Cannes Ecrans Juniors: Romain et Océanne partagent leurs trois jours de Festival de Cannes

Posté par kristofy, le 27 mai 2015

Le Festival de Cannes polarise l'attention sur les films en Sélection officielle, à La Quinzaine des Réalisateurs et à La Semaine de la Critique; mais d'autres sélections proposent de nombreux films à découvrir. On connaît l'ACID. On connaît moins, Cannes Écrans Juniors, une sélection spécifique qui présentent un intérêt particulier pour des jeunes spectateurs car ils développent des thématiques ou mettent en scène des univers susceptibles de les confronter au monde et aux autres cultures, tout en leur faisant découvrir l’art cinématographique. Cette année, elle était constituée de huit longs métrages internationaux, comme par exemple La Forteresse de Avinash Arun (qui avait déjà reçu un Ours de Cristal et une mention spéciale au Festival de Berlin, et qui sera en salle le 7 octobre).

Plusieurs lycéens venus de Côte d'Azur mais aussi de toute la France ont pu découvrir les films Difret (de Zeresenay Berhane Mehari, Éthiopie), Mateo (de Maria Gamboa, Colombie), Marina (de Stijn Coninx, Belgique), Casa Grande (de Felipe Barbosa, Brésil), Petite sœur (de Sanna Lenken, Suède)... Mais aussi certains films de la Quinzaine des Réalisateurs comme Le tout nouveau testament de Jaco van Dormael, Mustang de Deniz Gamze Ergüven, ou de la Semaine de la Critique comme Dégradé de Tarzan et Arab Nasser, La terra y la Sombra de César Augusto Acevedo (qui a reçu la Caméra d'Or et deux autres prix), Mediterranea de Jonas Carpignano...

Soit une large palette de films très différents qui d'ailleurs sont aussi représentatifs des actions du CNC pour l'éducation à l'image dont la mission vise les jeunes cinéphiles et futurs spectateurs avertis, capables de reconnaître un auteur ou une écriture cinématographique. Parmi ces "juniors", nous en avons rencontré deux élèves du lycée Edouard Belin, à Vesoul, en Franche-Comté, des élèves de 15-16 ans en classe de seconde avec une option Arts Visuels, venus donc quelques jours à Cannes :

Romain : Pour nous des jeunes Vésuliens, venir à Cannes c’est extraordinaire, pouvoir monter les marches c’est exceptionnel, le truc le plus dur c’est de trouver les tickets pour ces séances de gala le soir.

Océanne : Monter les marches c’était un rêve, on en a profité à fond et quand on était assis dans la grande salle, on avait encore du mal à réaliser. On a vu le Pixar Vice-Versa, et on a bien rigolé, il était vraiment bien. On était placé en Corbeille, et on pouvait voir les acteurs. C’est une chance extraordinaire de pouvoir monter les marches parce quand on ne voyait ça qu'à la télé. On se dit qu’on aimerait bien y être, et nous on a réussi à le faire. C’est un cadeau de découvrir le Festival de Cannes

Romain : Monter sur les marches en se disant que des stars sont passées par là, les télévisions partout, on n’en revient pas. On voit tous les flashs qui se projettent sur nous... Notre lycée de Vesoul organise ça depuis sept ans, on aimerait bien revenir pour se dire qu’on a monté les marches plusieurs fois dans notre vie.

Océanne : On a vu le film Marina (qui avait eu le Magritte du Meilleur film flamand) qui nous a vraiment beaucoup touchés; c’est à propos d’une histoire vraie, alors ça apporte encore plus d’émotion. Tout le monde l’a aimé dans notre groupe, on a mis 9 sur 10 de moyenne. On est deux groupes, certains voient deux films par jour et les plus de 16 ans en voient 3.

Romain : On est là trois jours, c’est court, mais on voit tellement de choses... Dans la journée après deux films, on a aussi été à la plage et on s’est même baignés. À Vesoul, il fait un peu frais, ça change. D’habitude on est habillé normalement, en jean-basket. Mais ici avec le costume on est classe.

Oceane : Pour monter il faut porter la belle robe, c’est obligatoire. Nous aussi, on est habillés comme les stars, en fait comme tout le monde est comme ça le soir, c'est très chic. On a eu la chance vite fait de croiser Norman, c’était cool..

Un Français, le film de Diastème, entre menaces, peur et censure cachée

Posté par vincy, le 26 mai 2015

Il y a des sujets qui continuent de fâcher. La liberté d'expression, on l'a vu en début d'année, peut-être meurtrière. La liberté de création continue de déranger. Par exemple, le Maroc a décidé d'interdire la projection du dernier film de Nabil Ayouch, Much loved, présenté à la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes: pour le gouvernement du Royaume, il comporte un « outrage grave aux valeurs morales et à la femme marocaine ». Ce film traite du problème de la prostitution au Maroc à travers le portrait de plusieurs femmes. La diffusion d'extraits a entraîné de vives réactions à l’encontre du réalisateur marocain et de son actrice principal, Loubna Abidar.

C'était hier. C'était au Maroc.

