Emile Guimet (et mention spéciale de la critique) pour “un film téméraire qui brise des tabous, réalisé par une femme dans un pays ou les femmes ne sont pas réalisatrices, dans une ville en changements le portrait tout en sensibilité d’une femme qui lutte pour l’affirmation de son identité”. On y découvre une femme à un possible tournant de sa vie. Actrice de théâtre, elle pourrait être remplacée par une collègue plus jeune, tandis qu’elle hésite à reprendre en main la mise en scène d’une pièce : sa mère attachée aux traditions musulmanes désapprouve son métier pas 'respectable’, son riche mari auquel elle est marié depuis plusieurs années lui demande enfin un enfant, mais elle ne se sent pas prête ni pour être enceinte, ni pour arrêter le théâtre. En même temps son amie domestique tombe elle enceinte d’une liaison qui va l’obliger à se marier et à aller travailler dans une fabrique de vêtements là où des bâtiments s’écroulent… La réalisatrice avance des idées féministes par petites touches (prendre son indépendance face à la religion, au mariage…)

Invisible de Lawrence Fajardo tout comme Under Construction de Rubaiyat Hossain se rejoignent d'ailleurs avec une même ambition de faire s’attacher à des personnages émouvants tout en racontant des problématique de société d'un pays...

Une reprise des films primés aura lieu à l'auditorium du Musée des Arts Asiatiques Guimet de Paris le 1er avril 2016 et une autre à l'auditorium de l'INALCO en octobre 2016.

Le palmarès complet :

- Cyclo d'Or : "Tharlo" de Pema Tseden
- Grand prix du Jury International : "Wednesday, May 9" de Vahid Jalilvand
- Prix du Jury International : "Under Construction" de Rubaiyat Hossain
- Mention spéciale du Jury International : "Walnut Tree" de Yerlan Nurmukhambetov
- Prix du Jury NETPAC : "Invisible" de Lawrence Fajardo et "Wednesday, may 9" de Vahid Jalilvand
- Prix de la critique : "Being Good" d'O Mipo.
- Mentions spéciales de la critique : "Under Construction" de Rubaiyat Hossain et "Walnut Tree" de Yerlan Nurmukhambetov
- Prix Emile Guimet : "Under Construction" de Rubaiyat Hossain
- Coup de cœur du Jury Guimet : "Back to the North" de Liu Hao
- Prix INALCO : "Tharlo" de Pema Tseden
- Coup de coeur INALCO : "Being Good" O Mipo
- Prix du public du film de fiction : "Being Good" d'O Mipo
- Prix du Jury Lycéen : "Being Good" d'O Mipo
- Prix du Public du film documentaire : "De Hiroshima à Fukushima" de Marc Petitjean
- Prix du Jury Jeune : "Tashi & The Monk" d'Andrew Hinton & Johnny Burke

Berlin 2016 : les frères Coen rendent hommage au cinéma avec Ave, César

Posté par MpM, le 11 février 2016

ava cesar

Quoi de mieux en ouverture d'un grand festival comme celui de Berlin qu'une déclaration d'amour flamboyante au cinéma dans tous ses états ? C'est en tout cas le pari réussi de cette édition 2016 dont le coup d'envoi a été donné par Ave, César des frères Coen dans lequel George Clooney, Channing Tatum ou encore Scarlett Johanson campent des acteurs hollywoodiens des années 50. Josh Broslin, silhouette de détective privé désabusé, incarne l'homme chargé de les chapeauter, c'est-à-dire de régler les multiples problèmes qu'ils génèrent, ou auxquels ils font face, d'une demande de rançon à la sauvegarde de la réputation d'une starlette.

Pensé comme une plongée ironique dans le milieu du cinéma hollywoodien, le film donne parfois l'impression qu'il se contente de juxtaposer des séquences diverses sans réel fil conducteur.  Certaines ont beau être extrêmement réussies (visuellement comme scénaristiquement), il résulte de cette construction un aspect décousu qui rend le récit poussif. On passe un peu artificiellement d'un ballet aquatique à un western, d'une comédie musicale au péplum... tous les genres cinématographiques étant ainsi conviés à tour de rôle pour des hommages plus ou moins appuyés qui finissent par donner l'impression d'un catalogue.  Les deux réalisateurs font revivre sans nostalgie un âge d'or révolu, mais sous la forme d'un exercice de style qui manque singulièrement d'élan.

