Ce qu’il faut retenir des nominations aux Oscars 2015

Posté par vincy, le 16 janvier 2015

marion cotillard deux jours une nuit

En 6 points, voilà ce qu'il faut retenir des Oscars, dont la liste des nominations a été révélée hier.

Inattendus. Marion Cotillard (actrice), Laura Dern et (sans mérite aucun) Meryl Streep (second-rôle féminin), Bradley Cooper (acteur), Le chant de la mer (animation), Timbuktu et Tangerines (film en langue étrangère) ont déjoué les pronostics.

Snobés. Il y en a des films snobés, c'est-à-dire nominés dans des catégories techniques ou quasiment oubliés de la liste. Jennifer Aniston (Cake) et Amy Adams (Big Eyes, et lauréate d'un Golden Globe dimanche dernier) dans la catégorie actrice ; Foxcatcher, Interstellar et Gone Girl dans la catégorie film ; Jack O'Connell (Unbroken), David Oyelowo (Selma), Timothy Spall (Mr Turner) et Jack Gyllenhaal (Nightcrawler) dans la catégorie acteur ; Rene Russo et Jessica Chastain dans la catégorie second-rôle féminin ; Channing Tatum et Ralph Fiennes dans la catégorie second-rôle masculin ; Ava DuVernay, David Fincher, Mike Leigh et Clint Eastwood dans la catégorie réalisateur ; The Lego Movie dans la catégorie animation ; Unbroken, Interstellar et Gone Girl en général. Et bien entendu Mommy, complètement zappé.

Diversité. 0. Aucun comédien/comédienne, aucun réalisateur, aucun scénariste afro-américain n'est en compétition cette année. Du 100% WASP ou presque. Racistes les Oscar? On ne peut pas vraiment dire ça. Cela dépend des années. Mais n'oublions pas que le collège des votants est à 94% blanc, 77% masculin et 86% au dessus de 50 ans. Ce qui explique un ethnocentrisme flagrant et des choix souvent conservateurs. On peut quand même signalé la présence d'un mexicain, d'une française, de quelques britanniques.

Made in France ou presque. 8 nominations pour le cinéma français (producteur ou coproducteur). Marion Cotillard (actrice), Timbuktu (film en langue étrangère), Le chant de la mer (animation), Le sel de la terre (documentaire), Aya et La lampe au beurre de yak (court métrage), Alexandre Desplat (pour deux nominations dans la catégorie musique de films).

Studios. Ce sont les indépendants qui dominent les nominations. Fox Searchlight en tête avec 20 citations, devant Sony Pictures Classics avec 18. Suivent Warner Bros avec 16 et Weinstein Company avec 9. Disney et IFC Films en ont 8 chacun. Au total 20 distributeurs sont cités. Parmi les 10 plus importants distributeurs américains, seuls Sony / Columbia et Lionsgate manquent à l'appel.

Festival. 3 des 5 films en lice pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère étaient en compétition à Cannes cette année (et 2 des 5 films de la catégorie animation étaient aussi sur la Croisette). Au total, le Festival de Cannes récolte 22 nominations. Mais seul Whiplash, sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs, concoure dans la catégorie meilleur film, où deux films de Berlin et un de Venise sont aussi en course.

Favori. Boyhood, qui devrait gagner les statuettess de meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur second rôle féminin. Julianne Moore, J.K. Simmons et Michael Keaton partent gagnants pour les autres catégories d'interprétation. The Grand Budapest Hotel ou Birdman devrait emporter l'Oscar du meilleur scénario original.

