Un nouvel extrait pour retrouver Margot : l’Aswang pénètre l’âme du Forestier

Posté par MpM, le 3 décembre 2015

A l'occasion de la sortie en salles le 16 décembre prochain de La chambre interdite de Guy Maddin et Evan Johnson, dans lequel les cinéastes sont partis à la recherche de films perdus imaginés par Hitchcock, Lubitsch, Ozu et autres grands maîtres du cinéma, nous vous proposons depuis le 25 novembre de collecter les 25 extraits vidéo disséminés sur le web qui racontent l’histoire d'un des personnages du film, le Forestier, parti à la recherche de Margot, la femme qu’il a tant aimée, kidnappée par l’Aswang.

A partir du 3 décembre à midi, et pour seulement 48h, nous vous proposons l’extrait n°9, L’Aswang pénètre l’âme du Forestier. N’oubliez pas de le collecter ! Il sera ensuite disponible sur votre profil personnel dans le site www.lachambreinterdite.fr

En réunissant les 25 extraits, les internautes seront en mesure de reconstituer l'histoire du Forestier, et participeront également à un grand jeu pour gagner notamment des abonnement d’un an à MUBI, des coffrets DVD "intégrale de Guy Maddin" et 10x2 pass pour l’un des cycles cinéma à venir au Centre Pompidou (Sharunas Bartas / Hors Pistes / Jean-Marie Straub et Danièle Huillet / Jafar Panahi / Joao Pedro Rodrigues).

Bonne chance à tous !

Les critiques de New York succombent au charme de Carol

Posté par vincy, le 2 décembre 2015

Todd Haynes réussit à faire presque aussi bien qu'en 2002 avec Loin du Paradis quand il avait emporté 5 prix à l'issue des votes du cercle des critiques de New York (film, réalisateur, scénario, image - déjà Edward Lachman - et les deux seconds rôles). Cette année, avec Carol, il obtient l'image, le scénario, la réalisation et surtout le titre de meilleur film. Carré d'as. Autant dire qu'il rafle l'essentiel et que Carol est définitivement dans les starting blocks pour les Oscars (l'an dernier Boyhood avait raflé trois prix dont film et réalisateur avant de devenir l'un des films les plus primés de la saison).

Notons aussi une sorte de razzia franco-cannoise (Le fils de Saul, Timbuktu et Sils Maria, tous produits en France), qui, avec Vice-Versa, donne ainsi 8 prix, indirectement aux sélections de Thierry Frémaux.

Meilleur film: Carol
Meilleur réalisateur: Todd Haynes (Carol)
Meilleur acteur: Michael Keaton (Spotlight)
Meilleure actrice: Saoirse Ronan (Brooklyn)
Meilleur film d'animation: Vice-Versa
Meilleur documentaire: In Jackson Heights
Meilleur scénario: Phyllis Nagy (Carol)
Meilleure image: Edward Lachman (Carol)
Meilleur second-rôle masculin: Mark Rylance (Le Pont des espions)
Meilleur second-rôle féminin: Kristen Stewart (Sils Maria)
Meilleur film étranger: Timbuktu
Meilleur premier film: Le fils de Saul
Prix spécial: William J. Becker (1927-2015), patron du distributeur Janus Films
Prix spécial: Ennio Morricone (pour la musique de The Hateful Eight)

National Board of Review 2015: Mad Max sacré, Seul sur Mars adoubé, Mustang distingué

Posté par vincy, le 1 décembre 2015

C'est un choc pour ceux qui voyaient le cinéma indépendant en tête de la course aux Oscars. Le National Board of Review, qui a rarement été une prédiction juste pour la statuette la plus célèbre d'Hollywood, a fait, cette année, le choix de films populaires. Mad Max Fury Road a ainsi été sacré par le prix du meilleur film tandis que Seul sur Mars emporte trois prix (réalisation, acteur, adaptation) et The Hateful Eight deux récompenses (second rôle féminin et scénario). On peut y ajouter la surprise Stallone pour le spin-off de Rocky, Creed.

L'autre indicateur intéressant c'est la belle performance des films cannois: meilleur film avec Mad Max donc, mais aussi meilleur film d'animation (Vice Versa), meilleur film en langue étrangère (Le fils de Saul), meilleur documentaire (Amy) et le film franco-turc Mustang distingué par le prix de la liberté d'expression. Il faut ajouter Sicario (deux fois reconnu), Mediterranea (deux fois mentionné), The Tribe et Goodnight Mommy, cités dans les listes finales du NBR.