Heureusement, comme toujours chez les Coen, il y a d'excellentes idées de scénario (comme le "groupe d'études" qui enlève la star du studio ou la reconversion express d'un acteur habitué aux rôles de cow-boy), des personnages truculents et un sens inné de la comédie, mais aussi un fond plus introspectif qui apporte une véritable profondeur à certaines parties du récit. Cette fois, c'est la condition des auteurs dans la grosse machinerie hollywoodienne, la fabrique artificielle des stars, la dictature du studio... De quoi mettre en perspective passé et présent, et offrir un deuxième niveau de lecture au vitriol sur "l'industrie" actuelle.

Mais plus généralement, Ave Cesar vante bien sûr l'indicible plaisir de faire (et de voir) du cinéma. Malgré ce qu'il en coûte, dit-il en substance, les films sont encore ce qu'il y a de plus important au monde. Et sur ce terrain-là, on ne contredira pas les deux frères.

Berlin 2016 : Meryl Streep, bien plus qu’une présidente

Posté par MpM, le 11 février 2016

Pour sa 66e édition, le Festival de Berlin affirme une nouvelle fois son identité de festival intelligent, audacieux et novateur qui refuse de se transformer en cirque annuel pour happy few glamour. A la place d'honneur de cette Berlinale 2016, le directeur de la Berlinale Dieter Kosslick a donc choisi de placer l'une des plus grandes comédiennes américaines de sa génération, l'incroyablement brillante Meryl Streep dont on ne compte plus les nominations à l'Oscar et les prix d'interprétation. Berlin lui avait d'ailleurs décerné un Ours d'or d'honneur pour l'ensemble de sa carrière en 2012, presque dix ans après l'Ours d'argent de la meilleure actrice qu'elle avait partagé avec ses partenaires Julianne Moore et Nicole Kidman pour The Hours.

"Je suis extrêmement fière que l'on m'ait demandé d'être présidente !", a-t-elle déclaré lors de la traditionnelle confère de presse du jury où elle était accompagnée de Lars Eidinger (acteur), Nick James (critique), Brigitte Lacombe (chef op), Clive Owen (acteur), Alba Rohrwacher (actrice) et Malgorzata Szumowska (réalisatrice). "C'est un honneur, un privilège. Je n'ai aucune idée de la manière dont on dirige un jury, mais je vais apprendre en le faisant."

La comédienne a rappelé son engagement "en faveur de l'égalité et de l'intégration de tous, quels que soient leur sexe, leurs origines, leur communauté ou leur religion." Elle s'est d'ailleurs félicité de la grande place accordée aux femmes à l'intérieur de son jury (4 sur 7)  :  "c'est une situation inhabituelle dans les organes de décision, donc je pense que la Berlinale a une longueur d'avance."

Et c'est vrai que Berlin joue la carte de l'ouverture  : une présidente (la 3e en 10 ans, après Tilda Swinton en 2009 et Isabella Rossellini en 2011), deux documentaires (Zero days d'Alex Gibney et Fuocoammare de Gianfranco Rosi), deux réalisatrices (Anne Zohra Berrached pour 24 weeks et Mia Hansen-love pour l'Avenir) et deux premiers films (Genius de Michael Grandage et Hedi de Mohamed ben Attia) en compétition, des choix artistiques audacieux (beaucoup de découvertes, peu de stars, et les 482 minutes du nouveau film de Lav Diaz, A lullaby to the sorrowful mystery) et une édition résolument ancrée dans l'actualité avec une thématique forte autour des migrations et des réfugiés.

Non seulement dans les films sélectionnés (une douzaine toutes sections confondues) mais également au cœur du festival. Ainsi, plusieurs centaines de  billets ont été réservés pour les  migrants, des stages ont été organisés avec l'équipe du festival et plusieurs collectes de dons se tiennent sur les lieux du festival (dans le hall du grand hôtel Hyatt où est situé l'espace presse ou lors de la cérémonie d'ouverture).

Incontestablement, Berlin donne le ton de ce que devrait désormais être un grand festival de cinéma international, c'est-à-dire un espace où on ne se contente pas de regarder la misère du monde sur grand écran, mais où on essaye d'y répondre le plus concrètement possible. Un exemple fort dont on espère qu'il fera des émules (par exemple au mois de mai prochain, dans une petite ville de bord de mer du sud de la France).