Boyhood, Birdman et Grand Budapest Hotel dominent les nominations aux Oscars

Posté par vincy, le 15 janvier 2015

affiche the grand budapest hotel wes andersonEtrange liste que celle des nominés aux 87e Oscars de l'histoire. Les films indépendants ont raflé la mise, ceux diffusés à Sundance, Berlin, Cannes et Venise. Les nominés (et vainqueurs pour certains) aux Goldens Globes y sont. Mais derrière ce consensus comment interpréter les multiples nominations(dont réalisateur) de Foxcatcher sans que le film ne soit retenu en meilleur film. Ou celle d'American Sniper nominé en meilleur film mais pas en meilleur réalisateur. Quid de Ralph Fiennes (The Grand Budapest Hotel)? Et Gyllenhaal et Russo (Nightcrawler) ou Timothy Spall (Mr. Turner) préférés à des performances "à Oscars"? D'ailleurs comment peut-on choisir Morten Tyldum plutôt que Mike Leigh ou même Esatwood, Nolan... parmi les meilleurs réalisateurs? Les grosses productions ont aussi souffert, de Interstellar à Lego, de Into the Woods à Unbroken: les Oscars n'avaient pas envie de spectaculaire semble-t-il. Mais c'est un camouflet pour ces films et c'est d'autant plus surprenant que le fonctionnement de la catégorie du meilleur film est censé les favoriser dorénavant.
Pour le reste, de Cotillard qui réveillera l'esprit chauvin de nos confrères à Timbuktu qui est cruellement d'actualité, les Oscars ont réservé leur lot de surprises.

Avec 9 nominations Birdman et Grand Budapest Hotel surclassent les concurrents. The Imitation Game en reçoit 8, et American Sniper et Boyhood six chacun. Ce qui ne présage rien du résultat final qui sera connu le 22 février. Car, on l'a vu, le film le plus récompensé de la saison c'est bien Boyhood.

Film : American Sniper ; Birdman ; Boyhood ; The Grand Budapest Hotel ; The Imitation Game ; Selma ; The Theory of Everything ; Whiplash
Film d'animation : Big Hero 6 ; The Boxtrolls ; Dragons 2 ; Le chant de la mer ; Le conte de la Princesse Kaguya
Film documentaire : Citizenfour ; Finding Vivian Maier ; Last Days in Vietnam ; The Salt of the Earth ; Virunga
Film en langue étrangère : Ida ; Leviathan ; Tangerines ; Timbuktu ; Les nouveaux sauvages

Réalisateur : Wes Anderson (The Grand Budapest Hotel) ; Alejandro Gonzalez Inarritu (Birdman) ; Richard Linklater (Boyhood) ; Morten Tyldum (The Imitation Game) ; Bennett Miller (Foxcatcher)
Actrice : Marion Cotillard (Deux jours une nuit) ; Felicity Jones (The Theory of Everything) ; Julianne Moore (Still Alice) ; Rosamund Pike (Gone Girl) ; Reese Witherspoon (Wild)
Acteur : Steve Carell (Foxcatcher) ; Bradley Cooper (American Sniper) ; Benedict Cumberbatch (The Imitation Game) ; Micheal Keaton (Birdman) ; Eddie Redmayne (The Theory of Everything)
Second rôle féminin : Patricia Arquette (Boyhood) ; Laura Dern (Wild) ; Keira Knightley (The Imitation Game) ; Meryl Streep (Into the Woods) ; Emma Stone (Birdman)
Second rôle masculin : Robert Duvall (The Judge) ; Ethan Hawke (Boyhood) ; Edward Norton (Birdman) ; Mark Ruffalo (Foxcatcher) ; J.K. Simmons (Whiplash)

Scénario adapté : American Sniper ; The Imitation Game ; Inherent Vice ; The Theory of Everything ; Whiplash
Scénario original : Birdman ; Boyhood ; Foxcatcher ; The Grand Budapest Hotel ; Nightcrawler

Image : Birdman ; The Grand Budapest Hotel ; Ida ; Mr. Turner ; Unbroken
Décors : The Grand Budapest Hotel ; The Imitation Game ; Interstellar ; Into the Woods ;Mr. Turner
Montage : American Sniper ; Boyhood ; The Grand Budapest hotel ; The Imitation Game ; Whiplash
Montage son : American Sniper ; Birdman ; The Hobbit: The Battle of the Five Armies ; Interstellar ; Unbroken
Mixage son : American Sniper ; Birdman ; Interstellar ; Unbroken ; Whiplash
Effets visuels : Captain America: The Winter Soldier ; Dawn of the Planet of the Apes ; Guardians of the Galaxy ; Interstellar ; X:Men: Days of Future Past
Costumes : The Grand Budapest Hotel ; Inherent Vice ; Into the Woods ; Maléfique ; Mr. Turner
Maquillages : Foxcatcher ; The Grand Budapest Hotel ; Guardians of the Galaxy

Court métrage animé : The Bigger Picture ; The Dam Keeper ; Feast ; Me and My Moulton ; A Single Life
Court métrage : Aya ; Boogalo and Graham ; Butter Lamp ; Parvaneh ; The Phone Call