En France, hormis quelques films critiquant les religions, qui ont subit une censure avant tout économique (refus des exploitants), on ne pouvait pas penser, croire, qu'un film puisse faire peur. Pourtant on a eu des exemples récents avec Timbuktu (lire notre article du 16 janvier), Au nom du fils (lire notre article du 22 avril 2014), sans oublier les affiches de L'inconnu du lac (lire notre article du 10 juin 2013). Et pourtant c'est bien le cas.

Hier, en France, le réalisateur, dramaturge, scénariste et écrivain Diastème a reçu un coup de batte de baseball sur le crâne. Son dernier film, Un Français, qui doit sortir le 10 juin prochain, suscite trop de réactions violentes, semble-t-il.

"Ils ont peur"

Sur son blog, Diastème écrit que le distributeur [Mars films] vient d'annoncer à sa coproductrice "que les 50 avant-premières du film qui devaient avoir lieu dans 50 villes de France le mardi 2 juin sont annulées. Certains exploitants ne veulent pas le film, lui a-t-on dit, ils ont peur. — Peur de quoi ? je lui demande. — Je ne sais pas, elle répond. — Les 50 !? — Ben faut croire…"

"Comme si cela ne suffisait pas, elle m’annonce également que les « plus de 100 salles » prévues par Mars pour la sortie du film se transforment en « moins de 50, et encore, pas sûr… »" ajoute-t-il.

Dans son blog, Diastème raconte qu'un exploitant l'invite à la date qui l'arrange pour présenter son film et en débattre. Mais il n'oublie pas que "deux exploitants, de Toulon et de Lille, quoi qu’aimant beaucoup [son] film, avaient « peur » de le prendre."

De deux craintifs on passe donc à cinquante couards, en une semaine. Diastème entame donc un marathon médiatique: message Facebook aux amis, texte sur son blog, communiqués aux journalistes, passage au Grand Journal. Il explique son film, justifie le titre, mais reste stupéfait que des exploitants refusent un film par "peur". Syndrome Dernière tentation du Christ?

Un film nécessaire

En passant de 100 à 50 ou 60 copies, le film a peu de chances d'être rentable. "Le film est quasiment mort-né, il ne fera pas d’entrées dans les salles, alors qu’on n’arrête pas de me dire, depuis que les premières projections ont eu lieu, que c’est un film « important », un film « nécessaire », un film « que les gens doivent aller voir », « surtout ici et maintenant », un film avec « un sujet que personne n’a jamais traité », un film avec une « actualité » et un « engagement » – grandes valeurs cinématographiques ne dit-on pas depuis hier soir ?"

Jusqu'au dernier moment, il avait été pressenti pour être sélectionné à Cannes. Il aurait été intéressant, en contrepoint à la vision Fox News du Audiard, d'avoir un film comme celui de Diastème, à la Quinzaine par exemple, où il avait toute sa place.

Un film de paix sur un repenti

"J’ai raconté l’histoire d’un homme qui se débarrasse de la violence et de la haine en lui. C’est un film de paix. Un film de cinéma. Et ce que je reçois, depuis quelques semaines, n’est que violence et haine, guerre, et ce n’est pas du cinéma…" C'est un film anti-FN, certes, mais c'est avant tout le parcours sur près de trois décennies et des poussières de Marco, qui cogne les Arabes et colle les affiches de l'extrême droite. Mais, malgré lui, toute cette haine va l'abandonner. Il va devoir se débarrasser de la violence, de la colère, de la bêtise qu'on a en soi. C'est le destin d'un salaud qui va tenter de devenir quelqu'un de bien.

Et donc ce pitch fait peur. Mais pas seulement, le film a été interdit aux moins de 12 ans. Cette censure a forcément un impact économique et limite le nombre de salles. Pourquoi un tel film subit une telle censure? Parce qu'il fait le lien entre les deux France, "celles qui se crachent à la gueule, “Travail Famille Patrie” d’un côté, “Liberté Égalité Fraternité” de l’autre." Dérangeant, vraiment?

Diastème rappelle que "c’est un film de fiction, avec des personnages fictifs, c’est un film de cinéma, pas un film de skinheads – le côté “skinheads”, ce ne sont que les 25 premières minutes, et le film fait 1h40, se déroule sur vingt-huit ans ; non, ça n’a rien à voir avec American History X, mais alors rien du tout, le contraire, à la limite Alan Clarke, Shane Meadows – mais personne ne connait Alan Clarke, Shane Meadows."

Une campagne de haine

Mars, le distributeur de film, vient d'envoyer un communiqué de presse, et confirme le climat agressif autour du film: "Depuis plusieurs semaines, le film de Diastème, Un Français, fait l'objet, sur les réseaux sociaux, d'une spectaculaire campagne de haine attisée par des commentaires violents, agressifs, menaçants autour de sa bande-annonce." Selon Mars, le film n'a pas été déprogrammé avant sa sortie et aucune avant-première n'a été annulée.

Pour le distributeur, la sortie prévue initialement sur une centaine de copies (un minimum aujourd'hui pour exister) a été ramené à 60 "afin d'optimiser au mieux chaque copie et de valoriser chaque salle diffusant le film."