Meilleur Film: Mad Max: Fury Road
Meilleur réalisateur: Ridley Scott – Seul sur Mars
Meilleur acteur:  Matt Damon – Seul sur Mars
Meilleure actrice: Brie Larson – Room
Meilleur second rôle masculin: Sylvester Stallone – Creed
Meilleur second rôle féminin: Jennifer Jason Leigh – The Hateful Eight
Meilleur scénario: Quentin Tarantino – The Hateful Eight
Meilleur scénario / adaptation: Drew Goddard – Seul sur Mars
Meilleur film d'animation: Vice-Versa
Meilleures révélations: Abraham Attah – Beasts of No Nation & Jacob Tremblay – Room
Meilleur nouveau talent (réalisation): Jonas Carpignano – Mediterranea
Meilleur film en langue étrangère: Le Fils de Saul
Meilleur documentaire: Amy
Prix de l'histoire du cinéma William K. Everson : Cecilia De Mille Presley
Meilleur ensemble d'acteurs: The Big Short (Le Casse du siècle)
Prix Spotlight: Sicario,pour son exceptionnelle vision collaborative
Prix NBR de la liberté d'expression: Beasts of No Nation & Mustang

Top Films
Le Pont des espions
Creed
The Hateful Eight
Vice-Versa
Spotlight
Seul sur Mars
Room
Sicario
Straight Outta Compton

Top 5 Foreign Language Films
Goodnight Mommy
Mediterranea
Phoenix
Une seconde mère
The Tribe

Top 5 Documentaries
Best of Enemies
The Black Panthers: Vanguard of the Revolution
The Diplomat
Listen to Me Marlon
The Look of Silence

Top 10 Independent Films
’71
45 Years
Cop Car
Ex Machina
Grandma
It Follows
James White
Mississippi Grind
Welcome to Me
While We’re Young

Annie Awards: Vice-Versa, Le voyage d’Arlo, Snoopy et les Peanuts, Anomalisa et Shaun le mouton nommés pour le meilleur film

Posté par vincy, le 1 décembre 2015

Les 43e Annie Awards, les Oscars de l'animation, ont révélé aujourd'hui leurs nominations en vue de la cérémonie du 6 février prochain.

Vice-Versa, grand favori, sera confronté dans la catégorie meilleur film d'animation à un autre film Pixar, Le voyage d'Arlo, mais aussi Snoopy et les Peanuts, Anomalisa (Grand prix du jury à Venise) et Shaun le mouton, une co-production française. Les Minions, Hôtel Transylvanie 2, Bob l'Eponge ou En route! ont été complètement évincées de cette liste de finalistes, même s'ils sont nominés dans d'autres catégories (7 fois pour les Minions). Mais là aussi, dans les nominations plus techniques, Pixar domine largement.

Pour la réalisation, les Annie Awards ont opté pour Charlie Kaufman et Duke Johnson (Anomalisa), Raul Garcia (Extraordinary Tales), Roger Allers (Le Prophète), Pete Docter (Vice-Versa), Mark Burton et Richard Starzak (Shaun le mouton), Steve Martino (Snoopy), et Hiromasa Yonebayashi (Souvenirs de Marnie).

A cela s'ajoute une nouvelle catégorie, celle du meilleur film d'animation indépendant où sont en lice Le garçon et le monde (Grand prix à Annecy en 2014, également nominé pour la meilleure musique et les décors), Le Prophète (également nominé dans la catégorie montage), qui sort demain en salles, Le garçon et la bête, le nouveau film de Mamoru Hosoda, et Souvenirs de Marnie, dernier long métrage des studios Ghibli (également nominé dans la catégorie scénario face à Vice-Versa et Shaun le mouton).

Les performances vocales ne sont pas oubliées: Jennifer Jason Leigh (Anomalisa), Amy Poehler et Philly Smith (Vice-Versa), le français Pierre Coffin et Jon Hamm (Les Minions), Alex Garfin et Bette Midler (Snoopy), Tom Kenny (Bob l'Eponge).

Pixar est aussi nominé dans la catégorie meilleur court métrage animé avec Sanjay's Super Team. Au total, le studio cumule 25 citations.