Musique : The Grand Budapest Hotel ; The Imitation Game ; Interstellar ; Mr. Turner ; The Theory of Everything
Chanson originale : Everything is Awesome (Lego Movie) ; Glory (Selma) ; Grateful (Behind the Lights) ; I’m Not Going to Miss you (Glen Campbell) ; Lost Stars (Begin Again)

En compétition à Cannes, ils ont cartonné dans leurs pays

Posté par vincy, le 14 janvier 2015


Les nouveaux sauvages (Relatos Salvajes) débarque sur les écrans français ce mercredi 14 janvier. En compétition à Cannes, le film a cartonné dans son pays. Et pas seulement aux Premios Sur, les Oscars argentins remis début décembre, où il a récolté 15 prix sur 21 nominations. Les nouveaux sauvages a surtout attiré 3,4 millions de spectateurs, ce qui en fait le plus gros succès argentin de l'Histoire. Il a tenu deux mois au top du box office, et a battu tous les blockbusters hollywoodiens cette année. En 2009, dernière année où un film argentin a dominé le box office local, Dans ses yeux avait séduit moitié moins de spectateurs.

Mais ce n'est pas le seul film cannois à avoir cartonné dans son pays. Ainsi la Palme d'Or Winter Sleep, avec 1,7M$ de recettes se classe 35e dans le top annuel, ce qui est exceptionnel pour un film d'auteur de cette durée. Mr Turner de Mike Leigh est le plus gros succès du réalisateur au Royaume Uni avec 9,4M$ de recettes et une honorable place dans le Top 50 (là encore malgré sa durée). Mommy de Xavier Dolan est aussi le plus gros succès du jeune cinéaste dans son Québec. Avec 355 000 entrées, il est même le film québécois le plus populaire de l'année.

Par ailleurs, des films comme Deux jours une nuit ou Leviathan sont de loin les champions nationaux à l'étranger.

Mais il y a toujours une exception à la règle. Malgré un Grand prix du jury à Cannes, Les merveilles a subit une grosse déconvenue en Italie, ne récoltant même 1 million d'euros de recettes.

Vesoul 2015 : Wang Chao président du jury

Posté par MpM, le 13 janvier 2015

fica2015C'est donc Wang Chao qui succèdera à Brillante Mendoza en tant que président du jury international du 21e Festival international des Cinémas d'Asie de Vesoul.

Le cinéaste chinois, qui est un habitué de Cannes (L’orphelin d’Anyang, Voiture de luxe...), présentera en avant-première son dernier long métrage, Fantasia. C'est par ailleurs son très beau thriller amoureux, Memory of love, qui clôturera cette 21e édition.

Pour décerner le Cyclo d"or, Wang Chao sera accompagné de Laurice Guillen (actrice et réalisatrice philippine, actuellement présidente du Festival Cinemalaya de Manille), Mohammad Rasoulof (réalisateur iranien) et  Prasanna Vithanage (réalisateur sri lankais).

Le FICA 2015, dont on connaîtra bientôt la programmation complète, se tiendra du 10 au 17 février.

Golden Globes 2015 : le sacre de Boyhood et The Grand Budapest Hotel

Posté par MpM, le 12 janvier 2015

richard linklaterC'est donc Richard Linklater et son prodigieux Boyhood qui sont ressortis vainqueurs des Golden Globes avec le très beau doublé "meilleur drame" et "meilleur réalisateur", auquel il faut ajouter meilleure actrice dans un second rôle pour Patricia Arquette. Voilà qui présage plutôt bien pour les Oscar !

Même chose pour Birdman de Alejandro González Iñárritu qui cumule meilleur scénario et meilleur acteur de comédie et pour Wes Anderson qui rafle la statuette de la meilleure comédie pour The grand Budapest hotel.

Les principales récompenses

Meilleur Drame : Boyhood de Richard Linklater
Meilleure Comédie : The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson
Meilleur Réalisateur : Richard Linklater pour Boyhood
Scénario : Birdman de Alejandro González Iñárritu
Meilleur acteur dans un drame : Eddie Raymaine
Meilleur acteur dans une comédie : Michael Keaton
Second rôle masculin : J.K.Simmons
Meilleure actrice dans un drame : Julianne Moore
Meilleure actrice dans une comédie: Amy Adams
Meilleur second rôle féminin : Patricia Arquette
Meilleur film étranger : Léviathan de Andrey Zviaguintsev
Meilleur film d'animation: Dragons 2
Meilleure Musique : the Theory of Everything
Meilleure chanson : Glory (Selma)

Golden Globes 2015: glamour, sexy et surtout Charlie

Posté par cynthia, le 12 janvier 2015

clooney

Dimanche dernier, alors que nous marchions pour la paix et l'amour à Paris, à Los Angeles une pluie de glamour, de «je suis Charlie» et de somptueuses tenues et coiffures s'abattaient sur la cité des anges. Retour sur cinq célébrités qui ont marqué la 72ème cérémonie des Golden Globes.