Mars explique également que les cinémas contactés pour organiser des avant-premières et débats "n'ont pas donné suite à cette proposition". La raison officielle: complexité de mettre en place un événement aussi particulier, nécessitant des précautions (sécurité etc...)". Donc il y a bien une peu diffuse ...

Et en effet, le distributeur ne dément pas le climat créé autour du film par "certaines personnes aussi anonymes que mal intentionnées".

Une société menacée

Remerciant les nombreux exploitants courageux qui soutiennent Un Français, Mars persiste à vendre le film comme une oeuvre "nécessaire dans toute son authenticité". "Que cette chronique d'un extrémiste repenti puisse donner des boutons à certains qui y voient un signe de lâcheté en dit long sur les menaces pesant sur notre société." On ne dirait pas mieux.

"La diffusion de ce film constitue un acte militant fort dans la simple liberté de l'expression artistique et citoyenne".

Alors, n'y aura-t-il que seulement soixante salles qui défende cette liberté d'expression et qui auront le courage de diffuser Un Français?

Cannes 2015 – L’instant (pas) glam’: Le flop 10 du Tapis rouge

Posté par cynthia, le 26 mai 2015

Parce que Cannes ce n'est pas que du glamour et des paillettes, même si les Top Models et starlettes de télé ont de nouveau conquis le tapis rouge, écrasant souvent de leur notoriété éphémère les comédiens et comédiennes, faisons un retour sur dix moments gênants ou surprenants de cette 68e édition.

10. Rhabille-moi si tu peux

Les aléas du direct sont souvent des sacrés moments gênants, Julianne Moore et Charlize Theron en ont fait les frais. Magnifique autant l'une que l'autre, les deux actrices oscarisées (Monster pour Charlize, Still Alice pour Julianne) ont eu des problèmes de robe, aux pieds des marches cannoises. Elles ont dû se faire ajuster les tissus devant la caméra. Dommage: elles n'ont pas demandé notre aide!

9. Accrocs et faux pas

Durant ce festival nous en avons eu des fashion faux pas. Tiens tiens, on va jouer nos Cristina Cordula... hum hum (raclement la gorge):  Florence (Foresti), ma chérie mais non! plus jamais la robe volet badminton; non, non, tu as cru que tu étais Marion (Cotillard) ou quoi? Marion justement tu as été manifiak pour le Petit prince, sauf les cheveux: tu as mis trop de gel, ça faisait Fabien Barthez de loin, ça va pas! Laurent (Laffite) non mais la moustache à la façon bûcheron, tu oublies tout de suite, tu n'est pas Vincent Lindon! Xavier (Dolan), mais c'est quoi ce costume avec des croix? Ce n'est plus à la mode tout ça. C'est ton blondinet californien qui t'influence? Ou alors c'est en voyant Miss Koka au Vertigo? Vincent (Macdoom), ma chérie, mais qu'est-ce qui s'est passé avec ta robe? Tu a rencontré un broyeur ma parole! Et toi Sienna (Miller), dernier jour de compét' et tu arrives avec le rideau de cuisine de ta mère!

8. L'amour donne des ailes

Moment gênant certes mais surtout cute: Charlize Theron cherchant son Sean Penn sur le tapis rouge avant de remarquer qu'il était juste derrière elle. L'actrice avait monté toutes les marches sans son homme et a donc fait demi-tour à sa recherche avant de se rendre compte qu'il était en haut des marches à l'attendre (un ninja lorsqu'il se déplace le Sean). Toute gênée, la belle a trottiné à sa rencontre. Oh que c'est beau l'amour!

7. Pas aidée

Emma Stone (juste sublime) avait bien du mal à gravir les marches avec sa longue traîne de princesse. Morte de rire elle indique à son attachée de presse qu'elle n'arrivera jamais à monter les marches. Cette dernière lui répond d'un geste brusque qu'elle va les monter toutes seules ces foutues marches. Pauvre Emma, si mignonne et naturelle.

6. Sobre

Vincent Rottiers, venu présenté Dheepan (Palme d'or 2015), a répondu aux questions des journalistes d'une façon un peu spéciale. D'une manière simple, directe et très familière au point de déstabiliser la journaliste (c'est elle le flop). Mais, cette fois-ci, il n'était pas ivre (quelques jours avant Cannes, il avait fait un peu parler de lui suite à une soirée très arrosée).

5. Talons or not?

La polémique des talons a fait beaucoup de bruit sur la Croisette cette année. De nombreuses invitées se sont plaintes d'avoir été jetées comme des espadrilles après l'été parce qu'elles ne portaient pas de "hauts" talons. Thierry Frémaux a vite démenti la chose sur son compte Twitter. Il n'empêche que rares sont celles qui sont venues à plat au festival cette année. Coïncidence? Ou juste l'idée de savoir garder de la hauteur?

4. Tapis Jam

De nombreux embouteillages sont survenus sur le tapis rouge cette année, la faute aux selfies (interdits pourtant). Le plus gros a été crée par le clan Jackson. Le père se prenait en photo toutes les cinq minutes, ce qui a provoqué un bouchon digne d'un wagon du métro de la ligne 13. Il faut dire que le best-seller de l'année, c'était la perche à selfie. Faute de pluie, les vendeurs de rue n'avaient pas besoin de fournir des parapluie: la perche à selfie a compensé le manque.