Côté effets visuels ou animés dans les productions hollywoodiennes, les votants ont choisi ceux de Jurassic World, Avengers: l'Ere d'Ultron, Le Labyrinthe 2 et le dernier Hobbit.

Enfin, parmi les 36 catégories, les Annie Awards, ont aussi retenu une pub pour les pneus français Michelin.

19e Festival Télérama: une sélection inégale mais quelques incontournables à rattraper

Posté par vincy, le 30 novembre 2015

jafar panahi taxi

Le 19e Festival cinéma Télérama se déroulera du 20 au 26 janvier 2016. 16 films ont été choisis par la rédaction du magazine, et comme vous le constaterez, ils divergent sensiblement de nos goûts cette année. Disons, pour vulgariser, que cinq d'entre eux auraient pu être facilement remplaçables, mais il y a sans doute eu une logique de "grands noms". Résultat, 9 des 16 films ont été présentés au Festival de Cannes. Une domination écrasante qui n'a pas forcément laisser la porte ouverte à d'autres genres. On s'étonnera ainsi de l'absence de films asiatiques ou de documentaires. Alors que le cinéma latino-américain a été plébiscité cette année dans les grands festivals, la rédaction de Télérama a préféré un Woody Allen moyen ou un contestable Jacques Audiard. Mais, parmi cette sélection, on vous en recommande une bonne moitié, pour leur style ou les émotions qu'ils procurent.

Pour 3,5€ la place avec le pass, vous pourrez donc rattraper ces films dans plus de 300 salles de France.

Trois souvenirs de ma jeunesse- Arnaud Desplechin. Cannes 2015. ****
Mia madre-  Nanni Moretti. Cannes 2015. **
Mustang - Deniz Gamsey Ergüven. Cannes 2015. ****
Comme un avion - Bruno Podalydès. ***
Life - Anton Corbijn. Venise 2015. ***
Dheepan - Jacques Audiard. Cannes 2015 (Palme d'or). 0
Much loved- Nabil Ayouch. Cannes 2015. ***
L’Homme irrationnel- Woody Allen. Cannes 2015. **
Birdman- Alejandro Gonzalez Inarritu. Oscar du meilleur film. ***
Taxi Téhéran- Jafar Panahi. Berlin 2015 (Ours d'or). ****
Phoenix- Christian Petzold. Berlin 2015. **
Fatima- Philippe Faucon. Cannes 2015. ****
Back Home (Louder than Bombs)-  Joaquim Trier. Cannes 2015. **
Marguerite- Xavier Giannoli. Venise 2015. ***
La Loi du marché- Stéphane Brizé. Cannes 2015. ***
Phantom Boy - Alain Gagnol et J.L. Felicioli. Animation. ****

Edito: Et maintenant, on va où?

Posté par redaction, le 30 novembre 2015

Bien des émotions se sont succédées en nous depuis la soirée du 13 novembre. Horreur, tristesse, angoisse, colère, accablement. On a écouté, incrédule, les hommes politiques prendre la parole. On a assisté à des démonstrations de force, des déclarations de guerre. On a essayé de suivre la pensée des penseurs, les observations des observateurs, les débats des débatteurs. Chacun semblait avoir un rôle si bien défini dans cet "après" que l'on s'est demandé lequel était le nôtre. On se sentait un peu mal face à ces grands mots, ces attitudes belliqueuses et ces décisions prises "pour le bien collectif".

Alors on a envisagé (si, si, sérieusement) d'aider les Anonymous à tracker les terroristes sur le web. On a bu un verre en terrasse (plusieurs, à vrai dire). On s'est même demandé fugacement, juste après cette fameuse soirée en terrasse, où trouver un drapeau tricolore. Et puis, parce que c'est dans notre nature, parce qu'on se sentait tristement inutile, parce que tout devenait déjà trop compliqué, ou au contraire trop simpliste, on a repris le chemin des salles de cinéma. On s'est assis, et on a regardé les films nous parler de nous, de notre monde, et de notre avenir. On ne peut pas dire que tout s'est éclairé, mais soudain on avait moins peur, on se sentait moins seul. A l'écran, de tout petits enfants apprenaient le vivre ensemble par la magie quotidienne de l'école. Un homme errait dans sa propre vie sans trop savoir quoi en faire. Une femme retrouvait le goût du désir, du plaisir et de l'existence.