La 66e Berlinale : 18 films pour un Ours d’or

Posté par vincy, le 11 février 2016

Le jury du 66e Festival de Berlin présidé par Meryl Streep, entourée de Lars Eidinger (acteur), Nick James (critique), Brigitte Lacombe (chef op), Clive Owen (acteur), Alba Rohrwacher (actrice) et Ma?gorzata Szumowska (réalisatrice), va devoir choisir entre 18 films de la compétition pour trouver le successeur de Taxi Téhéran de Jafar Panahi.

Même si la Berlinale ne se résume pas à cette sélection (la section Panorama, plus éclectique et cosmopolite, est souvent la plus intéressante), même si les 30 ans des Teddy Awards feront aussi l'événement, il y a parmi ces films un Ours d'or qui fera parler de lui.

Côté français, Mia Hansen-Love, André Téchiné et Vincent Perez seront en lice. D'Amérique du nord, on verra les nouveaux films de Denis Coté et Jeff Nichols. Et puis il y a de grands noms du cinéma mondial: Yan Chao de Chine, Lav Diaz des Philippines, Thomas Vinterberg du Danemark, Danis Tanovic de Bosnie... La compétition accueille même deux documentaires et deux premiers films.

Hors compétition, les Coen, Delépine et Kervern Lee Tamahori, Dominik Moll et Spike Lee feront sensation au Berlinale Palast. Et dans les séances spéciales on attend les films de Terence Davies, Don Cheadle, Kiyoshi Kurosawa et Michael Moore.

Notons dans la section panorama la présence des films de Olivier Ducastel et Jacques Martineau (Théo et Hugo dans le même bateau), Rachid Bouchareb (La route d'Istanbul), d'Oliver Schmitz (Shepherds and Bitchers), de Bouli Lanners (Les premiers, les derniers), de Daniel Burman (El rey del once) et de Wayne Wang (While the Women Are Sleeping)

La Berlinale n'a pas particulièrement misé sur le glamour cette année, à l'exception du tapis rouge pour Avé César! des frères Coen et son casting de folie en ouverture: Josh Brolin, George Clooney, Alden Ehrenreich, Tilda Swinton et Channing Tatum. Mais plusieurs stars sont attendues: Isabelle Huppert, Gérard Depardieu, Sandrine Kiberlain, Michael Shannon, Ewan McGregor, Colin Firth, Emma Thompson, Nicole Kidman, Jude Law, Daniel Brühl, Kirsten Dunst, Jennifer Ehle, Steve Coogan, James Franco, Julianne Moore, Greta Gerwig...

Edito: Le clan des comiques

Posté par vincy, le 11 février 2016

La comédie reste la poule aux oeufs d'or du cinéma français. Pour ceux qui en doutaient, il n'y a qu'à voir le succès de la suite des Tuche, cette famille de beaufs qui, grâce à un ticket de loto, rêve de Monaco (épisode 1) et d'Amérique (épisode 2). Avec 1,5 million de spectateurs en une semaine, le film a réalisé un démarrage tonitruant et a déjà dépassé le score total du premier film. On peut toujours mépriser le genre, se désoler des gags, se moquer de ces personnages. Reste que les Tuche ont trouvé leur public. Comme Kev Adams a su attirer des millions de spectateurs avec Les Profs et Aladin. Comme Babysitting rameute les foules. Et ce n'est pas nouveau.

Généralement, la critique, quand elle est conviée à voir ces films avant leur sortie, fait la fine bouche, se désole du niveau cinématographique, s'inflige des comparaisons avec les comédies américaines ou anglaises mais assume le selfie avec ces vedettes populaires. C'est qu'il ne faudrait pas insulter l'avenir. Les nanars d'aujourd'hui peuvent devenir les films cultes de demain. Les Charlots (bidasses ou pas), Les sous-doués, Les gendarmes ont été d'énormes succès dans les années 60-70. On parle de franchises avec des millions de spectateurs, puis autant de téléspectateurs. Les bronzés, les Gérard Oury et Jean Yanne et autres Camillos ont marqué deux voire trois générations de Français.

Pas étonnant qu'on tente le revival à l'instar de Les Bronzés 3, La vérité si je mens 3, La tour Montparnasse 2 ou des prochains Camping 3 et Visiteurs 3. Tout cela a quelques avantages (il faut voir le verre à moitié plein). Des recettes dans les caisses des cinémas et du CNC (qui bénéficient aux autres films), l'aspect social (les gens sortent, vont au cinéma, découvrent parfois des salles flambant neuves) et, à défaut de révéler de grands réalisateurs, propulsent quelques comédiens en haut de l'affiche. Fernandel, De Funès, Clavier, Boon continuent d'être des valeurs sûres et fédératrices pour le petit écran.