5) Angelina Jolie belle mais blessée

Alors que le film Boyhood de Richard Linklater a brillé durant cette cérémonie, le Invincible d'Angelina Jolie a été snobé par les votants. Et ça, la belle plante ne l'aurait pas apprécié. En effet, selon une source du  New York Post, la réalisatrice se sentirait « blessée » et « vexée » d'être repartie bredouille de la soirée. Ne t'en fais pas Angelina, vu ton talent ce n'est que partie remise voyons!

4) Dakota Johnson et sa robe en cinquante nuances de gris

Dakota Johnson qui sera prochainement attachée et fouettée dans Cinquante Nuances de Grey (présenté au prochain festival de Berlin) est venue avec une longue robe grise pailletée qui donnait le tournis. Si Noël n'était pas loin de nous, on aurait essayé de l'ouvrir tant elle faisait penser à un papier cadeau. Dakota si t'habiller rime à cela, on te préfère toute nue !

3) Emma Stone ou le sens du style

La rousse incendiaire, prochainement à l'affiche de  Birdman, a foulé le tapis rouge dans son ensemble pantalon smoking/bustier agrémenté d'un nœud XXL signé Lanvin. De quoi ne laisser personne indifférent...

2) Eddie Redmayne et ses airs à la Harry

Si l'acteur a fait sensation en emportant le Golden Globe du meilleur acteur dans un film dramatique pour son interprétation de Stephan Hawkin, Eddie Redmayne a aussi éblouit le tapis rouge. Vêtu dans un smoking noir qui mettant en avant ses cheveux roux, l'acteur faisait penser au Prince Harry. Représentant la classe anglaise, on lui aurait bien fait une petite courbette.

1) Georges Clooney «Je suis Charlie»

Georges Clooney a foulé le tapis rouge aux côtés de sa femme et en arborant un badge «Je suis Charlie». L'acteur/réalisateur, qui a reçu le prix spécial Cecil B. Demille, a déclaré «C'est une journée extraordinaire. Chrétiens, juifs, musulmans, chefs d'état du monde entier ont défilé pour une idée, celle de ne pas avoir peur. Je suis Charlie.» D'autres célébrités ont fait de même comme Jared Leto, Helen Mirren, Jake Gyllenhaal ou encore Jessica Chastain. En d'autres termes, que ce soit à Paris ou à Hollywood, nous sommes tous fiers d'être Charlie !

La dolce morta d’Anita Ekberg (1931-2015)

Posté par vincy, le 11 janvier 2015

La légendaire actrice Anita Ekberg, immortalisée par Federico Fellini dans La dolce vita est décédée dimanche à Rome à l'âge de 83 ans.

Selon les médias, elle est décédée dans une clinique à Rocca di Papa, près de Rome, où elle était hospitalisée depuis Noël, non loin de la localité de Genzano, où elle a vécu pendant des années. Selon son testament, citée par l'agence AGI, elle doit être incinérée et ses cendres envoyées en Suède.

Kerstin Anita Marianne Ekberg, née le 29 septembre 1931 à Malmö en Suède dans une fratrie de huit enfants, ancienne mannequin, n'avait jamais eu l'intention de devenir actrice.

"En sortant de l'école (...) seule la mode m'intéressait et je suis entrée comme mannequin dans une maison de couture suédoise. Un jour, des amis, par boutade, m'ont conseillé de me présenter à l'élection de Miss Suède" racontait-elle sur ses débuts.

Élue Miss Suède 1950, elle brigue aux Etats-Unis la couronne de Miss Univers. Celle-ci lui échappe mais John Wayne lui offre un premier rôle.

Après cinq années à Hollywood, elle reçoit le Golden Globe 1955 du meilleur espoir féminin pour son rôle dans L'allée sanglante (Blood Alley de William A. Wellman) et joue notamment dans Guerre et Paix (1956, de King Vidor).