Et puis il y avait les films de demain, ceux qui n'étaient pas encore arrivés jusqu'à nos cinémas : des expériences formidables pour sauver la planète, une histoire intime et épurée pour mettre des mots et des images sur un traumatisme qui n'est pas celui du 13 novembre et qui pourtant lui ressemble comme deux gouttes d'eau, une quête cinématographique éblouissante qui serait comme la somme de tous les films jamais tournés... et les autres, tous les autres, tous ceux qu'il reste à inventer, à rêver, à réaliser et à regarder. On s'est dit qu'on avait peut-être trouvé notre place, finalement, dans cet "après" qu'on n'arrivait pas encore à nommer. Rien de glorieux ni d'héroïque, rien d'intelligent ni même d'utile, mais juste un petit rouage dans le grand mouvement en train de se mettre en place : continuer.

Star Wars épisode 7 : Le messie de l’année ciné ?

Posté par wyzman, le 29 novembre 2015

Le 16 décembre 2015. Voilà un jour que tous les fans de blockbusters, les nostalgiques et tous les autres cinéphiles attendent avec impatience. En effet, c'est ce 16 décembre que le nouveau film de J. J. Abrams sortira, j'ai nommé Star Wars - épisode 7 : Le Réveil de la Force. Véritable challenge pour l'écurie Disney (détentrice des droits) et pour les studios Lucasfilm et Bad Robot, ce nouveau volet aura pour objectif de faire oublier la seconde trilogie bourrée d'effets spéciaux numériques. Premier film d'une nouvelle trilogie et doté d'un budget de 200 millions de dollars, Le Réveil de la Force aura également pour ambition de doper un box office mondial qui a particulièrement brillé grâce à de mauvais films cette année. A l'exception de Mad Max : Fury Road, les amateurs d'explosions, de course-poursuites, de scènes de combat ou de bonnes grosses comédies se sont bien ennuyés en 2015. Explications.

Dès janvier, les choses ont mal commencé. Entre Tak3n et Into the woods, comment espérer être rassasié ? Le premier était une véritable catastrophe quand le second aura gonflé les ventes de Doliprane. Février ne nous aura pas non plus épargné. American Sniper s'est avéré plus psychologique que spectaculaire - même si certaines scènes en valaient la peine ; Jupiter Ascending a plus que divisé et Cinquante nuances de Grey, eh bien… Phénomène trop attendu, déception en vue ! Nous pourrions évoquer le cas de Divergente 2, mais à quoi bon ? On a beau aimer Shailene Woodley, elle ne fait pas le poids face à une certaine Jennifer Lawrence

Si Fast & Furious 7 aura permis aux fans de Paul Walker de lui dire au revoir, le blockbuster motorisé nous aura également rappelé que parfois, plus c'est gros moins c'est bon. Un peu comme cet Avengers : L'Ere d'Ultron. Une chose est sûre : si les deux films ont secoué le box office mondial, nos petits cœurs sont restés sur leur faim. En mai, alors que le Festival de Cannes récompensait Dheepan, un film qui n'a pas fait l'unanimité, George Miller balançait son énorme road-movie nouvelle génération qu'est Mad Max : Fury Road. Si vous ne l'avez pas vu, il n'est pas trop tard. Et si c'est déjà fait, placez-le en haut de votre liste de cadeaux adressée au Père Noël !

Après cela, il y a bien évidemment eu Jurassic World et Terminator Genisys. Oui, le premier nous a franchement rendu nostalgique et oui, nous avons (encore) craqué pour Chris Pratt. Mais entre nous, ce n'était pas parfait. Quid du duo Arnold Schwarzenegger/Emila Clarke ? Eh bien, si sur le papier, accoler la star du Game of Thrones à l'ex-Monsieur Muscles était une bonne idée, sur les écrans ce fût autre chose… Les plus jeunes d'entre nous auront tout de même eu la possibilité de savourer Vice Versa et Les Minions. Si les deux n'ont en commun que le fait d'être des films d'animation, ils nous auront tout de même bien fait rire - avec un léger avantage côté public aux petites têtes jaunes qui ont plu à 6,2 millions de Français !