3. Les malheurs de Sophie

Sophie Marceau a une nouvelle fois alimenté la polémique, liée à ses choix vestimentaires. En effet, une certaine robe fendue jusqu'au nombril a laissé entrevoir sa culotte, ce qui a créé un véritable buzz (à croire qu'il n'y a pas plus dingue sur la croisette). La belle a essayé de se rattraper tant bien que mal avec un pantalon ou en montant les marches une main au niveau de l'entre jambes. En tout cas, grâce à elle, les rédactions parisiennes étaient aux anges. C'est vrai ça: rien à faire d'un film hongrois ou d'un casting chinois: pour le clic rien ne vaut les gaffes de Sophie.

2. Media crash

Les journalistes présents sur les marches cette année n'ont pas franchement été au summum de la perfection (un peu comme les tenues des stars). Confondre Zoé Saldana avec le mannequin Liya Kebede, ne pas savoir le titre du dernier film d'Angelina Jolie dont Jack O'Connell est la vedette ou encore se couper la parole entre eux, les journalistes Canal était plutôt moins que plus. Côté humour, on leur conseille un stage au Jamel Comedy Club. Et côté culture, un peu plus de temps dans les salles de cinéma que dans les fêtes de plage.

1. Le gros rateau

Il y a pas mal de nuages ce jour-là sur la Croisette, le vent était faible mais le soleil n'était pas présent. Didier Allouch, journaliste talentueux et si sympathique, a goûté au vent made in USA. Il a profité du fait que Charlize Theron se fasse rhabiller (lire point 10) pour lui poser une question, mais cette dernière ne lui a même pas décroché un regard. Pire encore lorsqu'il s'est tourné vers son compagnon Sean Penn, le journaliste n'a récolté qu'un regard emplit d'indifférence et de noirceur (dont seul Penn a le secret). Gros moment de solitude donc sur le tapis rouge. On a eu froid pour lui et on lui aurait bien offert notre veste. Enfin, ce n'est pas pire qu'aux Oscars où les stars américaines ne veulent jamais répondre aux micros tendus par Canal +.

Le Fils de Saul: 4 prix à Cannes et l’adoubement de Claude Lanzmann

Posté par vincy, le 26 mai 2015

le fils de saul

Le distributeur Ad Vitam est l'un des grands vainqueurs du 68e Festival de Cannes avec deux prix pour Paulina (Grand prix Nespresso de la Semaine de la Critique, Prix FIPRESCI des sections parallèles), deux prix pour The Assassin (Prix de la mise en scène, prix Cannes Soundtrack), un prix pour Mustang (Label Europa Cinema). Et, record du Festival, 4 prix pour Le fils de Saul, premier film de Laszlo Nemes: Grand prix du jury, Prix FIPRESCI de la compétition, Prix François Chalais et Prix Vulvain de la CST pour le son.

Prévu dans les salles françaises pour novembre prochain, Le fils de Saul, produit par Films distribution, et déjà acquis pour les Etats-Unis par Sony Pictures Classics qui veut en faire un oscarisable, aurait pu être sujet à polémique. Mais Cannes, encore plus cette année, n'avait pas goût à la polémique. Deux films hués en projection presse et aucune passion, même pour le sulfureux Love de Gaspar Noé. Désormais tout est évacué en un tweet souvent excessif à la sortie de la salle. Au milieu de cette apathie, on aurait pu s'attendre à des débats de fonds, des échanges argumentés virulents autour de quelques oeuvres comme Dheepan ou Le fils de Saul, ne serait-ce que par leur sujet.

35mm argentique

En d'autres temps, Le Fils de Saul aurait fait s'écharper les festivaliers autour de son histoire: en octobre 44, à Auschwitz-Birkenau, Saul Ausländer, membre du Sonderkommando, ce groupe de prisonniers juifs isolés du reste du camp, devant aidé les nazis dans leur plan d'extermination, au sein même des crématoriums et des chambres à gaz, sait qu'il n'a pas d'autre choix que de s'évader: sinon, il sera, comme ses camarades, exécutés. Le procédé cinématographique est puissant: Saul est quasiment de tous les plans, au premier plan même. On devine les atrocités de cette industrie à la chaîne de la mort, mais l'image est constamment floue en arrière plan. On voit sans voir. Laszlo Nemes ne voulait pas que son film soit beau, ni séduisant, ni un film d'horreur. Saul devait être notre unique lien, à nous spectateurs: il ne fallait pas dépasser ses capacités de vision, d'écoute et de présence. "Nous avons voulu utiliser la pellicule argentique 35 MM [dont il a fait l'éloge en recevant son Grand prix dimanche dernier] et un processus photochimique à toutes les étapes du film" explique-t-il pour justifier sa démarche. Il a utilisé un format restreint, un objectif de 40 mm, plutôt que le scope.