En 1960, la plantureuse Anita crève l'écran dans La Dolce Vita (Palme d'or à Cannes) où son bain en longue robe noire bustier dans la fontaine romaine de Trevi fait chavirer Marcello Mastroianni. "Marcello! Marcello!" criait-elle dans le film. Immortalisée par ce plan de cinéma légendaire, entrée dans le panthéon des images éternelles, elle incarne une star américaine, un rêve éveillé. Surnommée par Frank Sinatra "l'iceberg", elle y gagne le qualificatif de "bombe suédoise".

"Sa beauté de petite fille déesse était éblouissante. La couleur lunaire de la peau, le bleu clair glacé du regard, l'éclat doré des cheveux, l'exubérance, la joie de vivre, faisaient d'elle une créature grandiose, extraterrestre et en même temps émouvante, irrésistible", dira d'elle Fellini.

Volontiers provocante, elle n'hésitera pas à dire: "C'est moi qui ai rendu Fellini célèbre, pas le contraire".

Installée en Italie, elle tourne entre autres pour Dino Risi (A Porte Chiuse, 1961), Terence Young (Zarak, le Valeureux, 1957), Alberto Sordi (Scusi, Lei è Favorevole o Contrario ?, 1966), Vittorio De Sica (Sept fois femme, 1967) et, de nouveau, Fellini dans Boccace 70 (Fellini-Visconti, 1962) puis Les Clowns (1970).

Mais sa carrière décline progressivement après le succès de La dolce vita. A partir de 1970, ses apparitions à l'écran sont de plus en plus rares.

En 1978, c'est le sursaut. Elle perd vingt-cinq kilos et tourne Suora Omicidi (La petite soeur du diable), inspiré de l'histoire réelle de soeur Godfrieda, une religieuse belge, arrêtée pour le meurtre d'une quarantaine de malades dans une clinique. En 1987, Fellini, toujours, lui fait jouer son propre rôle et retrouver Mastroiani dans Intervista.

Sa dernière apparition, un rôle dans une série télévisée Il Bello Delle Donne, date de 2002.

En 2011, la presse révèle qu'à 80 ans, après une cinquantaine de films, l'ancienne star a dû demander une aide financière à la fondation Fellini. Elle réside alors dans une résidence pour personnes âgées, près de Rome, après une fracture du col du fémur.

Au quotidien Il Corriere della Sera, elle disait se sentir "un peu seule" mais sans regrets après avoir "aimé, pleuré, été folle de bonheur".

Ne pas oublier Francesco Rosi (1922-2015)

Posté par vincy, le 10 janvier 2015

francesco rosi

Le réalisateur italien Francesco Rosi est décédé samedi à Rome à l'âge de 92 ans. Celui qui fut l'un des "grands" du cinéma italien avait contribué à le renouveler à travers le genre du film-enquête politique comme L'Affaire Mattei qui lui valut le Grand Prix du Festival de Cannes. Il a été l'un des premiers à superposés des scènes de fictions à des images d'archives, créant le style du film-dossier qui influencera ultérieurement de nombreux cinéastes. Il était l'inventeur du cinéma politique tel qu'on le connaît aujourd'hui. Mais son cinéma ne se résume pas à cet aspect engagé: l'homme est au coeur de ses histoires. Aliéné, pourri, ou rêveur, peu importe. Il y a un douce poésie qui se dégage d'une volonté utopiste que le monde ne soit pas entre les mains de ceux qui contrôlent au détriment de ceux qui subissent.

Entre documentaire et fiction, ses films, héritiers du cinéma réaliste d'après-guerre, se sont attachés à montrer le poids du pouvoir, des institutions ou de l'argent sur les destins individuels. La corruption intellectuelle, financière ou politique était la colonne vertébrale de son oeuvre. Ours d'or d'honneur à Berlin (2009) et Lion d'or d'honneur à Venise (2012), il a longtemps été l'un des rares à résister au déclin du cinéma italien.

Né le 15 novembre 1922 à Naples, Francesco Rosi étudie le droit puis fait ses premiers pas dans le théâtre, juste après la seconde guerre mondiale, comme acteur et assistant metteur en scène.

Avec Luchino Visconti, dont il est l'assistant sur La terre tremble (1948) et le co-scénariste sur Bellissima (1951), il apprend à utiliser des acteurs non professionnels et les ressources d'un décor naturel. Assistant d'Antonioni, de Monicelli, il débute dans la mise en scène en terminant Les chemises rouges (1952) d'Alessandrini.