Quant au reste de l'année jusqu'ici… Quel sacré foutoir ! Les Quatre Fantastiques ? Un échec. Ted 2 ? Raté. Mission Impossible 5 ? Un James Bond à l'américaine. Le Labyrinthe 2 ? Trop long et bruyant pour être bon. Spectre ? Pas aussi bien que Skyfall. Hunger Games 4 ? Une conclusion sans grand intérêt. Ce qui nous laisse avec Star Wars 7. Réalisé par J. J. Abrams (Star Trek Into Darkness) et co-écrit avec Lawrence Kasdan (L'Empire contre-attaque) et Michael Arndt (Toy Story 3), ce nouvel opus a peu de chance d'être raté. Enfin, ça c'est que l'industrie du cinéma souhaite. Car après des mois de buzz acharné (le premier teaser remonte à novembre 2014), le film ne peut pas et ne doit pas se planter.

Et si les spécialistes estiment que le film pourrait rapporter 200 millions de dollars dès son premier week-end d'exploitation américain, ce n'est pas pour rien : Star Wars 7 totalise déjà plus de 50 millions de dollars en prévente ! De là à espérer que le film atomise le record de 208,8 millions de dollars actuellement détenu par Jurassic World, il n'y a qu'un pas. Avec son casting mêlant la nouvelle génération aux anciennes, Star Wars 7 semble taillé pour détrôner Avatar de sa place de plus gros succès mondial avec 2,7 milliards de dollars amassés. Vous n'y croyez pas ? Attendez le 16 décembre ! Avec des chiffres aussi monstrueux que ceux annoncés, l'Académie des Oscars n'aura d'autre choix que de se pencher une bonne fois pour toutes sur le cas du space opera. Après avoir récompensé Titanic (11 Oscars) et Avatar (3 Oscars), on la voit mal snober le nouveau bébé de J. J. Abrams !

Mais il reste une inconnue: les Oscars, qui n'aiment pas trop les grosses machines et optent pour des films d'auteur la plupart du temps, doivent déjà caser Mad Max et Vice-Versa dans la liste finale. Alors, Star Wars va devoir surprendre, briller par sa qualité et surtout ne pas décevoir les fans. Le marketing fera le job: les recettes seront là. Cependant, même si le film fracasse des records, emballe une partie de la critique, entre nostalgiques et geeks, il restera à la saga un défi à relever: attirer ceux qui n'ont jamais vu ou aimer Star Wars. Car si la Force se réveille, c'est bien pour que la franchise vive de nouveau longuement sur les grands écrans.

Mobile Film Festival 2015 : Agir pour le climat

Posté par kristofy, le 28 novembre 2015

mobile film festival

Comme chaque année le Mobile Film Festival invite les internautes à réaliser des courts-métrages (selon le même principe de films d'1 minute tournés avec un téléphone), puis à voter pour leurs favoris. Cette année, alors que Paris accueille la COP 21, il y avait un thème qui était imposé : agir sur les changements climatiques.

La COP 21 (21e conférence des parties) est organisée sous l’égide des Nations Unies pour inciter les différents pays à signer un accord international afin de limiter le réchauffement mondial : une température moyenne de 2 degrés en plus durant les prochaines décennies va provoquer diverses catastrophes qui changeront la carte du monde et les conditions de vie sur la planète… Cette convention se déroule du 30 novembre au 11 décembre, les responsables politiques de chaque pays (les plus gros pollueurs sont la Chine, les Etats-Unis, et les 28 états de l’Union Européenne) vont débattre de mesures pour faire baisser les émissions de gaz à effet de serre. En parallèle, autour de Paris, différentes manifestations citoyennes vont avoir lieu aussi pour réfléchir sur le climat.

Dans les salles de cinéma ce 2 décembre il y aura à découvrir le documentaire Demain de Mélanie Laurent et Cyril Dion (qui sera aussi montré aux différents invités de la COP 21) qui expliquent leur démarche par le fait que « la plupart des films qu'on voit sur le sujet sont extrêmement catastrophistes. Ils montrent des situations qui sont dramatiques, et c'est utile de savoir que ça existe. Mais quand on sort de là, on est plutôt écrasé que plein d'énergie et d'envie de changer le monde. C'était notre objectif de rompre avec ça. Et pour l'instant, avec les gens qu'on rencontre dans les salles, ça marche...» (interview de Cyril Dion lors du dernier festival d'Arras à revoir ici).