Car si les films sont dénigrés par les intellos de la cinéphilie et plébiscités par les spectateurs (et parfois la comédie s'exporte bien à l'instar de Qu'est ce qu'on a fait au bon Dieu? ou La famille Bélier), une valeur fait consensus: le comédien. Même les émissions culturelles du service public (radio, télé) ne les snobent plus. Les Eric & Ramzy, Rouve & Fois, Debouzze & Sy ne sont plus seulement des drôlatiques du petit écran. Comme leurs aînés, les Nuls, ils ont su transformer l'essai cathodique en succès cinématographiques. Ils sont pris au sérieux pour leur sens de la répartie ou leur humour absurde. Après tout, en période de crise sociale, politique, économique, le rire est toujours le meilleur des remèdes. Ce n'est pas Deadpool qui nous contredira.

Du jazz au Blazac

Posté par vincy, le 11 février 2016

A partir du vendredi 12 février le cinéma Le Balzac, à deux pas des Champs-Elysées de Paris lance un Festival Jazz & Images.

Un vendredi par mois, des archives filmées s'accompagneront d'un concert live, avec notamment trois soirées hommages consacrées à Stan Getz, Duke Ellington et Billie Holiday.

"Le festival Jazz & Images s’adresse aussi bien aux passionnés qu’au grand public !" explique Jean-Jacques Shpoliansky, Directeur du Balzac.

Le programme sera inauguré avec le trio de Daniel Humair et un film de 1961 sur l'artiste, Daniel Humair Special Show, réalisé par Jean-Christophe Averty.

La semaine suivante, toujours réalisé par Averty, ce sera la projection de Stan Getz au Festival de Nice 1978 avec sur scène, le quartet de Vincent Lê Quang.

Le 8 avril, le Balzac rendra hommage à Duke Ellington avec la diffusion de son concert à la salle Pleyel en 1958 et sur scène l'Ellington Small Band.

La soirée est tarifée 20€ (12€ pour les moins de 26 ans et les étudiants). Un abonnement est possible pour réserver 5 soirées (80€ en tarif normal, 48€ en tarif jeunes).

Le Tout-Hollywood se presse chez Xavier Dolan

Posté par wyzman, le 10 février 2016

Hello, it's Xavier. Après avoir remué la planète entière avec Mommy (Prix du jury à Cannes 2015) et le clip du "Hello" d'Adele, Xavier Dolan est plus que jamais parti à la conquête de Hollywood. Et pour comprendre cela, il n'y a qu'à regarder le casting franchement impressionnant de son prochain film, The Death and Life of John F. Donovan. Il y a quelques semaines, nous vous annoncions que Kathy Bates (American Horror Story), Kit Harington (Game of Thrones), Susan Sarandon (Tammy) et Jessica Chastain (Interstellar) avaient rejoint le casting.

Aujourd'hui, c'est une nouvelle brochette de stars qui vient faire le buzz. A commencer par Natalie Portman qui, après un premier film au tournage chaotique, a tout intérêt à faire parler d'elle en bien. Juste après, le Nicholas Hoult de A Single Man et Mad Max : Fury Road en remet une couche. A l'affiche du prochain X-Men : Apocalypse, l'acteur de 26 ans devrait attirer du monde en salles. De son côté, Thandie Newton espère avoir plus qu'un rôle secondaire pour changer. Car depuis A la recherche du bonheur et 2012, elle n'a pas vraiment fait l'actualité.

Pour rappel, Taylor Kitsch (Du sang et des larmes), Chris Zylka (The Leftovers), Emily Hampshire (Cosmopolis), Michael Gambon (Harry Potter et les reliques de la mort), Bella Thorne (Scream) et Adele ont déjà été annoncés au casting de The Death and Life of John F. Donovan. Le film raconte comment une rédactrice en chef (Jessica Chastain) va tenter de détruire la relation entre une star hollywoodienne et un garçon britannique. Voilà tout ce que l'on sait sur le film pour le moment.

En attendant de connaître la date de sortie du film, Xavier Dolan aura le loisir de dévoiler entre temps Juste la fin du monde, son sixième long-métrage adapté de la pièce éponyme de Jean-Luc Lagarce. A son bord : Marion Cotillard, Vincent Cassel, Nathalie Baye, Gaspard Ulliel et Léa Seydoux. Du très beau monde !