Les rouleaux d'Auschwitz

"Je ne voulais pas montrer l'horreur de face, ne surtout pas reconstituer l'épouvante en entrant dans une chambre à gaz tandis que les gens y meurent". Ce qui n'empêche pas Saul, et nous avec, d'y rentrer pour débarrasser les corps, nettoyer, effacer les traces. Laszlo Nemes a eu l'idée du Fils de Saul, lors du tournage de L'Homme de Londres, de Bela Tarr, dont il était l'assistant réalisateur. A l'occasion d'une semaine "off", il achète un livre, Des voix sous la cendre, édité par le Mémorial de la Shoah (disponible en France au Livre de poche). Plus connu sous le nom des "rouleaux d'Auschwitz", ce recueil de textes écrits par des Sonderkommando, retrouvés enterrés et cachés, décrivent le quotidien et l'organisation du camp, les règles de fonctionnement et les tentatives de résistance.

Pour Lanzmann, Nemes a inventé quelque chose

En commençant à travailler sur son scénario, avec Clara Royer, il a lu d'autres témoignages et a revu les séquences sur les Sonderkommando dans Shoah de Claude Lanzmann, oeuvre somme et référence. Lanzmann a souvent eu la parole très critique vis-à-vis des films qui s'attaquaient à l'Holocauste. A commencer par La Liste de Schindler de Steven Spielberg. Dans un entretien à Télérama, Lanzmann s'explique: "J'aime beaucoup Steven Spielberg et ses films mais quand il a réalisé La Liste de Schindler il n'a pas suffisamment réfléchi à ce qu'était le cinéma et la Shoah, et comment les combiner. Le Fils de Saul est l'anti-Liste de Schindler. Il ne montre pas la mort, mais la vie de ceux qui ont été obligés de conduire les leurs à la mort. De ceux qui devaient tuer 400 000 personnes en trois ou quatre mois."

Lanzmann refuse son image de juge-arbitre sur le cinéma et la Shoah: "Je ne suis pas un excommunicateur, ni un type qui condamne d'avance. On propose au festival de Cannes un film hongrois sur les commandos spéciaux d'Auschwitz, je n'ai aucune raison de ne pas le voir." Ne tarissant pas d'éloges sur le réalisateur du Fils de Saul, il affirme que "László Nemes a inventé quelque chose. Et a été assez habile pour ne pas essayer de représenter l'holocauste. Il savait qu'il ne le pouvait ni ne le devait. Ce n'est pas un film sur l'holocauste mais sur ce qu'était la vie dans les Sonderkommandos. (...) Ce que j'ai toujours voulu dire quand j'ai dit qu'il n'y avait pas de représentation possible de la Shoah, c'est qu'il n'est pas concevable de représenter la mort dans les chambres à gaz. Ici, ce n'est pas le cas."

Des nez qui saignent, des forêts, de l’amour et des morts… florilège de ce qu’on a vu à Cannes 2015

Posté par vincy, le 25 mai 2015

Cannes est un portfolio où des cinéastes venus du monde entier nous proposent une photographie du monde. Si la compétition était tiède, l'ensemble des sélections étaient quand même d'un niveau assez élevé pour ne pas sortir déprimé de cette quinzaine. De Vice-Versa à Mad Max, de Miguel Gomes à Naomi Kawase, d'Apitchapong Weerasethakul à Arnaud Desplechin, il y avait de quoi satisfaire pleinement l'appétit cinéphile.

Cette année, pour sa 68e édition, l'album de la compétition est peu joyeux, même si on ajoute les films hors compétition.

Des arbres

Qu'avons-nous vu finalement lors de ce marathon cinématographique? Des forêts. Ah du bois, du sous-bois et des arbres, il y en avait. Japonaise et morbide dans La forêt des songes, mythologique et remplie de secrets dans Tale of Tales, chemin vers la liberté ou vers la mort dans l'épilogue du Fils de Saul, abritant la maison chic de la famille de Plus fort que les bombes, entourant l'hôtel non moins chic de Youth, lieu de chasse à l'homme dans Macbeth, résidence des "Célibataires" dans The Lobster... Mais si on ne devait en retenir qu'une, ce serait celle de The Assassin, sublimée par Hou Hsiao-hsien, et où l'on y livre un combat magnifique, avec une musique mixant sons électroniques et mélodies folkloriques.

Du sang

Il y a aussi eu beaucoup de nez qui saignent. Symptôme qui traduirait quelques angoisses. Et plus généralement, il y a eu du sang: sur les mains, les visages, les corps... La mort n'était jamais très loin. Ainsi, sur les 19 films en compétition, seuls La Loi du marché, Mon roi et Carol n'ont aucun mort sur la conscience. Des films comme Notre petite soeur, La forêt des songes, Plus fort que les bombes, Dheepan, Macbeth et Valley of Love amorcent leur histoire avec des fantômes, hantées par un enterrement. Le Fils de Saul, film sur les camps de concentration, est un portrait de l'horreur humaine quand il s'agit d'industrialiser la mort. A Cannes on meurt bouffée par les chiens (The Lobster), de maladie ou d'accident (Notre petite soeur, Mia Madre, La forêt des songes, Plus fort que les bombes, Mountains May Depart, Chronic), de décapitation, égorgement ou autres homicide volontaire et peine capitale (Marguerite et Julien, Macbeth, The Assassin, Tale of Tales), à coups de flingues (Sicario), à coups de machettes (Dheepan), ou en se suicidant (Youth, Valley of Love).