Le Mobile Film Festival avait lancé un appel à films jusqu’au 28 septembre, les films participants sont maintenant visibles sur internet et sont soumis au vote des internautes (vous) et d’un jury présidé par le réalisateur Fernando Meirelles. On vous propose de découvrir quelques-uns de ces courts-métrages :

No Sense


Love, Crime and Planet (inspiré par la série Bref)


J'ai vu (inspiré par Terrence Malick)


Chacun peut agir pour lutter contre sa pollution, par exemple en arrêtant de fumer (Who is to blame ?) ou en limitant l’usage de la voiture (hum hum). Pour en savoir plus et aussi pour agir de votre côté, le site cop ou pas cop ? est une mine d'informations que nous vous invitons à consulter.

Albi 2015 : les Oeillades sous le signe de l’émotion

Posté par cynthia, le 27 novembre 2015

Du 17 au 22 novembre dernier a eu lieu la 19e édition du film francophone d'Albi (les Oeillades). Encore sous le choc des attentats de Paris, cette semaine de cinéma made in France nous a secoués, et a pas mal humidifié nos rétines... Retour sur une semaine riche en émotions !

Tout commence par un discours... celui du représentant du Festival, Claude Martin, qui ouvre le bal de cette nouvelle édition avec les mots justes. Il confie tout d'abord qu'il s'agit de la première fois que le festival commence par un concert de musique de films, celui de l'orchestre de New Orleans Fiesta. Il ajoute que c'est aussi une soirée «particulière parce que cette soirée, cette manifestation dans son ensemble est ternie par les évènements que vous savez. Je ne vous cache pas que les conditions sont telles que ce festival est déjà amputé d’un grand nombre de participants et notamment scolaires (nous perdons là plus de 1200 scolaires qui étaient la fierté de notre festival).»

En effet, les scolaires n'ont pu assister ni aux projections, ni au festival en raison des mesures de sécurité prises par l'État. Claude Martin ajoute avec émotion que «n'ayant pas l’envie de faire un discours traditionnel d’ouverture, je me contenterai au nom des organisateurs de ce festival, de dédier notre Festival aux victimes des attentats de Paris du 13 novembre, mais aussi de Charlie Hebdo. Ironie de l’histoire, nous projetons jeudi 19, un documentaire intitulé l’humour à mort de Daniel et Emmanuel Leconte, dédié à toutes ces victimes.» Le documentaire des Leconte a d'ailleurs été présenté en avant-première (il est prévu en salles le 16 décembre) au festival d'Albi, sous bonne garde, puisque des vigiles inspectaient chaque spectateur à l'entrée.

«Le cinéma colle souvent à l’actualité, confie Claude Martin. Justement, au nom de toutes ces victimes qui aimaient la vie, nous avons pensé que notre devoir était de maintenir ce Festival, la vie culturelle dans notre ville, notre département, notre pays. Certes nous le ferons plus solennellement, sans faire la fête, mais nous le ferons. La démocratie est à ce prix. Nous sommes en guerre contre de grands malades qui agissent cachés… on se doit de rester debout et bien visibles. Le cinéma doit sans doute divertir, mais il doit aussi avertir. Un réalisateur doit plus aider les gens à se "tourner vers" qu'à se "détourner" comme le dit Cédric Klapisch. Il ne doit pas "endormir", mais donner à voir, informer, éveiller la curiosité. Nous continuerons à défendre ce cinéma qui ouvre les yeux des gens pour mieux lutter contre ceux qui veulent nous les faire fermer.» C'est d'ailleurs ainsi que s'est déroulée cette semaine de cinéma : bonne humeur (malgré tout), septième art, musique... le règne de la culture envers et contre tout (Dieu merci!).

Parce que le cinéma français n'a peur de rien...

Durant cette 19e édition, l'académie des Lumières composée de trois journalistes internationaux (Grazyna Arata pour la Pologne, Seamus McSwiney pour l'Irlande et Lisa Nesselson pour les USA) a décerné le Prix Lumière au film Peur de Rien de Danielle Arbid. Un hasard ? Peut-être pas... Non seulement il s'agit d'un film captivant mais il est aussi dans l'air du temps avec son héroïne libanaise et fraîchement débarquée à Paris dans les années 90, et qui va, tout en combattant les amalgames, découvrir la littérature, l'amour, la musique et le sexe à travers trois hommes de classes sociales différentes.