A défaut d’avoir un César, Claude Lelouch présidera les César

Posté par vincy, le 9 février 2016

Auteur, réalisateur, scénariste, producteur, exploitant et passionné infatigable, Claude Lelouch présidera la 41e cérémonie des César le 26 février prochain.

Palme d'or pour Un homme et une femme, qui reçoit aussi l’Oscar du meilleur Scénario (en plus d'une nomination comme meilleur réalisateur).. Et une pluie de récompenses internationales. Lino Ventura, Yves Montand, Jacques Brel, Jean-Louis Trintignant, Anouk Aimée, Charles Denner, Marthe Keller, Johnny Hallyday, Catherine Deneuve, Béatrice Dalle, Jean Dujardin, Fabrice Luchini: ils sont tous passés devant sa caméra…

Paradoxalement, il a eu peu de prix. Seulement deux fois nommé aux César (meilleur film pour Les uns et les autres, meilleur film européen pour le collectif 11'09"01 - September 11), il a reçu un David di Donatello pour Le voyou (meilleur réalisateur étranger), un prix du meilleur réalisateur au FFM de Montréal pour Tout ça... pour ça! et plusieurs prix honorifiques. Il y a un malentendu avec Lelouch, mal aimé et adoré. Grâce à lui, Jean-Paul Belmondo décroche un César mémorable en 1989 pour Itinéraire d'un enfant gâté et Annie Girardot fera un discours bouleversant pour son César du meilleur second rôle féminin ans les Misérables en 1996. Fabrice Luchini (Tout ça pour ça) a également reçu un césar du meilleur second rôle masculin en 1994.

Au box office, outre Un homme et une femme qui avait séduit 4,3 millions de spectateurs, trois films ont passé le cap des 3 millions d'entrées (L'aventure c'est l'aventure, Itinéraire d'un enfant gâté et Les Uns et les autres), 14 autres ont été millionnaires, et son dernier film, Un + Une a attiré 900 000 spectateurs, son plus gros succès depuis 1996.

Vesoul 2016 : Dogora, séance spéciale avec Patrice Leconte

Posté par kristofy, le 9 février 2016

leconteLe FICA de Vesoul propose chaque année une section thématique. Pour l'édition 2016, c'est « Entre l’Orient et l’Occident » qui réunit différents films où des réalisateurs ou des personnages effectuent des parcours d’est en ouest (ou l’inverse), comme par exemple Une chinoise de Guo Xiaolu (partie de son village de Chine elle arrivera en Angleterre à Londres), Voyage en Chine de Zoltan Meyer (Yolande Moreau part de France pour quelques temps en Chine pour les formalités de décès de son fils)…

Il y a plus de dix ans, en 2004, sortait en salles le film le plus étonnant de notre expert en comédie Patrice Leconte : "Depuis longtemps déjà, j'avais envie de faire un film sans acteurs ni scénario, sans dialogues, sans un mot, un film qui serait purement émotionnel, impressionniste et musical. Ce film, c'est Dogora, ouvons les yeux..."

Donc en effet il n'y a pas un mot, juste de la musique et de très belles images, montées avec une volonté d'amener le spectateur à adhérer au sujet : un pays, un peuple. Dogora se "lit" comme une fable qui nous raconte une civilisation, avec quelques travellings. De ce rêve s'échappent l'enfance, l'innocence, l'espérance; et un univers hostile, périlleux, précaire...

Pour la première fois depuis bien des années, Dogora a donc été de nouveau projeté dans une salle de cinéma, et Patrice Leconte a fait le voyage à Vesoul pour continuer de partager avec les spectateurs sur ce film qui lui tient à cœur :

A propos du dispositif de tournage :
Je suis cinéaste, et pas paparazzi. J’avais des principes pour faire ce film : ne pas filmer les gens à leur insu, ne pas mettre en scène, juste filmer du réel. On s’installait avec la caméra à la vue de tout le monde sans se cacher, on expliquait aux gens qu’on allait filmer un moment, d’abord on ne faisait rien du tout et ils ne faisaient plus attention à nous et puis après on commençait à filmer ce qu’on voyait.

A un moment on était sur un bateau qui faisait des aller-retour pour filmer ce qui se passait sur la rive, et une petite fille avançait à la même vitesse que notre bateau et ça fait une image magnifique, mais pas du tout mise en scène, sans tricherie. Comme la musique pré-existait, j’avais déjà fais un montage et découpage de la musique. Je savais que pour telle musique je mettrais des images d’enfants qui travaillent dans une décharge ou que sur telle musique des images de circulations en ville, c’était préparé en amont.