Dès ses deux premiers films Le défi (1958, Grand prix du jury à Venise) et I magliari (1959), influencés par le film noir américain, il se passionne pour les sujets sociaux. En 1961, il réalise Salvatore Giuliano, sur l'assassinat du célèbre bandit sicilien, qui contribue à bouleverser la narration cinématographique en inaugurant le genre du film-enquête.

Témoin privilégié de la société italienne, Rosi évoque ensuite l'affairisme immobilier dans Main basse sur la ville (Lion d'or à Venise en 1963), les batailles politico-économiques autour du pétrole dans L'affaire Mattei (Palme d'or ex-aequo à Cannes en 1972), le banditisme mafieux (Lucky Luciano, 1973), les manipulations judiciaires (Cadavres exquis, 1976) et les drames du sud de l'Italie (Trois frères, 1980).

Après son adaptation de Carmen (1983, nominé au César du meilleur film et du meilleur réalisateur) et une autre de Gabriel Garcia Marquez (Chronique d'une mort annoncée, 1987, en compétition à Cannes), il revient à la mafia sicilienne avec Oublier Palerme (1990). En 1996, il réalise La trêve, là encore une adaptation, celle du roman de Primo Levi, présenté en compétition à Cannes.

"Personne n'a su comme Francesco Rosi raconter le pouvoir", a commenté pour sa part Roberto Saviano, le journaliste napolitain célèbre pour Gomorra, son livre-enquête sur la mafia locale.

Francesco Rosi a par ailleurs été compagnon de lycée de l'actuel président de la République, Giorgio Napolitano, lui aussi originaire de Naples.

"A travers son cinéma caractérisé par un grand engagement civil il a été l'un des interprètes les plus extraordinaires de l'Italie moderne en saisissant et racontant ses contradictions et ses tensions profondes", a réagi Paolo Baratta, directeur de la Biennale de Venise.

Une cérémonie en sa mémoire sera organisée lundi à Rome à la Maison du Cinéma.

Projection exceptionnelle du film Caricaturistes, fantassins de la démocratie, le 11 janvier au Forum des images

Posté par MpM, le 10 janvier 2015

democratieLe forum des images propose ce dimanche 11 janvier la projection exceptionnelle du film Caricaturistes, fantassins de la démocratie au titre particulièrement d'actualité.

Ce documentaire, signé Stéphanie Valloatto, est consacré à 12 caricaturistes internationaux, réunis sous l’égide de l’association Cartooning for Peace. On peut ainsi y voir Plantu et des dessinateurs du monde entier (Mexique, Russie, Tunisie, Palestine...) qui défendent coûte que coûte la démocratie, parfois au péril de leur vie.

Présenté hors compétition au dernier festival de Cannes, ce film indispensable rappelle que la défense de la liberté d'expression est un combat permanent tout autour de la planète et rend d'autant plus universelle la tragédie qui a touché la rédaction de Charlie Hebdo.

La projection, gratuite, est d'ailleurs organisée en soutien au magazine. Elle aura lieu en présence du réalisateur Radu Mihaileanu, co-auteur et producteur du film.

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Caricaturistes, fantassins de la démocratie de Stéphanie Valloatto
Dimanche 11 janvier à 18h30
Forum des images
Entrée libre

Berlin 2015 : Juliette Binoche et Isabel Coixet ouvriront la 65e édition

Posté par MpM, le 9 janvier 2015

Nobody_Wants_The_NightC'est donc le film Nobody wants the night d'Isabel Coixet qui ouvrira le 5 février prochain la 65e édition du Festival de Berlin.

Le film, présenté en compétition officielle, réunit à l'écran la française Juliette Binoche, la Japonaise Rinko Kikuchi et l'Irlandais Gabriel Byrne. Il se déroule au Groenland au début du 20e siècle et raconte l'histoire de deux femmes éprises du même homme.

Isabel Coixet (Ma vie sans moi, The secret life of words) est une habituée de Berlin où elle est venue à six reprises, et notamment en tant que membre du jury en 2009. Dieter Kosslick, directeur de la Berlinale, s'est réjoui de cette nouvelle sélection de la réalisatrice espagnole qui, selon lui, "livre [avec son nouveau film] un portrait impressionnant et sensible de deux femmes dans une situation extrême."