L'amour et le sexe étaient présents sous toutes les coutures cette semaine. Troublant dans le Marguerite et Julien de Valérie Donzelli (invitée d'honneur), injustement massacré au dernier Festival de Cannes, suggéré dans le doux Goût des merveilles de Éric Besnard, dérangeant et plat dans Et ta sœur de Marion Vernoux, se voulant sensuel dans La Fille du Patron d'Olivier Loustau et enfin dénonciateur d'une société où tout va trop vite dans Bang Gang de Eva Husson (véritable petit chef-d'œuvre).

Dénonciateur, c'est ce qu'a été également le documentaire L'humour à mort de Daniel et Patrice Leconte. Retraçant les attentats tragiques de Charlie Hebdo et de l'Hyper casher de Vincennes, et entrecoupé par des images d'archives, il nous plonge dans l'enfer du 7 janvier et redonne vie l'espace d'un film aux grands disparus du magazine. Les mouchoirs sont bien utiles pendant la séance.

Nous pouvons en dire autant avec Arrêtez-moi là de Gilles Bannier où Reda Kateb montre une nouvelle fois l'étendue de son talent à l'écran... pas étonnant que Hollywood ait posé un œil sur lui (Zero Dark Thirty, Lost River...). Présent pour le film, l'acteur n'a pourtant pas la grosse tête... bien au contraire. Reda Ketab est discret, gentil et rougit lorsqu'on le complimente sur son jeu d'acteur : «oh merci, c'est très gentil ça !».

Autres personnalités à avoir fait vibrer notre cœur, Valérie Donzelli (simple, drôle, cultivée et belle avec ça), Christa Theret (timide et douce) ou encore Grégoire Ludig (tordant et attentionné).

Véritable détecteur de talent et de stars du septième art, les Oeillades d'Albi c'est un peu le jumeau français de Deauville, la simplicité en plus.

Prix Louis-Delluc 2015: les films de Cannes en force, mais la Palme d’or est snobée

Posté par vincy, le 27 novembre 2015

L'image manquante de rithy panh

Le Festival de Cannes reste le réservoir principal des palmarès de fin d'année. Le Prix Louis-Delluc 2015 n'a pas fait exception, comme d'habitude. Sur les huit films en nomination, cinq ont été présentés sur la Croisette. La Loi du marché, en compétition, était reparti avec le prix d'interprétation masculine pour Vincent Lindon. Trois étaient à la Quinzaine des réalisateurs. Et L'image manquante avait reçu le Grand Prix Un certain regard en ... 2013! Car c'est la particularité de cette liste, deux films datent d'il y a plus d'un an. Outre L'image manquante, Le dos rouge avait été présenté au Centre Pompidou en 2014 dans le cadre du Festival d'Automne. Mais les deux films ne sont sortis que cette année. Résultat: il n'y a aucun favori pour succéder à Sils Maria d'Olivier Assayas.
Philippe Garrel et Arnaud Desplechin sont les seuls à l'avoir déjà obtenu.

Si le Louis-Delluc est considéré comme le Goncourt du cinéma, il n'a aucune valeur indicative pour les Césars. Le dernier à avoir réussi le doublé c'est Jacques Audiard avec Un prophète en 2009/2010. Et justement Audiard est le grand absent de cette liste puisque Dheepan, déjà recalé pour représenter la France aux Oscars, Palme d'or à Cannes, n'a pas été retenu.

Concernant la sélection du meilleur premier film, c'est presque un autre niveau. Pour succéder aux Combattants, le jury a choisi cinq très bons films, très divers. Mustang, qui était aussi à Cannes, fait là figure de grand favori, évidemment.

Le lauréat 2015 sera annoncé le 16 décembre.

Nominations
Comme un avion - Bruno Podalydès
Le Dos rouge – Antoine Barraud
Fatima – Philippe Faucon
L'Image manquante – Rithy Panh
La Loi du marché – Stéphane Brizé
Marguerite – Xavier Giannoli
L'Ombre des femmes – Philippe Garrel
Trois souvenirs de ma jeunesse – Arnaud Desplechin

Nominations pour le prix Louis-Delluc premier film
Bébé tigre – Cyprien Vial
Le Grand Jeu – Nicolas Pariser
Mustang – Deniz Gamze Erguven
Ni le ciel ni la terre – Clément Cogitore
Vincent n'a pas d'écailles – Thomas Salvador