De l'amour

Mais rassurez-vous, il y a aussi de l'amour. Si la chair a manqué (on comprend mieux la programmation de Love en séances spéciales), au point de ne retenir que deux scènes de sexe, dans le Haynes et le Donzelli, l'amour était présent. De l'amour passionnel à l'amour parental, de l'amour filial à l'amour intergénérationnel, qu'il soit déviant ou dérangeant, les variations ont été multiples. Il conduit à la folie, la possession, la démence, la déprime, la jalousie dans Tale of Tales, Macbeth, Youth, Mon roi, The Lobster, The Assassin, Marguerite et Julien et même Mia Madre... Qu'il soit entre soeurs, mère et fils, père et fille, roi et reine, frère et soeur, parents divorcés, prof et élève, deux femmes, père et fils handicapé, etc... l'amour a pris toutes les couleurs. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il est rarement serein et que les happy ends sont loin d'être la norme. L'amour est donc plus fort que tout, au point d'être dévastateur le plus souvent.

De la noirceur

Thanatos, Eros (et psyché), cette compétition était aussi un portrait sombre et pessimiste de notre société. Dans Notre petite soeur, les dettes s'accumulent pour la propriétaire du restaurant, dans The Lobster, les individus n'ont d'autres choix que d'être célibataires ou mariés, avec des règles tyranniques dans les deux cas, dans Carol, une femme doit choisir entre la convention et la marginalité, dans La loi du marché, l'emprise de l'entreprise se confronte au chômage et à la précarité qui rendent vulnérables et faillibles les individus, dans Sicario, le trafic de drogue conduit à la guerre et à des actes illégaux de la part des hommes de Loi, dans Mountains May Depart, les mines ferment et les profiteurs du régime s'exilent, dans Dheepan, les cités sont en feu et les immigrants sont malheureux, dans Chronic, les malades sont dépendants de traitements ou choisissent une fin de vie hors périmètre légal... L'Homme est ainsi fragilisé, prisonnier des autres, d'un système ou de la société. Qu'on trouve un rare bonheur dans l'exil, le divorce, une démission, l'amour ou un peu de gloire, l'amertume n'est jamais loin.

Des femmes

On s'attendait à une édition véritable féminine et même féministe. En fait il n'en est rien. Enfin, n'exagérons pas. Mais, à l'instar de la Palme d'or, la compétition était surtout virile, pleine de testosérone. Mettons de côté Woody Allen, Mad Max, Le petit prince et Vice-Versa, qui ont mis au coeur de leur histoire une femme ou une fillette, le sexe faible reste encore affaiblit ou parfois, pire, amoché, par les cinéastes.

Il y a quelques exceptions. Notre petite soeur, Tale of Tales, The Lobster, Mia Madre, Carol, Mountains May Depart, Dheepan, The Assassin et Valley of Love proposent tous un ou plusieurs personnages féminins forts: des décideuses, des dirigeantes, des déterminées, des dominantes. Mais à l'inverse on va continuer de se désoler de voir qu'une femme est forcément hystérique (Mon roi), alcoolique (La forêt des songes), suicidaire (Plus fort que les bombes) quand ses amours vont mal. Ne parlons pas de Lady Macbeth, réduite au rôle de simple conseillère dans Macbeth. Quand elle n'est pas tout simplement malade et dépendante des hommes (Chronic, La forêt des songes). La femme forte de Sicario se mue en observatrice passive qui regarde les hommes jouer aux soldats sans elle. Même chez Sorrentino, elle n'est qu'un faire valoir des désirs masculins: Miss Univers (qui en a dans la tête quand même), fille de (qui ne semble pas avoir d'existence autre) ou égérie.

La femme reste souvent l'épouse d'un mâle, névrosée la plupart du temps. En cela, les jeunes femmes de Notre petite soeur, les célibataires de The Lobster, la réalisatrice de Mia Madre, les amoureuses de Carol, la super flic de Sicario, les héroïnes de Mountains May Depart, la combattante de The Assassin font exception. La vie dans l'ombre d'un homme n'est pas forcément signe d'une aventure heureuse. Au moins, ici, les personnages féminins ne tombent pas dans un cliché d'une autre époque.

Cannes 2015: un palmarès très socio-politique et un peu romanesque

Posté par redaction, le 24 mai 2015

Pas de Cate Blanchett (incompréhensible) aux côtés de Rooney Mara. Pas de Sorrentino ni de Moretti (favori de la critique française). Pas de Jia Zhang-ke. Bref, comme toujours, il y a de gros oublis, des choix étranges dans le classement, et même des injustices. On se félicitera de quelques récompenses pour The Lobster, Vincent Lindon (enfin!), Hou Hsiao-hsien, le premier film de Laszlo Nemes... Le cinéma français est arrivé en force ce soir. Le jury des frères Coen a surtout donné une tonalité socio-politique à son palmarès: l'immigration et les cités chez Audiard, les camps de concentration chez Nemes, la diplomatie plutôt que la guerre chez HHH, les chômeurs et précaires chez Brizé, la fin de vie chez Franco.