On a peut-être tourné cinq fois plus d’images que la durée du film terminé, mais pas non plus des dizaines d’heures. Je savais que je voulais commencer et finir sur l’orchestre et les chœurs, et je voulais filmer ça de manière pas conventionnelle, donc en noir et blanc et du flou pour les chœurs sauf pour le chef d’orchestre : c’était une manière d’être un peu dans l’abstrait pour se concentrer sur la musique. Le langage de la chorale c’est un langage qui n’existe pas, inventé par Etienne Perruchon.

Revoir Dogora en 2016 :
Mon rêve aurait été de signer le film avec 3 noms : le mien Patrice Leconte, Etienne Perruchon pour la musique et Joelle Hache pour le montage. Au départ le titre était simplement 'Dogora' tout court, ce sont les producteurs-distributeurs qui ont insisté pour le sous-titre ‘Dogora : ouvrons les yeux’ : c’est dommage car ça fait un peu donneur de leçon, et je n’ai aucune leçon à donner et plein à recevoir. C’est eux aussi pour les deux lignes de texte d’introduction, j’aurais préféré absolument aucun mot.

On me pose souvent une question sur ‘faire du cinéma’ et je dis aux jeunes gens c’est très bien de faire des films, mais il faut vous poser la question de pourquoi voulez-vous faire du cinéma. Un jour Wim Wenders avait répondu quelque chose comme ‘je fais des films pour rendre le monde meilleur’ : je me suis dit que quand-même c’est un peu gonflé de dire ça. Mais en fait il a raison. On ne fait pas des films pour soi ni pour rendre le monde pire, bien entendu. Moi je n’ai pas des choses à dire mais plutôt des choses à essayer de partager, en particulier avec ce film Dogora.

Crédit photos : Maximin Demoulin

Mustang domine les Prix Lumières 2016

Posté par vincy, le 9 février 2016

La presse étrangère basée à Paris a rendu son verdict. S'espérant aussi clairvoyante que les Golden Globes qui influent sur les Oscars, les prix Lumières de la presse étrangère auront-ils anticiper le palmarès des César? Cette 21e édition pourrait en effet "matcher" avec les 43e César, à quelques exceptions près.
Premier enseignement: Mustang, candidat français pour les Oscars, repart avec quatre prix dont celui du meilleur film et du meilleur premier film. C'est le seul film qui reçoit plusieurs prix avec Trois souvenirs de ma jeunesse (meilleur réalisateur, meilleure musique).
Deuxième enseignement: avec Mustang, Fatima (scénario), Much Loved (film francophone), le cinéma français valorise son métissage et ses liens avec la Méditerranée.
Troisième enseignement: le festival de Cannes monopolise le palmarès avec 11 prix pour 9 films, sur 13 films récompensés au total. Mention spéciale pour la Quinzaine des réalisateurs qui s'octroie 8 prix (dont 2 partagés), devant la sélection officielle (compétition, hors compétition, un certain regard) qui repart avec 4 trophées (dont deux partagés) et la semaine de la critique qui en partage un. Les quatre autres films qui sont distingués étaient à Berlin (Le bouton de nacre, Journal d'une femme de chambre), à Locarno (La belle saison) et à Venise (Marguerite).

Cette année, les prix Lumières ont rendu hommage à Isabelle Huppert.

Le palmarès

Meilleur film: Mustang de Deniz Gamze Ergüven
Meilleur réalisateur: Arnaud Desplechin pour Trois souvenirs de ma jeunesse
Meilleur scénario: Philippe Faucon pour Fatima
Meilleure actrice: Catherine Frot dans Marguerite
Meilleur acteur: Vincent Lindon dans La loi du marché et Journal d’une femme de chambre
Meilleures révélations féminines: Günes Nezihe Sensoy, Doga Zeynep Doguslu, Elit Iscan, Tugba Sunguroglu et Ilayda Akdogan dans Mustang
Meilleur révélation masculine: Rod Paradot dans La tête haute
Meilleur premier film: Mustang de Deniz Gamze Ergüven
Meilleur film francophone: Much Loved de Nabil Ayouch (France, Maroc)
Meilleure image: David Chizallet pour Mustang, Les Anarchistes, Je suis un soldat
Meilleure musique: Grégoire Hetzel pour La belle saison et Trois souvenirs de ma jeunesse
Meilleur documentaire (ex-aequo): Le bouton de nacre de Patricio Guzmán et L’image manquante de Rithy Pan