Trois parcours romanesques ont pu quand même séduire les jurés: dans un monde dicté par des normes tyrannique, on cherche le grand amour chez Lantimos, l'amour est transgressif et pudique chez Haynes, passionnel et douloureux chez Maïwenn.

Mais ce qu'on retiendra de cette 68e édition, c'est l'absence d'un très grand film et la multiplication de bons films aux regards acérés et esthétiques assumés. Quitte à prendre de forts risques qui ont souvent divisé les festivaliers.

Palme d'or: Dheepan de Jacques Audiard

Grand prix du jury: Le fils de Saul de Laszlo Nemes

Prix de la mise en scène: Hou Hsiao-hsien pour The Assassin

Prix d'interprétation masculine: Vincent Lindon pour La loi du marché. "C'est la première fois que je reçois un prix dans ma vie."

Prix du jury: The Lobster de Yorgos Lanthimos

Prix d'interprétation féminine: Emmanuelle Bercot pour Mon Roi et Rooney Mara pour Carol

Prix du scénario: Michel Franco pour Chronic (Mexique)

Palme d'honneur: Agnès Varda, "Palme de résistance et d'endurance". "Cette palme dorée sera placée dans un placard à côté de celle de Jacques [Demy]".

Caméra d'or du meilleur premier long métrage: La tierra y la sombra de César Augusto Acevedo (Colombie)

Palme d'or du court métrage: Waves'98 de Ely Dagher (Liban)

Cannes 2015: Carte postale d’Iran

Posté par vincy, le 24 mai 2015

Pour terminer notre série "Carte postale de Cannes", nous avons choisi l'Iran. A Cannes, Berlin, Venise, le cinéma iranien n'a jamais été en manque de reconnaissance. Et dès que la censure ou la justice de ce pays malmène les cinéastes, on peut compter sur les trois grands festivals pour défendre ou offrir une tribune aux réalisateurs iraniens, et bien entendu sélectionné leurs oeuvres.

depuis près de 25 ans, l'Iran s'invite à Cannes. Depuis plusieurs décennies, Venise et Berlin lui servaient de vitrine. Mohsen Makhmalbaf, Abolfazl Jalili, Babak Payami, Reza Naji, Parviz Kimiavi, Sohrab Shahid Saless, Shirin Neshat, Saman Salvar, Abolfazl Jalili, Hassan Yektapanah, Bahman Ghobadi, Niki Karimi sont autant de cinéastes primés ici et ailleurs. A Cannes, l'exilée Marjane Satrapi et Samira Makhmalbaf ont reçu le prix du jury. La Caméra d'or à été décernée à Mohsen Amiryoussefi (2004), Hassan Yektapanah (2000), Bahman Ghobadi (2000), Jafar Panahi (1995). Kiarostami (Palme d'or mais aussi Leopard d'or à Locarno), Asghar Farhadi (Ours d'or à Berlin) et bien sûr Jafar Panahi (Ours d'or, Lion d'or à Venise, Caméra d'or et Carrosse d'or à Cannes et Léopard d'or) sont les trois grandes figures du cinéma iranien contemporain.

Les deux premiers préfèrent aujourd'hui tourner à l'étranger. Le troisième est devenu l'emblème d'un cinéma persécuté. Cinéaste condamnée à rester chez lui, à ne plus filmer, il contourne sa sanction judiciaire en tournant clandestinement. Son dernier film, le magnifique Taxi Téhéran, prouve une fois de plus que le cinéma n'est pas une question de moyens mais de regard. La censure a toujours été contournée d'une manière ou d'une autre, par un formalisme (allégories) ou par des métaphores. Lui va beaucoup plus loin en bravant le pouvoir iranien, et en tournant dans des lieux "clos", tout en dénonçant l'absurdité du jugement qu'il subit.

L'Iran est un grand pays de cinéma, mais il reste liberticide. Il y a bien un cinéma d'auteur international, produit périlleusement, avec l'appui de partenaires étrangers, souvent interdits dans le pays (mais tacitement et hypocritement accepté, au nom d'une forme de gloire chauvine) et un cinéma grand public, acceptée voire financée par l'Etat dès qu'il s'agit de prosélytisme. Des films comme Une séparation sont l'exception. Quant au cinéma farsi, des romances simples avec des scènes de bagarre ou de danse, ils restent les plus populaires.

Car le cinéma iranien est loin d'être mort. Il renaît même, dans une certaine mesure. On y produit entre 70 et 90 films par an, mine de rien. De nouvelles salles s'ouvrent. Et si les films étrangers se passent sous le manteau, en version piratée, les Iraniens continuent d'aller en salles. Certains films dépassent le million d'entrées.

Cannes 2015: Carol, Queer Palm distinguée

Posté par vincy, le 24 mai 2015

La Queer Palm 2015 a été décernée au Silencio samedi 23 mai, dans une salle bondée (open bar en bonus).

Le jury de la Queer Palm présidé par l’actrice et réalisatrice américaine Desiree Akhavan a récompensé Carol, de Todd Haynes, film de la compétition dans le cadre de la Sélection officielle. C'est la première fois qu'un film en lice pour la Palme d'or emporte la Queer Palm. Carol a reçu le prix "pour ses performances à fendre le cœur, pour sa mise en scène soignée et distinguée, pour sa maîtrise impressionnante de l’art cinématographique."

Une mention spéciale a été attribuée à un autre film de la compétition, The Lobster de Yorgos Lanthimos, "un film qui ne contient aucun élément “gay”, mais qui se démarque par la manière dont il se moque des normes sociales absurdes et des conventions sur les relations sexuelles. Une allégorie parfaite, qui fait écho à un manque de représentation ouvertement gay à Cannes."

Enfin, la Queer Palm du court-métrage est revenue au film chilien Locas Perdidas (Lost Queens) d’Ignacio Juricic Merillan, qui a aussi reçu le 2e prix de la Cinéfondation.

Après deux heures de cérémonie, les fidèles de la Queer Palm ont terminé le Festival au Vertigo, avec la légendaire Miss Koka.

Cannes 2015: notre palmarès idéal et celui de nos cauchemars

Posté par redaction, le 24 mai 2015

Imaginons un anti-palmarès cannois. Ceux qu'on ne veut pas voir dans certaines catégories.

Voilà ce que cela donnerait après une 68e édition assez tiède et sans grand favori évident.

Anti-palmarès

- Palme d'or: Dheepan ou à La forêt des songes
- Grand prix du jury: Plus fort que les bombes
- Prix de la mise en scène: Justin Kurzel (Macbeth) au style pompier ou Gus Van Sant qui n'a plus de style
- Prix d'interprétation féminine: Naomi Watts qui fait du Naomi Watts dans La Forêt des songes
- Prix d'interprétation masculine: Vincent Cassel qui fait du Vincent Cassel dans Mon roi
- Scénario: La forêt des songes ou Notre petite soeur
- Prix du jury: Mia Madre

Mais bon, nous avons aussi aimé des films, malgré leurs défauts pour certains ou leur radicalisme pour d'autres. Et si nous étions jurés, voilà ce que nous aurions choisi.

Palmarès de Vincy

- Palme d'or: The Lobster
- Grand prix du jury: Le fils de Saul
- Mise en scène: Paolo Sorrentino (Youth)
- Actrices (ex-aequo): Cate Blanchett et Rooney Mara pour Carol
- Acteur: Vincent Lindon (La loi du marché)
- Scénario: Mountains May Depart
- Prix du jury: The Assassin

Palmarès de MpM

- Palme d'or: Le fils de Saul
- Grand prix du jury: The Assassin
- Mise en scène: Paolo Sorrentino (Youth)
- Actrice: Rooney Mara pour Carol
- Acteur: Vincent Lindon (La loi du marché)
- Scénario: The Lobster
- Prix du jury ex-aequo: Chronic / Marguerite et Julien

L’instant Glam’: ce n’est qu’un au revoir…

Posté par cynthia, le 24 mai 2015

Oyé Oyé cinéphiles! Sortez vos mouchoirs, la compétition touche à sa fin ainsi que le festival. Marion Cotillard et Michael Fassbender clôturent la compétition avec MacBeth. Résumé de cette "dernière" montée des marches de la Compétition.

Du glamour, des horreurs... la routine en somme

Nous commençons notre petit tour des invités avec Marion Cotillard jolie à souhait dans une robe courte et brillante. La star mondiale qui meurt comme personne a su perpétuer une réputation de fashionista en s'affichant avec brio dans une robe lumineuse. Niveau coiffe c'est bien mieux qu'hier, puisqu'elle a laissé sa chevelure dans le vent. Pas de plaqué raté pour ce soir... oh mon Dieu, aurait-elle lu l'instant Glam' d'hier?

Celui qui devrait le lire par contre c'est Xavier Dolan, fraîchement débarqué sur le tapis rouge avec un costume indéfinissable à mi-chemin entre la nappe de mamie et la couverture de papy. Couvert de croix partout il nous a donné envie de jouer au morpion sur son corps... et plus si affinités! Même désarroi face à la tenue de Sienna Miller un genre de rideau de cuisine des années 30, tout comme Alice Vikander en robe argentée façon aluminium (dites donc, c'est un vrai pique-nique) et celle de Rossy De Palma prête pour Halloween six mois à l'avance. À l'inverse de ce bal des horreurs qui devraient renvoyer les stylistes à leurs études, nous trouvons la belle Elizabeth Debicki. Découverte dans Gatsby le magnifique, l'actrice australienne a coupé le souffle des festivaliers dans une robe blanche somptueuse.

Tiens tiens, votre bassin commence à remuer sur votre fauteuil, vous avez des sueurs froides et vous vous frottez à vos meubles tel un chat sur vos jambes... tout ce qu'il y a de plus normal puisque Michael Fassbender est sur le tapis rouge. Beau, sexy et classe, il mériterait un tapis rien que pour lui tant l'acteur illumine notre soirée. Nous avons juste envie de (re)voir le film Shame histoire d'en (re)voir un peu plus...

Demain aura lieu la remise des prix qui récompensera les films nommés (nous prions pour Carol) et ce sera la fin. Une année de plus qui s'achève, les meilleures choses ont une fin, nous devons nous quitter...pour mieux nous retrouver l'année prochaine.